Mory claque la porte de TLF - Site cfdt norbert dentressangle

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SOURCE FLASH TRANSPORT
Mory claque la porte de TLF
Le président de TLF, Philippe Grillot disait être conscient que sa politique, notamment sociale, ne
plaisait pas à tous les adhérents de la maison. Lors d'une conférence de presse, il annonçait une
possible " perte au feu ". (Lire : Et tant pis si cela fait des vagues). Sans doute avait-il déjà pris
connaissance du courrier dans lequel Alain Bréau annonçait que son entreprise, Mory démissionnait
de TLF. L'ancien président de TLF justifie cette décision.
Flash-transport : Alain Bréau, vous avez exercé durant de nombreuses années le poste de co-président de
TLF, pourtant aujourd'hui vous claquez la porte de cette fédération.
Alain Bréau : L'entreprise Mory a décidé de démissionner avec effet immédiat de TLF. Ce n'est pas moi. La
fédération en a été informée la semaine dernière par lettre avec accusé de réception. Je ne souhaite pas
continuer à adhérer, parce que je ne veux pas subir les conséquences de toutes natures de l'imbroglio social
actuel. Or le fait d'adhérer à une fédération oblige à appliquer les accords signés par cette fédération.
Que reprochez-vous à ces négociations ?
A.B. : C'est la nature des ces négociations qui m'a fait prendre cette décision. Je ne veux en aucun cas être
partie prenante. Je récuse les négociateurs et la forme que ces négociations ont prises jusqu'ici. On laisse à
penser que l'on parle de négociations de salaire, alors qu'en réalité il est question de minimas
conventionnels. Dans les entreprises ces minimas sont bien souvent dépassés et il y a autant de pratiques
sociales que d'entreprises. Rien n'interdit donc à ceux qui le veulent d'augmenter les minimas sociaux. Mais
qu'on laisse libre chacun de faire ses négociations salariales.
Qu'en est-il des conditions salariales chez Mory ?
A.B. : Chez Mory, les salaires sont au dessus des minimas, il y a un treizième mois, et nous proposons une
mutuelle à nos salariés. L'historique social de l'entreprise a toujours été plus favorable que la convention
collective.
Que pensez-vous de la lettre de TLF adressée aux syndicats proposant de créer une branche
messagerie et d'augmenter les salaires de 3% pour ce secteur ? (Lire : Les propositions de TLF pour
éviter la grève.)
A.B. : Cette initiative visant à ouvrir des négociations sur la messagerie, adressée aux syndicats par courrier,
j'en récuse aussi bien le fond que la forme. C'est essentiellement cette lettre et son contenu qui ont motivé
ma décision de quitter TLF. Il n'est pas acceptable que des négociations sociales soient conduites par des
personnes qui n'ont pas de chauffeurs. Les monocolistes ont recours de façon inique à la sous-traitance.
Vouloir intervenir dans le débat des rémunérations de chauffeurs, quand on n'en utilise pas, cela m'a fait
réagir.
Qu'est ce qu'un messager ?
A.B. : C'est le problème préalable. Il existe une faille réglementaire qui accepte que les sous-traitants ne
soient pas considérés comme des messagers… Comment définir la messagerie ? Est ce la messagerie
classique, le lot, le national, l'international ? Si on considère que c'est celui qui ne fait que de la livraison
urbaine, hors sous-traitant, cela ne doit concerner que 60 à 70.000 salariés. Ils auraient du réfléchir avant
d'envoyer ce courrier.
Si vous étiez encore président de TLF, comment géreriez-vous la crise actuelle ?
A.B. : La question ne se pose pas en ces termes, je ne suis plus président, je ne suis même plus adhérent,
mais je rappelle juste que lorsque c'était Alain Fauqueur qui s'occupait du social chez TLF, ce genre de
pataquès social n'existait pas.
Redoutez-vous des blocages à partir du 13 décembre et avez-vous pris des mesures pour vous en
protéger ?
A.B. : Il serait quand même curieux que ce soient les entreprises qui appliquent déjà tout ce que demandent
les syndicats qui soient pénalisées. Toutes les revendications sont déjà appliquées chez Mory. Il serait
incohérent d'être puni pour ce que les autres refusent.
Comment expliquez-vous ces mouvements d'humeur des salariés ?
A.B. : Les grands routiers sont ceux qui ont le plus souffert de la crise. Ils travaillaient 220 h et de ce fait,
avant la crise bénéficiaient d'heures majorées. Avec la baisse d'activité beaucoup ne font plus que 200h.
Leurs feuilles de paye affichent donc des baisses de salaires qui ne sont pas liées au taux horaire mais au fait
qu'ils travaillent moins. Ce qui provoque crispations et mécontentements.
Quel est l'impact de ce bras de fer sur l'image de la profession ?
A.B. : Les syndicats se montrent plus efficaces que les fédérations professionnelles pour faire parler du
transport et évoquer la détresse économique du secteur. On n'a jamais autant parlé du transport routier dans
la presse qu'en ce moment…

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