foire aux questions sur l`histoire des aa

Transcription

foire aux questions sur l`histoire des aa
FOIRE AUX QUESTIONS SUR L’HISTOIRE DES AA
Bonjour à vous tous,
J’ai eu plusieurs questions de la part des membres sur différents sujets. J’ai fait des recherches en
collaboration avec Gérald et en voici le résultat. Il s’agit de questions – réponses qui proviennent soit
de la page Web des archives du BSG, où du Box 459. Vous trouverez les références à la fin de chacune
des questions.
Si vous désirez consulter l’ensemble des questions – réponses contenues sur la page Web des archives
du BSG, entrer le lien ci-dessous dans votre navigateur.
http://www.aa.org/pages/fr_FR/frequently-asked-questions-about-aa-history
Bonne lecture !
Diane P.
Déléguée, groupe 65
Région 89 (Nord-Est du Québec)
Gérald T.
Webmestre adjoint
Région 89 (Nord-Est du Québec)
QUESTIONS
Quelle est l’origine des slogans typiques des AA comme « L’important d’abord » et « Un jour à la fois » ? .......2
Quelle sont les origines de la Prière de la Sérénité ? ............................................................................................3
D’où vient la coutume de se présenter en disant « Je m’appelle... et je suis un alcoolique » aux
réunions des AA ? ..................................................................................................................................................4
Pourquoi les membres des AA reçoivent-ils des jetons et des médailles pour marquer leur abstinence ?
Quand cette coutume est-elle née ? .....................................................................................................................6
D’où vient la coutume de réciter le Notre-Père dans les réunions ? ....................................................................7
D’où vient la déclaration de responsabilité...........................................................................................................8
Quelle est l’histoire derrière la Déclaration d’Unité des AA ? ..............................................................................9
Quelle est l’histoire derrière le logo du Cercle et du Triangle ? ......................................................................... 11
PAGE 1
Q. Quelle est l’origine des slogans typiques des AA comme « L’important d’abord » et « Un jour à
la fois » ?
R. Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur les origines des slogans et des acronymes des AA,
mais nous disposons de certains partages et de bribes d’informations. Un grand nombre de ces
slogans, comme il en va d’autres pratiques chez les AA, ont simplement été transmis oralement à
d’autres membres et donc, il n’est pas possible de savoir qui a commencé à les utiliser en premier.
Il se peut que certains de ces slogans aient puisé leur source dans le jargon du Groupe Oxford, mais
il se peut aussi que leur utilisation remonte à Bill, au Dr Bob et aux membres du début.
Les membres se sont toujours questionnés sur les origines des divers
slogans, et il nous a toujours été difficile de trouver la bonne réponse;
en effectuant nos recherches, nous avons découvert une lettre de
l’ancien archiviste du BSG, Frank M., écrite en 1989, qui a répondu à
une question semblable qui lui avait été posée. Voici la réponse de
Frank : « De nombreux membres se questionnent sur les origines de
« Un jour à la fois ». Tout comme la coutume de se tenir la main, il est
difficile de mettre le doigt sur la « date précise ». C’est le cas pour la
plupart de nos slogans AA, malheureusement !
Nous savons, par contre, que de nombreux slogans que nous entendons fréquemment existent
depuis les premiers jours du Mouvement. En décembre 1958, Ruth Hock (non-alcoolique), qui fut
la première secrétaire des AA, a répondu à une question semblable concernant différents slogans.
Ruth a écrit : « … Bill W. et moi avons commencé à travailler ensemble en janvier 1936, alors qu’il
était abstinent depuis un peu plus d’un an. « Agir aisément », « Vivre et laisser vivre », et
« L’important d’abord » faisaient partie de nos conversations. On les a aussi utilisés dans les toutes
premières ébauches du livre, mais il est probable que seul Bill pourrait nous dire où il les a trouvés…
À mon avis, c’est Bill W. lui-même qui les a adoptés, même s’il ne les a pas inventés. Certains de ces
slogans pourraient avoir été utilisés dans les réunions du Groupe Oxford, mais il n’y a aucune façon
de s’en assurer ».
En plus de la réponse de Ruth, à la page 236 de la biographie de Bill W., Transmets-le, il est aussi
question de ce sujet : « D’autres « scies AA » remontent à la fin des années 1930 : « L’important
d’abord », « Agir aisément » et « Vivre et laisser vivre ». Comme elles apparaissent dans la
première édition du Big Book (à la fin du chapitre sur « La famille et le rétablissement »), il est
probable que ce soit Bill qui ait commencé à utiliser ces slogans qu’il aurait rapportés du Vermont
– de vieilles scies avec de nouvelles dents. »
Réf. : Foire aux questions sur l’histoire des AA – Site Web des AA (www.aa.org)
PAGE 2
Q. Quelle sont les origines de la Prière de la Sérénité ?
R. Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer,
le courage de changer celles que je peux, et la sagesse d’en connaître la différence.
On a attribué cette prière à presque tous les théologiens, philosophes et saints du
monde. Elle a effectivement été écrite vers 1932 par le Dr Reinhold Niebuhr du
Union Theological Seminary de New York, comme conclusion à une prière plus longue. En 1934,
l’ami et voisin du docteur, Dr Howard Robbins a demandé l’autorisation d’utiliser cette partie de
la prière plus longue dans une compilation à laquelle il travaillait à l’époque. Elle a été publiée cette
année-là dans le livre de prières du Dr Robbins.
Au début des années 1940, la prière est venue à l’attention d’un des premiers membres des AA. Il
l’avait lu dans un avis de décès dans le New York Herald Tribune. Il l’a tellement aimée, qu’il l’a
apportée au BSG, alors situé sur la rue Vesey, et l’a fait lire à Bill W. Quand Bill et le personnel
eurent lu la petite prière, ils ont cru qu’elle convenait particulièrement bien aux besoins des AA.
On l’a imprimée sur des cartes qu’on a distribuées. C’est ainsi que cette simple petite prière est
devenue une partie des publications des AA. (Extrait de l’édition de juillet 1961 de Exchange
Bulletin)
LA PRIÈRE DE LA SÉRÉNITÉ
« Rien de nouveau sous le soleil ? Peut-être dans le domaine des choses matérielles. Le Telstar et
les sondes lunaires sont nouveaux. Mais c’est aussi le cas des AA qui marquent cette année leur
vingt-neuvième anniversaire. Cependant, dans le domaine spirituel, quand nous faisons une
découverte, nous déterrons une ancienne vérité.
Quand le Grapevine a parlé la dernière fois des origines de la Prière de la Sérénité (janvier 1950),
nous l’avions retracée au Dr Reinhold Niebuhr, qui l’avait écrit en 1932 dans les mots que nous
reproduisons ci-dessus. Le Dr Niebuhr avait dit à l’époque qu’il croyait qu’elle pouvait dater de
plusieurs années, sinon de plusieurs siècles… »
Nous avons reçu d’un autre membre des AA une coupure de journal parue dans le Herald Tribune
de Paris, de son correspondant à Koblenz (Allemagne de l’Ouest) qui écrivait : « Dans le hall
d’entrée d’un hôtel plutôt minable sur le Rhin à Koblenz, entre les oriflammes des régiments
prussiens rescapés du mémorial Tannenberg, il y a une plaque où on peut lire : « Mon Dieu, donnemoi le détachement nécessaire pour accepter les choses que je ne peux pas changer ; le courage
de changer les choses que je peux ; et la sagesse de distinguer les uns des autres. » Ces paroles
seraient de Friedrich Otenger, un piétiste du dix-huitième siècle…
Nous ne possédons pas le texte original en allemand de la plaque de Koblenz. D’autre part, nous
avons une carte imprimée disant que la prière est « celle d’un soldat du XIVe Siècle ». Ainsi donc,
dans l’avenir, nous pourrions trouver d’autres informations sur l’origine de la prière. Mais ne nous
laissons pas distraire par une recherche archéologique, c’est la prière qui me sera utile à moi,
l’alcoolique » (Extrait du AA Grapevine, Novembre 1964)
Réf. : Origines de la prière de la sérénité : Un court résumé
Document de service du Bureau des Services généraux
PAGE 3
Q. D’où vient la coutume de se présenter en disant « Je m’appelle... et je suis un alcoolique » aux
réunions des AA ?
R. C’est une phrase qu’on entend partout dans le monde dans les réunions des AA. D’où vient-elle ?
Pourquoi la disons-nous ? Devrions-nous continuer à la dire ?
L’identification est certainement un concept important chez les AA. En fait, cela
pourrait être la pierre angulaire de toute la philosophie du programme; un
alcoolique qui en aide un autre.
Par contre, en tant que Mouvement qui comporte de nombreuses suggestions,
mais aucun « règlement » officiel, une personne doit-elle déclarer, comme tant le
font lorsqu’elles se présentent dans des réunions, qu’il ou elle est alcoolique ?
Dans les débuts des AA, Bill W., un des fondateurs, s’est débattu avec cette question et a souvent
écrit à propos du dilemme auquel font face les nouveaux alors qu’ils sont aux prises avec leur
maladie, souvent pour la première fois et souvent de façon relativement « publique » dans les
réunions des AA.
Bill a écrit de façon convaincante à propos de donner au nouveau autant de liberté que possible
pour décider comment et quand il ou elle pourrait s’identifier comme alcoolique, soulignant dans
un essai en 1946 écrit pour le Grapevine et intitulé « Qui est membre des Alcooliques anonymes ? »
- un article qui a plus tard été à l’origine de la Troisième Tradition : « C’est pourquoi nous portons
tous de moins en moins de jugement sur le nouveau. Si l’alcool est devenu pour lui un problème
incontrôlable et s’il souhaite y voir, cela nous suffit… Aujourd’hui, dans la plupart des groupes, il
n’a même pas à avouer son alcoolisme. Pour se joindre aux AA, il lui suffit de penser qu’il est peutêtre alcoolique, qu’il présente peut-être les symptômes fatals de notre maladie ».
Bill a clarifié davantage sa pensée comme il est écrit dans « Les Douze Traditions illustrées », à la
section sur la Troisième Tradition : « Qui détermine si oui ou non le nouveau se qualifie, s’il désire
arrêter de boire ? Nul autre que lui-même, de toute évidence. Tous doivent prendre sa parole. En
fait, il n’a même pas besoin de le déclarer à haute voix. Et c’est heureux qu’il en soit ainsi, car
beaucoup d’entre nous sont venus aux AA avec un désir bien relatif de devenir abstinents et de le
rester. Nous sommes vivants parce que la porte d’entrée des AA nous est restée ouverte. »
Rarement, ou même jamais, Bill s’est présenté au podium spécifiquement comme un alcoolique,
et il n’y a rien dans les publications approuvées par la Conférence qui indiquent comment les
membres devraient se présenter dans les réunions des AA, ou même s’il est nécessaire de le faire.
Pourtant, de nos jours, chez les AA, il y a souvent des moments de tension lorsque des personnes
ne se présentent pas comme alcooliques, ou, inversement, s’identifient trop par des phrases
comme : « Je suis un alcoolique à multiples dépendances », ou « Je suis un dépendant chimique ».
De nombreux membres des AA croient que le deuxième cas est le plus préoccupant, menaçant
notre unité et l’unicité de notre but. « Lorsque je dis dans un événement des AA que « Je suis un
toxicomane et un alcoolique », ou « je suis un alcoolique polytoxicomane », écrit Rosemary P., exdéléguée de Pittsford, New York, dans un article publié dans le Grapevine en janvier 1990 : « Je
vous dis que je suis un alcolo spécial – mon histoire d’alcoolisme est différente de la vôtre ! J’ajoute
PAGE 4
une dimension de plus à ma maladie qui, en raison de notre unicité de but, ne devrait pas être
mentionnée dans une réunion des AA. Je viens juste de couper de moitié notre lien commun et,
plus important, j’ai dilué ma propre raison d’être ici ».
Donc, d’où vient cette coutume de s’identifier personnellement, et comment s’est-elle retrouvée
de façon si tenace dans le paysage AA au 21e siècle ?
Comme bien des choses chez les AA, personne n’est vraiment certain de sa provenance, et comme
il ne reste que quelques pionniers des premiers temps du Mouvement, peu sont capables de
fournir une théorie plausible, laissant ainsi la place à la spéculation.
Par contre, selon une amie des AA du début, la regrettée Henrietta Seiberling, l’expression
remonte aux réunions des précurseurs des AA, le mouvement du Groupe Oxford, qui a connu ses
belles années au début des années trente. Mme Seiberling, une non-alcoolique qui avait recherché
de l’aide spirituelle dans les réunions du Groupe Oxford, fut celle qui a présenté Bill W. à l’autre
fondateur des AA, Dr Bob, qui était à ce moment-là en difficulté avec l’alcool et qui assistait aux
réunions du Groupe Oxford à Akron.
Dans les petites réunions, les membres se connaissaient entre eux et n’avaient pas besoin de
s’identifier. Par contre, dans les grandes réunions « publiques », où il y avait des « témoignages »
qui ressemblaient à ceux d’une causerie des AA de nos jours, l’identification personnelle était
devenue nécessaire. Il pouvait arriver que quelqu’un, à un certain moment, dire : « Je suis
alcoolique », mais Mme Seiberling n’en était pas certaine. Elle ne se souvenait pas non plus que la
phrase ait été utilisée au début des réunions des AA à Akron, avant la publication du Gros Livre.
Un membre des AA des débuts à New York se souvient par contre d’avoir entendu l’expression
quelque temps après la Deuxième Guerre mondiale, en 1945 ou en 1946 ; et il est bien connu qu’en
1947, un documentaire intitulé « Je suis un alcoolique » a été produit par RKO Pathé, accordant de
ce fait plus de crédibilité à la notion que la phrase était reconnue même alors dans les cercles de
rétablissement.
À partir de là, c’est maintenant devenu une partie quasiment obligatoire du lexique de
rétablissement, et, par ses alternatives variées et ses transpositions propres à chacun, une façon
quelque peu controversée de se présenter aux réunions. De nos jours, il y en a plusieurs qui croient
que la solution au conflit qu’ils ressentent lorsque des membres se présentent comme
« dépendants » ou quelque autre catégorisation autre que simplement « alcoolique », se trouvent
dans les mains du Mouvement. Rosemary P. suggère : « N’est-ce pas la responsabilité de chacun
de nous de garder notre programme intact, de le transmettre au nouveau comme il nous a été
donné ? Pour ce faire, il est important d’user de patience dans nos explications, de tolérance face
aux différences – et d’encore plus de patience dans nos explications ? Je crois que nous pouvons y
arriver par un parrainage engagé, des groupes d’attache solides et un service actif. Ainsi nos
nouveaux membres apprendront à faire totalement partie des AA, pas seulement un fragment. »
D’autres croient qu’il est important d’être honnête et réfléchi sur « ce qu’ils sont vraiment » dans
leur présentation aux réunions, alors que certains croient qu’il est important de séparer nos
problèmes et de les amener individuellement vers les programmes qui s’adressent à eux :
Narcomanes anonymes pour les dépendants des drogues ; Outres mangeurs anonymes pour la
dépendance à la nourriture, et ainsi de suite. D’autres encore croient que la façon dont nous nous
PAGE 5
identifions est moins importante, que ce soit « dépendants » ou « alcooliques », et suggèrent de
se présenter aux réunions simplement comme « un membre des AA ».
Trouver le juste milieu parmi ces approches constitue un exercice constant d’humilité, de confiance
et d’acceptation au sein du Mouvement, alors que les membres cherchent à être inclusifs tout en
étant conscients des liens uniques de l’alcoolisme qui nous gardent tous unis.
Tel qu’il est dit dans le Gros Livre, au chapitre « À l’œuvre », « Nous sommes entrés dans le monde
de l’Esprit. Notre prochaine tâche est de grandir en compréhension et en efficacité. Cela ne se fait
pas en un jour, mais doit durer toute la vie. Nous devons toujours être vigilants pour éviter
l’égoïsme, la malhonnêteté, le ressentiment et la peur. Lorsque ces tendances veulent se
manifester, nous demandons à Dieu de nous en délivrer tout de suite. Nous en discutons
immédiatement avec quelqu’un et présentons nos excuses le plus vite possible si nous avons causé
du tort à quiconque. Puis, résolument, nous pensons à une personne que nous pourrions aller
aider. L’amour et la tolérance envers les autres, voilà notre code. »
Réf. : Box 459, édition printemps 2012
Q. Pourquoi les membres des AA reçoivent-ils des jetons et des médailles pour marquer leur
abstinence ? Quand cette coutume est-elle née ?
R. On croit que le système des jetons tire son origine d’Indianapolis en 1943. La tradition aurait
commencé avec Doherty S., qui a instauré les AA à Indianapolis. Dans une lettre adressée à Bill,
Doherty elle-même semble indiquer que cet usage a débuté à Indianapolis en 1942.
En 1962, Nell Wing a écrit sur l’histoire des jetons : « Le système des jetons pourrait
avoir débuté à Indianapolis… il en a été question dans une lettre de Doherty à propos
5
de remettre des « jetons » et des « médailles ». C’était en 1942. Je crois que ce serait
juste, car la plupart des groupes du début ont été formés en 1940 et il fallait quelques
années pour penser aux anniversaires et pour marquer une période d’abstinence. J’en ai parlé à Bill
et selon lui, le système a débuté à Indianapolis. »
Dans le livre Dr Bob et les pionniers, il est dit que Sœur Ignatia d’Akron, qui travaillait à l’hôpital StThomas, utilisait aussi des médailles : « Chaque fois qu’un patient obtenait son congé, Sœur Ignatia
lui remettait une médaille du Sacré-Cœur en lui demandant de la lui rapporter avant de prendre
soin premier verre. Parfois, elle lui donnait également une médaille de Saint-Christophe… (p. 195)
Nous ne savons pas avec exactitude qui est à l’origine de ce système, ou quand et comment il s’est
répandu chez d’autres groupes. Ainsi qu’il en va de bien des choses chez les AA, la nature exacte
de l’histoire nous échappe !
Réf. : Foire aux questions sur l’histoire des AA – Site Web des AA (www.aa.org)
PAGE 6
Q. D’où vient la coutume de réciter le Notre-Père dans les réunions ?
R. Il est dit dans le livre Dr Bob et les pionniers que la prière était récitée depuis le début du
Mouvement, aussitôt qu’en 1938 et 1939. En ce temps-là, il n’y avait aucun écrit pour les AA et
donc, les premiers groupes se fiaient grandement aux prières existantes, de même qu’à la Bible et
aux écrits du Groupe Oxford pour inspiration et conseils.
Bill a souvent parlé dans sa correspondance de l’utilisation du Notre-Père depuis les débuts. Il a
écrit dans une lettre à un membre en 1959 : « Cette coutume vient probablement du Groupe
Oxford, qui a eu une grande influence dans les premiers jours des AA. Vous avez probablement
remarqué dans le livre Le Mouvement des AA devient adulte quelle était vraiment la relation de ces
personnes avec les AA. Je crois que le fait de réciter le Notre-Père était une de leurs coutumes pour
clore les réunions. Donc, il n’y avait qu’un pas pour que cela devienne une coutume chez nous. »
Bill a aussi écrit ce qui suit dans une lettre datée de 1955 : « Bien sûr, il y a toujours ceux qui seront
offusqués par l’introduction de quelque prière dans quelque rassemblement des AA. De plus, on se
plaint souvent que le Notre-Père est un écrit chrétien. Malgré tout, cette prière est tellement
répandue et reconnue que l’argument de ses origines chrétiennes semble un peu tiré par les
cheveux. Il est également vrai que la plupart des membres des AA croient à une forme de dieu et
que par sa grâce, on peut obtenir communication et force. Puisqu’il y a consensus sur la question,
il n’est que normal qu’au moins la Prière de la Sérénité et le Notre-Père soient récités dans nos
réunions. Il ne semble pas nécessaire de se plier aux sentiments de nos nouveaux, agnostiques et
athées, au point de cacher complètement « notre lumière sous le boisseau ».
Par contre, ici, l’animateur de la réunion demande généralement à ces personnes de se joindre à
lui pour la récitation du Notre-Père si elles le veulent bien. Le pire qui peut arriver à ces opposants,
c’est de devoir l’écouter. C’est sans doute là un exercice salutaire de tolérance à ce stade de leur
évolution. »
Comme il est indiqué dans la lettre de Bill écrite en 1955, la récitation du Notre-Père dans les
réunions a, sans l’ombre d’un doute, créé de la controverse dans certains cercles, et ce, presque
depuis le début. Le BSG a répondu aux lettres sur la question depuis les années quarante et
cinquante. Il en est continuellement question dans des articles du Box 459 et du Grapevine, et on
en parle souvent à la Conférence des Services généraux. Par exemple, à la Conférence de 1962,
l’une des questions du panier aux questions était : « Question : Quelle est la façon de procéder avec
les personnes qui refusent de se lever pendant la récitation du Notre-Père ? Réponse : La
participation – ou la non-participation – dans la récitation du Notre-Père devrait être considérée
comme une question de conscience et de décision personnelles ».
Réf. : Foire aux questions sur l’histoire des AA – Site Web des AA (www.aa.org)
PAGE 7
Q. D’où vient la déclaration de responsabilité ?
R. La Déclaration de responsabilité se lit comme suit : Je suis responsable... si quelqu’un quelque part,
tend la main en quête d’aide, je veux que la main des AA soit toujours là et de cela, je suis
responsable.
Peu importe comment on le mesure, en 1965, les Alcooliques anonymes avaient atteint un niveau
de succès qui dépassait largement les plus grandes attentes de leurs deux fondateurs, trente-cinq
ans plus tôt. Il y avait environ 350 000 membres dans le monde entier, le Mouvement était devenu
une institution bien connue en Amérique du Nord et plusieurs personnes dans le domaine du
rétablissement de l’alcoolisme reconnaissaient que les AA étaient la réponse la plus nette et la
meilleure à l’alcoolisme. Il semblait donc opportun, au moment où 10 000 membres se réunissaient
à Toronto en ce début de juillet pour le Quatrième Congrès International, de se congratuler et de
jubiler sur les réalisations des AA.
Les réalisations ont été soulignées, mais le Congrès de Toronto se penchait aussi sur un inventaire
sérieux, plus particulièrement sur le thème de la Responsabilité. La Déclaration de Responsabilité
a été formellement présentée à cet endroit par Bill W. Elle dit : « Je suis responsable… si quelqu’un
quelque part, tend la main en quête d’aide, je veux que celle des AA soit toujours là et de cela, je
suis responsable. »
L’auteur de l’engagement, le regretté Al S., ancien administrateur du Conseil des Services
généraux, a raconté les origines de la déclaration lors du Sixième Congrès International, à Denver,
en 1975. « On cherchait une déclaration (de Responsabilité) qui toucherait les membres des AA
dans leur cœur sans leur imposer d’obligation », a-t-il raconté. Il a fait plusieurs ébauches de textes
avant d’en arriver à la conception qu’il fallait en faire un choix et une déclaration personnels. (le
« Je » plutôt que le « Nous »)
Dix mille membres des AA, se tenant par la main au Congrès de Toronto, ont repris la Déclaration
qui, depuis ce moment, a été distribuée partout dans le Mouvement et est reproduite dans les
brochures des AA et dans le A.A. Grapevine. Des cartes format portefeuille et des affiches en carton
rigide de 19’’ sur 29’’ reprennent la déclaration et sont disponibles au BSG.
Pourquoi la déclaration a-t-elle été écrite et adoptée à l’époque ? Il
est probable que Bill W. et autres dirigeants des AA ont senti que de
nouveaux problèmes faisaient ombrage aux AA et les
empêcheraient à l’avenir d’aider les alcooliques. En 1963, un article
dans un magazine national avait sévèrement critiqué les AA et
laissait entendre qu’ils ne fonctionnaient plus aussi efficacement.
Les professionnels non alcooliques du milieu étaient perturbés par
l’attitude et les gestes de certains membres des AA et l’un d’entre
eux devait prendre la parole au congrès de Toronto. Certains
laissaient entendre qu’il était temps que les AA « fassent leur
inventaire ».
Bill W. a longuement parlé du problème dans « Notre thème : la
responsabilité » dans l’édition de juillet 1965 du Grapevine, (Le langage du cœur, page 344). Il
soulignait que nous avions pu indisposer les gens par notre certitude arrogante d’avoir toujours
PAGE 8
raison et d’être les seuls en possession de la vérité. Si nous voulions continuer de rejoindre
l’alcoolique qui souffre encore, nous devions modifier cette attitude et ce comportement.
Bill, loin de blâmer le Mouvement tout entier, a expliqué que ses propres erreurs avaient souvent
failli causer des désastres. « En faisant l’inventaire des défauts du mouvement, soyez assurés que
je fais aussi mon propre examen de conscience. Je sais que mes erreurs passées ont encore des
effets, et que mes défauts actuels peuvent aussi influencer notre avenir. Il en est ainsi de chacun
d’entre nous. »
Réf. : Box 459, édition octobre-novembre 2008
Q. Quelle est l’histoire derrière la Déclaration d’Unité des AA ?
R. En juillet 1970, onze mille membres des Alcooliques anonymes réunis à Miami Beach, Floride, ont
fait la promesse suivante dans onze langues différentes : Déclaration d’Unité - Parce que nous
sommes responsables de l’avenir des AA, nous devons : placer notre bien-être commun en premier
lieu et préserver l’unité de l’association des AA, car de cette unité dépendent notre vie et celle des
membres à venir.
L’acceptation de cette déclaration au Congrès international des AA de 1970 a apposé un sceau
d’approbation à une longue campagne de plusieurs années par notre cofondateur Bill W., pour
établir la préservation de l’unité comme priorité afin d’assurer l’avenir des AA. Vingt ans plus tôt,
au premier Congrès international à Cleveland, plusieurs milliers de membres avaient décidé par
vote d’accepter les Douze Traditions, que Bill avait écrites et proposées dans le but spécifique
d’assurer que les AA survivraient comme société. La déclaration officielle d’unité au Congrès de
Miami apportait une force additionnelle.
Pourquoi cette déclaration était-elle nécessaire ? Depuis presque le
début des AA, Bill avait insisté sur l’importance de maintenir l’Unité
dans le Mouvement. En travaillant ensemble, nous pouvions trouver
l’abstinence et ne plus boire, ce qui nous était impossible seul. Même
lorsque les AA étaient moins de cent, la plupart se trouvant à New
York et à Akron, Bill et le Dr Bob ont eu une vision d’un mouvement
uni qui pourrait rejoindre les alcooliques de toute l’Amérique du
Nord, et même du monde entier.
Dans les propres causeries et les écrits de Bill, il a toujours insisté sur
le besoin de préserver l’unité afin de maintenir l’abstinence pour
nous-mêmes et pour préserver les AA pour « les millions qui ne nous
connaissaient pas encore ». En présentant les Traditions, Bill avait
écrit : « Tant que les liens qui nous unissent seront plus forts que les
forces qui nous diviseraient si elles le pouvaient, tout ira bien... Nous
serons en sécurité comme mouvement ; notre unité essentielle demeurera une certitude ».
Quelles étaient les forces qui auraient pu diviser les AA ? Bill a souvent mentionné les questions
comme la lutte pour la propriété, le pouvoir et le prestige. Il croyait qu’il était absolument
PAGE 9
nécessaire qu’en tant que société, les AA évitent les controverses sur la politique et la religion. Il
croyait que l’anonymat était aussi un facteur pour le maintien de l’unité, et que l’aide des AA
devrait être disponible à tous, sans qu’il y ait faveur ni préjudice.
Bill a d’abord décrit les Douze Traditions comme « Douze points pour assurer notre avenir ». Il les
a considérées comme essentielles à la préservation de la société, tout comme les Douze Étapes
sont essentielles au rétablissement de l’individu. Le plus grand défi des AA, a-t-il écrit, « fut de
préserver chez les AA une unité si puissante que ni les faiblesses des personnes, ni les dissensions
ou les pressions de ces temps difficiles ne puissent attaquer notre cause commune. Nous savons
que les Alcooliques anonymes doivent continuer à vivre. Sinon, sauf quelques exceptions, nous et
nos frères alcooliques dans le monde terminerons ce voyage sans espoir et dans l’oubli. »
La santé de Bill était fragile et il avait moins d’un an à vivre quand la Déclaration officielle de l’Unité
a été adoptée. Même s’il a participé au congrès en fauteuil roulant, et s’il est apparu brièvement
sur l’estrade, il a pu prononcer une causerie importante, comme il l’avait fait dans les congrès
précédents. Par contre, il a certainement dû trouver beaucoup de fierté du fait que cette
déclaration soit appuyée par le Congrès, tout comme le Congrès international de Toronto en 1965
a adopté officiellement la Déclaration de Responsabilité.
Selon des informations contenues dans les Archives des AA, la déclaration était probablement
l’œuvre de Al S., le même membre des AA et consultant qui a composé la Déclaration de
Responsabilité. Elle reflète aussi les efforts du comité qui a travaillé au Congrès international de
1970 (le 35e anniversaire des AA). Le thème du Congrès, « L’Unité dans notre Mouvement », était
très approprié.
Le samedi soir, pendant une cérémonie du Congrès, Bob H. (qui était le directeur général du BSG
à l’époque), a demandé à plusieurs anciens délégués et membres de l’étranger de venir sur
l’estrade pour participer à l’adoption de la déclaration. « L’unité des AA est la qualité spéciale qui
rend notre Mouvement unique, a dit Bob. C’est le ciment qui tient notre société ensemble, la
plateforme qui rend le « Service » AA possible. C’est plus qu’une entente des principes de base,
plus qu’une faculté d’éviter la dissension destructive. C’est un lien forgé sur le partage
d’expérience, comme celui que nous partageons ce soir. L’unité est notre bien le plus précieux,
notre meilleure garantie pour l’avenir des AA. Puissions-nous tous l’apprécier et la préserver,
aujourd’hui et toujours ».
Bob H., a ensuite demandé à tous les participants sur l’estrade de réciter la Déclaration d’Unité,
guidé par le Dr Jack Norris, administrateur non alcoolique et président du Conseil des Services
généraux.
La santé chancelante de Bill l’a empêché d’assister à la réunion du samedi soir, mais il s’est rendu
sur l’estrade le lendemain matin pour une causerie de quatre minutes qui lui a valu une ovation.
Ceci, dans les derniers mois de Bill, fut un rappel poignant de la brève causerie du Dr Bob au
Congrès de Cleveland en 1950, alors qu’il nous a suppliés de ne pas oublier que les Douze Étapes
se résumaient en deux mots, amour et service, son dernier message avant sa mort l’automne
suivant.
Réf. : Box 459, édition février-mars 2009
PAGE 10
Q. Quelle est l’histoire derrière le logo du Cercle et du Triangle ?
R. Le symbole du cercle et du triangle a longtemps été associé au mouvement des AA. Il a été adopté
comme le symbole officiel des AA au Congrès international de St-Louis en 1955, et
à partir de ce moment-là, il a été largement utilisé dans le Mouvement. Pour le
Mouvement, les trois côtés du triangle représentaient les Trois Legs du
Rétablissement, de l’Unité et du Service, et le cercle symbolisait le monde des AA.
Dans le livre Le mouvement des AA devient adulte à la page 145, le discours de Bill
W. en 1955, dans lequel il décrit l’adoption du symbole, est reproduit :
« Au-dessus de nous flotte une bannière sur laquelle on retrouve le nouveau symbole des AA, un
cercle entourant un triangle. Le cercle représente l’ensemble de tous les AA dans le monde et le
triangle symbolise les Trois Legs des AA, le Rétablissement, l’Unité et le Service. C’est à l’intérieur
de ce merveilleux nouvel univers que nous avons trouvé la libération de notre obsession fatale. Ce
n’est peut-être pas par hasard que nous avons choisi ce symbole particulier. Les prêtres et les
prophètes de l’antiquité voyaient dans le cercle entourant un triangle un moyen d’éloigner les
esprits maléfiques, et chez les AA, le cercle et le triangle du Rétablissement, de l’Unité et du Service
ont certainement représenté tout cela, et bien plus. »
Malgré tout, au début de 1990, A.A.W.S. a décidé d’abandonner progressivement l’utilisation du
symbole du cercle et du triangle dans ses publications, en-têtes de lettres et autre matériel. Il a été
décidé d’abandonner progressivement l’usage « officiel » ou « légal » du symbole du cercle et du
triangle et en 1994, la Conférence des Services généraux a décidé par résolution que le logo serait
enlevé sur toutes les publications approuvées par la Conférence. Par contre, le symbole est toujours
associé aux Alcooliques anonymes (et à d’autres programmes de rétablissement en Douze Étapes),
et il a une signification particulière pour tous les AA du monde.
Réf. : Foire aux questions sur l’histoire des AA – Site Web des AA (www.aa.org)
PAGE 11

Documents pareils