Le salaire différé nouvelle fiscalité
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Le salaire différé nouvelle fiscalité
Chronique Juridique 10/06/2014 Pour parution Vienne Rurale 13/06/2014 Le salaire différé des descendants : nouvelle fiscalité Le salaire différé est prévu par le Code rural (Article L 321-13) : les descendants d’un exploitant agricole (exploitant en individuel ou associé de GAEC) qui, âgés de plus de 18 ans, participent effectivement à l’exploitation de leur ascendant, sans recevoir de salaire en argent et sans être associés aux bénéfices ni aux pertes, sont réputés légalement bénéficiaires d’une créance de salaire différé contre la succession de l’exploitant. Il existe aussi un autre type de salaire différé, celui institué au profit du conjoint survivant du chef d’exploitation. Nous ne l’aborderons pas dans cette chronique puisqu’il ne bénéficiait pas des dispositions fiscales de faveur réservées au salaire différé du descendant. Modalités Il s’agit d’un droit supplémentaire sur la succession vis-à-vis des cohéritiers. Il est permis de réclamer le paiement de cette créance à l’ouverture de la succession de l’exploitant et jusqu’à 5 ans après le décès (ou jusqu’au partage total). Cette créance peut aussi être réglée volontairement par l’exploitant, de son vivant, notamment à l’occasion de l’installation du descendant ou lors de la transmission de l’exploitation. Le règlement du vivant de l’exploitant peut se faire par l’intermédiaire d’une donation-partage. Le salaire différé est égal à 2/3 de 2080 fois le montant du SMIC en vigueur soit au jour du partage consécutif au décès de l’exploitant, soit au plus tard à la date du règlement de la créance si ce règlement intervient du vivant de l’exploitant. Seules les années où le bénéficiaire est âgé de plus de 18 ans sont prises en compte pour le calcul du salaire différé. Ce calcul ne peut porter que sur une période de 10 années maximum même si le bénéficiaire a travaillé plus longtemps sur l’exploitation. La preuve La preuve de la participation à l’exploitation incombe au descendant qui réclame le paiement de la créance. La preuve peut être rapportée par tous moyens. Toutefois, il est conseillé aux parties concernées d’effectuer chaque année une déclaration conjointe à la mairie, visée par le maire qui en donnera récépissé. La fiscalité Les droits de mutation à titre gratuit : le versement de la créance de salaire différé intervient sans droit de mutation à titre gratuit (droits de donation ou de succession). Ce principe continue. Imposition et prélèvements sociaux : jusqu’à présent, le salaire différé versé à son bénéficiaire entraînait une exonération totale d’impôt sur le revenu et de CSG-CRDS. Depuis la loi de finance pour 2014 (Article 26 de la loi n° 2013-1278 du 29 décembre 2013), cette exonération a été supprimée. Le salaire différé est imposable selon les règles de droit commun des traitements et salaires. Pour la CGS-CRDS, il est soumis au taux global de 8 % sur les revenus d’activité. Quant à la date de prise d’effet de ce nouveau dispositif, elle est ambiguë : le texte de loi précise que l’abrogation de l’exonération s’applique « aux sommes attribuées aux héritiers d’exploitants agricoles ou aux conjoints d’héritiers d’exploitants agricoles qui participent directement et gratuitement à l’exploitation après le 30 juin 2014 ». Selon ce texte, c’est la cessation, au plus tard le 30 juin 2014, de toute participation directe et gratuite de l’héritier aux travaux de l’exploitation qui semble conditionner le bénéfice de l’exonération, et non pas le versement du salaire différé avant cette date. Néanmoins, l’administration vient compliquer les choses car elle semble imposer dans ses commentaires une seconde condition : l’arrêt du montant de la créance de salaire différé avant le 30 juin 2014 (BOI-RSA- CHAMP- 20-50-50 $ 20). Nathalie MICHEL Juriste Chambre d’Agriculture de la Vienne Tel : 05.49.44.74.74 Permanence téléphonique : tous les jours de 9 H 00 à 12 H 00 Permanences juridiques sur rendez-vous