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Pays Basque SAMEDI 6 FÉVRIER 2016 WWW.SUDOUE ST.FR Le chef basco-béarnais exécute son menu Adishatz, authentifié terroir avec des produits du cru. Le dîner doit être envoyé en une heure et demie. Sa prestation est jugée par les Quand le chef cuisine GASTRONOMIE Le site La Belle Assiette propose depuis trois ans des expériences culinaires à la maison. Des cuisiniers du Pays basque s’y sont mis CHRISTOPHE BERLIOCCHI [email protected] N icolas Garbay, 35 ans, natif du Béarn et installé à Bayonne, débarque à la maison à 18 h 45 avec tout son attirail de chef cuisinier et son panier d’aliments qui lui servira à préparer un repas gastronomique pour huit convives. Le chef effectue son dîner de validation pour le site La Belle Assiette qui prend en charge le défraiement de ce tout premier repas. C’est le deal pour recruter de vrais chefs, au fort potentiel. Aux convives ensuite de noter la prestation du cuisinier et partager leurs appréciations sur le site Internet et les réseaux sociaux. Si les avis sont tous positifs, le chef est « validé ». Nicolas Garbay a un CV de cuisinier long comme le bras et son dernier poste, chef exécutif au Radisson de Biarritz après avoir lancé le restaurant de la chaîne d’hôtel à Ajaccio, parle pour lui. « Je vis entre le Canada, où je suis directeur de collection pour un célèbre guide, et le Pays basque, où je reviens très régulièrement, raconte-t-il tout en installant son matériel dans la cuisine. J’avais envie de conserver une activité de chef quand je suis ici et je me suis inscrit sur ce site sur les conseils d’un copain cuisinier installé à Nice qui bosse beaucoup avec eux. » De 35 à 100 euros La Belle Assiette (1) propose depuis trois ans dans toute la France et cinq autres pays européens deux types d’expérience : « chef à domicile », pour des dîners préparés chez le client avec dressage et service à l’assiette assuré par le chef tout au long du repas, à partir de 35 euros jusqu’à 100 euros pour des menus signature. Et une formule « buffet », dressée avant l’ar- 1 000 C’est le nombre d’amoureux que le site projette d’accompagner pour la SaintValentin, le 14 février, soit trois fois plus qu’en 2015. « Le dîner gastronomique à domicile séduit de plus en plus de couples, qui n’ont plus les soucis du déplacement ou de la garde des enfants », dit Marc Calleri : « C’est une expérience pratique, intime et originale. » rivée des convives. Le site, fondé en 2012 par Stephen Leguillon et Giorgio Ricco, qui revendique plus de 30 000 repas exécutés depuis ses débuts, se lance dans l’activité traiteur. Avec ambition puisque cet AirBnB culinaire veut « devenir le plus grand traiteur du monde ». En attendant, au Pays basque, une demi-douzaine de chefs cuisiniers sont déjà inscrits (lire par ailleurs) et Nicolas Garbay espère, via cette nouvelle activité, surtout « ne pas perdre la main ». Une activité complémentaire. Et encadrée puisque ces chefs indépendants, qui peuvent aussi être propriétaire ou salarié d’un restaurant, doivent facturer leurs prestations. « J’ai le statut d’auto-entrepreneur, code traîteur, c’est simple et clean », dit le Bayonnais. Sur le site, chaque chef doit proposer au moins quatre menus. Les futurs clients peuvent accéder à leur profil, la zone desservie et découvrir les appréciations laissées par les internautes. La Belle Assiette ne laisse rien au hasard puisque le site fait appel à des photographes professionnels pour immortaliser les premiers services des chefs. Le chef cuisinier Nicolas Garbay cuisine sous les yeux de la maîtresse de maison et s’occupe de tout, de la mise en place à la vaisselle en passant par le service. PHOTOS PIERRE-ALEX BARCOÏSBIDE C’est le cas ce soir, et le photographe commence à mitrailler le cuisinier qui effectue sa mise en place et trouve ses marques dans une cuisine qu’il découvre. « Ce n’est jamais évident, mais on s’adapte dit Nicolas Garbay. Il faut au moins quatre plaques et un four. Après, s’il y a un micro-ondes, de la place dans le frigo et le congélateur, c’est mieux ! Nous devons respecter le modèle d’hygiène HACPP (2) et c’est pour cela que je ne veux pas servir plus de huit convives. » Le chef basco-béarnais exécute son menu Adishatz, authentifié terroir avec des produits du cru : terrine de foie gras de canard, figues confites au vin doux et brioche ; côte de veau snackée, mousseline de pommes de terre à la tome de brebis, foie frais poêlé et crumble de poires au floc de Gascogne et glace au lait de brebis. Copieux ! Nicolas Garbay cuisine sur place, prépare sa purée, découpe ses pommes, etc. Il a juste précuit ses côtes de veau chez lui. « J’utilise des trucs de chef. Par exemple je snacke la viande aller-retour et après cuisson douce au four à température constante (60°). »