Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques
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Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques Mille ans d’Histoire des Mathématiques Les mathématiques sont nées dès que l'homme a eu des échanges économiques. De tous temps, les hommes se sont intéressés aux nombres et aux figures géométriques. Les écrits les plus anciens datent des babyloniens avec des tablettes d'argile sur lesquelles sont inscrits des comptes, des inventaires, … Du côté des égyptiens, le PAPYRUS DE RHINDT est le document de Mathématiques le plus ancien. Les écrits babyloniens nous présentent des modes de calculs très sophistiqués, des approches géométriques très fines. Les babyloniens connaissaient des méthodes de résolution des équations du premier et du second degré. Les égyptiens connaissaient des méthodes de calculs des aires et des volumes de nombreux objets. Mais c'est avec les grecs, vers le 6e siècle avant notre ère que les mathématiques prennent leur envol. Le premier cité est THALÈS de Milet qui est décrit par Aristote comme habile dans l'art d'inventer des machines et de trouver des astuces. La tradition nous dit qu'il aurait émerveillé PHARAON en mesurant la hauteur de la pyramide à l'aide de son fameux théorème mais le théorème de Thalès n'est de Thalès que par l'intervention d'un professeur de mathématiques du siècle dernier qui lui aurait donné ce nom dans un exercice du manuel. Le PAPYRUS DE RHINDT, qui est bien antérieur à Thalès, contient déjà la propriété de Thalès sous le nom de SEQET ou certaines tablettes babyloniennes posent des problèmes sur les escaliers et leur nombre de marches connaissant la longueur et la hauteur de l'escalier ainsi que la hauteur d'une marche. La proportionnalité des longueurs des segments déterminés par deux droites parallèles est, pour les égyptiens et les babyloniens, une propriété évidente. André Gnansounou 1 Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques PYTHAGORE ait vécu dans la seconde moitié du 6e siècle avant J.C. Il fut élève de Thalès. Une secte à tendance mystique et religieuse fut créée au 6e siècle avant J.C. Les adeptes de cette secte à tendance mystique prirent le nom de pythagoriciens. Ils ne mangeaient pas de viande car ils croyaient à la réincarnation. Comme ils vivaient en communauté, il est très difficile de faire la distinction entre ce qui émane du maître et ce qui vient du groupe. Les découvertes sont importantes en arithmétique notamment les considérations sur les nombres pairs et les nombres impairs et qui seront reprises dans le Livre IX des ÉLÉMENTS d'EUCLIDE. Les néopythagoriciens (ceux qui viennent après les pythagoriciens) vont introduire la notion de nombres figurés. C'est à l'aide de ces nombres figurés que l'on peut démontrer que la somme des n premiers nombres impairs est égale à n². Par exemple : 1+3+5+7=16 = 4² Les grandes avancées des pythagoriciens et des néopythagoriciens furent surtout sur les proportions et les rapports d'entiers Ce sont certains de ces rapports qui sont encore employés dans la musique et qui ont donné des termes comme tierce ou quinte. Vient ensuite la théorie des moyennes avec les moyennes arithmétiques, géométriques et harmoniques. Pour ce qui est de la géométrie, il est maintenant établi que la théorie de PYTHAGORE n'est ni de lui ni de ses disciples. En effet cette propriété était bien connue des babyloniens. Les mathématiques sont très liées, à leur début, à la philosophie ou à des réalisations pratiques quelles soient de l'ordre économique, technique ou artistique. Au troisième siècle avant notre ère, EUCLIDE va rassembler dans ses ÉLÉMENTS tout les savoirs mathématiques de son époque. Mais, et c'est là l'originalité de sont œuvre, pour la première fois, il va le faire de manière systématique et axiomatique. Partant de 23 définitions augmentées de 5 notions communes et de 5 POSTULATS, (c’est à dire : demander) EUCLIDE va démontrer tous les résultats des mathématiques connues à son époque. Certains d'entre les cinq POSTULATS vont, à travers les siècles, faire l'objet de polémiques et ouvrir la voie à de nouvelles recherches en mathématiques. André Gnansounou 2 Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques LES CINQ POSTULATS D'EUCLIDE 1er : On demande de pouvoir construire une droite d'un point quelconque à un point quelconque. 2ème : et de prolonger par continuité une droite finie en une droite. (Pour EUCLIDE, une droite finie est un segment) 3ème : et de pouvoir construire un cercle d'un point quelconque et avec un intervalle (rayon) quelconque. 4ème : Et que tous les angles droits soient égaux. 5ème : Et que, si une droite tombant sur deux droites, fait les angles intérieurs du mêmes côté plus petit que deux droites, ces droites, prolongée à l'infini, se rencontrent du côté où les angles sont plus petits que deux droites. Remarquons qu’un grand nombre de Mathématiciens ont essayé de démontrer ce 5ème postulat à l'aide des quatre autres sans jamais y parvenir ; ils vont ouvrir la voie à la découverte des géométries non-euclidiennes. LES CINQ NOTIONS COMMUNES D'EUCLIDE SONT : 1) Les choses égales à une même autre sont égales entre-elles. (C’est la transitivité de l'égalité : si A = C et B = C alors A = B). 2) Si deux choses égales sont ajoutées à deux autres choses égales, alors les touts sont égaux. (C'est-à-dire si A=B et C=D alors A + C = B + D) 3) Si deux choses égales sont retranchées à deux autres choses égales, alors les restes sont égales. (C'est-à-dire si A = B et C = D, alors A - C = B - D) 4) Les grandeurs (géométriques) qui s'adaptent entre-elles sont égales entre-elles (figures superposables) 5) Le tout est plus grand que la partie. Si les quatre premières notions communes ne posent pas de problème, la dernière en revanche va poser des problèmes aux Mathématiciens du XIXe siècle et notamment à CANTOR lors de la découverte des cardinaux des ensembles infinis. Ce qui obligea CANTOR à écrire à DEDEKIND dans ce sens. THALÈS vers 625-547 avant J.C. Vécut à Milet (dans l'actuelle Turquie). Réputé dans l'Antiquité avoir inventé les 1ere démonstration en géométrie. EUCLIDE vers 295 avant J.C. a probablement étudié à Athènes et a fondé l'école mathématique d'Alexandrie. André Gnansounou 3 Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques DIOPHANTE aurait vécu au milieu du IIIe siècle après J.C. à Alexandrie. René DESCARTES (1596-1650) Né à La Haye, en Touraine, diplômé en droit de l'Université de Poitiers, étudia les mathématiques a Paris sous la direction de Mydorge et de Mersenne. Il entra, en 1617, dans l'armée du prince d'Orange et pendant 9 ans, alternativement i1 servit dans diverses armées et séjourna à plusieurs reprise à Paris. Il s'établit en Hollande en 1628, accepta, en 1649, une invitation de la reine Christine de Suède. Il est mort de pneumonie peu après son arrivée. Esprit universel, novateur en tous les domaines; indépendamment de Fermat, René DESCARTES a créé en mathématiques la méthode des coordonnées après avoir introduit les notations actuelles de l'algèbre. André Gnansounou 4 Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques FERMAT Pierre (1601-1665) né à Beaumont d'un père négociant en cuir, assez riche pour que Pierre fasse des études de droit à l'Université de Toulouse. Reçu bachelier en 1631 à Orléans, Fermat acheta une charge de conseiller au parlement de Toulouse. A partir de 1648, il fit partie de la chambre de l'édit à Castres. Sans aucun doute le plus profond mathématicien du XVIIe siècle. Il a inauguré avec PASCAL le calcul des probabilités, et découvert avant Descartes la méthode des coordonnées. Il a été le premier à donner une méthode générale pour la détermination des tangentes à une courbe plane; mais c'est surtout en théorie des nombres qu'il a manifesté son génie. BERNOUILLI Jacques (1654-1705) Né à Bâle, étudia, à l'Université de sa ville natale, la philosophie, la théologie, les mathématiques et l'astronomie, ces deux dernières contre la volonté de son père. Il enseigna, à partir de 1683, à l'Université de Bâle et en particulier les maths, à partir de 1687 Disciple de Leibniz, il développa de nombreuses applications du calcul infinitésimal à la théorie des série au calcul des variations, des probabilités, et à la mécanique. PASCAL Blaise (1623-1662) Né à Clermont-Ferrand, vint à Paris en 1631 avec son père, il fréquenta dès 1635 l'Académie parisienne de Mersenne. En 1640, il suivit son père à Rouen, où toute la famille se convertit au christianisme austère de Port-Royal. Malade, Pascal revint en 1647 à Paris, et c'est alors la période dite mondaine, riche d'une intense activité scientifique, suivie d'une seconde conversion. Dès 1654, PASCAL Blaise se consacra à une vie chrétienne militante. Il assista les jansénistes dans leur combat contre les jésuites. A partir de 1658 il était très malade. Il avait des dons exceptionnels de mathématicien, dont il a donné la preuve dans beaucoup de problèmes. NEWTON Isaac (1642-1727) né en Angleterre après la mort de son père. Après avoir été formé au collège de la Trinité à Cambridge, il y fut nommé professeur en 1669, succédant à Barrow. En 1696, il quitta Cambridge pour devenir directeur de la Monnaie à Londres. Il devint, en 1699, membre du Conseil de la Royal Society et son président en 1703. Il garda ce poste jusqu'à la fin de sa vie. Fondateur de la dynamique et de la mécanique céleste, il a aussi été le premier à inventer une notation et des algorithmes généraux pour le calcul infinitésimal André Gnansounou 5 Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques RICCATI Francesco (1676-1754, Noble vénitien, étudia le droit à l'Université de Padoue et s'y intéressa aux mathématiques refusant des postes très brillants comme celui de président de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, il se consacra entièrement à ses études. Il servit souvent comme expert au sénat de Venise pour la construction de digues de canaux. Ses travaux sont relatifs à la naissante théorie. EULER Leonhard (1707-1783) Né à Bâle, Euler y obtint en 1723 son doctorat en philosophie. En 1726, il accepta une invitation de l'Académie des Sciences de SaintPétersbourg et partit, en 1727, pour y devenir professeur de physique puis de mathématiques. En 1738, il perdit la vue de l'œil droit. En 1741, Euler quitta Saint-Pétersbourg pour Berlin où, pendant 25 ans, il fut directeur de la classe de mathématiques de l'Académie. Un conflit avec le roi de Prusse fit qu'Euler retourna, en 1766, à SaintPétersbourg. Peu après, il devint aveugle. Son œuvre est la plus vaste de l'histoire des sciences et s'étend à tous les sujets scientifiques et techniques. Avec Lagrange, il a dominé les mathématiques du XVIIIe siècle par la variété et la richesse de ses découvertes. FOURIER Jean Baptiste Joseph (1768-1830) Orphelin à neuf ans, Fourier, en 1789, enseigna à Auxerre, sa ville natale. Arrêté en 1794 puis relâché après l'exécution de Robespierre, Fourier rejoignit Paris pour entrer à l'École Normale, fondée et fermée la même année. En 1795, Fourier devint assistant à l'École Polytechnique et en 1798 il suivit Monge dans la campagne d'Égypte de Bonaparte. À son retour en 1801, Napoléon le nomma préfet de l'Isère. Après les Cent-Jours, il fut nommé, grâce à un ami, directeur du bureau des statistiques de la Seine. En 1817, il devint membre de l'Académie des Sciences et son secrétaire perpétuel en 1822, Il fut élu à l'Académie française en 1827. Son œuvre majeure est la création de la théorie de la chaleur qui l'a conduit à la théorie de ce qu'on appelle maintenant les séries et intégrales de Fourier. André Gnansounou 6 Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques GAUSS Carl Friedrich (1777-1855) Né à Brunswick (Allemagne) dans une famille pauvre. Gauss reçut, en 1792, une bourse du duc de Brunswick, qui lui rendit possibles des études au Collegium Carolinum de Brunswick et à l'Université de Gottingen (1795- 1798). Il obtint, en 1799, un doctorat à l'Université de Helmstedt et accepta, en 1807, le poste de directeur de l'observatoire de Gottingen, où il résida jusqu'à la fin de ses jours. De 1818 à 1825, Il dirigea les travaux de triangulation du Hanovre. Aussi universel qu'Euler, avec plus de pénétration encore, il a renouvelé toutes les branches des mathématiques, sans malheureusement publier toutes ses découvertes. LAGRANGE Joseph Louis (1736-1813) Né à Turin, il y fut nommé en 1755 professeur à l'École d'Artillerie. Il fonda à Turin avec des amis une société scientifique. En 1766, il accepta la direction de la section mathématique de l'Académie de Berlin en 1787, Lagrange quitta Berlin pour Paris, où il devint pensionnaire de l'Académie des Sciences. Il était membre de la Commission des poids et mesures et du Bureau des longitudes dès sa formation en 1795. Il enseigna les mathématiques à l'École Normale de l'an III et à l'École Polytechnique Entre 1794 et 99, LAGRANGE a fait d'importantes découvertes dans toutes les branches des mathématiques. MONGE Gaspard (1746-1818) Né à Beaune, fils d'un marchand, Il put entrer en 1765, comme technicien, à l'École royale du génie à Mézières. De 1766 à 1784, il y enseigna les mathématiques. En 1780, il fut élu membre de l'Académie des Sciences et, en 1783, fut nommé examinateur des cadets de la marine. Favorable à la Révolution, Monge devint ministre de la Marine (179293), fit partie du Comité de salut public, fonda l'École Polytechnique et organisa pour Bonaparte l'expédition d'Égypte. La Restauration le priva de tous ses titres et charges. Ses travaux importants concernent la géométrie différentielle et la théorie des équations aux dérivées partielles. André Gnansounou 7 Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques CAUCHY AUGUSTIN-LOUIS (1789-1857), Né à Paris, après l'École Polytechnique, passa par l'École des Ponts et Chaussées enseigna à partir de 1815 à l'École Polytechnique, et plus tard à la Faculté des Sciences et au Collège de France. En 1816 il fut nommé membre de l'Académie des Sciences. Après la révolution de 1830, Cauchy s'exila à Turin, puis à Prague. En 1838, il retourna en France, reprit son travail à l'Académie, et en 1848 retrouva une chaire à la SORBONNE. Le plus prolifique des mathématiciens après Euler, il a comme lui publié dans tous les domaines des mathématiques pures et appliquées; il a été le législateur de l'analyse dans la première moitié du XIXe siècle et est responsable de la plupart de ses progrès, il est aussi le fondateur de la théorie de l'élasticité DEDEKIND Richard 1831-1916, né à Brunswick, fit ses études à l'Université de Gottingen. En 1854-55, il commença ses activités d'enseignant à Gottingen, où il fut en relation étroite avec Dirichlet et Riemann. En 1858, il fut appelé à l'École Polytechnique de Zurich, et en 1862 il devint professeur à l'École Polytechnique de Brunswick, où il acheva sa carrière, Avec Kummer et Kronecker, il a été le créateur de la théorie des nombres algébriques et, en collaboration avec H. Weber, il a donné le premier traitement entièrement algébrique de la théorie des courbes algébrique. Avec Cantor et Hilbert, il est l'initiateur des conceptions modernes en mathématiques DIRICHLET Gustav Peter Lejeune (1805-1859), Né à Duren (Allemagne), fit ses études à Paris (1822-1826), où il gagna sa vie comme précepteur dans la famille du général Foy. De 1826 à 1828, il enseigna à l'Université de Breslau puis de 1829 à 1855 à l'Université de Berlin. En 1855, il succéda à Gauss à l'Université de Gottingen. Il fut élu en 1831 membre de l'Académie des Sciences de Berlin Il a produit d'importants travaux en analyse et dans la théorie des nombres algébriques, et il est le créateur de la théorie analytique des nombres. LEBESGUE Henri Léon (1875-1941), Né à Beauvais, il fit ses études à l'École Normale Supérieure (1894-97), il enseigna ensuite au lycée de Nancy, aux Universités de Rennes (1902-1906) et de Poitiers (1906-1910), et à la Sorbonne. En 1921, il fut nommé professeur au Collège de France, et, l'année suivante, élu membre de l'Académie des Sciences. Il a introduit d'importantes idées nouvelles dans la théorie de l'intégration, la théorie du potentiel et la topologie algébrique. André Gnansounou 8 Mini Dictionnaire Encyclopédique Mathématiques POINCARÉ Jules Henri (1854-1912), Né à Nancy, il fut admis en 1873 à l'École Polytechnique et fit des études à l'École des Mines. Il exerça brièvement cette activité en préparant sa thèse de doctorat. Il enseigna à l'Université de Caen (1879-1881) et à l'Université de Paris (1881-1912). Il faisait partie de l'Académie des Science depuis 1887 et fut élu à l'Académie française en 1908. Génie égal à Gauss et aussi universel, il a dominé toutes les mathématiques de son temps. RIEMANN Friedrich Bernhard (1826-1866), Né en Allemagne, il étudia à Gottingen et à Berlin, il passa son doctorat à Gottingen en 1851, s'y fit habiliter en 1853, y enseigna et succéda, en 1859, à Dirichlet dans la chaire de mathématiques, atteint de tuberculose, il est mort au cours d'un voyage en Italie. Visionnaire de génie, ses idées, même non accompagnées de preuve n'ont cessées d'inspirer les mathématiciens pendant un siècle. WEIERSTRASS (1815-1897), Né à Ostenfelde (Allemagne), Weierstrass s'inscrivit en 1834 à l'Université de Bonn mais la quitta après huit semestres sans avoir passé les examens. Il les passa en 1841 à Munster et enseigna ensuite dans plusieurs lycées. En 1854 il obtint un doctorat honoraire de l'Université de Konigsberg et, en 1856 il fut nommé professeur à l'Institut industriel à Berlin. Professeur associé à l'université de Berlin depuis 1856, il y obtint une chaire en 1864. Il était membre de l'Académie des Sciences de Berlin depuis 1856. Après Cauchy et Riemann, il a achevé de mettre l'analyse sur des bases entièrement rigoureuses et il y a apporté toute une série de très belles découvertes André Gnansounou 9