1870 16 août MARS-LA-TOUR

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1870 16 août MARS-LA-TOUR
1870
16 août
MARS-LA-TOUR
Le maréchal Bazaine ne paraissait pas fort désireux de quitter Metz ;
quant à Napoléon III, escorté par la cavalerie du général Margueritte, il partit le
premier par la route d’Etain.
Le maréchal Canrobert et le général Frossard avaient occupé Rezonville et
Vionville ; l’avant-garde du 6e corps du général de Forton avait atteint Tronville
et Mars-la-Tour, lorsque la marche fut arrêtée afin de permettre aux corps de
Ladmirault et de Le Bœuf de rallier l’armée.
N’ayant fait aucune vérification, le maréchal restait dans la pensée que les
Prussiens voulaient se glisser entre l’armée française et Metz ; il retint donc à
Gravelotte la garde impériale.
A Mars-la-Tour, les généraux de Forton et Murat, avaient fait préparer le
déjeuner, lorsque des obus tombèrent au milieu des hommes, pendant le repas.
Le désordre causé par cette surprise eut un effet déplorable, car il permit aux
Prussiens, malgré l’infériorité du nombre, d’occuper les deux côtés de la route
de Verdun.
Il eut fallut recouvrer ces positions à tout prix ; le maréchal Bazaine fit le
contraire, aussi les corps prussiens, dirigés par Frédéric-Charles de Pont-àMousson sur Verdun, purent se rabattre sur Vionville, où Canrobert, appuyé par
le corps de Frossart, avait arrêté l’élan qui avait livré aux Prussiens Mars-la-Tour
et Tronville.
Abandonné à ses propres forces, Canrobert dut laisser à l’ennemi le village
de Vionville mais resta inébranlable à Rezonville, ce qui permit aux corps de
Ladmirault et de Le Bœuf de venir le soutenir. Le centre de l’armée française se
trouvait alors en état de supériorité très favorable et le général de Ladmirault
parvint à balayer la route de Verdun entre Rezonville et Vionville.
Bondois, Paul (1850-19..). Histoire de la révolution de 1870-71 et des origines de la troisième République (18691871), par Paul Bondois,.... 1888./Gallica-BNF
1870
16 août
MARS-LA-TOUR
Une offensive définitive aurait probablement rouvert la route ; mais,
confirmé dans son obstination à ne pas quitter Metz, Bazaine suspendit les
mouvements offensifs sur sa droite et ordonna de se maintenir à Rezonville,
alors que les Prussiens étaient chassés des bois de Flavigny et refoulés sur
Vionville.
A quatre heures et demie, deux nouveaux corps prussiens débouchaient
de Gorze, ce qui formait, de Vionville à Gravelotte (un peu moins de 7 km), une
ligne de quatre-vingt mille hommes ; la prise de Rezonville eût été la fin de la
bataille et aurait amené la dispersion de l’armée de Bazaine, voir même sa
capitulation ; mais après trois heures d’attaques répétées, les Prussiens avaient
renoncé à ébranler Canrobert et Ladmirault.
A neuf heures du soir, le prince Frédéric-Charles faisait cesser le feu. Un
clair de lune magnifique, qui succéda à cette épouvantable bataille de douze
heures, éclairait sur dix kilomètres, près de vingt mille cadavres.
Les prussiens avaient perdu environ dix mille hommes et les Français
autant. Les Prussiens avaient repris la route de Verdun, mais malgré les fautes
du chef de l’armée française, ils n’avaient pu eux-mêmes concentrer des forces
suffisantes pour rendre leur avantage décisif.
La bataille de Mars-la-Tour est aussi appelé bataille de Rezonville ; elle
reste une victoire française, quoique non exploitée.
Bondois, Paul (1850-19..). Histoire de la révolution de 1870-71 et des origines de la troisième République (18691871), par Paul Bondois,.... 1888./Gallica-BNF

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