Dossier enseignant

Transcription

Dossier enseignant
Service Educatif - FONDATION POUR L’ART CONTEMPORAIN - Espace Ecureuil
L’ESPACE TRANSFIGURE - Autour de l’œuvre de Georges Rousse
Exposition du 10 février au 20 mars 2004 - Photographies et Installations
DOSSIER ENSEIGNANT (extraits)
Georges Rousse, PAIX (2002)
Cybachrome, œuvre réalisée à l'UTM.
Espace Ecureuil 3 place du Capitole Toulouse. Tél. 0563302330 – Fax. 0562302333
Ouverture du mardi au samedi de 12h30 à 19h30 – Accueil des groupes sur rendezvous.
Service Educatif : responsable Josiane Bellan – permanence le mercredi de 17h à 19h.
L’ESPACE TRANSFIGURE
L’exposition
Elle est coproduite par le CERASA (groupe de recherche en Arts Plastiques de
l’Université de Toulouse le Mirail) et la Fondation pour l’Art Contemporain - Caisse
d’Epargne de Midi-Pyrénées et présentée à l’Espace Ecureuil. Un colloque clôture
cette manifestation.
Le thème
L’exposition pose la question de la « révélation » d’un espace dans son saisissement
par l’œuvre, soit que celle ci en tant que photographie le re-donne à voir, soit qu’elle
« l’habite » en tant qu’installation.
Ces œuvres en 2D ou en 3D - des photographies sans « image » ou des volumes
« dématérialisés », dans un léger décalage avec l’attendu rendent visible le non
visible. Ici c’est la question même de la lecture de l’œuvre qui fait sens dans l’écart
introduit entre son objet - monter un lieu - et son sujet - la perception de celui ci. La
problématique de l’exposition questionne nos habitudes de perception visuelles et
physiques de l’espace.
Les œuvres
Ces œuvres sont de deux sortes : des photographies - héritières de la peinture en
tant que tableau/fenêtre - mais qui déstabilisent notre rapport traditionnel comme
reproductions du visible, et des installations qui renouvellent le rapport de la
sculpture à son environnement - à son espace de présentation. Elles renouvellent
aussi la relation du regardeur à l’espace et à l’œuvre en l’invitant à devenir acteur.
Les œuvres exposées questionnent nos habitudes de regard et de perception de
l’espace, elles le transfigurent. Les photographies traitent pour la plus part d’espaces
architecturés, de lieux ordinaires, dont les reproductions égratignent notre regard par
l’introduction d’un léger décalage, d’une « anomalie » avec l’image attendue. Les
installations fidèles à la problématique de l’exposition nous interpellent dans leur
rapport direct à l’espace qui les accueille.
Présentation des artistes et de quelques œuvres.
Georges Rousse
L’exposition rayonne autours de la démarche de l’artiste qui fut en résidence à
l’Université de Toulouse le Mirail en 2002 et réalisa dans ce contexte plusieurs
œuvres exposées en parallèle à l’UTM.
Georges Rousse est un peintre dont on ne connaît que les photographies.
Cependant celles ci ne sont pas seulement les traces d’œuvres éphémères. Bien
qu’il affectionne des lieux inusités, voire désaffectés ou destinés à la démolition, ses
réalisations in situ perturbent la vision de l’espace dans lequel il choisit de les
inscrire.
Ces espaces élus et vacants deviennent des espaces de fiction, aujourd’hui sans
représentation imaginée. Ils sont transmutés par un jeu subtil de constructions de
plans, de surfaces ou de lignes qui signalent l’intérêt de l’artiste pour la Première
Abstraction. Son travail de peinture n’est que le prétexte à s’approprier la matérialité
d’un lieu - murs, sols … béton- pour, mêlant par un dispositif scénique les plans réels
et virtuels, redonner à voir cet espace transfiguré par l’image photographique.
Toulouse 2002 (PAIX) – photographie cybachrome
Au delà de la démarche habituelle de l’artiste cette œuvre intègre une dimension
symbolique. Le mot PAIX, s’inscrit dans le lieu et participe à la double constructiondéconstruction de l’œuvre, celle de l’intervention artistique sur un lieu et celle des
circonstances générées par les évènements du drame toulousain d’AZF.
Quatre autres œuvres sont également présentées.
Martine Aballéa
Luminaville. 2002 – série de 5 photographies
Les photographies de Martine Aballéa semblent sortir d’un album reproduisant des
œuvres Pop. La banalité du sujet associé au médium de la photographie qui dans les
années 70 servit de fond documentaire à la figuration nouvelle et bien sur au Pop art
nous y invite ; mais un écart avec la reproduction du réel est introduit par un sur
lignage lumineux des éléments composant le décor sur un fond artificiel et noir.
Jean-marc Bustamente
Lumière. 1981 – 2 photographies - sérigraphies sur pléxiglass
Dans les années 1980-90 les photographies de Bustamante - des tirages uniques cultivaient une ambiguïté, celle de faire avec la photographie de la peinture. Ces
œuvres, des paysages savamment composés sont titrées Tableaux. Aujourd’hui ces
photographies semblent à la fois montrer et cacher le monde visible. La neutralité de
ce que l’on voit guide le regardeur vers ce qui ne se voit pas. L’approche
conceptuelle de la photographie amène Bustamante a réaliser des œuvres sans
sujet, ou plutôt des œuvres dont le sujet est d’exacerber le réel pour amener le
spectateur à un certain degré de reconnaissance dans ce qu’il voit. L’artiste remet en
question la photographie comme processus qui voudrait nous faire croire à ce que
l’on voit.
Bernard Faucon
Chambres d’amour 1985-86 – série de 7 photographies.
L’une d’entre elles, Epiphanie, nous renvoie à une image symbolique du catholicisme
proche de celle de la Transfiguration, toute deux travaillant la notion de
luminescence. Ces lieux comme dans cette photographie sont transfigurés par la
lumière afin rendre visible l’invisible. Ici l’espace, vide, est habité de la seule lumière.
Thomas Ruff
Nacht (Nuit).1992-1993
Ces lumières violentes qui révèlent un paysage glauque posent la question de la
crédibilité du médium photographique. Ces photographies, réalisées lors de la
Guerre du Golfe à partir du médium à l’infrarouge utilisé par les militaires, nous
donnent à réfléchir sur la façon dont les média nous donnent à voir l’information et
sur la manière dont nous la percevons.
Hiroshi Sugimoto
Drive-in and Civic-Theater 1980-1993 – photographies en blanc et noir.
Ecrans de cinéma et rideaux de théâtres deviennent des monochromes blancs, des
toiles aveuglées par la saturation des images projetées et re-photographiées. Ces
« tableaux » abstraits sont les images d’un monde où le trop plein d’information
sature toute perception de la réalité.
Max Charvolen
Installation dans l’escalier 2004 – toiles peintes
Si la photographie est l’empreinte lumineuse du réel, l’installation de Charvolen est
aussi et à la fois la mémoire d’un lieu et la « peau » de l’œuvre. Relevant à la fois de
la peinture et de la sculpture, cette œuvre, la mise à plat et au mur d’un moulage
d’escalier, interroge l’expérimentation d’un espace architectural à la fois dans une
approche visuelle mais aussi dans l’expérience physique d’un lieu rendu présentabsent.
Isa Barbier
Passage 4 … Reliquaire - Installations.
Les installations d’Isa Barbier, quasi impalpables, adoptent la légèreté de la lumière
et tissent des liens ténus mais efficaces avec l’espace ; l’une fait un contre écho à
l’architecture du lieu (la voûte), l’autre toujours en contredisant la pesanteur en
réédite l’architectonie. Il y a une mise en tension entre l’inconsistance « pointilliste »
de l’œuvre et la présence pesante de l’espace architecturé. La fragilité des
matériaux - des plumes … de la lumière - et le caractère éphémère de ces œuvres
proche de la disparition, en font des haïku.
Francesca Caruana
Os-ratoires. Arrangement.
L’artiste propose un cheminement entre nature et artifice, entre rituel et fiction. Ces
assemblages d’objets (bâtons… os, grigris) et d’images (photographies et dessins)
invitent à un parcours où la valeur d’échelle est perturbée .
Gilles Caron et Alain Mahé
Installation lumineuse et sonore.
Ici l’espace n’est pas montré mais au contraire occulté : obscurci et déstructuré par le
son. L’œuvre est une expérience visuelle et corporelle dans l’espace et dans le
temps, le lieu d’aventures perceptives qui induit des déplacements mentaux mais
également physiques. Le visiteur est obligé de prendre la mesure du lieu dont la
densité est restituée en recourant à l’immatérialité du son et de la pénombre.
Documentation
Oeuvre et Lieu. A.M Charbonneux et N. Hilaire. Editions Flammarion. Essais et Documents.
Georges Rousse - Ninety N° 30
Art. l’âge contemporain. Paul Ardenne. Editions du Regard 1997
Qu’est-ce que la photographie aujourd’hui. Spécial Beaux Arts.
Colloque
Jeudi 18 et vendredi 19 mars à l’Université Toulouse le Mirail de 9h à 17h
Samedi 20 mars à l’Espace Ecureuil de 9h à 17h
Programme détaillé : voir sur le site internet de la DAAC.