L`appeau des Mots

Transcription

L`appeau des Mots
Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en Rhône-Alpes
EXEMPLAIRE WEB
[email protected]
http://www.fleur2mo.com
Numéro 14
3 Euros
Tirage 100 exemplaires
Mars - Avril 2003
Edito par François Gaillard
Oh Les Belles festivités à venir…
Ce journal est un survivant !! On est passé à côté de
la catastrophe à cause d’un virus informatique, mais
il est là et bien là, avec ses chroniques de concerts et
de CD. OUF ! Dans cette édition, le coup de cœur est
sans conteste le sublime album de Claudine
LEBÈGUE, « Des Roses et Roger », que je vous
invite à écouter le plus vite possible. Vous trouverez
aussi énormément de dates de concerts dans l’agenda,
avec, à noter, une tournée de PACCOUD en HauteSavoie ; dans l’agenda aussi, des petits cœurs qui
indiquent nos préférences (pour certains soirs, nous
n’avons pas réussi à nous décider, il va falloir se
dupliquer !)… et ce fameux festival « L’Appeau des
Mots », dont on vous parle depuis quelques temps,
résultat de cette belle collaboration entre la Maison
Pour Tous des Rancy et deux associations lyonnaises
(aP!C et nous-mêmes), et le label Devil’s Blues
System. A l’affiche, BÉNIN, CASSIDY,
LAFFAILLE, LEPREST, PESTEL mais aussi des
noms moins connus, comme BERT, CÔTÉ, DUINO,
ENÉE, FORCIOLI, GRACIEN, KHABAN,
LANTOINE, MAUGUIERE, PIA, PITIOT, PITON,
STE RITA, SCHWARTZ… Car le but de ce festival
était non pas de programmer ce qui marche, mais
d’essayer de construire une programmation cohérente
et de qualité autour de la Chanson d’Auteur; et cette
programmation-là, les initiés en conviendront, est un
événement ! … Par contre, elle est aussi terriblement
dangereuse, car elle demande au public de faire
confiance, de venir découvrir, sans connaître… C’est
un pari. Et on aimerait bien le gagner ! Alors, pour
que cette édition connaisse des suivantes, parlez-en
autour de vous, faites marcher le bouche-à-oreilles…
Festival
L’appeau des Mots
LYON
13 - 22 mars 2003
Salle Paul Garcin
Salle des Rancy
Rens, réservations :
04 78 60 64 01
PROGRAMMATION
Salle Paul Garcin
13/03
14/03
15/03
16/03
Véronique PESTEL
Paule-Andrée
CASSIDY
Allain LEPREST
Gilbert LAFFAILLE
Salle des Rancy
17/03
18/03
19/03
20/03
21/03
22/03
Môrice BÉNIN
Philippe FORCIOLI
Jean-Michel PITON
Jean-Luc
SCHWARTZ
Thomas PITIOT *
KHABAN
1ère partie :
Michèle ENÉE
Stéphane CÔTÉ
C. GRACIEN
L. LANTOINE
1ère partie :
A. BONHOMME
Jean DUINO
MAUGUIÈRE
Anne PIA
Alain BERT
TE
S RITA…
* ATTENTION !!
Le concert de JEHAN, annoncé le 21/03 dans la
plaquette, est annulé, et remplacé par le concert de
Thomas PITIOT (première partie : Alain BERT).
P.S. : Triste ironie des dates : un festival, aussi, à la
MJC du Vieux Lyon… « Chantons sans la pluie »,
avec J.P. Tutin, Khaban (!), 90C, La Hurlante, du 19
au 22 mars… Où est la « belle entente » annoncée en
septembre ? Fasse que dans les années futures ce
genre de chevauchement ne se reproduise plus !! Si
au moins les associations pouvait servir à ça…
BILLETERIE
Pour 50 euros (2 abonnements), on peut voir tous les
(20) spectacles, soit 2.5 Euros le concert… c’est
plutôt attrayant, non ?
1
tant qu’tu crois tes larmes courent comme des filles
des bois / Tes larmes font chauffer l’hiver, et
j’voudrais qu’ma voix serve à ça… / Et j’voudrais
qu’ma voix serve à ça, à t’serrer très fort dans mes
bras / Oh Bon Dieu »…
Outre ce profond respect de l’homme, il y a aussi cet
engagement, jamais gratuit, forcé ou immédiat. Tout
est suggéré, proposé, avec toujours l’idée de fustiger
les « corbeaux du diable / Picorant les lambeaux du
beau destin des hommes » (Berceuse pour ne pas
s’endormir), les totalitarismes de tous acabits, de
ceux qui dressent « les uns contre les autres à oublier
d’savoir aimer son dissemblable, son très très loin,
celui qui chante en d’autres mots la belle lumière du
matin » (Berceuse…) ; fustiger aussi les oeillères,
cette « connerie des gens du front / Qu’ont peur de
tout qu’ont rien compris» (Sarah va), moquer celui
qui « s’méfie s’méfie s’méfie s’méfie l’soir et
l’matin », et qui un jour, dans la glace, voit sa
« tronche et s’méfie d’soi » (Mon Cousin Louis). Rire
enfin, du cabotinage (« R’garde ma poupée hé
comme j’suis beau hu hu huuuu ! », Vas-y Paulo), et
de l’assurance de celui qui se débat avec « tell’ment
plein de certitudes à la fois » (Mon Cousin Louis).
« Et Merde à la folie qui passe / Qui tue qui déporte
et cadenasse » chante-t-il dans son petit air de liberté.
Car la belle affaire, la seule à faire, c’est bien de
« Souffler du bonheur / Sur les gens qu’on aime
bien », et d’exhorter les hommes à rester éveillés,
éveillés politiquement, éveillés aux autres, éveillés à
la Vie.
En commençant cet article, je savais que l’œuvre était
belle, et je pressentais qu’il y avait aisément matière
à faire découvrir l’univers de Jean-Luc SCHWARTZ,
et à donner envie de le découvrir sur scène. Par
contre, je n’avais absolument pas mesuré cette infinie
cohérence trouvée ensuite en réécoutant et en
dépouillant les textes de ses chansons. J’aurais envie
d’en écrire des pages et des pages, encore, sur cette
écriture, ces arrangements, cet accordéon
magnifique ; sur des analogies, aussi, trouvées avec
tel ou tel, UTGÉ-ROYO (non pas pour la forme, mais
pour le fond de l’engagement), PESTEL pour le côté
« orfèvre », ciselé, BRASSENS pour ce refus de la
facilité… J’aimerais qu’« au grand bazar des ch’mins
qui s’croisent » (Sarah va), tous les amateurs
d’UTGÉ-ROYO, de PESTEL, de la Belle Chanson
soient là, le 20 mars, même sans connaître, pour
découvrir ce répertoire, magistral, étonnant. En vrai.
François GAILLARD
Zoom sur…
⊗ Jean-Luc SCHWARTZ
Accompagné par Alexandre LEITAO à l’accordéon
le 20 mars, 21h, Salle des Rancy, LYON.
« Sa tignasse claire, son sourire
lumineux lui donnent l’air de
tomber des étoiles. Vulnérable
et sûr en même temps, entre
chant et poésie, Jean-Luc
SCHWARTZ suit un chemin
émouvant, original et rêveur,
avec une ardeur griffée d’un
subtil et pudique humour. »
P. Bigot, Télérama
photo A.M. Panigada
Jean-Luc SCHWARTZ viendra s’installer à la Salle
des Rancy le 20 mars prochain. Peut-être son nom ne
vous dit-il rien ; c’est que ses concerts sont rares.
Pourtant, vous l’avez sans doute déjà croisé, au
Limonaire ou au Théâtre du Tourtour à Paris, ou
encore à Grenoble, à l’Hexagone de Meylan en
première partie de Michèle BERNARD, au théâtre le
Ciel, au Rio, au Café des Arts… Accompagné par
Alexandre LEITAO à l’accordéon (aussi magistral en
accompagnateur de Jean-Luc SCHWARTZ que de
Claudine LEBEGUE, voir rubrique CD), auteurcompositeur, interprète de ses chansons, il est par
ailleurs un remarquable mélodiste, créant des airs qui
vous charment et restent aisément en mémoire. JeanLuc SCHWARTZ s’accompagne au piano, avec une
voix bien particulière, bien à lui, qu’il maîtrise
parfaitement, souvenir de sa participation aux Jeux de
la Tribu, groupe de jazz vocal aujourd’hui dissous.
Jean-Luc SCHWARTZ, c’est, en premier lieu, une
affaire de fraternité et d’humanité. L’humain, les
gens, les autres, partageant ce gros bateau d’la Vie,
« au grand palais du métissage, des jeunes des vieux
des grands des p’tits » (Sarah, va)… Il nous chante
les hommes, entre ceux qui montrent la voie, « sûrs
d’eux, droits dans leurs bottes », et les autres, « qui
rament autant qu’ils peuvent » ou « en fond de
cale »… Même si « les soupçons les ptits culs les
gros cons ont franchi la rivière / Qu’ils vont foncer
sur nous nous couper tête et cou nous brûler les
paupières… » (Quand tu chantes), finalement, « la
belle affaire de nos Vies c’est bien d’les partager
d’les mettre dans les mêmes lits » (Un petit air de
liberté), que ce soit en Palestine ou ailleurs, car ce
sont « cadeaux que ces mélanges / Des terres de
France et d’Algérie » (Sarah va). Des chansons
pleines d’humanité, donc, et empreintes aussi de ce
respect constant de l’autre, de cette attention qui sait
se taire et écouter (« Allez M’sieurs Dames /
Laissons parler l’feu d’nos âmes… », Un petit air de
liberté), puis rassembler tout ça en une chanson « de
rires et de chagrins mêlés » (La part de nous qui
toujours vole) ; pour exemple, ce magnifique
Marinier d’la rue Prévert : « Mon marinier pleure
Avec, en première partie, Anne PIA. Originaire de
Grenoble et installée depuis en Bretagne, elle reprend
somptueusement Anne Sylvestre, Yvette Guilbert.
Plus récemment, elle décide d’introduire des
compositions personnelles dans son tour de chant.
2
⊗ Jean-Michel PITON
• « De l’Hiver à l’Hiver ». Sur des musiques de J.M.
PITON, un CD de 18 poèmes enregistré en public,
qui ressuscite Jean RICHEPIN en 1992.
• « Bancal » voit le jour en 1997. Un CD de 12
chansons dont J.M. PITON compose paroles et
musiques, sauf Tite Suze, dont le texte est de Michel
BOUTET.
• « Patchwork », CD promotion interdit à la vente,
enregistré en public en 2000. 18 titres. Toutes les
musiques sont l’œuvre de J.M. PITON. 13 textes
écrits par PITON, et J’ai peur de vos yeux de René
FALLET, Les petits Pierrots et Soleil couchant de
Jean RICHEPIN, La Tamise de Bernard DIMEY, Je
crains pas ça tellement de Raymond QUENEAU.
• 2002. « C’est beau ». CD 14 titres, paroles et
musiques J.M. PITON sauf un texte de Michel
BOUTET J’m’en vais et un de Bernard DIMEY La
Tamise. Et bien sûr l’hommage à Bernard DIMEY
avec Les mômes de Syracuse.
Accompagné par Paul-André MABY au piano
le 19 mars, 21h, Salle des Rancy, LYON.
Et maintenant ?
Pour l’entendre, le voir dans ses œuvres, rendez-vous
le 19 mars à la salle des Rancy avec la troublante
Mathilde MAUGUIÈRE en première partie (sans
oublier les 18 autres artistes du festival « l’Appeau
des Mots »).
C’est à quelle heure qu’on va lui décerner le prix de
l’académie Charles Cros ?
Roland G. BOUGAIN
Mesdames, Messieurs, entrez, entrez dans le théâtre
baroque et poétique de l’univers PITON.
Derrière l’interprète perce le comédien. En plus
d’être Auteur-Compositeur-Interprète, J.M. PITON
est également auteur de pièces de théâtre, comédien
et créateur de feux d’artifices.
PITON, jongleur de mots, artisant-ciseleur, fait, à
chaque chanson, la démonstration de son talent. Une
écriture précise, précieuse, dense, touffue avec des
moiteurs, juste aux endroits où il faut…
Et sur les mots, des notes vivant en étrange symbiose.
Des milliers de mots mis en place, mis en scène, mis
en bouche, en blues et qui viennent titiller vos
neurones. Des histoires de voyages, des aventures
quotidiennes, des personnes aux destins cabossés, des
joies, des peines, des vies, quoi…
Et cette voix, qui susurre les petits bonheurs mais
peut aussi gronder sous l’effet de la colère ou de
l’injustice.
Piton, la voix de la chanson d’auteur…
Ce qu’il s’est passé de majeur en
Janvier – Février 2003
• Christian PACCOUD au Grenier de Grenoble.
Une semaine seulement après le grand frisson
provoqué par un passage télé en invité de Jean
FERRAT un dimanche après-midi, c’est au Grenier
de la Table Ronde que chante Christian PACCOUD.
La salle est pleine, PACCOUD se concentre, la
lumière s’éteint, il fonce sur scène comme un vaillant
petit taureau furieux. Trois notes sur le piano, il ouvre
le feu avec Consolation d’une voix tout de suite très
au point, chaude, forte, rauque. Il poursuit « a
capella », puis empoigne l’accordéon frère de scène.
Le public ne tarde pas, lui aussi, à entrer en scène
accompagnant les refrains les plus chauds : Lucien,
Avenue du Dragon, Fais le vivre, Anarchie ma
blanche, Mouloud et mention spéciale à Arthur le
pêcheur de chaussures. Les spectateurs chantent à
pleine voix et vibrent de fraternité en communion
avec l’artiste. Christian PACCOUD ferme les
yeux…C’est beau… PACCOUD sur scène vous
attrape vers 21 heures et ne vous relâche qu’environ
1h30 plus tard, épuisé et heureux. PACCOUD ça
réveille votre révolte, ça la canalise, ça l’affirme. On
s’en régale sans pause, sans applaudissements, sans
point, sans virgule, sa seule ponctuation ce sont des
points d’émotion, des poings dressés (comme chez
Drucker !) d’un mec droit dans ses bottes, droit dans
ses convictions, droit dans ses combats, un frère
Des Notes collées sur des Mots…
• Ça démarre en fanfare avec « Et pourquoi pas les
hommes » en 1979 (33 tours, 10 titres, paroles et
musiques J.M. PITON).
• 1981 voit apparaître « le geste d’amour », 11 titres
gravés dans le vinyl d’un 33 tours. Et toujours les
paroles et les musiques signées J.M. PITON, sauf
l’orgue, poème de Charles CROS.
• En 1983, naissance de « Le héros », 33 tours, 10
titres, parole et musique J.M. PITON sauf Escale,
texte de Jean BOUHIER.
• 1989. “J.M. PITON chante les poètes”, 11 titres
avec des musiques signées J.M. PITON. Un 33
tours avec des poèmes de Gérard de NERVAL,
Victor HUGO, Tristan CORBIERE, Germain
NOUVEAU, Jean COCTEAU, Charles CROS,
Charles BAUDELAIRE, Marceline DESBORDESVALMORE, CERVANTES, Jean BOUHIER,
Robert DESNOS.
3
cerises ; outre le discours, il restera de ce spectacle
des lumières magnifiques, avec ces violets et ces
verts finement amenés (Amis dessous la cendre). Et
puis, l’étonnant Philippe LEYGNAC aux piano,
synthés, trompette… Véritable homme orchestre, ce
musicien hors-pair qu’on avait déjà aperçu aux côtés
d’Allain LEPREST donne ici sa pleine mesure, se
montrant entièrement présent, parfois discret et
mesuré quand il le faut, tonitruant ailleurs… Voici un
accompagnateur qui, sans jamais s’imposer, reste au
service de l’interprète. En guise de conclusion, c’est
la sincérité de l’engagement (un engagement total) de
ces deux-là qui nous touche et nous transperce. Ce
duo est magnifique, et il serait bon et urgent de porter
leurs chansons dans les rues, les ministères, les
ambassades, en ces temps politiquement et
militairement bien agités…
François Gaillard
humain quoi ! Quand il chante il a la rage, il vibre, il
éructe, puis soudain douceur, tendresse, petit sourire
dans ses yeux plissés. Le public libère enfin ses
bravos contenus depuis la première chanson. Il vient
de vivre une grande soirée de chanson française, de
passion et de tendresse. En conséquence, courrez voir
Christian PACCOUD ; ses prochaines dates (5 petits
lieux en Haute-Savoie et un en région lyonnaise) sont
programmées en mars. Conclusion : « En chanson
vivante, qui n’a pas vu PACCOUD n’a rien vu du
tout ! »
Brigitte et Serge Métral
• Xavier LACOUTURE à la Salle des Rancy,
Lyon. Imaginez : la salle est plongée dans le noir.
Lacouture, vous dites ? Connais pas. Mais qu’est-ce
qu’il va nous faire, celui-là ?… Arrive un guitariste,
branchement, trois accords… Et puis un deuxième
personnage, à demi caché sous un accordéon ;
sûrement ce Lacouture, sûrement. Début de la
chanson, la lumière monte, le chanteur chante… Et
là, au pire moment, à l’entrée en scène, panne de son.
Certains auraient arrêté dans la seconde, se seraient
énervés. Lui, non. Il essaie, vaillamment, se rend
compte que ça ne peut pas
tourner, qu’on ne l’entend pas
assez… Alors, il calme le jeu,
fait rimer sa chanson avec « On
est en panne, là, Thierry [Garcia,
guitariste époustouflant], on est
en panne ? »… pour finalement
s’arrêter en douceur… à se
demander si ce n’était pas
voulu ! Eh bien, non, c’était une
vraie panne, et, comme première
prise de contact avec le public
Lyonnais, voici une étrange
entrée en scène… que
LACOUTURE
récupère
immédiatement, à la fois drôle et
sincère ; impossible de ne pas
penser à Jacques HIGELIN, capable de retourner
n’importe quelle situation en situation favorable.
D’ailleurs, LACOUTURE rappelle le Jacquot en
multiples occasions : pour le côté déjanté, excité, un
peu rêveur ; pour l’autodérision (« Maintenant qu’on
est dev’nu des hommes / On s’époumone / On fait
savoir son opinion / Parfois on écrit des chansons »,
Je fanfaronne) et jusqu’à l’envie de faire participer le
public (il en est parfois un peu agaçant,
d’ailleurs…) ; pour l’accordéon, aussi, pour les
climats de ses chansons, pleines de cette violence
urbaine qu’on trouvait dans Paris New-York… (« Au
cœur de la jungle des villes / Où l’homme libre vit en
photo A.M. Panigada
• Serge UTGÉ-ROYO à la salle Paul Garcin,
Lyon. Fraternel. Voilà le mot qui me vient quand je
repense à Serge UTGÉ-ROYO, qui porte sur lui sa
grandeur d’âme, son amour de la Vie et la chaleur des
belles amitiés. Figure de proue des milieux
anarchistes (on retrouvait d’ailleurs ce soir-là des
stands de la librairie « La Plume Noire »), celui-ci
venait poser bagages pour un soir à Lyon, avec sa
« tribu », comme il l’appelle (dont Bruno
DARAQUY, ici régisseur lumières, mais aussi auteur
d’un disque magnifique de chansons de Couté).…
Dans ses bagages, il y avait l’amitié, bien sûr
(proposant par exemple à Michel-Marie
PERRAUDIN de chanter quelques chansons en début
de spectacle), mais il y avait aussi les colères, les
engagements et les convictions profondes du militant.
En cette période où l’on ne sait plus très bien lequel
de deux tyrans est le plus dangereux, UTGÉ-ROYO
s’en est venu nous rappeler les horreurs de la guerre,
l’ignominie de la montée fasciste, de quelque bord
qu’elle vienne. Le brin de
« vent libertaire » qui soufflait
ce soir-là était un vent qui
provoque, qui responsabilise,
qui montre du doigt la bêtise
— ces reproductions des
modèles guerriers qu’on a
mille fois vus et revus…), un
vent qui encourage à lever des
barricades « avec la vie et la
raison » (Pardon, si vous avez
mal à l’Espagne). Dans les bagages d’UTGÉ-ROYO,
il y avait tout cela… et cette envie d’essayer de
clouer le bec aux guerriers, en sifflotant
pacifiquement (mais effrontément) le Temps des
4
beaucoup trop de moi, voyez-vous »), où l’on perçoit
bien que le paraître
n’a pas sa place ici,
face à la densité de
l’échange avec le
public ; et lorsque
l’échange se referme,
avec des mercis,
Gracias, Gracias a la
Vida, « Merci la Vie
de m’avoir permis de
chanter devant vous ce
soir », on a envie de
répondre : « Merci de
fouiller ces coulisses
de mémoire, et de
faire connaître ces
auteurs avec tant
d’enthousiasme ! »
François Gaillard
exil / Une putain d’perceuse à percussion / Enfonce
un forêt dans le cœur du béton », Kiss Love) ou de
scénarios proches du polar (Jack le lécheur est
certainement un cousin du Jack in the box !). Mais il
y a aussi et surtout du LACOUTURE-pur-jus, dans
ces mélodies qui « marchent » toutes seules, dans des
tournures de phrase (« Les ponts d’Paris ouvrent la
bouche / pour gober les bateaux-mouches », Paris
s’ennuie, ou ce splendide « Tous logés à la belle
étoile », de Sans domicile fixe)… Seule petite
réserve, celle de ne pas retrouver dans les
enregistrements l’énergie et la passion que l’on
trouve sur scène. Voici donc un bonhomme à voir
« en vrai », sans s’arrêter au difficile exercice du CD.
« Et pourtant, ils chantent », titrait le nouvel
observateur en février 2001, évoquant Véronique
PESTEL et Xavier LACOUTURE… Celui-ci regrette
de rester un chanteur « confidentiel » ; mais, concluet-il dans cet article, « Léo Ferré a bien cartonné à 50
ans ! ». A quand le carton LACOUTURE ?
François Gaillard
• Alain AURENCHE au Grenier de Grenoble. Il
est virulent, il est énervé, parfois un peu espiègle…
C’est vrai aussi qu’on ressent fort cette ombre de
Ferré, très présente au-dessus de lui ; mais bon sang,
qu'est-ce qu’il est attachant, le bougre ! « J'ai des
tendresses pour les loups / Qui laissent des morsures
profondes / Entre les caresses et les coups / On
s’amuse à refaire le monde », affirme-t-il… Cet
extrait résume assez bien le personnage, du moins
l’impression qu’il nous laisse : une façade bourrue,
largement provocatrice, qui sûrement le protège un
peu, mais qui fond à la première occasion pour laisser
apparaître ce savant mélange de tendresse et de
férocité digne des loups. Car sa tendresse est pour
ceux-là, les exclus, les bannis, les victimes, tout
comme ces voyageurs qu’il décrit essoufflés,
prisonniers de la violence froide d’une gare du Nord
fatigante, bruyante, effervescente. Les morsures, elles
sont pour la vitrine, la parade, les top-modèles, les «
cabots de la plus belle espèce / Cocorico m’as-tu vu
ma prouesse ». Que reste-t-il alors ? Refaire le
monde, « cette terre mise à mal / par le profit sur la
misère » ? On imagine qu'il l’a déjà fait et refait cent
fois, le monde, peut-être parfois sérieusement, en y
croyant ; on croit comprendre qu’il en est revenu,
d’ailleurs, car sa proposition, pour l’heure, est
simplement de s’amuser à le refaire. Et la conclusion
est implacable : « Nous gueulions tout ça / Et après,
et après ? / Le printemps nous a échappé ». Un peu
déçu, désabusé ? Peut-être. Mais sacrément touchant.
François Gaillard
• Christian CAMERLYNCK à la Salle des Rancy,
Lyon. Pour la première fois, Christian
CAMERLYNCK venait chanter à Lyon.
Accompagné au piano, en toute complicité, par JeanPaul ROSEAU, CAMERLYNCK visite des chansons
somptueuses, dont certaines bien connues : C’est
peut-être, d’Allain LEPREST (dans une version
surprenante et magique de J. P. ROSEAU), Comme à
Ostende, de CAUSSIMON, chantée et théâtralisée
(grandiose !), 20 ans, de FERRÉ (« On a 20 ans on a
sa gueule / quand elle est belle ça va tout seul /
Quand elle est moche on s’habitue / On s’dit qu’on
est pas mal foutu »)… D’autres chansons sont moins
connues, comme ce terrible Hiroshima de Maurice
FANON, faisant commenter l’événement à un
nourrisson (qui dit n’avoir rien vu car « il dormait »),
ou encore celles de Jacques DEBRONCKART.
Quelle riche idée que de remettre DEBRONCKART
au goût du jour ! Quels textes ! Mais pourquoi ne
reprend-on pas davantage ces chansons aujourd’hui ?
Tout y est : satire sociale (« Au secours, au secours /
J’suis plus tout seul dans ma culotte ! », A u
secours !), réflexions profondes, sur la Religion (La
religion), la condition féminine (Je suis la Femme),
tout cela avec une jolie pointe d’humour et de
plaisanterie ; jusqu’à ce Chantez Voix éraillées, en
contraste total avec toutes les autres chansons, un
texte écrit en fin de vie, sous l’emprise de la maladie,
terrible de noirceur, qui nous conjure de profiter de
l’instant, du bel instant, de chaque instant. Tout cela
est particulièrement émou-vant. Enfin, parmi les
chansons de ce spectacle, certaines sont des créations
originales, et leurs auteurs sont souvent méconnus :
Laurent SILLANO (Seul à vieillir, Nous mourrons
riches), Jean-Louis CAILLAT (C’est l’heure) et
Claude GAUTHIER, auteur de ce très beau Parlezmoi de vous, en bord de scène, en confidence :
« Parlez-moi de vous, parlez-moi /(…) Je parle
• Vincent GAFFET et ADÉLAÏDE MA GRANDE
à la Salle des Rancy. Un mardi de la chanson plein
de découvertes, dont deux ont particulièrement
marqué la soirée :
⊗ Vincent GAFFET, lyonnais, membre (actif) et
chanteur du groupe « La femme sans tête », se
produit également en solo, depuis 2002, accompagné
5
à deux « tons » (le ton des présentations de chansons
et celui des chansons elles-mêmes), ADÉLAÏDE MA
GRANDE est parvenue sans ambages à entraîner le
public (gars et filles, eh
oui, il fallait participer…)
dans
son
univers.
Personnellement, je la
verrais bien lever un peu le
pied
(c’est
une
expression !) sur ce rôle de
composition omniprésent,
envahissant (ou ne le
garder que pour une ou
deux chansons, par
exemple…) pour laisser davantage respirer ses belles
chansons. A suivre…
François Gaillard
d’un piano ou d’un accordéon (et, s’il lui reste des
mains, d’un tambourin), avec ses propres chansons,
musiques et arrangements. Ses « visions personnelles
d'un quotidien quelque peu décalé » comme il le
décrit lui-même, sont présentées comme des
« histoires à dormir debout où le diable s'invite à
dormir et le steak se mange barbare, des histoires de
truands improbables et de jeunes filles trop sages ».
Vaste programme de fond ! Et, pour la forme, des
accompagnements limpides, de très jolis jeux de
piano et d’accordéon… du beau travail ! Il y a
effectivement ce côté
décalé, exubérant dans les
textes, de la coiffeuse à
l’esthéticienne et jusqu’au
démon (avec le fameux Le
diable est dans mon lit, se
terminant par deux petites
cornes sur le front…), mais
il y a aussi des chansons
plus intimistes, comme
cette très belle Chambre
sous les toits, Chanson
sous les tuiles (« presque-»
homonymie de celle
d’HIGELIN), complainte amoureuse douce-amère
sur le thème du « temps » qui court (qui tombe,
même) et qu’on laisse filer, à l’abri d’une mansarde,
dans les bras de celle qu’on aime : « Chambre sous le
vent / Chambre sous la pluie / Oublier le temps /
Oublier la vie / La vie qui nous prend / Et nous met
dehors / Oublier les gens / Oublier la mort »
(Chambre sous les toits). Enfin, il y a cette humilité,
cette simplicité de GAFFET lui-même, qui fait qu’on
est touché par l’ensemble, le discours, les climats, le
choix et l’ordonnancement des chansons, on est
embarqué… et on en redemanderait ! D’ailleurs, on
en redemande… Pas d’enregistrement sur CD
(« encore », sic… car il est question d’un
enregistrement pour « avril, avant Noël », re-sic ;
sans préciser l’année…), mais bientôt aux Rancy…
on en reparlera.
Contact : www.vincentgaffet.com.
Contact : adelaï[email protected]
• Laurent BERGER présentait son nouveau CD,
« La Belle Saison », au Théâtre Le Rio
(GRENOBLE), à la Salle des Rancy (LYON) et à
la MJC Totem (CHAMBÉRY). Pour ce spectacle
créé au théâtre le Rio, Laurent BERGER était
accompagné de Patrick REBOUD au piano et à
l’accordéon, Marie MAZILLE à la clarinette, à la
clarinette basse et au violon, et Isabelle
PIGNOL à la
photo A.M. Panigada
vielle à roue. Tout le jeu de ce nouveau spectacle
consistait à créer un répertoire incluant une partition
de vielle à roue. A la sortie, on entendait les
discussions s’animer autour de cet instrument, les uns
le trouvant parfois trop présent, les autres subjugués
par son utilisation en chanson. Il reste que certaines
interventions de la vielle, comme l’introduction de
Vous qui venez…, pour exemple, sont
particulièrement magiques ! Dans ce tour de chant,
Laurent BERGER nous a également apporté des
nouveautés, comme la reprise du Diable de Jacques
BREL — occasion de
nous présenter une
nouvelle facette de son
costume d’interprète,
plus acide, plus vitriolée
qu’à l’accoutumée, ou sa
propre mise en musique
de Sainte Sara de
Bernard DIMEY, très
belle, agrémentée d’un
étonnant accompagnement vocal à quatre voix. A
suivre à A Thou Bout d’Chant en première semaine
d’avril.
Contact : www.laurentberger.com
⊗ ADÉLAÏDE MA GRANDE, venue spécialement
de Strasbourg, sans ses musiciens, seule au piano,
d’abord. Toute en exubérance ! Dès son entrée en
scène, cette artiste qui a travaillé avec le Cirque
Plume campe ici un personnage (le sien ? J’en
doute…) qu’elle ne lâchera plus jusqu’au final, tout
droit sorti des poèmes de DIMEY, le DIMEY des
rues, du Regret des bordels, rappelant les tenancières
de maisons closes et ces personnages hauts en
couleur de Montmartre… ce n’est sans doute pas par
hasard qu’une de ses chansons évoque ToulouseLautrec ! Imposante, cheveux rouges en proue, avec,
à l’instar de la « Belle Abbesse » de JULIETTE, une
vraie gouaille à la parisienne, elle joue la reine de la
rue, la matrone… Mais dans ses chansons, c’est
parfois aussi un autre caractère qu’elle dévoile, fin,
sensible, sans concession. Avec cet étonnant mélange
6
qui entre doucement en scène en cours de chanson et
s’impose, grandiose… Deuxième acte : une ode à
« Manouche, Nina, Lolita » (Nanoche), enfant
roumaine envoyée mendier sur les trottoirs, comme
on en voit tant. Nanoche, ici, est partie « pour
toujours » ; on ne sait pas où, ni dans quelles
conditions ; on sait juste qu’elle est partie pour
« lever le monde » ; c’est étourdissant, plein de
nostalgie, d’incertitude, pour finalement s’emballer,
avec cette « griffe » de Claudine LEBÈGUE, cette
façon de lancer la musique, lancer la valse, comme
une énorme bouffée d’énergie, d’air dans les soufflets
d’accordéon. Mais cette fois, l’emballement se
termine, au troisième acte, avec un instrumental aux
accents plus nuancés, plus retenus ; de la nostalgie,
encore, le temps de repenser à toutes ces questions
soulevées et ces quelques bribes de réponses qu’on y
a peut-être trouvées. Ou pas trouvées, encore. En tous
cas, c’est le lieu d’une grande émotion. Géant !
François Gaillard
En fin de ce journal le texte de la chanson Le Coq,
cadeau extrait de ce CD.
Des CD
• Claudine LEBÈGUE, «Des Roses et Roger », 12
titres. Après son premier album « Zelda Cœur de
Vache », revoilà Claudine LEBÈGUE, avec un
disque grandiose ! Et voilà,
pour l’instant, le coup de
cœur de l’année !! Un
disque constitué de
chansons qu’elle a rôdées
sur scène, et de quelques
inédits, pour un résultat très
beau, très soigné, très fin,
qu’il
s’agisse
de
l’interprétation de Claudine
LEBÈGUE, des jeux d’instruments (Alexandre
LEITAO à l’accordéon, Eric MODESTE aux Cajon
et Percussions, Frédéric ROUDET à la Trompette, au
Bugle et au Tuba, Bénédicte BONNET au
violoncelle) ou des arrangements ; un disque conçu
comme une histoire à dérouler, histoire dont la fin
rappelle le début, bref, à écouter en boucle. L’histoire
commence fraîche et joyeuse, sautillant « comme un
piaf aux beaux jours » (Ma Sirène), même si le goût
du « chagrin des violons » rôde. Pour l’instant,
l’heure est aux « feux des amours qui reviennent » et
aux fêtes foraines, avec une musique entraînante et
enjouée. Puis, l’atmosphère se tend, évoquant les
guerres, guerres militaires (« Si t’avais su t’aurais pas
pris / la vie par le bout du fusil », Si t’aurais su) et
guerre sociale, avec deux chansons évoquant les
graffitis ; si la première est violente, rythmée comme
une vie de banlieue noire (« Envie d’écrire la peur /
Et que tout l’monde le sache », Tagueurs), l’autre est
plus réfléchie, plus ouverte et en forme
d’interrogation (« Dis pourquoi crois-tu / Crois-tu
qu’on écrit / Tous ces graffitis / Tous ces ptits bobos /
Gravés sur la peau / De Paris », Graffiti), avec, en
sous-entendu, la question du pourquoi, d’où vient ce
besoin d’aller s’emmêler les « deux pieds dans
l’même drapeau » (Le coq)… Le ton se calme ensuite
et redevient chantant le temps de quelques histoires
de bateaux et chants de marins (Les allées Marines,
Capitaine), suivis d’une petite farce jouant avec le
nom de la rue Monplaisir, qui lui permet de placer
quelques petits portraits bien sentis (« Lui, subtil, très
franc / Fait l’coup du coucou en passant », Rose et
Roger) ou petites vacheries (« Jamais un ptit mot plus
haut qu’le cul », Rose et Roger). Et puis vient le final,
époustouflant. Il semble que les trois derniers
morceaux puissent se regrouper en « final ». Premier
acte, une toute jolie chanson d’amour, dans la veine
du « P’tit Mot » du disque précédent, remplie
d’expressions magnifiques et imagées, et se terminant
par « J’sais pas pourquoi / J’te dit tout ça / Là ». Là,
devant tous ces gens… Mais parce que c’est beau, et
que ça parle à tous ! Chacun y met le visage qu’il
veut, c’est ça, c’est universel, tout ça... Le tout
enveloppé par cet accordéon d’Alexandre LEITAO,
• Yves DESROSIERS, «Volodia ». Volodia est le
diminutif familier de Vladimir en Russie, et celui
dont il est question ici a pour nom VISSOTSKY.
Vladimir VISSOTSKY (1938-1980), poète,
comédien, chansonnier, à
la fois immensément
populaire de son vivant,
et contraint au silence par
le régime communiste.
Ses récitals faisaient salle
comble, et ses écrits
étaient interdits de
publication. Ses paroles
d’espoir et plus souvent
de
tourments,
VISSOTSKY les a semées au vent, et elles ont
traversé les frontières. Traduits en français, ses textes
sont aujourd’hui adaptés par un chanteur québécois
Yves DESROSIERS. Un monde allégorique, où la
mort et la maladie s’incarnent et guettent sans cesse.
Un monde qui parle de guerre, d’alcool et de misère,
mais en les illuminant de l’intérieur. « Il écrivait
comme on se sort d’un piège, faute au soleil, faute au
tourments / Mais comme il prenait pour papier la
neige, ses idées fondaient au printemps / Et quand la
neige recouvrait sa page, faute aux frimas, faute à
l’hiver / Au lieu d’écrire il essayait courage d’attraper
les flocons en l’air » (Le Vol Arrêté). VISSOTSKY
s’accompagnait seul avec sa guitare, qui « rythmait
ses poèmes ». On retrouve ici ce même souci de
servir le texte, de le serrer au plus près, la voix
omniprésente sur des paysages sonores singuliers,
parfois oppressants. On entre dans ce disque comme
en terra incognita, et on n’en sort pas indemne.
Hervé Lapalud
Contact : www.audiogram.com
7
• La TORDUE, « Champ libre », 12 titres. Depuis
« Les choses de rien », pas un seul album ne nous a
échappé. La raison ? Sans doute le talent d’écriture
de Benoît MOREL. Exemples : « Un bouquet
d’brouillard / Posé sur la table… » (Le Brouillard) ;
« Et j’reste le cul entre deux chaises / A voir le
monde se défaire /
Essayant
d’rempailler
l’malaise / Avec des
bouts de rêves et
d’chimères », (T o n
C u l ) ; « On fait
pousser
des
champignons / Dans
les caves de l’oncle
DOM-TOM » (O ù
va-t-on ?) ; « Faites
tourner le calumet / Et foutez-nous la paix » (L a
guerre)… Un type qui écrit ce genre de choses avec
tant d’originalité, ça nous intéresse, forcément ! Et
puis, il y avait le climat, les pochettes en carton
(« Les Choses de Rien » était emballé dans l’un des
premiers digipacks du monde !), ces casseroles, ces
percussions, ce petit côté « fait maison ». Mais voilà,
pour ce CD, plus de digipack, plus d’originalité non
plus dans les musiques… La Tordue est devenue une
grosse machine, et cette espèce de reggae dupliqué en
12 exemplaires fatigue. Tant et tant qu’on n’en
comprend presque plus les paroles. Heureusement, il
y a le livret ! Une superbe présentation colorée,
toujours aussi « tordue » dans le bon sens du terme,
c’est–à–dire le sens de la vie puisqu’après tout, en
vie, on est « tout tordu de travers / seule la mort nous
fout droit » (La Muerte). Enfin, toujours rien à redire
sur les textes, qui flirtent avec la poésie dite
« littéraire » : on y trouve ça et là, au sein d’une
écriture particulièrement moderne et soucieuse de
l’actualité, des références à Baudelaire (« Je suis toto
je suis total / Total’ment perdu sans étoile / Comme
un oiseau dans le gasoil / Un albatros sans idéal / No
capito le capital », Cap’tain Naimo), à Aragon aussi,
par des références tantôt discrètes « pour aller danser
sur les ponts de Cé » (Une chanson), tantôt
explicites avec la mise en musique de Je tombe, texte
tiré du Roman Inachevé. Mais les trouvailles
littéraires puisent aussi leur origine dans des mots
d’enfant (« Le plus important c’est d’être pas mort »,
La vie c’est dingue), ou des situations quotidiennes :
« J’écris la météo là où tu mets tes bas », Contre
vous… Il y a aussi le remix , L’heureux mix, heureuse
compilation de petits bouts de chansons (« Daddy
was a bankrobber / Mon oncle un fameux
bricoleur »), qui ouvre le bal, et un autre d’un autre
genre qui le clôture, Le Pétrin, chanson contre la
double peine, enregistrée dans plusieurs langues, en
collectif d’artistes, de Dézoriental à Bruno Garcia et
les Femmouzes T. De bien belles idées, en somme !
Alors pourquoi cet emballage rythmique ? Hé, La
Tordue, fais gaffe ! Ton âme s’enfuit par les
musiques ! Si le but du jeu est d’enflammer les
publics ados, d’accord, mais nous (ou les « vieux
cons » de notre espèce), tu vas nous perdre ! Même
avec un beau discours. Sortez-nous d’là !
Marie et François GAILLARD
Contact : www.latordue.com
• Rémo GARY, «Quand le monde aura du
talent ». d’un auteur qui se goure en écrivant son
nom, on s’attend au pire ! Rémo/Rémy Gary/Garraud
est tombé tout petit dans la potion lexique. Amoureux
d’un dictionnaire dans une
vie antérieure (Pour tes
roberts en deux volumes /
J’aurais bien donné
quelques thunes), il révise
son « t’aime » dans toutes
les versions. A pied, à
cheval, ou en ratures. En
train (« De nos jours les
transports vont à toute berzingue / Je préfère traîner
sur tes chemins de chair ») ou en marin (« On fait à la
bordée / Des brouillons de bébés / J’ai le mal d’océan
/ Voilà le mal de mère / Qui te prend / Qui te serre »).
Voyageur immobile, les pieds sous la couette, le nez
à la fenêtre, il chronique à la pointe bic sa vie qui
redéfile (« D’abord le souvenir d’un cousin / Qui se
noie dans l’eau du bassin / De la vase plein les
manches / J’ai 6 ans. Dans la Simca noire / Je dors la
tête sur la manche / J’ai la mémoire qui planche »).
Joël CLÉMENT, son pianiste à la scène, est de la
partie, avec d’autres compagnons fidèles : Jean-Luc
PEILHON, Michel SANLAVILLE, Marc WOLFF,
Dominique BRUNIER, Clélia BRESSAT, JeanFrançois BAËZ, Michel BARRET, et Michèle
BERNARD, invitée sur Ce qu’ensemble on a vu de
Bernard DIMEY. Compagnons de tendre mémoire ou
d’orage, compagnons au sens noble et ancien, de
ceux qui partagent le pain, et un verre d’espoir. On
n’oublie rien, de la vie et de ses « petits assassinats »,
on s’habitue pas, mais on chante, c’est déjà ça.
Je n’veux plus qu’on me dérange
Avant que l’homme s’arrange
Réveillez-moi juste quand
Le monde aura du talent
Hervé Lapalud
Contact : [email protected]
Une vidéo
• Allain LEPREST, «Chanteur Citoyen ».
Ecouter Allain LEPREST, il y a longtemps que l’on
pouvait le faire soit en concert, soit sur CD et nous
sommes de plus en plus nombreux à ne pas nous en
priver. Mais néanmoins manquait un chaînon à notre
plaisir ; celui de l’image de l’artiste sur scène ou dans
sa vie de chaque jour.
Cette lacune est comblée depuis la sortie il y à
quelques mois d’une vidéo de 52 minutes réalisée par
Caroline Anne MARTHE. Le tournage de cet
8
grandes révélations (Mogador, le Casino de Paris),
des expériences délirantes (Un mois à Bercy…).
S’inspirant de l’histoire d’Alice au pays des
Merveilles, où Alice questionne un cavalier,
HIGELIN dit « J’ai l’impression d’être un mec
comme ça, occupé à répondre à une petite fille. Parce
que, dans ma tête, il y a toujours une petite fille à
laquelle je dois répondre. C’est simple : elle pose des
questions, je réponds ! »… et de se comparer à ce
cavalier, qui, dans le conte, tombe sans cesse de son
cheval, et à chaque fois remonte. A lire ou relire, ne
serait-ce que pour ce très bel interview qui précède
les textes de chansons.
François Gaillard
« Allain LEPREST, chanteur citoyen » remonte à
l’année 2000. On y suit celui que nombreux
considèrent comme le plus grand des auteurs
contemporains dans les lieux qui lui sont chers, des
bistrots d’Ivry sur Seine à sa Normandie natale en
passant par la Fête de l’Humanité ou l’Anjou de
Gérard PIERRON.
Allain est entouré des êtres qu’il aime et qui
l’aiment ; Sally bien sûr, mais aussi ses parents, ses
musiciens, ses amis dont Gérard PIERRON déjà cité
plus haut.
LEPREST se raconte, se met à nu au hasard des
vagabondages de la réalisatrice. Il nous parle d’Ivry,
de Sally, de la religion, de la politique, de l’enfance,
de la mort avec la sensibilité, l’intelligence et la
pudeur qu’on lui connaît. L’interprète n’est pas
oublié dans cet excellent documentaire puisque nous
sont données à entendre partiellement quelques unes
de ses meilleures œuvres : Je ne te salue pas, Chien
d’ivrogne, Chanter des fois, La Kermesse, Melocoton
avec Monique FROIDEVAUX du Soldat Inconnu,
Sacré Coco, Mont Saint-Aignan, C’est peut-être.
Certains pourront peut-être déplorer le côté un peu
trop « effets spéciaux », un peu trop « cinéma » des
images mais celles-ci ne sont jamais hors sujet,
jamais en décalage avec les chansons ni avec les
propos tenus. Et puis nous viendrait-il à l’idée,
recevant un cadeau, d’en critiquer l’emballage ?
Serge Métral
A.C.I. debout, couché?
Episode 3 : les flatteurs.
« J’aime beaucoup ce que vous faites, mon cher ami
Jean Lacéhy. Vos textes ont cette grâce alerte, cette
clarté, cette harmonie, ce souffle qui trahit les
grands… Vous irez loin, je vous promets ! D’ici
bientôt, et même avant, vous survolerez les sommets.
Tenez, je veux offrir ma pierre à l’édifice de votre
succès. Au chapeau, je verse pas fier, un euro… Non,
deux s’il-vous-plaît ! »
Mais Jean, lui, ce qui l’intéresse
C’est pas les hommages avariés.
Ses aspirations immodestes
Son ambition démesurée
C’est d’être payé pour chanter
Contact : www.lequidammarchait.com
Un beau livre
« Moi, je tutoie les gens que j’aime et vrai, j’adore ce
que tu fais ! Cette scène-là est la tienne, reviens
souvent nous visiter. Non, je ne paie pas la SACEM,
c’est trop cher, le bar est fauché ; d’ailleurs, c’est
pour cette raison-même que je n’te fais pas de cachet.
Toi, tu as le profil typique pour passer là en coup de
cœur. Mais parle-moi de ton public, celui qui te suit à
toute heure. Car que tu fasses de la musique, c’est
préférable, évidemment, mais moi, je parle de ton
public, car ton public, c’est mon argent. »
le petit point lumineux, au centre, c’est Higelin, à BERCY
(1986)
• Jacques HIGELIN, éd. Seghers. A c h e t é
d’occasion, ce SEGHERS qui ne date pas d’hier
(1987)… et le bonheur de retrouver, outre les textes
des chansons, ces quelques pages préliminaires
caractéristiques de la collection, présentant
HIGELIN. Avec une photo du Bercy 1986 auquel
j’avais assisté, sans doute mon premier choc de
concert « en vrai ». HIGELIN. Une vie en zigzag, des
débuts à « La Vieille Grille », petit troquet parisien,
avec Brigitte FONTAINE et RUFUS, où il présentera
plus tard des spectacles interminables et totalement
improvisés (Un soir, même, Jacques CANETTI,
médusé, et pourtant connu pour être un couche-tôt, y
restera subjugué jusqu’au petit matin pour
l’écouter !), des passages à vide, des films, des
Mais Jean, lui, ce qui l’intéresse
C’est pas les calculs d’épicier
Du ladre penché sur sa caisse.
Non, son ambition gigantesque
C’est d’être payé pour chanter.
Mais ça n’est pas d’actualité.
Jean Lacéhy
Infos en Vrac
• Hauterives Animation organise son 2ème tremplin
de la Chanson Française du 10 au 12 juillet 2003.
On vous avait déjà parlé de l’accueil extraordinaire
9
réservé aux artistes lors de cette manifestation… La
sélection se fera sur dossier et CD, à envoyer avant le
20 mars à : [email protected].
Les dates
: on a vu et faut pas rater !…
Mars 2003
Patrick Font
Corbier
Christian Paccoud
Christian Paccoud
Zut (Gildas Thomas)
Antoine Gasse
Christian Paccoud
JC Prince
Christian Paccoud
Bistanclaque + André Minvielle
Jean Lenturlu + A.-les-Crayons
Christian Paccoud
Christine Ruffin
Soirée interprètes
Ets Brumaud + Space Invaders
Néry
Les Tit’ Nassels
Georges Moustaki
Marie-Paule Belle
Anna F.
Christine Ruffin
Ets Brumaud + Jongle des
Javas
Gianmaria Testa
Jane Birkin
Rémo Gary
Daclin
Marie-Paule Belle
Padam + La Femme sans tête
Soirée compositeurs + Cécilèm
Nico et La Fille de l’Air
Yannick Le Nagard
Paule-Andrée Cassidy
Véronique Pestel + M. Enée
Césaria Evora
Bistanclaque
André Bourrillon
Paule-Andrée Cassidy + S.
Côté
Evasion + Michèle Enée
Bernard Joyet + C. Murray
Bonzom
F. Lalanne + La femme sans
Tête
Les Tit’ Nassels
Les Tit’ Nassels
Allain Leprest + C. Gracien
Chansons Amarées
Jean Lenturlu
C. Paccoud + le « gros
cœur »
Gilbert Laffaille + L.
Lantoine
Jean-François Farrel
Môrice Bénin + A. Bonhomme
Fabienne Eustratiades
Nadj + Monsieur 13
Philippe Forcioli + J. Duino
Topor Moi !
Christine Ruffin
Jean-Pierre Tutin
Dimitri + Chloé Sainte Marie
Piton + Mathilde Mauguière
Piton
Khaban
Nadj
Fred Radix
Jean-Luc Schwartz + Anne
Pia
Delfino, Perpette, La Péniche
Anne Pia
Nadj
Claudine Lebègue + A.
Gasse
Jehan + Alain Bert
90C
• Le concours « Quand la Chanson est bonne »,
organisé par les villes de Chassieu (69), St
Chamond (42) et Chavanoz (38) aura lieu les 10,
11 et 13 mars 2003. Inscription avant le 7 février
2003 ; pré-selection sur dossier de présentation et
CD. Le prix : une programmation dans chacun des
lieux en première partie.
Contacts :
[email protected] [email protected]
ou
[email protected]).
• Philippe FORCIOLI est entré en studio pour son
nouveau CD, « Marin des routes », dont la
souscription est ouverte. Le CD est à 20 euros, la
livraison se fera à l’automne 2003.
• André BONHOMME lance une souscription
pour son prochain CD, qui sortira dans quelques
mois. Au programme : La Guerre de Pierre, Les
Gens qui parlent seuls, L’Univers des sons, Un
regard, et bien d’autres.
• Comme chaque année, Le FAIR propose son
soutien à 15 groupes ou artistes, signés ou non,
démarrant leur carrière professionnelle et ayant
donné au moins 10 concerts depuis mars 2002, en
différentes régions de France. Les artistes signés
doivent avoir au maximum un album distribué
nationalement, et sorti après mars 2001. Les aides du
FAIR : une bourse d’aide à la tournée et à
l’équipement, un soutien en communication, un
conseil en management et un soutien juridique, une
aide à la formation et à la professionnalisation. Les
dossiers de candidature sont disponibles depuis le 17
février uniquement sur appel au 01 48 78 46 10, et
sont à renvoyer avant le 17 avril 2003.
Contact : FAIR (association 1901) www.lefair.org
• Vive la Reprise 2003 : Organisée par le Centre de
la chanson et le Centre Wallonie-Bruxelles, cette
manifestation, qui en est à sa 9ème édition, déclare
partir à la découverte des nouveaux interprètes de la
Chanson. Le thème est cette année « hommage à
Jacques Brel ». Conditions de participation : envoyer,
avant le 24 mars, sa fiche d’inscription et un CD
contenant trois chansons : une reprise d’une chanson
de l’ensemble du répertoire, une reprise de Jacques
BREL, et une chanson de création inédite (non
enregistrée sur un disque produit ou auto-produit), au
Centre de la Chanson. Les candidats retenus seront
convoqués à une audition publique le 24 avril de 14h
à 20h, et peut-être à la finale du 25 avril, 20h30, en
première partie de ZOE.
Contact : [email protected]
10
01
01
03
04
04-08
05
05
06
06
06-08
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07
07
07
07
07-08
08
08
08
08
08
A Thou Bout d’Chant
Cabaret le Grenier
Café Brunet
La Chaumière
A Thou Bout d’Chant
Rabelais
Chez Mino
Cabaret le Grenier
Cardinalin
Théâtre de la Platte
Salle Aristide Briant
Vieux Logis
Mairie de Tournon (07)
Le Petit Théâtre
Théâtre 145
Cabaret le Grenier
Nota Bene
Esp. Cult. Eole
Esp. Albert Camus
Salle Edmond Vigne
Salle J. Couty
08
Théâtre 145
11
11
11-12
11-15
12
12
12
12-15
13
13
13
13
13-15
14
CC Seyssinet-Pariset
Grand Angle
Radiant
A Thou Bout d’Chant
Luminier
Salle Aristide Briant
Le Petit Théâtre
Cabaret le Grenier
Espace Le Savoie
Café des Arts
Salle Paul Garcin
CC Charlie Chaplin
Théâtre de la Platte
Café des Arts
14
Salle Paul Garcin
14
14
14
Totem
Salle Pierre Hénon
Salle Aristide Briant
14
Le Petit Théâtre
14
15
15
15
15
Théâtre de Poche
L’ Arlequin
Salle Paul Garcin
Scarabée
Clé de Sol
15
La Tannerie
16
Salle Paul Garcin
16
17
18
18
18
18-22
19
19
19
19
20
20
20
20
Cabaret le Grenier, 17h
Salle des Rancy
L’oiseau sur sa branche
Salle St Jean
Salle des Rancy
A Thou Bout d’Chant
Espace Baudelaire
Salle Léo Ferré
Totem
Salle des Rancy
Cabaret le Grenier
Salle Léo Ferré
MJC Moutiers
Théâtre en Rond
20
Salle des Rancy
21
21
21
La Presqu’île
Café des Arts
Espace Le Savoie
21
Salle Pierre Hénon
21
21
Salle des Rancy
Salle Léo Ferré
Gérard Morel
Alias Dupont
Khaban+Ste Rita et N. la
démone
Hervé Lapalud
Jean Lenturlu
Michèle Bernard
La Hurlante
Oskar et Viktor
Cécilem
Djib
Serenata
André Bonhomme
Véronique Balmont
Zazie
Christopher Murray
Djib
Sarclo
Jean Lenturlu
Arno
Céline Blasco
Hayet Ayad
« C’est gentil chez vous »
21-22
21-22
Train-Théâtre
Cabaret le Grenier
22
Salle des Rancy
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22
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26
27-28
28
28
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26
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29
29
29
29
29
Cargo de nuit
Château des Bruneaux
L’Onde
Salle Léo Ferré
Café de la Résistance
A Thou Bout d’Chant
Amphithéâtre de l’opéra
Cabaret le Grenier
Cabaret le Grenier
Salle Léo Ferré
Summum
Salle Jeanne d’Arc
Amphithéâtre de l’opéra
Les Vivats
Ferme du phaux
Train-Théâtre
Auberge La Buissonière
Café des Arts
Cabaret le Grenier
er
Amphith. de l’Opéra – Place de la Comédie – Lyon 1 – 04 72 00 45 45
Apprieu – Salle des fêtes – Apprieu (38) – 04 76 67 35 61
Arlequin – Ambérieu (01)
er
A Thou Bout d’Chant – 2 rue de Thou –Lyon 1 – 04 78 39 44 82
Auberge Alymes – Breydevent – Ambérieu en Bugey (01) – 04 74 38 46
60
Auberge La Buissonière – Courzieu (69) – 04 74 70 87 48
Auberge de la Côte – Thurins (69) - 04 78 48 91 52
Boîte à musiques et cie – Le Janjoux – Novalaise (73) - 04 79 36 69 87
Cabaret Le Grenier – Place St André – Grenoble (38) – 04 76 44 51 41
Cabaret Neuf – Route de la chapelle – Sandrans (01) – 04 74 24 50 05
Café des Arts – 36 rue St Laurent – Grenoble (38) – 04 76 54 65 31
Café Brunet – 11 place Gabriel Péri – Annecy le Vieux (74)
Cardinalin – route de Bons – Thonon (74)
Cargo de nuit – 7 rue Pailleron – 69004 Lyon – 04 72 07 03 38
Clé de Sol – Marsaz (26) – 04 75 45 00 82
CC C. Chaplin – Pl. de la Nation – Vaulx-en-Velin (69) – 04 72 04 81 18
CC Seyssinet-Pariset (38) – 04 76 21 17 57
Centre L. de Vinci – Place R. Lescot – Feyzin (69) – 04 78 67 65 11
Château des Bruneaux – Firminy (42) – 04 77 89 38 46
Chaumière – 12 rue de la Tournette – Veyrier du Lac (74)
Chez Mino – 16 place de l’hôtel de ville – La Roche sur Foron (74)
Esp. Albert Camus – 1 rue M. Bastié – Bron (69) – 04 72 14 63 40
Espace Baudelaire – Rillieux-la-Pape (69)
Esp. Culturel Eole – 16 rue Centrale – Craponne (69) – 04 78 57 94 34
Espace Le Savoie – Saint-Michel-de-Maurienne (73)
Ferme du phaux – Noirétable (42) – 06 03 00 11 02
Foréziales – Salle « Les Patios » – Av. des sources – Montrond-les-Bains
(42)
ème
Forum FNAC Part-Dieu – Lyon 3 – 04 72 71 32 98
Grand Angle – Place des Arcades – Voiron (38) – 04 76 65 64 64
Heure Bleue – av Jean Vilar – St Martin d’Hères (38) – 04 76 62 07 86
Luminier – 50 rue de la république– Chassieu (69) – 04 78 90 88 21
Nota Bene – Roanne (42)
Oiseau sur sa branche – Saou (26) – 04 75 76 02 03
Onde (L’) – Feurs (42) – 01 34 58 03 35
Le Petit Théâtre – 16 rue du 11 nov. – Chavanoz (38) – 04 72 02 39 54
Presqu’île – 12 bis rue de Fontanes – Annonay (01) – 04 75 33 15 54
Le Rabelais – 21 route de Frangy – Meythet (74) – 04 50 22 39 97
Radiant – 1 rue Jean Moulin, Caluire et Cuire (69) – 04 78 23 84 02
Salle A. Briant – 23 av Libération– St Chamond (42) – 04 77 31 04 41
Salle Edmond Vigne – 22 rue des Alpes – Fontaine (38) – 04 76 53 53 28
Salle des fêtes – Villerest (42)
ème
Salle J. Couty – Marie du 9 arrondissement – Lyon (69)
Salle Jeanne d’Arc – 16, rue J.-C. Tissot – St Etienne (42) – 04 77 25 01
13
Salle Léo Ferré – 5 place St Jean – Lyon 5è – 04 78 42 48 71
er
Salle Paul Garcin – 7 impasse de Flesselles – Lyon 1 – 04 78 60 64 01
Salle Pierre Hénon – Mably (42) – 04 77 44 21 90
Salle des Rancy – 249 rue Vendôme – Lyon 3è – 04 78 60 64 01
Salle Saint Jean – 254 av St Ex. - La Motte Servolex (73) – 04 79 65 19
29
Scarabée – Chambéry (73) – 04 79 85 22 78
Théâtre 145 – 145 cours Berriat – Grenoble (38) – 04 76 49 53 39
er
Théâtre de la Platte – 32 rue R. Leynaud – Lyon 1 – 04 78 39 25 89
Th. de Poche – 44 rue de la Mulatière – St Etienne (42) – 04 77 38 09 77
Théâtre en Rond – 6 rue François Gerin – Sassenage (38) – 04 76 27 85
30
Totem – 31 faubourg Montmélian – Chambéry (73) – 04 79 85 05 84
Train-Théâtre – 1 rue Aragon – Portes-Lès-Valence (26) – 04 75 57 14 55
Vieux Logis – rue principale – Yvoire (74)
Ville Nouvelle Cult. – C. S. Signoret – Villefontaine (38) – 04 74 96 78
96
Vivats – Salle des Tilleuls – Viricelles (42) – 04 77 54 98 86
Avril 2003
Laurent Berger
Kent
Kent
La Framboise Frivole
Arno
Les Garçons d’Honneur
Céline Blasco
Hervé Lapalud
Djib
Kent
Joël Favreau
François Gaillard
Hervé
Lapalud+F.
Eustratiades
Gérard Morel + Agnès Debord
Romain Didier+ L. Berger
J. Lambert+Alfrede+F. Bobin
Gabuzomeu
Machinchose
Dessena
Scènes ouvertes
Antoine Gasse
Les Tit’ Nassels
Vincent Cros + F. Eustratiades
Michel Avalon chante Léo
Ferré
Sarclo
Les Tit’ Nassels
Dimitri + Paul et Robin
Khaban
Stéphane Roux + JS Bressy
Les Wriggles
Sarclo
Amélie-les-Crayons+Léo d’en
bas
Robinson
Jean Lenturlu
André Coulon
La Baronne + C. Lebègue
Les Zourilles
Fred Radix
Les 2 Oncles
Djib
Septime Sévère
Xavier Lacouture
Le Soldat Inconnu
01-05
02
03
03
03
03-05
04
04
04
04
04-05
05
05
A Thou Bout d’Chant
Rabelais
Totem
Ville Nouvelle Culture
L’Heure Bleue
Café des Arts
Cabaret Neuf
Auberge de la Côte
Auberge des Alymes
La Presqu’île
Cabaret le Grenier
Foréziales
« à la ferme »
08
08
08
08-12
09
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10
11
11
11
11-12
Radiant
Amphith. Pont de Claix
Salle des Rancy
A Thou Bout d’Chant
Cabaret le Grenier
Cabaret le Grenier
La Presqu’île
Boîte à musiques et cie
Cargo de Nuit
Radiant
11-12
12
12
12
13
14
14-16
15
Salle des Rancy
Salle des fêtes de Villerest
Apprieu
La Presqu’île
Cabaret le Grenier, 17h
C. L. de Vinci
Salle des Rancy
15
16
16-19
17
18
18
24
24
24
25-26
26
Radiant
Théâtre en Rond
Cabaret le Grenier
Radiant
La Presqu’île
Rabelais
Café des Arts
Forum FNAC Part-Dieu
Cabaret le Grenier
Cabaret le Grenier
La Presqu’île
Cabaret le Grenier
Alpha
Les lieux
« A la ferme » (le 05/04/03) – Châtillon d’Azergues (69) – 04 78 43 98
12
Alpha – 24 av Lamartine – Charbonnières-les-bains (69) – 04 78 87 64 00
Amphithéâtre – Place Iles de Mars – Pont-de-Claix (38) – 04 76 98 40 40
11
Une chanson?
Le Coq, Claudine LEBÈGUE
Je suis comme un coq en pâte
Ligoté par les deux pattes
Un bon petit coq extra
A la botte des soldats
Tout él’vé au raisin sec
On m’a cloué par le bec
Pour veiller sur la cocarde
Ou je fais des tours de garde
Ma carrière est toute vue
Je chant’rai sur un talus
Et j’partirai au combat
Fleur au bec et jambe de bois
Moi j’aimerais mieux chanter
Un p’tit air de liberté
Chanter pour les p’tits z’enfants
Fleur au bec et tête au vent
J’aim’rais mieux chanter Vesoul
Ou Milord ou même la Foule
Et à l’heure qu’il me plaira
Chanter tout a cappella
Une chanson une vraie une belle
Une chanson vraiment rebelle
Une toute seule comme ça pour rien
Qu’a d’la gueule et qu’a du chien
J’veux pas mourir dans la cour
Ni en vrac au fond d’un four
Pas finir cocorico
Les deux pieds dans l’même drapeau
J’veux d’la bonne terre à aimer
J’veux d’la terre bonne à semer
J’voudrais partir au printemps
Porté par un drapeau blanc
J’voudrais changer mon clairon
Contre un p’tit soleil de plomb
J’voudrais changer mon refrain
Contre un long long long
Petit matin.
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