1 300 visiteurs à l`Hôpital mennonite Km 81
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1 300 visiteurs à l`Hôpital mennonite Km 81
courrier correo courier 2010 / 1 www.mwc-cmm.org Conférence Mennonite Mondiale 2 2 7 4 75 • Mennonite World Conference • Congreso Mundial Menonita Excédent budgétaire pour le 15e Rassemblement Mennonites du Panama : ‘Tout est bien plus beau ...’ Théologiennes : Un festival à la gloire de Dieu 88 Rencontre des peuples indigènes : 10 15e Rassemblement 13 11 15 14 Changements majeurs : Toutes les tribus ont la même histoire ‘Ça nous dépasse !’ La CMM se tourne vers le Sud Les luthériens regrettent la persécution Assemblée Dispersée : 1 300 visiteurs à l’Hôpital mennonite Km 81 page 3 Excédent budgétaire pour le 15e Rassemblement St. Jacobs, Canada – Lors de leur première réunion suivant le 15e Rassemblement, en novembre 2009, les cadres de la CMM ont découvert que le Fonds du Rassemblement Mondial présentait un excédent de 325 340 USD. Le secrétaire général, Larry Miller, attribue ce résultat à la forte participation internationale, aux dons conséquents des mennonites paraguayens et à la gestion minutieuse des coûts. Les cadres (le président de la CMM, son vice-président, le secrétaire général et le trésorier) ont décidé de mettre de côté 125 340 USD en vue de la préparation du prochain rassemblement. La CMM fera aussi un don de 50 000 USD aux églises membres paraguayennes pour les remercier de leur généreuse hospitalité lors du Rassemblement de juillet 2009. En outre, 150 000 USD seront réservés au développement des capacités des groupes continentaux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, et à la représentation de la CMM dans chaque continent. Ces initiatives ont été approuvées par le Conseil Général au Paraguay en juillet. Les offrandes pour le rassemblement se montent à 27 824 USD. Elles ont été attribuées au Fonds de l’Église Mondiale. Ce fonds aide les églises membres, en particulier celles du Sud, ayant des besoins particuliers ou des projets préalablement approuvés. P araguay 2009, la rencontre de l’Église Mondiale de la CMM en juillet 2009, s’est déroulée en deux parties : • L’Assemblée Réunie, à Asunción, du 14 au 19 juillet ; • L’Assemblée Dispersée, dans différents pays d’Amérique Latine, avant ou après la rencontre d’Asunción. Le numéro précédent (2009-3&4) retraçait l’Assemblée Réunie. Ce numéro-ci est consacré à l’Assemblée Dispersée ainsi qu’à des réunions liées à Paraguay 2009. Nous présentons aussi les réflexions de personnes qui ont travaillé pour le 15e Rassemblement. – Le rédacteur 2 Photo : Wilhelm Unger Un record ! Ruthild Foth, 75, ans, habitant Ludwigshafen (Allemagne), a vraisemblablement assisté à davantage de rassemblements de la CMM que qui que ce soit. Celui d’Asunción était le 11e d’affilée auquel Ruthild a participé ! Le premier a eu lieu à Karlsruhe (Allemagne), en 1952. Lors du suivant – en 1957 à Bâle (Suisse) – elle était bénévole, ce qu’elle a continué à être jusqu’à Calcutta en 1997 (en tant qu’interprète). “Comme je n’étais pas payée, je ne pouvais pas dire non !” dit-elle. Réflexion en cours concernant le prochain rassemblement St. Jacobs, Canada – Lors de leur réunion en novembre 2009, les cadres de la CMM ont continué la réflexion concernant les prochains rassemblements. L’éventualité d’avoir des rassemblements moins souvent que tous les six ans inquiète certains membres. Le trésorier Ernst Bergen dit avoir entendu que les rassemblements étaient importants et que leur fréquence devrait rester la même. D’un autre côté, des voix se sont élevées pour souligner le coût élevé et l’empreinte carbone importante causée par les voyages relatifs aux rassemblements mondiaux. Danisa Ndlovu, président, remarqua : “Il est urgent qu’une décision soit prise concernant le lieu et la date du prochain rassemblement.” Larry Miller, secrétaire général, a proposé de considérer trois options : • garder la formule actuelle (un rassemblement tous les six ans) ; • se réunir tous les neuf ans ; • se réunir tous les huit ans, avec une réunion du Conseil Général tous les quatre ans, plutôt que tous les trois ans. Dans les deux dernières options, des rencontres par continent pourraient se tenir entre-temps. Les cadres de la CMM ont décidé de faire une étude comparative des coûts liés au personnel, au budget et à l’environnement pour les trois options, d’ici le 31 mai 2010. Ils feront ensuite une recommandation incluant le lieu et la date du prochain rassemblement. Le Comité Exécutif délibérera lors de sa prochaine réunion, en juillet 2010 en Afrique. courrier - courier - correo ASSEMBLÉE DISPERSÉE À l’Hôpital mennonite Km 81 : 1 300 visiteurs ! Carlos Wiens & Adelina Fehr N ous avions commencé à nous préparer plusieurs mois avant le 15e Rassemblement, et nous avons vite réalisé que nombreux seraient les participants qui aimeraient visiter l’Hôpital mennonite Km 81. Cela a été le cas : nous avons accueilli environ 1 300 visiteurs, répartis en 60 groupes ! La plupart venaient d’Amérique du Nord, d’autres d’Europe, d’Amérique Centrale et du Sud, et quelques-uns d’Afrique. Six cars sont venus le même jour ! Lors des visites guidées, notre personnel a expliqué en anglais, allemand et espagnol, ce qu’est la lèpre. Il a montré le magasin de chaussures orthopédiques et décrit le ministère de l’aumônier et le travail des bénévoles mennonites. Il a surtout insisté sur le désir des églises mennonites du Paraguay : montrer de façon concrète comment “Servir avec amour” (Im Dienste der Liebe). Le travail que nous accomplissons et les explications fournies sur la mala- die de Hansen (lèpre) intéressèrent beaucoup nos visiteurs. Nous avons expliqué que : • le bacille de Hansen détruit les terminaisons nerveuses de la peau, et les parties du corps affectées perdent toute sensibilité si elles ne sont pas soignées ; • la sensibilité ne revient jamais, même après un traitement adapté ; • aujourd’hui on guérit la lèpre par un simple traitement de 6 à 12 mois s’il commence avant que le bacille n’ait détruit les nerfs (sinon les yeux, les mains et les pieds s’atrophient) ; • la lèpre est contagieuse, mais beaucoup moins qu’on ne le croit généralement ; • il y a 400 nouveaux malades de la lèpre au Paraguay chaque année. Quand nous avons expliqué que le spirituel allait de pair avec le médical, on nous a demandé si les patients étaient ouverts au message de la Parole de Dieu. Nous avons dit que la majorité d’entre eux était très ouverte. À 9 heures chaque matin, les personnes qui attendent de voir un docteur entendent une prédication ; certains posent parfois des questions à l’aumônier ou discutent avec lui. Lorsqu’ils sont hospitalisés, les patients apprécient ses visites et l’occasion de parler et de prier. Il arrive aussi que des personnes acceptent Jésus comme leur sauveur pendant leur séjour à l’hôpital, ce qui est un sujet de joie et de reconnaissance. Le travail des bénévoles intéressa aussi nos visiteurs. Chaque année, environ 40 à 45 bénévoles viennent travailler pour 3 à 6 mois, voire un an. Ce sont en général des jeunes célibataires, bien qu’il y ait aussi des couples et familles. Ils s’occupent de la cuisine, de la lessive, de l’entretien ou du bétail. Dès le début, les églises qui ont soutenu l’hôpital ont aussi envoyé des bénévoles et ont fait des collectes de fonds pour assurer son fonctionnement. Plusieurs groupes de visiteurs ont eu l’occasion de manger dans notre cuisine. Le chef dit : “Malgré le travail supplémentaire, c’était un grand privi- L’Hôpital mennonite Km. 81 a été fondé en 1951 par les mennonites du Paraguay pour remercier le pays de les avoir accueillis et pour la liberté religieuse et d’enseignement. Après avoir étudié les besoins, ils conclurent que les malades de Hansen (lépreux) étaient souvent négligés et décidèrent d’ouvrir un hôpital sur un terrain de 900 hectares dans l’est du Paraguay. Couverture : Kenat Wiebe, le cordonnier-orthopédiste de l’Hôpital mennonite Km 81, montre comment il fait les chaussures pour les patients ayant la lèpre ou des pieds bots. À gauche se tient Adelina Fehr, secrétaire de l’hôpital, qui a guidé une partie des visites pour les 1 300 personnes intéressées par l’hôpital pendant la 15e Assemblée Dispersée. Photo : J. Lorne Peachey 2010 - 1 3 Avec les mennonites du Panama : ‘Tout est bien plus beau…’ Liesa Unger ‘T Une infirmière de l’Hôpital mennonite Km. 81 conseille les patients et leur famille sur les soins de santé avant qu’ils ne voient le médecin. Les aumôniers leur parlent de leurs besoins spirituels et de la Parole de Dieu. lège de servir du bortsch (une spécialité russe), à tant de personnes. Je peux dire que la plupart ont apprécié ce plat et nous ont remercié en chantant de beaux cantiques.” Nous avons été bénis par le grand intérêt et les paroles d’encouragement de nos visiteurs. Certains nous ont aussi fait des dons. Ce qui est peut-être le plus important, c’est qu’en nous préparant pour ces visites, nous avons dû nous poser de nouveau la question “Pourquoi est-ce que je travaille ici, à ‘Km 81’ ?” Nous voulions être sincères et discerner si le travail était devenu une simple routine ou si nous étions réellement motivés et joyeux de servir le Seigneur. Lorsque l’on prend le temps de réfléchir à ces questions, on se rend compte que Dieu est le vrai fondateur de ce travail et qu’il continue à avoir des plans merveilleux pour nous. Nous avons pu apprécier de nouveau la fidélité et la bonté de notre créateur qui a permis que l’hôpital puisse devenir ce qu’il est aujourd’hui. Carlos Wiens est directeur médical et Adelina Fehr est secrétaire à l’Hôpital mennonite Km. 81 ; ils ont fait partie des guides des 1 300 visiteurs. 4 out est bien plus beau à Panama’, dit un livre pour enfants en allemand. Je me suis souvenue de cette phrase quand mon mari Wilhelm et moi, ainsi que Christine Fehrle, nous nous sommes inscrits pour le tour de l’Assemblée Dispersée au Panama. Un comité d’accueil nous attendait à Ciudad de Panama et nous emmena à la ville portuaire de Chepo. Lochi, un de nos hôtes, devint notre capitaine les jours suivants. Les 13 assemblées Frères mennonites (MB) du Panama sont Wounaan ou Emberá et la plupart se trouvent dans la jungle de Darién. Mais comme il est difficile de se rendre dans la jungle, nous avons visité les églises des villages de la côte du Pacifique. Pilotés par Lochi, nous avons d’abord suivi une rivière, puis la côte et une autre rivière, jusqu’au village de Platanares, notre pre- mier arrêt dans la jungle. Des membres d’églises et des enfants nous ont accueillis et conduits dans une maison sur pilotis au toit de feuilles de palmes. C’est là qu’habitent Hermes Barrigón, président de l’union d’églises MB et notre capitaine, Lochi. Ils nous invitèrent à nous reposer et nous ont proposé du poisson, du riz, des bananes plantains et des mangues, puis nous avons fait connaissance avec les habitants du village, joué avec les enfants, nagé dans la rivière et découvert la vie dans un village Wounaan. Lors d’un culte dans l’église locale MB, nous avons parlé de l’Assemblée Réunie, nous avons chanté et transmis les salutations de nos églises en Allemagne. Nous avons aussi appris les cantiques favoris de nos frères et sœurs Wounaan. Le culte se termina par la prière les uns pour les autres. Le lendemain, nous avons rencontré un ancien de l’église, récemment encore maire du village. Sa femme chasse très Quelle grande famille nous sommes en Jésus Christ ! Q uand la CMM a pris contact avec nous pour demander à nos églises d’accueillir des visiteurs pour l’Assemblée Dispersée, nous ne savions pas de quoi il s’agissait, seulement que des personnes d’Allemagne allaient venir nous voir dans la jungle. Et cela nous faisait plaisir. La plupart des membres de nos églises n’ont pas pu aller au Rassemblement au Paraguay, aussi c’était une bénédiction de recevoir des mennonites d’Allemagne qui nous ont raconté ce qui s’y était passé. Nous avons réalisé que nous sommes une très grande famille en Jésus Christ. Cette visite nous a permis de mieux comprendre l’importance pour nos églises de prier pour notre famille spirituelle tout autour du monde. En tant que famille, nous avons des bénédictions, difficultés et besoins différents. Aussi, il est bon de se connaître et de parler à notre Père éternel de la situation dans d’autres pays et églises. Bien que notre langue et notre culture soient différentes, nous étions heureux d’avoir ces visiteurs d’Allemagne. Loué soit le Seigneur ! – Alina Itucama and Obdulio Isaramá, responsables de l’union d’églises MB. courrier - courier - correo ASSEMBLÉE DISPERSÉE Liesa et Wilhelm Unger (à droite) avec leurs hôtes au Panama, Obdulio Isaramá et Alina Itucama et leur fils Andres, lors de leur visite du canal de Panama. Nous avons passé notre dernier jour au Panama avec nos hôtes Alina Itucama et Obdulio Isaramá, et visité la ville et le Canal de Panama. Alina est artiste et responsable d’église. Elle participe aussi aux rencontres des théologiennes d’Amérique Latine. Obdulio vend des œuvres d’art Wounaan et Emberá. Il enseigne aux artistes à promouvoir et vendre leurs œuvres. Des rencontres inoubliables ont marqué notre séjour. Le panier chunga, cadeau d’adieu pour notre église en Allemagne, nous rappelle de penser à prier pour nos frères et sœurs du Panama. Oui, le livre pour enfants avait raison : tout est bien plus beau au Panama ! 2010 - 1 Nous avons assisté à un culte dans la ville de Panama dans une église créée au départ pour héberger les jeunes venus étudier en ville. Aujourd’hui étudiants et familles s’y rendent. Le partage, les chants et le déjeuner constitué de plats traditionnels du Panama, nous laissent de bons souvenirs. Un peu plus tard, nous avons rendu visite à Chindío Peña Ismare et Ron Binder, qui traduisent la Bible. Dans les années 1970, Chindío, dont la langue maternelle est le Woun Meu, et Ron, un missionnaire Wycliffe, ont commencé la traduction de la Bible en Woun Meu ainsi que des cours d’alphabétisation. Ils ont publié le Nouveau Testament en Woun Meu en 1988. Aujourd’hui ils se consacrent aux cours d’alphabétisation et ont publié plusieurs manuels de lecture et d’écriture en Woun Meu. Lochi a servi de capitaine et de guide aux Unger le long des rivières de la jungle côtière du Panama. Il est responsable des cultes à l’assemblée Frères Mennonite de Platanares. Liesa et Wilhelm Unger sont co-pasteurs de l’église mennonite de Regensburg (Allemagne). Tous deux ont catalogué et classé plus de 13 000 photos prises pendant le 15e Rassemblement. photo : Wilhelm Unger bien et aime faire des paniers chunga. Nous avons appris comment la communauté résout les conflits et découvert le rôle des anciens en tant que juges et médiateurs. Les communautés Wounaan vivent sans avoir besoin de prisons et la peine capitale n’existe pas. Nous avons visité un autre village, Rio Hondo, dans l’après-midi ; le lendemain, nous sommes retournés à Chepo et à Ciudad de Panama. Nous nous sommes arrêtés pour admirer le paysage et les oiseaux marins. À Chepo, nous avons assisté à une réunion du conseil Wounaan qui avait lieu dans la maison de notre hôte, Leonides Quiróz. Il est le premier avocat Wounaan, et travaille sur les droits territoriaux des Wounaan. La veille, nous avions visité l’église d’une communauté d’artistes Wounaan qui vendent leurs oeuvres en ville. Nous avons découvert le recueil de cantiques Wounaan MB : la plupart des cantiques sont en Woun Meu et quelques-uns en espagnol. Les chants ont une place centrale dans les cultes et nous en avons entendu beaucoup. ASSEMBLÉE DISPERSÉE Échanges interculturels au Brésil : Une bénédiction pour tous Hans Gerhard Peters L’ organisation d’une Assemblée Dispersée est une expérience unique. Comme le Brésil est frontalier du Paraguay, la CMM avait demandé à l’Aliança Evangélica Menonita d’y participer. En trois jours, nous ne pouvions pas tout montrer, nous avons donc prévu la visite de Curitiba et de ses environs où vivent la plupart des mennonites du Brésil. Nous avons eu le plaisir de recevoir deux groupes. L’un, de 15 personnes, dont 13 jeunes, venait du Canada et des États-Unis. L’autre venait du Mozambique. Il était composé de six pasteurs et du missionnaire brésilien envoyé là-bas par notre Église. Les deux groupes se sont retrouvés en même temps à Curitiba. Nous avons demandé aux Américains que les Mozambicains se joignent à eux, car il y avait assez de place dans le car que nous avions loué. Si bien que nous nous sommes vraiment sentis comme une grande famille pendant ces deux journées. Les frères mozambicains étaient logés dans les maisons des membres de notre église locale, ce qui a été une très bonne expérience pour nos membres. Malheureusement un Canadien a eu la grippe H1N1, et a dû rester à l’hôtel. Nous l’avons fait examiner et il a reçu les médicaments nécessaires. En plus de visiter la ville de Curitiba, les deux groupes découvrirent quelques églises mennonites, le travail avec les enfants et la colonie mennonite de Witmarsum. Nous les avons aussi emmenés faire un petit voyage en train, 6 malgré la pluie, pour visiter une petite ville brésilienne typique à 70 kilomètres de Curitiba. Une des difficultés de l’organisation d’un tel projet est l’estimation de son coût un an d’avance. Ce que les NordAméricains avaient payé était plus que suffisant pour couvrir nos frais. Avant leur départ, je leur ai dit qu’il restait de l’argent, car nous avions obtenu un tarif avantageux pour l’hôtel et pour la location du car. Et je leur ai fait part de la situation financière de nos frères du Mozambique. Le groupe décida de donner le surplus aux frères mozambicains pour les aider à payer l’excédent de bagage, car les frères brésiliens leur avaient donné beaucoup de choses, surtout des vêtements. L’argent restant est allé à la réparation de la voiture de la mission au Mozambique. L’Assemblée Dispersée a vraiment été une bonne expérience pour nous tous. Nous louons le Seigneur pour la façon dont il nous a réuni, pour le partage de l’amour, de la joie et des biens matériels. Oui, c’était une bénédiction pour tous. Hans Gerhard Peters, Curitiba (Brésil), est le président de Aliança Evangélica Menonita, regroupant 33 assemblées et totalisant 2 700 membres. Dans les colonies mennonites du Chaco : Nous ne sommes pas restés longtemps des étrangers Susi Schmidt Q uand on a demandé à notre assemblée d’accueillir des participants à l’Assemblée Dispersée, j’ai dit à mon mari : “Bien sûr ! Nous parlons l’anglais.” Le sourire aux lèvres, je me suis apprêtée à souhaiter la bienvenue à notre visiteur. Mais plus l’heure de l’arrivée du car approchait, plus mon appréhension augmentait. Et si nous ne nous entendions pas avec notre invité ? Je n’aurais pas dû m’inquiéter. En fait, le visiteur attendu n’était pas dans le car, et on nous confia une jeune femme du Kansas (ÉtatsUnis). Nous avons vite trouvé des points communs. Les parents de mon mari viennent du Kansas, et notre invitée avait été à la même école que lui ! Aussi nous ne sommes pas restés longtemps des étrangers. Nous l’avons emmenée voir une exposition d’artisanat à Filadelfia pour lui montrer ce que fait notre colonie. Dimanche, nous sommes allés au culte, où malheureusement il n’y avait pas de traduction en anglais. Mais elle a regardé et a fredonné la mélodie des cantiques. Ensuite, nous avons visité la maison de retraite pour lui montrer comment nous prenions soin de nos aînés. De retour chez nous, nous avons bu du tereré, notre boisson nationale. Notre invitée l’a tellement aimé qu’elle en a acheté pour en emporter. Dans l’après-midi, elle est venue avec nous à une réunion de famille où elle s’est sentie à l’aise car plusieurs personnes parlaient l’anglais. Le temps a passé vite, et nous avons retrouvé notre invitée à l’Assemblée Réunie. Depuis, elle et moi sommes restés en contact par courriel. L’Assemblée Dispersée a été une merveilleuse expérience. courrier - courier - correo RÉUNIONS LIÉES AU 15e RASSEMBLEMENT photo : Linda Shelly Théologiennes : Un festival à la gloire de Dieu photo : Linda Shelly C’est ainsi que Martha Basualdo (Paraguay) décrit la toute première rencontre transcontinentale des théologiennes anabaptistes, qui s’est tenue juste avant le 15e Rassemblement. Plus de 130 femmes venues de 16 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes, de six pays d’Afrique, du Canada et des États-Unis, se sont réunies à la Iglesia Cristiana de la Paz et à l’Institut Biblique des Frères mennonites d’Asunción. Le thème de la rencontre, qui s’est déroulée en espagnol, et a été traduite en anglais et en français, était “Le message libérateur de Jésus pour les femmes et les hommes”. Ofelia García (Mexique) déclara dans son message d’ouverture : “Il a fallu repousser quelques limites pour être ici aujourd’hui.... Il y a encore du chemin à faire, mais nous sommes prêtes. Et nous ne sommes pas seules.” Elle souligna le soutien de la CMM. Ofelia García (Mexique), Alix Lozano (Colombie), Elizabeth Soto (Puerto Rico / USA) et Rebecca Osiro (Kenya) étaient les oratrices de ces deux jours. Les théologiennes écoutent une présentation lors d’une rencontre de deux jours “Un festival à la gloire de Dieu”, rassemblant 130 femmes ayant fait des études en théologie, dont plusieurs femmes pasteurs. À droite, Elizabeth Soto (Puerto Rico / USA), était une des oratrices et a aussi prêché vendredi soir lors de l’Assemblée Réunie. Les participantes étudièrent en petits groupes des passages du Nouveau Testament où figurent des femmes. Elles discutèrent de la façon dont les femmes pourraient lire la Bible, sans simplement répéter ce qui est parfois ressenti comme une ‘perspective masculine’ et qui a contribué à la discrimination. Elles suggérèrent de désigner un jour par an pour prier pour les femmes et de proclamer la décennie 2010 à 2020 “Décennie des Femmes”. Elles approuvèrent une déclaration qui appelle les femmes à exercer des postes de responsabilité dans leurs assemblées, à dénoncer les injustices, à proclamer l’espérance et à adopter un style de vie en accord avec les valeurs du royaume de Dieu. La déclaration précise aussi que les Les théologiennes ont remercié et fêté Milka Rindzinski, Montevideo (Uruguay), une des responsables anabaptistes d’Amérique Latine, qui a travaillé pendant de nombreuses années pour la CMM en tant que rédactrice et traductrice de C-C-C. 2010 - 1 anabaptistes, femmes et hommes, constituent une communauté interdépendante. Elle propose le dialogue pour développer l’égalité. Elle appelle au discernement, à l’unité, au ministère de libération de Jésus, et à la relecture par les femmes de la Bible. Elle contient aussi des idées pour aider les femmes à se soutenir dans l’exercice de leurs dons. “Cette rencontre avec nos sœurs d’Amérique Latine m’encourage” dit Nellie Mlotshwa (Zimbabwe) après la rencontre. “Nous avons découvert que notre prière – et notre rêve – d’être pleinement impliquées dans le travail du royaume [en Afrique] était aussi le leur. Elizabeth Herrera (Costa Rica) dit que son énergie pour travailler à la paix et à l’unité, et pour soutenir le travail parmi les femmes dans la communauté, a été renouvelée. “Je me sens mieux prête à accomplir les tâches que le Seigneur nous a confiées, à le remercier de sa grâce et à transmettre les merveilleux enseignements reçus.” – Ferne Burkhardt, à partir de rapports de Milka Rindzinski, Patricia Burdette et Linda Shelly. 7 Indigènes et amérindiens : Toutes les tribus ont la même histoire Patricia Burdette I l est indiscutable que les indiens sont les plus pauvres parmi les pauvres, que ce soit aux ÉtatsUnis, au Canada, au Paraguay ou en Argentine. C’était une évidence pour la délégation indigène d’Amérique du Nord qui visitait les communautés et les églises indigènes du Paraguay et d’Argentine après l’Assemblée Réunie. C’est à Yalve Sanga, dans le Chaco Paraguayen, que nous avons passé le plus de temps. Il n’y avait pas l’eau courante dans le dortoir des filles ; nous allions tirer d’un puit l’eau dont nous avions besoin, en remplissant des seaux que nous portions jusqu’à la salle de bain, et nous prenions des Dans cette cuisine, une femme a préparé trois repas par jour pendant deux jours, sans eau courante, pour les 30 visiteurs indigènes . photo : Patricia Burdette 8 douches froides. Il fallait aussi utiliser des toilettes à l’extérieur qui n’étaient pas chauffées. La cuisinière préparait trois délicieux repas par jour pour 30 personnes. Partout où nous sommes allés, notre délégation a été accueillie avec la célèbre hospitalité indigène. Mais nous avons été choqués de voir dans quelles conditions vivaient les indigènes. C’était bouleversant de voir cette pauvreté abjecte au sein de l’aisance des mennonites, et en même temps un respect et une absence totale de ressentiment de la part des indigènes. Un indigène paraguayen de 96 ans nous dit qu’il y a deux mondes : “Les riches vivent dans un autre monde. Nous les avons vus à la Conférence (mennonite mondiale).” Leur extrême pauvreté était insoutenable. Je me suis aussi rendue compte que nous ne connaissions presque rien de l’histoire des autres, et mêmes des autres peuples indigènes. Après notre rencontre, les indigènes d’Amérique du Nord conclurent que tous les groupes indigènes – où qu’ils vivent – ont la même histoire. Une femme déclara : “Ils [les indigènes du Chaco] passent par ce par quoi nous sommes passés au début des années 1900. Les mennonites continuent à essayer de les assimiler. Je ne sais pas si je vais remettre les pieds dans une église mennonite”. Pourtant la puissance du pardon est grande. Nous rentrons dans nos églises mennonites reconnaissants et enrichis par ce que nous avons appris pendant cette visite. Patricia Burdette est une amérindienne d’Elkhart (États-Unis) et la rédactrice du magazine Timbrel pour Mennonite Women USA. ‘Si les êtres humains pouvaient Voici quelques impressions recueillies auprès de personnes qui ont accueilli la rencontre des peuples indigènes après l’Assemblée Réunie. C ’était une rencontre très impressionnante malgré nos différences de langues et de cultures. Nos visiteurs nous ont dit qu’ils ont la même foi que nous. Leur identité s’exprime par la manière de s’habiller, de se nourrir et de chanter. Nous leur avons parlé de la vie dans le Chaco paraguayen : nous avons un culte spécial chaque premier dimanche du mois, et chaque assemblée a son propre programme les autres dimanches. Nos vêtements n’ont rien de particulier, nous portons ce que nous trouvons ! Nous pensions que les peuples indigènes d’autres pays ont la même couleur de peau que la nôtre. Mais un NordAméricain qui a parlé avait la peau d’une couleur différente. Les Nivacle ont remarqué que cet homme n’avait pas l’air indigène ; mais quand il a parlé et chanté, on a vu qu’il était réellement indigène. – Víctor Pérez, Convención Iglesias Evangélicas Hermanos Menonitas Nivacle L a rencontre avec des peuples indigènes d’autres pays a été très utile pour les Nivacle. Nous avons échangé des questions et des suggestions. Nous avons parlé des aspects anthropologiques de nos cultures et de la spiritualité de nos églises. Si les êtres humains pouvaient se connaître, ils deviendraient amis et tout irait bien. Les gens doivent apprendre à bien s’entendre. – Marcos Moreno, Iglesia Evangélica Menonita Nivacle Emanuel P endant la visite d’autres peuples indigènes, nous avons eu des baptêmes dans une de nos assemblées, l’église Buenas Nuevas, dans le Yalve Sanga. Plus de 20 courrier - courier - correo RÉUNIONS LIÉES AU 15e RASSEMBLEMENT photo : Patricia Burdette Honte et espoir en Christ Janet Plenert D Ramona Welch, une amérindienne de la tribu Cheyenne du Sud (États-Unis) devant le panneau de bienvenue de Yalve Sanga, un internat pour les indigènes du Chaco. ’habitude, je suis plutôt fière d’être chrétienne. Mais de temps en temps, j’ai honte de ce qu’a fait l’Église. J’ai connu ces deux sentiments pendant la rencontre des peuples indigènes. Des thèmes communs ont émergé pendant les conversations entre Métis, Ojibways, Cheyennes, Crees, Shawnees et Lakotas d’Amérique du Nord, groupes tribaux du Guatemala, du Panama et du Pérou, Tobas Qom et Mocovís d’Argentine et Enlhets, Nivacles, et Guaranis du Paraguay. J’ai découvert que chacun se connaître ... tout irait bien’ jeunes furent baptisés ce jourlà. Nous nous sommes sentis unis par le Saint Esprit, en dépit des différences culturelles et linguistiques. Nous nous sommes serré la main, comme s’ils avaient toujours été parmi nous. C’était un honneur d’accueillir des visiteurs étrangers dans nos églises. – Juan Ramos, Convención Evangélica Hermanos Menonitas Enlhet C ’était impressionnant d’avoir des visiteurs des États-Unis, du Canada et du Pérou. Ils nous ont raconté comment ils travaillent avec les indigènes dans leur communauté. On s’est rendu 2010 - 1 compte qu’ils étaient très avancés spirituellement. Malheureusement, c’était la saison du vent du nord et, comme toujours, le vent soufflait fort et faisait tourbillonner la poussière dans le Chaco. Mais cela n’a pas eu l’air de déranger nos visiteurs. – Federico Gonzáz, pasteur, église de Jerusalem, et Evencio Fröse, secrétaire, Communauté de Campo Largo. N os visiteurs nous ont demandé comment nous avions accepté l’évangile. C’est par les missionnaires. Les mennonites sont allés vers les indigènes, prêchant au nom du Sauveur, Jésus Christ. Les indigènes n’ont pas tout de suite compris l’évangile, mais les missionnaires ont persévéré jusqu’à ce que les indigènes l’acceptent et se convertissent. On nous a aussi demandé si les missionnaires étaient encore chez nous. Ils ne sont ici que la moitié du temps pour aider le pasteur dans ses voyages. Les pasteurs et les membres d’église étaient très heureux d’avoir rencontré des peuples indigènes et d’avoir découvert des églises d’autres pays, parce que nous sommes un en Christ. – Walter Ortiz, Iglesia Éfeso, Yalve Sanga; présentateur, Radio ZP-30. de ces groupes continue à subir les conséquences de la tentative d’anéantissement de leur culture. Ils aspirent tous à retrouver leur identité propre, et luttent pour ne plus être victimes de répression, d’oppression et de lois qui les marginalisent. Chaque groupe ressent encore les effets de toutes les formes d’abus commis par les colons, par le gouvernement, et, oui, même par l’Église. J’ai été très impressionnée par la gentillesse constante manifestée par chacun, et de plus en plus écœurée par le rôle qu’a joué l’Église dans ce que l’on appelle parfois un génocide culturel. L’Église a une grande responsabilité, tout autant complice et actrice de la dégradation systématique, de la dépréciation et du quasi anéantissement de la culture, des traditions et du sentiment d’identité nationale des peuples indigènes. Et pourtant, en écoutant les conversations, j’étais ébahie par leur espérance, par la grâce et le pardon qu’ils incarnaient. Malgré l’Église, ici, nous participions ensemble à l’Église mondiale. Malgré le traitement dégradant de l’Église, nous pouvions joindre nos mains pour prier et louer Dieu. Malgré leur combat pour transmettre leur langue et leur musique, ils m’ont accueillie et acceptée comme une sœur non indigène. C’est là que réside notre espoir. Janet Plenert, Winnipeg (Canada), est la vice-présidente de la CMM. 9 photo : Ray Dirks L’Église de Dieu dans le monde : ‘Ça nous dépasse !’ Phyllis Pellman Good L es organisateurs du Rassemblement de la CMM n’ont pas cherché le centre de convention le plus chic, dans un quartier de restaurants exotiques, de magasins irrésistibles et de divertissements insolites. Les Rassemblements ont tendance à avoir lieu dans un endroit auquel personne n’aurait pensé ! Ray Brubacher, coordinateur international du 15e Rassemblement, explique comment la décision est prise. “Lorsque nous étions à Bulawayo (Zimbabwe), en 2003, nous avons reçu deux invitations de nos églises membres pour le rassemblement de 2009. Fin 2003, Larry Miller et moi avons étudié les deux propositions concernant le lieu de réunion, le logement et les repas. Après nos voyages d’étude, nous avons conclu que le Paraguay avait la capacité d’accueillir le rassemblement dans un vaste club sportif d’Asunción. L’immense église où nous nous sommes finalement réunis n’en était encore qu’au stade de la rumeur !” Ça a marché au Paraguay grâce au travail énorme du personnel sur place. “L’âge moyen du personnel qui a travaillé à Asunción était de 24 ans !” Malgré leur jeunesse, l’obligation de travailler en différentes langues (la plupart parlaient couramment espagnol, allemand et anglais) et le stress d’organiser une rencontre mondiale d’environ 6 000 personnes, les jeunes ont été aimables, très compétents et innovateurs face aux problèmes. “Je suis payé pour m’inquiéter” dit en souriant Ray. Et les problèmes n’ont pas manqué ! “Je ne sais plus combien de fois nous avons dû refaire le budget pour suivre l’évolution économique et l’estimation fluctuante des inscriptions. 10 Ray Brubacher (à droite), coordinateur international consulte Ernst Weichselberger (à gauche), coordinateur national, et Ryan Toews, administrateur. Le 15e Rassemblement était la dernière responsabilité majeure de Ray à la CMM, avant sa retraite en octobre 2009. Il y avait certaines constantes : la location du Centro Familiar de Adoración (le CFA, l’église où s’est tenue l’Assemblée Réunie), les cars pour le transport des participants matin et soir, le matériel de traduction et le prix de la nourriture et de sa préparation. L ’effondrement de l’économie nous a remis fortement en question. Nous avons compté sur la sagesse et le sens de la justice des Paraguayens. L’un d’entre eux nous a dit : ‘Quelquefois, nous ajustons les salaires en fonction du prix du bœuf ; s’il est élevé, nous payons plus, s’il descend, nous payons moins.’ Cela nous a aidés. Mais sans l’incroyable générosité des Paraguayens, Nous aurions eu un problème financier. Les colonies, les coopératives, les unions d’églises et les chefs d’entreprise mennonites ont rassemblé 750 000 USD.” Ray admet qu’il y a eu d’autres moments d’anxiété. “En janvier, il n’y avait toujours pas de siéges dans le CFA, et ils n’avaient même pas été commandés ! Puis la grippe porcine a pris de l’ampleur. Environ six semaines avant le début du Rassemblement, un haut responsable du ministère de la Santé du Paraguay nous a prévenu qu’il était en train de réfléchir à l’annulation de tous les rassemblements majeurs prévus en juillet, la haute saison de la grippe. La semaine précédent l’Assemblée, un déluge s’est abattu sur Asunción ! Nous ne savions pas comment, ni même s’il serait possible, d’installer les tentes du Village de l’Église Mondiale. Mais grâce au sable et au gravier – et aux bénévoles – le village a pu être monté.” Ray est convaincu que l’intérêt et le soutien financier des Paraguayens sont le fruit du travail d’Ernst Weichselberger, le coordinateur national. Il est aussi reconnaissant pour le travail de Ryan Toews, un mennonite d’Asunción d’à peine 30 ans, l’administrateur responsable qui s’assurait que tout fonctionnait. Ryan a commencé en juillet 2008. “J’ai fait un organigramme pour étucourrier - courier - correo RÉFLEXIONS SUR LE 15e RASSEMBLEMENT dier les besoins en terme de personnel” dit-il. “Nous avons vu qu’il en manquait à certains postes, aussi nous avons créé de nouvelles équipes. Nous étions environ 200 personnes, surtout des bénévoles. Il y a eu des moments d’angoisse. Mais on n’a jamais pensé ‘Ça ne marchera pas.’ On s’est dit : Ça prend de l’ampleur ; il faut trouver moyen de s’en sortir. Le Paraguay est un petit marché, aussi il n’était pas possible d’essayer tout ce que nous mettions en place et de le remplacer s’il y avait un problème. Nous avons obtenu toutes les autorisations nécessaires, que ce soit pour la location d’un parking avoisinant, les activités des enfants et des jeunes, les agents de la circulation pour les bus circulant dans les quartiers résidentiels, et l’aide de la police. Et les policiers ont même accepté de ne pas utiliser d’armes pour assurer la sécurité du bâtiment !” “Quelquefois je me demandais si tout cela en valait la peine, juste pour quel-ques milliers de personnes. Et puis j’entrais dans la grande salle et j’entendais la chorale internationale et l’assemblée entière chanter, et cela me faisait monter les larmes aux yeux” dit Ray. Ryan ajoute : “Notre motivation n’était pas le salaire, c’était quelque chose qui nous dépasse : l’Église de Dieu au Paraguay, l’Église de Dieu dans le monde.” Phyllis Pellman Good, Lancaster (ÉtatsUnis), est consultante en communication pour la CMM. ‘L’organisation s’est bien passée !’ A 2010 - 1 5 000 litres du 15e Rassemblement en est la preuve. Je suis heureux que l’organisation de cet événement se soit bien passée. Et nous sommes reconnaissants qu’il n’y ait pas eu d’accidents. Le 15e Rassemblement me laisse un sentiment de profonde satisfaction, celle d’avoir accompli notre mission. Notre équipe a prouvé que les Paraguayens pouvaient atteindre leurs objectifs. C’était un grand privilège d’être coordinateur national. – Ernst Weichselberger Ernst Weichselberger (à gauche), devant deux de ses jeunes collaborateurs du 15e Rassemblement : Ryan Toews, administrateur (au centre) et Cynthia Dück, coordinatrice du logement. photo by Merle Good près avoir assisté à trois conférences mennonites mondiales, Curitiba, Wichita et Winnipeg, je pensais clore le chapitre des rassemblements mondiaux. Pourtant, quand on me l’a demandé, j’ai accepté d’être le coordinateur national du 15e Rassemblement. Cela a représenté un engagement total et deux ans de travail. J’ai dû apprendre beaucoup de choses, ouvrir un bureau et trouver les personnes compétentes pour les différentes tâches. J’avais aussi la responsabilité de la collecte de fonds et de la promotion, deux domaines complexes. Nous avons pu atteindre nos objectifs, grâce à Dieu et aux efforts de tous. De nombreuses personnes et églises nous ont soutenus, ma femme Anni et moi, et en particulier mon église, dont je suis membre depuis 26 ans. Dieu m’a aussi montré, une fois de plus, que l’Église a un avenir. Des centaines de jeunes se sont engagés, beaucoup comme bénévoles. Pour nombre d’entre eux, cette expérience a été leur plus grande réussite et leur a procuré une grande satisfaction personnelle. Voir des vies changer à travers le service, c’est voir l’église de Christ grandir. Nous pouvons aussi arriver à ce résultat dans l’Église si nous faisons confiance aux jeunes et si nous leur offrons des opportunités, des défis et un peu de supervision. Mes responsabilités m’ont appris qu’il est faux de dire qu’il est impossible de progresser au Paraguay à cause du manque d’infrastructure. Avec des objectifs clairs et des ressources humaines, nous pouvons créer une infrastructure adaptée et peu coûteuse. L’immense marmite de 11 La CMM nomme Ernst Bergen, premier trésorier vivant dans le Sud Asunción, Paraguay – Si vous pensez que le trésorier de la CMM ne s’intéresse qu’à son bilan, vous vous trompez ! Paul Quiring (États-Unis) vient de terminer 11 ans de service en tant que trésorier de la CMM. À la fin de son mandat, le seul sujet dont il a souhaité parler, c’est de l’avenir de la CMM et l’impact des projets sur les finances. Deux questions surtout le préoccupaient : • “La CMM ne doit pas faire ce que font déjà d’autres organisations. Elle devrait plutôt renforcer son groupe international de conseillers. J’ai été très impressionné par la compétence des délégués au Conseil Général (le conseil d’administration de la CMM).” • “La CMM n’est pas là pour faire de l’entretien, mais pour grandir et témoigner d’une vision. Ernst Bergen, le nouveau trésorier, est la personne adéquate. Un tout nouveau chapitre s’ouvre. “De nombreuses agences nord-américaines travaillent sur leur passé”, ajoute Paul. “Ce n’est pas une préoccupation pour la CMM. Elle est en prise avec l’avenir, avec les jeunes et leur vision. La responsabilité de trésorier est entre de bonnes mains.” Ernst Bergen est devenu trésorier de la CMM juste après le Rassemblement au Paraguay. Ernst, qui a la quarantaine, a fait partie du cabinet présidentiel du Paraguay. Il est maintenant consultant pour diverses 12 entreprises paraguayennes. “Cette proposition était vraiment une surprise”, dit Ernst. “J’ai prié, discuté avec ma famille, parlé avec mon pasteur et avec les responsables de notre union d’églises. Tous m’ont conseillé d’accepter. Cette tâche me passionne et je me sens en paix. “Les églises sont très attachées à la CMM. Le défi pour ses responsables est d’être à l’écoute de Dieu et d’être prêts à lui obéir. Notre rôle est aussi d’aider les membres à comprendre la mission de la CMM, à aller vers eux et demander leur soutien.” Un des projets personnels d’Ernst est “Buena Gestión” (Bonne Gestion) qui propose le service d’aumôniers Paul Quiring (à gauche), Américain, vient de terminer 11 ans de service en tant que trésorier de la CMM lors du 15e Rassemblement. Son successeur est Ernst Bergen (à droite), Paraguayen. paraguayens dans la fonction publique. Observant l’engagement d’Ernst dans ce projet, Larry Miller, le secrétaire général de la CMM, a commenté : “Ce type sait Recherche du nouveau secrétaire Kitchener, Canada – La CMM a commencé à rechercher son nouveau secrétaire général. Larry Miller, le secrétaire général en poste depuis 22 ans terminera son mandat en mai 2012. Pendant le mandat de Larry, la communion anabaptiste a été renforcée, trois rassemblements mondiaux ont eu lieu dans le Sud : Calcutta (Inde) en 1997; Bulawayo (Zimbabwe) en 2003 et Asunción (Paraguay) en 2009. Danisa Ndlovu, le président de la CMM, dit : “Larry a contribué à faire entendre les églises anabaptistes du Sud et a bien représenté les anabaptistes dans le dialogue œcuménique”. Danisa Ndlovu (Zimbabwe) préside le Comité de Recherche. Y participent : Mesach Krisetya, ancien président de la CMM, (Indonésie); Karen Klassen Harder, ancienne présidente du conseil d’administration du Mennonite Central Committee (États- Unis) ; Marcus Rediger, membre du Comité Exécutif (Suisse) et Elizabeth Vado Sandoval, ancienne membre du Comité Exécutif (Nicaragua). Bert C. Lobe, représentant de la CMM pour l’Amérique du Nord est le facilitateur du comité. Le Comité s’est réuni pour la première fois en juillet 2009 à Asunción, (Paraguay). Fin septembre 2009, il a envoyé une lettre aux membres et membres associés de la CMM, aux réseaux, agences et institutions, pour les inviter à faire part de courrier - courier - correo CHANGEMENTS MAJEURS DANS LA CMM photo : Merle Good comment diriger dans les coulisses.” Ernst pense que l’article de la nouvelle constitution de la CMM sur la mise en place de bureaux continentaux va dans le sens de la croissance et de la solidarité. “La CMM est viable financièrement. Je suis convaincue qu’avec son développement, les finances suivront. Les finances doivent rester équilibrées et proportionnées aux activités. Plus la CMM sera présente et vivante, plus les fonds rentreront.” Le nouveau trésorier dit : “J’ai beaucoup à apprendre, par exemple comment fonctionner en équipe pour ce travail. Nous avons une occasion unique d’aller de l’avant, pour autant que nous percevons ce que désire Dieu, et que nous le faisons.” —Phyllis Pellman Good Déplacement vers le Sud des bureaux et de l’administration Strasbourg, France – Les bureaux de la CMM en Amérique du Nord vont changer. Ces changements font partie d’un projet visant à déplacer une plus grande partie du travail administratif de la CMM vers le Sud. Ils sont la conséquence d’une restructuration de la CMM, un des objectifs de la Projection 2009-2012, approuvée par le Conseil Général de la CMM lors de sa réunion à Asunción, en juillet 2009. Kitchener (Canada). Ce bureau deviendra le quartier général de la CMM pour l’Amérique du Nord. Il sera dirigé par Albert (Bert) C. Lobe, son représentant dans général de la CMM noms de personnes susceptibles d’être nommés au poste de secrétaire général. Le Comité de Recherche prévoit d’avoir une liste de candidats en juin 2010, afin de pouvoir fournir un rapport lors de la réunion du Comité Exécutif en juillet, en Afrique. Ensuite, jusqu’à fin mars 2011, le Comité de Recherche aura des entretiens avec les candidats retenus. Il espère soumettre sa recommandation au Comité Exécutif en avril 2011. Le Conseil Général devrait rati2010 - 1 fier cette recommandation début mai 2011, et l’annonce du nom de la personne choisie devrait être faite juste après. Danisa Ndlovu demande que la communion anabaptiste mondiale accompagne dans sa recherche le Comité par la prière et les conseils. Une description de la fonction de secrétaire général de la CMM est disponible sur demande à : [email protected] cette région, qui consacrera son temps et son énergie à développer des relations entre les membres de la CMM en Amérique du Nord. Bert coordonnera aussi le Fonds de Partage de l’Église Mondiale. Ce fonds a deux comptes (approuvés en 2009) : • un compte Jubilé, qui aide les églises de la CMM, du Sud en particulier, pour des projets préalablement approuvés ; • un compte Diacres, affecté en fonction des besoins, en consultation avec les diacres anabaptistes mondiaux et la Commission Diacres. Bert apportera son concours à la Commission Diacres et pour la recherche du nouveau secrétaire général. Dans le bureau de Kitchener, Karen Martin Schiedel, directrice financière et administrative, continuera, ainsi que Kristen Hines en tant qu’assistante administrative. Ray Brubacher, coordinateur international du 15e Rassemblement, qui travaillait dans le bureau de Kitchener, a pris sa retraite fin octobre 2009. Ray a commencé sa collaboration avec la CMM en septembre 1999 pour aider à organiser les réunions du Conseil Général et de la Consultation Anabaptiste Mondiale sur les Missions (GAMCO) au Guatemala en 2000. Il devint ensuite le coordinateur international des rassemblements mondiaux du Zimbabwe (2003) et du Paraguay (2009). Avant son départ, Ray a rédigé un guide pour l’organisation des futures rencontres mondiales. Ses projets concernant sa retraite ne sont pas ‘définis’. Margaret Brubacher, Kitchener, met également fin à son travail d’assistante administrative pour les rassemblements mondiaux. Fresno (États-Unis). Le bureau de la CMM a fermé fin 2009. Pakisa Tshimika, qui avait commencé son travail avec la CMM à Fresno en août 1999, a mis fin à sa fonction de secrétaire général associé. La CMM et Pakisa prévoient des engagements occasionnels au service de l’Église mondiale. Dans l’avenir proche, il dirigera l’organisation de la Consultation Anabaptiste Mondiale sur la Diaconie, qui aura lieu en juillet-août 2010, en même temps que la réunion du Comité Exécutif de la CMM. La fermeture du bureau de Fresno met fin au travail de Dennis Becker qui était l’assistant de Pakisa. Ces prochaines années, l’objectif de la CMM est de nommer des représentants dans chaque continent pour renforcer les relations entre Églises membres et avec des organisations proches. 13 Les anabaptistes pleurent le décès d'un responsable cubain l’Allemagne avec des mennonites pour une semaine, après avoir participé à une réunion du Comité Exécutif de IBICA à Strasbourg. Tôt le dimanche matin, en proie à une grande souffrance, il a réveillé ses hôtes Dankwart et Brunhilde Horsch, qui l’ont emmené à l’hôpital. Les médecins ont décidé de le transférer immédiatement à l’hôpital de Dresde. Son état s’est aggravé en route et il est mort dans l’ambulance. Danisa Ndlovu, président de la CMM, qui était avec Felix à Strasbourg quelques jours plus tôt, apprit sa mort soudaine de retour au Zimbabwe. Danisa le connaissait depuis plus de dix ans et écrit : “Je ne sais pas comment exprimer l’immense peine et le sentiment de perte que j’ai ressenti à Prochainement : Livres d’histoire en espagnol et en français Strasbourg, France – Les éditions en français et en espagnol de deux volumes du Projet d’Histoire Mennonite Mondiale de la CMM seront disponibles en 2010 ou 2011. Les deux volumes, Rythmes anabaptistes en Afrique, et Foi et Tradition à l’Épreuve, l’histoire européenne, sont disponibles en anglais. Le troisième volume de la série, sur les églises d’Amérique Latine sera publié en 2010. Éditions en espagnol. Eunice Miller et Marisa Miller, qui vivent en Argentine, ont traduit les volumes en espagnol. Ils sont publiés par CLARA-SEMILLA en Colombie. Le volume sur l’Afrique est terminé et celui sur l’Europe sera publié début janvier 2010. Un 14 accord commercial permettra à ces livres d’être disponibles aux États-Unis dans un avenir proche. Éditions en français. La traduction du volume sur l’Afrique, faite par Elisabeth Baecher, est terminée. On envisage de l’imprimer au Congo et de le publier en 2010. Une équipe de traducteurs travaille sur le volume sur l’Europe. Les corrections et la mise en page demanderont plusieurs mois, aussi la publication est attendue pour 2011. John A. Lapp et C. Arnold Snyder sont les éditeurs du Projet d’Histoire Mennonite Mondiale. Pandora Press (Canada) et Good Books (États-Unis) sont les deux maisons d’édition. l’annonce de la mort de Felix. … Il incarnait la gentillesse, l’humilité et l’affection, il savait écouter et dire une parole à propos.” “Felix nous manquera beaucoup dans le Comité Exécutif ” dit Janet Plenert, vice-présidente de la CMM. “Il portait l’espérance… En tant que responsable d’église à Cuba, il donnait à l’Église cubaine l’occasion d’être en contact avec l’Église mondiale et d’y contribuer. “Dernièrement, il avait beaucoup aidé l’église mennonite naissante de Cuba à rassembler les documents nécessaires lui permettant d’envoyer leur responsable au 15e Rassemblement de la CMM. Son départ laisse un grand vide.” Il a aussi contribué à l’Église mondiale en représentant l’Amérique Latine dans la délégation Koinonia de la CMM, qui s’est rendue au Vietnam en novembre 2008. “La situation socio-politique proche de Cuba et du Vietnam et les expériences similaires de leurs églises, ainsi que sa personnalité chaleureuse, ont fait de lui une personne clé de la délégation, donnant des avis fort photo : Wilhelm Unger Strasbourg, France – La CMM, International Brethren in Christ Association (IBICA), et l’Église Frères en Christ de Cuba pleurent la mort soudaine de Felix Rafael Curbelo. Il est probablement décédé d’un arrêt cardiaque dimanche 13 décembre 2009, alors qu’il était en Allemagne. Il avait 69 ans. Membre du Conseil Général de la CMM depuis 1997, Felix venait d’entrer dans le Comité Exécutif en 2009 à Asunción (Paraguay) pour représenter l’Amérique Latine et les Caraïbes. Il était aussi trésorier de l’Église Frères en Christ de Cuba et membre du Comité Exécutif de IBICA depuis sa création, en 2006. Felix se trouvait en décembre dans la région de Regensburg, dans le sud de Felix Rafael Curbelo, responsable d’église à Cuba et dans le monde, est décédé subitement en décembre. utiles aux responsables de l’Église Vietnamienne”, dit Larry Miller. “[Felix] avait un intérêt profond pour les autres membres de l’Église mondiale, pour les autres peuples, cultures et églises”, dit Darrell Winger, directeur exécutif d’IBICA. “Il aimait l’église de Cuba et travaillait d’arrache-pied à son développement”. Felix Curbelo laisse une femme, Leyda, et un fils, Kenneth. Contributions aux frais de C-C-C Courier-Correo-Courrier est envoyé sans abonnement à ceux qui le demandent. Cependant, ses lecteurs sont invités à contribuer aux frais d’impression et de distribution : $35 USD, $35 CAD ou 25 €. Les membres de la famille de la CMM plus aisés sont invités à donner davantage pour ceux qui le sont moins. $USD : 2529 Willow Avenue Clovis, CA 93612 $CAD : 50 Kent Avenue Kitchener, ON N2G 3R1 Euros : 8 rue du Fossé des Treize 67000 Strasbourg, France courrier - courier - correo © LWF / H. Putsman Penet Les luthériens regrettent la persécution des anabaptistes Chavannes-de-Bogis, Suisse – Le Conseil de la Fédération Luthérienne Mondiale (FLM) a fait un autre pas important vers la réconciliation avec les anabaptistes. Lors de sa rencontre, en octobre 2009, le conseil a recommandé à l’unanimité que la 11e Assemblée de la FLM (qui aura lieu à Stuttgart, Allemagne, en juillet 2010) adopte la déclaration “Motion sur l’héritage de la persécution luthérienne des ‘anabaptistes’”. Cette déclaration exprime “un profond regret et une grande peine” pour la violente persécution des anabaptistes par les luthériens au 16e siècle. Elle demande pardon à Dieu et aux menno-nites pour les torts du passé, pour avoir oublié ou ignoré cette persécution, et pour continuer à décrire négativement courrier courier correo Volume 25 • N° 1 Larry Miller Responsable de la publication les anabaptistes. La déclaration mentionne aussi la façon dont les luthériens se souviendront de cette persécution et dont ce souvenir sera interprété à l’avenir. Cette motion fait suite au travail de la Commission d’Étude Internationale luthéro-mennonite, en 2002. Le rapport commun de la commission (reposant sur son travail de 2005 à 2009, et sur la motion du conseil de la FLM) sera envoyé en 2010 aux églises luthériennes pour débat et réaction. Larry Miller a accueilli cette motion ‘avec joie et dans un esprit de prière’. Il a transmis les salutations du 15e Rassemblement de la CMM à Asunción (Paraguay), en juillet. Larry dit au conseil luthérien que le message d’Ishmael Noko, le secrétaire général de la LWF, a été “un des moments sacrés du Rassemblement”. Aux mots d’Ishmael Noko, marqués par un esprit de conciliation et un désir de marcher avec les anabaptistes sur le chemin de la guérison et de la réconciliation, l’assemblée s’est levée et des gens ont pleuré. J. Lorne Peachey Rédacteur en chef Honnêteté et attention. Ferne Burkhardt Les luthériens ne sont pas la première communion mondiale à aborder la question des exécutions et des persécutions anabaptistes par des autorités chrétiennes, remarque Larry. “Mais votre honnêteté, votre attention et votre compassion est allée droit au cœur des mennonites, comme jamais auparavant” dit-il. Le message d’Ishmael Noko au Paraguay continue à retenir l’attention dans le monde entier et est un des faits les plus souvent rap- Révision et Service de Presse Eleanor Miller Assistante en communication Sylvie Gudin Traductrice français Marisa & Eunice Miller Traductrices espagnol Courrier - Correo - Courier, une publication trimestrielle de la CMM, est disponible gratuitement en anglais, français ou espagnol. Envoyer toute demande à C/C/C, CMM, 8 rue du Fossé des Treize, 67000 Strasbourg, France. Email: [email protected]. www.mwc-cmm.org 2010 - 1 Larry Miller, secrétaire général de la CMM, (à droite) écoute le président, Mark S. Hanson, lire la déclaration de la Fédération Luthérienne Mondiale sur la persécution des anabaptistes au 16e siècle. portés dans les églises et dans la presse anabaptiste nordaméricaine. Les sentiments dominants de Rainer Burkart (Allemagne) au conseil de Genève étaient la joie et la reconnaissance “parce que Dieu a rapproché … deux églises issues des troubles de la réforme européenne”. Rainer est co-président de la Commission d’Étude Internationale et membre du Conseil Exécutif de la CMM et de la Commission Foi et Vie (CMM). Rainer voit deux différences principales entre la foi et la pratique des luthériens et des anabaptistes : (a) le baptême et (b) les questions relatives aux relations entre l’Église et l’État, dont l’utilisation de la force pour des raisons humanitaires. Ces deux sujets figureront à l’ordre du jour de la Commission Foi et Vie, dit-il. Rainer était le secrétaire du dialogue entre les églises luthériennes et mennonites en Allemagne de 1989 à 1993. Le dialogue allemand s’est conclu sur une déclaration d’accueil eucharistique. La Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Gemeinden, une des deux unions d’églises membres en Allemagne ne demande pas aux personnes qui passent de l’église luthérienne à l’église mennonite d’être rebaptisées. D’autres dialogues ont eu lieu en France et aux États-Unis. Réponse des anabaptistes. Lors d’une réunion en Ontario (Canada), en novembre 2009, les responsables de la CMM ont réfléchi à leur réponse. “Dans l’esprit du pardon biblique, il est important de pardonner quand on nous le demande” dit Ernst Bergen, le trésorier de la CMM. Larry Miller ajoute : “Il nous faut prendre conscience de nos stéréotypes concernant les luthériens et de notre sentiment persistant d’être des victimes. Le but est le pardon mutuel.” Les responsables ont accepté la proposition de la Commission d’Étude Internationale d’envoyer un rapport commun aux églises membres pour débat et réaction, en 2010. 15 CONFÉRENCE MENNONITE MONDIALE Une Communauté d’Églises Anabaptistes courier - correo - courrier photo : Mark Smucker Danisa Ndlovu, nouveau président de la CMM : ‘J’ai confiance en l’avenir’ Terry Smith L e nouveau président de la CMM n’aime pas tellement la publicité autour de lui. Mais le 5 novembre 2009, cela lui a fait plaisir de voir un verset (Jean 3/16) en ndebele, qui est une des langues principales parlées dans son pays, le Zimbabwe – collé sur le tableau d’affichage du bureau national de Evangelical Mennonite Conference à Steinbach (Canada). Il s’est senti accueilli. Bien que Danisa, (52 ans) ait commencé son mandat de président en juillet dernier, il n’est pas un débutant à la CMM ; il en était le vice-président depuis 2003. Il n’est pas un débutant dans les églises. Il est engagé dans divers ministères dans l’Église Frères en Christ (BICC) du Zimbabwe : évangéliste, directeur de librairie, enseignant (Bible), et depuis 2000, évêque de l’Église BIC du Zimbabwe, qui compte environ 37 000 membres. Et il n’est pas non plus un débutant en Amérique du Nord. Bien qu’il ait fait ses études universitaires au Zimbabwe et au Kenya, il a aussi étudié dans deux écoles de théologie aux États-Unis, de 1989 à 1992, et obtenu un master en théologie. Le rôle du président de la CMM. “Mon rôle est de guider le navire… de m’assurer que la vision de la CMM est maintenue, de travailler étroitement avec les autres et donner un visage à la CMM.” relation mère-fille à une relation d’égalité, dit-il. Ce n’est pas facile, mais c’est important. Nous devons être redevables les uns envers les autres, nous écouter, être ouverts à la critique et reconnaître les blessures du passé. Les sceptiques. Et si l’on demande si cela vaut la peine de faire partie de la CMM ? “Vous ne connaissez le goût d’un fruit qu’après l’avoir goûté. La CMM est un fruit au goût de famille mondiale dont le parfum est unique. … Quand on y participe, on découvre ce qu’elle apporte.” L’église constituée de peuples de différentes nations et langues est une notion biblique. “Les ‘croisements’ sont bénéfiques. Il nous faut ‘planter’ nos vies dans le sol les uns des autres et abandonner nos mécanismes de défense, pour être le peuple de Dieu.” Le message de paix. Les Ndebeles (dont fait partie Danisa) sont proches des Zoulous, et ont la réputation d’être des guerriers valeureux. Comment le message de la paix en Jésus a-t-il été reçu par les Ndebeles et les autres Zimbabwéens ? “La ‘paix’, ce n’est pas la faiblesse ou la lâcheté. C’est un principe de vie qui permet de répondre à des situations de telle sorte que la vie et les relations deviennent meilleures.” L’histoire des Ndebeles est marquée par la guerre, mais c’est un peuple plutôt paisible. La bravoure guerrière est destinée à répondre à des situations particulières. Responsabilités supplémentaires. Changements Nord-Sud. Les églises du Nord et du Sud doivent passer d’une Comment va-t-il gérer les responsabilités supplémentaires de la charge de prési- Le nouveau président de la CMM, Danisa Ndlovu, s’adresse aux participants au 15e Rassemblement à Asunción (Paraguay). dent ? “Je ne sais pas ... mais Dieu a toujours utilisé des gens très occupés.” La famille. Danisa et sa femme Treziah ont trois enfants, qui sont “merveilleux, solidaires et très encourageants”. Les deux adolescents sont dans un internat, et l’autre (20 ans) entrera bientôt à l’université. Lui et sa famille vivent avec leur famille élargie “ce qui est une grande joie”. Malheureusement, un frère plus jeune, marié et se préparant à devenir pasteur, est décédé soudainement en octobre. L’avenir. “J’ai confiance en l’avenir. Pour ma famille. Pour l’Église.” Terry Smith est secrétaire exécutif du Conseil des ministères de l’Église de Evangelical Mennonite Conference et rédacteur de The Messenger.