Un symbole de contact humain pour parler de santé mentale

Transcription

Un symbole de contact humain pour parler de santé mentale
LA LIBERTÉ
GRAND FRIBOURG - SUD
MARDI 3 MAI 2016
CREDIT SUISSE
Fermeture prévue de
la succursale de Romont
FLORA BERSET
Le Credit Suisse Fribourg prévoit
une adaptation de son réseau.
Conséquence: sa succursale de
Romont sera fermée le 30 juin
prochain. «Après une analyse locale approfondie, il est apparu
que la succursale actuelle ne répond plus aux critères de la
banque en matière d’infrastructure immobilière et de sécurité
pour ses clients et collaborateurs», annonce le prestataire
mondial de services financiers,
dont le siège principal se trouve à
Zurich.
Occupant aujourd’hui trois collaborateurs, la filiale de Romont
n’offre plus une taille critique
suffisante, selon Credit Suisse.
Elle nécessiterait par ailleurs
des travaux importants pour répondre aux critères d’exploitation de l’établissement à long
terme. Il apparaît également que
les attentes des clients et leur
utilisation des nouvelles technologies se développent rapidement. «Dans ce contexte, de nouveaux investissements seraient
disproportionnés pour assurer
un service à la hauteur des ambitions de la banque», souligne un
communiqué.
Credit Suisse évalue périodiquement l’implantation de son
réseau. «C’est ce qui nous amène
à ouvrir ou fermer des succursales», explique Jean-Paul Darbellay, responsable de la communication au Credit Suisse pour
la Suisse romande. Le porte-parole précise que les collaborateurs concernés par cette décision se verront attribuer d’autres
postes au sein du Credit Suisse
Fribourg.
15
Un symbole de contact humain
pour parler de santé mentale
BULLE • Pour fêter ses dix ans, la fondation HorizonSud a installé cinq
bancs au centre-ville. Des lieux de réflexion sur les maladies psychiques.
Hormis la fermeture d’un point
de contact à Guin en novembre
2013, la banque a davantage tendance à moderniser ses établissements qu’à y renoncer dans le
canton. Depuis 2009, elle a ainsi
rénové son siège de Fribourg et
ses succursales de Bulle, ChâtelSaint-Denis et Morat pour un
montant dépassant 28 millions
de francs. Des investissements
sont par ailleurs prévus ultérieurement à Payerne. I
Tourné à la fois vers le passé incarné par le Château et l’avenir avec l’école de la Condémine, le banc installé devant le Musée gruérien
symbolise la créativité. ALAIN WICHT
JÉRÉMY RICO
FRIBOURG
Cinq générations réunies
Cinq générations se sont réunies vendredi à la Résidence
des Chênes, dans le quartier
du Schoenberg, à Fribourg.
Thérèse Grand Kolly, née en
1923, est depuis le mois de janvier 2016 arrière-arrière-grandmaman. L’alerte nonagénaire
comptabilise sept enfants,
treize petits-enfants, neuf
arrière-petits-enfants et une
arrière-arrière-petite-fille. «Je
ne pensais pas avoir une si
grande famille mais on s’habitue à tout», explique Thérèse
Grand Kolly. Sur la photo (DR),
Thérèse Grand Kolly tient dans
ses bras la petite Lara Julmy.
Assise à droite, on trouve l’arrière-grand-maman de la fillette,
Cécile Thomet Grand, 71 ans.
Debout au deuxième plan sont
présentes de g. à dr. la maman
de Lara, Jessica Julmy, 28 ans,
et la grand-maman Sylvie Julmy
Thomet, 50 ans. OW
Cinq lieux propices à l’échange
et à la communication, pour sensibiliser la population aux maladies psychiques. Hier matin, la
fondation HorizonSud, active
dans la réhabilitation des personnes souffrant de maladies
psychiques, a présenté l’événement majeur de son dixième anniversaire. Jusqu’en octobre, elle
a installé cinq bancs en bois dans
des endroits stratégiques du centre-ville bullois: devant le Musée
gruérien, dans la cour du Château, sur la place de la gare, sous
Les Halles et devant le centre
commercial Pôle Sud.
Fabriqués directement par
ses bénéficiaires dans leurs ateliers d’Epagny, les cinq bancs se
veulent d’abord un symbole du
rôle de la fondation. «La maladie
psychique est une maladie de la
relation, une incapacité à communiquer, à exprimer ses désirs
et ses sentiments à l’autre», explique Bernard Bosson, directeur
général de la fondation. «Le but
d’HorizonSud est de rétablir
cette relation. Nous avons choisi
la symbolique du banc parce
ÉDUCATION FAMILIALE FRIBOURG
Oser aborder dès la petite enfance
les questions relatives à la sexualité
NICOLE RÜTTIMANN
«La sexualité fait aussi partie de l’éducation globale
de l’enfant.» Ce sujet, évoqué par la codirectrice de
l’Education familiale, Cristina Tattarletti, était hier
au cœur des discussions lors de l’assemblée générale de l’association, qui s’est déroulée dans un cinéma de Fribourg et qui a été suivie de la projection
du film «Neuland». «Ce sujet touche à des questions délicates mais essentielles pour le développement de l’enfant, telles que l’identité garçon/fille ou
l’importance du corps. Il ne suffit pas d’attendre
qu’elles se posent, il faut aller au-devant», estime la
codirectrice.
C’est dans ce but que l’association a mis sur pied
des cafés et quatre ateliers abordant le thème de la
sexualité dans la petite enfance. Cette offre sera
bientôt étoffée et étendue à tous les districts, ce
grâce à l’obtention du soutien financier de la fondation OAK (qui aide des organisations non gouvernementales engagées sur les questions de droits
humains, notamment ceux des enfants). Celle-ci
vient de confirmer qu’elle allouerait un montant de
50 000 francs sur cinq ans à l’Education familiale
afin qu’elle développe ce programme dans tout le
canton puis en Suisse romande. Ce programme
sera intégré, sous la rubrique santé sexuelle, au
nouveau plan cantonal quinquennal élaboré par
l’Etat, précise la codirectrice.
Outre cette nouveauté, l’Education familiale prépare la réorganisation de sa direction, coachée par la
fondation Arcanum. «Je travaille en codirection avec
Anina Rolli Dembinski depuis janvier. D’ici trois ans,
je pense laisser la codirection», a annoncé Cristina
Tattarletti. L’association recherche aussi de nouveaux
membres pour compléter son comité et pallier la démission de sa présidente Liliana Chiacchiari, en
poste depuis un an. Elle compte pour l’heure cinq
personnes au comité et totalisait 114 membres en
2015, soit une augmentation de 28 membres par rapport à 2014. L’association remercie aussi les 24 communes partenaires de l’éducation. I
qu’il est un lieu de contact social
par excellence.»
Présenter et sensibiliser
Installés à la vue de tous les
Bullois, ces bancs poursuivent
un double objectif. D’abord, faire
connaître la fondation. Ensuite,
familiariser le public aux problèmes de santé mentale. «Dans
toutes les sociétés, les maladies
psychiques s’accompagnent de
crainte et de méconnaissance,
poursuit Bernard Bosson. Nous
espérons sensibiliser le public,
lui permettre de mieux comprendre et mieux tolérer la présence
des personnes qui souffrent de
maladies psychiques.»
De taille et de forme différente,
chaque banc représente ainsi l’une
des valeurs centrales de l’action
d’HorizonSud. Incrustée dans le
dossier en bois de chaque siège,
une plaque rouge se charge d’expliquer en français et en allemand le message qu’il véhicule.
Le banc de la gare, qui ne
peut accueillir qu’une personne à
la fois, prône ainsi l’engagement.
«J’ose, je m’implique, j’assume»,
annonce la plaque informative.
Une manière de questionner le
passant: a-t-il le courage d’être
seul? Un moyen aussi de soulever
les notions de solitude et d’enfermement. A Pôle Sud, c’est le partage qui est mis à l’honneur, avec
un long banc de dix places. Celui
installé dans la cour du Château
oblige de son côté les passants à
s’allonger, comme une invitation
à la rêverie. Celui des Halles met
face à face les deux personnes qui
peuvent y prendre place. Objectif: permettre le dialogue et, par
l’intérêt réciproque, la valorisation de chacun.
Un parcours touristique
Grâce à une collaboration
avec La Gruyère Tourisme, les
cinq bancs d’HorizonSud ont été
réunis sur un prospectus touristique. Celui-ci propose un parcours à pied de 45 minutes à la
découverte de Bulle et de l’accompagnement des maladies
psychiques. Une offre qui prendra fin lorsque les bancs seront
retirés, à la fin octobre. Que deviendront-ils alors? Rien n’est encore décidé. HorizonSud pourrait les placer à proximité de ses
résidences ou en faire cadeau à la
ville de Bulle.
Après une conférence à l’attention des professionnels début
avril, l’installation de ces bancs
est le deuxième événement organisé par la fondation pour son
dixième anniversaire. Deux autres suivront: une «garden-party»
sur la presqu’île de Morlon pour
les employés et bénéficiaires
d’abord, puis une rencontre avec
le Grand Conseil en novembre. I
EN BREF
HorizonSud, c’est:
> Une fondation née en décembre
2006 de la fusion des fondations
Hannah aux Sciernes d’Albeuve, Perspectives à Gumefens et Bellevue à
Marsens.
> 300 bénéficiaires environ.
> 140 places d’hébergement en
institution.
> 137 places de travail protégées.
> 3 ateliers, à Vaulruz (production
industrielle), à Bulle (artisanat) et à
Epagny (bois).
> 180 équivalents plein-temps en
charge de l’encadrement des
bénéficiaires.
> 25 millions de francs de budget
annuel. JER
Le pédophile sera bien expulsé
JUSTICE • Le Tribunal fédéral confirme la décision du Tribunal cantonal.
ANNE REY-MERMET
Condamné à neuf ans de prison
en 2006 pour actes d’ordre sexuel
avec un enfant, un Français va
devoir quitter le pays. Le Tribunal fédéral a tranché. L’homme,
domicilié en Suisse depuis 1989,
avait abusé de deux de ses nièces
durant plus de sept ans. Le Service de la population et des migrants a décidé en juillet 2014 de
révoquer son autorisation d’établissement, lui notifiant un délai
pour s’exécuter. Une décision
contestée par l’intéressé mais
confirmée en septembre 2015
par la 1e Cour administrative du
Tribunal cantonal. Saisi, le Tribunal fédéral rejette à son tour le
recours dans un arrêt du 11 avril,
publié en fin de semaine passée.
Domicilié à Bulle, le ressortissant français avait été reconnu
coupable d’abus sur deux de ses
nièces entre 1993 et l’an 2000. Les
fillettes étaient âgées de cinq et
six ans quand tout a commencé.
Après une longue procédure judiciaire, le Tribunal fédéral avait
confirmé en avril 2009 la peine
de huit ans prononcée par le Tribunal cantonal fribourgeois un
an plus tôt. L’homme a bénéficié
d’une libération conditionnelle
en décembre 2010.
Dans son arrêt, le Tribunal fédéral relève que «l’autorité compétente peut révoquer une autorisation (d’établissement, ndlr)
notamment si l’étranger a été
condamné à une peine privative
de liberté de longue durée.» Ce
qui est le cas dans cette affaire.
Dans son recours adressé
aux juges de Mon-Repos, le
Gruérien d’adoption met notamment en avant que son risque de
récidive est «faible» et que son
comportement est «irréprochable» depuis sa libération. Des
arguments qui n’ont pas convaincu, même si le Tribunal fédéral admet que sa conduite depuis son incarcération «parle en
sa faveur».
Finalement, l’impact d’un renvoi sur la vie privée de cet
homme marié installé en Suisse
de longue date n’a pas fait pencher la balance. «Les faits reprochés, très graves, et la lourde
peine subie justifient de ne pas
privilégier l’intérêt privé du recourant à poursuivre son séjour
en Suisse par rapport à l’intérêt
public à son éloignement», concluent les juges de Mon-Repos. I

Documents pareils