Mise au point
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Direction Geschäfstleitung Mise au point Relative À l’argumentaire de la FEDE du 13 octobre 2016 Référendum contre la loi du 9 septembre 2016 sur l’assurance immobilière, la prévention et les secours en matière de feu et d’éléments naturels ___________________ Le référendum législatif est un outil intéressant de la démocratie directe. Il permet un débat hors des organes législatifs ordinaires que sont le Grand Conseil et le Conseil d’Etat. Il n’y a donc pas lieu de s’offusquer d’une demande de référendum. De même, la période de récolte des signatures ne devrait pas être le moment du débat sur le fond. Cela ne justifie toutefois pas que les référendaires se permettent de cumuler les contre-vérités pour parvenir à leurs fins. D’où la présente mise au point. 1. La nouvelle loi sur l’assurance immobilière doit remplacer deux législations vieilles de plus de 50 ans. Elle apporte son lot de changements essentiels par rapport aux défis qui en révèlent (118’00 bâtiments assurés pour une valeur de 80 milliards de francs – renforcement des réserves financières – subventionnement de la prévention éléments naturels – amélioration de la sécurité des bâtiments – assurance à la valeur à neuf – etc.). 2. Dans le cadre d’une révision générale, il était normal que la question du statut du personnel soit également discutée. a. Cela s’était passé comme cela dans le cadre de l’OCN, dont le personnel n’est plus soumis à la LPers depuis 1996, à la grande satisfaction de tous, y compris des autorités (cf. Réponse du Conseil d’Etat du 3 mai 2016 à la question Roubaty / Emonet « Rémunération du personnel et de la direction OCN » 2016-CE-73). b. L’ECAB a toujours été un établissement autonome, certes de droit public, mais indépendant, notamment sur le plan financier. c. Ainsi, s’agissant du personnel, c’est l’ECAB qui assume seul les coûts de la rémunération du personnel. L’ECAB n’est pas soumis aux limitations en termes d’engagement du personnel (personal stop). d. Un simple exemple démontre bien les limites du système actuel. Afin de réaliser des économies, l’Etat a mis en place des mesures structurelles d’économie (MSE) touchant le personnel dans sa rétribution. Soumis à la LPers, ces mesures se sont appliquées au personnel de l’ECAB. Mais l’Etat n’a réalisé aucune économie, puisque les salaires sont payés par l’ECAB. L’ECAB a économisé … (contre sa volonté) sur le dos du personnel. La solidarité va-t-elle jusqu’à de telles aberrations ? Direction Geschäfstleitung 3. Il n’est pas honnête (euphémisme) de prétendre que la direction de l’ECAB « … pourra faire ce qui lui plaît, sans contrôle de l’Etat et des syndicats. Elle pourra éventuellement s’accorder des salaires plus importants sans que personne ne s’en mêle. » a. Les bases du statut et de la rémunération du personnel sont fixées dans la loi nouvelle (art. 14 à 20). b. Les dispositions générales comme les détails relatifs aux droits et obligations du personnel, notamment en matière de rémunération, sont fixés dans un règlement qui est non seulement adopté par le conseil d’administration (qui comprendra nouvellement, outre le Directeur Sécurité et Justice, 4 député-e-s en fonction choisis par le Grand Conseil) ; mais le règlement du personnel fait partie des règlements de l’ECAB qui doivent en plus être approuvés par le Conseil d’Etat. Du reste, l’ECAB sera soumis à la haute surveillance du Conseil d’Etat et il sera loisible aux membres du Grand Conseil de continuer à user à l’égard de l’ECAB de tous les outils parlementaires ordinaires (motion – postulat – question – etc.). c. Contrairement à ce qui a été dit parfois, il ne sera pas possible de distribuer des bonus au personnel (y compris à la direction) en cas de bon résultat financier. La nouvelle loi prévoit expressément que si plusieurs exercices annuels sont financièrement positifs (peu de sinistres, bons rendements boursiers), les seuls bénéficiaires en seront les assurés sous forme de rabais de prime (ce qui serait nouveau, même si déjà pratiqué par certains assureurs privés, qui comme l’ECAB fonctionnent selon le principe de la mutualité). 4. Il n’est pas prévu de « salaire au mérite » en tant que tel, comme le prétend la Fede. a. L’article 16 de la loi (Rémunération) est clair : « 1 La rémunération du personnel tient compte de la formation requise pour le poste, de l’expérience du collaborateur ou de la collaboratrice, de sa position hiérarchique et des responsabilités qui lui sont confiées » [Rien de déraisonnable !] « 2 Les salaires sont adaptés régulièrement. L’adaptation tient compte du coût de la vie, de la durée de l’engagement et de la prestation individuelle de chaque collaboratrice ou chaque collaborateur. » b. Ce dernier critère (la prestation personnelle) ne devrait pas représenter plus de 10 à 20 % de l’augmentation envisagée. Le coût de la vie et la durée de l’engagement resteront donc les principaux critères déterminant l’augmentation annuelle. c. Mais n’est-il pas raisonnable, en 2016, que l’on tienne compte, dans une mesure modeste, de la prestation effective de chaque collaborateur ou collaboratrice ? La solidarité va-t-elle jusqu’à ne jamais tenir compte de l’engagement de celles et ceux qui en font régulièrement plus que les autres? 5. Prétendre que les salaires vont systématiquement augmenter, en particulier ceux de cadres et de la direction, relève du procès d’intention. a. D’abord, l’alinéa 3 de l’article 16 de la loi prévoit que « les salaires pour l’ensemble du personnel s’inscrivent dans les minima et maxima des salaires alloués au personnel de l’Etat ». b. Ensuite, « (l)es principes (concernant la fixation de la rémunération) sont conceptualisés et modélisés et figurent dans le règlement du personnel, approuvé par le Conseil d’Etat ». C’est tout sauf l’arbitraire ou le pouvoir absolu laissé à la direction. Direction Geschäfstleitung c. Enfin, il est prévu d’instaurer à l’ECAB (ce qui n’est pas la règle dans l’administration) une commission du personnel, qui serait l’interlocuteur de la direction et du conseil d’administration sur toutes ces questions. Donc un pas en avant dans le partenariat entre le personnel et l’ECAB. 6. Pour le reste, le personnel restera sous statut de droit public et affilié à la Caisse de pension du personnel de l’Etat. On est loin d’une détérioration du statut et des conditions de travail. Ce que le nouveau système apportera tient en quelques règles. a. L’ECAB n’a pas besoin des 36 classes prévues dans la LPers. 10 classes sont suffisantes, mais avec un spectre plus large. Ainsi, p. ex., les emplois classés entre 8 et 13 le seraient dans une classe unique (5N). Cela permet beaucoup plus de souplesse à l’engagement et dans la suite de la carrière, sans artifice à l’égard du SPO pour justifier un changement de classe ou de palier. b. La limitation à 20 paliers serait supprimée. Les plus fidèles au poste ne seraient ainsi plus pénalisés, parce que bloqués au dernier palier parfois pendant de longues années. Quant à la courbe d’augmentation, elle ne serait pas linéaire, mais plus forte au départ, ce qui permet de donner un coup de pouce plus important lorsque les collaborateurs en ont le plus besoin (arrivée des enfants, formation de ceux-ci, logement plus grand, etc.). c. Des primes pourraient être accordés aux collaborateurs ayant été appelés à des efforts particuliers sur un certain temps (absence d’un collègue – projet particulier – etc.). 7. En conclusion, on est loin de l’arbitraire dénoncé par la Fede, laquelle reconnaît du reste que la plupart de ces postulats vont dans le bon sens. L’ensemble du personnel de l’ECAB est en accord avec le nouveau régime proposé. Si les changements mis en œuvre sont intéressants, l’Etat s’en inspirera certainement lorsqu’il s’agira de revoir le statut du personnel payé par l’Etat. Il pourrait s’agir d’un combat plus intéressant pour les syndicats du personnel que celui qui consiste à dire non, non et non. Le 19 octobre 2016 Jean-Claude Cornu, directeur Pour toute question complémentaire : [email protected] Tél. 026 305 92 00 Pour consulter l’argumentaire de la Fede : https://www.fede.ch/fr/2016/10/14/aujourdhui-lepersonnel-de-lecab-demain-celui-de-lhopital-fribourgeois/