pour voir l`article en format PDF. - FC Genolier

Transcription

pour voir l`article en format PDF. - FC Genolier
LA CÔTE LUNDI 23 JUIN 2014
14 SPORTS
FOOTBALL Alex Frei était présent hier à Genolier pour la 7e édition du tournoi qui porte son nom. Un retour aux sources pour celui qui a
débuté à Begnins. Entre deux assauts de jeunes fans, l’ancien attaquant de l’équipe de Suisse s’est livré (presque) sans retenue.
«Je rêvais de devenir gardien...»
PROPOS RECUEILLIS PAR
FLORIAN SÄGESSER
[email protected]
A son arrivée, c’est la ruée. Les
mains se tendent, lui la donne
en retour. Signe les ballons, des
chaussures, des maillots, glisse
un petit mot. A Genolier, où il a
passé tout son dimanche aprèsmidi, Alexander Frei est venu
honorer la 7e édition du tournoi
qui porte son nom. Il y assiste
pour la première fois. Les années
précédentes, il a toujours eu un
empêchement: son mariage, son
bébé,sesdébutscommedirecteur
sportif à Lucerne. Alors les enfants se ruent à ses côtés. Dans la
buvette du FC Genolier-Begnins,
son maillot floqué du n°9 trône
en bonne place. L’idole de ces
jeunes.
Alexander Frei, vous voilà de
retour sur les lieux de vos débuts…
Et ça fait plaisir, et du bien aussi! J’ai fait le jardin d’enfants ici.
J’ai tout le temps eu une affinité
pour la Romandie. Lorsque je
jouais à Servette, je n’ai d’ailleurs
jamais eu de problèmes d’adaptation.
Vous avez même voulu revoir
le terrain de Fleuri, à Begnins,
théâtre de vos premiers pas
de footballeur. Qu’avez-vous
ressenti?
C’est une part de mon histoire,
de ma vie. Même si des choses
ont changé, comme la pelouse
qui est devenue un terrain synthétique.
Quels étaient les rêves du petit Alex Frei, lorsqu’il jouait à
Begnins?
Je rêvais de devenir gardien.
Tous les jours, je jouais avec mon
père et je me mettais au but. Puis,
après un match, l’entraîneur m’a
dit que c’était mieux que je sorte
des cages, que je joue attaquant.
Il fut peut-être le premier à voir
mon talent. (Sourire)
Devenir joueur professionnel,
vous y pensiez?
Bien sûr, mais je n’ai jamais eu
l’ambition de jouer à l’étranger.
Gamin, on ne pensait pas à ça,
juste au plaisir de jouer et d’intégrer – pourquoi pas – un club
suisse de première division ou
l’équipe nationale.
Un message à adresser à tous
ces jeunes, présents pour votre
tournoi?
C’est simple: d’avoir du plaisir,
de garder ce plaisir. Et puis de finirl’école!(Ilinsiste)Aujourd’hui,
il devient de plus en plus difficile
de gérer les études, un apprentissage et le sport. Mais le foot ne
donne aucune garantie de vie, et
une carrière peut se terminer
demain.D’autantqu’enSuisse,les
salaires des joueurs ne sont pas
énormes puisque les clubs ne
peuvent pas, contrairement aux
autres clubs européens, s’appuyer
sur d’énormes revenus TV.
Avoir un tournoi à votre nom,
qu’est-ce que cela représente?
C’est une fierté et sympa de
voir tous ces gens qui acceptent
ta carrière. Bien sûr, j’ai commis
des erreurs. Mais j’aime à croire
que j’ai avant tout réalisé de bonnes choses. Pour les jeunes, c’est
important d’avoir des idoles, des
modèles, à côté de leurs parents.
Et pas que des Messi ou des Cristiano Ronaldo…
Vous en aviez, vous, des idoles?
J’étais fan de l’AC Milan des années 80, et de Marco Van Basten.
Mais on a avant tout grandi avec
la génération 94. Cela faisait des
années que la Suisse (ndlr: composée de Bregy, Chapuisat, Ohrel,
Sutter,PascoloetCie)nes’étaitplus
qualifiée pour un grand tournoi.
On se levait à 3h du matin pour
voir la World Cup. Moi, j’admirais les joueurs suisses, ils me
donnaient les moyens d’y croire.
C’est moins le cas avec la
nouvelle génération?
Aujourd’hui, si tu lui poses la
question, un gamin ne va pas te
dire «je veux jouer au Servette»
mais «je veux jouer à Manchester City». Les jeunes, et c’est un
problème, veulent tout en même
temps. Ils ne comprennent pas
que pour jouer à «Man City», il
faut passer par Servette. !
Alexander Frei, de passage à Genolier, a tenu à se rendre sur le terrain de Fleuri à Begnins, lieu de ses premiers exploits footballistiques. SAMUEL FROMHOLD
«Le style de l’Allemagne, c’est le style parfait»
Quel regard portez-vous sur la Coupe
du monde au Brésil?
C’est un beau Mondial, avec beaucoup de
buts. Pour le foot, c’est très important que
de petites nations créent la surprise. Après,
il n’y a pas de miracles: Messi, par exemple,
joue sur son talent et sa classe. Avec 80
matches dans les jambes par saison, normal qu’il ne soit pas dans le jeu durant 90’.
A l’heure actuelle, les joueurs – en raison
des attentes des sponsors, des médias, des
clubs – jouent trop.
Comment vivez-vous ce Mondial?
En tant que supporter, je regarde l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, ces grandes nations où je n’ai aucune chance de recruter
un joueur. En tant que directeur sportif du
FCLucerne,jeregardeleCostaRica,l’Equateur, le Honduras; ces pays où des joueurs
sont susceptibles de jouer chez nous.
Avez-vous retenu certains noms?
(Il sourit) Oui, plein! Maintenant reste à
savoir s’ils ne sont pas trop chers…
Quelles équipes vous ont plu, ou au
contraire déçu?
Le style de l’Allemagne, je dois dire, c’est le
style parfait! Il y a un bon mélange entre les
joueurs du Bayern Munich et ceux de
Dortmund. La Colombie est bien, la France
aussi. Même si Ribéry est l’un des cinq
meilleurs joueurs au monde, il faut dire
que la France joue mieux s’il n’est pas là.
Elle ne se repose plus sur un seul homme,
mais a plusieurs options. L’Espagne et
l’Angleterre sont, en revanche, de grosses
déceptions. Mais ce n’est pas surprenant.
Tu prends les cinq premiers clubs anglais,
ils ont une majorité de joueurs étrangers.
En Allemagne, au Bayern Munich, sur
onze joueurs, sept sont Allemands.
Et l’équipe de Suisse?
(Il marque une pause, comme si ce chapitrelà était encore douloureux; il ne livrera pas
totalement le fond de sa pensée) Elle a tout
en main, ou dans les pieds, pour se qualifier. En revanche, si elle ne passe pas, elle
va se faire ramasser… C’est bien d’avoir
des ambitions, reste à savoir les gérer.
Qu’est-ce qui a changé en quatre ans?
Pas grand-chose. Par contre, ça a beaucoup
changé depuis huit ans et cette Coupe du
monde en Allemagne. Aujourd’hui, je peux
dire que le plus important, c’est que j’ai arrêté ma carrière à un moment où je sais, où
j’ai senti (il met sa main sur son plexus) que
c’était juste pour moi. Mais je suis content
d’avoir joué le Mondial en Allemagne. Et
ce match contre le Togo, ce fut le début de
l’histoire d’amour entre moi et Dortmund.
Il n’y a pas de hasard dans la vie. !
TROISIÈME LIGUE S’imposant face à Porto dans les arrêts de jeu (1-2), les Aubonnois fêtent dignement leur centième anniversaire.
Dix-huit ans après l’avoir quittée, Aubonne retrouve la 2e ligue
Bravo. Ils l’ont fait. Décidément les Aubonnois ont le sens
de la fête. Réussir l’ascension en
2e ligue l’année du centième anniversaireduclubs’appelle«avoir
de l’à-propos». Vainqueurs, hier
à Chavannes, de leur dernière
rencontre de finales face à Porto
Lausanne (1-2), ils retrouvent une
catégorie qu’ils avaient quittée au
mois de juin 1996.
Quel chemin parcouru en près
de vingt ans par le club du Chêne
qui avait même connu la relégation en 4e ligue. Avec patience et
sagesse, sachant s’appuyer sur un
mouvement juniors prospère, les
Aubonnois retrouvent la lumière.
Grand artisan de cette promo-
tion, Giovanni Vavassori, le nouveau coach des «rouge et jaune»
est parvenu, pour sa première
saison au Chêne, à bonifier les
jeunes talents du vivier local.
Penalty généreux
Mais que ce fut difficile, hier.
Menés au score après un quart
d’heure – penalty transformé par
De Pinho – les Aubonnois balbutiaient leur football et semblaient, curieusement, dans un
jour sans. L’étincelle surgissait
des pieds de Kok et Da Silva qui
unissaient leur talent pour égaliser (44e).
En seconde période, Da Silva,
seul à cinq mètres du but vide,
Giovanni Vavassori, le coach aubonnois, porté en triomphe. D.MONTANGERO
ratait l’immanquable (69e). Dans
les arrêts de jeu, et alors que
même les plus optimistes Au-
bonnois n’y croyaient plus, l’arbitre accordait aux «rouge et
jaune» un penalty jugé généreux
par l’ensemble de la nombreuse
assistance présente à Chavannes.
Ce même Da Silva ne se dérobait pas, prenait ses responsabilités et, sans trembler, marquait le
but d’une victoire qui fera date.
Au terme d’une saison durant laquelle ils n’ont cessé de progresser, les protégés de Giovanni Vavassori venaient d’écrire une
sacrée page de l’histoire de ce
club.
«C’est magnifique, lâchait GiovanniVavassori,le«Mister»d’Aubonne. L’accouchement a été difficile mais c’est génial de retrouver
la 2e ligue l’année de notre centenaire.» Un avis étayé par les propos de Jacky Marcuard: «Cette
victoire me fait rajeunir, quel plaisir. Un grand bravo à «Vava»(ndlr:
Vavassori, l’entraîneur) pour son
travail. Il a su obtenir le maximum
d’un groupe talentueux mais pas
facile à diriger», félicitait celui
qui a – comme joueur, entraîneur et président – œuvré durant trente-cinq pour le club du
Chêne. ! DOMINIQUE MONTANGERO
PORTO LS - AUBONNE 1-2 (1-1)
TROISIÈME LIGUE, FINALES, 3E MATCH
Buts: 18e De Pinho (penalty) 1-0, 44e Kok 1-1,
90e+ 1 Da Silva (penalty) 1-2.
Aubonne: Delatour; Fernandes, S. Correia,
Hängärtner, Egger; Da Silva, Tschan; Fragoso
(25e J. Correia), Kok, Matthey; Perez (75e D. Correia).