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Manuel Contrôle des Maladies Transmissibles
19ème Edition - 2008
Chancre mou
CIM-9 099.0 ; CIM-10 A57
Chancrelle ou chancre de Ducrey
CCDM19 : R. Ballard, F. Ndowa, Ye Tun
CCDM18 : F. Ndowa
1. Identification
génitales et se caractérisant cliniquement par un ou plusieurs ulcère(s) nécrotique(s) douloureux
saignant au contact. Les ulcérations dues au chancre mou se rencontrent plus fréquemment chez
les hommes incirconcis sur le prépuce ou le sillon balano-préputial et peuvent provoquer un
phimosis. Ces lésions primaires s’accompagnent fréquemment d'adénopathies douloureuses des
nodules lymphatiques régionaux avec suppuration. Chez la femme, le portage asymptomatique est
rare mais des lésions indolores ou faiblement symptomatiques peuvent se produire dans la vulve ou
le col de l’utérus. Des lésions extragénitales ont été observées. Les chancres mous, comme les
autres ulcères génitaux sont associés à un risque accru d’infection par le VIH. Les tests par culture et
PCR sont les tests préférés pour le diagnostic final, mais la PCR n’est souvent pas disponible et
nécessite une formation et un contrôle qualité drastique. Le diagnostic s’effectue en isolant le
microorganisme d’exsudats de lésion sur un milieu sélectif contenant de la vancomycine dans une
gélose chocolat au sang de cheval enrichie au sérum de veau fœtal IsoVitaleX et du charbon actif.
La PCR et l’immunofluorescence directe ont aussi permis la détection directe des microorganismes
dans des exsudats de chancre à des fins de recherche (et non diagnostiques).
2. Agent infectieux
Haemophilus ducreyi, un coccobacille gram-négatif appelé aussi bacille de Ducrey.
3. Prévalence
Prévalent surtout dans les régions tropicales et subtropicales, où son incidence pourrait être plus
élevée que celle de la syphilis et approchant de celle de la gonorrhée chez l’homme. Avec son
réservoir exclusivement humain – et plus souvent diagnostiqué chez les hommes, en particulier les
clients de prostitué(e)s – le chancre mou a disparu de nombreuses régions avec l’accès croissant
aux préservatifs et à des traitements antimicrobiens, il est souvent un élément de la gestion des cas
présentant un syndrome d'ulcères génitaux. La maladie est beaucoup moins commune dans les
zones tempérées où elle peut se présenter en petites épidémies. Dans les pays industrialisés, des
épidémies et quelques transmissions endémiques se sont produites, mais essentiellement chez des
travailleurs immigrés et des habitants de quartiers défavorisés pauvres, clients de prostituées et chez
des personnes présentant des facteurs de risque comme la consommation de crack ou de
cocaïne.
CIM-9 099.0 ; CIM-10 A57
©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés.
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Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles
Une infection bactérienne aigüe sexuellement transmissible, habituellement localisée sur les zones
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4. Réservoir
Humains.
5. Mode de transmission
Contact sexuel direct avec des écoulements de lésions ouvertes et de pus de bubons.
L’auto-inoculation à des sites non-génitaux peut se produire chez les personnes infectées. Passée la
période néonatale, toute découverte de chancre mou chez l’enfant indique une forte présomption
d’abus sexuel.
6. Période d’incubation
De 3 à 5 jours, jusqu’à 14 jours.
7. Période de contagion
Jusqu’à guérison des lésions primaires et tant que l’agent infectieux persiste dans la lésion originale
ou les écoulements de nodules lymphatiques régionaux – jusqu’à plusieurs semaines ou mois en
l’absence d’antibiothérapie. Le traitement antibiotique approprié élimine H. dureyi et les lésions
guérissent en 1 à 2 semaines.
8. Prédisposition
La prédisposition est générale, les hommes incirconcis courent un risque plus élevé que les circoncis.
Il n’existe aucune preuve d’immunité naturelle.
9. Méthodes de contrôle
A. Mesures préventives
1) Voir syphilis, 9A.
2) Faire un suivi sérologique de la syphilis et du VIH chez tous les patients dont les ulcères génitaux
ne sont pas dus à l'herpès.
B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat
1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : Notification des cas obligatoire dans de
nombreux pays, classe 2 (voir Déclaration).
2) Isolement : S’abstenir de relation sexuelle jusqu’à la guérison de toutes les lésions.
3) Désinfection concomitante : Non applicable.
4) Quarantaine : Non applicable.
5) Vaccination des contacts : Non applicable.
6) Enquête sur les contacts et la source de l'infection : Contrôler et traiter tous les contacts sexuels
s'étant produits dans les 10 jours avant le début des symptômes. Les femmes sans aucun signe
externe d’infection peuvent avoir de petites lésions vaginales inapparentes. Les contacts sexuels,
même en l’absence de signes visibles de maladie, doivent recevoir une prophylaxie.
7) Traitement spécifique : Céftriaxone, érythromycine, azithromycine ou, pour les adultes seulement,
ciprofloxacine. L’amoxicilline et l’acide clavulanique sont aussi des alternatives possibles. Des
nodules inguinaux fluctuants doivent être aspirés à travers la peau intacte pour prévenir leur rupture
spontanée, même après le début de l’antibiothérapie.
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C. Mesures épidémiologiques
Une prévalence persistante ou une incidence accrue indiquent le besoin d’appliquer plus
strictement les mesures décrites en 9A et B. Si la compliance au traitement est un problème,
envisager une thérapie par dose unique d’azithromycine ou de céftriaxone. Une thérapie
empirique des groupes à risque élevé avec ou sans lésions, des prostitué(e)s, de patients indiquant
un recours à la prostitution et des patients présentant des ulcères génitaux et un diagnostic négatif
de syphilis peut être nécessaire pour contrôler une épidémie. Des interventions fournissant des
traitements présomptifs périodiques aux prostitué(e)s et à leurs clients ont un impact sur la
prévalence du chancre mou et donnent des informations intéressantes sur les stratégies pour
éliminer la maladie dans les zones de forte prévalence.
D. Conséquences pour la gestion de catastrophes
Aucune.
E. Mesures internationales
Voir Syphilis, 9E.
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