Anglais oral

Transcription

Anglais oral
Concours Sciences sociales option Cachan 2011
EPREUVE ORALE D’ANGLAIS
(Préparation : 30 minutes à partir de 2012- Durée de l’oral : 30 minutes - Coefficient : 2)
1.présentation de l’épreuve
Attention : à partir de la session 2012, le temps de préparation passe de 45 minutes à 30 minutes, ceci pour éviter
que les candidats ne rédigent de manière trop détaillée leur brouillon, l’épreuve se transformant souvent en écrit oralisé
au lieu d’être un véritable oral. Le passage devant le jury est quant à lui inchangé (30 minutes)
Les candidats se voient proposer un document audio d’une durée de 4 minutes environ, extrait d’une émission
radiophonique (britannique ou américaine), dans lequel interviennent au moins deux interlocuteurs.
Voici quelques-uns des sujets de la session 2011 : la question du multiculturalisme en Grande-Bretagne ; le rôle de
Twitter dans les révolutions arabes ; les nanotechnologies appliquées à la nourriture ; les coupes budgétaires au
Royaume-Uni ; une application d’Iphone permettant de se confesser ; les agro-carburants ; le chômage chez les jeunes
Britanniques ; la visite de David Cameron en Chine ; les primaires américaines ; la question du nucléaire, en GrandeBretagne et aux Etats-Unis ; les divisions au sein du parti Liberal Democrat et les difficultés rencontrées par Nick Clegg ;
le système de santé aux Etats-Unis.
2. temps de parole
La plupart des présentations ont été cette année trop courtes. Trop de candidats ne tiennent pas 10 minutes en
autonomie—on est même assez souvent en dessous des 8 minutes—alors que, l’oral durant 30 minutes, le jury attend
une prise de parole en continu de 12 à 15 minutes. En effet, comment évaluer les qualités linguistiques d’un candidat, ses
capacités de compréhension, puis de réflexion et d’analyse quand le compte-rendu est squelettique et le commentaire à
peine ébauché ? Trop de candidats ont donné l’impression de vouloir en finir au plus vite, de vouloir se débarrasser de
l’épreuve, alors qu’il faut au contraire prendre le temps de présenter en détail et avec soin son travail, montrant ainsi que
l’on est investi et motivé.
D’autre part, il est attendu des candidats qu’ils soient informés de l’épreuve qu’ils sont en train de passer : il est
extrêmement agaçant pour un jury d’entendre un candidat demander en français, avant de commencer son oral : « je dois
faire un résumé, c’est ça ? Je pensais que j’avais une heure de préparation… ».
3. évaluation des compétences techniques
3. 1. compréhension auditive
La compréhension auditive est naturellement primordiale : le jury doit d’abord et avant tout s’assurer que le document a
été compris. Au-delà des grandes idées, le détail des argumentations a-t-il été identifié? Les démonstrations des
interlocuteurs s’appuient naturellement sur des concepts, des exemples, des chiffres – voire des formulations
marquantes : autant d’éléments qui méritent alors de figurer dans la restitution des candidats.
3.2. la restitution et le commentaire du document
Un défaut semble se généraliser : la distinction entre le compte-rendu du document et son commentaire n’est pas assez
claire. Trop souvent, les candidats présentent un ensemble sans structure, mêlant restitution du document et
commentaires personnels. Ceci est à proscrire, car ces va-et-vient entre le document et son commentaire sont source de
confusion. Rappelons donc que la prestation du candidat doit se dérouler comme suit :
-
une introduction qui contextualise le thème abordé et pose d’emblée une problématique
-
un compte-rendu structuré du document sonore
-
un commentaire qui met en lumière les enjeux du problème posé et qui offre une analyse et une réflexion
personnelles sur ce sujet
-
une rapide conclusion dans laquelle le candidat peut donner son avis
Ces quatre étapes doivent être clairement marquées, au risque de perdre l’examinateur en route. Trop souvent, le jury se
demande si c’est le candidat qui parle en son nom propre, ou s’il est en train de restituer l’enregistrement. Or cette
distinction compte-rendu/commentaire n’a rien d’artificiel : un compte-rendu rigoureux permettra de mettre en relief les
enjeux qui seront ensuite débattus dans la partie commentaire.
1
Le compte-rendu (ou résumé, ou restitution) est une étape clé, qui n’est pas une simple reprise mot-à-mot de ce que
le candidat a pu comprendre ; il ne s’agit pas non plus de faire une liste exhaustive de ce que chaque intervenant a pu
dire : (« the journalist says that.. ; then he says that… and finally he says that… ».) : ceci n’est en aucun cas la restitution structurée
qu’attend le jury, mais une paraphrase linéaire et chronologique du document. Pour éviter de tomber dans ce piège, il
convient au contraire d’organiser et de hiérarchiser ce qui a été entendu : il n’y a pas de plan « type », ni de recette miracle
à appliquer, le candidat devant adapter son résumé au document qui lui aura été proposé. A titre d’exemple, il peut
organiser son résumé
. de manière thématique, si le document s’y prête (et pointer les enjeux politiques, économiques, sociaux,
environnementaux etc. d’une question)
. autour d’un axe classique type thèse/antithèse : à l’occasion d’un reportage sur le nucléaire, par exemple, on peut
regrouper tous les arguments en faveur du nucléaire pour ensuite en pointer les dangers.
. selon une présentation plus didactique en exposant les faits, puis en faisant apparaître les causes et les conséquences
d’un phénomène, plan qui se prêtait bien au débat sur les agro-carburants, par exemple : (1) on constate que les agrocarburants (biofuels) sont de plus en plus utilisés et que de nombreux pays d’Afrique vendent leur terre pour ce type de
plantation (= les faits), afin que (2) les Occidentaux puissent maintenir leur consommation énergétique et leur niveau de
vie (= les causes), mais (3) la question éthique, voire humanitaire (déplacement de populations qui n’ont déjà pas de quoi
se nourrir) est problématique, d’autant plus que ces agro-carburants contribuent eux-aussi au réchauffement climatique
(= les conséquences).
Peu importe l’organisation choisie, du moment qu’elle est claire et logique, qu’elle n’est pas paraphrastique et qu’elle
permet au candidat de montrer ses capacités de synthèse.
Avant de passer au commentaire, il est nécessaire de ménager une transition, si possible plus adroite que « and now we can
try to develop some points » : pourquoi ne pas poser des questions reprenant la ou les problématiques soulevées par le
document ? Si le résumé a été bien mené, il doit conduire logiquement à s’interroger sur des questions de fond qui vont
justement faire l’objet du commentaire. Ce commentaire doit être l'occasion pour le candidat de mobiliser ses
connaissances générales, et surtout, son esprit critique afin d'apporter un éclairage pertinent au document dont il vient de
rendre compte. Le commentaire doit donc absolument être problématisé et, beaucoup semblent l’oublier, être en lien
direct avec les questions traitées dans le document. Ce sont là les deux écueils les plus fréquents :
- une absence de problématique donne lieu à un exposé catalogue, donc peu pertinent. Poser une problématique signifie
que des questions sont soulevées et que les problèmes ou faits marquants qui sous-tendent le débat sont soulignés pour
être ensuite analysés. Par exemple, un document qui invitait à une réflexion sur le statut du nucléaire aux Etats-Unis par
rapport aux autres énergies nécessitait de s’interroger sur le pouvoir des différents lobbies dans ce même pays, et
notamment ceux du pétrole. Se contenter de faire l’inventaire des différents types d’énergies, sans problématiser la
question énergétique américaine, ne peut tenir lieu de commentaire.
- l’autre erreur, tout aussi fréquente et qui est souvent une conséquence de la première, consiste à croire que le document
entendu n’est qu’un prétexte : certains mots-clé, comme « the new technologies » par exemple, sont l’occasion de plaquer un
discours pré-mâché sur les dangers de ces nouveaux médias, quand on attendait une réaction précise au rôle bien
particulier de Twitter dans les révolutions arabes : le métier de journaliste est-il remis en question par ce nouvel outil ?
Relayer instantanément événements et réactions, est-ce réellement informer ?
Enfin, même si le jury n’attend pas des connaissances civilisationnelles particulières, l’épreuve n’étant pas une épreuve
sur programme, quelques remarques ou réponses de candidats ont pu faire sursauter le jury : ne pas savoir que David
Cameron, chef du parti conservateur (et non pas Labour) est le premier ministre du Royaume-Uni, affirmer que ce sont
les Liberal Democrats qui ont gagné les élections de 2010 ou encore ignorer qu’il y a eu des attentats terroristes à
Londres en 2005 sont extrêmement pénalisants. Heureusement, d’autres candidats ont su faire bon usage de leurs
connaissances sociologiques, historiques ou économiques pour éclairer à bon escient leur commentaire.
4. L’entretien
La deuxième partie de l'épreuve est un entretien, dont la durée dépend du temps de parole utilisé par le candidat. Cela
suppose donc de maintenir une interaction, voire d'établir une conversation entre le candidat et le jury. L'ouverture et
l'écoute sont des qualités nécessaires, mais il faut également être capable d’improviser, donc ne pas se de démobiliser : il
faut pouvoir réagir en temps réel, en essayant d’argumenter pour convaincre.
Rappelons que dans un premier temps les questions du jury sont destinées à aider le candidat à éclaircir certains propos, à
approfondir un point abordé ou encore à donner quelques repères supposés connus liés au thème de l'extrait. C’est
l’occasion pour le candidat de montrer ses connaissances civilisationnelles, s’il en a, sur le pouvoir des lobbies aux Etats-
2
Unis, les questions environnementales, le rapport entre les Etats et le pouvoir fédéral, les enjeux de la réforme du
système de santé aux Etats-Unis… Il n’est jamais question de « piéger » tel candidat, ni de lui enlever des points sur le
compte rendu ou le commentaire qu'il vient de présenter. Il s’agit seulement de voir avec quel degré de spontanéité le
candidat peut s’exprimer et s’il peut aller plus loin dans sa réflexion.
Attention enfin à rester bien concentré jusqu’au bout et à maintenir une bonne qualité de langue même dans les
moments d’improvisation de l’entretien : trop souvent, les candidats semblent oublier les règles de base de la grammaire,
dès qu’ils n’ont plus un support écrit sur lequel s’appuyer.
5. Langue
La correction et la richesse de la langue entrent pour une bonne part dans la notation finale. Une bonne compréhension
et appropriation du document sonore et un commentaire pertinent sont parfois desservis par de (très) grosses fautes de
grammaire, ou une langue pauvre.
De graves fautes de grammaire et de syntaxe coûtent cher à de nombreux candidats : parmi les erreurs les plus
fréquentes, on retrouve :
. les accords : l’éternel « –s » de la troisième personne du singulier au présent, bien trop souvent oublié, ainsi que les
marqueurs du pluriel (*there is two kind …), alors que les nombres sont accordés (*14 billions years)
. des fautes sur la construction de la modalité : *we can heard, *it would avoided
. des fautes sur la construction de la négation : *it has not to be
. le passif est souvent malmené : *it is freeze, *it was replace, *it has been avoid
. des verbes irréguliers aussi courants que to hold, to teach ou encore to bring ne sont pas connus de tous
. la syntaxe des interrogations au style indirect : * He explains how costly is it.
. much et many (*too much cuts, *too much services), less et fewer (*less problems, *less fuels, *less services) employés l’un pour l’autre.
. who est souvent l’unique pronom relatif connu de certains : *the problem who is raised
. la confusion entre since et for pour l’expression de la durée, doublée d’une faute de temps : * since many months he is…, *it
is abolished since a long time.
Concernant le lexique, attention aux barbarismes ! Ont été entendus cette année *inegalities, *to favorize, *a misunderstood,
*an immigrate, *dangerfrul, *a dictature, *informatical, *to persude, * a reflect, *declassement, *a lost, *reasonment, *manifestors.
Faux-amis, calques et confusions lexicales en tout genre sont très nombreux. A titre d’exemple, liability et reliabilty, to
remind et remember, to resume et to sum up, to remove et to replace ont été confondus, et rappelons qu’en anglais, on parle de
responsibility.
Au-delà de ces erreurs, la langue est souvent pauvre : les connecteurs se résument à « so », « because » et « but » ; le propos
est quasi-invariablement introduit par « we can talk about… » et trop de candidats ponctuent leur travail de « and something
like that ». Le jury aimerait que les candidats aient plus souvent recours à des connecteurs variés ou à des adverbes
(arguably, conceivably, undoubtedly…) qui rendent l’expression bien plus idiomatique, et que le lexique soit riche et précis : on
ne parle pas de « rights » pour entrer à l’université mais de « fees », pas non plus de «*delocalisation » mais de « outsourcing »,
ou encore, le présentateur d’une émission est « the host », et non pas « the man in charge of the programme ». La traduction de
« causer, entraîner » est souvent très maladroite : « it makes a lot of deaths ». S’exprimer dans une langue précise, riche et
soignée ne s’improvise pas : c’est le fruit d’un apprentissage sérieux et régulier, de répétition et d’entraînement. Le jury ne
s’y trompe pas et sait repérer les étudiants ayant effectué ce travail tout au long de leur préparation.
En ce qui concerne la prononciation, la négligence en matière de placement de l'accent peut rendre la prestation
incompréhensible : pour marquer l’accentuation d’un mot, il faut qu’un contraste approprié apparaisse entre la syllabe
accentuée et les autres ; une majorité de candidats ne fait pas cet effort, et prononce également toutes les syllabes, sur un
ton monocorde ; d’autres accentuent systématiquement la dernière syllabe des mots. Peu naturels pour un locuteur
francophone, les accents sur la première syllabe sont très souvent déplacés : relative, catholic, deficit, liberal, Democrat,
second, image, Britain, obvious, document sont les erreurs les plus fréquentes. Parmi les fautes classiques de déplacement
d’accent, on retrouve develop, journalist, professor, consider, according, opinion, comparison, representative, et cette année,
Japan et tsunami ont été particulièrement maltraités.
Du point de vue de la formation des sons, le jury constate que des termes aussi courants que environment, advertise, precise,
title (diphtongue /ai/) ou famous (diphtongue/ei/) sont mal prononcés. Rappelons également que /au/ est la diphtongue
commune à however, allow, power et now, et que les diphtongues de focus et host se prononcent /əu/.
3
Les /h/ parasites devant les mots commençant par une voyelle peuvent considérablement gêner la compréhension de
termes tels que opinion, argument ou idea. En revanche, il faut prononcer le /h/ de how, have, hand.
6. Qualité de communication et conclusion
Enfin, un oral n’est pas un écrit lu. Le candidat doit faire l’effort de lever les yeux de ses notes, utiliser un débit
mesuré, articuler, ne pas systématiquement ponctuer sa prestation de « euh »… au risque de ne pas être compris.
En résumé, dans le cadre de la préparation, le jury conseille aux candidats de s’entraîner à la prise de parole en continu,
de bien problématiser leur réflexion, en n’oubliant pas de distinguer ce qui relève du résumé et de ce qui relève du
commentaire, de noter et apprendre le lexique nouveau et idiomatique, et de ne pas négliger la langue orale en portant
une attention toute particulière aux phénomènes d’accentuation et d’intonation.
4