L`étrange miroir - A comme association

Transcription

L`étrange miroir - A comme association
L’étrange miroir
Rapport de mission:
Agent : Maylis
Signe particulier : Un instinct infaillible
Mission : Reconnaissance d’une étrange maison repérée en périphérie de Paris
Je mis pied à terre et attachai ma moto.
Je comprenais pourquoi on m’avait envoyé explorer cette maison ; elle était vraiment
étrange. Elle attirait l’attention. Toute de bois sombre et de pierre grise, elle tombait en
ruine. Des vitraux violets tenaient lieu de fenêtres. Quelques arbres épars avaient poussé
autour.
Vraiment lugubre.
D’après les rumeurs, de drôles de bruits se faisaient entendre et une étrange lumière bleue
pâle l’éclairait parfois la nuit. Il était temps que l’association s’en mêle.
Je poussai la porte et entrai dans la maison. Les meubles étaient vieux, la poussière
envahissait chaque recoin. La maison devait être très ancienne.
Et les choses les plus anciennes sont souvent les plus dangereuses.
Je devais être prudente.
J’allumai un chandelier et j’explorai quelques pièces sans intérêt. Je finis par entrer dans une
immense bibliothèque. Sur un bureau, je trouvai des parchemins où étaient tracées
d’étranges runes que je ne compris pas. Les bougies étaient allumées, comme si quelqu’un
était venu ici récemment. Pourtant, il n’y avait aucune trace dans la poussière.
Mon instinct me poussa à ne pas toucher les papiers. Je préférai donc les prendre en photo.
Un bruissement me fit tourner la tête. Rien.
J’avais pourtant la sensation d’être observée. Je ne voulais plus qu’une chose : partir d’ici le
plus vite possible. Je grimpai l’escalier, et visitai l’étage du haut. Les regards se firent
insistants, mais je ne vis rien et on ne me dérangea pas.
Mon instinct me soufflait qu’on attendait que je trouve quelque chose.
J’atteignis la dernière pièce de l’étage sans rien trouver de notable.
C’était une vaste chambre. Elle semblait habitée, mais la poussière démentait cette
impression. J’y trouvai un escalier camouflé. Je le descendis et arrivai dans un magnifique
jardin intérieur qui semblait être le cœur de la maison. Le toit de la pièce était en verre ; on
voyait la lune.
Au centre de ce jardin coloré devenu sauvage, il y avait une sorte de petit temple en ruine.
Je m’en approchai et entrai prudemment. Il n’y avait qu’une unique salle à l’intérieur. Des
racines couraient le long des murs. Au centre, il y avait un miroir.
Je m’en approchai. J’étais tiraillée entre mon envie de le toucher et l’impression que ce
serait une erreur.
J’hésitai.
Finalement, je l’effleurai… et ne pus en décoller les doigts.
Je ressentis immédiatement une grande fatigue, et le miroir me montra de multiples choses.
Je pense qu’il se servait de ma force vitale pour fonctionner. Il y avait des visions aussi
anciennes que lui. D’autres très étranges. D’autres encore qui m’ont semblé appartenir au
futur. Quand je pus enfin retirer ma main de la surface lisse, je rentrai immédiatement chez
moi, troublée par ce que je venais de vivre. Le lendemain, la maison avait disparu.
Le plus inquiétant, mademoiselle Rose, c’est que mon instinct me souffle que ce que j’ai vu
se réalisera.
Or, ces visions annonçaient un sombre futur pour l’association…