La ronde - Architecture

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La ronde et la croche
Grand auditorium de la Maison de la radio versus auditorium de la Maîtrise de Radio France à Bondy
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
Bien qu’incomparables, une ronde et
une croche ont autant d’importance
en matière de composition musicale.
Il en est de même pour ces deux
auditoriums – de notoriété, d’échelle
et de programmes bien différents –
dans le registre de l’apprentissage de
la musique et de sa diffusion auprès
d’un public toujours plus grand. Ces
deux ouvrages « remarquables »
s’inscrivent, et se complètent, au sein
d’une véritable politique culturelle
hexagonale protéiforme.
Autorisons-nous ici la mise en
perspective de la pertinence
de chacune des deux réponses
apportées à des contextes, besoins,
configurations, capacités, publics,
budgets… pour le moins contrastés !
La grande qualité architecturale
des deux auditoriums présentés
s’exprime de manière distincte, dans
le respect de programmes, contextes
et contraintes spécifiques. Pour le
grand auditorium de la Maison de la
radio – financé par Radio France et
réalisé par AS.Architecture-Studio –,
sa vocation de salle symphonique
internationale représente, comme le
remarquent ses architectes, “la pièce
majeure du projet de restructuration
complète du site, en s’insérant de
manière cohérente dans le plan
d’ensemble”. Cette pièce de puzzle,
glissée dans le plan circulaire de
la « Maison ronde » et connectée
à cette dernière, est étroitement
assujettie à son enveloppe. Assorti
d’un conservatoire de chant, destiné
à la Maîtrise de Radio France mais
intégralement financé par la ville, la
communauté d’agglomération, le
département et la région, l’auditorium
Angèle et Roger Tribouilloy de Bondy
fait figure d’entité principale de
l’équipement de quartier – à proximité
directe du collège Pierre-Brossolette –
flexible, voué à muter. Il est l’œuvre
de l’agence Parc Architectes, lauréate
en 2012 des Album des jeunes
architectes et paysagistes.
Carole Maillard
Grand auditorium de la Maison de la radio, Paris 16ème
Architectes, AS.Architecture-Studio
100
créé
© LUC BOEGLY
COURTESY PARC ARCHITECTES
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
Cinquante ans après sa construction, la Maison de la radio s’offre plus qu’un lifting, une
reconstruction complète ! Ainsi a-t-elle pu enfin se doter du grand auditorium que méritait ses
formations musicales.
O
aussi sur la création, dans l’axe du
uvrage emblématique de
bâtiment, d’une rue couverte et
son époque, la Maison
traversante menant à une « agora »,
de la radio, inaugurée
sur l’édification d’un parking enterré
en 1963, fut imaginée
de sept niveaux et sur le paysagement
par l’architecte Henry
d’espaces extérieurs réaménagés.
Bernard. Depuis 2005, elle fait l’objet
d’une restructuration intégrale conduite
par l’agence AS.Architecture-Studio qui Offrir un nouveau lieu culturel à la
capitale
doit s’achever en 2017. Vrai symbole
des ondes, la « Maison ronde » héberge A ce programme s’ajoute la
construction d’une prestigieuse salle
les sept chaînes de radio et les quatre
symphonique de 1 461 places “qui
formations musicales de Radio France.
n’est pas traitée de manière isolée,
L’une des difficultés de ce chantier
mais s’intègre au contraire totalement
de 100 000 m² est qu’il se déroule sur
au bâtiment en venant se greffer au
un site occupé. Le déclencheur de
maillage de circulations
cette rénovation a été
Cette salle
réorganisé”, précise
l’impératif sécuritaire
à vocation
l’architecte. Edifié en lieu
de mise en conformité
et place des studios 102
de l’édifice aux normes
internationale
et 103 détruits, ce
en vigueur, une grande
incarnera un
grand auditorium est
partie étant classée en
nouveau lieu
accessible depuis le
immeuble grande hauteur
foyer et le hall A, tous
(IGH). “L’un des objectifs
culturel de la
deux sous double
du projet était d’en
capitale.
hauteur. Cette salle à
améliorer l’usage et de
vocation internationale incarnera un
l’adapter aux nouvelles technologies”,
nouveau lieu culturel de la capitale.
explicite Jean-François Bonne, l’un des
L’ouvrage, complexe, a nécessité un
architectes associés d’AS.Architecturetraitement acoustique très soigné,
Studio. Le bâtiment bouleversé a été
qui a été confiée à l’acousticien Yasu
vidé et ses structures mises à nu. En
Toyota de Nagata Acoustics. Ce dernier
effet, sa restructuration portait non
a œuvré en étroite collaboration avec
seulement sur le réaménagement des
les concepteurs. La salle a été bâtie
espaces internes, dont l’intégration
selon le précepte de « la boîte dans
de bureaux dans la tour de 22 étages
la boîte », soit deux coques en béton
jusqu’alors vouée aux archives, mais
créé
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La ronde et la croche
Grand auditorium de la Maison de la radio versus auditorium de la Maîtrise de Radio France à Bondy
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
Bien qu’incomparables, une ronde et
une croche ont autant d’importance
en matière de composition musicale.
Il en est de même pour ces deux
auditoriums – de notoriété, d’échelle
et de programmes bien différents –
dans le registre de l’apprentissage de
la musique et de sa diffusion auprès
d’un public toujours plus grand. Ces
deux ouvrages « remarquables »
s’inscrivent, et se complètent, au sein
d’une véritable politique culturelle
hexagonale protéiforme.
Autorisons-nous ici la mise en
perspective de la pertinence
de chacune des deux réponses
apportées à des contextes, besoins,
configurations, capacités, publics,
budgets… pour le moins contrastés !
La grande qualité architecturale
des deux auditoriums présentés
s’exprime de manière distincte, dans
le respect de programmes, contextes
et contraintes spécifiques. Pour le
grand auditorium de la Maison de la
radio – financé par Radio France et
réalisé par AS.Architecture-Studio –,
sa vocation de salle symphonique
internationale représente, comme le
remarquent ses architectes, “la pièce
majeure du projet de restructuration
complète du site, en s’insérant de
manière cohérente dans le plan
d’ensemble”. Cette pièce de puzzle,
glissée dans le plan circulaire de
la « Maison ronde » et connectée
à cette dernière, est étroitement
assujettie à son enveloppe. Assorti
d’un conservatoire de chant, destiné
à la Maîtrise de Radio France mais
intégralement financé par la ville, la
communauté d’agglomération, le
département et la région, l’auditorium
Angèle et Roger Tribouilloy de Bondy
fait figure d’entité principale de
l’équipement de quartier – à proximité
directe du collège Pierre-Brossolette –
flexible, voué à muter. Il est l’œuvre
de l’agence Parc Architectes, lauréate
en 2012 des Album des jeunes
architectes et paysagistes.
Carole Maillard
Grand auditorium de la Maison de la radio, Paris 16ème
Architectes, AS.Architecture-Studio
100
créé
© LUC BOEGLY
COURTESY PARC ARCHITECTES
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
Cinquante ans après sa construction, la Maison de la radio s’offre plus qu’un lifting, une
reconstruction complète ! Ainsi a-t-elle pu enfin se doter du grand auditorium que méritait ses
formations musicales.
O
aussi sur la création, dans l’axe du
uvrage emblématique de
bâtiment, d’une rue couverte et
son époque, la Maison
traversante menant à une « agora »,
de la radio, inaugurée
sur l’édification d’un parking enterré
en 1963, fut imaginée
de sept niveaux et sur le paysagement
par l’architecte Henry
d’espaces extérieurs réaménagés.
Bernard. Depuis 2005, elle fait l’objet
d’une restructuration intégrale conduite
par l’agence AS.Architecture-Studio qui Offrir un nouveau lieu culturel à la
capitale
doit s’achever en 2017. Vrai symbole
des ondes, la « Maison ronde » héberge A ce programme s’ajoute la
construction d’une prestigieuse salle
les sept chaînes de radio et les quatre
symphonique de 1 461 places “qui
formations musicales de Radio France.
n’est pas traitée de manière isolée,
L’une des difficultés de ce chantier
mais s’intègre au contraire totalement
de 100 000 m² est qu’il se déroule sur
au bâtiment en venant se greffer au
un site occupé. Le déclencheur de
maillage de circulations
cette rénovation a été
Cette salle
réorganisé”, précise
l’impératif sécuritaire
à vocation
l’architecte. Edifié en lieu
de mise en conformité
et place des studios 102
de l’édifice aux normes
internationale
et 103 détruits, ce
en vigueur, une grande
incarnera un
grand auditorium est
partie étant classée en
nouveau lieu
accessible depuis le
immeuble grande hauteur
foyer et le hall A, tous
(IGH). “L’un des objectifs
culturel de la
deux sous double
du projet était d’en
capitale.
hauteur. Cette salle à
améliorer l’usage et de
vocation internationale incarnera un
l’adapter aux nouvelles technologies”,
nouveau lieu culturel de la capitale.
explicite Jean-François Bonne, l’un des
L’ouvrage, complexe, a nécessité un
architectes associés d’AS.Architecturetraitement acoustique très soigné,
Studio. Le bâtiment bouleversé a été
qui a été confiée à l’acousticien Yasu
vidé et ses structures mises à nu. En
Toyota de Nagata Acoustics. Ce dernier
effet, sa restructuration portait non
a œuvré en étroite collaboration avec
seulement sur le réaménagement des
les concepteurs. La salle a été bâtie
espaces internes, dont l’intégration
selon le précepte de « la boîte dans
de bureaux dans la tour de 22 étages
la boîte », soit deux coques en béton
jusqu’alors vouée aux archives, mais
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© LUC BOEGLY
sont combinées dans la composition
de modénatures dans différents plans,
à la façon d’une grande marqueterie
en bas-relief structurée par un rythme
de lignes horizontales.” Réfléchissant,
chaque front de balcon comprend une
ossature acier recevant des panneaux
absorbants de sulfate de calcium (GRT),
des plaques de médium (MDF) et un
placage en trois essences de bois vissé
dessus. Ce parement en relief a été
préfabriqué en atelier suivant plusieurs
types de modules assemblés entre
eux. A noter que cinq nez de balcons
absorbants ont été positionnés de part
et d’autre de la régie et face à la scène.
© LUC BOEGLY
Parements de bois à géométrie
variable
D’une hauteur de 20 m sous plafond,
le volume de l’auditorium se déploie
sur 33 m de largeur (37 m avec le
déambulatoire) et 35 m de profondeur
(sans orgue). Pour son traitement
acoustique, six typologies différentes
de parements en bois ont été mises
en œuvre, le choix d’une salle tout en
bois étant une volonté esthétique et
architecturale. “Pour l’ensemble des
parements verticaux, l’acousticien a
défini une masse de 50 à 60 kg/m²
par élément, permettant de mieux
réfléchir l’onde sonore, sans perte
d’énergie, notamment pour les basses
fréquences”, poursuit Gaspard Joly.
Suivant les recommandations de
l’acousticien, il fallait éviter les surfaces
parallèles pourvoyeuses d’échos et
créer des surfaces lourdes, dotées
d’éléments en relief ou en courbe,
renvoyant les ondes sonores selon
diverses fréquences de musique. Les
fronts de balcons et les murs sont
revêtus de placages de merisier, de
hêtre ou de bouleau. “Ces essences
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
trois niveaux segmentés en sections
distinctes, ils ont été réalisés en
structure métallique.
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
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a
– désolidarisées l’une de l’autre et
des équipements autour – reposant
sur 190 boîtes à ressorts posées sur
un radier. Une première charpente
métallique soutient la coque intérieure.
Une seconde charpente, jumelée à la
précédente, porte la coque extérieure,
qui sert de couverture au toit ovoïde de
la salle – elle-même coiffé d’un dôme.
Chef de projet d’AS, Gaspard Joly
remarque que “le vide généré entre
les deux peaux de béton constitue
« l’isolement acoustique » de la salle,
dont le niveau de silence de 18 dB
approche le silence absolu”. Quant aux
balcons, superposés et répartis sur
102
créé
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© LUC BOEGLY
sont combinées dans la composition
de modénatures dans différents plans,
à la façon d’une grande marqueterie
en bas-relief structurée par un rythme
de lignes horizontales.” Réfléchissant,
chaque front de balcon comprend une
ossature acier recevant des panneaux
absorbants de sulfate de calcium (GRT),
des plaques de médium (MDF) et un
placage en trois essences de bois vissé
dessus. Ce parement en relief a été
préfabriqué en atelier suivant plusieurs
types de modules assemblés entre
eux. A noter que cinq nez de balcons
absorbants ont été positionnés de part
et d’autre de la régie et face à la scène.
© LUC BOEGLY
Parements de bois à géométrie
variable
D’une hauteur de 20 m sous plafond,
le volume de l’auditorium se déploie
sur 33 m de largeur (37 m avec le
déambulatoire) et 35 m de profondeur
(sans orgue). Pour son traitement
acoustique, six typologies différentes
de parements en bois ont été mises
en œuvre, le choix d’une salle tout en
bois étant une volonté esthétique et
architecturale. “Pour l’ensemble des
parements verticaux, l’acousticien a
défini une masse de 50 à 60 kg/m²
par élément, permettant de mieux
réfléchir l’onde sonore, sans perte
d’énergie, notamment pour les basses
fréquences”, poursuit Gaspard Joly.
Suivant les recommandations de
l’acousticien, il fallait éviter les surfaces
parallèles pourvoyeuses d’échos et
créer des surfaces lourdes, dotées
d’éléments en relief ou en courbe,
renvoyant les ondes sonores selon
diverses fréquences de musique. Les
fronts de balcons et les murs sont
revêtus de placages de merisier, de
hêtre ou de bouleau. “Ces essences
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
trois niveaux segmentés en sections
distinctes, ils ont été réalisés en
structure métallique.
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
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– désolidarisées l’une de l’autre et
des équipements autour – reposant
sur 190 boîtes à ressorts posées sur
un radier. Une première charpente
métallique soutient la coque intérieure.
Une seconde charpente, jumelée à la
précédente, porte la coque extérieure,
qui sert de couverture au toit ovoïde de
la salle – elle-même coiffé d’un dôme.
Chef de projet d’AS, Gaspard Joly
remarque que “le vide généré entre
les deux peaux de béton constitue
« l’isolement acoustique » de la salle,
dont le niveau de silence de 18 dB
approche le silence absolu”. Quant aux
balcons, superposés et répartis sur
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l’espace scénique. Et si le but est
d’accueillir un public plus élargi,
la polyvalence n’est pas exclue ;
la salle, à vocation symphonique,
servira aussi de lieu de répétition
pour les formations et de lieu
d’enregistrement de concerts.
Installé dans l’axe de la salle,
au-dessus des gradins des chœurs,
le clou du spectacle demeure l’orgue
monumental conçu par le facteur
d’orgue allemand Gerhard Grenzing,
mais plusieurs mois seront encore
nécessaires avant que ses 96 jeux
et 5 055 tuyaux atteignent leur
perfection harmonique.
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO
Ouverture, 07/11/2014. Superficie, 2 448 m² (gril compris).
Coût des travaux, 35 M€ HT.
Calendrier, études réhabilitation Radio France 2005/2009,
chantier auditorium janvier 2012/2014.
Maître d’ouvrage, Radio France.
Architectes mandataires, AS.Architecture-Studio,
Jean-François Bonne (associé en charge du projet) avec
Gaspard Joly (chef de projet).
Scénographe, Changement à vue. Acoustique, Nagata
Acoustics (auditorium), Jean-Paul Lamoureux (bâtiment).
Concepteur lumière, L’Observatoire 1 – 8’18’’. BET, Jacobs
France (structure, fluides, VRD), Casso (Sécurité incendie).
Gros-oeuvre, Spie SCGPM. Charpente, SMB. Surtoiture, Smac.
Agencement bois et corps d’états secondaires, Lindner AG
(auditorium), Spie Partesia (locaux supports). Equipements
scénographiques hauts (dont plafond acoustique, gril, canopée)
et bas (scène et motorisation scène), AMG-Féchoz. Eclairage
architectural et scénique et réseaux scéniques, Cofely Ineo.
Appareils élévateurs, Otis. Elévateurs scéniques, Spiralift. Textiles
acoustiques, Texaa. Maille métallique cuivre, Freudenberg,
Soundberg. Luminaires scéniques, Flux. Luminaires
architecturaux, Bega (escaliers), Erco, Kréon (déambulatoires),
Modular Lighting. Moquette, Zen de Lano. Revêtement de sols
souples, Freudenberg, Nora (caoutchouc), Heuga, Interface
(moquettes). Sièges auditorium sur mesure, Radio France par
Quinette Gallay Renaissance.
Trois questions à Christian de Pange
Le directeur adjoint de la musique à Radio France, en charge de la communication, du
marketing et du développement, vient réinscrire les deux réalisations de ce « versus » dans
la stratégie de service public de l’institution.
© LUC BOEGLY
en hauteur, pour s’adapter aux
les musiciens et les spectateurs. De
multiples configurations d’orchestres.
grande dimension (22 m de large par
Le parquet de la salle est quant à lui
15 m de profondeur), afin d’accueillir
en chêne massif. Les
jusqu’à 120 choristes, “la
scène, d’un point de vue
Les musiciens, fauteuils, dessinés par les
architectes et fabriqués
acoustique, a été conçue
comme un instrument de placés au cœur du sur mesure en pin non
musique qui, à l’image
dispositif global, traité, parachèvent ce
savant environnement
d’une peau de tambour,
enveloppent
acoustique. Au final, tous
doit être souple pour
l’espace
ces éléments menuisés,
vibrer et diffuser la
à forte teneur acoustique
musique dans le volume”,
scénique.
et esthétique, participent
souligne le chef de
de la scénographie de la salle où
projet. Construite en cèdre américain,
les musiciens, placés au cœur
elle est agrémentée de 18 tables
du dispositif global, enveloppent
élévatrices, motorisées et réglables
© LUC BOEGLY
Scène souple comme un tambour
Les parois sont composées
d’éléments à facettes en panneaux
GRT fixés sur les voiles et parés de
polycylindre fabriqués avec les trois
essences de bois, mais selon cinq
types de modules empilés, de façon
à créer variation et vibration. En
plafond, la « canopée » – suspendue
à 14,50 m de haut – constitue un
mégaréflecteur acoustique ovale.
Les écailles accompagnant celleci sont équipées d’un éclairage
indirect. Confectionnés en bois de
bouleau (masse de 120 kg/m²), ces
éléments réfléchissent les sons vers
© LUC BOEGLY
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
Grand auditorium de la Maison de la radio
116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris
Archicréé, Comment se concrétise la
politique de service public de Radio
France pour couvrir l’étendue de la
production musicale (du classique
au hip-hop, des concertistes aux
amateurs, des mélomanes au grand
public…) ?
Christian de Pange, Radio France
possède sept chaines de radio et quatre
formations musicales (l’Orchestre
national de France, l’Orchestre
philharmonique de Radio France, le
Chœur et la Maîtrise de Radio France).
La direction de la musique, qui réunit
ces formations musicales, produit
environ 200 concerts par an, diffusés
par France Musique, France Inter et
d’autres chaines qui les retransmettent
souvent par Internet et la télévision. Les
quatre formations maison produisent la
plus grande partie de ces 200 concerts,
mais il faut également inclure les
productions de musique contemporaine
(festival Présences, jazz, musique de
chambre…). Les orchestres et chœurs
se déplacent en tournée en France
et à l’étranger pour participer aux
grands festivals français (Saint-Denis,
Radio France Montpellier LanguedocRoussillon) ou étrangers (Prom’s de
Londres, Vienne, Bucarest…). L’offre de
concerts est large, avec des concerts
du soir, des concerts de durée plus
courte à 19 h, des concerts spécialisés,
des concerts pédagogiques…
Radio France dispose d’un ensemble
unique de production de concerts,
d’enregistrements et d’applications
réalisés « à la maison ».
En quoi la recréation du grand
Cependant, les orchestres de la radio
auditorium vient-il s’inscrire au
n’ont pas pour seule mission de donner
service de cette politique ?
le répertoire. Leurs autres missions
L’auditorium de la Maison de la radio
concernent, d’une part, la pédagogie
est une salle de concerts
à l’adresse des jeunes
“Les orchestres mais également de tous
spécifiquement dédiée
aux formations musicales
de la radio n’ont les publics (notamment
de Radio France. Elle
au travers de nouvelles
pas pour seule
constitue un instrument
formes de concerts)
mission de donner et, d’autre part, les
essentiel pour permettre
aux orchestres de travailler le répertoire. Leurs projets menés avec les
leurs programmes
antennes (dramatiques
autres missions de France Culture,
(répétitions plus concerts)
concernent la
ainsi que leur son au sein
enregistrements de
d’un même lieu. C’est
chansons de 1914/1918,
pédagogie à
également un très grand
de musiques de films, de
l’adresse des
studio d’enregistrement
disques, captations et
capable d’offrir une
jeunes mais
retransmissions de tous les
gamme étendue
également de tous concerts…).
d’utilisations, comme
L’auditorium et le
les publics.”
l’enregistrement de
studio 104 s’inscrivent
musiques de films et de
également comme acteurs
projets radio. Avec quatre formations,
majeurs dans le projet d’ouverture
deux grandes salles – l’auditorium
aux publics de la nouvelle Maison
et le studio 104 –, deux studios
de la radio en s’appuyant sur des
moyens – les 105 et 106 –, des équipes
activités multiples, de types concerts
techniques extrêmement spécialisées et classiques, émissions publiques,
les moyens de promotion des antennes, expositions, salon du livre…
Qu’apporte, à l’autre bout de la
chaîne pédagogique, l’auditorium de
Bondy, qui héberge le conservatoire
et les répétitions de la Maîtrise de
Radio France ?
Agés de 7 à 18 ans, les 180 élèves
de la Maîtrise de Radio France sont
répartis sur deux sites : le collège/lycée
Jean-de-La-Fontaine à Paris (16ème)
(80 élèves) et Bondy (100 élèves) où,
depuis 2007, l’enseignement primaire
(musique, solfège, chant et piano)
est dispensé par le groupe scolaire
Olympe-de-Gouges alors que celui
du secondaire l’est au collège
Pierre-Brossolette. Les cours de la
Maîtrise, quant à eux, se déroulent,
depuis 2013, au conservatoire Angèle
et Roger Tribouilloy, voisin de ce dernier
établissement. Cette formation musicale
de Radio France alterne, en effet, les
études scolaires et l’apprentissage de
la musique pour donner des concerts
avec les orchestres de la radio ou bien
« a capella » (sans accompagnement
instrumental). En hébergeant les
cours de musique des collégiens, les
répétitions et les concerts de la Maîtrise
(une dizaine par saison), l’auditorium
Angèle et Roger Tribouilloy concrétise
une relation forte entre Radio France et
la ville de Bondy.
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l’espace scénique. Et si le but est
d’accueillir un public plus élargi,
la polyvalence n’est pas exclue ;
la salle, à vocation symphonique,
servira aussi de lieu de répétition
pour les formations et de lieu
d’enregistrement de concerts.
Installé dans l’axe de la salle,
au-dessus des gradins des chœurs,
le clou du spectacle demeure l’orgue
monumental conçu par le facteur
d’orgue allemand Gerhard Grenzing,
mais plusieurs mois seront encore
nécessaires avant que ses 96 jeux
et 5 055 tuyaux atteignent leur
perfection harmonique.
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO
Ouverture, 07/11/2014. Superficie, 2 448 m² (gril compris).
Coût des travaux, 35 M€ HT.
Calendrier, études réhabilitation Radio France 2005/2009,
chantier auditorium janvier 2012/2014.
Maître d’ouvrage, Radio France.
Architectes mandataires, AS.Architecture-Studio,
Jean-François Bonne (associé en charge du projet) avec
Gaspard Joly (chef de projet).
Scénographe, Changement à vue. Acoustique, Nagata
Acoustics (auditorium), Jean-Paul Lamoureux (bâtiment).
Concepteur lumière, L’Observatoire 1 – 8’18’’. BET, Jacobs
France (structure, fluides, VRD), Casso (Sécurité incendie).
Gros-oeuvre, Spie SCGPM. Charpente, SMB. Surtoiture, Smac.
Agencement bois et corps d’états secondaires, Lindner AG
(auditorium), Spie Partesia (locaux supports). Equipements
scénographiques hauts (dont plafond acoustique, gril, canopée)
et bas (scène et motorisation scène), AMG-Féchoz. Eclairage
architectural et scénique et réseaux scéniques, Cofely Ineo.
Appareils élévateurs, Otis. Elévateurs scéniques, Spiralift. Textiles
acoustiques, Texaa. Maille métallique cuivre, Freudenberg,
Soundberg. Luminaires scéniques, Flux. Luminaires
architecturaux, Bega (escaliers), Erco, Kréon (déambulatoires),
Modular Lighting. Moquette, Zen de Lano. Revêtement de sols
souples, Freudenberg, Nora (caoutchouc), Heuga, Interface
(moquettes). Sièges auditorium sur mesure, Radio France par
Quinette Gallay Renaissance.
Trois questions à Christian de Pange
Le directeur adjoint de la musique à Radio France, en charge de la communication, du
marketing et du développement, vient réinscrire les deux réalisations de ce « versus » dans
la stratégie de service public de l’institution.
© LUC BOEGLY
en hauteur, pour s’adapter aux
les musiciens et les spectateurs. De
multiples configurations d’orchestres.
grande dimension (22 m de large par
Le parquet de la salle est quant à lui
15 m de profondeur), afin d’accueillir
en chêne massif. Les
jusqu’à 120 choristes, “la
scène, d’un point de vue
Les musiciens, fauteuils, dessinés par les
architectes et fabriqués
acoustique, a été conçue
comme un instrument de placés au cœur du sur mesure en pin non
musique qui, à l’image
dispositif global, traité, parachèvent ce
savant environnement
d’une peau de tambour,
enveloppent
acoustique. Au final, tous
doit être souple pour
l’espace
ces éléments menuisés,
vibrer et diffuser la
à forte teneur acoustique
musique dans le volume”,
scénique.
et esthétique, participent
souligne le chef de
de la scénographie de la salle où
projet. Construite en cèdre américain,
les musiciens, placés au cœur
elle est agrémentée de 18 tables
du dispositif global, enveloppent
élévatrices, motorisées et réglables
© LUC BOEGLY
Scène souple comme un tambour
Les parois sont composées
d’éléments à facettes en panneaux
GRT fixés sur les voiles et parés de
polycylindre fabriqués avec les trois
essences de bois, mais selon cinq
types de modules empilés, de façon
à créer variation et vibration. En
plafond, la « canopée » – suspendue
à 14,50 m de haut – constitue un
mégaréflecteur acoustique ovale.
Les écailles accompagnant celleci sont équipées d’un éclairage
indirect. Confectionnés en bois de
bouleau (masse de 120 kg/m²), ces
éléments réfléchissent les sons vers
© LUC BOEGLY
COURTESY AS ARCHITECTURE-STUDIO/LUC BOEGLY/ADAGP
Grand auditorium de la Maison de la radio
116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris
Archicréé, Comment se concrétise la
politique de service public de Radio
France pour couvrir l’étendue de la
production musicale (du classique
au hip-hop, des concertistes aux
amateurs, des mélomanes au grand
public…) ?
Christian de Pange, Radio France
possède sept chaines de radio et quatre
formations musicales (l’Orchestre
national de France, l’Orchestre
philharmonique de Radio France, le
Chœur et la Maîtrise de Radio France).
La direction de la musique, qui réunit
ces formations musicales, produit
environ 200 concerts par an, diffusés
par France Musique, France Inter et
d’autres chaines qui les retransmettent
souvent par Internet et la télévision. Les
quatre formations maison produisent la
plus grande partie de ces 200 concerts,
mais il faut également inclure les
productions de musique contemporaine
(festival Présences, jazz, musique de
chambre…). Les orchestres et chœurs
se déplacent en tournée en France
et à l’étranger pour participer aux
grands festivals français (Saint-Denis,
Radio France Montpellier LanguedocRoussillon) ou étrangers (Prom’s de
Londres, Vienne, Bucarest…). L’offre de
concerts est large, avec des concerts
du soir, des concerts de durée plus
courte à 19 h, des concerts spécialisés,
des concerts pédagogiques…
Radio France dispose d’un ensemble
unique de production de concerts,
d’enregistrements et d’applications
réalisés « à la maison ».
En quoi la recréation du grand
Cependant, les orchestres de la radio
auditorium vient-il s’inscrire au
n’ont pas pour seule mission de donner
service de cette politique ?
le répertoire. Leurs autres missions
L’auditorium de la Maison de la radio
concernent, d’une part, la pédagogie
est une salle de concerts
à l’adresse des jeunes
“Les orchestres mais également de tous
spécifiquement dédiée
aux formations musicales
de la radio n’ont les publics (notamment
de Radio France. Elle
au travers de nouvelles
pas pour seule
constitue un instrument
formes de concerts)
mission de donner et, d’autre part, les
essentiel pour permettre
aux orchestres de travailler le répertoire. Leurs projets menés avec les
leurs programmes
antennes (dramatiques
autres missions de France Culture,
(répétitions plus concerts)
concernent la
ainsi que leur son au sein
enregistrements de
d’un même lieu. C’est
chansons de 1914/1918,
pédagogie à
également un très grand
de musiques de films, de
l’adresse des
studio d’enregistrement
disques, captations et
capable d’offrir une
jeunes mais
retransmissions de tous les
gamme étendue
également de tous concerts…).
d’utilisations, comme
L’auditorium et le
les publics.”
l’enregistrement de
studio 104 s’inscrivent
musiques de films et de
également comme acteurs
projets radio. Avec quatre formations,
majeurs dans le projet d’ouverture
deux grandes salles – l’auditorium
aux publics de la nouvelle Maison
et le studio 104 –, deux studios
de la radio en s’appuyant sur des
moyens – les 105 et 106 –, des équipes
activités multiples, de types concerts
techniques extrêmement spécialisées et classiques, émissions publiques,
les moyens de promotion des antennes, expositions, salon du livre…
Qu’apporte, à l’autre bout de la
chaîne pédagogique, l’auditorium de
Bondy, qui héberge le conservatoire
et les répétitions de la Maîtrise de
Radio France ?
Agés de 7 à 18 ans, les 180 élèves
de la Maîtrise de Radio France sont
répartis sur deux sites : le collège/lycée
Jean-de-La-Fontaine à Paris (16ème)
(80 élèves) et Bondy (100 élèves) où,
depuis 2007, l’enseignement primaire
(musique, solfège, chant et piano)
est dispensé par le groupe scolaire
Olympe-de-Gouges alors que celui
du secondaire l’est au collège
Pierre-Brossolette. Les cours de la
Maîtrise, quant à eux, se déroulent,
depuis 2013, au conservatoire Angèle
et Roger Tribouilloy, voisin de ce dernier
établissement. Cette formation musicale
de Radio France alterne, en effet, les
études scolaires et l’apprentissage de
la musique pour donner des concerts
avec les orchestres de la radio ou bien
« a capella » (sans accompagnement
instrumental). En hébergeant les
cours de musique des collégiens, les
répétitions et les concerts de la Maîtrise
(une dizaine par saison), l’auditorium
Angèle et Roger Tribouilloy concrétise
une relation forte entre Radio France et
la ville de Bondy.
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