Prise de parole à Mythos 2016/04/016 Mesdames

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Prise de parole à Mythos 2016/04/016 Mesdames
Prise de parole à Mythos 2016/04/016
Mesdames, Messieurs,
Cette année nous célébrons quelque chose de spécial. Oui, cette année nous célébrons un
évènement majeur dans le paysage français.
Nous fêtons une union entre partenaires. Plus exactement, une union entre citoyens.
Nous tous, chômeurs, intermittents, étudiants, travailleurs… nous regardons lucidement ce
que l’avenir nous offre.
Et ce n’est pas joyeux.
Heureusement, l'avenir, ce n’est pas qu’un mot, c’est ce qu’on décide d'en faire. Et
nous avons décidé de ne pas nous laisser faire.
Pourquoi nous sommes là?
Car la loi travail retire les droits des travailleurs au profit des employeurs.
Car les négociations chômage vise à rogner les allocations des chômeurs.
Et comme ces réformes ignobles arrivent en même temps, nous n’avons pas d’autres choix
que de réagir et de sortir de chez nous, de ne pas laisser faire.
Il est l’heure de rétablir des vérités :
Les chômeurs ne sont pas responsables du chômage, ni de la crise financière du vieux
système capitaliste.
La fraude, c’est celle de l’évasion fiscale, pas celle des chômeurs, qui devraient tous
être indemnisés.
Nous n'avons pas besoin de lois contre les personnes qui travaillent mais de droits plus
justes pour toutes et tous.
L’Unedic ne peut pas être déficitaire, car elle est une protection sociale.
Elle a été pensée et créée par les salariés, le Medef n'a donc aucune légitimité à diriger
et à cadrer les négociations sur l'assurance chômage.
Les tables de concertation, les annonces de dégels, de prise en charge de différés, ne sont
que des plans de communication de la dernière chance, sans envergure et sans pensée.
Le régime de l'intermittence n'est pas sauvé comme cela a été dit, bien au contraire. Il
est une cible du MEDEF car il représente un exemple de flexi-sécurité que ces gens-là
aimerait briser pour n'exploiter que la flexibilité.
Aussi, nous voulons l'application de nos propositions qui ont été expertisées, chiffrées,
reconnues justes et équitables.
Nous voulons également que l’intermittence soit étendue à tous ceux qui sont dans la
discontinuité de l’emploi.
Nous exigeons la séparation du Medef et de l’État.
Nous exigeons le retrait de la loi travail.
Nous refusons les 800 millions d’euros d’économies sur le dos des chômeurs.
Nous exigeons que la représentativité du MEDEF soit revue totalement à tous niveaux.
En attendant, nous déclarons le MEDEF ennemi public n°1 de la France et de ses habitants.
Et nous agirons contre lui, comme nous agissons déjà contre le gouvernement.
Ceci n’est pas un avertissement, ceci est une réalité :
Ce n’est plus la lutte des intermittents. Ce n’est plus la lutte des étudiants. Ce n’est
plus la lutte des travailleurs, ou des chômeurs.
C’est la lutte de tous les précaires et de tous les citoyens. Ensemble.
Ce soir, les spectacles auront peut-être lieu, mais vous, mesdames et messieurs les élus,
les partenaires institutionnels, les partenaires financiers, vous n’aurez pas la parole. A
votre tour d’être sans voix.
Vous pouvez sortir, l’inauguration est terminée.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.