n°81 - ametif contact novembre 2014

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n°81 - ametif contact novembre 2014
Contact
Le journal de votre service de santé au travail N° 81 Novembre 2014
éditorial
Agrément de votre service de Santé
au Travail
D
ans le cadre de la réforme de la
Santé au Travail, l’AMETIF Santé au
Travail a déposé sa demande d’agrément
auprès de la DIRECCTE Ile de France,
après validation de son Projet de Service
par toutes les instances représentatives
de l’Association. Le travail nécessité
pour la réalisation de ce dossier a été
très important et je tiens à remercier
personnellement tous ceux qui y ont
participé.
Nous avons reçu le 12 août 2014 le
courrier de réponse de la DIRECCTE à
la demande d’agrément de l’AMETIF
Santé au Travail. Il y est indiqué qu’un
agrément officiel de deux ans accordé à
l’AMETIF est conditionné par des mises en
conformité.
dossier
les risques
psychosociaux :
Passer à l’action !
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Nous avons répondu sur tous les points
évoqués et sommes en attente d’un
rendez-vous avec les responsables de la
DIRECCTE. Tout laisse à penser que nous
pourrions obtenir un agrément pour
cinq ans.
Les ajustements et les mises en
conformité attendues s’inscrivent en
tout état de cause dans la continuité de
notre Projet de Service et de l’évolution
nécessaire de l’AMETIF Santé au Travail.
Pour faire face efficacement à l’ensemble
de ces chantiers, je me dois de vous
faire part de la nécessité d’un recours
à un accroissement progressif des
moyens de l’Association (recrutement,
investissements informatique et
équipement, immobilier).
Je vous informe également qu’une
récente mise en demeure du Conseil
d’Etat nous amènera à l’horizon 2016 à
envisager un passage d’une facturation
actuellement à la masse salariale à une
facturation « per capita ». Ces mises en
conformité détermineront la pérennité de
notre Service de Santé au Travail.
prévention
vaccinations et
travail
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MALADIE
campagne
de dépistage
organisé du
cancer colorectal
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santé au travail
La Psychologue
du Travail
Actions
trophées
trajectoires
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L’ensemble de ces évolutions s’inscrivent
dans l’optique d’une optimisation
constante de notre prestation en Santé
au Travail et nous comptons plus que
jamais sur votre partenariat pour mener
à bien cet objectif commun : améliorer
la qualité de vie au Travail au sein de nos
entreprises.
Claude Chaillié
Président de l’AMETIF Santé au Travail
ER
DOSSI
Les Risques Psychosociaux :
passer à l’action !
L
Bibliographie
1 http://www.travaillermieux.gouv.fr/Etudes-etChiffres-Cles.html
2 Rapport de recherche
ISSA (International Social
Security Association),
Rendement de la
prévention : calcul du
ratio coût-bénéfices de
l’investissement dans la
sécurité et la santé en
entreprise. 2011
> Subir un comportement
hostile au travail, juin 2014,
Dares analyses N°044
> Bref thématique, Les
situations de tension au
travail en IDF, juillet 2014,
Dirrecte
es risques psychosociaux (RPS) résultent de la confron­
tation entre le fonctionnement social (celui de l’entreprise) et le fonctionnement psychique (celui du salarié).
Ils sont engendrés par les conditions d’emploi, les facteurs
organisationnels et relationnels au sein de l’entreprise.
Ils nous concernent tous : toutes les entreprises, tous les sec­
teurs d’activité et toutes les catégories socioprofessionnelles.
Ils sont fréquents puisqu’ils arrivent en 2ème position en Europe juste derrière les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS).
Ils sont à prendre en compte au même titre que les autres
risques.
Ils ont des conséquences :
> les salariés avec des atteintes à la santé qui peuvent être
mentales (stress, épuisement professionnel ou burn-out,
dépression, voire suicide), mais aussi physiques (troubles
digestifs, problèmes cardiovasculaires, addictions...) et sociales (isolement du salarié).
> l’entreprise où ils sont sources de baisse de productivité,
d’accidents du travail (plus fréquents), de turn-over, d’absentéisme (arrêts souvent de longue durée), de dégradation
du climat social voire de l’image de l’entreprise…
Ils coûtent chers. En 2007 en France, pour une population
de 27,8 millions de salariés le coût social du stress a été évalué entre 1,9 et 3 milliards d’euros si l’on inclut les dépenses
de soins, la perte de richesse liée à l’absentéisme, la cessation d’activité et le décès prématuré(1).
Prévenir les RPS c’est investir dans le bien-être des salariés
Il est possible d’agir - Votre Service de Santé au Travail partenaire
Depuis quelques années, riche de différents métiers (Médecins du
Travail, Infirmiers, Ergonomes et Psychologue) nous sommes capables de vous apporter une approche complémentaire dans le
cadre de ces risques :
> De la prise en charge individuelle à l’évaluation collective
> De l’alerte (individuelle ou collective) à l’analyse des situations
de travail
> De l’information à l’aide au document unique
Les acteurs du Service de Santé au Travail, dont l’action est tournée
vers la préservation de la santé, accompagnent tous les acteurs de
l’entreprise en informant, évaluant et conseillant chacun d’entre eux.
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Contact
N°81
et la santé économique et sociale de l’entreprise. D’après
une étude de 2010 de l’AISS(2) pour 1 euro investi dans la
prévention (formation, adaptation de l’organisation…), le
bénéfice est de 2,2 Euros par an et par salarié !!!
L’enquête SUMER 2010 – le questionnaire de
Karazek
Cette enquête est réalisée sous l’égide du Ministère du travail à l’échelle nationale. En Île-de-France elle a concerné
500 médecins du travail et 12000 salariés représentatifs de
5 millions de salariés franciliens. Elle fait apparaître certaines
spécificités concernant les salariés d’Île-de-France dans le
champ des RPS. En voici quelques éléments :
> ils sont plus nombreux à être exposés à une forte demande
psychologique (travailler vite et intensément, longues périodes de concentration), tout en bénéficiant d’un peu plus
de latitude décisionnelle
> ils appartiennent plus fréquemment à la classe des salariés
tendus (15% étant en situation de forte tension)
> les femmes, les employés et les ouvriers sont plus exposés
> la forte tension au travail est étroitement corrélée à l’organisation
> les salariés concernés cumulent plus d’arrêts de maladie et
d’accidents du travail que les autres
> ils sont plus de 20% à estimer subir un comportement hostile dans le cadre du travail
> la santé, l’hôtellerie et les transports sont des activités particulièrement exposées.
Il s’agira de tendre ensemble vers une amélioration de
la qualité de vie au travail dans le respect des prérogatives de chacun.
Pour se faire, il faut s’attacher à comprendre le travail
(travail réel), comprendre son management, compren­
dre son organisation pour mieux prévenir ces risques.
Cette question de la compréhension du travail doit être
entendue comme une vision croisée des acteurs de l’entreprise (direction, instances représentatives du personnel, salariés, service de santé au travail) pour mettre en
évidence ensemble des leviers pour l’action.
Une co-construction de solutions prend plus encore
toute sa dimension dans ce domaine pour une prévention adaptée à chaque entreprise et efficace.
Dr MOUTET KREBS - Médecin du Travail
Julie MORELL - Psychologue du Travail
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Vaccinations et
travail
Une mesure complémentaire de
prévention
En complément des mesures de prévention collective et individuelle contre certains
agents biologiques, il est parfois possible de
se faire vacciner. Dans tous les cas, la vaccination n’est qu’une mesure complémentaire
de prévention des risques biologiques. Elle ne
dispense pas du respect des règles de sécurité
de base !
La pratique de la vaccination en milieu professionnel est régie par la circulaire du 26 avril
1998. Il existe des vaccinations obligatoires et
des vaccinations conseillées en fonction du
poste de travail occupé, des risques auxquels
le salarié est exposé, des bénéfices et des
risques liés à la vaccination… Votre Médecin du
Travail discutera avec vous de l’intérêt d’une
vaccination mais vous avez le libre choix d’être
vacciné ou pas.
Les vaccinations obligatoires en
médecine du travail
(articles L 10 et L 215 du Code de la Santé Publique)
Les vaccinations conseillées
E
Un certain nombre de vaccinations est recom-­­
mandé pour des salariés exposés à divers
agents biologiques. Ils sont classés en 4 groupes
(Arrêté du 18 juillet 1994 - J.O. du 30). La
vaccination s’insère alors dans une stratégie
globale de prévention (Décret n° 94-352 du
4 mai 1994).
> Brucellose
Toute personne exposée au risque de maladies professionnelles du tableau n°24, en
particulier le personnel des laboratoires, des
abattoirs et des services vétérinaires.
> Leptospirose
Toute personne exposée au risque des maladies professionnelles du tableau n° 19 du régime général, en particulier le personnel des
abattoirs, les égoutiers, employés de voirie,
gardes-pêche, employés des mines, ports,
laiteries, travailleurs agricoles, en particulier
des rizières, personnel de traitement des eaux
usées.
> Rage
Toute personne exposée au risque des maladies professionnelles du tableau n°56 du
régime général, en particulier : employés des
services vétérinaires, personnel d’abattoirs,
personnel des laboratoires manipulant du
matériel contaminé ou susceptible de l’être,
équarrisseurs, personnel des fourrières, naturalistes-taxidermistes, gardes-chasse, gardes
forestiers...
Campagne de
dépistage organisé
du cancer colo-rectal
Le cancer colorectal est au 2ème
rang des décès par cancer en
France, après le cancer du poumon
et avant le cancer du sein. Il se
guérit dans 9 cas sur 10 s’il est
détecté tôt. Il se développe dans
plus de 90% des cas à partir de
polypes, qui sont des tumeurs
bénignes dont la détection et
l’ablation empêche la survenue
du cancer .
> Rubéole
Cette vaccination est recommandée pour le
personnel féminin jusqu’à 45 ans avec une
sérologie préalable, et le personnel de santé
(circulaire du 15 juin 1982, modifiée en 1986).
> Hépatite A
Recommandée pour le personnel de crèche,
d’établissements et services pour l’enfance
et la jeunesse handicapées, salariés exposés
aux eaux usées, plombiers, personnel chargé
de l’entretien des systèmes d’assainissement
individuel, salariés effectuant des déplacements à l’étranger, salariés en contact avec
des denrées alimentaires (restauration collective en particulier).
En tout état de cause, la vaccination ne
dispense pas de mettre en place et de respecter toutes les mesures d’hygiène nécessaires (lavage des mains, port des gants...)
ainsi que de porter les équipements de protection individuelle à votre disposition. La
vaccination ne reste qu’une mesure de protection complémentaire qui ne peut pas
vous être imposée, mais qui conditionnera
parfois votre aptitude à un poste de travail.
Déborah GUESSAB
Infirmière en Santé au Travail
Population à risque
> Très haut risque : polypose adénomateuse
familiale (héréditaire)
> Haut risque : antécédent de cancer colorectal ou de polypes chez un membre de
la famille du 1er degré apparu avant 65 ans
>Antécédent personnel de polype
M
ALADI
> Diphtérie, tétanos, polio, hépatite B
et BCG
Vaccinations obligatoires pour le personnel
des établissements de soins, PMI, laboratoires, centres de transfusion, établissements
d’hébergement de personnes âgées ou handicapées, services communaux d’hygiène,
entreprises de transport sanitaire, blanchisseries, entreprises de pompes funèbres… (arrêté
du 3 novembre 1980).
> Cas de la typhoïde
Le personnel des laboratoires d’analyses
médicales doit être immunisé contre la fièvre
typhoïde, qu’il soit ou non exposé (loi du 18
janvier 1991 modifiant l’article L10 du code de
la santé publique).
En quoi consiste le dépistage ?
La population ciblée est celle d’hommes et
de femmes de 50 à 74 ans qui ne se plaignent
d’aucun symptôme ;
Le test consiste à rechercher des traces de
saignement dans les selles à l aide du test HEMOCCULT ; si du sang est détecté, il sera suivi
d’une coloscopie. Dans certains cas, le médecin traitant peut déclencher directement la
coloscopie .
Organisation du dépistage
>Un courrier d’invitation est envoyé à la population cible
> Le médecin traitant remet le test ou choisit
la coloscopie
>Une relance à 4 mois est faite avec envoi
des tests si souhaité
Quelques chiffres
32 604 personnes dépistées dans le Val d’Oise
parmi lesquelles 36 cancers dépistés et 74
polypes retirés .
Ce dépistage doit être renouvelé tous les 2
ans.
Dr GAGNANT - Médecin du Travail
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Contact
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« Toutes les Générations en
Entreprise » !
Depuis 2007, l’AMETIF Santé au Travail est partenaire
de la Démarche Territoriale Socialement Responsable,
« Toutes les Générations en Entreprise », pilotée par
la DIRECCTE Unité Territoriale du Val d’Oise et des
« Trophées Trajectoires ».
Cette démarche mobilise plus d’une cinquantaine
d’acteurs publics et privés, 8 pays européens.
n 2014, une des priorités est
l’élaboration d’un référentiel
des compétences intergénérationnelles dont l’ambition est de
rendre lisible les compétences à
promouvoir, développer et recon-­
naitre pour faire de la relation
intergénérationnelle un levier de
la performance sociale et économique. Il fera l’objet d’une inscription à l’inventaire dédié aux
compétences transverses de la
Commission Nationale des Cer-­
tifications Professionnelles.
Parallèlement, les travaux se
poursuivent par la création d’un
label visant un « Management
Socialement Responsable »
Contact
Directeur de publication :
P. Georgel
Rédacteur en chef :
T. Limousin
Comité de rédaction :
P. Georgel, Dr G. Barret,
Dr G. Demortière, Dr Ferreira
Zeferino, D. Guessab, J. Bonami,
M. Didot, T. Limousin, S. Tang
Questions/Réponses, écrire au :
7, avenue de la Palette
CS 20058 Pontoise
95020 Cergy-Pontoise cedex
Renseignements :
Tél. : 01 34 25 46 50
Fax : 01 34 22 06 36
Courriel : [email protected]
www.ametif.com
Réalisation :
MarkediA - 01 34 24 31 46
Imprimé à 10 000 exemplaires
par Groupe des Imprimeries
Morault
Crédit photos :
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drubig-photo/dalaprod/Robert Kneschke/jörn buchheim/
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Contact
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avec pour finalités de légitimer la
volonté des TPE/PME à inscrire
leur performance dans la durée en s’attachant à conjuguer
compétitivité économique avec
compétitivité sociale, et d’attester des bonnes pratiques mises
en œuvre en matière de :
> gouvernance démocratique ;
> stratégie de développement
conciliant performances sociale
et économique ;
> management qui refait place à
l’humain dans l’entreprise ;
> engagement sociétal de l’entreprise sur son territoire.
Quant aux « Trophées Trajectoi­
res », la 5ème édition porte une at-
tention particulière à la coopé­
ration intergénérationnelle
comme moyen de répondre aux
préoccupations sociales, environnementales et économiques
des entreprises dans leurs activités, ainsi que dans leurs interactions avec leurs parties prenantes.
L’objectif des trophées Trajectoires est de porter un éclairage
particulier sur les initiatives
exem­plaires et de favoriser le plus
largement possible leur diffusion.
La présentation détaillée des
actions récompensées depuis
2009 peut être consultée sur le
site « Toutes les Générations en
Entreprise » (http://www.toutesles-generations-en-entreprise.
com), ainsi que de nombreux
outils visant la mise en place et
l’animation d’une politique de la
diversité des âges en entreprise.
Magali DIDOT
Directrice des Relations Adhérents
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Les métiers de la
Santé au Travail :
La Psychologue
du Travail
Après la présentation du
métier de secrétaire médicale, nous continuons
notre dossier par une ren-­
contre avec Julie Morell,
Psychologue du Travail à
l’AMETIF Santé au Travail.
Comment définiriez-vous votre
rôle par rapport au Médecin du
Travail et l’équipe pluridisciplinaire ?
Julie MORELL : J’interviens toujours à la demande du Médecin
du Travail, il reste l’intermédiaire
avec l’entreprise adhérente.
J’apporte une aide en matière
d’évaluation des Risques Psychosociaux (RPS), pour le sou-
tien de salariés en souffrance au
travail ou encore en cas de conflit
dans l’entreprise. Il s’agit avant
tout d’une aide et de conseils permettant une meilleure compré-­
hension d’une situation donnée.
L’Ergonome peut également apporter une vision complémentai­re
lors des problématiques RPS.
Les salariés et les chefs d’entreprises vous accordent-ils
facilement leur confiance ?
JM : Oui mais cette confiance
aussi bien pour les entretiens individuels qu’une évaluation des
risques est obtenue par un respect systématique du code de
déontologie : neutralité, confidentialité, respect de l’anonymat.
Il s’agit de rassurer le salarié et de
rappeler à l’employeur que nous
sommes là pour aider et non pour
sanctionner.
Quel est l’aspect que vous préférez de votre métier ?
JM : L’analyse de la demande
avec le Médecin du Travail et
l’adapter avec une méthodologie particulière à un cas et d’en
vérifier son efficacité auprès des
entreprises adhérentes.
Propos recueillis par Stéphanie
TANG et Thomas LIMOUSIN