Jour de la Nuit 2014 : 3 questions à Anne-Marie

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Jour de la Nuit 2014 : 3 questions à Anne-Marie
#Jour de la Nuit 2014 : 3 questions à Anne-Marie Ducroux, présidente de
l’ANPCEN
Agréée nationalement pour la protection de l’environnement, l’Association
Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN), est
entièrement dédié aux enjeux pluriels de la qualité de la nuit et de l’environnement nocturnes
depuis 15 ans.
L’ANPCEN sensibilise tous les interlocuteurs nationaux utiles aux enjeux de l’évolution
incontrôlée et exponentielle de l’éclairage public, entraînant des halos de pollution
lumineuse, des lumières intrusives, la disparition de la nuit par dégradation de
l’environnement nocturne. L’ANPCEN agit également territorialement au plus près des élus
et des citoyens avec un réseau de proximité. Le Jour de la Nuit a souhaité faire un point en
posant trois questions à la présidente de l’association.
1/ Votre association œuvre depuis 15 ans contre la pollution lumineuse. Comment
ont évolué les consciences vis-à-vis du sur-éclairage ?
L’ANPCEN a choisi une approche globale des enjeux de l’augmentation continue de
l’éclairage la nuit : biodiversité, santé, énergie, gouvernance, économie, observation
astronomique…
La vie s’est biologiquement construite sur une alternance du jour et de la nuit. Effacer ce
rythme en effaçant les différences entre jour et nuit n’est pas sans conséquences pour la
biodiversité comme pour les humains. Personne n’en parlait et quand nous avons pris la
parole, beaucoup n’y ont vu que le discours de quelques égarés. Depuis, nous avons fait un
énorme travail de sensibilisation des citoyens, de rencontres des élus, de pédagogie
nationale, de contribution aux politiques publiques, etc. Nous avons mis en place des outils
qui servent d’inspiration désormais à d’autres. Nous avons obtenu une inscription de cet
enjeu dans la loi, ainsi qu’en 2013, la réglementation visant à l’extinction d’éclairages inutiles
des bureaux, façades et vitrines en plein milieu de la nuit. Les indications de l’ANPCEN sont
depuis suivies et reprises par d’autres associations, comme par des acteurs de terrain. Nous
recevons toute l’année des témoignages d’élus. Ils ont très bien compris qu’ils pouvaient agir
conjointement sur le budget public, les consommations d’énergie et notre environnement au
sens large. Diminuer la quantité globale de lumière émise, mieux la diriger etc, est un des
rares enjeux pour lequel il est possible d’agir d’abord sans coût en changeant des usages,
avec des résultats immédiatement visibles. Nous l’avons dit les premiers, maintenant tout le
monde le vérifie et un très grand nombre d’acteurs nous suit.
2/ Quels sont les leviers d’actions permettant de poursuivre les efforts engrangés ?
Sur le terrain, nous mobilisons des associations : plus d’une centaine nous ont rejoints. Nous
proposons gratuitement des outils simples et pédagogiques, une charte d’engagements
volontaires pour les communes, syndicats d’énergie, conseils généraux, communautés de
communes qui veulent initier une démarche de progrès continus. Nous valorisons aussi, à
travers le concours Villes et villages étoilés qui permet de décerner de 1 à 5 étoiles aux
communes, celles qui font des efforts, par l’évolution des usages de leur éclairage et les
équipements, mais aussi par la concertation avec les habitants, leur initiation à
l’environnement nocturne etc
Nationalement, nous présentons des amendements pour le projet de loi biodiversité et le
projet de loi de transition énergétique. Nous suivons les normes du type Iso et Afnor pour
l’éclairage non encore ouvertes aux questions environnementales et dont les impacts
devraient être mieux évalués. Nous suivons les projets de réglementation. Nous effectuons
partout en France, un suivi de l’application de l’arrêté d’extinction d’éclairages inutiles des
bureaux, façades et vitrines en plein milieu de la nuit. Nous allons à la rencontre de
personnalités, nous nouons des partenariats…Un travail de fourmi, national et local, au jour
le jour et toute l’année…
3/ Que peuvent faire les communes souhaitant mettre en place des initiatives pour
aller plus loin que la législation actuelle ?
Un bon état des lieux de départ est très utile, auquel l’ANPCEN peut concourir
gracieusement. Nous faisons par exemple un bilan indicatif gratuit pour toutes communes
participant au concours. Nous pouvons réaliser une cartographie originale de la pollution
lumineuse par territoires. De bonnes et mauvaises pratiques sont listées sur notre site et les
élus peuvent joindre nos correspondants locaux pour un accompagnement sur mesure.
Nous proposons différents outils simples d’accès. La clé pour progresser est de regarder la
lumière autrement. En effet, il ne s’agit plus de réaliser les équipements nécessaires d’aprèsguerre, mais de concevoir et gérer la lumière en fonction des enjeux nouveaux du XXIème
siècle, ainsi de passer d’une logique de l’offre à celle d’une réponse fine aux besoins, tenant
compte des impacts pluriels de la lumière la nuit.
Citoyens et communes, peuvent participer aux côtés de l’ANPCEN. C’est une information
unique et originale : nous recensons toutes les communes en France qui pratiquent des
extinctions, aidez-nous à les identifier
Pour plus d’informations :
www.anpcen.fr
Charte ANPCEN d’engagements pour les communes
Le label Villes et Villages étoilés de l’ANPCEN
Bonnes et mauvaises pratiques, exemples

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