Les fabricants de broyeurs-pulpeurs* s`indignent
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Les fabricants de broyeurs-pulpeurs* s`indignent
Publi communiqué 26 RPF Cuisine Pro MAGAZINE Ce communiqué a été publié au nom du collectif regroupant : Les fabricants de * broyeurs-pulpeurs s’indignent Suite à la publication de la synthèse réglementaire concernant la gestion des biodéchets en restauration publiée par le GECO** sous l’égide de l’ADEME, le collectif des fabricants de broyeur-pulpeur souhaite réagir. En cause, les interprétations de certains textes de loi et l’absence de réponses claires et argumentées de la part du Ministère de l’environnement. RÉGLEMENTATION Aller + loin Scannez le QR Code ci-dessous pour visualiser une vidéo expliquant le fonctionement d’un broyeur-pulpeur. * Le collectif regroupe les entreprises suivantes (représentées par) : Comenda (Livio Brugnoli – Directeur commercial), Hobart (Fabrice D.R Mezzomo – Président), Metos (Bénédicte Compère – Directrice générale), Validex (Patrick Vajda – Directeur commercial). ** GECO : Association regroupant des industriels qui fabriquent et commercialisent des produits destinés aux différents segments de marché de la Consommation Hors Foyer *** La taxe d’enlèvement des biodéchets d’un lycée produisant 800 couverts/jour s’élève à environ 1000 €/ mois en Région PACA. Que reproche-t-on aux broyeurs-pulpeurs dans la synthèse du GECO ? La synthèse met en avant l’Article R.1331-2 du Code de la Santé Publique (Annexe 8) qui dit que le rejet dans le réseau des eaux usées de déchets solides, y compris broyés, n’est pas autorisé. Cette disposition est également reprise dans l’arrêté du 21 juillet 2015 relatif aux systèmes d’assainissement collectifs (article 13) mais là, nulle part on y parle des biodéchets. Seuls sont évoqués « les déchets solides tels que lingettes, couches et sacs plastiques… y compris après broyage ». Quand nous avons demandé : mais qu’en est-il des biodéchets broyés et séparés, nous n’avons pas eu de réponse alors que ce n’est absolument pas la même chose. Le jus envoyé dans la canalisation n’est pas pire que les eaux résiduelles du nettoyage des sols, d’une marmite ou d’un four. Cela signifie-t-il qu’en France il faut brancher tous les appareils d’une cuisine sur une cuve spécifique pour récolter les eaux résiduelles qui ont les mêmes propriétés que le liquide que nous extrayons avec nos broyeurs ? Que deviendront-elles alors ? Sans oublier que les équipements de grande cuisine sont toujours reliés à un bac à graisse, obligatoire, qui récupère les parties grasses, néfastes au fonctionnement des centrales d’épuration. D’autres problèmes ? Le 2e point réglementaire qui pose problème (toujours dans l’annexe 8 de la synthèse règlementaire) c’est cette référence au règlement européen UE 142-2011 section XI. Il y est dit que : « L’élimination des sousproduits animaux ou des produits dérivés dans le circuit des eaux usées doit être interdite, car ces effluents ne font pas l’objet de dispositions qui garantiraient une gestion correcte des risques pour la santé publique et animale ». Mais le circuit des eaux usées assimilées domestiques, qui correspond aux cuisines professionnelles, est régi par L’article 1331-15 du code de la santé publique qui impose aux restaurateurs l’installation d’un bac à graisse justement pour cette raison ! Et si on continue la lecture de l’article il faut « écarter les risques inacceptables d’élimination accidentelle de sousproduits animaux liquides notamment lors du nettoyage du sol et des équipements utilisés lors de la transformation. ». Cela signifie que tous les restaurateurs sont hors loi car ils ont l’obligation d’installer une cuve pour recueillir l’eau du lavage du sol ! Si on regarde de près ce texte, on se rend compte, et cela nous a été confirmé par la DGAL, que le point 11 concerne les usines agroalimentaires de transformation de produits animaux. Quelle est la cuisine collective qui découpe encore ses quartiers de viande ou filets de poissons dans les mêmes proportions qu’une usine de transformation agroalimentaire ? Or, il nous semble que le choix de ces textes réglementaires a été fait sans prendre en considération la réalité du terrain. C’est même à se demander si cette synthèse n’est pas sortie sous la dictée d’intérêts particuliers… Que voulez-vous dire par là ? En se basant sur des textes de loi qui n’ont jamais été pensés pour notre profession, cette synthèse favorise RPF Cuisine Pro 11 OCTOBRE 2016 rpfcp11-26-27-publi.indd 26 15/11/2016 10:30 RPF Cuisine Pro MAGAZINE PUBLI COMMUNIQUÉ 27 BROYEUR-PULPEUR : COMMENT ÇA MARCHE ? D’un équipement à l’autre il y a quelques différences mais le principe du broyeur-pulpeur est le suivant : on débarrasse les biodéchets dans une trémie où ils sont attirés par un tourbillon d’eau qui les conduit dans la partie inférieure de l’appareil où se trouve les lames de broyage. Le déchet est alors non seulement broyé mais également séparé : d’un côté, la pulpe (la partie solide) qui est expulsée grâce à une vis sans fin dans un bac, de l’autre l’eau utilisée pour le transport contenant des particules de déchets qui est filtrée ne permettant pas le passage de particules supérieurs à 1 mm. Ces particules en suspension dans l’eau et les graisses présentes dans le jus sont récupérées par le bac à graisse de manière évidente certaines solutions au détriment d’autres qui sont pourtant moins coûteuses et tout aussi efficaces pour les professionnels de la restauration. La solution de traitement des biodéchets par broyeur-pulpeur existe depuis plus de 30 ans et équipe à ce jour des centaines de cuisines collectives. Nous aimerions donc savoir si, oui ou non, ces cuisines fonctionnent dans l’illégalité et si nous devons stopper la production de ces appareils ce qui pénaliserait lourdement nos entreprises. Et nous pensons que tous les professionnels de la restauration qui ont recours à ce type de matériel aimeraient eux aussi avoir des réponses… Pourtant, plusieurs documents émanant d’organismes reconnus continus à présenter les broyeurs-pulpeurs comme une solution parfaitement adaptée au traitement des biodéchets. Pourquoi ? Effectivement et cela nous laisse perplexe. C’est le cas par exemple du guide sur la gestion des biodéchets édité par la CCI de Saône et Loire et qui a été validé par l‘Ademe, le même organisme qui a contrôlé la synthèse du GECO. Un article signé du très sérieux FCSI obligatoirement installé dans une cuisine professionnelle. Tous les tests montrent que ces appareils permettent de réduire de 80% le volume des biodéchets et de 50% leur poids ce qui est un réel avantage pour les restaurateurs soumis à la nouvelle réglementation sur les biodéchets. La pulpe est ensuite collectée et peut servir à alimenter un bac de compostage (compostage de proximité) ou être encore introduite dans un sécheur-déshydrateur pour être à nouveau dégradée. Elle peut aussi être mise à la poubelle pour l’enlèvement vers un site agréé mais avec un rapport poids /volume drastiquement réduit, ce qui signifie pour le producteur une réduction du cout de la collecte, une réduction de l’achat (Foodservice Consultants Society International) et paru le mois dernier confirme l’intérêt des concepteurs de cuisine pour ce type d’équipement. En Europe, l’Écosse, par le biais du CESA et du gouvernement, s’est clairement prononcée en faveur de toutes les solutions techniques de traitement des biodéchets, broyeurs-pulpeurs compris. En Italie la Loi 210 reprends l’art.1331-2 du code de la santé publique français (interdiction d’introduire des déchets solides y compris après broyage) mais ils ajoutent « sauf les déchets organiques provenant de restes de nourriture (…) ». Pourquoi la France n’est-elle pas capable de s’exprimer clairement sur cette question avec des arguments ? Pourquoi soudain cette prise de position extrême et injustifiée sans même écouter ce que nous avons à défendre ? Et quand, en 2025, les ménages devront aussi trier leurs biodéchets, les broyeurs domestiques seront-ils eux aussi interdits ? Ce que l’on reproche à vos machines n’a donc rien à voir avec la réglementation sanitaire ? En effet , la DGAL (Direction Général de l’Alimentation) nous des sacs poubelles et une réduction des manipulations par le personnel et donc moins de TMS (Troubles Musculo Squelettiques). Les broyeurs-pulpeurs sont une vraie alternative pour les restaurants qui veulent éviter des taxes d’enlèvement prohibitives*** ou simplement pour espacer les enlèvements. Rappelons aussi que les camions qui viennent chercher les biodéchets font souvent plusieurs centaines de km pour les collecter. Enfin, notons que les gisements de biodéchets en restauration collective ne sont pas les mêmes que dans l’industrie agroalimentaire, d’autant que les actions de lutte contre le gaspillage qui se développent en restauration collective jouent un rôle crucial dans la réduction des volumes. a confirmé que les liquides rejetés par nos broyeurs-pulpeurs étaient exclus des dispositions partic ulières de la réglement ation sanit aire sur les D C T (Déchets de Cuisine et de Table). Ce n’est donc pas un problème sanitaire mais bien un problème d’environnement . Or, sur ce point, nous ne pouvons accepter que nos machines soient taxées de polluantes pour l’environnement. Comment un jus de biodéchets peut-il être plus dangereux que des matières fécales ? La synthèse du GECO a été validée par le Directeur Général de la Prévention des risques mais personne n’a semblé relever les incohérences qui pourtant mettent en péril de nombreuses entreprises. Que comptez-vous faire ? Nous allons demander un énième rendez-vous au ministère de l’Environnement où nos interlocuteurs disparaissent les uns après les autres ou se déclarent incompétents pour nous répondre. Nous ne baisserons pas les bras tant que nous n’aurons pas obtenus des réponses claires et argumentées. l C’est dit Installé à Bordeaux, Pascal Sivade, fondateur du BET cuisine Bio Hygiène conçoit des cuisines professionnelles depuis 29 ans. Diplômé en microbiologie, il s’est toujours intéressé aux problèmes d’hygiène et optimise les zonages des cuisines pour combattre tous les risques de contamination. « Cette polémique sur les broyeurspulpeurs est insensée. La partie liquide rejetée dans les canalisations n’est pas pire que celle rejetée par une plonge batterie qui, ici à Bordeaux, est reconnue comme une zone propre par les services vétérinaires. Personnellement j’équipe tous les bacs à graisse des cuisines que je conçois avec des doseurs de produits enzymatiques qui détruisent complètement les protéines enzymatiques et améliorent de manière spectaculaire leur maintenance. Je ne peux pas croire que le jus d’un broyeur passé par cette succession de filtres soit aussi dangereux que l’eau des toilettes ! Les matières fécales contiennent elles de 10 à 100 000 milliard de bactéries/gr… ». RPF CUISINE PRO 11 OCTOBRE 2016 rpfcp11-26-27-publi.indd 27 15/11/2016 10:30