grand-maman des heures douces

Transcription

grand-maman des heures douces
GRAND-MAMAN DES HEURES DOUCES
J’enfile ma petite robe jaune et blanche
Souvenir berceur des marguerites des champs
Que tu cueillais en après-midi le dimanche
Aux claires saisons de mes douze ans.
Je porte aussi mes adorables souliers mauves
Ceux des farandoles de mes grandes vacances
Des feux de joie aux effluves de guimauve
Et des ombres lunaires emmêlées à nos danses.
J’ai coloré mes ongles rouge vin
Telle la robe exquise de tes amours folles
Que tu m’avais confiées au petit matin
Bien avant que ta mémoire s’envole.
Mes cheveux bleu ciel d’été
Je les ai teints pour toi
Pour ne jamais cesser de rêver
Chaque instant comme autrefois.
Et puis mes yeux sont vert heureux
Depuis toujours depuis seize ans
Pareil à la teinte fraîche de tes yeux
Aux tendres nuances du printemps.
--Grand-maman des heures douces
J’ouvre la porte de cette chambre tristement blanche
Et la pièce s’illumine d’un vert heureux
Sous une voute bleu ciel d’été.
Je t’offre une bouteille de vin rouge
Je goûte au charme de cet après-midi endimanché
Tu remarques tout de suite mes petits souliers mauves
Bientôt tu me prendras la main.
Un peu grise
Tu me chanteras tes folles passions aux fleurs de l’âge.
Ah que le vin est bon!
De nous revoir
Dansant au champ des marguerites.
Je sais enfin pourquoi j’existe.
Gilles Jasmin
Tous les droits sont réservés

Documents pareils