Après les casseroles, Montréal vibre au son du Festival de Jazz

Transcription

Après les casseroles, Montréal vibre au son du Festival de Jazz
AFP
28 Juin 2012
Après les concerts de casseroles, Montréal vibre au son du
festival de jazz
MONTREAL, 28 juin 2012 (AFP) - - Après un printemps
mouvementé au diapason des manifestations estudiantines et des
concerts improvisés de casseroles, le plus important festival de jazz
au monde prend d'assaut à partir de jeudi la métropole québécoise
pour une édition bigarrée où se mêle hip-hop et flamenco.
Le Festival international de jazz de Montréal (FIJM), le plus
fréquenté de la planète avec ses deux millions de spectateurs,
s'ouvrait jeudi avec le concert extérieur de l'enfant prodigue Rufus
Wainwright, né aux Etats-Unis mais ayant grandi dans la première
ville francophone d'Amérique.
Norah Jones, Seal, la diva Liza Minelli, la jeune contrebassiste
américaine Esperanza Spalding, l'étoile montante Melody Gardot, le
cinéaste-rocker serbe Emir Kusturica fouleront les planches de la
grand-messe montréalaise du jazz qui décloisonne les frontières du
genre et aime tisser des liens dans la durée avec des artistes qu'il a
contribué à faire rayonner.
C'est le cas de Melody Gardot qui, inconnue, avait conquis les
aficionados il y a quatre ans sur une petite scène du festival
montréalais et qui revient cette année par la grande porte pour un
concert dans la plus grande salle de la programmation.
Du spectacle Flamenco Hoy du réalisateur espagnol Carlos Saura,
en passant par les prestations du contrebassiste Stanley Clarke, des
pianistes émérites montréalais Oliver Jones et norvégien Tord
Gustavsen, de la chanteuse algérienne Souad Massi, et des vieux
loups de la musique électronique Tangerine Dream: le FIJM n'hésite
pas à faire le grand écart.
Quelque 400 concerts en salle et extérieurs sont au programme de
cette 33e édition plantée dans le "quartier des spectacles", un
quadrilatère du centre-ville de Montréal réservé aux piétonsmélomanes pendant la durée de l'événement. Aux concerts
extérieurs gratuits, s'ajoutent les prestations en salle payantes et
celles tard dans des bars, toujours animés.
Début juin, la métropole québécoise vibrait encore du "printemps
érable", un mouvement de contestation des étudiants opposés à la
hausse des droits de scolarité par le gouvernement de la province
francophone qui s'est mué en fronde sociale tous azimuts, avec son
cortège de manifestations nocturnes quotidiennes et ses concerts
de casseroles dans les quartiers.
Les manifestants s'étaient invités dans le "quartier des spectacles"
lors des FrancoFolies, autre grand bal musical montréalais orchestré
par la même équipe que le festival de jazz.
"On a décidé de traiter les manifestants avec respect. Plutôt que de
leur barrer le site... on s'est dit: +on va leur ouvrir les portes+" des
FrancoFolies, explique à l'AFP Laurent Saulnier, programmateur des
deux événements.
"La contrepartie est qu'ils nous traite aussi avec respect... il n'y a
pas eu de concerts interrompus" lors de FrancoFolies dont
l'affluence a atteint un nouveau pic cette année. C'est que des
prestations d'artistes québécois engagés comme les rappeurs de
Loco Locass entraînant la foule à jouer des casseroles, ont
moissonné un large public.
Qu'en sera-t-il au festival de jazz? Si tout s'est bien déroulé
pendant les FrancoFolies "je ne vois pas pourquoi ça se passerait"
autrement pendant le festival de jazz, fait valoir M. Saulnier.

Documents pareils