II - Instabilité de Jeans
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II - Instabilité de Jeans
Parcours Interuniversitaire de Physique Option de L3 Ecole Normale Supérieure de Paris Introduction à l’astrophysique Steven Balbus François Levrier Quatrième TD - Correction 17 octobre 2008 II - Instabilité de Jeans 1. On a ρ0 = µmH n et p0 = nkT , et le poids moléculaire moyen pour un gaz composé à 85% de H2 et à 15% de He est µ = 0.85 × 2 + 0.15 × 4 = 2.3, donc ρ0 = 3.85 10−17 kg.m−3 et ρ0 = 1.38 10−12 Pa 2. On a ∂ρ ∂ρ + ∇. (ρv) = + (v.∇) ρ + ρ∇.v = 0 (équation de continuité) ∂t ∂t ∇p ∇p ∂v + (v.∇) v = − +f =− − ∇Φ ∂t ρ ρ (équation d’Euler) où f est la force par unité de masse et Φ le potentiel dont elle dérive (ici il s’agit uniquement du potentiel gravitationnel). Enfin, on a ∆Φ = 4πGρ (équation de Poisson) 3. On a ρ = ρ0 + ρ1 avec ρ1 ≪ ρ0 , p = p0 + p1 , Φ = Φ0 + Φ1 et v = v 1 . En insérant ces formes dans les équations précédentes, on a, au premier ordre, ∂ρ ∂ρ1 ∂ρ1 + ∇. (ρv) = + ∇. [(ρ0 + ρ1 ) v 1 ] = + ρ0 ∇.v 1 = 0 ∂t ∂t ∂t ∂v 1 ∇p1 − ∇Φ1 =− ∂t ρ0 4. En prenant la dérivée par rapport au temps de l’équation de continuité, on a : ∂ 2 ρ1 ∂v 1 ∂ 2 ρ1 ∇p1 ∂ 2 ρ1 + ρ ∇. − ρ ∇. + ∇Φ − ∆p1 − ρ0 ∆Φ1 = 0 = 0 0 1 = 2 2 ∂t ∂t ∂t ρ0 ∂t2 Or l’équation de Poisson permet d’écrire ∆Φ1 = 4πGρ1 , donc ∂ 2 ρ1 − ∆p1 − 4πGρ1 ρ0 = 0 ∂t2 Pour une évolution isotherme, on a p=ρ kT µmH donc p 1 = ρ1 kT = c2s ρ1 µmH où cs est la vitesse du son. D’où ∂ 2 ρ1 − c2s ∆ρ1 − 4πGρ0 ρ1 = 0 ∂t2 On cherche une solution particulière sous la forme d’une onde progressive caractérisée par une pulsation ω et un vecteur d’onde k, soit ρ1 = ρ01 exp (i(k.r − ωt) On en déduit que −ω 2 + c2s k 2 − 4πGρ0 = 0 5. Pour que le milieu soit stable vis-à-vis d’une perturbation, il faut que celle-ci soit de longueur d’onde λ telle qu’il existe une solution ω réelle de la relation de dispersion précédente (dans le cas contraire, une solution imaginaire aboutirait à un mode en croissance exponentielle, donc instable). Il faut donc que c2s k 2 − 4πGρ0 > 0 ce qui impose un nombre d’onde limite : √ 2 πGρ0 k > kJ = cs qui corresnpond à une longueur d’onde critique λJ , appelée longueur de Jeans, au-delà de laquelle toute perturbation est instable, r π λJ = cs Gρ0 6. La masse de Jeans est 4 4 MJ = πλ3J ρ0 = πc3s 3 3 π Gρ0 3/2 ρ0 = 4π 5/2 c3s 1/2 3G3/2 ρ0 ∝ s T3 ρ0 On remarque que la longueur et la masse de Jeans diminuent si la densité augmente. Cela permet d’interpréter le phénomène de fragmentation des nuages en effondrement. 7. À partir de l’état non perturbé et de l’équation d’Euler, on a ∇Φ0 = 0 donc ∆Φ0 = 0 donc ρ0 = 0 (équation de Poisson) Il n’y a donc pas de solution. Il faudrait reprendre tout le problème à la base, en symétrie sphérique, etc... C’est beaucoup plus compliqué et on n’y gagne en fait pas grand chose, car en pratique, les expressions générales de λJ et MJ restent applicablea, à un facteur numérique près, dans une grande variété de situations. 8. On a vu que le temps de chute libre est 1 tff ∝ √ Gρ La vitesse de propagation d’une onde de pression est la vitesse du son cs , par définition. Le temps tp d’action des forces de pression sur la sphère de rayon R est donc tp = R/cs . Pour que la sphère de gaz soit stable vis-à-vis des forces de gravitation, il faut que les forces de pression puissent réagir sur un temps plus bref que tff , et donc que tp < tff , soit R 1 < √ cs Gρ et donc cs R > λJ = √ Gρ