LA CFE-CGC ET L`OUVERTURE DU CAPITAL D`EDF

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LA CFE-CGC ET L`OUVERTURE DU CAPITAL D`EDF
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Plan de cohésion sociale : qui
va faire quoi au bout du compte ?
Le ministre de la Cohésion sociale a présenté, mercredi 30 juin, son « plan de cohésion sociale »
destiné à lutter contre la « fracture sociale et la désintégration républicaine ».
1 million de contrats d’activité pour les
exclus, 800 000 postes pour les jeunes,
accompagnement renforcé des chômeurs, 1 million de nouveaux logements
en cinq ans, une Haute autorité pour
l’égalité… Jean-Louis Borloo veut agir
tous azimuts pour « libérer les capacités du marché et concentrer les moyens
en les “lasérisant” sur ceux qui en ont
le plus besoin ».
Il invite les partenaires sociaux à négocier sur six thèmes : gestion sociale des
restructurations, emploi des seniors, santé
et sécurité au travail, sécurisation des
règles régissant les relations individuelles et collectives de travail, modernisation
du financement du paritarisme et évolution de la législation sur la durée du travail.
Ils ont six mois pour se saisir de ces
dossiers, soit par des négociations inter-
professionnelles, soit par des discussions
avec le gouvernement. À la fin de l’année, le ministre reprendra dans des
textes législatifs ou réglementaires les
éléments qui seront ressortis de ces
discussions, que ces dernières aient
abouti à un accord, à un accord partiel ou
à un constat de désaccord. Une concertation qui permettra au moins de dégager
des lignes de convergence qui favoriseront l’élaboration des textes de loi
sur une base concrète : la CFE-CGC
est prête à s’investir et à faire valoir
son point de vue.
Le ministre de la Cohésion sociale veut
promouvoir une nouvelle donne, une
politique marquant une rupture avec ses
prédécesseurs. Si l’intention est louable,
on peut néanmoins s’interroger sur la
méthode retenue. Les pouvoirs publics
ont déjà essayé de nombreuses politiques
sans grand succès. Ce plan, étalé sur cinq
ans, est peut-être l’occasion de mettre
fin à un gâchis humain énorme et de
réenclencher le cercle vertueux de l’insertion professionnelle durable. Attendons de voir…
En effet, si la projection sur cinq ans permet de donner une plus grande visibilité,
elle fait naître une inquiétude quant à la
réalité des moyens financiers de grande
ampleur annoncés (1 milliard d’euros en
2005, jusqu’à 3 milliards en 2007, pour
un budget global de 13 milliards d’euros sur 5 ans)… Enfin, si le plan fixe la
trame et l’enveloppe financière, il revient
ensuite aux acteurs concernés de travailler. Le principe est bon, mais qui va
coordonner le tout ? Et dans la mesure
où ce plan se traduira par plusieurs lois
à l’automne, qui garantira la cohérence de
ce plan de cohésion ?
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LA CFE-CGC ET L’OUVERTURE DU CAPITAL D’EDF
L’Europe impose l’ouverture des marchés, y compris dans le secteur de l’électricité et du gaz. Plutôt que de s’opposer
aux conséquences d’une loi européenne, la CFE-CGC a préféré préparer l’avenir : en établissant les meilleures
conditions de développement pour nos entreprises, en défendant le service public et en obtenant les meilleures
garanties pour les salariés. La CFE-CGC s’est engagée résolument dans les négociations avec le gouvernement et
toutes les entreprises. Son objectif : obtenir des engagements écrits soit au travers de la loi, soit au travers d’accords sociaux. La loi aura été examinée au Sénat début juillet et son contenu actuel est satisfaisant. Sur le plan
social, même si les intentions sont louables, il reste à les concrétiser. La CFE-CGC des IEG est optimiste mais reste
vigilante jusqu’au terme des négociations.
Elle respecte la position de demande de retrait du projet de loi des autres fédérations, mais les condamne fermement lorsque leurs actions passent par des sabotages et des coupures. Ces actions nuisent à l’image de leur
mouvement mais, bien au-delà, à l’ensemble du secteur. Pour l’avenir, la CFE-CGC n’est pas opposée à une augmentation de capital, le moment venu, pour financer le projet industriel et social de l’entreprise. L’État devra, toutefois, rester majoritaire dans les anciennes sociétés publiques, pour conserver par exemple la maîtrise d’un produit
universel et indispensable comme l’électricité ou le contrôle du parc nucléaire.
La CFE-CGC a tenu, dans un contexte difficile, une position pragmatique et courageuse sur l’évolution du secteur.
Elle veillera à ce que tous les engagements soient honorés.
[http://www.cfe-energies.com]
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EM 115 - juillet-août 2004
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