Constitution d`une science de l`homme

Transcription

Constitution d`une science de l`homme
• Les différents types de réflexion, initiés par les sciences humaines,
sont donc consécutifs à une évolution globale des idées, en relation
avec la situation sociale, historique, politique.
Comment prendre l'homme comme objet de science ?
!"
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Quelle forme de savoir ces sciences visent-elles ? Veulent-elles
donner des descriptions, produire des lois, permettre des calculs ?
Les sciences de l'homme étudient un objet particulier, qui n'a pas
d'existence séparée de son être de sujet. L'homme est objet de
savoir en même temps que sujet connaissant. Il définit lui-même les
limites du savoir dont il est l'objet et le sujet.
Il y a là une position équivoque. Comme l'homme est à la fois objet
et sujet, les phénomènes observés par les sciences humaines
appartiennent à un cadre particulier : le sujet de la science ne peut
pas être extrait de l'espace dans lequel il se meut (qui est un espace
d'emblée socialisé).
Les science humaines explorent chacune une faculté, un aspect de
l'existence humaine, mais aucune n'aboutit à une notion unitaire de
l'homme. On en peut pas trouver de concept d'homme, ni de
définition.
II. Les sciences humaines sont-elles des
sciences ?
A quel forme et à quel degré de scientificité peuvent prétendre ces
disciplines ? Quels sont les moyens dont elles disposent ? Les
sciences humaines n'ont pas le statut de sciences exactes.
L'objet des sciences humaines ne peut pas être objet
!"
d'une science exacte
• La réalité des sciences humaines n'est pas entièrement donnée. La
réalité humaine n'a pas les mêmes caractéristiques que les
phénomènes dans la nature. Il est plus difficile de trouver des
explications rigoureuses.
• Les phénomènes ne sont jamais le produit d'individus isolés, mais le
fait d'interactions complexes (conduites collectives). L'homme en
tant qu'être vivant conscient reste imprévisible : les hommes
participent à leur propre devenir. Ils influencent le cours des
événements et l'analyse porte souvent sur des objets qui
appartiennent à plusieurs domaines.
• Le fait social ne se présente pas comme le fait donné, dans la
nature, mais c'est quelque chose qui se construit du point de vue de
l'interprétation du sociologue et du point de vue du sujet humain de
l'étude, toujours en évolution.
L'idéal de rigueur scientifique ne peut pas être celui des
!"
sciences humaines
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• La notion de causalité notamment, qui est un pilier des sciences
exactes, n'est pas vraiment applicable au comportement humain en
société. Les phénomènes qui se répètent identiquement ne
répondent pas forcément à des lois causales mécaniques, en dépit
des apparences.
Si la science étudie les lois de la nature, la sociologie, par exemple,
peut-elle prétendre élucider des phénomènes réglés par des lois ?
Lorsque la sociologie parle en termes de lois, elle n'utilise pas "loi",
dans le sens de lois naturelles, mais au sens de lois de prévisions.
Les lois des sciences de l'homme sont donc souples et leurs
contours ne sont pas rigoureusement fixés.
Les sciences humaines s'attachent à étudier des attitudes, des
comportements proprement humains. D'où leur statut ambigu au
sein de la connaissance. Elles tentent de s'approcher du modèle des
sciences exactes, notamment par une mathématisation croissante
(le recours aux statistiques).
Le projet de formation et de production de concepts de type
rigoureusement scientifique échoue. Les sciences humaines ne
peuvent pas se donner d'objet assez précis pour bâtir des théories,
au sens des théories mathématiques, ni des relations formelles.
MemoPage.com SA ® / 2006 / Auteur : Joëlle Herry / Expert : Véronique Brière
• L'apparition des sciences humaines coïncide avec le souci de
comprendre la dimension humaine sous ses aspects divers. Jusque
là, la pensée n'éprouvait pas ce besoin de théoriser. Ou plus
exactement, on n'accordait pas de spécificité à un tel objet, qui ne
justifiait pas de recherche.
• L'homme en tant qu'homme n'apparaissait pas comme devant faire
l'objet d'une étude scientifique. Il était seulement mis en relation
avec les autres choses (la nature, le monde, Dieu, etc.).
• Lorsque l'homme devient objet d'un savoir possible, on commence à
tenter d'élucider les paroles et les actes humains. C'est aux lois
internes de l'homme que l'on s'intéresse. On étudie alors
l'organisation et les lois de la vie humaine.
• Le questionnement sur l'homme jusqu'alors était d'ordre
métaphysique et portait sur l'essence et les qualités de l'homme. Le
point de vue des sciences de l'homme se distingue tout à fait de cela
parce que l'étude porte sur l'homme en tant qu'objet de science, sur
ses comportements et ses attitudes.
Conditions de l'apparition des sciences de l'homme
!"
I.
Avènement du questionnement sur l'homme
• Le 19éme siècle est le moment où commencent proprement à se
constituer les sciences de l'homme. L'homme n'est donc que depuis
peu objet d'étude. L'homme est donc une invention récente, « c'est
un événement dans l'ordre du savoir » (Foucault).
• Les sciences humaines représentent aujourd'hui des disciplines de
référence, dans lesquelles l'homme contemporain reconnaît des
modèles qui lui correspondent. Ces sciences de l'homme sont par
exemple, l'anthropologie, l'ethnologie, la sociologie, l'histoire, la
psychologie, la psychanalyse.
Constitution
d'une science
de l'homme