Vol. 17, No. 2 - Association des intervenants en dépendance du
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Vol. 17, No. 2 - Association des intervenants en dépendance du
revue sur l'alcoolisme et la toxicomanie L’intervenant ’ Janvier 2001, vol. 17, n . . .. o 2 La Rose des Sables 2000 décernée à un organisme de la région Mauricie/Centre-du-Québec Inceste et toxicomanie : un mariage de raison Des (bonnes?) raisons pour se taire Résumé d’un colloque : L’empowerment en toxicomanie : autonomie et pouvoir d’agir Association des intervenants en toxicomanie du Québec inc. 4,00 $ Sommaire 3 Mot de la présidente 4 La Rose des Sables 2000 décernée à un organisme de la région Mauricie/Centre-du-Québec Carmen Trottier 5 Inceste et toxicomanie : un mariage de raison Daniel Boisvert 8 Des (bonnes?) raisons pour se taire Louise Loubier-Morin 11 Info Livres 12 Résumé d’un colloque : L’empowerment en toxicomanie : autonomie et pouvoir d’agir Calendrier 2001 26 janvier 2001 L’évaluation d’activités en toxicomanie Longueuil, Québec 31 janvier au 2 février 2001 Premier congrès international francophone sur l’agression sexuelle Québec, Québec 9 février 2001 Quand le plaisir fait souffrir : introduction à la gestion expérientielle Sainte-Foy, Québec 16 février 2001 Mise à jour sur les substances psychotropes Longueuil, Québec 23 au 25 février 2001 Le dopage sportif chez les jeunes au Canada Montréal, Québec 30 mars 2001 L’intervention auprès des proches : les aider Sainte-Foy, Québec Janvier 2001, vol. 17, no 2 . L’intervenant Francine Moreau Hélène Tremblay Louise Binette En page couverture : L’organisme Action Toxicomanie Bois-Francs a reçu récemment le prix Ubald-Villeneuve, lors du dîner de clôture du colloque de l’Association des intervenants en toxicomanies du Québec. L’organisme récipiendaire se consacre surtout à la prévention de la toxicomanie chez les jeunes de 12 à 20 ans, en assurant notamment une présence dans les écoles de la CS des Bois-Francs. Action Toxicomanie Bois-Francs a mis au point le Crédit photographique : Jocelyn Bernier, Le Soleil, jeudi 9 novembre 2000 Matériel rédactionnel Responsabilité de l’éditeur Vous désirez publier dans nos pages? N’hésitez pas à nous faire parvenir tout article abordant la problématique des toxicomanies. Vos textes peuvent traiter des initiatives pratiques de groupes dans la communauté, du rôle des intervenants pour améliorer les services à la clientèle, d’études ou d’analyses de programmes, etc. L’éditeur ne se tient pas responsable des opinions émises dans cette publication. Les auteurs ont l’entière responsabilité de leur texte. Les écrits sont publiés tels que soumis, qu’ils rencontrent ou non les orientations de l’AITQ, en autant qu’ils soient pertinents et d’actualité. Abonnement L’intervenant s’adresse aux professionnels et aux personnes intéressées au domaine de la toxicomanie. Vous pouvez obtenir un abonnement à L’intervenant au coût de 15 $ par an (20 $ à l’extérieur du Canada). Parutions : janvier, avril, juillet et octobre. 2 4 jeu Toxicogénie et la bande dessinée Le voyage, deux outils utilisés par de nombreux autres intervenants. Le prix Ubald-Villeneuve a été créé en 1992. La photo nous montre Bertrand Lambert, président du conseil d’Action Toxicomanie Bois-Francs, Mylène Lecours, coordonnatrice, Michel Drolet, président du jury et Carmen Trottier, directrice de l’Association des intervenants en toxicomanie du Québec. Dates de tombée Pour l’envoi de matériel rédactionnel : 1er mars, 1er juin, 1er septembre et 1er décembre. Reproduction Toute reproduction totale ou partielle d’articles, de photos ou de graphiques est interdite à moins d’une entente écrite avec l’éditeur. MOT DE LA Toxicomanie et violence : élargir notre vision PRÉSIDENTE C’est avec plaisir que je vous reviens après une période des fêtes chargée. Un temps d’arrêt pour se retrouver avec les nôtres et partager des moments heureux. Pour notre clientèle c’est aussi un temps de joie mais aussi de grande tristesse pour plusieurs car « les substances » les auront séparés des leurs. Nos ressources auront servi de soutien durant ces moments d’intense fragilité. Avec nos bonnes résolutions du Premier de l’an, nous voilà prêts à continuer notre travail dans le plus grand enthousiasme. Plusieurs dossiers majeurs seront en 2001 source de grande préoccupation dans nos milieux de travail : le syndrome d’alcoolisation foetale, l’inceste, le suicide et l’homosexualité. Pour terminer, je profite de l’occasion pour vous offrir mes meilleurs voeux. Pour faire un petit clin d’oeil à Fletcher Peacock, je vous pose la question suivante : Qu’est-ce qui vous ferait le plus plaisir en ce début d’année? Et bien voilà! C’est ce que je vous souhaite. Bonne année! Lucie Laniel Présidente 2000-2001 L’intervenant Je ne laisserai pas passer l’occasion de souligner l’excellent travail consenti et assumé par les uns et par les autres lors du colloque sur l’empowerment de la fin d’octobre dernier. L’équipe de l’AITQ et les responsables du comité ont mis coeur et professionnalisme pour nous préparer des ateliers de perfectionnement animés par des invités de marque. Heureux et précieux partage d’expertises! Enseignement de nouvelles approches qui aura un impact important sur nos interventions cliniques. Le colloque 2000 a été à mon avis une autre belle réussite. Bravo! . D’ADMINISTRATION Sylvie Beaupré, PAP - SAQ Pierrette Cliche, CRC Expansion-Femmes Éditeur Revue trimestrielle. Association des intervenants en toxicomanie du Québec inc. 505, rue Sainte-Hélène, 2e étage Longueuil QC J4K 3R5 Mois de parution : janvier, avril, juillet, octobre. Envois de publications canadiennes : contrat de vente Daniel Desrosiers, Centre de réhabilitation Corps, Âme et Esprit Directrice Carmen Trottier no 0531839. Abonnement et secrétariat ISSN 0823-213X (450) 646-3271 [email protected] Dépôt légal Impression Québec et du Canada Imprimerie GG inc. Indexée dans REPÈRE Janvier 2001, vol. 17, no 2 CONSEIL Claude Gagné, Conseil régional FTQ Lucie Laniel, Résidence Le Portail Georges Le Cheminant, Pavillons du Nouveau Point de Vue Lynda Poirier, Centre Casa Carole Taillon, SCC - Administration régionale Bibliothèque nationale du 3 5 La Rose des Sables 2000 décernée CARMEN TROTTIER à un organisme de la région Mauricie/Centre-du-Québec Directrice générale C’est à l’occasion de son 28e colloque que l’Association des intervenants en toxicomanie du Québec a remis le prix d’excellence Ubald-Villeneuve à l’organisme communautaire Action Toxicomanie Bois-Francs. Photo : Claude Gagné Le récipiendaire Depuis neuf années, Action Toxicomanie Bois-Francs réalise des activités de prévention auprès des 12-30 ans consommateurs ou non de drogues légales et illégales. Par ses actions, Action Toxicomanie Bois-Francs vise à diminuer le nombre de jeunes qui font l’expérience de la consommation de drogue, à outiller les jeunes qui en font l’essai afin qu’ils ne deviennent pas toxicomanes, à offrir des services accessibles et appropriés aux besoins des jeunes et de leur entourage, à maintenir et à améliorer la concertation entre les différents services en toxicomanie. jeunesse, aux professeurs et aux policiers travaillant auprès des jeunes. Pour les membres de l’équipe d’Action Toxicomanie Bois-Francs, la participation des jeunes est essentielle dans le développement des activités de l’organisme. Les activités préventives sont d’ailleurs novatrices puisque des jeunes sont impliqués dans toutes les étapes de leur réalisation. Ils savent mieux que quiconque comment toucher et rejoindre d’autres jeunes; le résultat est souvent original et stimulant. Cet organisme se démarque entre autres par la qualité de son leadership et sa capacité de mobiliser les différents partenaires de son territoire. Le dynamisme de cette ressource permet de rassembler les forces du milieu et de mettre en place un continuum de services en matière de toxicomanie permettant de mieux desservir la clientèle toxicomane ou à risque de développer une consommation problématique de psychotropes, particulièrement les jeunes et leurs parents. Les partenaires qui ont appuyé la mise en candidature ont souligné la qualité des interventions réalisées par cet organisme communautaire et les valeurs qui les sous-tendent : le souci du respect, la valorisation du jeune, la reconnaissance du parent comme premier responsable, la croyance au développement des capacités de ceux-ci. La Rose des Sables La Rose des Sables est remise à un individu (prix Jeanne-d’Arc Bouchard) ou un organisme (prix Ubald-Villeneuve) choisi par les membres d’un jury présidé par un ancien président de l’AITQ. Cette année, le jury regroupait Michel Drolet, intervenant au Centre de réadaptation Ubald-Villeneuve, Daniel Desroches, éducateur en prévention des toxicomanies à la Commission scolaire de Charlesbourg, Daniel La Roche, conseiller à la planification et à la programmation en toxicomanie à la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec et Rosa Miranda, présidente du Regroupement des organismes communautaires de Québec. Janvier 2001, vol. 17, no 2 . L’intervenant Mylène Lecours, coordonnatrice et Depuis sa fondation, l’organisme a : Bertrand Lambert, président d’Action Toxicomanie Bois-Franc • multiplié les moyens de diffuser de l’information sur la consommation de drogue et ses conséquences; • rejoint un nombre important de jeunes par le biais de ses éducateurs en prévention des toxicomanies présents dans toutes les écoles secondaires publiques de la commission scolaire des Bois-Francs; • animé des programmes de prévention auprès des jeunes dans les écoles primaires; • créé et diffusé des outils de prévention et d’intervention dont Non-toxique. Le jeu sans effet secondaire pour toute la famille, les bandes dessinées Le Voyage et Guide de voyage; • lancé en octobre 2000 une revue qui s’adresse aux intervenants Association des intervenants en toxicomanie du Québec inc. 505, rue Sainte-Hélène, 2e étage Longueuil (Québec) J4K 3R5 Téléphone : (450) 646-3271 Télécopieur : (450) 646-3275 Je désire recevoir de l’information sur l’Association des intervenants en toxicomanie du Québec inc. (AITQ). Je désire m’abonner à la revue L’intervenant; je joins un chèque au montant de 15 $ pour 4 numéros (20 $ à l’extérieur du Canada). Veuillez prendre note de mon changement d’adresse à compter du : __________________ Ancienne adresse : Nom : Adresse : App. : Ville : Code postal : Téléphone : Télécopieur : Courriel : 4 4 Je désire recevoir de l’information sur les formations. Inceste et toxicomanie : un mariage de raison DANIEL BOISVERT Psychoéducateur Agent de relations humaines, Centre Normand Superviseur clinique, Accueil Harvey-Bibeau Deuxième partie : des survivantes Le présent article expose l’interrelation des conséquences de l’inceste et du développement d’une toxicomanie sous l’hypothèse du choc post-traumatique. Il s’agit d’un bref résumé d’une partie de la recension des écrits que j’ai rédigée dans le cadre de ma maîtrise en psychoéducation. C’est le deuxième d’une série de trois articles portant sur la double problématique. Par conséquent, Vaillant et Milofsky (1982) suggèrent que dans la population masculine, blanche et résidant en zone urbaine, les instabilités familiales et émotionnelles durant l'enfance ne sont pas des variables étiologiques qui contribuent au développement de l’alcoolisme. Cependant, ils suggèrent que dans la vie adulte, ces mêmes variables possèdent une importance étiologique. Ils affirment que dans la vie adulte, les variables démographiques, professionnelles, groupes d’appartenance, disponibilité légale, instabilité sociale, maladie affective et autres sont des facteurs parfois non identifiés qui contribuent certainement au développement de l’alcoolisme (p. 501). En se basant sur cette théorie, il apparaît évident que l'inceste peut résulter en troubles nerveux post-traumatiques et, dans la vie adulte, contribuer au développement de l’alcoolisme. Cette affirmation s’appuie sur les recherches effectuées sur le stress post-traumatique, en particulier sur la fréquence de la toxicomanie parmi les vétérans du Vietnam qui constituent la plus grande proportion de cas diagnostiqués de troubles nerveux post-traumatiques à être rapportés dans la littérature. Lacoursière, Godfrey et Ruby (1980) font état du rapport entre troubles nerveux post-traumatiques et alcoolisme, rapport qui ne Janvier 2001, vol. 17, no 2 Forward et Buck (1978) soutiennent qu’« en plus des effets psychologiques et émotifs que l’inceste cause aux victimes, il affecte la société en conduisant quelques-unes de ses victimes à la prostitution, à l’abus de drogue et d'alcool, à la violence, et à une variété d'autres problèmes sociaux » (p. 4). À partir de leurs expériences cliniques, ces derniers reconnaissent le rapport entre l’inceste et l’abus d’alcool parmi d’autres variables autodestructrices et antisociales. « Elles se sentent démolies […] elles pensent que si elles manifestent de la colère [contre soi], elles vont atteindre l’autre comme l’autre les a démolies » (Doucet et Reid, 1996). Par ailleurs, la recherche de Figley (1979) fournit un modèle pour l’analyse du diagnostic de stress post-traumatique chez les victimes d’inceste. Premièrement, les éléments qui contribuent à un événement catastrophique sont présents dans l'inceste : impuissance, interruption et impression de perte. Deuxièmement, comme les vétérans du Vietnam, les victimes d'inceste : (1) n'ont pas de période de transition; (2) ont un petit accès aux autres victimes pour partager leurs expériences, leurs émotions, leurs sentiments, etc.; (3) sont souvent condamnées ou encore, laissent les autres indifférents; (4) souvent, elles n'ont pas accès à des programmes de traitement adaptés et au support nécessaire; (5) et, finalement, elles sont stigmatisées par leur participation aux actes incestueux. Figley conclut que tous ces facteurs et ces caractéristiques ont des implications importantes sur la santé mentale des survivantes. . Se basant sur l’expérience clinique, Denses-Gerber a effectué des recherches sur les femmes toxicomanes ayant été sexuellement abusées. Dans ses travaux, on affirme que les expériences incestueuses de l’enfance sont « des traumatismes qui mènent les enfants à sentir qu’ils ont peu de pouvoir sur leur propre destin, même sur leur propre territoire ou espace intérieur; le sentiment de dépression et l'impuissance en résultent […] et l'abus de substance berce la douleur » (p. 94). Bien qu’il ne se soit pas penché spécifiquement sur l'inceste, Bionin (1982) a découvert que souvent, les femmes qui utilisent l'héroïne commencent l'utilisation de la drogue à cause d'une pauvre image de soi et en réaction à une situation familiale. En outre, les conséquences d'expériences incestueuses dans l’enfance et les symptômes affichés par les victimes tels que rapportés dans la littérature (Allen, 1980; Armstrong, 1978; Brady, 1979) paraissent être assez conformes aux critères diagnostiques de troubles nerveux post-traumatiques. De plus, l'image clinique de femmes incestuées et toxicomanes frappe par la ressemblance avec la description des vétérans du Vietnam qui souffrent de troubles nerveux post-traumatiques (Figley, 1979; Goodwin, 1981), illustrée par Denses-Gerber (1981). L’intervenant Le rapport entre inceste et alcoolisme a été mentionné dans la littérature clinique, anecdotique et les études de cas, comme étant une situation fréquemment rencontrée dans l'histoire des femmes alcooliques (Armstrong 1978; Forward & Buck, 1978; Hornik, 1977). Cependant, une révision de la littérature empirique indique que le rapport entre les histoires d’inceste père-fille (ou beau-père) et le début ou le développement d'alcoolisme chez les femmes n’a reçu que peu d’attention, et cela, en dépit de la fréquence à laquelle les cliniciens rapportent les histoires d'inceste parmi leur clientèle de femmes alcooliques. Plus souvent que les hommes, les femmes alcooliques rapportent des enfances traumatisantes (Gomberg, 1977; Sandmaier, 1980). En outre, des rapports cliniques inédits suggèrent souvent que de telles blessures dans l'enfance impliquent des expériences incestueuses (Rasmussen, 1982; Skorina, 1981). Bien que les histoires d’inceste chez les femmes alcooliques n'aient que peu fait l’objet de recherches empiriques, le rapport d'un groupe de quinze femmes qui entrent en traitement a révélé que 47 % d’entre elles avaient vécu de l'inceste (ZieglerDriscoll, 1982). Plus récemment, la recherche de Boisvert (1999) concluait que 34,6 % des femmes ayant consulté pour un problème d’alcoolisme avaient subi de l’inceste. De même, bien qu'il y ait des différences aussi bien que des ressemblances dans les populations, Gerber Dense (1981) a écrit que 44 % de son échantillon de femmes en traitement pour une dépendance aux opiacés avaient des histoires incestueuses. En résumé, la recherche semble être unanime sur certaines conséquences de l’inceste, notamment, la colère, l’auto-blâme, une impression d'inutilité, une impression d'impotence, la sensation d'être différente et une méfiance de base. La recherche démontre un accord supplémentaire sur le fait que le comportement autodestructeur est une tentative d’autopunition aussi bien qu'un moyen de diminuer la douleur et la solitude ressenties par ces femmes. Selon Gomberg (1977) et Jones (1971), les caractéristiques de la personnalité des femmes alcooliques sont en plusieurs points semblables aux caractéristiques de la personnalité des victimes d'inceste décrites, entre autres, par Justice et Justice (1977), Forward et Buck (1978) et Meiselman (1978). 5 5 SUITE semble pas, selon eux, avoir été démontré dans la littérature, précédemment. Ces chercheurs ont étudié le rapport entre névroses traumatisantes et alcoolisme dans l'administration d'un programme pour les vétérans toxicomanes. Ils ont découvert que l'usage initial de l’alcool est une forme d’automédication qui peut sembler efficace pour beaucoup de névroses post-traumatiques. Après une période d’usage chronique, les sujets essaient d'arrêter, mais cela ne fait qu’accentuer les symptômes, le rôle principal de l'automédication étant d’exacerber les symptômes initiaux de la névrose traumatique. À cet effet, ils soulignent que : « Cet usage d'alcool est de différents degrés, et aussi de divers genres, l'usage plus fréquent d'alcool peut servir à soulager une dysphorie psychologique générale; dans ce dernier cas, la cessation ou la diminution de l’usage d’alcool ne mènent pas à des symptômes de manque qui sont comme synergiques avec les difficultés psychologiques initiales. De plus, l’alcoolisme secondaire rejoint la névrose traumatique pour certaines stratégies thérapeutiques particulières pour les alcooliques » (p. 966-967). Cela suggère que pour tout individu démontrant des symptômes de troubles nerveux post-traumatiques et d’alcoolisme, une stratégie d'intervention supplémentaire et adaptée est nécessaire. Janvier 2001, vol. 17, no 2 . L’intervenant Par ailleurs, d’après ses observations cliniques, Mason (1981) affirme que les toxicomanes victimes d'inceste dans l'enfance n'ont que peu et rarement de sensations positives au sujet de la guérison parce que le processus de traitement ne s’adresse pas à leurs besoins, isolant les problématiques plutôt que de les fusionner. Si, en fait, l'inceste peut résulter en troubles nerveux post-traumatiques, les conclusions de Mason vont dans le même sens que celles de Lacoursière et al. (1980). 6 4 Bien que les conséquences de l’inceste à long terme soient souvent décrites en termes de symptômes psychologiques spécifiques (Forward & Buck, 1978; Meiselman, 1978), la littérature n'indique pas les efforts faits antérieurement pour définir les symptômes comme la manifestation d'un syndrome définissable systématiquement seul. Comme discuté précédemment, il semble que beaucoup de victimes d'inceste présentent les mêmes symptômes que les vétérans du Vietnam et les survivants de désastres qui ont été diagnostiqués comme souffrant de troubles nerveux post-traumatiques. Or, d’un point de vue diagnostique, l'expérience de l'inceste elle-même peut avoir les caractéristiques d'un traumatisme exceptionnellement sévère ou extrême (DSM-IV, 1996). Par conséquent, il est réaliste de croire que certaines victimes d'inceste puissent être diagnostiquées comme ayant la même maladie que certains vétérans du Vietnam et certaines victimes de désastres. De manière clinique, l’absence d'une catégorie diagnostique clairement définie perturbe l’estimation objective et, par le fait même, le traitement. De même, Lacoursière et al. (1981) concluent que pour les alcooliques présentant des troubles nerveux post-traumatiques, une « approche du traitement qui ignore le développement historique aura moins de chance de succès » (p. 968). D’ailleurs, les chercheurs qui ont examiné le traitement des victimes d'inceste indiquent aussi que le traitement doit tenir compte de l'histoire incestueuse (Courtois, 1979; Courtois et Watts, 1982; Forward & Buck, 1978). Si la comparaison est correcte (à partir des recherches sur les vétérans du Vietnam, telle que décrite par Lacoursière et al.), il n'est pas possible que le traitement qui ne tient pas compte de l'histoire traumatisante soit efficace. Pourtant, la littérature indique que le traitement de l'alcoolisme ne tient généralement pas compte des besoins spéciaux des femmes (Beckman & Kocel, 1982; Corrigan & Anderson, 1982; Henderson & Anderson, 1982; Homillar, 1977). Il peut donc être raisonnable de supposer que les besoins spécifiques des femmes victimes d’inceste n'ont pas, eux non plus, suffisamment fait l’objet d’attention particulière dans les modèles traditionnels. C’est pourquoi des recherches supplémentaires s’imposent. Par ailleurs, cette littérature clinique cite des histoires de cas dans lesquelles l'alcoolisme paraît être, à maintes reprises, une conséquence (directement ou indirectement) du traumatisme de l'inceste. La seule étude dans laquelle les diagnostics de victimes d'inceste n’ont pas démontré de lien avec l’alcoolisme fut celle de Meiselman (1978). Meiselman affirme que sur quatre-vingt-dix-neuf victimes d'inceste qui sont entrées dans une clinique de santé mentale pour y recevoir des traitements, aucune n'a été diagnostiquée alcoolique et que dans un groupe contrôle de cent une femmes (qui n’ont aucune histoire d'inceste), un diagnostic d’alcoolisme a été attribué à 2 % d’entre elles. En se basant sur ces données, Meiselman ne postule pas de rapport entre l’inceste et l’alcoolisme. Cependant, il est probable que son échantillon ait exclu les femmes alcooliques qui avaient été victimes d'inceste. Ces dernières ont pu utiliser le traitement d’un programme pour alcooliques ou encore le mouvement des Alcooliques anonymes plutôt qu'une clinique de santé mentale; par conséquent, elles ont été exclues par Meiselman. Voici maintenant des raisons de questionner la conclusion de Meiselman à l’effet que : « l’occurrence d'inceste ne crée pas de condition psychiatrique chez les victimes, mais prédispose l'individu à certains genres de problèmes... » (p. 204). Howener, comme affirmé précédemment, va dans le sens de l'accord général (Courtois, 1979; Forward & Buck, 1978) en disant qu’il est possible que les victimes d'inceste, sans se soucier du type de dysfonctionnement, aient des besoins de traitements spéciaux. Si l'alcoolisme n'est pas vu comme une des manifestations possibles ou inadaptées faisant partie des mécanismes pour les victimes de l'inceste, il est alors improbable que l'histoire incestueuse soit considérée comme une variable pour obtenir un diagnostic différentiel dans l’organisation d’un traitement approprié. De plus, en examinant la fréquence d'histoires incestueuses dans un échantillon de femmes alcooliques, cette enquête essaie d'émettre un intervalle dans la littérature courante. En somme, comme les vétérans de la guerre du Vietnam, les femmes victimes d’inceste sont les survivantes d’une catastrophe psychologique. Elles utilisent des substances psychotropes comme automédication afin d’atténuer leur blessure. Or, il est fondamental que le traitement qui leur est offert soit adapté aux multiples particularités de leur état et de leur situation. C’est d’ailleurs sur cela que portera la troisième et dernière partie de cet article : « Inceste et toxicomanie : un mariage de raison, le traitement ». Documents de références ALLEN, C. (1980). Daddy’s girl. New York : Wyndham Books. American Psychiatric Assosiation (1996). Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Quatrième édition. Washington, D.C. American Psychiatric Association. ARMSTRONG, L. (1978). Kiss daddy goodnight. New York : Hawthorn Books. BECKMAN L. J. (1975). « Women alcoholics : A review of social and psychological studies. » Journal of Studies on Alcohol. BECKMAN, L. & KOCEL, K. (1982). « The treatment-delivery system and alcohol abuse in women : Social policy implications ». In Journal of Social Issues, no 38, vol. 2. BIONIN, V. (1982). « Sex differences in socialization and family dynamics of female and male heroin users ». In Journal of Social Issues. Vol. 38, no 2. SUITE Toxicomanie Du certificat à la maîtrise CERTIFICAT DE TOXICOMANIE Prévention et intervention Pour développer vos compétences d’intervenants en toxicomanie, le Certificat permet l’acquisition de connaissances et d’habiletés de base aux plans théorique et pratique. Programme de 30 crédits, offert dans plusieurs régions du Québec, aux détenteurs d’un diplôme d’études collégiales ou l’équivalent. Hiver 2001 Activités en cours ou nouveaux groupes dans les villes suivantes: Sherbrooke, Longueuil, Québec, Trois-Rivières, Hull, Mont-Laurier, Amos, Rimouski. Informez-vous : 1 800 267-8337 ou ( 819) 564-5245 LES PROGRAMMES DE 2e CYCLE Microprogrammes, diplôme et maîtrisee Intervention dans le milieu Activités de formation visant l’acquisition de connaissances approfondies et une réflexion sur les pratiques professionnelles dans le but de permettre un transfert des connaissances. Accessibles aux praticiens en exercice et détenteurs d’un baccalauréat. Possibilités de microprogrammes spécialisés (12 crédits), d’un diplôme (30 crédits) ainsi que d’un cheminement de maîtrise, en collaboration avec l’UQAM (Intervention sociale). Campus Longueuil (Complexe Saint-Charles) et Québec (Collège Mérici). Activités offertes dans le cadre des microprogrammes, du diplôme ou de la maîtrise: Hiver 2001 : TXM-701: Toxicomanie et politiques publiques, à Longueuil TXM-702: Méthodes de recherche et d’analyse, à Longueuil et à Québec. TXM-713: Doubles problématiques et toxicomanie, à Québec. TXM-743: Séminaire en intervention individuelle, à Longueuil. Informez-vous : 1 877-670-4090 ou (450) 670-7685. Renseignements Pour toutes informations supplémentaires (contenus, horaires, demandes d’admission, démarrage de nouveaux groupes en région): Sherbrooke : (819)564-5245, ou [email protected] Longueuil : Sans frais le 1 877 670-4090 ou (450)670-7685 [email protected] Site Web toxicomanie : http : //www.usherb.ca/toxicomanie COURTOIS, C. & WATTS, C. (1982). « Counseling adult women who experienced incest in childhood or adolescence ». In The Personnel and Guidance Journal. Vol. 60, no 5. COURTOIS, C. (1979). « Characteristics of a volunteer sample of adult women who experienced incest in childhood or adolescence ». Doctoral dissertation. University of Maryland. DENSE-GERBER, J. (1981). « Addiction and female sexuality. Focus on women ». In Journal of Addictions and Health. DOUCET, Pierre & REID, Wilfrid (1996). La psychothérapie psychanalytique : Une diversité des champs cliniques. Gaëtan Morin éditeur : Chicoutimi. FIGLEY, C.R. (1979). Combat as disaster : Treating combat veterans as survivors. American Psychiatric Association : Chicago. FORWARD, S. & BUCK, C. (1978). Betrayal of innocence : incest and its devastation. New York : Penguin Books. GOMBERG, E. S. (1977). Women with alcohol problems. Alcoholism : Development, consequences and interventions. St. Louis C.V. Mosby. GOMBERG, E. S. L. (1982). « Historical and political perspective : Women and drug use ». In Journal of Social Issues. GOODWIN, D. (1976). Is alcoholism hereditary ? Oxford Press : New York. HENDERSON, D., & ANDERSON, S. (1981). « Treatment of alcoholic women ». In Journal of Addictions and Health. Vol. 3, no 1. HOMILLAR, J. D. (1977). Women and alcohol : A guide for state and local decision makers. Alcohol and Drug Problems Association of North America : Washington. HORNIK, E. L. (1977). The drinking woman. Associated Press : New York. JONES, M. (1971). « Personality antecedents and correlates of drinking patterns in women ». 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Activités de formation ponctuelles (une journée) sur des thèmes d’actualité en toxicomanie, créées à partir des besoins exprimés par les intervenants et donnant accès à une attestation universitaire UEC (unité d’éducation continue). Ouvertes aux praticiens concernés par le sujet. Campus Longueuil et Québec. BRADY, K. (1979). Father’s day. New York : Seaview Books. L’intervenant LA FORMATION SUR MESURE Partenariat avec l’AITQ BOISVERT, D. (1999). Inceste et toxicomanie. Centre Normand : Amos. SANDMAIER, M. (1980). The invisible alcoholics : Women and alcohol abuse in America. McGraw Hill : New York. SKORINA, J. (1981). Personal communication MI : Dearborn. VAILLANT, G. & MILOFSKY, E. (1982). « The etiology of alcoholism : A perspective viewpoint ». In American Psychologist, vol. 37. 7 5 raisons Des (bonnes?) -M pour LOUISE LOUBIER SAFERA ORIN Les effets tératogènes sérieux de l’alcool sur le fœtus sont observés et reconnus dans la communauté scientifique contemporaine depuis plus d'un siècle. Pourtant, le Québec, malgré l’importance de sa population et la qualité de ses ressources humaines et professionnelles, fait bande à part comme l’a démontrée l’enquête menée pour le compte de Santé Canada, qui conclut que c’est chez nous que les effets de la consommation d’alcool sur le fœtus sont les moins bien connus.1 Comment expliquer ce phénomène? Difficile à réaliser… Toutefois circulent au Québec ou y sont alimentées des positions ou des conceptions erronées qui ont eu ou ont un impact négatif sur le développement et la diffusion des connaissances sur le SAF. Janvier 2001, vol. 17, no 2 . L’intervenant 1. Le SAF est un problème majoritairement autochtone. On chuchote ici et là, et on ose même parfois dire à voix haute, que le SAF est une question au Canada qui touche principalement les autochtones, chez qui la prévalence pourrait être, ajoute-t-on du même souffle, au moins 10 fois plus élevée que celle observée chez les allochtones, étant selon leurs estimations 1/3000. Le problème est donc marginal chez les « blancs », laisse-t-on ainsi habilement sous-entendre... Alors, laissons donc à César ce qui appartient à César, et consacrons-nous à autre chose, d’accord ?… 8 8 Il est vrai qu’il est difficile d’établir la prévalence exacte du SAF pour plusieurs raisons : au plan international, la problématique est inégalement connue dans les professions médicales et sociales, le dépistage n’est pas encore systématique, dépend étroitement des connaissances des professionnels et est court-circuité par les mécanismes de défense comme le déni chez les mères dépendantes, et les approches diagnostiques diffèrent. Pour ces raisons les chercheurs estiment en général que l’ampleur de la problématique est sans aucun doute sous-évaluée. Par contre des recherches locales menées depuis plusieurs années notamment en Europe et aux États-Unis ont permis à l’Organisation mondiale de la santé de déclarer que 2 personnes sur 1000 naissent avec le SAF dans les pays industrialisés; ce taux se rapproche donc de celui établi par Abel en 1991 pour l’ensemble de la population des États-Unis, à savoir 1,9/1000. De façon plus pointue, à Roubaix (France), la prévalence entre 1977 et 1988 a été établie par le pédiatre Dehaene à 1/700 (1,43/1000); en Suède, selon une étude menée par Olegard en 1978, le taux était de 1,66/1000, et à Cleveland, Sokol a déterminé en 1986 que la prévalence était de 3/1000. Au Canada, en raison de l’absence d’étude nationale, il est difficile d’établir la prévalence du SAF, mais un rapport du Système canadien de surveillance périnatale indique que le taux national est estimé en 1998 à 1 à 2/1000.2 En ce qui concerne les autochtones du Canada, les études sont peu nombreuses, et concentrées en Colombie-Britannique et au Yukon. Par contre, aux États-Unis, l’ensemble des recherches faites au sein des communautés autochtones démontre une variation très marquée de la prévalence, qui va de 1,6/1000 chez les Navajos (donc un taux légèrement inférieur au taux national) à 10,7/1000 chez les Amérindiens des Plaines du Sud-Ouest; chez ces derniers, les chercheurs ont constaté une tendance beaucoup plus marquée que dans les autres se taire... nations à consommer de l’alcool abusivement et chez les mères, un niveau inférieur d’adaptation sociale et un mode de vie beaucoup plus à risques.3 Une étude nationale chez les autochtones du Canada démontrerait fort probablement des écarts de cette nature, selon l’attitude face à l’alcool, les conditions de vie dans les communautés, le niveau de bien-être et d’adaptation, l’accès aux services de santé et les ressources matérielles. Le SAF est donc d’abord et avant tout une conséquence de la consommation abusive d’alcool, et en cela constitue un problème de santé publique qui touche l’ensemble de la population, peu importe son origine ethnique; sa prévalence est importante, et aucune donnée ne permet de soutenir et de généraliser une affirmation à l’effet que celle-ci est 10 fois moins élevée chez les nonautochtones. 2. Les messages prônant l’abstinence pendant la grossesse sont alarmistes et amènent une hausse des demandes d’avortement. Entendue lors de journées d’études au Québec, cette affirmation manque jusqu’à maintenant dramatiquement d’assises d’autant plus qu’aucune recherche n’est citée pour étayer cette prétention. Après vérification auprès de la Fédération du Québec pour le planning des naissances, aucune étude connue n’a établi le nombre de demandes d’avortement justifiées par la crainte de donner naissance à des enfants handicapés par une consommation d’alcool importante en début de grossesse, ni le nombre d’avortements réalisés pour ce motif. Il n’existe donc pas à notre connaissance de données objectives pouvant valider cette prétention. Par contre, il est vrai que la très grande majorité des femmes qui découvrent leur grossesse désirent mettre au monde l’enfant « le plus parfait » possible ; cet événement heureux est donc aussi porteur d’angoisse, et beaucoup de femmes s’inquiètent facilement du comportement qu’elles ont pu avoir avant de savoir qu’elles étaient enceintes : ai-je été en contact avec un enfant porteur de la rubéole, ai-je consommé un médicament dangereux, ai-je bu de l’alcool? Ce sont là les questions qu’entendent fréquemment les intervenantes en prénatalité, et auxquelles elles doivent répondre… Or, comme le dit madame Ann Streissguth, pionnière de la recherche sur le SAF, le silence n’a jamais été une activité de prévention… L’état de la recherche contemporaine sur les effets de l’alcoolisation prénatale ne permet pas d’affirmer avec certitude que de faibles doses d’alcool n’ont pas d’effet négatif sur le développement du fœtus, au contraire… En 1989, Streissguth et ses collègues ont publié les résultats d’une étude démontrant qu’à partir d’une consommation modérée régulière d’alcool (2 verres par jour) une diminution de 5 à 7 points du quotient intellectuel était observable ____________________ 1. Louise Loubier-Morin, « L’exposition prénatale à l’alcool : mythes et réalités », L’Intervenant, juillet 2000 2. Santé Canada, Système canadien de surveillance périnatale, L’alcool et la grossesse, novembre 1998 3. May, P. A., Hymbaugh, K. J., Aase, J. M. & Samet, J. M. (1983). « Epidemiology of Fetal Alcohol Syndrome among American Indians of the Southwest » in Social Biology, 30, 375-385. SUITE chez les enfants ainsi exposés.4 Goodlett et West, dans une recherche menée en 1992, ont pu observer des atteintes à la structure du système nerveux central alors que le niveau d’exposition à l’alcool était modéré. Ils concluent : Faculté de l’éducation permanente La faculté d’évoluer The only prudent conclusion is that alcohol can affect the developping brain even at low exposure levels. Abstinence is the only way to avoid such effects.5 Il importe donc non pas de se taire ou d’envoyer un message ambigu, mais d’informer les femmes des réels enjeux tout en s’assurant que les professionnels œuvrant en prénatalité, en planning et en prévention de la toxicomanie aient les connaissances requises concernant le mode d’action de l’alcool sur le fœtus pour leur permettre de répondre adéquatement aux femmes enceintes qui s’interrogent sur l’impact de leur consommation d’alcool. Évidemment une approche particulière est à développer auprès des femmes enceintes présentant une consommation excessive : nous avons à tirer partie à cet égard des expériences françaises et américaines, menées tant aux États-Unis que dans l’ouest du Canada. … 4. Streissguth et al., (1989), « IQ at age 4 in relation to maternal use and smoking during pregnancy », in Developmental Psychology, 25 (1) 5. Goodlett, C.R., West, J.R., « Fetal alcohol effects : Rat model of alcohol exposure during the brain growth spurt », (1992) cité dans Zagon and Slotkin, Maternal substance abuse and the developping nervous system, San Diego, Academic Press. TXM 2510 (1 crédit - 15 heures) Les mardis et jeudi, du 1er mai au 15 mai, de 19 h à 22 h Sexualité et toxicomanies TXM 2540 (1 crédit - 15 heures) Les samedi 26 et dimanche 27 mai, de 9 h à 17 h 30 Interventions motivationnelles TXM 2570 (1 crédit - 15 heures) Les mardis et jeudis, du 22 mai au 5 juin, de 19 h à 22 h Indice de gravité d’une toxicomanie (IGT) TXM 2592 (1 crédit - 15 heures) Samedi 12 et dimanche 13 mai, de 9 h à 17 h 30 Ouverts aux étudiants libres Printemps 2001 Renseignements Janvier 2001, vol. 17, no 2 ____________________ Santé mentale et toxicomanies . 3. Le risque de stigmatisation des femmes découlant de la diffusion d’informations sur le SAF. Lors d’un colloque sur le SAF tenu en France en 1999, Dr Michel Craplet, président d’Eurocare (une alliance d’associations privées européennes travaillant au niveau de la prévention des risques reliés à la consommation d’alcool), faisait état des réticences à faire de la prévention du SAF, dont Cours offerts dans le cadre du Certificat en toxicomanies L’intervenant Sur le plan éthique, taire les risques de l’exposition prénatale in utero alors qu’ils sont connus est aussi une attitude hautement discutable, considérant l’importance de cette information pour la santé des enfants à naître et pour leurs mères. Tout pour réussir vos interventions. (514) 343-6090 www.umontreal.ca 9 5 SUITE celles relevant de motifs politiques. Il citait alors la position de Louise Nadeau, que celle-ci avait exposée quelques années plus tôt dans un article sur le SAF et une monographie publiés au Québec.6 C’était par exemple l’attitude de Louise Nadeau – alcoologue québécoise – qui, dans des propos qu’on pouvait qualifier de féministes, trouvait que l’intérêt porté à la seule alcoolisation de la mère était une attitude sexiste qui rendait la femme seule et unique responsable de ce problème. Elle pensait en outre que c’était une « tendance à définir les femmes exclusivement par leur fonction maternelle ».7 Celle-ci écrivait en effet en 1984 : L’expérience encore proche des mouvements de tempérance qui, dans une littérature largement diffusée, attribuait à l’ébriété du père la dégénérescence des enfants, la facilité assez déconcertante avec laquelle on confère encore à la drogue le pouvoir de causer un ensemble de problèmes sociaux et, enfin, un héritage patriarcal dont le sexisme ne se laisse pas facilement décrypter, nous amènent à craindre l’utilisation des données objectives concernant le S.A.F. dans un contexte stigmatisant pour les femmes en général, et celles qui sont alcooliques en particulier.8 Janvier 2001, vol. 17, no 2 . L’intervenant I 10 4 Qu’on le veuille ou non, que cela semble injuste ou non, la nature est ainsi faite depuis des milliers l existe peu de d’années : ce sont les femmes qui femmes qui ont le portent les bébés et, il faut bien l’admettre, rien n’indique que désir de faire du tort à cette situation va connaître sous peu un changement radical. Si leurs enfants. l’on peut partager le congé parental avec le père, on ne peut partager la grossesse… Il faut donc « faire avec »… Et un autre fait est lui aussi biologiquement indiscutable : ce que Maman boit, le fœtus le boit… Le discours féministe a permis de faire évoluer la situation des femmes, cela ne fait aucun doute. Par contre, ce refus d’informer pour prévenir le SAF, ce silence, a et a eu au Québec des impacts majeurs tant sur la situation des femmes elles-mêmes que sur celle de leurs enfants (… dont 52 % sont de sexe féminin, rappelons-le). Il existe peu de femmes qui ont le désir de faire du tort à leurs enfants. Une femme qui boit pendant sa grossesse est soit mal renseignée, soit aux prises avec un problème de dépendance. Se taire pour ne pas la stigmatiser ne mène à rien; non seulement le silence n’empêchera pas le risque pour le fœtus, mais il est à l’origine d’une double stigmatisation : celle des mères biologiques et celle des enfants affectés par le SAF ou les EAF (effets de l’alcoolisation fœtale). Ces derniers sont rapidement étiquetés, le plus souvent incorrectement en raison de l’absence de connaissances requises pour procéder au dépistage : ce sont les enfants qu’on qualifie de « bizarres », de « paresseux », de « têtus », qui deviennent des « décrocheurs scolaires » après avoir été des « TGA » (troubles graves d’apprentissage) ou des « TGC » (troubles graves de comportement), et qui risqueront de devenir des « alcooliques », des « abuseurs », des « itinérants » et des « béesses ». Leurs mères sont perçues comme « indignes », « sans cœur », suscitant souvent la désapprobation sociale, et plus particulièrement la colère des familles d’accueil ou d’adoption qui mènent à chaque jour une lutte inégale contre le SAF ou les EAF; celles qui entreprennent le long chemin vers la sobriété pour pouvoir garder leur enfant handicapé devront aussi faire le douloureux parcours vers le pardon de soi, afin de pouvoir ensuite aider leur enfant. Comment en effet peut se sentir une femme qui, à chaque fois que son regard croise celui de son petit, voit tout le tort qu’elle lui a causé? Voici à ce sujet le témoignage de Mercedes Alejandro, mère biologique d’un enfant affecté par l’exposition à l’alcool, et coordonnatrice de la section des familles hispaniques de l’Arc de Houston (Texas) : Years later when I attended a conference for families of children with disabilities, I sat in a session describing developmental delays in children (where I first met Dr. Clayton). It seemed they were describing my own child item by item. However, the description was of a child born with FAS/FAE. I went over in my mind over and over again my pregnancy and realized that I did drink while I was pregnant. But it had never before occurred to me that I could have caused my child's developmental delay. Once again I was faced with guilt, regret, anger, and denial over how my child had gotten such a slow start in life. It was certainly not his fault, and it was not a childhood he deserved. Finding out that in all probability I had caused it could have devastated me and paralyzed me emotionally. […] Parents who raise children with Fetal Alcohol Syndrome or Fetal Alcohol Effects, learn to understand and accept our children just as they are and for what they can become. Forgiving yourself for having caused your child's disability is the first and most important step towards healing your heart and will free you for the task at hand : raising this wonderful special child.9 Taire ou minimiser les informations sur le SAF, est-ce vraiment respecter le meilleur intérêt des enfants, des femmes, et de la population en général? ____________________ 6. Nadeau, Louise, « Signification politique du concept de syndrome d’alcoolisme fœtal », in Psychotropes, vol. 1, no 3, printemps/été 1984, 105-106; Nadeau, Louise, Le syndrome alcoolique fœtal, in L. Nadeau, L. Mercier et L.Bourgeois : Les femmes et l’alcool en Amérique du Nord et au Québec, p. 143-153, Presses de l’Université du Québec (1984). 7. Actes du colloque « Alcool et Grossesse », Le Syndrome d’Alcoolisme Fœtal : reconnais sance et prévention, 29 avril 1999, Comité Départemental de Prévention de l’Alcoolisme des Ardennes, Charleville-Mezières (France) 8. Nadeau, Louise, « Signification politique du concept de syndrome d’alcoolisme fœtal », in Psychotropes, vol. 1, no 3, printemps/été 1984, p. 106 9. Alejandro, Mercedes, Self-Forgiveness, http://www.come-over.to/FAS/selfforgiveness.htm Benoît Sinotte Relations publiques P AVILLON P IERRE P ÉLADEAU Case postale 340, Sainte-Agathe-des-Monts, Québec J8C 3C6 Téléphone: (819) 326-3520 Télécopieur: (819) 326-3521 Info Livres Nutrition et rétablissement Trish Dekker, M. Ed., Dt. P. Ce guide est destiné aux professionnels de la santé qui travaillent dans un établissement de traitement de la toxicomanie et qui veulent aider leurs clients à se rétablir en adoptant un mode de vie sain incluant la nutrition. Le guide se compose de deux modules préliminaires de base ainsi que de onze modules facultatifs traitant de sujets précis. Il devrait être utilisé dans le contexte d’un groupe de discussion. Disponible à l’AITQ au coût de 49,95 $ (44,95 $ pour les membres). L’usage des drogues et de la toxicomanie Pierre Brisson Le volume III de L’usage des drogues et la toxicomanie nous fait pénétrer dans un univers qui intrigue ou inquiète mais qui toujours fascine. Cette fascination tient à la diversité des situations où la drogue, blanche ou noire (ou alors grise, comme aujourd’hui le tabac), se trouve quotidiennement mise en scène avec pour protagonistes tout un chacun, du plus petit au plus puissant. C’est le verre des heures joyeuses et des tables conviviales, le petit comprimé qui « assure » la nuit ou la traversée du jour; c’est le four o’clock tea de bonne compagnie et le midnight shoot, fin seul en son petit monde; c’est la légèreté de la fumée d’un havane en de distingués cénacles et les lourdes volutes de marijuana au coeur des banlieues-dortoirs; ce sont, impassibles, des chercheurs de pointe en neurochimie et, placides, d’entières populations ayant battu en retraite; ce sont les trafiquants de certaines plantes - cannabis, coca, pavot - et les commerçants d’autres sortes - café, houblon, tabac; c’est la pire des bassesses pour un instant d’extase arraché à l’enfer et c’est le moment de grâce d’une communion fugace avec l’univers. Disponible à l’AITQ au coût de 47 $ (44 $ pour les membres). Un CD-ROM d’information Comme son titre l’indique, ce CD-ROM traite principalement de la consommation d’héroïne et des réalités jeunesse en lien avec celleci. Accompagnés tout au long de la présentation par Gilles Lamoureux, formateur en intervention jeunesse, par le biais d’un diaporama, les utilisateurs pourront mieux connaître cette réalité et les enjeux de société qui en découlent. Des informations complémentaires sont disponibles dans les icônes « curiosité ». Afin de faciliter l’utilisation de cet outil dans un cadre pédagogique, les textes et dessins inclus dans le CD-ROM peuvent être imprimés. De Laurie Ashner et Mitch Meyerson Les auteurs de ce livre, tous deux psychothérapeutes, ont appris à distinguer les bases réelles de l’insatisfaction qui minait la vie de certains de leurs patients. Ils ont mis au point des méthodes qui permettent d’en finir avec le besoin vital sous-jacent, non perçu et donc non contenté, qui se manifeste sous la forme d’un sentiment chronique d’insatisfaction et qui vous empoisonne la vie. Avec ce livre, vous apprendrez ainsi à découvrir si vous êtes à la recherche de plus de sécurité, de reconnaissance, de compétence ou de confiance. Vous serez alors en mesure, grâce aux pistes de travail et aux exercices donnés, de vous libérer du cercle vicieux dans lequel vous avez vécu jusque-là et d’atteindre le contentement et l’estime de soi nécessaires pour que chaque vie prenne son sens. Disponible à l’AITQ au coût de 27,95 $ (25,15 $ pour les membres). Quand le plaisir fait souffrir : la gestion expérientielle Deuxième édition, revue et mise à jour André Therrien Ce livre s’adresse particulièrement à tous les intervenants sur le terrain en prévention et en réadaptation (psychologue, travailleurs sociaux, éducateurs, professeurs, etc.) qui sont confrontés quotidiennement, d’une façon ou d’une autre, aux questions sur le bonheur de l’individu dans la société occidentale contemporaine. Il se base sur des observations concrètes, pour ensuite proposer des notions applicables dans tous les domaines d’intervention (sexualité, éducation familiale ou scolaire, thérapies, etc.). Depuis 1986, l’approche développée dans ce livre a trouvé des applications auprès de centaines d’intervenants et de parents ainsi que de centaines de milliers de jeunes au Québec et ailleurs (France, Belgique, Allemagne, Portugal). Disponible à l’AITQ au coût de 25 $. Drogue & techno : les trafiquants de rave T. Colombié, N. Lalam et M. Schiray Organisés d’abord dans les discothèques américaines au milieu des années 1980, les raves sont devenus en quelques années un phénomène de société. Les DJ se relaient pour maintenir le raver dans sa quête absolue de transe, obtenue souvent de façon artificielle par la consommation d’acide ou d’ecstasy. À partir d’informations recueillies auprès des acteurs institutionnels et d’enquêtes sur le terrain, les auteurs présentent les adeptes de ces soirées, dévoilent la diversité de leurs comportements et leurs stratégies de fuite face à la répression policière et judiciaire. En analysant les filières d’approvisionnement, ils révèlent la pénétration progressive des drogues de synthèse dans les autres marchés de drogues d’origine naturelle. Disponible à l’AITQ au coût de 34,95 $ (31,95 $ pour les membres). Janvier 2001, vol. 17, no 2 Dur dure l’héro L’insatisfaction chronique : qu’est-ce qui m’empêche de me sentir bien? . Yolande Vigeant et Marcel Mercier Un homme, ça ne pleure pas est l’histoire passionnante, tragique, mais surtout inspirante, d’un homme aux prises avec la démesure. Marcel Mercier buvait trop, mangeait trop, travaillait trop fort, s’amusait trop, aimait trop! Sans s’en rendre compte, il s’enfermait dans la prison de diverses dépendances. Il aura fallu que cette homme touche le fond pour effectuer une lente mais merveilleuse remontée vers la lumière. Nous le suivons pas à pas dans sa déchéance et, avec lui, poussons un soupir de soulagement quand... enfin... il comprend que le problème vient de lui. Ce livre s’adresse à toute personne désirant améliorer son sort, effectuer un virage ou se bâtir une vie plus heureuse. Disponible chez TVA Éditions au (514) 848-7000 au coût de 21,95 $. plus, des liens Internet sont proposés pour permettre une recherche supplémentaire sur les différents sujets abordés dans le CD-ROM. Disponible à l’AITQ au coût de 30 $ (28 $ pour les membres). L’intervenant Un homme, ça ne pleure pas Bon de commande, voir page 15 11 5 Résumé d’un FRANCINE MOREAU HÉLÈNE TREMBLAY LOUISE BINETTE colloque : L’empowerment en toxicomanie : autonomie et pouvoir d’agir Centre Dollard-Cormier Mmes Francine Moreau et Hélène Tremblay du Service à la communauté, de même que Mme Louise Binette du Programme itinérance SDF ont participé au colloque organisé par l’Association des intervenants en toxicomanie du Québec inc. (AITQ), les 30, 31 octobre et 1er novembre dernier, et vous en présentent aujourd’hui le résumé. Tenu à Sainte-Foy, ce colloque a rassemblé plus de deux cents (200) personnes provenant de différents milieux. Nous avons participé à des conférences et ateliers, tous fort intéressants. Nous partageons ici quelques données et réflexions recueillies lors de ce colloque. Janvier 2001, vol. 17, no 2 . L’intervenant La conférence donnée par M. Yann Le Bossé s’intitulait « L’intervention centrée sur le pouvoir d’agir (empowerment) : changer le monde au quotidien ». Selon celui-ci, les intervenants en toxicomanie ont une fonction d’agent de changement. C’est une pratique qui propose beaucoup de défis, par exemple élargir le champ d’intervention et le monde du possible. 12 4 Historiquement, ce sont les marchands de la colonie anglaise (États-Unis) qui utilisaient ce terme empowerment pour revendiquer des droits de commerce. Le mouvement des suffragettes a également utilisé ce mot pour revendiquer le droit de vote des femmes. Puis, l’empowerment a aussi servi la cause du peuple noir américain, par les actions menées par le leader Martin Luther King. Si on décortique le mot empowerment on y trouve : em ➠ action, processus; power ➠ pouvoir; ment ➠ résultat. Finalement, toujours selon le conférencier, l’empowerment c’est avoir du contrôle sur les choses importantes pour soi, ses proches, sa communauté. La personne est experte de sa vie, de sa façon de comprendre, de ses solutions. 1. L’empowerment repose sur le cadre philosophique suivant : il n’y aurait pas autant de problèmes sociaux si la richesse était mieux répartie, ce qui amène des situations incapacitantes. Selon cette approche, il y a toujours quelque chose à faire. Nous avons le droit d’être différent et le droit d’être pareil. L’importance de penser globalement et d’agir localement est primordiale. 2. Il faut reconnaître l’expérience personnelle de l’autre. Le premier pouvoir d’agir est de se nommer. Selon Margot Breton, il faut nommer son monde1. Il faut que la personne se définisse et définisse son problème. À partir de ce moment, l’intervenant(e) peut commencer à parler du problème, amener sa définition et négocier avec la personne une définition commune du problème. D’après M. Le Bossé, si la personne ne participe pas à la définition du problème, elle ne peut participer à la solution. Si la personne ne participe ni à la définition, ni à la solution, peut-on penser qu’il y a gestion du problème? Par conséquent, est-ce que l’on peut prendre soin des exclus sans les inclure dans le processus? Par conséquent, il y a quatre axes ou points de repère. 1. L’implication de la personne dans la définition du problème et de la solution : • Prendre les gens où ils sont? • À qui cela pose-t-il un problème? • En quoi cela est-il un problème? 2. L’adoption d’une unité d’analyse globale : • Sortir de la responsabilité individuelle; • Faire alliance, ne pas accepter que la définition du problème soit ciblée uniquement sur la personne. 3. La mise en compte des contextes d’application. 4. L’introduction d’une démarche d’action conscientisante : • Amener la personne à ne pas prendre toute la responsabilité individuelle; • Arrêter de mettre tout le poids sur la personne et développer une conscience collective, une conscience sociale et une conscience politique. En conclusion, Yann Le Bossé affirme que les intervenants en toxicomanie n’ont rien inventé. Il faut avant tout se définir comme agent de changement. Toutefois, l’empowerment, tout comme d’autres approches, a des contraintes, des limites. C’est une pratique qui demande d’avoir du temps, de travailler à partir de ce qui est possible, si l’on songe à des milieux d’intervention où le contexte d’autorité est présent (centres de détention). Finalement, M. Le Bossé réitère l’importance que tout intervenant doit être conscient qu’il ne sait pas tout, qu’il faut être une personne intéressée à travailler en équipe et être capable de créer des alliances. Une pratique d’empowerment peut être une réponse crédible au sentiment d’impuissance vécu par certains intervenants. La conférence de M. Fletcher Peacock, B.Sc.M.S.S., en est une sur la communication orientée vers les solutions. Au lieu de chercher les causes de nos difficultés, cette méthode nous invite à découvrir les solutions. La communication orientée vers les solutions c’est : ____________________ 1. BRETON, Margot. Insertion : résultat de l’empowerment, Faculté de service social, Université de Toronto, novembre 1998, p. 4. SUITE • • • • • • • une philosophie de coopération basée sur une perception positive de la vie; mettre les énergies sur la recherche de solutions (et non sur l’explication des problèmes); mettre l’accent sur ce qui fonctionne et ne pas répéter ce qui ne fonctionne pas (arrosez les fleurs, pas les mauvaises herbes!); insister sur les réussites et les bons coups (vous savez déjà beaucoup plus que ce que vous pensez savoir); accompagner et orienter son interlocuteur (comment ralentir pour accélérer et comment faire plus avec moins); une approche d’acceptation et de non-résistance (la résistance entraîne la persistance); une approche immédiatement applicable et accessible à tous qui peut faire toute la différence dans les relations interpersonnelles, que ce soit au bureau, à la maison et dans la vie de tous les jours... et plus encore... M. Peacock a séduit les gens, il nous a fait rire... rire de soi. À plusieurs reprises, il nous a fait répéter : « Je n’ai pas la vérité... » « Le meilleur client, c’est moi-même... » « Il n’y a pas d’échec, il n’y a que des apprentissages... » « Il n’y a pas de problème, il n’y a que des opportunités... » Ce fut une conférence rafraîchissante. M. Peacock a écrit un livre que vous pouvez consulter au CQDT : Arrosez les fleurs, pas les mauvaises herbes; la communication orientée vers les solutions, Éditions de l’Homme, 1999. Je vous laisse sur cette pensée de Milton Erickson : « Où vous êtes en ce moment c’est absolument parfait pour votre croissance (apprentissage) ». Un atelier faisait référence à l’empowerment communautaire et individuel. Selon M. William Ninacs, la communauté peut devenir l’endroit où l’individu s’articule. Il est plus en état d’agir sur son destin dans un cadre communautaire. Le mot compétence est le mot français le plus près du mot empowerment. Il croit que l’organisation est le véhicule pour l’individu de devenir « empowered ». Selon lui, il faut souvent un contexte pour favoriser l’empowerment. Il faut accepter ce que l’individu peut faire pour qu’il puisse s’épanouir. Il donnait l’exemple d’un jeune homme de 17 ans qui, suite à un accident d’auto, est devenu paraplégique. Après plusieurs mois en institut de réadaptation, il a participé à un groupe qui voulait défendre les droits des handicapés. Ils lui ont donné le rôle de secrétaire. Il avait à faire le procès-verbal de leur première réunion. Ça lui a pris deux jours à écrire six lignes. Lors de la réunion suivante, il a lu son procès-verbal à ses collègues. Il avait retenu l’essentiel de la réunion, même s’il manquait certains éléments. À 21 ans, ce jeune homme est devenu président de son association pour la défense des droits des handicapés dans sa région. C’est ce qui s’appelle lui avoir permis d’agir sur son environnement avec les moyens qu’il avait. Si la société ne favorise pas l’empowerment, à cause du système ou des valeurs véhiculées, c’est une question de choix. Mais c’est possible. Dans une perspective du domaine social, exercer un pouvoir c’est : choisir ➠ décider ➠ agir ➠ avoir la capacité de prendre des risques. HÉPATITE HÉPATITECCsans sansfrontières frontières • D E S C R I P T I O N DDUU VVHHCC Historique Historique Caractéristiques Caractéristiques Effets Effetsetetimpacts impacts Diagnostic Diagnostic Intervention Interventionetettraitement traitementmédical médical ••ÉÉPPI D É M I O L O G I E IDÉMIOLOGIE Situation Situationau auQuébec Québec Situation chez Situation chezles lestoxicomanes toxicomanesquébécois québécois Situation Situationinternationale internationale ••MMOODDEESS DDEE TTRRAANNSSMMI SI SSSI O I ONN Dans la population en général Dans la population en général En Enlien lienavec aveclalatoxicomanie toxicomanie - - Rituel Ritueld’injection d’injection - - Contexte Contexted’injection d’injection Où Oùet etquand quand?? 12 28février avril LAVAL JOLIETTE 19 1erfévrier mai LONGUEUIL CHICOUTIMI 26 1erfévrier mai QUÉBEC QUÉBEC 511 mars mai MONTRÉAL DRUMMONDVILLE 12mars mai TROIS-RIVIÈRES BAIE-COMEAU 12 16 mai MONTRÉAL (avec traduction en anglais) 19 mai MONT-JOLI Pour recevoir un dépliant : (450) 646-3271 2 juin HULL 2 juin AMOS 5 juin SHERBROOKE Janvier 2001, vol. 17, no 2 Contenu Contenu • DESCRIPTION . Offerte Offertegratuitement gratuitementgrâce grâceààl’aide l’aidefinancière financièrede deSanté SantéCanada Canada dans le cadre du Programme de prévention, dans le cadre du Programme de prévention, soutien soutien etet recherche recherche pour pour l’hépatite l’hépatite C. C. Ces Cettejournées journée de de formation formation s’adressent aux intervenants qui ne sont pas des professionnels s’adresse aux intervenants qui ne sont pas des professionnels de delalasanté santémais maisqui quioeuvrent oeuvrentauprès auprèsd’une d’uneclientèle clientèleà risque. à risque. ••PPRRÉÉVVEENNTTI O I ONN - - I N I NTTEERRVVEENNTTI O I ONN Consignes préventives générales Consignes préventives générales Consignes Consignespréventives préventivesspécifiques spécifiquesaux auxUDI UDI(utilisateurs (utilisateurs de dedrogues droguesinjectables) injectables) Dépistage Dépistage Consignes Consignesd’intervention d’interventionprécoce précoce Impact et effets Impact et effetssecondaires secondairesdu dutraitement traitementmédical médical Outils Outilsetetressources ressources Programme Programmequébécois québécoisd’aide d’aidefinancière financièreaux auxpersonnes personnes infectées par l’hépatite C infectées par l’hépatite C L’intervenant JJOOUURRNNÉÉEES DDEE FFOORRMMAATTI IOONN* Association des intervenants en toxicomanie Pour recevoir un dépliant : (450) 646-3271du Québec inc. 13 5 SUITE Qu’en est-il de l’empowerment dans le milieu de la toxicomanie? Le Centre Dollard-Cormier, issu de la fusion des centres Alternatives, Domrémy-Montréal et Préfontaine, possède une vaste expérience en la matière. Depuis 1986, des intervenant(e)s ont participé à la mise sur pied de plusieurs projets d’empowerment en collaboration avec des personnes toxicomanes et des personnes issues de communautés aux prises avec des problèmes reliés à la toxicomanie. La mise sur pied de projets de logements sociaux comme le Réseau habitation femmes et Villa Exprès pour toi ont permis la mise sur pied de près de 100 unités de logements pour personnes itinérantes toxicomanes. De 1990 à 1997, des intervenant(e)s ont participé à la fondation et à la consolidation du groupe communautaire L’Itinéraire et du Journal L’Itinéraire en collaboration avec des personnes itinérantes toxicomanes. De 1996 à 1998, des intervenant(e)s ont collaboré à la mise sur pied du projet L’X inc., un groupe voué à la culture punk au centre-ville de Montréal. Ce projet de salle communautaire est composé de divers ateliers et d’une salle de spectacle avec permis d’alcool. Ce projet est aujourd’hui entièrement géré par des jeunes appartenant à la culture punk. Janvier 2001, vol. 17, no 2 . L’intervenant Depuis 1996, des intervenant(e)s participent à la mise sur pied et à la consolidation du projet le Quartier des jeunes situé aux Habitations Jeanne-Mance où vivent environ 1700 personnes au centre-ville de Montréal. 14 4 Ce projet s’adresse aux jeunes de 13 à 25 ans qui vivent aux Habitations Jeanne-Mance et dans le quartier environnant. Ces jeunes issus de plus de soixante communautés culturelles se construisent à travers ce projet un milieu d’appartenance et se donne un pouvoir sur leur environnement en y exerçant diverses activités reliées à la musique, aux sports et aux loisirs. Toutes les personnes de ces différents milieux ont participé encore activement à la vie associative de leur organisme, par le biais des assemblées générales, des conseils d’administration et de divers comités et surtout en y jouant des rôles de premier plan du tout début des projets à aujourd’hui. Le rôle des intervenant(e)s du Centre Dollard-Cormier dans ces projets en a été un de support et d’encadrement et l’objectif poursuivi a toujours été la prise en charge des projets par les membres des diverses communautés. Une autre conférence intéressante a été celle de Mme Annie Marquier, auteure des livres Le pouvoir de choisir et La liberté d’être. C’est une scientifique de formation qui a inclus des notions holistiques, spirituelles et créatives à sa compréhension de l’être humain. Elle a un institut de développement de la personne dans la région de Montréal. Son approche, que je vous expose bien sommairement, comme sa présentation, est basée sur le fait que nous formons un tout : corps physique - émotions pensées. On ne peut pas avoir de bonheur sans maîtriser nos émotions, notre corps, notre esprit. Toute notre vie, on cherche le bonheur, la paix intérieure. Mais ce n’est pas à l’école qu’on développe la conscience de notre potentiel intérieur. Elle fait plus référence à l’aspect de l’être qu’à l’aspect de faire. COMMUNIQUÉS Les drogues de substitution Le recours aux drogues de substitution dans le traitement des toxicomanes suscite beaucoup d’interrogations et fait l’objet d’opinions diverses. Les uns les considèrent indispensables pour traiter certains types de toxicomanes et y recourent systématiquement, les autres résistent à leur utilisation ou considèrent qu’il s’agit d’une solution de dernier recours, « quand tout le reste a échoué ». Le Comité permanent de lutte à la toxicomanie a demandé au Dr Daniel Cousineau, qui est attaché depuis plusieurs années au Pavillon André Boudreau (centre de réadaptation public en toxicomanie), à Saint-Jérôme, de clarifier la question ou, tout au moins, de faire le point sur les connaissances actuellement disponibles et sur les attitudes des intervenants face à cette option. Les documents « Les drogues de substitution » et « Drogues de substitution : pour y voir plus clair » (les Cahiers du CPLT) contiennent ces informations et dégagent aussi quelques pistes de solutions. Ils sauront susciter votre intérêt et vous seront utiles. Vous pouvez obtenir une copie de ces documents en téléphonant au CPLT au (514) 389-6336. À inscrire à votre agenda En février 2001, l’émission Découverte présentera un reportage sur le syndrome d’alcoolisme foetal. L’équipe de Radio-Canada s’est rendue, entre autres, à Seattle et Vancouver pour rencontrer Madame Ann Streissguth et d’autres personnes impliquées dans la problématique du SAF. Semaine L’amitié n’a pas d’âge du 7 au 14 mai 2001 - « Des générations en quête de sagesse et d’équilibre de vie » Dans le but de faire revivre les liens entre les jeunes et les moins jeunes, l’Association l’amitié n’a pas d’âge vous invite à participer à la Semaine l’amitié n’a pas d’âge qui se tiendra du 7 au 14 mai 2001. Cette année, l’Association l’amitié n’a pas d’âge lance une invitation spéciale aux organismes désireux de développer des projets intergénérationnels qui mettent de l’avant nos aînés pour nous guider dans la recherche de l’équilibre entre le passé, le présent et l’avenir. De plus, la nouvelle fondation, La Fondation Sirois pour jeunes et aînés apportera son soutien financier à des organismes de jeunes et d’aînés qui poursuivent des activités déjà en cours. En participant à la Semaine l’amitié n’a pas d’âge, vous courrez la chance de vous mériter un des prix Méritas, en plus de faire partie d’un véritable réseau voué au soutien et à la promotion de l’intergénération. Le formulaire de participation est disponible auprès de Suzanne Larocque en téléphonant au (514) 382-0310, poste 209. Vous pouvez également consulter le site Internet au http://www.vitrine-sur-montreal.qc.ca/carrefour/amitieage/. Moi, je passe Ce programme, conçu pour être diffusé de la 3e année du primaire à la 5e année du secondaire, offre des activités spécifiques au niveau de développement des élèves. Tout au long du programme, des messages clés font ressortir les notions apprises. Celles-ci sont ensuite renforcées et revues en fonction des objectifs d’apprentissage retenus pour chaque année scolaire. Pour obtenir une copie gratuite du programme, communiquez avec Chantal Denis au (450) 646-3271 ou par télécopieur au (450) 646-3275. 13 SUITE La réalité est traitée à travers notre système de perceptions (nos sens). C’est le filtre émotionnel et mental que l’on a développé avec les années, avec les expériences. Ce filtre nous amène à l’expérience de la réalité. Cette expérience est teintée de nos pensées, nos croyances et nos émotions. On souhaite tous que l’expérience soit positive et satisfaisante. On a tous un potentiel qui est là, en permanence, et qui veut s’exprimer. Cette conscience, cette lumière intérieure, cette essence est malheureusement souvent freinée, limitée par les mécanismes de défense que l’on a construits avec le temps. Elle nous explique cinq systèmes de défense (selon W. Reich, psychiatre). 1. La structure schizoïde (reliée plus à la naissance) Cela induit un état de peur, de stress, d’anxiété; l’individu ne veut pas être de ce monde. 2. La structure orale (période de 0 à 2 ans) L’expérience de manque des besoins fondamentaux, expérience d’abandon : on fait du remplissage, on consomme. 3. La structure masochiste (période de 2 à 4 ans) C’est l’impuissance, la victimisation : le monde est cruel, injuste envers moi. C’est le blâme, la violence, la colère, la déprime. 4. La structure psychopathe Pour être aimé, il faut performer : projeter une image de soi. 5. La structure rigide Ça arrive quand on a une ouverture émotionnelle et qu’on est bloqué dans notre expression : ça fait trop mal, je ne sentirai plus rien : on veut contrôler notre environnement pour ne rien sentir. Les structures sont utiles, mais si on réussit à comprendre pourquoi on réagit de telle façon, pourquoi l’on reproduit tel comportement, on peut arriver à un niveau de conscience de soi plus constructif. Devenir conscient de soi, de ses propres structures, être témoin, se regarder soi-même avec distance. En fait, c’est d’amener vers le conscient ce qui est enfoui dans notre inconscient. On peut utiliser la méditation, la visualisation. Mme Marquier parle aussi d’ancrages physiques. Quand on réussit à défaire ses mémoires limitantes, on peut laisser nos qualités ressortir. Il faut avoir une grande ouverture d’esprit, une souplesse et une capacité d’abandon pour pouvoir mettre en pratique ce genre d’approche. Ajoutez à cela une bonne dose de créativité et vous êtes sur la bonne voie. C’est une approche intéressante mais, comme l’ont mentionné chacun des conférenciers et conférencières, il est de notre ressort de voir ce qui convient le mieux à l’individu qui est en face de soi (ou qui est en soi!). Le pouvoir de choisir est en chacun d’entre nous. Il ne dépend que de nous de l’actualiser. ndlr Les auteures remercient Chantal Dumas et François Thivierge pour leur collaboration. (Source : Tribune C.D.-C. Info) Faire parvenir votre bon de commande avec votre paiement à : AITQ - commande 505, rue Sainte-Hélène, 2e étage, Longueuil (Québec) J4K 3R5 Quantité Prix membre /non-membre Nutrition et rétablissement ______ 44,95 $ 49,95 $ L’usage des drogues et la toxicomanie, volume III ______ 44,00 $ 47,00 $ Dur, dure, l’héro ______ 28,00 $ 30,00 $ L’insatisfaction chronique : qu’est-ce qui m’empêche de me sentir bien? ______ 25,15 $ 27,95 $ Quand le plaisir fait souffrir : la gestion expérientielle ______ 25,00 $ 25,00 $ Drogue & techno : les trafiquants de rave 31,95 $ 34,95 $ ______ Actes du colloque « L’empowerment en toxicomanie, autonomie et pouvoir d’agir » (disponible en février) ______ 30,00 $ 38,00 $ Pour un article, veuillez ajouter 5,00$ pour les frais de poste et de manutention. Si plus de deux articles, 2,50 $ / livre (maximum 12,50 $). Nom : __________________________________________ Organisme :______________________________________ Adresse : ________________________________________ ________________________________________________ Code postal : _______________________ Téléphone : (___)____________________ Paiement : ❑ chèque à l'ordre de l'AITQ ❑ mandat-poste à l’ordre de AITQ Janvier 2001, vol. 17, no 2 TITRE . ✁ L’intervenant Info Livres – Bon de commande As to Visa : __________________________ Exp. : ___________ Signature :_______________________________________ 15 5 L’intervenant . Janvier 2001, vol. 17, no 2 15 Association des intervenants en toxicomanie du Québec inc. Programme de formation continue À LONGUEUIL À QUÉBEC L’évaluation de programmes Quand le plaisir fait souffrir : introduction à la gestion expérentielle Date : 26 janvier 2001 Formatrice : Marie-Yolande Bujold, évaluatrice Mise à jour sur les substances psychotropes Date : 16 février 2001 Formateur : Dr Jean-Marc Pépin, md. Éthique et relation d’aide en toxicomanie Date : 20 avril 2001 Formateur : Jean-François Malherbe, directeur de la chaire d’éthique appliquée, U de S. Toxicomanie et santé mentale : intervenir auprès des troubles de personnalité borderline Date : 4 mai 2001 Formateur : Maryse Paré, psychologue Drogues de rue et toxicomanie Date : 31 mai 2000 Formateur : Gilles Marquis, intervenant en toxicomanie et directeur général de Point de Repères Date : 9 février 2001 Formateur : André Therrien, psychosociologue L’intervention auprès des proches Date : 30 mars 2001 Formatrice : Line Guay, c.o. Drogues de rue et toxicomanie Date : 27 avril 2001 Formateur : Gilles Marquis, intervenant en toxicomanie et directeur général de Point de Repères Chercher l’équilibre entre la passion folle et la tendresse infinie : un défi pour la personne dépendante affective Date : 25 mai 2001 Formatrice : Danielle Champagne, sexologue Pour recevoir un formulaire d’inscription : (450) 646-3271 ou [email protected]