octobre 2014 - Chambre d`Agriculture Pyrénées Orientales

ECONOMIE DE LA FILIERE
POMME DE TERRE PRIMEUR 2014 : un coup pour rien !
Avec une pomme de terre de conservation européenne omniprésente tout au long du printemps, le
principal indicateur économique, pour l'ensemble de la primeur française 2014, était dans le rouge.
Egalement, la grande majorité des bassins primeuristes ont souffert de mises en place difficiles et
tardives avec un début de printemps pluvieux et plus particulièrement sur la façade de l'ouest
atlantique.
Les producteurs Roussillonnais ont échappé à ces mauvaises conditions climatiques mais pas aux
difficultés commerciales.
particulier en culture horsmis une alerte mildiou au
milieu du mois de mai. La bonne réactivité des
producteurs
suivie
d'une
tramontane
violente ont eu raison de cette seule alerte.
Les stockages de récoltes tardives destinées aux
circuits courts ont, quant à eux, souffert de la
présence
de
teignes
dégradant
la
qualité
commerciale de plusieurs lots.
La seule difficulté rencontrée a été d'ordre
commerciale.
Peu de place pour le primeur
A l'opposé de l'an dernier, et sous une très forte
pression de la pomme de terre de conservation, la
primeur n'a jamais trouvé sa place sur le marché.
L'an dernier, la conservation (2012/2013) avec
environ 4,7 millions de tonnes produites en France
Le sous abri égal à lui-même
Avec une vingtaine d'hectares sur le département, la première partie de campagne, sous
serres froides, s'est bien déroulée avec des
rendements
corrects,
un
excellent
niveau
qualitatif, de bons prix mais un ton en dessous
de l'an dernier.
Sans perturber cette production spécifique, ce
premier élément commercial indiquait clairement
que
nous
n'étions
plus
sur
la
dynamique de l'an dernier.
Une belle production de plein champ
Le plein champ a confirmé la belle qualité du
millésime 2014 aidé par de bonnes conditions
de mises en place et de cultures.
Sur un plan sanitaire, il n'y a pas eu de problème
SERRES ET PLEIN CHAMP ‐ n° 329 ‐ octobre 2014
avait laissé un marché « propre » pour la primeur.
Mais avec 5,2 millions de tonnes en 2013-2014, soit
une progression de 11,6 % en tonnage, la pomme
de terre de conservation, production hyper
concurrentielle,
a
largement
débordé
cette
année sur le créneau des primeurs.
D'autre part, les tensions géopolitiques en Europe
de l'Est n'ont pas été favorables au cours du printemps aux exportations des conservations pesant
de fait un peu plus sur le marché.
Au cours des semaines, le marché ne s'est jamais
débloqué entraînant avec lui les prix à la baisse.
Par conséquent c'est une mauvaise campagne
avec, au mieux, un prix moyen payé qui est tout
juste au niveau des coûts de productions et
le plus souvent en dessous.
ECONOMIE DE LA FILIERE
Pommes de terre primeur 2014 : un coup pour rien !
La variété Béa chute de 20 %
L'enquête menée auprès des distributeurs de plants par le Service Statistique de la DRAAF
appuyé par l'expertise technique de la Chambre d'Agriculture met en évidence quasiment
190 ha cultivés de pommes de terre primeurs en Roussillon, soit une progression d'une
quinzaine d'hectares. Le chiffre remarquable est la baisse de représentativité de Béa avec seulement 38 % des
surfaces contre 58 % en 2013. Cette baisse significative était attendue. Elle est le contre coup du déclassement
l'an dernier de plusieurs parcelles de plants de Béa pour des raisons sanitaires (taux trop élevé de plantes contaminées par le virus PVY). Du coup, il n' y avait pas assez de plants de qualité suffisante pour la production de
plants certifiés pour servir normalement le département des Pyrénées-Orientales. On touche ici à une vraie
faiblesse structurelle de la variété. Pour compenser, de nombreux producteurs ont opté pour la jeune variété
Celtiane inscrite au catalogue officiel des semences et plants depuis 2008 ou pour des variétés plus connues
comme Monalisa qui passe à 16 % de la surface (12 % en 2013) ou encore Charlotte.
La petite surface départementale et la faible représentativité de plusieurs variétés ne permet pas ou ne
permet plus de décortiquer plus en détail les chiffres départementaux sans trahir le « secret statistique ». Ce fait
symbolise clairement l'érosion des surfaces.
Les premiers chiffres de la conservation
On ne le sait que trop bien aujourd'hui, la conjoncture de la pomme de terre de conservation détermine
l'ouverture ou non du marché pour la primeur. D'autres éléments comme les marchés à l'export et les niveaux
d'importations des pays tiers conditionnent également les tendances commerciales. Par conséquent, il est
toujours difficile de se projeter dans l'avenir. Toutefois, le NEPG (North-western European Potato Growers) a
communiqué le 9 septembre dernier des chiffres intéressants. Le NEPG est la représentation professionnelle des
5 plus importants pays producteurs de pommes de terre du nord-ouest européen (Belgique, Allemagne,
Grande-Bretagne, France et Pays-Bas) autrement dit le cœur de la pomme de terre de conservation
européenne. Pour les pays du NEPG (hors Grande-Bretagne), la superficie globale augmente 3,1 % et les rendements progresseraient de 8,7 %, soit une augmentation globale de 12,1 % et 27 millions de tonnes produites.
Pour la France, selon l'UNPT-CNIPT/Agreste, la surface des conservations progresse en 2014 de 3,6 % pour passer
de 117 000 ha à plus de 121 000 ha. Toutefois, la quasi-totalité des productions sont encore en terre et les
conditions de récolte détermineront le rendement final et en partie la place de la primeur en 2015.
 Nicolas MANSOURI,
Service Fruits et Légumes, CA Pyrénées-Orientales
Contact : 06 08 40 55 76
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SERRES ET PLEIN CHAMP ‐ n° 329 ‐ octobre 2014