Le Parisien 2015.1217

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Le Parisien 2015.1217
Tremblay : l’immense QG du commerce
chinois en France doit ouvrir en 2017
Carole Sterlé | 17 Déc. 2015, 20h16 | MAJ : 17 Déc. 2015, 20h16
Tremblay-en-France, mercredi soir. Le chantier du Paris Asia Business center a été
inauguré « à la chinoise » sous une pluie de pétards. (LP/C.S.)
Il fait nuit, le sol est boueux mais peu importe, c’est dehors que la photo officielle
sera faite, devant une haie de journalistes chinois et sous une interminable pluie de
pétards. « C’est une inauguration à la chinoise ! » prévient un organisateur. Car de
ce terrain, on aperçoit la grue en arrière-plan, tout un symbole pour ce chantier dont
la première pierre avait été posée en 2014.
Après plusieurs mois de retard, il a officiellement repris son cours et c’est cette
reprise que les promoteurs ont tenue à fêter ce mercredi, à Tremblay, chemin de
Saint-Denis. « Maintenant, le Paris Asia Business center, c’est parti! » rassure
Christelle Tang, maîtresse de cérémonie et copilote du projet, convaincue qu’au
premier semestre 2017, les 388 premiers commerces de grossistes auront enfin
ouvert. Une sorte de vitrine du commerce asiatique en France, au pied des pistes de
l’aéroport de Roissy.
Visuel du futur centre d’affaires. (DR.)
« Tous les grossistes vont enfin pouvoir devenir propriétaires ! » s’enthousiasme en
chinois, Yunwu Su, grossiste à Aubervilliers et président de l’association de
commerce franco-chinois. Car à Paris comme à Aubervilliers, les grossistes chinois
sont à l’extrême majorité locataires (lire ci dessous). « Ici, en plus, il y a une
possibilité de s’étendre encore », ajoute Christelle Tang, la fille d’Isabelle Zheng,
ancienne grossiste de Paris et d’Aubervilliers.
Près de la moitié des boutiques seraient déjà commercialisées. « Nous sommes
extrêmement contents que le chantier reparte », se réjouit Michel Bournat, directeur
territorial de Grand Paris Aménagement (le nouveau nom de l’AFTRP), l’aménageur
de la zone d’activité concertée. Avec une vingtaine d’hectares, le centre représente
10 % de la zone d’activités.
A gauche Christelle Tang, copilote du projet, en compagnie de sa mère, du
promoteur et de l’architecte. (LP/S.T.)
Le chantier de fouilles archéologiques en 2014 n’est pas seul responsable du retard.
Des calages internes et techniques ont dû avoir lieu. « Il a fallu revoir les hauteurs
de cave, qui n’étaient pas adaptées aux nouveaux véhicules » témoigne le
promoteur, président du groupe Alves Ribeiro.
Et ce mardi, il fallait le montrer, et le fêter, avec du champagne et des petits fours.
En présence des banquiers, des commerçants, représentation diplomatique de Chine
et des élus locaux. « Dans ce contexte de crise, c’est un bel exemple de
développement, insiste François Asensi, député maire de Tremblay, conscient qu’il
est question de quelque 15 000 emplois.
A son côté, Pascal Beaudet, le maire d’Aubervilliers (PC) n’est pas inquiet de voir se
vider le quartier des grossistes d’Aubervilliers. « Le commerce avec la Chine n’est pas
prêt de s’arrêter », avance l’élu.
Celine et sa mère ont acheté quatre boutiques
L’AVENTURE du Paris Asia center se tente en famille. La première génération, arrivée
de Chine, peut compter sur ses enfants, nés en France. « On a fait des études et on
prend en main l’entreprise de nos parents, avec eux, pour la développer » résume
Céline, titulaire d’un BTS.
A ses côtés, sa mère, une petite quarantaine d’années, est arrivée de la région de
Wenzhou il y a une vingtaine d’années. Elle comprend le français mais préfère
s’exprimer en chinois et laisser sa fille traduire.Elle avait un peu de famille en France,
a commencé à travailler, fondé une famille. Ses trois enfants sont nés à Paris et c’est
à Aubervilliers qu’elle a ouvert son commerce en gros, en 2006. Elle importe de
Chine des chaussures, qu’elle revend à des semi-grossistes dans plusieurs pays
d’Europe.
L’envie de devenir propriétaires a convaincu la famille de Céline de réserver des
boutiques au Paris Asia Business Center. Ils en ont réservé quatre, le maximum
autorisé par famille. Deux dans le lot numéro 8, un numéro porte-bonheur pour les
Chinois.
De quoi diversifier l’activité. « On fera peut-être aussi les accessoires » avance
Céline. Sa mère pense qu’elle gardera un pied à Aubervilliers, pendant un ou deux
ans, le temps de voir si l’activité à Tremblay fonctionne bien. « Après on partira
d’Aubervilliers », conclut-elle.

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