l`orientation professionnelle - e-RH
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L'ORIENTATION PROFESSIONNELLE http://www.dessmrh.org & http://www.e-rh.org D’après : Gestion de l’emploi et évaluation des compétences par Gilbert et Thionville DEFINIFION DE L’ORIENTATION PROFESSIONNELLE Un processus continu de gestion des carrières a été rendu indispensable par les changements de tous ordres que traverse l'entreprise. L'évolution des métiers, le déplacement des charges de travail, les réajustements structurels, les mutations technologiques rendent indispensable un effort d'orientation "à froid" dans le cadre d'une gestion préventive de l'emploi. La sélection professionnelle part des exigences d'un poste à pourvoir et/ou des projets d'entreprise. Elle procède par élimination successive, comparant les performances obtenues par les différents candidats dans le but de retenir celui qui est le plus conforme aux exigences. Le choix final, la décision d'embauche, relève d'un tri multicritères.La relation recruteurcandidat est fortement dénivelée. L'orientation professionnelle, qui diffère de la sélection, a comme point de départ l'individu. Elle cherche à élargir le domaine des possibles en comparant des emplois entre eux afin de proposer à un individu singulier tous ceux qui sont appropriés à ses compétences et à ses projets. C'est une démarche exploratoire. C'est l'intéressé qui décidera en fin de compte, quel que soit le pronostic établi par d'autres. L'orientation professionnelle s'organise autour d'une relation d'un type particulier : le conseil d'orientation. les fonctions des différents outils Nous ne décrirons que les fonctions que peuvent satisfaire ces outils. Il en existe quatre sortes. • les outils de diagnostic individuels : Ce sont les plus nombreux. Ils cherchent à connaître la personne à orienter. Il en existe 2 catégories selon que le diagnostic est mené de l'extérieur ou par l'intéressé. v Les outils d'évaluation externe situent l'orienté dans une population de référence (évaluation relative) ou donnent une indication sur ce qu'il est ou fait, sans comparer cette indication à d'autres (évaluation absolue). exemple d'évaluation relative : les tests psychométriques centrés sur les aptitudes, les traits de personnalité ou les intérêts. exemple d'évaluation absolue : l'entretien d'orientation, les tests cliniques. v Les outils d'autodiagnostic sont mis en oeuvre par l'intéressé. Ils visent une reconnaissance personnelle, une réappropriation des acquis.moyen le plus caractéristique : le "portfolio" qui permet aux individus de faire selon une démarche structurée une vérification de l'ensemble de leurs apprentissages pour préparer l'identification d'objectifs de carrière réalistes. • Les outils d'élaboration de projet professionnel : Ils visent à aider l'intéressé à définir une stratégie pour organiser et planifier son projet, dans une optique de développement personnel ou de recherche d'emploi. exemple : sessions "Perspectives" de l'APEC. • Les supports d'information sur les métiers : Ils précisent les compétences requises par les métiers et les formations nécessaires. exemple: le programme "Choix" au Canada où les caractéristiques personnelles issues de l'autoévaluation sont mises en correspondance avec des descriptions de professions via un logiciel. • Les outils de formation : Ils ont un objectif d'apprentissage ou de développement personnel. exemple : outil de développement cognitif tel que le programme d'enrichissement instrumental, P.E.I., qui permet une évaluation et un redéploiement optimal de l'activité mentale. efficacité et qualité de ces outils Si la fonction de l'outil est un critère essentiel pour le choix de cet outil, on ne doit pas non plus perdre de vue les conditions d'application qui en modulent l'usage. N'importe qui ne peut pas utiliser n'importe quelle technique. Il convient d'obtenir les précisions sur les fondements des supports mis en oeuvre et des documents associés. D'une manière générale, on peut accorder une plus ou moins grande confiance à un outil d'orientation selon qu'il satisfait ou non à 5 conditions : ü ü ü ü ü produit ce pour quoi il est conçu, il est facile à mettre en oeuvre dans et par l'entreprise. C'est une aide à la gestion des ressources humaines, il est spécifique au contexte d'orientation des adultes, il est adapté à des populations françaises (langue, institutions, culture, organisation particulière des professions), il offre des garanties contrôlables : notoriété des concepteurs de l'outil, fondements théoriques, travaux et recherche accessibles. La notion d'outils ne cerne pas la totalité des aides à l'orientation professionnelle. La compétence du conseiller en orientation professionnelle continue ne peut se réduire à la maîtrise d'un ensemble d'outils. LE CONSEIL D'ORIENTATION EN COURS DE CARRIERE Il existe 4 grands courants de la psychologie du conseil. • le conseil prescriptif Il est basé sur un diagnostic et des apports d'informations. Le conseiller d'orientation donne des conseils. Il est légitimé par un statut d'expert. Il connaît les emplois et les formations et sait sur l'intéressé des choses (aptitudes, caractère) que celui-ci ignore. La répartition des rôles est dictée par le conseiller au conseillé. C'est le savoir qui dicte l'action. Cette perspective ne se préoccupe pas de la façon dont le conseil est reçu. La valeur du conseil est assimilée à la pertinence de l'avis d'orientation. Seule la dimension cognitive est prise en compte dans la relation conseilleur-conseiller. Il relève d'une gestion conservatrice basée sur la reproduction d'un existant. Il ne prend pratiquement pas en compte les possibilités de changement individuel. • le conseil comportementaliste Il constitue un enrichissement du conseil prescriptif. On complète le diagnostic et les informations par des préconisations sur les modalités d'action. Le conseiller est un guide, un inspirateur, qui se pose en aide en lui disant comment faire. Après avoir circonscrit le problème, le conseiller établit un programme échelonné dans le temps comprenant des opérations concrètes à mener et des incitations à adopter certains comportements. Il relève d'une gestion rationaliste. L'individu est considéré comme façonné par le milieu. Le changement personnel est jugé possible. L'efficacité du conseil réside beaucoup dans la confiance que l'intéressé porte au consultant et à ses outils. • l'approche non directive ou centrée sur le "client" Elle est destinée à favoriser la meilleure adaptation au milieu du travail. Elle s'inscrit dans une gestion personnalisante. Cela repose sur une attitude clinique fondée sur l'écoute de l'autre. Le conseil d'orientation se définit comme une aide psychologique pour tous les problèmes liés à l'insertion, la réinsertion ou l'évolution professionnelle. Elle favorise l'aspect interpersonnel aux dépens de l'apport d'informations. Relevant d'une vision optimiste de la nature humaine, elle vise à favoriser la croissance personnelle. Pour accéder à la réalité de la personne, le conseiller cherche à être en prise directe sur le vécu de l'autre en étant neutre, bienveillant, réceptif. Il y a tentative d'égalisation dans la relation consultant-client. Toute forme d'évaluation ou d'interprétation est rejetée. Le caractère permissif de l'entretien aide le client à acquérir une meilleure compréhension de lui-même (autodiagnostic) lui permettant de prendre des décisions en conséquence. La non directivité devient le facteur essentiel du changement individuel. MAIS : le charisme du consultant peut fausser la relation d'égalité, la méthode inapplicable quand le problème relève de l'information, cela demande du temps et il faut une formation clinique solide du consultant. • le conseil pluraliste Il s'inscrit aussi dans un processus de consultation. Il consiste à mettre à la disposition du client différentes démarches et moyens, conformément à ses besoins et aux exigences de la situation. Ici, le conseil vient étayer la motivation initiale du client sans avoir la prétention d'opérer un changement en profondeur. C'est le plus adapté à une gestion décisionnelle. Le pilotage de carrière est considéré comme relevant fortement d'une "gestion de soi". Le client est l'acteur central. Le conseil régule le face-à-face consultant-client mais il intègre en plus, selon les cas et les moments, des apports d'informations, des aides à l'élaboration de projets, à la préparation d'un plan individuel de formation, à la recherche d'emploi. Dans tous les cas, le conseiller ne prend pas de décision de gestion. C'est à l'intéressé, à la hiérarchie ou au gestionnaire des ressources humaines de prendre les options nécessaires. Le langage commun à l'analyse des emplois et à l'évaluation des potentiels est celui des compétences. C'est sur la base de compétences acquises ou requises que l'on peut bâtir un plan de formation individuel adapté à l'orientation retenue. exemple : la modélisation informatique du processus d'orientation grâce à un système expert. Il s'agit de programmes établis selon une structure informatique qui sépare données (la base de connaissances) et "raisonnement" (le moteur d'inférences) qui ont pour vocation de reproduire le plus fidèlement possible le comportement des experts d'un domaine bien délimité. L'originalité de cette structure tient au fait que les connaissances sont indépendantes du programme qui les exploite, contrairement à ce qu'il en est en informatique classique. Lors d'une consultation, en fonction de faits qui sont soumis au système par l'utilisateur, le moteur d'inférence sélectionne et applique des règles logiques suivant une stratégie appropriée. L'utilisateur peut normalement suivre la logique du "raisonnement" en cours et recevoir les commentaires préparés par l'expert-auteur du programme, en posant au logiciel des questions ("pourquoi?" et "comment?").