Compte rendu du Café 35 du samedi 1er février 2014
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Compte rendu du Café 35 du samedi 1er février 2014
Compte rendu du Café 35 du samedi 1er février 2014 Révision ou relecture : définition, méthodologie, trucs et astuces Près d’une vingtaine de traducteurs se sont retrouvés en ce premier samedi de février pour échanger sur le thème de la révision et de la relecture. Une première question s’est imposée d’emblée : y-a-t-il une différence entre révision et relecture et si oui, laquelle ? Les sources semblent s’accorder pour dire que dans le processus de révision, le traducteur procède à une comparaison du texte source et du texte cible afin de produire un texte final fluide, exempt d’erreurs d’orthographe et de grammaire et correspondant au style rédactionnel exigé par le client. Dans le processus de relecture, il ne s’attachera qu’au texte cible et procèdera donc à une correction plus superficielle du texte. Dans nos langues de travail, on distinguera ainsi editing, Lektüre, revisión (révision) de proofreading, Korrektur ou corrección (relecture/correction). D’autres termes sont également apparus : le quality check, parfois appelé final eye checking, qui peut consister à vérifier que l’ensemble du document a bien été traduit, que les nombres présents dans le texte sont les bons, que la mise en page a bien respecté les conventions typographiques de la cible ou encore que la traduction s’affiche correctement dans un navigateur. Ce travail peut s’avérer fastidieux et chronophage, en particulier si l’on doit fournir un rapport détaillé au client. La transition est toute trouvée : quel tarif appliquer ? Un tarif au mot source/cible, un tarif horaire ? Combien de mots peut-on relire par heure (la moyenne semble tourner autour de 1 000 mots) ? Le client nous impose-t-il à l’avance un quota d’heures ou nous laisse-t-il libre de lui indiquer a posteriori le temps passé ? Lorsqu’il nous propose le projet, le client nous envoie-t-il le document source et le document cible ? Autant d’éléments à prendre en compte pour veiller à la tarification de nos prestations. En cas de tarification au mot, les pratiques indiquent que révision et relecture sont respectivement facturées 50 % et 25 % du prix du mot traduit, ce qui montre bien l’importance de s’entendre dès le départ sur la nature de la prestation demandée. La question de la révision de documents traduits par un moteur de traduction automatique (post-editing of machine translation ou PEMT) est soulevée. Toutefois, les participants s’accordent à dire qu’il s’agit d’une prestation d’un autre type qui doit, si l’on souhaite la proposer, être facturée de façon à rester rentable pour le traducteur au regard du temps passé. Il semblerait qu’elle se prête davantage à certains documents qu’à d’autres et que cette pratique soit amenée à se développer. En ce qui concerne les clients directs, il est possible de leur proposer une relecture par un second traducteur, indiquée clairement dans le devis. La plupart des traducteurs présents ne le proposent pas, parfois parce qu’une relecture « métier » est effectuée en interne chez le client (avec ou sans retour au traducteur pour validation ou information). Il n’est pas forcément simple de « vendre » une prestation supplémentaire au client et il faut donc lui apporter la preuve de sa valeur ajoutée. Certains clients demandent au réviseur ou relecteur de fournir un rapport détaillé sur la traduction tandis que pour d’autres projets, le réviseur ou relecteur se contentera de donner, dans le message de livraison au client, des indications objectives quant à la © Société française des traducteurs 2014 qualité de la traduction et aux erreurs identifiées. Il est également possible d’insérer des commentaires directement dans le document. Dans le cas de révisions au long cours, les différents allers retours de fichiers ou de chapitres permettent au réviseur de trancher sur les choix terminologiques ou typographiques et d’orienter le(s) traducteur(s) : il s’agit alors véritablement d’un travail collaboratif. La discussion s’est ensuite orientée vers nos pratiques en matière d’autorévision, aussi variées qu’intéressantes : laisser du temps entre la traduction et l’autorévision, imprimer la traduction et réviser sur papier, lire à voix haute, lire à l’envers, établir une check-list de points à vérifier systématiquement (adaptable en fonction des exigences de chaque client). Quelques outils et références sont également cités : les logiciels de correction et d’aide à la rédaction Antidote, ProLexis ou Cordial, les Règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Le Bon usage (Grévisse). La question de l’application de la réforme de l’orthographe de 1990 est également soulevée et la grande majorité des participants indique utiliser l’ancienne orthographe. Pour conclure, les différentes expériences des participants montrent qu’il importe avant tout de bien communiquer avec son client en amont et au cours du projet (contenu de la prestation, nombre d’heures estimé, dépassement probable ou qualité exécrable) et de bien s’entendre sur le tarif des prestations que nous proposons. Merci à l’ensemble des participants pour leur présence et leurs contributions à la discussion ! Le Café 35 a été suivi d’un déjeuner dans un restaurant rennais, que nous proposerons désormais après chaque Café à ceux qui le souhaitent. Les prochains Cafés se dérouleront normalement au restaurant Le 47 Avenue, le samedi 29 mars et le samedi 17 mai 2014. La prochaine réunion trimestrielle de la SFT aura lieu le samedi 12 avril 2014 à Rennes : les non-adhérents y seront accueillis avec plaisir pour la matinée et le déjeuner (plus d’infos à venir). Bien cordialement, Marie Girardin & Nelia Fahloun [email protected] © Société française des traducteurs 2014