Le magazine HEC au féminin
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Le magazine HEC au féminin
Le Magazine HEC Au Féminin n° 62 Premier job: entre rêves et réalités ! Le Magazine est envoyé par courrier électronique à toutes les diplômées d’HEC Paris (Grande Ecole, MBA, Executive MBA, Mastères et Docteurs), ainsi que les étudiantes du campus, les présidents des Groupements professionnels, des Clubs et des Groupes de régionaux et internationaux. Nous vous invitons également à aller découvrir le blog Trajectoires HEC AU Féminin à l’adresse ci-dessous. Vous y retrouverez toutes les informations utiles sur les manifestations HEC Au Féminin, des interviews de femmes inspirantes, des compte-rendus d’événements : Trajectoires HEC Au Feminin Dans ce numéro, vous trouverez les interviews de : Thibaut Gouny (H.15) & Laura Amalric (H15), Responsables du développement international de la Commission des Jeunes HEC (JDH) Karin Raguin, Présidente de l’ONG BPW Europe (Business & Professional Women) Aude Goeminne (H.11), Agrégative en histoire Emilie Vuillequez (H.12), Directrice Générale Adjointe et Co-Fondatrice, Pro Bono Lab Alice Gaillard (H.13), Consultante, Boston Consulting Group Gabrielle de La Fouchardière (M.09), Brand building France Hair Care Manager Clarisse Crémer (H.13), Co-fondatrice Kazaden.com et "Aventurière", en préparation pour la "Mini-Transat" 2017 Benjamin Leiba (H.13), Co-fondateur de Happydining.fr Hanane El Jamali (M.03), Co-fondatrice de Remix Coworking Monique Dagnaud, Sociologue, Directrice de recherche au CNRS et enseignante à l’EHESS Notre équipe de rédaction de ce numéro : Responsable du Magazine Nathalie Halna du Fretay (H.86) La rédactrice en chef de ce numéro Magali Bouges (M.12) Editorial Magali Bouges (M.12) Les rédactrices de ce numéro Sophie Beric (MBA.16), Magali Bouges (M.12), Marion de La Forest Divonne (M.09), Nathalie Halna du Fretay (H.86), Dominique Latrilhe (M.06), Sophie Resplandy-Bernard (H.92), Béatrice de Rivet (H.01), Christine Rodrigues (E.15). Sommaire Editorial .............................................................................................................. 3 Introduction ....................................................................................................... 4 Les Expert(e)s .................................................................................................... 5 Les Témoignages .............................................................................................. 10 Autres événements ........................................................................................... 17 Le coin Cultur’elle ............................................................................................. 18 Les prochains événements HEC Au Féminin ...................................................... 19 2 ©Faïza Mebazaa Editorial En septembre dernier, notre comité de rédaction s'est réuni pour décider de la thématique du prochain numéro. La décision a été prise de faire un numéro tourné vers les jeunes, leurs démarrages dans la vie professionnelle, leurs rêves.... Nous étions bien loin de penser que ce numéro sortirait quelques jours après les terribles attentats du 13 Novembre qui ont attaqué la "jeunesse". Aujourd'hui nous ne rédigerons pas d'édito avec des chiffres, des statistiques sur l'écart de salaire, l'évolution de la position des femmes dans l'entreprise. Nous partagerons simplement avec émotion ce numéro qui présente "nos jeunes", leurs démarrages dans la vie active, leurs choix, leurs envies... Ce sont les Portraits de Clarisse, qui va affronter l'atlantique, Aude qui enseignera l'histoire à d'autres jeunes, Alice qui a démarré dans le conseil, Emilie, Benjamin qui ont fait le choix de lancer "leurs boîtes" et Gabrielle qui a entamé une carrière chez un grand nom de l'agro alimentaire. Ce sont nos jeunes, c'est d'eux dont nous allons parler dans ce numéro et c'est avec eux que nous parlerons d'avenir. Toute l'équipe du Magazine HEC Au Féminin vous souhaite une bonne lecture. 3 Introduction Les jeunes diplômés HEC (JDH), qui sont au cœur des problématiques de la fin des études sur le campus et de la sortie d'école, organisent workshops et soirées afin de faire rencontrer les jeunes de différentes promotions sortantes, de les accompagner au sein du réseau alumni et de répondre à leurs attentes dans différents types d'événements et contextes. C'est d'ailleurs dans ce contexte que nous avons répondu à l'appel de HEC au Féminin en réalisant une petite enquête auprès de quelques jeunes diplômées concernant leur choix de parcours professionnel et leurs perspectives. Elles sont majoritairement consultantes ou auditrices au sein de grands cabinets, interviennent pour un large panel de clients dans des secteurs très variés (secteur public, télécom, industrie, etc.); elles nous livrent aujourd’hui leurs expériences et leurs choix de parcours. Les principaux critères de choix de leur premier job ont été les suivants : le contact humain avec les personnes rencontrées au cours de leur processus de recrutement, la dynamique de développement de la firme, ou encore les opportunités de carrière en interne (et en externe !), notamment à l’international, ainsi que le niveau de rémunération. Elles ont trouvé leur premier job sur l’intranet carrières HEC ou lors des forums dédiés sur le campus, ainsi que grâce à leurs contacts issus d’expériences passées (stages principalement). Cette première étape semble globalement répondre aux attentes de nos jeunes sondées, qui ont pour certaines choisi leur poste dans une perspective d’ouverture, sans savoir si elles allaient y passer plusieurs années. Elles semblent apprécier leurs premières responsabilités et envisagent déjà, pour certaines, de poursuivre leur premier métier à long terme. Toutefois, la majorité se trouve encore dans une phase de réflexion, sans certitudes, et souhaite avant tout trouver l’entreprise et le poste « qui lui correspondrait le plus », sans savoir encore s’il s’agira d’un cabinet ou d’une entreprise « plus classique ». Le rythme de vie et l’équilibre perso/pro qui devra s’établir dans les 5/10 prochaines années semble aussi être un critère important, notamment pour celles qui envisagent de fonder une famille d’ici-là." Thibaut Gouny (H.15) et Laura Amalric (H15), responsables du développement international de la Commission des Jeunes HEC . 4 Les Expert(e)s Karin Raguin, Présidente de l’ONG BPW Europe (Business & Professional Women) Dans quel cadre êtes-vous amenée à rencontrer des jeunes diplômé(e)s et qu'estce qui les motive dans leur recherche de premier job ? Dans le cadre de nos deux campagnes de sensibilisation « Equal Pay Day » et « Women on Boards », je suis amenée à rencontrer des jeunes diplômés. J’ai observé que tous – hommes et femmes – veulent une carrière qui leur permet d’avoir un impact, ils souhaitent un job qui ait du sens et qui leur permet d’inscrire leur empreinte dans l’entreprise, dans la société. Ils sont, encore plus que leurs ainés, sensibles à l’environnement de travail : des conditions de travail flexibles, un manager qui les coache au quotidien. Quelles sont les qualités (soft et hard skills), les facteurs de réussite qu'il faut valoriser pour bien aborder sa vie professionnelle ? Quand une entreprise recrute un jeune diplômé, elle recrute un « potentiel » plus qu’une « expérience », c’est-à-dire des jeunes qui ont la capacité et l’envie d’apprendre. Avoir réussi un parcours académique d’excellence comme HEC est un bon indicateur de potentiel ! La motivation, la curiosité, l’authenticité sont aussi des facteurs-clefs de réussite d’un entretien. Il convient toujours de présenter son CV en le mettant en regard avec ce que l’on a compris de la culture de l’entreprise dans laquelle on postule. Plan de carrière à long terme, salaire, "marque employeur", équilibre vie privée / vie professionnelle... quelle est votre analyse ? Il me semble que les jeunes diplômés sont conscients qu’ils ne resteront pas de nombreuses années dans la même entreprise, c’est ce que le marché du travail leur renvoie. Alors ils veulent des responsabilités rapidement, acquérir des compétences pour pouvoir ensuite construire leur parcours professionnel facilement. Ils ont raison, et je leur conseille de privilégier une entreprise et/ ou un manager qui va les « développer » en leur donnant des missions variées et exigeantes très tôt. Avant l’entretien, je les invite à mettre en perspective ce que l’entreprise promet en tant qu’employeur et ce que les anciens / actuels salariés disent d’elle sur les réseaux sociaux : la réalité est souvent à mi-chemin. Les entreprises – petites ou grandes – sont des organisations de plus en plus horizontales et complexes : les carrières se construisent de façon transverse, en passant d’une fonction ou d’un pays à un autre, et non plus seulement hiérarchique. A-t-on droit à l'échec pour son premier job ? Il faut d’abord se poser la question de la « réussite » : quelle est ma définition de la réussite? Qu’est-ce que je viens chercher dans ce job ? Qu’est-ce l’entreprise attend de moi ? 5 Pour s’évaluer vraiment, il faut être clair sur les enjeux du job, le premier comme les suivants ! Un « échec » peut être déterminant pour structurer une nouvelle orientation professionnelle : je crois que l’on se construit autant dans la réussite que dans l’épreuve, à condition de faire les choses avec passion. On ne nait pas « Leader », on le devient ! Hanane El Jamali (M.03), Co-fondatrice de Remix Coworking. Animatrice d’Entreprendre au Féminin (Commission HEC au Féminin) Quels sont les motivations et critères de choix des jeunes diplômés que tu rencontres ? La jeune génération est moins intéressée par la ligne sur le cv et davantage par l'impact que sa mission pourrait avoir sur l’entreprise, et de manière plus globale sur la société. La motivation la plus forte, c’est la recherche de sens. Et on retrouve de manière récurrente les questions du type: quel est mon impact ? quel est mon rôle, ma place ? Comment mon activité dans ce secteur transforme le monde ? Les jeunes diplômés envisagent désormais leur carrière de manière non linéaire et plébiscitent le fait d’essayer des choses. Ils sont très nourris par l’écosystème Start-up qui le leur rend bien. Quelle est ton analyse ? Les raisons sont sociétales et incluent des éléments philosophiques, un manque de repères de plus en plus aigu, une individualisation qui a été poussée à son extrême, un rejet du politique en tant que figure d’autorité, etc... Les gens cherchent du sens eux-mêmes et ne comptent plus sur l’environnement. Puisque que je ne le trouve pas dans les institutions, je vais le fabriquer moi-même. Et c’est vrai tant sur le plan personnel que professionnel. Internet et les réseaux sociaux ont également paradoxalement mené à un sentiment d’isolement. Du coup, ils sont en recherche d'implication dans le réel et le groupe. Selon toi, quels sont les critères de choix, les qualités et compétences, les facteurs de réussite qu’il faut valoriser pour bien aborder sa vie professionnelle ? La capacité à apprendre et à s’immerger compte davantage que les compétences techniques. L'objectif c’est l’adaptation. Donc curiosité et soif d’apprendre sont des critères de réussite d’un job. Ne pas faire de plan sur 10 ans est sans doute aussi une bonne chose, cela oblige à vivre à fond le temps présent, et ne pas passer à coté d’aventures inattendues et fabuleuses. Cela correspond à certains traits psychologiques et à une capacité à embrasser le changement. Coté employeur, les profils non conventionnels sont valorisés grâce à leur rapidité à intégrer l'environnement culturel de l’entreprise. Je rappelle que la durée moyenne dans un poste est inférieure à 3 ans. Cela induit une autre façon de penser le poste tant pour l’employeur que le collaborateur. Quelles sont les « marques employeurs » considérées comme attractives ? Les acteurs de la nouvelle génération tels que Uber, Criteo, Blablacar attirent car ils sont en rupture avec les modes de fonctionnement et de perception du monde. Ils ont une mission claire, portent un combat. Ils sont le symbole de la fragmentation des modèles attractifs. Il n’y a plus de modèle hégémonique de marque employeur. Il y a de plus en 6 plus de créateurs à la sortie d’HEC. C’est vraiment un changement d’état d'esprit et les jeunes générations ne voient plus les choses par le prisme d'un métier. Cela impose aux entreprises de mettre en perspective leur action, le sens qu’ils donnent à leur activité, de donner la « Big picture » tout le temps et de la relier à des valeurs non « marketées », redire en permanence la place et le rôle de chacun dans le projet, et en quoi ce projet est important dans le monde, la société. Le monde anglo-saxon a déjà intégré ces modes de fonctionnement et a structuré cette non linéarité des parcours en permettant des postes très diversifiés. En France, il y a encore malheureusement beaucoup de freins chez les chasseurs de tête et les entreprises qui s’y mettent un peu malgré elles. A-t-on le droit à l’échec pour son premier job ? L’échec est encore tabou, mais de moins en moins car c’est inévitable dans la vie d’un entrepreneur. Les échecs, ce sont les cicatrices de guerre qui donnent du galon. Ce que cela dit plus largement c’est de s'autoriser à partir, ne pas hésiter à quitter un environnement qui ne porte pas en lui suffisamment de sens. Et surtout, dédramatiser, voir les choses de manière plus apaisée : c’est ce que j’appelle “l’incertitude joyeuse”. Quels conseils donnerais-tu aux étudiants et jeunes promos HEC ? Respirer, se laisser l’espace nécessaire pour écouter sa voix intérieure, en dehors du chaos des sollicitations sociales ou culturelles que l’on porte malgré soi. Suivre ses zones de plaisir. Ce sont celles où la réussite est la plus joyeuse. Sur la problématique au féminin ? C’est vrai qu’aujourd’hui la prise de risque business semble être plutôt majoritairement masculine. La proportion dans les assemblées d’entrepreneurs est souvent de moins d’1/10eme de femmes. Les start-up ont d’ailleurs du mal à équilibrer. C’est l’une de nos missions majeures au sein d’HEC au féminin, dans le groupe “Entreprendre au féminin” que de lever les freins psychologiques et culturels. C’est également un point majeur pour moi, au sein de Remix Coworking, que de m’assurer que 50% de nos coworkers soient des femmes ! Monique Dagnaud, Sociologue, Directrice de recherche au CNRS et enseignante à l’EHESS. La génération Y : un « phénomène » dont nous avons tous beaucoup entendu parler. Les avis contradictoires se multiplient. Pour certains, il s’agit d’une réalité sociologique que les entreprises doivent absolument prendre en compte notamment dans leurs pratiques RH, pour d’autres d’un simple « coup marketing » issu de cabinets de conseil spécialisés. Nous avons voulu y voir clair et avons demandé son éclairage à Madame Monique Dagnaud, sociologue, directrice de recherche au CNRS et enseignante à l’EHESS. Interview. La génération Y relève-t-elle de la réalité sociologique ? Et si elle existe, quels sont les critères pour la définir ? 7 Du point de vue de la stricte recherche sociologique, une génération se caractérise par une tranche d’âge. En ce qui concerne la génération Y, il s’agit des 20-35 ans d’aujourd’hui. A ce critère générationnel, nous ajoutons la notion de catégorie sociale. De ce point de vue, la « génération Y » ne présente pas d’homogénéité. Pas d’homogénéité ? Que voulez-vous dire ? Il a été démontré que le destin social des individus est très marqué par leur niveau scolaire le plus élevé. Et cela est particulièrement vrai en France. Ainsi, aux alentours de 20 ans, la capacité de chacun à se projeter dans l’avenir sera fortement induite par le type de parcours scolaire dont il/elle aura bénéficié. La génération Y regroupe quatre catégories bien distinctes. Tout d’abord, une très petite minorité (environ 5 %) constitue ce que nous pourrons appeler « l’élite » : ils/elles seront passés par un parcours scolaire d’excellence. Ils se caractérisent par leur ouverture au monde, parlent plusieurs langues et trouveront, en général, facilement leur place au sein du monde professionnel (plus de 50 % ont déjà un poste à la fin de leur parcours). Ensuite, 37 % de cette classe d’âge aura bénéficié d’une formation universitaire longue : ils ont appris à mener une réflexion intellectuelle poussée, sont éclairés par une large culture générale, peuvent parler plusieurs langues et envisager d’exercer au-delà du territoire national. Ils trouveront leur place dans le monde professionnel un peu moins facilement que la précédente catégorie mais mieux que la suivante. Viennent ensuite les 42 % dont le parcours scolaire a été court (bac ou formation professionnelle courte) : leur intégration dans le monde professionnel est plus compliquée puisque 3 ans après la sortie de l’école, 30 % d’entre eux sont sans emploi (ce qui ne signifie évidemment pas que cette situation est définitive). Leur horizon de vie est plutôt national, voire local et très souvent régional. Et enfin, nous trouvons, dans la génération Y, 16 % de diplômés de niveau collège ou de non diplômés : ils/elles auront de très grandes difficultés pour trouver leur place professionnelle, leur horizon sera très local et ils/elles seront confrontés à un risque élevé de vivre dans une relative précarité. Pouvons-nous alors affirmer que la génération Y n’existe pas, au moins du point de vue sociologique ? Pas tout à fait. Car au-delà des différences sociologiques marquantes, je crois assez à ça une identité générationnelle : la génération Y a été marquée par un contexte de vie spécifique. Bien entendu, je citerai l’apprentissage par le biais du digital qui est forcément très marqueur mais également d’autres éléments plus sociétaux comme le climat social pessimiste très fort depuis une quinzaine d’année, le modèle éducatif ouvert où tout se discute (modèle Dolto) et enfin l’élément dont nous parlions précédemment : le très fort déterminisme du dernier diplôme obtenu quasi prédictif de la situation professionnelle à venir. Ainsi, la génération Y a vécu dans un contexte d’obsession scolaire de l’ensemble de la famille. Tous ces éléments sont, de mon point de vue, constitutifs d’une certaine identité générationnelle et donc probablement d’un socle commun de comportements, dans une certaine mesure bien entendu. 8 Concernant le rapport au travail de la génération Y, a-t-il été démontré qu’elle a développé un lien différent (des précédentes générations) par rapport au travail ? Et si oui, comment cela se caractérise-t-il ? Contrairement aux idées reçues, la valeur travail s’est plutôt renchérie aux yeux de la génération Y. Ceux qui ne croient plus à leur travail sont plutôt des individus plus âgés, parfois abîmés par un parcours professionnel teinté de surinvestissement. Ce n’est pas tant le « travail » en lui-même qui est remis en cause par la génération Y que ses conditions de mise en œuvre. La génération Y a déjà largement démontré son dynamisme et sa force de travail. Ce qui la distingue pourrait se résumer par trois grandes tendances de fond. Premièrement, la remise en cause des grandes organisations : elles leur apparaissent comme très déconnectées de la nouvelle réalité (nouveaux modes de vie issues des nouvelles technologies) ; notamment du fait d’une hiérarchie encore lourde, de leur manque de flexibilité ou encore de leur difficulté à organiser le partage de l’information et du pouvoir. Deuxièmement, des attentes très fortes et affirmées sur l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle. Il ne s’agit plus de sacrifier sa santé et ses loisirs sur l’Autel du Travail. La génération Y se crée un rapport au travail équilibré, qui fait sens avec ses valeurs (notamment des valeurs de durabilité et de responsabilité de l’économie). Et enfin, un souhait toujours plus grand d’autonomie et d’indépendance associé à un besoin de créer du lien : la génération Y veut exercer comme bon lui semble et où bon lui semble tout en étant capable de se réunir au besoin ou à l’envie. Evidemment nos structures actuelles (entreprises mais aussi lieux de vie) ne sont pas encore complètement reformatées pour coller à ces nouveaux besoins. En ce qui concerne les entreprises, qu’observez-vous quant à leur lien à cette génération Y qui a fait tant couler d’encre ? Les grandes entreprises sont évidemment extrêmement intéressées par ces jeunes gens. Ils portent en eux, de façon quasi instinctive, des compétences d’innovateurs. Et l’on sait aujourd’hui que la création de valeur, dans un contexte d’économie globalisée, passe essentiellement par la capacité des entreprises à innover. Alors oui, il s’agit d’une cible de choix pour les entreprises. J’observe donc que les entreprises s’intéressent de très près et de plus en plus à cette génération et à la suivante. Ils le font encore souvent de façon indirecte : en finançant des projets, en mettant à disposition des lieux, en étant coorganisateurs d’événements, etc. Là où le sujet se complique, c’est lorsque nous parlons d’intégration. Intégrer ces jeunes gens, dans des structures pensées et mises en place sur des modèles de collaboration datant des années 80 ou même 90, reste compliqué. Pour conclure, je dirais que cette génération Y est pleine d’audace et de dynamisme. Elle a une réelle carte à jouer pour faire bouger les lignes et participer à l’invention de nouveaux modèles créateurs de valeur alliant équilibre, collaboratif et souci de l’économie durable. 9 Les Témoignages Aude Goeminne (H.11), Agrégative en histoire En quelques mots, quel est ton début de parcours ? Quels ont été les critères de choix de ton premier job et comment l’as-tu trouvé ? En sortant d’HEC, j’ai rejoint un cabinet de conseil en management, Kurt Salmon, rencontré au carrefour HEC. J'avais une offre d’embauche avant même d’être diplômée : trouver mon premier job ne fut pas une source des stress, même si ce ne fût pas non plus serein. Le conseil était un peu un non-choix, comme beaucoup d’élèves le font - un tiers de ma promo s'y destine. Je ne voyais rien d’autre, tout en ne me projetant pas dans le conseil. J’anticipais implicitement, comme beaucoup, une première expérience formatrice avant de rejoindre un client après quelques années de pratique… @libre de droits Pourquoi Kurt Salmon ? Parce qu’il fait partie des bons cabinets de conseils, et vous permet tout de même une vie privée. J’avais fait mon stage de dernière année au BCG, où tous les jeunes collaborateurs passent toutes leurs soirées au bureau. Pour moi, le delta entre 60h au bureau par semaine et 80h a fait la différence. J’ai besoin d’une vie sociale et de temps pour d’autres activités intellectuelles. Puisque vous vous interrogez sur les débuts professionnels des jeunes promotions HEC, il me semble devoir souligner l’influence de la conjoncture économique. Les élèves de ma promotion qui n’avaient pas accepté d’offre avant juin 2011 ont eu beaucoup de mal ensuite. La grosse chute boursière entre juin et septembre 2011 a grippé le marché du travail. A commencer par Kurt Salmon, qui a gelé les embauches. Ce fut sans doute difficile pour la promotion 2012 et les suivantes ... Après les efforts d’une classe prépa et le concours, les élèves s’attendent à ce qu’on leur déroule le tapis rouge à la sortie de l’école. Si, en raison du contexte économique, les jeunes diplômés d’HEC ont du mal à trouver un premier job et ne sentent pas valorisés à la sortie, ils ont l’impression qu’un certain mirage est révélé. Ils se sentent libres de faire des choix plus radicaux, vers l’entrepreneuriat, le spirituel, le bénévolat, en rejoignant des associations, ou en testant pour un ou deux ans un engagement politique, … Même ceux qui se voient dans des grands groupes à l’avenir le font. Quel est ton retour d’expérience : cette première étape s’inscrivait-elle dans un projet plus long terme et correspondait-elle à tes attentes? Cette première expérience a, pour moi, duré trois ans. Elle fut plaisante, mais je n’étais pas satisfaite de moi-même : je n’avais pas le sentiment d’aller au bout de ce que j’étais capable de faire. Avec le recul, mon choix prosaïque d’emploi et de cabinet a été léger, paradoxalement, presque plus que celui de mes études. J’ai besoin d’encadrement, d’évaluation, pour me dépasser. Peut-être aurais-je dû choisir un des trois premiers cabinets de conseil, mais ne sais pas si j’aurais tenu le coup. La bonne ambiance de Kurt Salmon m’a permis de sympathiser avec mes collègues et de développer ma passion de l’histoire. Je leur racontais régulièrement des anecdotes historiques, qu’ils appréciaient. J’en ai fait un rendez-vous régulier par email, puis un ami d’HEC (le réseau …) a construit un site internet nourri de ces histoires, un éditeur l’a repéré et m’a proposé d’écrire un livre d’histoire de France un peu décalé. 10 J’ai depuis démissionné, et prépare actuellement l’agrégation d’histoire. Une boucle pour moi, qui ai fait une prépa littéraire avec une première année à Normal Sup en histoire, et Sciences Po avant de rejoindre HEC. Mon parcours est atypique, mais je pense que mon besoin de sens est universel au sein de ma génération. J’ai envie de transmettre, l’enseignement me donne un sentiment d’utilité publique. Ce site et ce livre sont l’aspect plus entrepreneurial de ma vie, ce qui me donne un équilibre pleinement satisfaisant. Si je n’avais pas été à HEC, et en majeure Entrepreneurs, je n’aurais jamais atteint cette harmonie. Et si j'étais restée à l'ENS, je n'aurais jamais reçu une telle offre d'édition. Mes amis de l’ENS ont été obligés de se spécialiser très vite, j’ai une connaissance historique générale. Je connais et apprécie d’autres environnements que celui de la recherche et du secteur public, ce qui me permet d’être un vecteur de transmission. La rémunération n’est pas un critère ? Si bien sûr, je sens le remboursement de mon prêt étudiant peser chaque mois! Mais ramené à l’heure travaillée, l’enseignement est bien rémunéré. Et puis, une vie confortable me suffit, l’argent n’est pas un but en soi. Comment vois-tu ton évolution professionnelle ? Je me projette plus dans l’enseignement. C’est un emploi à vie, c’est aussi une façon de vivre, qui permet d’autres emplois, bénévoles ou plus entrepreneuriaux. Le prochain horizon que je me suis fixé est d’être professeur de prépa à horizon 10/15 ans. Alice Gaillard (H.13), Consultante au BCG En quelques mots quel est ton parcours ? J’ai suivi le Master in Corporate & Public Management en double cursus avec Sciences Po. Dans ce cadre, je suis passée au Ministère du Budget et chez Allianz. Le BCG est mon premier job ! Quels ont été les critères de choix de ton premier job ? Au moment de choisir, j’avais des envies assez variées; j’étais – et je suis encore – très attirée par le social business et la finance solidaire. J’ai donc orienté mes recherches dans ce sens mais aussi vers le conseil pour sa richesse de sujets et sa diversité de parcours. Finalement, j’ai choisi un secteur où j’allais pouvoir mûrir, qui ne me ferme aucune porte plus tard, m’offre des opportunités internationales et me permette de rembourser rapidement mon prêt étudiant. Naturellement, ensuite c’est vers le BCG que s’est porté mon choix, en raison de la sensibilité particulière de ce cabinet aux sujets sociétaux et parce que j’ai été influencée par des ex-BCG, très inspirants. Quels ont été les facteurs de réussite au début de ta carrière ? Les facteurs propres à tout démarrage d’activité c’est-à-dire sortir de sa zone de confiance, rester curieux et en appétit de découverte. S'adapter aussi. Cela demande un investissement personnel important et de l’énergie dans son travail. 11 J’ai pu m’appuyer sur le programme ‘Sciences Po mentoring au féminin’ qui m’a permis d'échanger, de partager des retours d’expériences enrichissants. Et puis ce sont des rencontres aussi, qui sont intervenues au bon moment et ont conforté mes choix. Quel est ton retour d'expérience et quels conseils donnerais-tu ? Je suis le fruit de ma génération: on valorise beaucoup moins le prestige du job et plus les gens qui prennent le risque de la création, le risque du choix de l'environnement et du mode de vie qui leur correspond. L'enjeu est moins de réussir sa vie professionnelle que de s'épanouir dans sa vie en général. Les voies toutes tracées des grandes entreprises sont moins prestigieuses qu’il y a quelques années et les entreprises ne peuvent pas compter sur leur seul prestige pour recruter. Les jeunes ont de réelles attentes de changement et leurs motivations reposent sur d'autres critères, en particulier sur le sens individuel et collectif de l’action. Les jeunes diplômés veulent des garanties sur leurs attentes personnelles. Je ne sais pas si je peux donner des conseils mais en tous les cas je trouve stimulant d’expérimenter. Et puis se dire qu’on a le temps de se tromper, on a 40 ans devant nous. Alors testons des choses qui nous attirent sur le moment, expérimentons plutôt que répondre à des critères normatifs de réussite professionnelle. Un mot sur les sujets ‘au féminin’ ? A ce stade de ma vie professionnelle, la problématique spécifiquement féminine n'a pas vraiment de réalité. Les arbitrages se font sur les valeurs partagées avec l’organisation et un équilibre de vie. Emilie Vuillequez (H.12), Directrice Générale Adjointe et Co-Fondatrice, Pro Bono Lab. En quelques mots quel est ton début de parcours ? J’aime à dire que ma carrière a commencé lorsque j’ai créé ma première association, ESP’R, qui existe toujours sur le campus HEC. C’est la première fois que j’ai géré une équipe et un budget. Cette expérience m’a aussi permis d’entrer en relation avec le réseau parisien de l’économie sociale et solidaire. En année de césure, nous avons eu l’idée, avec deux amis d’HEC – Yoann Kassi-Vivier (H.13) et Antoine Colonna d’Istria (H.12) – de développer le mécénat de compétences et avons ainsi créé Pro Bono Lab. Nous avons passé un an à monter le projet, @Pro Bono Lab. rencontrer les bonnes personnes ou encore mettre en place les partenariats. Aujourd’hui, nous sommes tous trois à la tête d’une structure d’une quinzaine de salariés, qui met chaque jour en relation des professionnels talentueux avec des organisations d’utilité sociale. Quels ont été les critères de choix de ton premier job ? J’ai toujours voulu monter ma propre structure et quand l’opportunité de créer Pro Bono Lab s’est présentée, je n’ai pas hésité. Je n’avais rien à perdre : soit l’aventure échouait, soit elle me permettait de développer mon réseau avec pourquoi pas un job à la clé. Il y a beaucoup moins de freins à se lancer jeune, on est libre, responsable de soi-même, pas 12 de copain à convaincre ou d’enfant à soutenir. Et autour de nous, ceux qui vivent l’aventure par procuration admirent cette « jeunesse qui se bouge les fesses ». Car fonder une entreprise entraîne forcément des choix de vie. Au final, je n’ai jamais eu à envoyer un CV et à véritablement « chercher un premier job ». En tant que DRH de Pro Bono Lab, je vois beaucoup de jeunes diplômés à la recherche d’un premier emploi. C’est difficile, car on ne sait pas très bien quelle est notre valeur sur le marché du travail. On ne sait pas non plus très bien pour quoi on est fait, on se cherche encore, et c’est pourquoi il est fréquent que les jeunes sortent d’école et poursuivent leurs études ailleurs, ou encore s’engagent dans des cursus professionnels très structurés comme le conseil. D’une manière ou d’une autre, il s’agit d’en sortir avec un BAC + 10. Quelle place tient l’aspect financier dans cette réflexion ? Je suis entrepreneuse dans l’économie sociale et solidaire : deux bonnes raisons d’avoir des revenus limités… Dans ma promo, certains ne comprennent pas pourquoi j’accepte d’être payée aussi peu par rapport « à ma valeur sur le marché ». Ce n’est pas ce qui m’intéresse. Je rencontre tellement de personnes différentes, je retire un véritable enrichissement personnel et relationnel dans mon activité. Pour moi, un premier job réussi, c’est quand on peut regarder en arrière et se dire : j’ai beaucoup appris, j’en suis sortie grandie et cette expérience me servira à gravir une prochaine étape supplémentaire. Aujourd’hui, je n’ai pas de regret et si c’était à refaire, je referais pareil, même si j’ai dû faire des sacrifices côté vie privée. Comment vois-tu ton évolution professionnelle ? Quand on crée une entreprise, il se crée un lien un peu filial. Et il faut savoir laisser son enfant grandir loin de soi. Même si je resterai toujours co-fondatrice de Pro Bono Lab, je ne me vois pas y travailler à vie. J’ai besoin de rencontrer des situations nouvelles, j’aime découvrir des cultures d’entreprise différentes et je ne veux pas me spécialiser dans un secteur d’activité particulier. Par ailleurs, j’arrive à un âge où avoir sa maison ou fonder une famille vont commencer à devenir aussi des priorités. Je me vois bien salariée d’une PME en région, où je pourrais mettre à profit mon expérience chez Pro Bono Lab dans des fonctions de management ou de ressources humaines. Gabrielle de La Fouchardière (M.09), Brand building France Hair Care Manager, Unilever En quelques mots, quel est le début de ton parcours ? J’ai eu beaucoup de chance car il a été assez facile. J’ai découvert Unilever pendant mon MS Marketing à HEC. Pour ma recherche de stage, je ciblais des sociétés dont le Marketing est le cœur de métier comme Procter, L’Oréal, Unilever, etc. Lors des entretiens chez Unilever le courant est bien passé. J’ai senti des valeurs fortes, des équipes soudées, une ambiance d’exigence et d’optimisme à la fois. J’ai eu envie de faire partie de la croisade vers la croissance de nos marques. Le stage s’étant bien passé, j’ai été recommandée et tout est allé très vite : 2 mois après j’étais @Philippe Vermès engagée. 13 A la suite de cela, quels ont été tes critères de choix pour ton premier job ? Tu as dit que tu avais eu deux offres chez Unilever à l’issue de ton stage ? Oui, en fait je venais d’un stage en Marketing Opérationnel. J’avais exprimé le choix de faire du terrain, car je savais que c’était important. Mais il y avait beaucoup de besoin en Juniors au siège, du coup on m’a proposé deux postes. L’un en « Food » pour Amora, et l’autre en « Hair Care » pour la marque Sunsilk. D’abord, j’ai choisi de rester chez Unilever. Pour ses marques engageantes comme Dove, Axe ou Ben & Jerry’s, et ses valeurs d’éthique dans la manière de faire du business. J’avais aussi beaucoup aimé mon stage : l’entente dans l’équipe, et le fait que les juniors était vraiment responsabilisés et intégrés. Entre ces deux jobs, j’ai simplement choisi celui qui était dans l’univers de la beauté pour ma sensibilité à l’univers produit et ma mini expertise : ayant fait de la formulation dans mon école d’ingénieur ainsi qu’un long stage dans la cosmétique. Quel est ton retour d’expérience après ces 6 années passées chez Unilever ? Ma première expérience a été géniale, elle m’a vraiment lancée dans le monde du travail. Maintenant cela fait 6 ans que je suis chez Unilever et j’en suis à mon quatrième poste. Mon premier poste m’a permis de confirmer que j’avais choisi le bon métier, ce qui est important quand on commence. J’ai également pris conscience de ce qui était plus naturel chez moi, et des points que je devais améliorer. Cette auto-analyse ainsi que les feedbacks de mes managers m’ont permis de faire les choix suivants, de m’orienter. A ce stade, comment envisages-tu ton évolution professionnelle ? Après 6 ans d’expérience, c’est un moment de réflexion. J’aime toujours autant ma société et mon travail, dans lequel j’apprends chaque jour. J’aimerais décider de nouveau de ce qui m’épanouira, maintenant que je me connais mieux. On se fait aussi sa propre définition du succès professionnel. Pour ma part je valorise beaucoup l’entrepreneuriat. Réussir par soi-même. Etre 100% responsable du succès et des échecs d’un projet. Si tu devais donner un ou deux conseils aux jeunes diplômés qui se lancent sur un nouveau poste, que leur dirais-tu ? Dans une entreprise il est facile de se cacher derrière son ordinateur et ses mails. Je dirais qu’il ne faut pas hésiter à se lever de sa chaise, à sortir de son bureau, à aller parler et comprendre les autres fonctions que la sienne, poser plein de questions. C’est comme ça qu’on peut être créatif. Il faut aussi réaliser qu’un œil neuf c’est très intéressant pour une société. Quand on est junior on ne se sent pas forcément la crédibilité pour dire « ma conviction est qu’il faut aller dans telle ou telle direction », mais en réalité les managers l’attendent et le valorisent beaucoup. 14 Clarisse Crémer (H.13), Co-fondatrice Kazaden.com et "Aventurière", en préparation pour la "Mini-Transat" 2017. En quelques mots, quel est ton début de parcours ? En sortant de HEC j'ai créé ma "Boîte" avec deux associés : "Kazaden.com" un site qui permet de réserver simplement et rapidement les plus belles activités de sport outdoor. Depuis mon récent déménagement en Bretagne, j'interviens à mi temps sur la société et suis par @Pierre Bouras ailleurs membre d'un réseau de consultants indépendants, "la Colloc", à Lorient. Notre leitmotiv est le suivant : "l'innovation est le fruit de l'intelligence collaborative". Quels ont été les critères de choix de ton premier job et comment l’as-tu trouvé ? Je n'ai pas véritablement eu de critères de choix, j'ai eu l'opportunité de créer Kazaden.com avec mon frère, c'est un projet que j'avais en tête depuis quelques temps, même si créer une société en sortant de l'école pouvait sembler risqué, le projet était prêt à être lancé. Je suis passionnée de sport, l'aboutissement de mon projet était en phase avec mon mode de vie, mes passions. Quel est ton retour d’expérience : cette première étape s’inscrivait-elle dans un projet plus long terme et correspondait-elle à tes attentes ? Je suis au début de l'aventure, il est difficile de parler de projet et d'étapes et de prédire l'avenir, ce qui m'anime en ce moment c'est un nouveau projet : "la Mini transat" 2017. La Mini Transat est une grande traversée de l'Atlantique en solitaire, sans communication, sur le plus petit bateau de course au large au monde, le Mini 6.501. Cette aventure maritime est d'environ 4 semaines en deux étapes sans assistance extérieure. L'édition 2015 de la course est partie le 19 septembre de Douarnenez pour se terminer en Guadeloupe. Je dois récupérer mon bateau début décembre pour commencer les entraînements et la première régate de qualification en Avril. Je suis également en train de valider des partenariats pour faire participer des entreprises à l'aventure ! J'ai ainsi entamé une démarche sur les réseaux sociaux avec la marque de 1 Le Mini 6.50 est le plus petit bateau de course au large au monde : monocoque de 6,50m de long, soit près de trois fois moins que les voiliers du Vendée Globe, d’une largeur maximum de 3m. Très toilés, ce sont des bateaux extrêmement puissants et particulièrement véloces aux allures portantes (quand le vent vient de l’arrière). C’est un espace de quelques mètres carrés sur le pont, l’endroit le plus confortable du bateau quand la mer est calme. C’est à l’intérieur un lieu de vie exigu où la hauteur sous barrot (distance entre fond du bateau et plafond de la cabine) peut être parfois inférieure à 1,40m. Source : http://www.minitransat-ilesdeguadeloupe.fr/proto-vs-serie 15 produits gourmands "Michel et Augustin" qui fonctionne plutôt bien ! Nous sommes en train de construire une belle histoire (#AllezMichelEtAugustinUneTransat). Ce projet est un projet personnel, qui s'ajoute à Kazaden.com et à mon activité de consultante en stratégie digitale et web marketing. Que pourrais-tu dire, conseiller, aux prochains JDH et aux plus expérimentés ? J'ai toujours abordé mes projets avec dynamisme, mon leitmotiv est de se lancer, de tenter, sans trop "calculer". Et quand on a décidé, il faut le faire à fond, s'investir pleinement. Pour suivre et soutenir Clarisse: https://www.facebook.com/Clarisse-sur-lAtlantique-555598007930071/ https://twitter.com/ClarisseCremer http://clarissecremer.com/ Benjamin Leiba (H.13), Co-fondateur de Happydining.fr Sorti de la majeure Strategic Management en 2013, Benjamin s'est formé auprès de Jean-Marc Tassetto (ex DG Google France) qui lui a transmis la passion de l’entrepreneuriat et des nouvelles technologies. En 2014, il fonde avec 2 autres jeunes diplômés, Happydining.fr, une start-up dédiée à la réservation de groupe instantanée dans le domaine de la restauration à destination des entreprises et des particuliers. Quels ont été les critères de choix de ton premier job ? Après une première expérience en start-up au cours de mes études, je voulais absolument continuer dans cette voie au sortir d’HEC. Oui mais voilà, les parcours de recrutement sont balisés pour les grands groupes, il est aisé d’avoir un retour d’expérience et de savoir qui recrute. Trouver la pépite dans le monde des start-up n’est pas une gageure. Il faut donc du temps pour rencontrer les équipes des petites structures. Je ne souhaitais pas opérer de raisonnement sur le long terme : un premier job dans une belle structure comme tremplin… Mon seul critère pour le premier choix : la passion. Comment as-tu trouvé ton premier job ou idée de création d'entreprise (réseau, HEC….)? Je l’ai trouvé en assistant aux matins HEC avec Jean-Marc Tassetto, quand il était à la tête de Google France. Sa sagacité et sa passion étaient inspirantes. Je l’ai rejoint quand il a créé Coorpacademy, une start-up dans les edtech (Educational technology) qui a récemment levé 3,2 millions d’euros. Je suis fier d’avoir été leur premier employé ! 16 Jean-Marc est devenu mon mentor et m’a beaucoup aidé lorsque j’ai fondé ma propre entreprise : happydining.fr. L’idée était de créer le même principe que les « miles » des compagnies aériennes, dans le secteur de la réservation de restaurants. Le réseau m’a beaucoup aidé et m’aide encore : nous sommes à l’incubateur HEC ! Quel est ton retour d’expérience: cette première étape s’inscrit-elle dans un projet plus long terme et correspondait-elle à tes attentes? Débuter en start-up au coté d’associés passionnés m’a permis de détecter les compétences clés de la création d’entreprise. Une vision pour fédérer autour d’un projet, une détermination pour avancer quand tous les éléments semblent contre soi. Et bien évidemment l’humilité : il faut des convictions mais en gardant la possibilité de suivre le marché : il faut d’ailleurs le tester en permanence. Comment vois-tu ton évolution professionnelle? Happydining.fr connaît une croissance assez forte. Nous comptons près de 200 établissements partenaires prestigieux et recevons de nombreuses sollicitations des restaurateurs. Le nombre de réservations augmente et le marché des événements pour les groupes est un relais de croissance intéressant (dîners d’entreprise, soirée de CE etc.). Je souhaite donc continuer cette aventure aux côtés de mes deux associés (un X/Stanford et un pharmacien), et recruter une équipe de passionnés pour assurer le développement de la boite. Côté personnel, mon implication dans le bureau de HEC Alumni au côté d’Emmanuel Chain revêt une importance cardinale. Je peux m’investir dans les projets inspirants de l’association, et apprendre énormément au contact des bénévoles et permanents ! Autres événements JDH - Atelier "réussir ou périr" - 14 octobre 2015 Les secrets du succès de la période d'essai et d'intégration dans sa boite Animé par Sophie Leblanc (Coach en intégration de nouveaux collaborateurs) et Christie Vanbremeersch (Coach en créativité), l’objectif de cet atelier était de transmettre aux participants des clefs concrètes, afin de réussir leur intégration dans une nouvelle boîte. Socle d’une intégration réussie : poser dès le 1er jour avec son manager un cadre précis (contours du poste, missions) et fixer les objectifs à atteindre (avec des critères mesurables). L’alignement des messages entre le nouveau collaborateur et sa hiérarchie est gage de clarté, et accroît nos chances d’arriver exactement là où on est attendu. Car « si tu pars sans savoir où tu vas, quand tu arrives ce n’est pas là », proverbe chinois. Une seconde clé concerne la gestion des sentiments contradictoires déclenchés par l’arrivée dans une nouvelle boîte : « on the one hand … je suis excitée / on the other hand … je suis 17 angoissée ». Faire la liste de ces paradoxes permet de les extérioriser, et de laisser notre inconscient et notre conscient trouver des solutions. Dernière astuce transmise par nos animatrices : faire retomber la pression intérieure afin d’exprimer sa créativité, essentielle lors de l’intégration. Trois pistes ont été proposées : le sport, la rédaction de 3 pages le matin, et la méditation en pleine conscience Le coin Cultur’elle Les Livres : " Aujourd'hui, je choisis la joie : 100 chemins creux pour être heureux chaque jour ", Christie Vanbremeersch (H.98), aux éditions rue Fromentin “J’ai tout pour être heureuse, et pourtant…” . Cet "et pourtant" cache bien souvent le manque de joie, ce sentiment indispensable à l’accomplissement. La joie n’est pas automatique; elle ne se décrète pas. Mais elle peut s’apprivoiser, se cultiver pour accompagner le quotidien de chacun. Christie Vanbremeersch partage ses pistes pour une vie plus joyeuse. Les courts chapitres (“Inspire, expire, souris”, “Cesse de vouloir pour les autres”, “Cultive tes mix”…), le ton enthousiaste et bienveillant de son livre réveillent le potentiel de joie qui dort en chacun de nous. Ce qu’elle dit elle-même de son livre : "J'ai écrit ‘Aujourd'hui, je choisis la joie’ pour celles et ceux qui désirent trouver plus de joie dans leur vie quotidienne. La trouver en eux et autour d'eux, la cultiver, la partager, tant dans les détails que dans les grandes briques de notre vie. Je l'ai écrit pour contrer la tristesse ambiante, pour faire échec à la peur d'oser, pour célébrer l'aventure que peut devenir chaque journée si on le choisit." Alors… prêts pour la joie ? L’auteure Née en 1974, Christie Vanbremeersch, quand elle n'écrit pas, est coach en créativité. Elle a collaboré à une cinquantaine d'ouvrages, dont Demain, je donne ma dem’ et 35 repères pour mieux travailler de chez soi. Elle partage depuis 2004 ses expériences et découvertes sur le blog maviesansmoi.com. 18 Les articles : Agir contre les discriminations hommes-femmes dans un cabinet d'avocats Xavier Chassin de Kergommeaux (H.85), Avocat au Barreau de Paris, associé Gide, revient sur son action en faveur de l’égalité Hommes-Femmes. Lire la suite... Les prochains événements HEC Au Féminin N’oubliez pas de consulter l’agenda des événements (ateliers et conférences) sur le site de www.hecalumni.fr sur le mur HEC Au Féminin HEC Au Féminin co-organise lundi 7 décembre dans le cadre des WLC (Women Leaders Confidence) avec le réseau Femmes et Société de Science Po, le BCG et le cabinet d'avocats Baker & McKenzie une soirée "Charity" au Palais de Tokyo en présence de Madame Pascale Boistard, Secrétaire d'État chargée des Droits des femmes, de Miren Bengoa, Présidente du Comité ONU Femmes France, ainsi que de Yannick Glémarec, Directeur Exécutif Adjoint d'ONU Femmes présent à Paris à l'occasion de la COP21. Les bénéfices de cette soirée seront intégralement reversés à ONU Femmes pour financer les programmes d'autonomisation économique des femmes mis en place par cette organisation. Elles bougent Tous les moyens de l’esprit sont enfermés dans le langage, et qui n’a point réfléchi sur le langage n’a point réfléchi du tout." Alain, Propos sur l’éducation. Les titres de nos camarades sont désormais systématiquement féminisés. Elles ont changé de poste dans les derniers mois, nous vous le disons avec : http://www.nomination.fr/accueil.php L’équipe du Magazine HEC Au Féminin a besoin de renfort ! Vous avez envie de prendre la plume sur les sujets qui vous passionnent ? Vous voulez partager avec une équipe de rédactrices de tous les âges ? Vous voulez interviewer des experts reconnus ou de grandes professionnelles ? Rejoignez le Magazine ! Nous nous réunissons lors d’une conférence de rédaction le samedi matin environs tous les 2 mois pour préparer le prochain numéro. Pour participer et connaître la date de la prochaine réunion, contactez [email protected] 19 Pour que les hommes aient envie de lire le Magazine, pensez à l’envoyer à 5 hommes autour de vous ! Incitez-les à s’abonner : envoyer un mail à [email protected] : je souhaite recevoir le Magazine HEC Au Féminin. Appel à Partenariat : Appel auprès de partenaires : Vous avez envie de contribuer d’une manière ou d’une autre au rayonnement de HEC Au Féminin. Les événements sont un de nos axes forts mais nous avons toujours besoin de salles pour les accueillir. Si vous pouvez mettre à disposition une salle, de toute taille, et à titre gracieux, merci de prendre contact auprès d’Hélène de Saint Front ( [email protected]). Appel au bénévolat : HEC Bénévolat est un lieu d’échange et de services pour les bénévoles HEC de tous âges. Ensemble, ils développeront l’image de solidarité des HEC à l’intérieur et l’extérieur de l’association à travers la Bourse du bénévolat, le Club des présidents d’association, le groupe « Fundraising », la coopération avec les groupes professionnels, etc. Nous tenons une permanence à l’Association, tous les jours de 10 h à 12 h. Nous y recevons les camarades en recherche d’activité bénévole. Prise de rendez-vous par téléphone au 01 53 77 23 33. Appel à témoignages : Nos prochains numéros, aidez-nous à les construire ! Notre prochain numéro, n°63 : Les femmes dans le secteur culturel N°64 : Les femmes dans le secteur du "Développement durable" Faites de ce Magazine le vôtre ! Réagissez, critiquez, suggérez, contribuez par vos témoignages, enrichissez-les ! Racontez-vous pourquoi et comment ! Envoyez-nous vos témoignages à. [email protected] Vos témoignages restent anonymes si vous le souhaitez. Et si vous avez envie que nous traitions un thème en particulier, si vous voulez réagir à un de nos articles, envoyez-nous vos suggestions et témoignages à la même adresse. La rédaction sera ravie de donner encore plus la parole à ses lectrices et lecteurs. 20 Et prochainement, dans le Magazine : Thématique sectorielle (Carrières des femmes dans un secteur spécifique) : Luxe d’exception, haute joaillerie, haute couture, grandes maisons de vente, vins et spiritueux, culturel, aéronautique, carrières universitaires/recherche, industrie pharmaceutique, libéral… Les réseaux professionnels « féminins » Secteur vins et spiritueux Professions libérales Aéronautique Pour recevoir le Magazine HEC Au Féminin, il faut mettre à jour vos coordonnées soit directement sur le nouveau site de notre Association (une fois identifiées, cliquez sur « Mon Espace » puis allez dans les rubriques « Mon Profil » et « Mon Compte ») ou par email à [email protected] ou auprès d’Annick Drouet tél 01 53 77 23 31 / [email protected] Messieurs, si vous souhaitez recevoir le Magazine HEC Au Féminin, prenez contact avec HEC Au Féminin : [email protected]. 21