Le Malade imaginaire

Transcription

Le Malade imaginaire
VEN 6 et SAM 7 JUIN à 20h GRANGE BURCKLE MASEVAUX
La trente et unième et dernière comédie de Molière
LE MALADE IMAGINAIRE (1673) de Molière
par Théâtre MICH'MIN de Riespach
Au soir de la quatrième représentation, Molière mourait d'une fluxion de poitrine. Une dramatique
issue, qui donne une dimension humaine supplémentaire à une des plus belles comédies du monde.
Costumes plutôt modernes pour un jeu déjanté
mise en scène J.C. MATTLER
120 mn + entracte
dès 8 ans
TARIF A 8€ - 6€ - 4€
RÉSERVATION en ligne : www.grange-burckle-masevaux.fr ou OFFICE TOURISME 03 89 82 41 99
Le Malade imaginaire
Cette comédie - sans doute la plus jouée de son
répertoire - est considérée comme l’une des
pièces les plus riches et des plus profondes de
Molière.
Elle constitue une somme de son théâtre, et cela en
raison de sa thématique (réflexion sur la mort,
dénonciation de l’imposture et satire de la médecine).
La présence d’un héros paradoxal (un malade sain),
obstiné dans son obsession faisant le malheur des
siens est la source d'une virulente satire qui se
nourrit très bien du mode de la farce.
Le Malade imaginaire est la dernière comédie écrite par Molière.
La pièce peint les efforts acharnés des membres « raisonnables » d'une famine (la servante Toinette, Angelique
la fille et son amant Cléante, Louison et Béralde) pour divertir un malade, Argan, dont la seule maladie est
d'entretenir sa chimère à se croire malade. Il en aligne les projets aberrants : avoir pour gendre un médecin,
donner sa confiance au corps médical, léguer sa fortune à sa seconde femme qu'il prend pour une parfaite
garde-malade, etc... Pour ce faire les « bons » personnages tentent contre Argan deux sortes d'offensives.
La première consiste à traiter raisonnablement Argan, comme si des raisonnements sur la médecine, des
conseils d'hygiène, des appels aux bons sentiments, voire des moqueries, pouvaient le contraindre a redevenir
l'Argan qu'il fut avant son extravagance. En vain. L'autre façon de le divertir, c'est d'entrer, plus ou moins
heureusement, dans le jeu du Malade imaginaire.
La pathologie auto-suggestive d'Argan, le malade, son idylle avec la médecine,son quasifétichisme du remède (médicament) nous conduisent à
tirer un parallèle avec l'époque contemporaine.
L'apocalypse est annoncée par les économistes,
entretenue par les technocrates, boursicoteurs et
conseillers de tous poils, qui saignent, purgent,
restructurent un corps assisté qu'on tient pour
malade et qui par excès de remèdes finira peut-être
par " en crever".
"Ce qui fait le plus défaut à tous les Diafoirus, c'est le
génie et l'amour et cela ne se commande pas. Le
Malade imaginaire es un spectacle où le rire peut
faire frémir, un portrait superbement théâtral, parce
que MOLIERE, Iui, avait du génie".
Molière a une intuition étonnante pour son temps, celle de la spécificité de la vie psychique: le
poète y entrevoit ce qu’on nommerait aujourd’hui une névrose obsessionnelle. Et le hasard fait
que sa peinture recoupe la réflexion de chercheurs contemporains sur les pathologique de
l’hystérie. Le fait que l’intuition du poète rejoigne la recherche actuelle, témoigne de
l’extraordinaire profondeur du regard que Molière jette sur son temps, puisqu’il pressent
l’effondrement des savoirs anthropologiques anciens et l’émergence de perspectives modernes.
JC Mattler = ARGAN, le malade
L. Déveille=BERALDE, frère d'Argan.
S. Koenig = CLEANTE, amant d'Angélique
A. Tolosa =Dr DIAFOIRUS et BONNEFOI,notaire
D. Anstett = Dr PURGON
M. Welling = Dr THOM DIAFOIRUS et l'apothicaire
C. Stoecklin = TOINETTE, servante
B. Breton = BELINE, femme d'Argan
M.E Mattler = ANGELIQUE, la fille
R. Hell = LOUISON soeur d'Angélique
musique : Sébastien Koenig
Le Malade imaginaire jouit d’un ton parfaitement ambigu, qui en autorise une double lecture.
C’est assurément une pièce grave, en raison de sa thématique, puisque la mort y est présente partout. Il n’est
pas impossible qu’il se réfugie, par peur de la mort, dans un état de régression infantile, ce qui lui permet
d’abdiquer toute responsabilité, d’être soigné et entouré d’attentions. L’hypocrisie des notaires, l’imposture
médicale font l’objet d’une âpre dénonciation.
Le Malade imaginaire c'est une volonté de Molière d’exorciser sa propre souffrance et la mort par le rire. Sa
maladie ne lui laisse plus que de rares moments de répit; à cinquante et un ans, il est à bout de forces. Comment
ne pas voir cette pièce d’un œil sombre, alors qu’elle est à jamais liée pour nous à la mort en scène de son
créateur..... Pourtant c'est bien le rire, l'humour la meilleure des antidotes. Les attaques contre les
médecins relèvent de l’ancienne tradition de la farce et de la Commedia dell’Arte ; en témoigne le simple choix
des noms odorants: Purgon, Diafoirus, Fleurant.
Le thème de la mort y est désamorcé: les menaces de M.Purgon de faire tomber successivement le
malheureux Argan de la bradypepsie dans la dyspepsie, puis dans l’apepsie, la lienterie, la dyssenterie,
l’hydropisie, sont plus comiques qu’impressionnantes,
Le Malade imaginaire témoigne d’une volonté de divertissement par un exceptionnel dynamisme
et par la richesse et la variété des effets et des tons
qui font voisiner des scènes de pure farce en latin de
cuisine avec une longue discussion philosophique.
Enfin, la pièce jouit d’une écriture très stylisée, qui
recourt abondamment aux effets de rythme. On voit
Molière mécaniser les échanges comiques de manière
encore plus extrême qu’il ne le faisait jusque là; en
quelques répliques, il se libère avec une parfaite maîtrise
de tout souci de vraisemblance. Nombre de plaisanteries
éparses, de la veine de la farce, mais aussi d’amusantes
allusions donnent un ton euphorique, plein de bonne
humeur, propre au genre de la comédie-ballet.
Inversement, il réussit à faire en sorte que le contexte de
farce et de dérision ne nuise pas à la portée du propos.
Ainsi cette pièce présente une variété de tons
exceptionnelle, puisqu’on y voit cohabiter les effets les
plus divers, sinon les plus opposés, depuis les lazzi parfaitement triviaux jusqu’aux discussions les plus
graves touchant à la médecine. Cette véritable gageure dramatique n’est possible que par la virtuosité
de l’écriture, qui seule permet d’éviter la disparate et de conférer au texte un liant parfait.
GRANGE BURCKLE CRVS RUCHENE AL 03.2014