Le magazine HEC au féminin

Transcription

Le magazine HEC au féminin
Le Magazine HEC Au Féminin n° 62
Premier job: entre rêves et réalités !
Le Magazine est envoyé par courrier électronique à toutes les diplômées d’HEC Paris
(Grande Ecole, MBA, Executive MBA, Mastères et Docteurs), ainsi que les étudiantes du
campus, les présidents des Groupements professionnels, des Clubs et des Groupes de
régionaux et internationaux.
Nous vous invitons également à aller découvrir le blog Trajectoires HEC AU Féminin à
l’adresse ci-dessous. Vous y retrouverez toutes les informations utiles sur les
manifestations HEC Au Féminin, des interviews de femmes inspirantes, des compte-rendus
d’événements : Trajectoires HEC Au Feminin
Dans ce numéro, vous trouverez les interviews de :
Thibaut Gouny (H.15) & Laura Amalric (H15), Responsables du développement
international de la Commission des Jeunes HEC (JDH)
Karin Raguin, Présidente de l’ONG BPW Europe (Business & Professional Women)
Aude Goeminne (H.11), Agrégative en histoire
Emilie Vuillequez (H.12), Directrice Générale Adjointe et Co-Fondatrice, Pro Bono Lab
Alice Gaillard (H.13), Consultante, Boston Consulting Group
Gabrielle de La Fouchardière (M.09), Brand building France Hair Care Manager
Clarisse Crémer (H.13), Co-fondatrice Kazaden.com et "Aventurière", en préparation
pour la "Mini-Transat" 2017
Benjamin Leiba (H.13), Co-fondateur de Happydining.fr
Hanane El Jamali (M.03), Co-fondatrice de Remix Coworking
Monique Dagnaud, Sociologue, Directrice de recherche au CNRS et enseignante à
l’EHESS
Notre équipe de rédaction de ce numéro :
Responsable du Magazine
Nathalie Halna du Fretay (H.86)
La rédactrice en chef de ce numéro
Magali Bouges (M.12)
Editorial
Magali Bouges (M.12)
Les rédactrices de ce numéro
Sophie Beric (MBA.16), Magali Bouges (M.12), Marion de La Forest Divonne (M.09),
Nathalie Halna du Fretay (H.86), Dominique Latrilhe (M.06), Sophie Resplandy-Bernard
(H.92), Béatrice de Rivet (H.01), Christine Rodrigues (E.15).
Sommaire
Editorial .............................................................................................................. 3
Introduction ....................................................................................................... 4
Les Expert(e)s .................................................................................................... 5
Les Témoignages .............................................................................................. 10
Autres événements ........................................................................................... 17
Le coin Cultur’elle ............................................................................................. 18
Les prochains événements HEC Au Féminin ...................................................... 19
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©Faïza Mebazaa
Editorial
En septembre dernier, notre comité de rédaction s'est réuni pour décider de la thématique
du prochain numéro. La décision a été prise de faire un numéro tourné vers les jeunes,
leurs démarrages dans la vie professionnelle, leurs rêves....
Nous étions bien loin de penser que ce numéro sortirait quelques jours après les terribles
attentats du 13 Novembre qui ont attaqué la "jeunesse".
Aujourd'hui nous ne rédigerons pas d'édito avec des chiffres, des statistiques sur l'écart
de salaire, l'évolution de la position des femmes dans l'entreprise. Nous partagerons
simplement avec émotion ce numéro qui présente "nos jeunes", leurs démarrages dans
la vie active, leurs choix, leurs envies...
Ce sont les Portraits de Clarisse, qui va affronter l'atlantique, Aude qui enseignera l'histoire
à d'autres jeunes, Alice qui a démarré dans le conseil, Emilie, Benjamin qui ont fait le choix
de lancer "leurs boîtes" et Gabrielle qui a entamé une carrière chez un grand nom de l'agro
alimentaire.
Ce sont nos jeunes, c'est d'eux dont nous allons parler dans ce numéro et c'est avec eux
que nous parlerons d'avenir.
Toute l'équipe du Magazine HEC Au Féminin vous souhaite une bonne lecture.
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Introduction
Les jeunes diplômés HEC (JDH), qui sont au cœur des problématiques de la fin des études
sur le campus et de la sortie d'école, organisent workshops et soirées afin de faire
rencontrer les jeunes de différentes promotions sortantes, de les accompagner au sein du
réseau alumni et de répondre à leurs attentes dans différents types d'événements et
contextes.
C'est d'ailleurs dans ce contexte que nous avons répondu à l'appel de HEC au Féminin
en réalisant une petite enquête auprès de quelques jeunes diplômées concernant leur choix
de parcours professionnel et leurs perspectives. Elles sont majoritairement consultantes
ou auditrices au sein de grands cabinets, interviennent pour un large panel de clients dans
des secteurs très variés (secteur public, télécom, industrie, etc.); elles nous livrent
aujourd’hui leurs expériences et leurs choix de parcours.
Les principaux critères de choix de leur premier job ont été les suivants : le contact humain
avec les personnes rencontrées au cours de leur processus de recrutement, la dynamique
de développement de la firme, ou encore les opportunités de carrière en interne (et en
externe !), notamment à l’international, ainsi que le niveau de rémunération.
Elles ont trouvé leur premier job sur l’intranet carrières HEC ou lors des forums dédiés sur
le campus, ainsi que grâce à leurs contacts issus d’expériences passées (stages
principalement).
Cette première étape semble globalement répondre aux attentes de nos jeunes sondées,
qui ont pour certaines choisi leur poste dans une perspective d’ouverture, sans savoir si
elles allaient y passer plusieurs années. Elles semblent apprécier leurs premières
responsabilités et envisagent déjà, pour certaines, de poursuivre leur premier métier à
long terme. Toutefois, la majorité se trouve encore dans une phase de réflexion, sans
certitudes, et souhaite avant tout trouver l’entreprise et le poste « qui lui correspondrait le
plus », sans savoir encore s’il s’agira d’un cabinet ou d’une entreprise « plus classique ».
Le rythme de vie et l’équilibre perso/pro qui devra s’établir dans les 5/10 prochaines
années semble aussi être un critère important, notamment pour celles qui envisagent de
fonder une famille d’ici-là."
Thibaut Gouny (H.15) et Laura Amalric (H15), responsables du développement
international de la Commission des Jeunes HEC .
4
Les Expert(e)s

Karin Raguin, Présidente de l’ONG BPW Europe (Business & Professional Women)
Dans quel cadre êtes-vous amenée à rencontrer des jeunes diplômé(e)s et qu'estce qui les motive dans leur recherche de premier job ?
Dans le cadre de nos deux campagnes de sensibilisation « Equal Pay Day » et « Women
on Boards », je suis amenée à rencontrer des jeunes diplômés. J’ai
observé que tous – hommes et femmes – veulent une carrière qui leur
permet d’avoir un impact, ils souhaitent un job qui ait du sens et qui leur
permet d’inscrire leur empreinte dans l’entreprise, dans la société. Ils
sont, encore plus que leurs ainés, sensibles à l’environnement de travail :
des conditions de travail flexibles, un manager qui les coache au
quotidien.
Quelles sont les qualités (soft et hard skills), les facteurs de
réussite qu'il faut valoriser pour bien aborder sa vie professionnelle ?
Quand une entreprise recrute un jeune diplômé, elle recrute un « potentiel » plus qu’une
« expérience », c’est-à-dire des jeunes qui ont la capacité et l’envie d’apprendre. Avoir
réussi un parcours académique d’excellence comme HEC est un bon indicateur de potentiel
! La motivation, la curiosité, l’authenticité sont aussi des facteurs-clefs de réussite d’un
entretien. Il convient toujours de présenter son CV en le mettant en regard avec ce que
l’on a compris de la culture de l’entreprise dans laquelle on postule.
Plan de carrière à long terme, salaire, "marque employeur", équilibre vie privée
/ vie professionnelle... quelle est votre analyse ?
Il me semble que les jeunes diplômés sont conscients qu’ils ne resteront pas de
nombreuses années dans la même entreprise, c’est ce que le marché du travail leur
renvoie. Alors ils veulent des responsabilités rapidement, acquérir des compétences pour
pouvoir ensuite construire leur parcours professionnel facilement. Ils ont raison, et je leur
conseille de privilégier une entreprise et/ ou un manager qui va les « développer » en leur
donnant des missions variées et exigeantes très tôt.
Avant l’entretien, je les invite à mettre en perspective ce que l’entreprise promet en tant
qu’employeur et ce que les anciens / actuels salariés disent d’elle sur les réseaux sociaux :
la réalité est souvent à mi-chemin.
Les entreprises – petites ou grandes – sont des organisations de plus en plus horizontales
et complexes : les carrières se construisent de façon transverse, en passant d’une fonction
ou d’un pays à un autre, et non plus seulement hiérarchique.
A-t-on droit à l'échec pour son premier job ?
Il faut d’abord se poser la question de la « réussite » : quelle est ma définition de la
réussite? Qu’est-ce que je viens chercher dans ce job ? Qu’est-ce l’entreprise attend de
moi ?
5
Pour s’évaluer vraiment, il faut être clair sur les enjeux du job, le premier comme les
suivants !
Un « échec » peut être déterminant pour structurer une nouvelle orientation
professionnelle : je crois que l’on se construit autant dans la réussite que dans l’épreuve,
à condition de faire les choses avec passion. On ne nait pas « Leader », on le devient !

Hanane El Jamali (M.03), Co-fondatrice de Remix Coworking.
Animatrice d’Entreprendre au Féminin (Commission HEC au Féminin)
Quels sont les motivations et critères de choix des jeunes diplômés que tu
rencontres ?
La jeune génération est moins intéressée par la ligne sur le cv et davantage par l'impact
que sa mission pourrait avoir sur l’entreprise, et de manière plus
globale sur la société. La motivation la plus forte, c’est la recherche
de sens. Et on retrouve de manière récurrente les questions du
type: quel est mon impact ? quel est mon rôle, ma place ? Comment
mon activité dans ce secteur transforme le monde ? Les jeunes
diplômés envisagent désormais leur carrière de manière non
linéaire et plébiscitent le fait d’essayer des choses. Ils sont très
nourris par l’écosystème Start-up qui le leur rend bien.
Quelle est ton analyse ?
Les raisons sont sociétales et incluent des éléments philosophiques, un manque de repères
de plus en plus aigu, une individualisation qui a été poussée à son extrême, un rejet du
politique en tant que figure d’autorité, etc... Les gens cherchent du sens eux-mêmes et ne
comptent plus sur l’environnement. Puisque que je ne le trouve pas dans les institutions,
je vais le fabriquer moi-même. Et c’est vrai tant sur le plan personnel que professionnel.
Internet et les réseaux sociaux ont également paradoxalement mené à un sentiment
d’isolement. Du coup, ils sont en recherche d'implication dans le réel et le groupe.
Selon toi, quels sont les critères de choix, les qualités et compétences, les
facteurs de réussite qu’il faut valoriser pour bien aborder sa vie professionnelle
?
La capacité à apprendre et à s’immerger compte davantage que les compétences
techniques. L'objectif c’est l’adaptation. Donc curiosité et soif d’apprendre sont des critères
de réussite d’un job. Ne pas faire de plan sur 10 ans est sans doute aussi une bonne chose,
cela oblige à vivre à fond le temps présent, et ne pas passer à coté d’aventures inattendues
et fabuleuses. Cela correspond à certains traits psychologiques et à une capacité à
embrasser le changement. Coté employeur, les profils non conventionnels sont valorisés
grâce à leur rapidité à intégrer l'environnement culturel de l’entreprise. Je rappelle que la
durée moyenne dans un poste est inférieure à 3 ans. Cela induit une autre façon de penser
le poste tant pour l’employeur que le collaborateur.
Quelles sont les « marques employeurs » considérées comme attractives ?
Les acteurs de la nouvelle génération tels que Uber, Criteo, Blablacar attirent car ils sont
en rupture avec les modes de fonctionnement et de perception du monde. Ils ont une
mission claire, portent un combat. Ils sont le symbole de la fragmentation des modèles
attractifs. Il n’y a plus de modèle hégémonique de marque employeur. Il y a de plus en
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plus de créateurs à la sortie d’HEC. C’est vraiment un changement d’état d'esprit et les
jeunes générations ne voient plus les choses par le prisme d'un métier.
Cela impose aux entreprises de mettre en perspective leur action, le sens qu’ils donnent à
leur activité, de donner la « Big picture » tout le temps et de la relier à des valeurs non
« marketées », redire en permanence la place et le rôle de chacun dans le projet, et en
quoi ce projet est important dans le monde, la société. Le monde anglo-saxon a déjà
intégré ces modes de fonctionnement et a structuré cette non linéarité des parcours en
permettant des postes très diversifiés. En France, il y a encore malheureusement beaucoup
de freins chez les chasseurs de tête et les entreprises qui s’y mettent un peu malgré elles.
A-t-on le droit à l’échec pour son premier job ?
L’échec est encore tabou, mais de moins en moins car c’est inévitable dans la vie d’un
entrepreneur. Les échecs, ce sont les cicatrices de guerre qui donnent du galon.
Ce que cela dit plus largement c’est de s'autoriser à partir, ne pas hésiter à quitter un
environnement qui ne porte pas en lui suffisamment de sens. Et surtout, dédramatiser,
voir les choses de manière plus apaisée : c’est ce que j’appelle “l’incertitude joyeuse”.
Quels conseils donnerais-tu aux étudiants et jeunes promos HEC ?
Respirer, se laisser l’espace nécessaire pour écouter sa voix intérieure, en dehors du chaos
des sollicitations sociales ou culturelles que l’on porte malgré soi. Suivre ses zones de
plaisir. Ce sont celles où la réussite est la plus joyeuse.
Sur la problématique au féminin ?
C’est vrai qu’aujourd’hui la prise de risque business semble être plutôt majoritairement
masculine. La proportion dans les assemblées d’entrepreneurs est souvent de moins
d’1/10eme de femmes. Les start-up ont d’ailleurs du mal à équilibrer. C’est l’une de nos
missions majeures au sein d’HEC au féminin, dans le groupe “Entreprendre au féminin”
que de lever les freins psychologiques et culturels. C’est également un point majeur pour
moi, au sein de Remix Coworking, que de m’assurer que 50% de nos coworkers soient des
femmes !

Monique Dagnaud, Sociologue, Directrice de recherche au CNRS et enseignante
à l’EHESS.
La génération Y : un « phénomène » dont nous avons tous beaucoup
entendu parler. Les avis contradictoires se multiplient. Pour certains, il
s’agit d’une réalité sociologique que les entreprises doivent absolument
prendre en compte notamment dans leurs pratiques RH, pour d’autres
d’un simple « coup marketing » issu de cabinets de conseil spécialisés.
Nous avons voulu y voir clair et avons demandé son éclairage à Madame
Monique Dagnaud, sociologue, directrice de recherche au CNRS et
enseignante à l’EHESS. Interview.
La génération Y relève-t-elle de la réalité sociologique ? Et si elle existe, quels
sont les critères pour la définir ?
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Du point de vue de la stricte recherche sociologique, une génération se caractérise par une
tranche d’âge. En ce qui concerne la génération Y, il s’agit des 20-35 ans d’aujourd’hui. A
ce critère générationnel, nous ajoutons la notion de catégorie sociale. De ce point de vue,
la « génération Y » ne présente pas d’homogénéité.
Pas d’homogénéité ? Que voulez-vous dire ?
Il a été démontré que le destin social des individus est très marqué par leur niveau scolaire
le plus élevé. Et cela est particulièrement vrai en France. Ainsi, aux alentours de 20 ans,
la capacité de chacun à se projeter dans l’avenir sera fortement induite par le type de
parcours scolaire dont il/elle aura bénéficié. La génération Y regroupe quatre catégories
bien distinctes.
Tout d’abord, une très petite minorité (environ 5 %) constitue ce que nous pourrons
appeler « l’élite » : ils/elles seront passés par un parcours scolaire d’excellence. Ils se
caractérisent par leur ouverture au monde, parlent plusieurs langues et trouveront, en
général, facilement leur place au sein du monde professionnel (plus de 50 % ont déjà un
poste à la fin de leur parcours). Ensuite, 37 % de cette classe d’âge aura bénéficié d’une
formation universitaire longue : ils ont appris à mener une réflexion intellectuelle poussée,
sont éclairés par une large culture générale, peuvent parler plusieurs langues et envisager
d’exercer au-delà du territoire national. Ils trouveront leur place dans le monde
professionnel un peu moins facilement que la précédente catégorie mais mieux que la
suivante. Viennent ensuite les 42 % dont le parcours scolaire a été court (bac ou formation
professionnelle courte) : leur intégration dans le monde professionnel est plus compliquée
puisque 3 ans après la sortie de l’école, 30 % d’entre eux sont sans emploi (ce qui ne
signifie évidemment pas que cette situation est définitive). Leur horizon de vie est plutôt
national, voire local et très souvent régional. Et enfin, nous trouvons, dans la génération
Y, 16 % de diplômés de niveau collège ou de non diplômés : ils/elles auront de très grandes
difficultés pour trouver leur place professionnelle, leur horizon sera très local et ils/elles
seront confrontés à un risque élevé de vivre dans une relative précarité.
Pouvons-nous alors affirmer que la génération Y n’existe pas, au moins du point
de vue sociologique ?
Pas tout à fait. Car au-delà des différences sociologiques marquantes, je crois assez à ça
une identité générationnelle : la génération Y a été marquée par un contexte de vie
spécifique. Bien entendu, je citerai l’apprentissage par le biais du digital qui est forcément
très marqueur mais également d’autres éléments plus sociétaux comme le climat social
pessimiste très fort depuis une quinzaine d’année, le modèle éducatif ouvert où tout se
discute (modèle Dolto) et enfin l’élément dont nous parlions précédemment : le très fort
déterminisme du dernier diplôme obtenu quasi prédictif de la situation professionnelle à
venir. Ainsi, la génération Y a vécu dans un contexte d’obsession scolaire de l’ensemble de
la famille. Tous ces éléments sont, de mon point de vue, constitutifs d’une certaine identité
générationnelle et donc probablement d’un socle commun de comportements, dans une
certaine mesure bien entendu.
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Concernant le rapport au travail de la génération Y, a-t-il été démontré qu’elle a
développé un lien différent (des précédentes générations) par rapport au travail ?
Et si oui, comment cela se caractérise-t-il ?
Contrairement aux idées reçues, la valeur travail s’est plutôt renchérie aux yeux de la
génération Y. Ceux qui ne croient plus à leur travail sont plutôt des individus plus âgés,
parfois abîmés par un parcours professionnel teinté de surinvestissement. Ce n’est pas tant
le « travail » en lui-même qui est remis en cause par la génération Y que ses conditions de
mise en œuvre. La génération Y a déjà largement démontré son dynamisme et sa force de
travail. Ce qui la distingue pourrait se résumer par trois grandes tendances de fond.
Premièrement, la remise en cause des grandes organisations : elles leur apparaissent
comme très déconnectées de la nouvelle réalité (nouveaux modes de vie issues des
nouvelles technologies) ; notamment du fait d’une hiérarchie encore lourde, de leur
manque de flexibilité ou encore de leur difficulté à organiser le partage de l’information et
du pouvoir. Deuxièmement, des attentes très fortes et affirmées sur l’équilibre vie
professionnelle / vie personnelle. Il ne s’agit plus de sacrifier sa santé et ses loisirs sur
l’Autel du Travail. La génération Y se crée un rapport au travail équilibré, qui fait sens avec
ses valeurs (notamment des valeurs de durabilité et de responsabilité de l’économie). Et
enfin, un souhait toujours plus grand d’autonomie et d’indépendance associé à un besoin
de créer du lien : la génération Y veut exercer comme bon lui semble et où bon lui semble
tout en étant capable de se réunir au besoin ou à l’envie. Evidemment nos structures
actuelles (entreprises mais aussi lieux de vie) ne sont pas encore complètement
reformatées pour coller à ces nouveaux besoins.
En ce qui concerne les entreprises, qu’observez-vous quant à leur lien à cette
génération Y qui a fait tant couler d’encre ?
Les grandes entreprises sont évidemment extrêmement intéressées par ces jeunes gens.
Ils portent en eux, de façon quasi instinctive, des compétences d’innovateurs. Et l’on sait
aujourd’hui que la création de valeur, dans un contexte d’économie globalisée, passe
essentiellement par la capacité des entreprises à innover. Alors oui, il s’agit d’une cible de
choix pour les entreprises. J’observe donc que les entreprises s’intéressent de très près et
de plus en plus à cette génération et à la suivante. Ils le font encore souvent de façon
indirecte : en finançant des projets, en mettant à disposition des lieux, en étant coorganisateurs d’événements, etc. Là où le sujet se complique, c’est lorsque nous parlons
d’intégration. Intégrer ces jeunes gens, dans des structures pensées et mises en place sur
des modèles de collaboration datant des années 80 ou même 90, reste compliqué.
Pour conclure, je dirais que cette génération Y est pleine d’audace et de dynamisme. Elle
a une réelle carte à jouer pour faire bouger les lignes et participer à l’invention de nouveaux
modèles créateurs de valeur alliant équilibre, collaboratif et souci de l’économie durable.
9
Les Témoignages

Aude Goeminne (H.11), Agrégative en histoire
En quelques mots, quel est ton début de parcours ? Quels ont été les critères de
choix de ton premier job et comment l’as-tu trouvé ?
En sortant d’HEC, j’ai rejoint un cabinet de conseil en management, Kurt
Salmon, rencontré au carrefour HEC. J'avais une offre d’embauche avant
même d’être diplômée : trouver mon premier job ne fut pas une source
des stress, même si ce ne fût pas non plus serein. Le conseil était un
peu un non-choix, comme beaucoup d’élèves le font - un tiers de ma
promo s'y destine. Je ne voyais rien d’autre, tout en ne me projetant
pas dans le conseil. J’anticipais implicitement, comme beaucoup, une
première expérience formatrice avant de rejoindre un client après
quelques années de pratique…
@libre de droits
Pourquoi Kurt Salmon ? Parce qu’il fait partie des bons cabinets de
conseils, et vous permet tout de même une vie privée. J’avais fait mon stage de dernière
année au BCG, où tous les jeunes collaborateurs passent toutes leurs soirées au bureau.
Pour moi, le delta entre 60h au bureau par semaine et 80h a fait la différence. J’ai besoin
d’une vie sociale et de temps pour d’autres activités intellectuelles.
Puisque vous vous interrogez sur les débuts professionnels des jeunes promotions HEC, il
me semble devoir souligner l’influence de la conjoncture économique. Les élèves de ma
promotion qui n’avaient pas accepté d’offre avant juin 2011 ont eu beaucoup de mal
ensuite. La grosse chute boursière entre juin et septembre 2011 a grippé le marché du
travail. A commencer par Kurt Salmon, qui a gelé les embauches. Ce fut sans doute difficile
pour la promotion 2012 et les suivantes ...
Après les efforts d’une classe prépa et le concours, les élèves s’attendent à ce qu’on leur
déroule le tapis rouge à la sortie de l’école. Si, en raison du contexte économique, les
jeunes diplômés d’HEC ont du mal à trouver un premier job et ne sentent pas valorisés à
la sortie, ils ont l’impression qu’un certain mirage est révélé. Ils se sentent libres de faire
des choix plus radicaux, vers l’entrepreneuriat, le spirituel, le bénévolat, en rejoignant des
associations, ou en testant pour un ou deux ans un engagement politique, … Même ceux
qui se voient dans des grands groupes à l’avenir le font.
Quel est ton retour d’expérience : cette première étape s’inscrivait-elle dans un
projet plus long terme et correspondait-elle à tes attentes?
Cette première expérience a, pour moi, duré trois ans. Elle fut plaisante, mais je n’étais
pas satisfaite de moi-même : je n’avais pas le sentiment d’aller au bout de ce que j’étais
capable de faire. Avec le recul, mon choix prosaïque d’emploi et de cabinet a été léger,
paradoxalement, presque plus que celui de mes études. J’ai besoin d’encadrement,
d’évaluation, pour me dépasser. Peut-être aurais-je dû choisir un des trois premiers
cabinets de conseil, mais ne sais pas si j’aurais tenu le coup.
La bonne ambiance de Kurt Salmon m’a permis de sympathiser avec mes collègues et de
développer ma passion de l’histoire. Je leur racontais régulièrement des anecdotes
historiques, qu’ils appréciaient. J’en ai fait un rendez-vous régulier par email, puis un ami
d’HEC (le réseau …) a construit un site internet nourri de ces histoires, un éditeur l’a repéré
et m’a proposé d’écrire un livre d’histoire de France un peu décalé.
10
J’ai depuis démissionné, et prépare actuellement l’agrégation d’histoire. Une boucle pour
moi, qui ai fait une prépa littéraire avec une première année à Normal Sup en histoire, et
Sciences Po avant de rejoindre HEC. Mon parcours est atypique, mais je pense que mon
besoin de sens est universel au sein de ma génération. J’ai envie de transmettre,
l’enseignement me donne un sentiment d’utilité publique. Ce site et ce livre sont l’aspect
plus entrepreneurial de ma vie, ce qui me donne un équilibre pleinement satisfaisant. Si je
n’avais pas été à HEC, et en majeure Entrepreneurs, je n’aurais jamais atteint cette
harmonie. Et si j'étais restée à l'ENS, je n'aurais jamais reçu une telle offre d'édition. Mes
amis de l’ENS ont été obligés de se spécialiser très vite, j’ai une connaissance historique
générale. Je connais et apprécie d’autres environnements que celui de la recherche et du
secteur public, ce qui me permet d’être un vecteur de transmission.
La rémunération n’est pas un critère ?
Si bien sûr, je sens le remboursement de mon prêt étudiant peser chaque mois! Mais
ramené à l’heure travaillée, l’enseignement est bien rémunéré. Et puis, une vie confortable
me suffit, l’argent n’est pas un but en soi.
Comment vois-tu ton évolution professionnelle ?
Je me projette plus dans l’enseignement. C’est un emploi à vie, c’est aussi une façon de
vivre, qui permet d’autres emplois, bénévoles ou plus entrepreneuriaux. Le prochain
horizon que je me suis fixé est d’être professeur de prépa à horizon 10/15 ans.

Alice Gaillard (H.13), Consultante au BCG
En quelques mots quel est ton parcours ?
J’ai suivi le Master in Corporate & Public Management en double cursus
avec Sciences Po. Dans ce cadre, je suis passée au Ministère du Budget et
chez Allianz. Le BCG est mon premier job !
Quels ont été les critères de choix de ton premier job ?
Au moment de choisir, j’avais des envies assez variées; j’étais – et je suis
encore – très attirée par le social business et la finance solidaire. J’ai donc
orienté mes recherches dans ce sens mais aussi vers le conseil pour sa
richesse de sujets et sa diversité de parcours. Finalement, j’ai choisi un secteur où j’allais
pouvoir mûrir, qui ne me ferme aucune porte plus tard, m’offre des opportunités
internationales et me permette de rembourser rapidement mon prêt étudiant.
Naturellement, ensuite c’est vers le BCG que s’est porté mon choix, en raison de la
sensibilité particulière de ce cabinet aux sujets sociétaux et parce que j’ai été influencée
par des ex-BCG, très inspirants.
Quels ont été les facteurs de réussite au début de ta carrière ?
Les facteurs propres à tout démarrage d’activité c’est-à-dire sortir de sa zone de confiance,
rester curieux et en appétit de découverte. S'adapter aussi. Cela demande un
investissement personnel important et de l’énergie dans son travail.
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J’ai pu m’appuyer sur le programme ‘Sciences Po mentoring au féminin’ qui m’a permis
d'échanger, de partager des retours d’expériences enrichissants. Et puis ce sont des
rencontres aussi, qui sont intervenues au bon moment et ont conforté mes choix.
Quel est ton retour d'expérience et quels conseils donnerais-tu ?
Je suis le fruit de ma génération: on valorise beaucoup moins le prestige du job et plus les
gens qui prennent le risque de la création, le risque du choix de l'environnement et du
mode de vie qui leur correspond. L'enjeu est moins de réussir sa vie professionnelle que
de s'épanouir dans sa vie en général. Les voies toutes tracées des grandes entreprises sont
moins prestigieuses qu’il y a quelques années et les entreprises ne peuvent pas compter
sur leur seul prestige pour recruter. Les jeunes ont de réelles attentes de changement et
leurs motivations reposent sur d'autres critères, en particulier sur le sens individuel et
collectif de l’action. Les jeunes diplômés veulent des garanties sur leurs attentes
personnelles.
Je ne sais pas si je peux donner des conseils mais en tous les cas je trouve stimulant
d’expérimenter. Et puis se dire qu’on a le temps de se tromper, on a 40 ans devant nous.
Alors testons des choses qui nous attirent sur le moment, expérimentons plutôt que
répondre à des critères normatifs de réussite professionnelle.
Un mot sur les sujets ‘au féminin’ ?
A ce stade de ma vie professionnelle, la problématique spécifiquement féminine n'a pas
vraiment de réalité. Les arbitrages se font sur les valeurs partagées avec l’organisation et
un équilibre de vie.

Emilie Vuillequez (H.12), Directrice Générale Adjointe et Co-Fondatrice, Pro Bono
Lab.
En quelques mots quel est ton début de parcours ?
J’aime à dire que ma carrière a commencé lorsque j’ai créé ma première
association, ESP’R, qui existe toujours sur le campus HEC. C’est la
première fois que j’ai géré une équipe et un budget. Cette expérience
m’a aussi permis d’entrer en relation avec le réseau parisien de
l’économie sociale et solidaire. En année de césure, nous avons eu l’idée,
avec deux amis d’HEC – Yoann Kassi-Vivier (H.13) et Antoine Colonna
d’Istria (H.12) – de développer le mécénat de compétences et avons
ainsi créé Pro Bono Lab. Nous avons passé un an à monter le projet,
@Pro Bono Lab.
rencontrer les bonnes personnes ou encore mettre en place les
partenariats. Aujourd’hui, nous sommes tous trois à la tête d’une structure
d’une quinzaine de salariés, qui met chaque jour en relation des professionnels talentueux
avec des organisations d’utilité sociale.
Quels ont été les critères de choix de ton premier job ?
J’ai toujours voulu monter ma propre structure et quand l’opportunité de créer Pro Bono
Lab s’est présentée, je n’ai pas hésité. Je n’avais rien à perdre : soit l’aventure échouait,
soit elle me permettait de développer mon réseau avec pourquoi pas un job à la clé. Il y a
beaucoup moins de freins à se lancer jeune, on est libre, responsable de soi-même, pas
12
de copain à convaincre ou d’enfant à soutenir. Et autour de nous, ceux qui vivent l’aventure
par procuration admirent cette « jeunesse qui se bouge les fesses ». Car fonder une
entreprise entraîne forcément des choix de vie.
Au final, je n’ai jamais eu à envoyer un CV et à véritablement « chercher un premier job ».
En tant que DRH de Pro Bono Lab, je vois beaucoup de jeunes diplômés à la recherche
d’un premier emploi. C’est difficile, car on ne sait pas très bien quelle est notre valeur sur
le marché du travail. On ne sait pas non plus très bien pour quoi on est fait, on se cherche
encore, et c’est pourquoi il est fréquent que les jeunes sortent d’école et poursuivent leurs
études ailleurs, ou encore s’engagent dans des cursus professionnels très structurés
comme le conseil. D’une manière ou d’une autre, il s’agit d’en sortir avec un BAC + 10.
Quelle place tient l’aspect financier dans cette réflexion ?
Je suis entrepreneuse dans l’économie sociale et solidaire : deux bonnes raisons d’avoir
des revenus limités… Dans ma promo, certains ne comprennent pas pourquoi j’accepte
d’être payée aussi peu par rapport « à ma valeur sur le marché ». Ce n’est pas ce qui
m’intéresse. Je rencontre tellement de personnes différentes, je retire un véritable
enrichissement personnel et relationnel dans mon activité. Pour moi, un premier job réussi,
c’est quand on peut regarder en arrière et se dire : j’ai beaucoup appris, j’en suis sortie
grandie et cette expérience me servira à gravir une prochaine étape supplémentaire.
Aujourd’hui, je n’ai pas de regret et si c’était à refaire, je referais pareil, même si j’ai dû
faire des sacrifices côté vie privée.
Comment vois-tu ton évolution professionnelle ?
Quand on crée une entreprise, il se crée un lien un peu filial. Et il faut savoir laisser son
enfant grandir loin de soi. Même si je resterai toujours co-fondatrice de Pro Bono Lab, je
ne me vois pas y travailler à vie. J’ai besoin de rencontrer des situations nouvelles, j’aime
découvrir des cultures d’entreprise différentes et je ne veux pas me spécialiser dans un
secteur d’activité particulier. Par ailleurs, j’arrive à un âge où avoir sa maison ou fonder
une famille vont commencer à devenir aussi des priorités. Je me vois bien salariée d’une
PME en région, où je pourrais mettre à profit mon expérience chez Pro Bono Lab dans des
fonctions de management ou de ressources humaines.

Gabrielle de La Fouchardière (M.09), Brand building France Hair Care
Manager, Unilever
En quelques mots, quel est le début de ton parcours ?
J’ai eu beaucoup de chance car il a été assez facile. J’ai découvert Unilever
pendant mon MS Marketing à HEC. Pour ma recherche de stage, je ciblais
des sociétés dont le Marketing est le cœur de métier comme Procter,
L’Oréal, Unilever, etc. Lors des entretiens chez Unilever le courant est bien
passé. J’ai senti des valeurs fortes, des équipes soudées, une ambiance
d’exigence et d’optimisme à la fois. J’ai eu envie de faire partie de la
croisade vers la croissance de nos marques. Le stage s’étant bien passé,
j’ai été recommandée et tout est allé très vite : 2 mois après j’étais
@Philippe Vermès
engagée.
13
A la suite de cela, quels ont été tes critères de choix pour ton premier job ? Tu as
dit que tu avais eu deux offres chez Unilever à l’issue de ton stage ?
Oui, en fait je venais d’un stage en Marketing Opérationnel. J’avais exprimé le choix de
faire du terrain, car je savais que c’était important. Mais il y avait beaucoup de besoin en
Juniors au siège, du coup on m’a proposé deux postes. L’un en « Food » pour Amora, et
l’autre en « Hair Care » pour la marque Sunsilk.
D’abord, j’ai choisi de rester chez Unilever. Pour ses marques engageantes comme Dove,
Axe ou Ben & Jerry’s, et ses valeurs d’éthique dans la manière de faire du business. J’avais
aussi beaucoup aimé mon stage : l’entente dans l’équipe, et le fait que les juniors était
vraiment responsabilisés et intégrés. Entre ces deux jobs, j’ai simplement choisi celui qui
était dans l’univers de la beauté pour ma sensibilité à l’univers produit et ma mini
expertise : ayant fait de la formulation dans mon école d’ingénieur ainsi qu’un long stage
dans la cosmétique.
Quel est ton retour d’expérience après ces 6 années passées chez Unilever ?
Ma première expérience a été géniale, elle m’a vraiment lancée dans le monde du travail.
Maintenant cela fait 6 ans que je suis chez Unilever et j’en suis à mon quatrième poste.
Mon premier poste m’a permis de confirmer que j’avais choisi le bon métier, ce qui est
important quand on commence. J’ai également pris conscience de ce qui était plus naturel
chez moi, et des points que je devais améliorer. Cette auto-analyse ainsi que les feedbacks
de mes managers m’ont permis de faire les choix suivants, de m’orienter.
A ce stade, comment envisages-tu ton évolution professionnelle ?
Après 6 ans d’expérience, c’est un moment de réflexion. J’aime toujours autant ma société
et mon travail, dans lequel j’apprends chaque jour. J’aimerais décider de nouveau de ce
qui m’épanouira, maintenant que je me connais mieux.
On se fait aussi sa propre définition du succès professionnel. Pour ma part je valorise
beaucoup l’entrepreneuriat. Réussir par soi-même. Etre 100% responsable du succès et
des échecs d’un projet.
Si tu devais donner un ou deux conseils aux jeunes diplômés qui se lancent sur
un nouveau poste, que leur dirais-tu ?
Dans une entreprise il est facile de se cacher derrière son ordinateur et ses mails. Je dirais
qu’il ne faut pas hésiter à se lever de sa chaise, à sortir de son bureau, à aller parler et
comprendre les autres fonctions que la sienne, poser plein de questions. C’est comme ça
qu’on peut être créatif.
Il faut aussi réaliser qu’un œil neuf c’est très intéressant pour une société. Quand on est
junior on ne se sent pas forcément la crédibilité pour dire « ma conviction est qu’il faut
aller dans telle ou telle direction », mais en réalité les managers l’attendent et le valorisent
beaucoup.
14

Clarisse Crémer (H.13), Co-fondatrice Kazaden.com et "Aventurière", en
préparation pour la "Mini-Transat" 2017.
En quelques mots, quel est ton début de parcours ?
En
sortant
de
HEC
j'ai
créé
ma
"Boîte"
avec
deux associés : "Kazaden.com" un site qui permet de réserver
simplement et rapidement les plus belles activités de sport
outdoor. Depuis mon récent déménagement en Bretagne,
j'interviens à mi temps sur la société et suis par
@Pierre Bouras
ailleurs
membre
d'un
réseau
de
consultants
indépendants, "la Colloc", à Lorient. Notre leitmotiv est le suivant : "l'innovation est le fruit
de l'intelligence collaborative".
Quels ont été les critères de choix de ton premier job et comment l’as-tu trouvé
?
Je n'ai pas véritablement eu de critères de choix, j'ai eu l'opportunité de
créer Kazaden.com avec mon frère, c'est un projet que j'avais en tête depuis quelques
temps, même si créer une société en sortant de l'école pouvait sembler risqué, le projet
était prêt à être lancé. Je suis passionnée de sport, l'aboutissement de mon projet était en
phase avec mon mode de vie, mes passions.
Quel est ton retour d’expérience : cette première étape s’inscrivait-elle dans un
projet plus long terme et correspondait-elle à tes attentes ?
Je suis au début de l'aventure, il est difficile de parler de projet et d'étapes et de prédire
l'avenir, ce qui m'anime en ce moment c'est un nouveau projet : "la Mini transat" 2017.
La Mini Transat est une grande traversée de l'Atlantique en solitaire, sans
communication, sur le plus petit bateau de course au large au monde, le Mini 6.501. Cette
aventure maritime est d'environ 4 semaines en deux étapes sans assistance extérieure.
L'édition 2015 de la course est partie le 19 septembre de Douarnenez pour se terminer en
Guadeloupe.
Je dois récupérer mon bateau début décembre pour commencer les entraînements et la
première régate de qualification en Avril.
Je suis également en train de valider des partenariats pour faire participer des entreprises
à l'aventure ! J'ai ainsi entamé une démarche sur les réseaux sociaux avec la marque de
1
Le Mini 6.50 est le plus petit bateau de course au large au monde : monocoque de 6,50m de long, soit près de
trois fois moins que les voiliers du Vendée Globe, d’une largeur maximum de 3m. Très toilés, ce sont des bateaux
extrêmement puissants et particulièrement véloces aux allures portantes (quand le vent vient de l’arrière). C’est
un espace de quelques mètres carrés sur le pont, l’endroit le plus confortable du bateau quand la mer est calme.
C’est à l’intérieur un lieu de vie exigu où la hauteur sous barrot (distance entre fond du bateau et plafond de la
cabine) peut être parfois inférieure à 1,40m.
Source : http://www.minitransat-ilesdeguadeloupe.fr/proto-vs-serie
15
produits gourmands "Michel et Augustin" qui fonctionne plutôt bien ! Nous sommes en train
de construire une belle histoire (#AllezMichelEtAugustinUneTransat).
Ce projet est un projet personnel, qui s'ajoute à Kazaden.com et à mon activité de
consultante en stratégie digitale et web marketing.
Que pourrais-tu dire, conseiller, aux prochains JDH et aux plus expérimentés ?
J'ai toujours abordé mes projets avec dynamisme, mon leitmotiv est de se lancer, de
tenter, sans trop "calculer". Et quand on a décidé, il faut le faire à fond, s'investir
pleinement.
Pour suivre et soutenir Clarisse:
https://www.facebook.com/Clarisse-sur-lAtlantique-555598007930071/
https://twitter.com/ClarisseCremer
http://clarissecremer.com/

Benjamin Leiba (H.13), Co-fondateur de Happydining.fr
Sorti de la majeure Strategic Management en 2013, Benjamin s'est formé auprès de
Jean-Marc Tassetto (ex DG Google France) qui lui a transmis la passion
de l’entrepreneuriat et des nouvelles technologies. En 2014, il fonde
avec 2 autres jeunes diplômés, Happydining.fr, une start-up dédiée à
la réservation de groupe instantanée dans le domaine de la
restauration à destination des entreprises et des particuliers.
Quels ont été les critères de choix de ton premier job ?
Après une première expérience en start-up au cours de mes études,
je voulais absolument continuer dans cette voie au sortir d’HEC.
Oui mais voilà, les parcours de recrutement sont balisés pour les grands groupes, il est
aisé d’avoir un retour d’expérience et de savoir qui recrute.
Trouver la pépite dans le monde des start-up n’est pas une gageure. Il faut donc du temps
pour rencontrer les équipes des petites structures.
Je ne souhaitais pas opérer de raisonnement sur le long terme : un premier job dans une
belle structure comme tremplin… Mon seul critère pour le premier choix : la passion.
Comment as-tu trouvé ton premier job ou idée de création d'entreprise (réseau,
HEC….)?
Je l’ai trouvé en assistant aux matins HEC avec Jean-Marc Tassetto, quand il était à la tête
de Google France. Sa sagacité et sa passion étaient inspirantes.
Je l’ai rejoint quand il a créé Coorpacademy, une start-up dans les edtech (Educational
technology) qui a récemment levé 3,2 millions d’euros. Je suis fier d’avoir été leur premier
employé !
16
Jean-Marc est devenu mon mentor et m’a beaucoup aidé lorsque j’ai fondé ma propre
entreprise : happydining.fr. L’idée était de créer le même principe que les « miles » des
compagnies aériennes, dans le secteur de la réservation de restaurants. Le réseau m’a
beaucoup aidé et m’aide encore : nous sommes à l’incubateur HEC !
Quel est ton retour d’expérience: cette première étape s’inscrit-elle dans un
projet plus long terme et correspondait-elle à tes attentes?
Débuter en start-up au coté d’associés passionnés m’a permis de détecter les compétences
clés de la création d’entreprise. Une vision pour fédérer autour d’un projet, une
détermination pour avancer quand tous les éléments semblent contre soi. Et bien
évidemment l’humilité : il faut des convictions mais en gardant la possibilité de suivre le
marché : il faut d’ailleurs le tester en permanence.
Comment vois-tu ton évolution professionnelle?
Happydining.fr connaît une croissance assez forte. Nous comptons près de 200
établissements partenaires prestigieux et recevons de nombreuses sollicitations des
restaurateurs. Le nombre de réservations augmente et le marché des événements pour les
groupes est un relais de croissance intéressant (dîners d’entreprise, soirée de CE etc.). Je
souhaite donc continuer cette aventure aux côtés de mes deux associés (un X/Stanford et
un pharmacien), et recruter une équipe de passionnés pour assurer le développement de
la boite.
Côté personnel, mon implication dans le bureau de HEC Alumni au côté d’Emmanuel Chain
revêt une importance cardinale. Je peux m’investir dans les projets inspirants de
l’association, et apprendre énormément au contact des bénévoles et permanents !
Autres événements
JDH - Atelier "réussir ou périr" - 14 octobre 2015
Les secrets du succès de la période d'essai et d'intégration
dans sa boite
Animé par Sophie Leblanc (Coach en intégration de nouveaux
collaborateurs) et Christie Vanbremeersch (Coach en créativité),
l’objectif de cet atelier était de transmettre aux participants des
clefs concrètes, afin de réussir leur intégration dans une nouvelle
boîte.
Socle d’une intégration réussie : poser dès le 1er jour avec son manager un cadre précis
(contours du poste, missions) et fixer les objectifs à atteindre (avec des critères
mesurables). L’alignement des messages entre le nouveau collaborateur et sa hiérarchie
est gage de clarté, et accroît nos chances d’arriver exactement là où on est attendu. Car
« si tu pars sans savoir où tu vas, quand tu arrives ce n’est pas là », proverbe chinois.
Une seconde clé concerne la gestion des sentiments contradictoires déclenchés par l’arrivée
dans une nouvelle boîte : « on the one hand … je suis excitée / on the other hand … je suis
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angoissée ». Faire la liste de ces paradoxes permet de les extérioriser, et de laisser notre
inconscient et notre conscient trouver des solutions.
Dernière astuce transmise par nos animatrices : faire retomber la pression intérieure afin
d’exprimer sa créativité, essentielle lors de l’intégration. Trois pistes ont été proposées :
le sport, la rédaction de 3 pages le matin, et la méditation en pleine conscience
Le coin Cultur’elle

Les Livres :
" Aujourd'hui, je choisis la joie : 100 chemins creux pour être heureux chaque
jour ", Christie Vanbremeersch (H.98), aux éditions rue Fromentin
“J’ai tout pour être heureuse, et pourtant…” . Cet "et pourtant" cache bien souvent le
manque de joie, ce sentiment indispensable à l’accomplissement. La joie n’est pas
automatique; elle ne se décrète pas. Mais elle peut s’apprivoiser, se cultiver pour
accompagner le quotidien de chacun. Christie Vanbremeersch partage ses pistes pour une
vie plus joyeuse. Les courts chapitres (“Inspire, expire, souris”, “Cesse de vouloir pour les
autres”, “Cultive tes mix”…), le ton enthousiaste et bienveillant de son livre réveillent le
potentiel de joie qui dort en chacun de nous.
Ce qu’elle dit elle-même de son livre :
"J'ai écrit ‘Aujourd'hui, je choisis la joie’ pour celles et ceux qui désirent trouver plus de
joie dans leur vie quotidienne. La trouver en eux et autour d'eux, la cultiver, la partager,
tant dans les détails que dans les grandes briques de notre vie. Je l'ai écrit pour contrer la
tristesse ambiante, pour faire échec à la peur d'oser, pour célébrer l'aventure que peut
devenir chaque journée si on le choisit."
Alors… prêts pour la joie ?
L’auteure
Née en 1974, Christie Vanbremeersch, quand elle n'écrit pas, est coach en
créativité. Elle a collaboré à une cinquantaine d'ouvrages, dont Demain, je
donne ma dem’ et 35 repères pour mieux travailler de chez soi. Elle partage
depuis
2004
ses
expériences
et
découvertes
sur
le
blog maviesansmoi.com.
18

Les articles :
Agir contre les discriminations hommes-femmes dans un cabinet d'avocats
Xavier Chassin de Kergommeaux (H.85), Avocat au Barreau de
Paris, associé Gide, revient sur son action en faveur de l’égalité
Hommes-Femmes.
Lire la suite...
Les prochains événements HEC Au Féminin
N’oubliez pas de consulter l’agenda des événements (ateliers et conférences) sur
le site de www.hecalumni.fr sur le mur HEC Au Féminin
HEC Au Féminin co-organise lundi 7 décembre dans le cadre des WLC (Women Leaders
Confidence) avec le réseau Femmes et Société de Science Po, le BCG et le cabinet
d'avocats Baker & McKenzie une soirée "Charity" au Palais de Tokyo en présence de
Madame Pascale Boistard, Secrétaire d'État chargée des Droits des femmes, de Miren
Bengoa, Présidente du Comité ONU Femmes France, ainsi que de Yannick Glémarec,
Directeur Exécutif Adjoint d'ONU Femmes présent à Paris à l'occasion de la COP21.
Les bénéfices de cette soirée seront intégralement reversés à ONU Femmes pour financer
les programmes d'autonomisation économique des femmes mis en place par cette
organisation.
Elles bougent
Tous les moyens de l’esprit sont enfermés dans le langage, et qui n’a point
réfléchi sur le langage n’a point réfléchi du tout." Alain, Propos sur l’éducation.
Les titres de nos camarades sont désormais systématiquement féminisés.
Elles ont changé de poste dans les derniers mois, nous vous le disons avec :
http://www.nomination.fr/accueil.php
L’équipe du Magazine HEC Au Féminin a besoin de renfort !
Vous avez envie de prendre la plume sur les sujets qui vous passionnent ? Vous voulez
partager avec une équipe de rédactrices de tous les âges ? Vous voulez interviewer des
experts reconnus ou de grandes professionnelles ? Rejoignez le Magazine !
Nous nous réunissons lors d’une conférence de rédaction le samedi matin environs tous les
2 mois pour préparer le prochain numéro. Pour participer et connaître la date de la
prochaine réunion, contactez [email protected]
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Pour que les hommes aient envie de lire le Magazine, pensez à l’envoyer à 5 hommes
autour de vous ! Incitez-les à s’abonner : envoyer un mail à [email protected] : je souhaite recevoir le Magazine HEC Au Féminin.
Appel à Partenariat :

Appel auprès de partenaires : Vous avez envie de contribuer d’une manière ou d’une
autre au rayonnement de HEC Au Féminin. Les événements sont un de nos axes forts
mais nous avons toujours besoin de salles pour les accueillir. Si vous pouvez mettre à
disposition une salle, de toute taille, et à titre gracieux, merci de prendre contact auprès
d’Hélène de Saint Front ( [email protected]).
Appel au bénévolat :

HEC Bénévolat est un lieu d’échange et de services pour les bénévoles HEC de tous âges.
Ensemble, ils développeront l’image de solidarité des HEC à l’intérieur et l’extérieur de
l’association à travers la Bourse du bénévolat, le Club des présidents d’association, le
groupe « Fundraising », la coopération avec les groupes professionnels, etc. Nous tenons
une permanence à l’Association, tous les jours de 10 h à 12 h. Nous y recevons les
camarades en recherche d’activité bénévole. Prise de rendez-vous par téléphone au 01 53
77 23 33.
Appel à témoignages : Nos prochains numéros, aidez-nous à les construire !

Notre prochain numéro,
n°63 : Les femmes dans le secteur culturel
N°64 : Les femmes dans le secteur du "Développement durable"

Faites de ce Magazine le vôtre ! Réagissez, critiquez, suggérez, contribuez par vos
témoignages, enrichissez-les !
Racontez-vous pourquoi et comment ! Envoyez-nous vos témoignages à. [email protected]
Vos témoignages restent anonymes si vous le souhaitez. Et si vous avez envie que nous
traitions un thème en particulier, si vous voulez réagir à un de nos articles, envoyez-nous
vos suggestions et témoignages à la même adresse. La rédaction sera ravie de donner
encore plus la parole à ses lectrices et lecteurs.
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Et prochainement, dans le Magazine :

Thématique sectorielle (Carrières des femmes dans un secteur spécifique) :
Luxe d’exception, haute joaillerie, haute couture, grandes maisons de vente,
vins et spiritueux, culturel, aéronautique, carrières universitaires/recherche,
industrie pharmaceutique, libéral…

Les réseaux professionnels « féminins »

Secteur vins et spiritueux

Professions libérales

Aéronautique

Pour recevoir le Magazine HEC Au Féminin, il faut mettre à jour vos coordonnées soit
directement sur le nouveau site de notre Association (une fois identifiées, cliquez sur « Mon
Espace » puis allez dans les rubriques « Mon Profil » et « Mon Compte ») ou par email à
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[email protected]
Messieurs, si vous souhaitez recevoir le Magazine HEC Au Féminin, prenez contact
avec HEC Au Féminin : [email protected].
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