Enquête Corse Le Silence Mathieu Demy face à sa conscience, à la
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Enquête Corse Le Silence Mathieu Demy face à sa conscience, à la
Enquête Corse Le Silence Mathieu Demy face à sa conscience, à la Corse et à ses règles. Miret dans son long métrage, filme le combat d’un homme contre ses peurs. Un malaise constant résonne dans le maquis. Troublant. La Corse fut l’inspiratrice du Cinéma Français cette année. Mais Orso Miret, la caricature à sa manière : sanglante et sans pitié. Elle est l’unique protagoniste de ce long métrage, faisant pratiquement de l’ombre au héros de l’histoire. De ces paysages vastes et peu habités, résonnent les coups stridents des chasseurs. Au centre de l’histoire, un meurtre, un homme, puis le silence… Sous un soleil meurtrier Olivier (Mathieu Demy) rentre dans sa Corse natale, où il séjourne avec son amie, Marianne (Natacha Régnier). Les jours sont rythmés par des parties de chasse entre amis et visites chez la famille. Un jour, témoin d’un homicide, tout bascule dans la vie du jeune homme car le meurtrier fait partie de leur bande de potes. C’est alors qu’il décide de se terrer dans le silence.Le scénario est alléchant et bien mené. X est un héros assez atypique. Calme, peu souriant et peu bavard, son regard noir en dit plus long que ses gestes. Lors des parties de chasse, son caractère se devine au fil du film : n’est pas un vrai Corse. Sa peur d’abattre le moindre animal, le place dans la catégorie des faibles Au milieu, les paysages défilent sous les yeux du spectateur, telle une menace pour l’homme. En les chasseurs, Miret décrit toute l’agressivité et toute la bestialité. Les règles du pays ne tardent pas à se profiler et Mathieu Demy nage dans les eaux troubles de son désespoir qui le ronge. Les séquences sont longues, les silences aussi même trop. Les rêves du héros se superposent, dans des plans faits de noirs et de blanc et au ralenti. Dans la pénombre, Demy cache son désarroi le plus total. Miret arrive à cerner la fragilité de son personnage, à le rendre inoffensif peut-être trop car il tente à ressembler à une victime. Le dilemme On touche le fond comme Olivier, n’éprouvant aucune difficulté à vivre ce qu’il endure. Il n’y a plus aucune sonorité dans la seconde partie du film. L’image est autonome, elle décrit le manque de confiance et la souffrance intérieure du personnage principal. Miret excelle dans le domaine du plan net, précis, et esthétique. Natacha Régnier est d’une pureté rare et incarne la douceur féminine. Mais elle reste trop en retrait et devient quasi inexistante. Le regard se focalise uniquement sur Olivier, le spectateur est en haleine car le dilemme est de taille. Si réservé, il est difficile de croire qu’il va réagir. Le suspense dans ce climat ouaté est à son comble car il est pesant. Là où on s’attend à de l’action, le réalisateur préfère les interrogations. Mêlant d’un côté cruauté et pacifisme, on comprend qu’il faut choisir son camp. La Corse apparaît comme un pays féroce, si on ne suit pas la loi on est comme mort. Ce film a le mérite de décrire avec honnêteté cette région, aussi il permet de méditer sur sa situation présente. Juliette Couderc Le Silence.2004.Film français. Drame de Orso Miret avec Mathieu Demy, Natacha Régnier…Durée : 1h44min.Scénario de Roger Bohbot, Agnès De Sacy, Orso Miret. Production : Sunday Morning Productions France. Sortie le 29 Décembre 2004.