La musique solaire de Dany Brillant

Transcription

La musique solaire de Dany Brillant
Nouvelle Vague à l’Olympia
Ceci n’est pas un tango
Nouvelle Vague est un projet musical de Marc Collin et Olivier Libaux qui
reprend des titres classiques de la new wave en version bossa nova, avec
l’aide des célèbres voix féminines du groupe (Mélanie Pain, Nadeah
Miranda, Eloisia, Marina Celeste, Phoebe Killdeer, Silja).
À noter que la troisième édition de Nouvelle Vague est sorti avec Master
and Servant (Depeche Mode), Blister in the Sun (Violent Femmes), Road
to Nowhere (Talking Heads), All My Colors (Echo and the Bunnymen), Ça
plane pour moi (Plastic Bertrand), So Lonely (The Police), Such a Shame
(Talk Talk) entre autres. Où ? À l’Olympia, 28 Boulevard des Capucines
Paris 9e. Quand ? Le 27 octobre à 20h. www.olympiahall.com.
Ceci n’est pas un tango est un spectacle hybride dans lequel
chanson française, musique classique, accordéon et tango se
rencontrent, sur des musiques de Piazzolla, mais aussi Kosma, Brel
ou encore l’inattendu Brahms, et des textes de Prévert, Brassens,
Ferré et, ça se corse, Artaud. Un spectacle à l’instigation de Béatrix
Strebel et Marc Rufer, danseurs suisses de Zurich, fondateurs de
Tango Pluset qui ont rencontré l’accordéoniste et compositeur
Frédéric Daverio pour monter un spectacle avec lui.
Où ? Kiron Espace Paris, 10, rue de la Vacquerie, Paris 11e.
Quand ? Jusqu’au 11 novembre. Résa : Tel : 01.44.64.11.50.
MUSIQUE
MON COUP DE CŒUR
Par Vincent Perrot
La Star des Seventies
© PHOTO BERNARD BENANT
Le catalogue Dvd a beau dépoussiérer ses fonds
de tiroir, il demeure encore de véritables pépites
oubliées à exhumer. Le son souffreteux et l’image neigeuse de nos
bonnes vieilles cassettes V.H.S ne tenant plus la distance, il faut
être à l’affut des sorties et, ce mois-ci, se réjouir de revoir enfin
l’Anti-Gang.
Danny Brillant - Puerto Rico - Warner.
La musique solaire de Dany Brillant
Le bel hidalgo et crooner latin est de retour avec un nouvel album qui contient, une fois, encore toute
l'énergie des ailleurs solaires. Son nouvel album, Puerto Rico, nous embarque dans les grandes
Antilles, patrie qui a opéré l’aggiornamento de la salsa. Dansez maintenant… ! Dominique PARRAVANO
Après Saint-Germain-des Prés et son jazz de
cave des années 50, puis Cuba avec Havana,
Rome et sa Dolce Vita et un Jazz à la Nouvelle
Orléans en compagnie des musiciens d’Harry
Connick Jr, puis avec son Histoire d’un amour
qui revisitait en version caliente certains
classiques et des standards réorchestrés et
conçus pour faire danser les foules
sentimentales, Dany Brillant, toujours le rythme
chevillé au corps, nous plonge dans l’âme de la
Salsa. Une danse aux mille couleurs, au
caractère envoûtant, voire magique des rythmes
afro-cubains qui fait aussi partie de sa
culture, étant né en Tunisie d’une famille à
moitié italienne. “J’ai en moi la douceur
méditerranéenne et la pulsation des tambours
d’Afrique” aime-t-il à dire. Une façon de
redonner son lustre à cette musique issue de
Puerto Rico et bannit dans le film West Side
Story où les Portoricains de New York
chantaient “Puerto Rico, you ugly island... I’d
like to be in America” (“Porto Rico, île affreuse...
Je veux vivre en Amérique”). Pour Dany Brillant,
“la salsa est le rythme qui donne la vie, qui
transmet le bonheur d’exister”. Pas étonnant
qu’il ait eu le désir d’y retourner. “La salsa est
née à Cuba, mais Puerto Rico l’a modernisée,
explique-t-il. Puerto Rico et la Havane sont les
deux ailes d’un même oiseau qui est la salsa, la
musique la plus chaude de la planète”. Puerto
Rico a été enregistré à San Juan, sous la
houlette du maître du genre, Angel “Cucco”
Peña. Le résultat est un cocktail typiquement
latin, d’insouciance et de gravité : sur le
merengue, le son montuno, le boléro, le cha cha
cha, le mambo, le filin ou la bossa, Dany Brillant
a écrit des paroles très personnelles où il fait le
point sur “ses amis, ses amours, ses
emmerdes”. Sur ces rythmes, il exorcise le malêtre (J’ai envie de vivre), insuffle des pensées
positives à ceux qui se croient à jamais brisés
(On verra demain), offre un hymne à une
jeunesse désœuvrée (Laissez-nous passer).
Mais n’oubliant jamais qu’ “il n’y a que les filles
qui l’intéressent”. Aussi, nous gratifie-t-il d’un
beau florilège de chansons destinées aux
MUSIQUE
femmes que ce soient à la première épousée (Si
c’était à refaire) et à sa fille (Léah), à sa nouvelle
fiancée (Dis-moi que tu m’aimes), à celle qui
l’attend à la mairie (Je t’aime trop pour
t’épouser), à celle qui le fait courir (Je suis
jaloux), ou à celle qu’il cache dans sa mansarde
(Dans ta chambre)…Enfin, à noter une reprise de
My way, dans une version salsa, ce qui n’avait
jamais été fait jusqu’à présent. Bref, du Dany
Brillant pur sucre, bien troussé, efficace. Une
eurythmique jonchée de chansonnettes à fleur de
lèvres, au nonchaloir flamboyant en onze plages
qui prouve, une fois encore, que Dany Brillant
aime à faire de la chanson un espace de
métissage entre toutes les musiques, le carrefour
d’accouplements réussis dont il a le secret. Un
avant-goût des soirées enfiévrées qu’il promet à
ceux qui auront envie de déboutonner le col de
leur chemise et celles qui sortiront leur robe
fendue et qui viendront le voir et danser sur sa
piste de danse en parquet ciré (comme le
précédent spectacle), pour une fiesta caliente
au Casino de Paris du 16 au 28 mars 2010.
Par Dominique Parravano
Mano Solo, franc-tireur
à la rage au cœur
“J’avance (…) j’avance / je me déchire la panse
/ et je mange des expériences / et je chie toutes
les souffrances”. D’emblée, dès le titre
d’ouverture de son nouvel album Rentrer au
port, Mano Solo donne le ton et annonce la
couleur, déversant sa rage intarissable et
chantant sa colère avec des chansons
incandescentes. Rebelle, empreint d’absolu, le
fils de Cabu, interprète racé en angles vifs,
chante depuis ses débuts, en 1993, au présent
du vindicatif, avec des chansons néoréalistes
aux textes où résonnent les feux et les
désordres intérieurs et une résistance de tous
les instants. Météorologue des courants
brûlants qui nous agitent, Mano Solo trempe sa
plume dans la braise, n’ayant pas de meilleure
muse que la liberté dont il jouit depuis toujours,
et nous transporte dans son univers attachant,
fragile et dur. Son nouvel album est encore un
beau bouquet d’épines dont les couplets ont le
tranchant du couperet mais pas que cela. C’est
aussi, ici et là, des caresses et des rires. Des
morceaux comme J’avance, le magnifique La
Rouille porté par la guitare vénéneuse de Daniel
Jamet, Les Enfants des autres, que l’on croit les
siens, l’envie de Partir ailleurs qui taraude et
enfin les élans amoureux de Chaque matin que
chacun ressent, impressionnent par
l’interprétation instinctive et
urgente. Avec, en filigrane,
l’histoire universelle d’un
cœur blessé. Un chant
pamphlétaire,
insurrectionnel
et sensible
qu’entonnent les
hommes de
qualité, afin que
perdure une
exigence
esthétique
qui, bien
sûr, a tout
d’une éthique.
S’il fait aujourd’hui figure de vieille gloire
désuète d’Hollywood, souvenons-nous que
Burt Reynolds fut en son temps, aussi
populaire que Newman, Bronson, Redford
et Eastwood. Dans sa jeunesse, ce garçon
athlétique se tourna vers le football, où il se
distingua avant de devoir abandonner le
sport à cause d’un grave accident de voiture. Décidément téméraire, c’est par le
biais de la cascade qu’il devint comédien et
transforma l’essai en 1972, dans Délivrance, le chef-d’œuvre de John Boorman.
Sa double performance sportive et dramatique, l’imposa comme une des stars incontournables des années 70. Tourné vers l’action et l’humour, l’homme
à la petite moustache et au sourire carnassier fut élu à plusieurs
reprises “Champion du Box office” et “Séducteur de l’année”, grâce à
Plein la gueule, La Cité des dangers (avec Catherine Deneuve), Cours
après moi shérif, L’équipée du Cannonall ou Hooper, géniale comédie
dédiée à ses amis cascadeurs et contenant la plus longue et spectaculaire scène d’action de l’histoire du cinéma.
Mais 1982 aurait dû
être une année
charnière pour Reynolds, qui grâce à
cet Anti-Gang pouvait créer un personnage récurrent,
similaire à l’inspecteur Harry. Au lieu
de surfer sur cette
vague de polars
bien ficelés, teintés d’humour, d’action et d’une certaine noirceur, il
n’eut de cesse de déprécier son image dans des comédies bas de
gamme qui lui firent perdre toute crédibilité. Alors qu’Eastwood réalisait Pale Rider, Reynolds commettait le terrifiant, Stick le Justicier de
Miami ! Après le triste constat d’avoir vu Clint s’envoler et Burt s’enliser, mieux vaut se souvenir de cet Anti-Gang parfaitement maîtrisé et
accompagné d’une bande musicale jazzy enthousiasmante. Reynolds
y incarne un flic viril et touchant, impliqué dans la vie agitée d’une
call-girl, partagée entre un ponte de la mafia et un futur gouverneur…
Action, drogue, corruption, prostitution de luxe et politiciens véreux
forment le cocktail explosif d’un très bon polar des années 80. À voir
pour redécouvrir un excellent acteur injustement oublié !
L’Anti-gang. Dvd Aquarelle.
CONCERT
Gotainer nous régale comme
à la maison !
© PHO
TO ALICE
Mano Solo - Rentrer au port
Wagram.
SEGHIE
R
C’est le grand retour musical de ce
trublion à la poésie loufoque et
facétieuse au New Morning, cette foisci, après avoir enchanté l’Alhambra. Et,
force est de constater que le zigoto
Gotainer n’a guère changé depuis le
Sampa, son premier disque d’or,
trimbalant toujours sa bobine
facétieuse derrière ses lunettes à
hublots. Le zigoto qu’on adore
reprendra ses succès, certaines
chansons de son dernier opus baptisé
Espèce de bonobo et surtout pour les
fans un bouquet de pépites souvent
oubliées à l’instar de Le taquin et la
grognon, Halleluya, où on retrouve son
style et sa langue à la fois très réglée et fermement contemporaine dans ses
expressions, son argot, ses apocopes, ses métaphores et ses savoureuses
collisions sémantiques. C’est toujours un plaisir de retrouver notre
énergumène qui met à rude épreuve nos zygomatiques tout en nous faisant
toujours réfléchir car son humeur infiniment légère n’en est pas moins
toujours lettrée. Et, cette fois ci, il nous régale comme à la maison...
! Dominique PARRAVANO.
Où ? Au New Morning, 7&9 rue des Petites Écuries Paris 10e.
Quand ? Du 3 au 7 novembre à 21h. Résa : 01.40.09.13.20.

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