1 300 visiteurs à l`Hôpital mennonite Km 81

Transcription

1 300 visiteurs à l`Hôpital mennonite Km 81
courrier correo
courier
2010 / 1
www.mwc-cmm.org
Conférence Mennonite Mondiale
2
2
7
4
75
•
Mennonite World Conference
•
Congreso Mundial Menonita
Excédent
budgétaire pour le
15e Rassemblement
Mennonites du Panama :
‘Tout est bien
plus beau ...’
Théologiennes :
Un festival à la
gloire de Dieu
88
Rencontre des
peuples indigènes :
10
15e Rassemblement
13
11
15
14
Changements majeurs :
Toutes les tribus
ont la même
histoire
‘Ça nous dépasse !’
La CMM se tourne
vers le Sud
Les luthériens
regrettent la
persécution
Assemblée Dispersée :
1 300 visiteurs à l’Hôpital mennonite Km 81
page 3
Excédent budgétaire pour
le 15e Rassemblement
St. Jacobs, Canada – Lors de leur première réunion suivant le 15e Rassemblement, en novembre 2009, les cadres
de la CMM ont découvert que le Fonds
du Rassemblement Mondial présentait
un excédent de 325 340 USD.
Le secrétaire général, Larry Miller,
attribue ce résultat à la forte participation internationale, aux dons conséquents des mennonites paraguayens et
à la gestion minutieuse des coûts.
Les cadres (le président de la CMM,
son vice-président, le secrétaire général
et le trésorier) ont décidé de mettre de
côté 125 340 USD en vue de la préparation du prochain rassemblement. La
CMM fera aussi un don de 50 000
USD aux églises membres paraguayennes pour les remercier de leur
généreuse hospitalité lors du
Rassemblement de juillet 2009.
En outre, 150 000 USD seront
réservés au développement des capacités
des groupes continentaux d’Afrique,
d’Asie et d’Amérique Latine, et à la
représentation de la CMM dans chaque
continent. Ces initiatives ont été
approuvées par le Conseil Général au
Paraguay en juillet.
Les offrandes pour le rassemblement
se montent à 27 824 USD. Elles ont été
attribuées au Fonds de l’Église
Mondiale. Ce fonds aide les églises
membres, en particulier celles du Sud,
ayant des besoins particuliers ou des
projets préalablement approuvés.
P
araguay 2009, la rencontre de
l’Église Mondiale de la CMM
en juillet 2009, s’est déroulée en
deux parties :
• L’Assemblée Réunie, à Asunción,
du 14 au 19 juillet ;
• L’Assemblée Dispersée, dans différents pays d’Amérique Latine,
avant ou après la rencontre
d’Asunción.
Le numéro précédent (2009-3&4)
retraçait l’Assemblée Réunie. Ce
numéro-ci est consacré à l’Assemblée
Dispersée ainsi qu’à des réunions
liées à Paraguay 2009. Nous présentons aussi les réflexions de personnes
qui ont travaillé pour le 15e
Rassemblement. – Le rédacteur
2
Photo : Wilhelm Unger
Un record ! Ruthild Foth, 75, ans, habitant Ludwigshafen (Allemagne), a
vraisemblablement assisté à davantage de rassemblements de la CMM
que qui que ce soit. Celui d’Asunción était le 11e d’affilée auquel Ruthild a
participé ! Le premier a eu lieu à Karlsruhe (Allemagne), en 1952. Lors du
suivant – en 1957 à Bâle (Suisse) – elle était bénévole, ce qu’elle a continué à être jusqu’à Calcutta en 1997 (en tant qu’interprète). “Comme je
n’étais pas payée, je ne pouvais pas dire non !” dit-elle.
Réflexion en cours concernant
le prochain rassemblement
St. Jacobs, Canada – Lors de leur réunion en novembre 2009, les cadres de
la CMM ont continué la réflexion
concernant les prochains rassemblements.
L’éventualité d’avoir des rassemblements moins souvent que tous les six
ans inquiète certains membres. Le trésorier Ernst Bergen dit avoir entendu
que les rassemblements étaient importants et que leur fréquence devrait
rester la même.
D’un autre côté, des voix se sont
élevées pour souligner le coût élevé et
l’empreinte carbone importante causée
par les voyages relatifs aux rassemblements mondiaux.
Danisa Ndlovu, président, remarqua : “Il est urgent qu’une décision soit
prise concernant le lieu et la date du
prochain rassemblement.”
Larry Miller, secrétaire général, a proposé de considérer trois options :
• garder la formule actuelle (un
rassemblement tous les six ans) ;
• se réunir tous les neuf ans ;
• se réunir tous les huit ans, avec une
réunion du Conseil Général tous les
quatre ans, plutôt que tous les trois ans.
Dans les deux dernières options, des
rencontres par continent pourraient se
tenir entre-temps.
Les cadres de la CMM ont décidé de
faire une étude comparative des coûts
liés au personnel, au budget et à l’environnement pour les trois options, d’ici
le 31 mai 2010. Ils feront ensuite une
recommandation incluant le lieu et la
date du prochain rassemblement. Le
Comité Exécutif délibérera lors de sa
prochaine réunion, en juillet 2010 en
Afrique.
courrier - courier - correo
ASSEMBLÉE DISPERSÉE
À l’Hôpital mennonite Km 81 :
1 300
visiteurs !
Carlos Wiens & Adelina Fehr
N
ous avions commencé à nous
préparer plusieurs mois avant
le 15e Rassemblement, et nous
avons vite réalisé que nombreux
seraient les participants qui aimeraient
visiter l’Hôpital mennonite Km 81.
Cela a été le cas : nous avons
accueilli environ 1 300 visiteurs, répartis en 60 groupes ! La plupart venaient d’Amérique du Nord, d’autres
d’Europe, d’Amérique Centrale et du
Sud, et quelques-uns d’Afrique. Six
cars sont venus le même jour !
Lors des visites guidées, notre personnel a expliqué en anglais, allemand
et espagnol, ce qu’est la lèpre. Il a
montré le magasin de chaussures
orthopédiques et décrit le ministère de
l’aumônier et le travail des bénévoles
mennonites. Il a surtout insisté sur le
désir des églises mennonites du
Paraguay : montrer de façon concrète
comment “Servir avec amour” (Im
Dienste der Liebe).
Le travail que nous accomplissons
et les explications fournies sur la mala-
die de Hansen (lèpre) intéressèrent
beaucoup nos visiteurs. Nous avons
expliqué que :
• le bacille de Hansen détruit les terminaisons nerveuses de la peau, et les
parties du corps affectées perdent toute
sensibilité si elles ne sont pas soignées ;
• la sensibilité ne revient jamais,
même après un traitement adapté ;
• aujourd’hui on guérit la lèpre par
un simple traitement de 6 à 12 mois s’il
commence avant que le bacille n’ait
détruit les nerfs (sinon les yeux, les
mains et les pieds s’atrophient) ;
• la lèpre est contagieuse, mais beaucoup moins qu’on ne le croit généralement ;
• il y a 400 nouveaux malades de la
lèpre au Paraguay chaque année.
Quand nous avons expliqué que le
spirituel allait de pair avec le médical,
on nous a demandé si les patients
étaient ouverts au message de la Parole
de Dieu. Nous avons dit que la
majorité d’entre eux était très ouverte.
À 9 heures chaque matin, les personnes qui attendent de voir un docteur
entendent une prédication ; certains
posent parfois des questions à
l’aumônier ou discutent avec lui.
Lorsqu’ils sont hospitalisés, les patients
apprécient ses visites et l’occasion de
parler et de prier. Il arrive aussi que des
personnes acceptent Jésus comme leur
sauveur pendant leur séjour à l’hôpital,
ce qui est un sujet de joie et de reconnaissance.
Le travail des bénévoles intéressa
aussi nos visiteurs. Chaque année, environ 40 à 45 bénévoles viennent travailler pour 3 à 6 mois, voire un an. Ce
sont en général des jeunes célibataires,
bien qu’il y ait aussi des couples et
familles. Ils s’occupent de la cuisine, de
la lessive, de l’entretien ou du bétail.
Dès le début, les églises qui ont
soutenu l’hôpital ont aussi envoyé des
bénévoles et ont fait des collectes de
fonds pour assurer son fonctionnement.
Plusieurs groupes de visiteurs ont eu
l’occasion de manger dans notre cuisine. Le chef dit : “Malgré le travail
supplémentaire, c’était un grand privi-
L’Hôpital mennonite Km. 81 a été fondé en 1951 par les mennonites du
Paraguay pour remercier le pays de les avoir accueillis et pour la liberté
religieuse et d’enseignement. Après avoir étudié les besoins, ils conclurent que
les malades de Hansen (lépreux) étaient souvent négligés et décidèrent d’ouvrir un hôpital sur un terrain de 900 hectares dans l’est du Paraguay.
Couverture : Kenat Wiebe, le cordonnier-orthopédiste de l’Hôpital
mennonite Km 81, montre comment il fait les chaussures pour les
patients ayant la lèpre ou des
pieds bots. À gauche se tient
Adelina Fehr, secrétaire de l’hôpital, qui a guidé une partie des visites pour les 1 300 personnes
intéressées par l’hôpital pendant la
15e Assemblée Dispersée.
Photo : J. Lorne Peachey
2010 - 1
3
Avec les mennonites du Panama :
‘Tout est bien plus beau…’
Liesa Unger
‘T
Une infirmière de l’Hôpital mennonite
Km. 81 conseille les patients et leur
famille sur les soins de santé avant
qu’ils ne voient le médecin. Les
aumôniers leur parlent de leurs besoins
spirituels et de la Parole de Dieu.
lège de servir du bortsch (une spécialité
russe), à tant de personnes. Je peux dire
que la plupart ont apprécié ce plat et
nous ont remercié en chantant de beaux
cantiques.”
Nous avons été bénis par le grand
intérêt et les paroles d’encouragement
de nos visiteurs. Certains nous ont aussi
fait des dons.
Ce qui est peut-être le plus important, c’est qu’en nous préparant pour
ces visites, nous avons dû nous poser de
nouveau la question “Pourquoi est-ce
que je travaille ici, à ‘Km 81’ ?” Nous
voulions être sincères et discerner si le
travail était devenu une simple routine
ou si nous étions réellement motivés et
joyeux de servir le Seigneur.
Lorsque l’on prend le temps de
réfléchir à ces questions, on se rend
compte que Dieu est le vrai fondateur
de ce travail et qu’il continue à avoir des
plans merveilleux pour nous. Nous
avons pu apprécier de nouveau la fidélité et la bonté de notre créateur qui a
permis que l’hôpital puisse devenir ce
qu’il est aujourd’hui.
Carlos Wiens est directeur médical et
Adelina Fehr est secrétaire à l’Hôpital
mennonite Km. 81 ; ils ont fait partie des
guides des 1 300 visiteurs.
4
out est bien plus beau à
Panama’, dit un livre pour
enfants en allemand. Je me
suis souvenue de cette phrase quand
mon mari Wilhelm et moi, ainsi que
Christine Fehrle, nous nous sommes
inscrits pour le tour de l’Assemblée
Dispersée au Panama.
Un comité d’accueil nous attendait à
Ciudad de Panama et nous emmena à
la ville portuaire de Chepo. Lochi, un
de nos hôtes, devint notre capitaine les
jours suivants.
Les 13 assemblées Frères mennonites
(MB) du Panama sont Wounaan ou
Emberá et la plupart se trouvent dans la
jungle de Darién. Mais comme il est
difficile de se rendre dans la jungle,
nous avons visité les églises des villages
de la côte du Pacifique. Pilotés par
Lochi, nous avons d’abord suivi une
rivière, puis la côte et une autre rivière,
jusqu’au village de Platanares, notre pre-
mier arrêt dans la jungle.
Des membres d’églises et des enfants
nous ont accueillis et conduits dans une
maison sur pilotis au toit de feuilles de
palmes. C’est là qu’habitent Hermes
Barrigón, président de l’union d’églises
MB et notre capitaine, Lochi. Ils nous
invitèrent à nous reposer et nous ont
proposé du poisson, du riz, des bananes
plantains et des mangues, puis nous
avons fait connaissance avec les habitants du village, joué avec les enfants,
nagé dans la rivière et découvert la vie
dans un village Wounaan.
Lors d’un culte dans l’église locale
MB, nous avons parlé de l’Assemblée
Réunie, nous avons chanté et transmis
les salutations de nos églises en
Allemagne. Nous avons aussi appris les
cantiques favoris de nos frères et sœurs
Wounaan. Le culte se termina par la
prière les uns pour les autres.
Le lendemain, nous avons rencontré
un ancien de l’église, récemment encore
maire du village. Sa femme chasse très
Quelle grande famille nous sommes en Jésus Christ !
Q
uand la CMM a pris contact avec nous pour demander à nos
églises d’accueillir des visiteurs pour l’Assemblée Dispersée, nous
ne savions pas de quoi il s’agissait, seulement que des personnes
d’Allemagne allaient venir nous voir dans la jungle. Et cela nous faisait
plaisir.
La plupart des membres de nos églises n’ont pas pu aller au
Rassemblement au Paraguay, aussi c’était une bénédiction de recevoir des
mennonites d’Allemagne qui nous ont raconté ce qui s’y était passé. Nous
avons réalisé que nous sommes une très grande famille en Jésus Christ.
Cette visite nous a permis de mieux comprendre l’importance pour nos
églises de prier pour notre famille spirituelle tout autour du monde. En
tant que famille, nous avons des bénédictions, difficultés et besoins différents. Aussi, il est bon de se connaître et de parler à notre Père éternel
de la situation dans d’autres pays et églises.
Bien que notre langue et notre culture soient différentes, nous étions
heureux d’avoir ces visiteurs d’Allemagne. Loué soit le Seigneur ! – Alina
Itucama and Obdulio Isaramá, responsables de l’union d’églises MB.
courrier - courier - correo
ASSEMBLÉE DISPERSÉE
Liesa et Wilhelm Unger (à droite)
avec leurs hôtes au Panama,
Obdulio Isaramá et Alina Itucama
et leur fils Andres, lors de leur visite du canal de Panama.
Nous avons passé notre dernier jour
au Panama avec nos hôtes Alina
Itucama et Obdulio Isaramá, et visité la
ville et le Canal de Panama. Alina est
artiste et responsable d’église. Elle participe aussi aux rencontres des théologiennes d’Amérique Latine. Obdulio
vend des œuvres d’art Wounaan et
Emberá. Il enseigne aux artistes à promouvoir et vendre leurs œuvres.
Des rencontres inoubliables ont marqué notre séjour. Le panier chunga,
cadeau d’adieu pour notre église en
Allemagne, nous rappelle de penser à
prier pour nos frères et sœurs du
Panama.
Oui, le livre pour enfants avait
raison : tout est bien plus beau au
Panama !
2010 - 1
Nous avons assisté à un culte dans la
ville de Panama dans une église créée
au départ pour héberger les jeunes
venus étudier en ville. Aujourd’hui étudiants et familles s’y rendent. Le
partage, les chants et le déjeuner constitué de plats traditionnels du Panama,
nous laissent de bons souvenirs.
Un peu plus tard, nous avons rendu
visite à Chindío Peña Ismare et Ron
Binder, qui traduisent la Bible. Dans
les années 1970, Chindío, dont la
langue maternelle est le Woun Meu, et
Ron, un missionnaire Wycliffe, ont
commencé la traduction de la Bible en
Woun Meu ainsi que des cours d’alphabétisation. Ils ont publié le
Nouveau Testament en Woun Meu en
1988. Aujourd’hui ils se consacrent aux
cours d’alphabétisation et ont publié
plusieurs manuels de lecture et d’écriture en Woun Meu.
Lochi a servi de capitaine et de guide
aux Unger le long des rivières de la jungle côtière du Panama. Il est responsable des cultes à l’assemblée Frères
Mennonite de Platanares.
Liesa et Wilhelm Unger sont co-pasteurs
de l’église mennonite de Regensburg
(Allemagne). Tous deux ont catalogué et
classé plus de 13 000 photos prises pendant le 15e Rassemblement.
photo : Wilhelm Unger
bien et aime faire des paniers chunga.
Nous avons appris comment la communauté résout les conflits et découvert
le rôle des anciens en tant que juges et
médiateurs. Les communautés
Wounaan vivent sans avoir besoin de
prisons et la peine capitale n’existe pas.
Nous avons visité un autre village,
Rio Hondo, dans l’après-midi ; le
lendemain, nous sommes retournés à
Chepo et à Ciudad de Panama. Nous
nous sommes arrêtés pour admirer le
paysage et les oiseaux marins. À Chepo,
nous avons assisté à une réunion du
conseil Wounaan qui avait lieu dans la
maison de notre hôte, Leonides
Quiróz. Il est le premier avocat
Wounaan, et travaille sur les droits territoriaux des Wounaan.
La veille, nous avions visité l’église
d’une communauté d’artistes Wounaan
qui vendent leurs oeuvres en ville.
Nous avons découvert le recueil de cantiques Wounaan MB : la plupart des
cantiques sont en Woun Meu et
quelques-uns en espagnol. Les chants
ont une place centrale dans les cultes et
nous en avons entendu beaucoup.
ASSEMBLÉE DISPERSÉE
Échanges interculturels au Brésil :
Une bénédiction
pour tous
Hans Gerhard Peters
L’
organisation d’une Assemblée
Dispersée est une expérience
unique. Comme le Brésil est
frontalier du Paraguay, la CMM avait
demandé à l’Aliança Evangélica
Menonita d’y participer.
En trois jours, nous ne pouvions pas
tout montrer, nous avons donc prévu la
visite de Curitiba et de ses environs où
vivent la plupart des mennonites du Brésil.
Nous avons eu le plaisir de recevoir
deux groupes. L’un, de 15 personnes,
dont 13 jeunes, venait du Canada et des
États-Unis.
L’autre venait du Mozambique. Il
était composé de six pasteurs et du missionnaire brésilien envoyé là-bas par
notre Église.
Les deux groupes se sont retrouvés en
même temps à Curitiba. Nous avons
demandé aux Américains que les
Mozambicains se joignent à eux, car il y
avait assez de place dans le car que nous
avions loué.
Si bien que nous nous sommes vraiment sentis comme une grande famille
pendant ces deux journées. Les frères
mozambicains étaient logés dans les
maisons des membres de notre église
locale, ce qui a été une très bonne
expérience pour nos membres.
Malheureusement un Canadien a eu
la grippe H1N1, et a dû rester à l’hôtel.
Nous l’avons fait examiner et il a reçu
les médicaments nécessaires.
En plus de visiter la ville de Curitiba,
les deux groupes découvrirent quelques
églises mennonites, le travail avec les
enfants et la colonie mennonite de
Witmarsum. Nous les avons aussi
emmenés faire un petit voyage en train,
6
malgré la pluie, pour visiter une petite
ville brésilienne typique à 70 kilomètres
de Curitiba.
Une des difficultés de l’organisation
d’un tel projet est l’estimation de son
coût un an d’avance. Ce que les NordAméricains avaient payé était plus que
suffisant pour couvrir nos frais. Avant
leur départ, je leur ai dit qu’il restait de
l’argent, car nous avions obtenu un tarif
avantageux pour l’hôtel et pour la location du car. Et je leur ai fait part de la
situation financière de nos frères du
Mozambique.
Le groupe décida de donner le surplus aux frères mozambicains pour les
aider à payer l’excédent de bagage, car
les frères brésiliens leur avaient
donné beaucoup de choses, surtout
des vêtements. L’argent restant est
allé à la réparation de la voiture de
la mission au Mozambique.
L’Assemblée Dispersée a vraiment été une bonne expérience
pour nous tous. Nous louons le
Seigneur pour la façon dont il nous
a réuni, pour le partage de l’amour,
de la joie et des biens matériels.
Oui, c’était une bénédiction pour tous.
Hans Gerhard Peters, Curitiba
(Brésil), est le président de Aliança
Evangélica Menonita, regroupant 33
assemblées et totalisant 2 700 membres.
Dans les colonies mennonites du Chaco :
Nous ne sommes pas restés
longtemps des étrangers
Susi Schmidt
Q
uand on a demandé à
notre assemblée d’accueillir
des participants à
l’Assemblée Dispersée, j’ai dit à
mon mari : “Bien sûr ! Nous parlons l’anglais.” Le sourire aux lèvres, je me suis apprêtée à souhaiter
la bienvenue à notre visiteur. Mais
plus l’heure de l’arrivée du car
approchait, plus mon appréhension
augmentait. Et si nous ne nous
entendions pas avec notre invité ?
Je n’aurais pas dû m’inquiéter.
En fait, le visiteur attendu n’était
pas dans le car, et on nous confia
une jeune femme du Kansas (ÉtatsUnis). Nous avons vite trouvé des
points communs. Les parents de
mon mari viennent du Kansas, et
notre invitée avait été à la même
école que lui ! Aussi nous ne
sommes pas restés longtemps des
étrangers.
Nous l’avons emmenée voir une
exposition d’artisanat à Filadelfia
pour lui montrer ce que fait notre
colonie. Dimanche, nous sommes
allés au culte, où malheureusement
il n’y avait pas de traduction en
anglais. Mais elle a regardé et a fredonné la mélodie des cantiques.
Ensuite, nous avons visité la maison
de retraite pour lui montrer comment nous prenions soin de nos
aînés.
De retour chez nous, nous avons
bu du tereré, notre boisson
nationale. Notre invitée l’a tellement aimé qu’elle en a acheté pour
en emporter. Dans l’après-midi, elle
est venue avec nous à une réunion
de famille où elle s’est sentie à l’aise
car plusieurs personnes parlaient
l’anglais.
Le temps a passé vite, et nous
avons retrouvé notre invitée à
l’Assemblée Réunie. Depuis, elle et
moi sommes restés en contact par
courriel. L’Assemblée Dispersée a
été une merveilleuse expérience.
courrier - courier - correo
RÉUNIONS LIÉES AU 15e RASSEMBLEMENT
photo : Linda Shelly
Théologiennes :
Un festival à la gloire
de Dieu
photo : Linda Shelly
C’est ainsi que Martha Basualdo
(Paraguay) décrit la toute première rencontre transcontinentale des théologiennes anabaptistes, qui s’est tenue
juste avant le 15e Rassemblement.
Plus de 130 femmes venues de 16
pays d’Amérique Latine et des
Caraïbes, de six pays d’Afrique, du
Canada et des États-Unis, se sont réunies à la Iglesia Cristiana de la Paz et à
l’Institut Biblique des Frères mennonites d’Asunción.
Le thème de la rencontre, qui s’est
déroulée en espagnol, et a été traduite
en anglais et en français, était “Le message libérateur de Jésus pour les
femmes et les hommes”. Ofelia García
(Mexique) déclara dans son message
d’ouverture : “Il a fallu repousser
quelques limites pour être ici aujourd’hui.... Il y a encore du chemin à faire,
mais nous sommes prêtes. Et nous ne
sommes pas seules.” Elle souligna le
soutien de la CMM.
Ofelia García (Mexique), Alix Lozano
(Colombie), Elizabeth Soto (Puerto
Rico / USA) et Rebecca Osiro (Kenya)
étaient les oratrices de ces deux jours.
Les théologiennes écoutent une présentation lors d’une rencontre de deux jours “Un
festival à la gloire de Dieu”, rassemblant 130 femmes ayant fait des études en théologie,
dont plusieurs femmes pasteurs. À droite, Elizabeth Soto (Puerto Rico / USA), était
une des oratrices et a aussi prêché vendredi soir lors de l’Assemblée Réunie.
Les participantes étudièrent en petits
groupes des passages du Nouveau
Testament où figurent des femmes.
Elles discutèrent de la façon dont les
femmes pourraient lire la Bible, sans
simplement répéter ce qui est parfois
ressenti comme une ‘perspective masculine’ et qui a contribué à la discrimination. Elles suggérèrent de désigner un
jour par an pour prier pour les femmes
et de proclamer la décennie 2010 à
2020 “Décennie des Femmes”.
Elles approuvèrent une déclaration
qui appelle les femmes à exercer des
postes de responsabilité dans leurs
assemblées, à dénoncer les injustices, à
proclamer l’espérance et à adopter un
style de vie en accord avec les valeurs
du royaume de Dieu.
La déclaration précise aussi que les
Les théologiennes ont remercié et fêté
Milka Rindzinski, Montevideo
(Uruguay), une des responsables
anabaptistes d’Amérique Latine, qui a
travaillé pendant de nombreuses
années pour la CMM en tant que
rédactrice et traductrice de C-C-C.
2010 - 1
anabaptistes, femmes et hommes, constituent une communauté interdépendante. Elle propose le dialogue pour
développer l’égalité. Elle appelle au discernement, à l’unité, au ministère de
libération de Jésus, et à la relecture par
les femmes de la Bible. Elle contient
aussi des idées pour aider les femmes à
se soutenir dans l’exercice de leurs dons.
“Cette rencontre avec nos sœurs
d’Amérique Latine m’encourage” dit
Nellie Mlotshwa (Zimbabwe) après la
rencontre. “Nous avons découvert que
notre prière – et notre rêve – d’être pleinement impliquées dans le travail du
royaume [en Afrique] était aussi le leur.
Elizabeth Herrera (Costa Rica) dit
que son énergie pour travailler à la paix
et à l’unité, et pour soutenir le travail
parmi les femmes dans la communauté,
a été renouvelée. “Je me sens mieux
prête à accomplir les tâches que le
Seigneur nous a confiées, à le remercier
de sa grâce et à transmettre les merveilleux enseignements reçus.” – Ferne
Burkhardt, à partir de rapports de Milka
Rindzinski, Patricia Burdette et Linda
Shelly.
7
Indigènes et amérindiens :
Toutes les tribus ont la même histoire
Patricia Burdette
I
l est indiscutable que les
indiens sont les plus
pauvres parmi les pauvres, que ce soit aux ÉtatsUnis, au Canada, au
Paraguay ou en Argentine.
C’était une évidence pour
la délégation indigène
d’Amérique du Nord qui
visitait les communautés et
les églises indigènes du
Paraguay et d’Argentine
après l’Assemblée Réunie.
C’est à Yalve Sanga, dans
le Chaco Paraguayen, que
nous avons passé le plus de
temps. Il n’y avait pas l’eau
courante dans le dortoir des
filles ; nous allions tirer
d’un puit l’eau dont nous
avions besoin, en remplissant des seaux que nous
portions jusqu’à la salle de
bain, et nous prenions des
Dans cette cuisine, une
femme a préparé trois repas
par jour pendant deux jours,
sans eau courante, pour les
30 visiteurs indigènes .
photo : Patricia Burdette
8
douches froides.
Il fallait aussi utiliser des
toilettes à l’extérieur qui n’étaient pas chauffées.
La cuisinière préparait trois
délicieux repas par jour pour
30 personnes.
Partout où nous sommes
allés, notre délégation a été
accueillie avec la célèbre hospitalité indigène. Mais nous
avons été choqués de voir
dans quelles conditions
vivaient les indigènes. C’était
bouleversant de voir cette
pauvreté abjecte au sein de
l’aisance des mennonites, et
en même temps un respect et
une absence totale de ressentiment de la part des indigènes.
Un indigène paraguayen
de 96 ans nous dit qu’il y a
deux mondes : “Les riches
vivent dans un autre monde.
Nous les avons vus à la
Conférence (mennonite
mondiale).” Leur extrême
pauvreté était insoutenable.
Je me suis aussi rendue
compte que nous ne connaissions presque rien de l’histoire des autres, et mêmes des
autres peuples indigènes.
Après notre rencontre, les
indigènes d’Amérique du
Nord conclurent que tous les
groupes indigènes – où qu’ils
vivent – ont la même histoire. Une femme déclara :
“Ils [les indigènes du Chaco]
passent par ce par quoi nous
sommes passés au début des
années 1900. Les mennonites continuent à essayer de
les assimiler. Je ne sais pas si
je vais remettre les pieds
dans une église mennonite”.
Pourtant la puissance du
pardon est grande. Nous
rentrons dans nos églises
mennonites reconnaissants
et enrichis par ce que nous
avons appris pendant cette
visite.
Patricia Burdette est une
amérindienne d’Elkhart
(États-Unis) et la rédactrice
du magazine Timbrel pour
Mennonite Women USA.
‘Si les êtres humains pouvaient
Voici quelques impressions
recueillies auprès de personnes qui ont accueilli la rencontre des peuples indigènes
après l’Assemblée Réunie.
C
’était une rencontre
très impressionnante
malgré nos différences de
langues et de cultures. Nos
visiteurs nous ont dit qu’ils
ont la même foi que nous.
Leur identité s’exprime par
la manière de s’habiller, de
se nourrir et de chanter.
Nous leur avons parlé
de la vie dans le Chaco
paraguayen : nous avons
un culte spécial chaque
premier dimanche du
mois, et chaque assemblée
a son propre programme
les autres dimanches. Nos
vêtements n’ont rien de particulier, nous portons ce que
nous trouvons !
Nous pensions que les peuples indigènes d’autres pays
ont la même couleur de peau
que la nôtre. Mais un NordAméricain qui a parlé avait la
peau d’une couleur différente.
Les Nivacle ont remarqué que
cet homme n’avait pas l’air
indigène ; mais quand il a
parlé et chanté, on a vu qu’il
était réellement indigène.
– Víctor Pérez, Convención
Iglesias Evangélicas Hermanos
Menonitas Nivacle
L
a rencontre avec des peuples indigènes d’autres
pays a été très utile pour les
Nivacle. Nous avons
échangé des questions et
des suggestions. Nous avons
parlé des aspects anthropologiques de nos cultures
et de la spiritualité de nos
églises.
Si les êtres humains pouvaient se connaître, ils
deviendraient amis et tout
irait bien. Les gens doivent
apprendre à bien s’entendre.
– Marcos Moreno, Iglesia
Evangélica Menonita Nivacle
Emanuel
P
endant la visite d’autres
peuples indigènes, nous
avons eu des baptêmes dans
une de nos assemblées,
l’église Buenas Nuevas, dans
le Yalve Sanga. Plus de 20
courrier - courier - correo
RÉUNIONS LIÉES AU 15e RASSEMBLEMENT
photo : Patricia Burdette
Honte et espoir en Christ
Janet Plenert
D
Ramona Welch, une amérindienne de la tribu Cheyenne du
Sud (États-Unis) devant le panneau de bienvenue de Yalve
Sanga, un internat pour les indigènes du Chaco.
’habitude, je suis
plutôt fière d’être
chrétienne. Mais de
temps en temps, j’ai honte de
ce qu’a fait l’Église.
J’ai connu ces deux sentiments pendant la rencontre
des peuples indigènes.
Des thèmes communs ont
émergé pendant les conversations entre Métis, Ojibways,
Cheyennes, Crees, Shawnees
et Lakotas d’Amérique du
Nord, groupes tribaux du
Guatemala, du Panama et du
Pérou, Tobas Qom et
Mocovís d’Argentine et
Enlhets, Nivacles, et Guaranis
du Paraguay.
J’ai découvert que chacun
se connaître ... tout irait bien’
jeunes furent baptisés ce jourlà.
Nous nous sommes sentis
unis par le Saint Esprit, en
dépit des différences culturelles et linguistiques. Nous
nous sommes serré la main,
comme s’ils avaient toujours
été parmi nous. C’était un
honneur d’accueillir des visiteurs étrangers dans nos
églises. – Juan Ramos,
Convención Evangélica
Hermanos Menonitas Enlhet
C
’était impressionnant
d’avoir des visiteurs des
États-Unis, du Canada et du
Pérou. Ils nous ont raconté
comment ils travaillent avec
les indigènes dans leur communauté. On s’est rendu
2010 - 1
compte qu’ils étaient très
avancés spirituellement.
Malheureusement, c’était la
saison du vent du nord et,
comme toujours, le vent soufflait fort et faisait tourbillonner la poussière dans le
Chaco. Mais cela n’a pas eu
l’air de déranger nos visiteurs.
– Federico Gonzáz, pasteur,
église de Jerusalem, et Evencio
Fröse, secrétaire, Communauté
de Campo Largo.
N
os visiteurs nous ont
demandé comment nous
avions accepté l’évangile.
C’est par les missionnaires.
Les mennonites sont allés vers
les indigènes, prêchant au
nom du Sauveur, Jésus
Christ. Les indigènes n’ont
pas tout de suite compris
l’évangile, mais les missionnaires ont persévéré
jusqu’à ce que les
indigènes l’acceptent et se
convertissent.
On nous a aussi demandé si les missionnaires
étaient encore chez nous.
Ils ne sont ici que la moitié du temps pour aider le
pasteur dans ses voyages.
Les pasteurs et les membres d’église étaient très
heureux d’avoir rencontré
des peuples indigènes et
d’avoir découvert des églises d’autres pays, parce que
nous sommes un en
Christ. – Walter Ortiz,
Iglesia Éfeso, Yalve Sanga;
présentateur, Radio ZP-30.
de ces groupes continue à
subir les conséquences de la
tentative d’anéantissement de
leur culture. Ils aspirent tous
à retrouver leur identité propre, et luttent pour ne plus
être victimes de répression,
d’oppression et de lois qui les
marginalisent. Chaque
groupe ressent encore les
effets de toutes les formes
d’abus commis par les colons,
par le gouvernement, et, oui,
même par l’Église.
J’ai été très impressionnée
par la gentillesse constante
manifestée par chacun, et de
plus en plus écœurée par le
rôle qu’a joué l’Église dans ce
que l’on appelle parfois un
génocide culturel. L’Église a
une grande responsabilité,
tout autant complice et actrice de la dégradation systématique, de la dépréciation et
du quasi anéantissement de la
culture, des traditions et du
sentiment d’identité nationale des peuples indigènes.
Et pourtant, en écoutant
les conversations, j’étais
ébahie par leur espérance, par
la grâce et le pardon qu’ils
incarnaient. Malgré l’Église,
ici, nous participions ensemble à l’Église mondiale.
Malgré le traitement dégradant de l’Église, nous pouvions joindre nos mains pour
prier et louer Dieu. Malgré
leur combat pour transmettre
leur langue et leur musique,
ils m’ont accueillie et acceptée comme une sœur non
indigène.
C’est là que réside notre
espoir.
Janet Plenert, Winnipeg
(Canada), est la vice-présidente
de la CMM.
9
photo : Ray Dirks
L’Église de Dieu dans le monde :
‘Ça nous dépasse !’
Phyllis Pellman Good
L
es organisateurs du Rassemblement de la CMM n’ont pas cherché le centre de convention le
plus chic, dans un quartier de restaurants exotiques, de magasins irrésistibles
et de divertissements insolites. Les
Rassemblements ont tendance à avoir
lieu dans un endroit auquel personne
n’aurait pensé !
Ray Brubacher, coordinateur international du 15e Rassemblement, explique
comment la décision est prise.
“Lorsque nous étions à Bulawayo
(Zimbabwe), en 2003, nous avons reçu
deux invitations de nos églises membres
pour le rassemblement de 2009. Fin
2003, Larry Miller et moi avons étudié
les deux propositions concernant le lieu
de réunion, le logement et les repas.
Après nos voyages d’étude, nous
avons conclu que le Paraguay avait la
capacité d’accueillir le rassemblement
dans un vaste club sportif d’Asunción.
L’immense église où nous nous sommes
finalement réunis n’en était encore
qu’au stade de la rumeur !”
Ça a marché au Paraguay grâce au
travail énorme du personnel sur place.
“L’âge moyen du personnel qui a travaillé à Asunción était de 24 ans !”
Malgré leur jeunesse, l’obligation de
travailler en différentes langues (la plupart parlaient couramment espagnol,
allemand et anglais) et le stress d’organiser une rencontre mondiale d’environ
6 000 personnes, les jeunes ont été
aimables, très compétents et innovateurs face aux problèmes.
“Je suis payé pour m’inquiéter” dit en
souriant Ray. Et les problèmes n’ont pas
manqué ! “Je ne sais plus combien de
fois nous avons dû refaire le budget
pour suivre l’évolution économique et
l’estimation fluctuante des inscriptions.
10
Ray Brubacher (à droite), coordinateur international consulte Ernst Weichselberger
(à gauche), coordinateur national, et Ryan Toews, administrateur. Le 15e Rassemblement
était la dernière responsabilité majeure de Ray à la CMM, avant sa retraite en octobre 2009.
Il y avait certaines constantes : la
location du Centro Familiar de
Adoración (le CFA, l’église où s’est
tenue l’Assemblée Réunie), les cars pour
le transport des participants matin et
soir, le matériel de traduction et le prix
de la nourriture et de sa préparation.
L
’effondrement de l’économie nous
a remis fortement en question.
Nous avons compté sur la sagesse
et le sens de la justice des Paraguayens.
L’un d’entre eux nous a dit :
‘Quelquefois, nous ajustons les salaires
en fonction du prix du bœuf ; s’il est
élevé, nous payons plus, s’il descend,
nous payons moins.’ Cela nous a aidés.
Mais sans l’incroyable générosité des
Paraguayens, Nous aurions eu un problème financier. Les colonies, les
coopératives, les unions d’églises et les
chefs d’entreprise mennonites ont
rassemblé 750 000 USD.”
Ray admet qu’il y a eu d’autres moments d’anxiété. “En janvier, il n’y avait
toujours pas de siéges dans le CFA, et
ils n’avaient même pas été commandés !
Puis la grippe porcine a pris de l’ampleur. Environ six semaines avant le
début du Rassemblement, un haut
responsable du ministère de la Santé du
Paraguay nous a prévenu qu’il était en
train de réfléchir à l’annulation de tous
les rassemblements majeurs prévus en
juillet, la haute saison de la grippe.
La semaine précédent l’Assemblée,
un déluge s’est abattu sur Asunción !
Nous ne savions pas comment, ni
même s’il serait possible, d’installer les
tentes du Village de l’Église Mondiale.
Mais grâce au sable et au gravier – et
aux bénévoles – le village a pu être
monté.”
Ray est convaincu que l’intérêt et le
soutien financier des Paraguayens sont
le fruit du travail d’Ernst Weichselberger, le coordinateur national. Il est
aussi reconnaissant pour le travail de
Ryan Toews, un mennonite d’Asunción
d’à peine 30 ans, l’administrateur
responsable qui s’assurait que tout
fonctionnait.
Ryan a commencé en juillet 2008.
“J’ai fait un organigramme pour étucourrier - courier - correo
RÉFLEXIONS SUR LE 15e RASSEMBLEMENT
dier les besoins en terme de personnel”
dit-il. “Nous avons vu qu’il en manquait à certains postes, aussi nous
avons créé de nouvelles équipes. Nous
étions environ 200 personnes, surtout
des bénévoles.
Il y a eu des moments d’angoisse.
Mais on n’a jamais pensé ‘Ça ne
marchera pas.’ On s’est dit : Ça prend
de l’ampleur ; il faut trouver moyen de
s’en sortir.
Le Paraguay est un petit marché,
aussi il n’était pas possible d’essayer
tout ce que nous mettions en place et
de le remplacer s’il y avait un problème.
Nous avons obtenu toutes les autorisations nécessaires, que ce soit pour la
location d’un parking avoisinant, les
activités des enfants et des jeunes, les
agents de la circulation pour les bus circulant dans les quartiers résidentiels, et
l’aide de la police. Et les policiers ont
même accepté de ne pas utiliser
d’armes pour assurer la sécurité du
bâtiment !”
“Quelquefois je me demandais si
tout cela en valait la peine, juste pour
quel-ques milliers de personnes. Et puis
j’entrais dans la grande salle et j’entendais la chorale internationale et
l’assemblée entière chanter, et cela me
faisait monter les larmes aux yeux” dit
Ray.
Ryan ajoute : “Notre motivation n’était pas le salaire, c’était quelque chose
qui nous dépasse : l’Église de Dieu au
Paraguay, l’Église de Dieu dans le
monde.”
Phyllis Pellman Good, Lancaster (ÉtatsUnis), est consultante en communication
pour la CMM.
‘L’organisation s’est bien passée !’
A
2010 - 1
5 000 litres du 15e Rassemblement en est la preuve.
Je suis heureux que l’organisation de cet événement
se soit bien passée. Et nous sommes reconnaissants qu’il
n’y ait pas eu d’accidents.
Le 15e Rassemblement me laisse un sentiment de
profonde satisfaction, celle d’avoir accompli notre mission. Notre équipe a prouvé que les Paraguayens pouvaient atteindre leurs objectifs. C’était un grand privilège
d’être coordinateur national. – Ernst Weichselberger
Ernst Weichselberger (à gauche), devant deux de
ses jeunes collaborateurs du 15e Rassemblement :
Ryan Toews, administrateur (au centre) et Cynthia
Dück, coordinatrice du logement.
photo by Merle Good
près avoir assisté à trois conférences mennonites
mondiales, Curitiba, Wichita et Winnipeg, je
pensais clore le chapitre des rassemblements
mondiaux. Pourtant, quand on me l’a demandé, j’ai
accepté d’être le coordinateur national du 15e
Rassemblement.
Cela a représenté un engagement total et deux ans de
travail. J’ai dû apprendre beaucoup de choses, ouvrir un
bureau et trouver les personnes compétentes pour les
différentes tâches.
J’avais aussi la responsabilité de la collecte de fonds et
de la promotion, deux domaines complexes. Nous avons
pu atteindre nos objectifs, grâce à Dieu et aux efforts de
tous.
De nombreuses personnes et églises nous ont
soutenus, ma femme Anni et moi, et en particulier mon
église, dont je suis membre depuis 26 ans.
Dieu m’a aussi montré, une fois de plus, que l’Église
a un avenir. Des centaines de jeunes se sont engagés,
beaucoup comme bénévoles. Pour nombre d’entre eux,
cette expérience a été leur plus grande réussite et leur a
procuré une grande satisfaction personnelle. Voir des
vies changer à travers le service, c’est voir l’église de
Christ grandir.
Nous pouvons aussi arriver à ce résultat dans l’Église
si nous faisons confiance aux jeunes et si nous leur offrons des opportunités, des défis et un peu de supervision.
Mes responsabilités m’ont appris qu’il est faux de dire
qu’il est impossible de progresser au Paraguay à cause du
manque d’infrastructure. Avec des objectifs clairs et des
ressources humaines, nous pouvons créer une infrastructure adaptée et peu coûteuse. L’immense marmite de
11
La CMM nomme Ernst Bergen,
premier trésorier vivant dans le Sud
Asunción, Paraguay – Si vous
pensez que le trésorier de la
CMM ne s’intéresse qu’à son
bilan, vous vous trompez !
Paul Quiring (États-Unis)
vient de terminer 11 ans de
service en tant que trésorier
de la CMM. À la fin de son
mandat, le seul sujet dont il
a souhaité parler, c’est de
l’avenir de la CMM et l’impact des projets sur les
finances. Deux questions
surtout le préoccupaient :
• “La CMM ne doit pas
faire ce que font déjà
d’autres organisations. Elle
devrait plutôt renforcer son
groupe international de conseillers. J’ai été très impressionné par la compétence des
délégués au Conseil Général
(le conseil d’administration
de la CMM).”
• “La CMM n’est pas là
pour faire de l’entretien,
mais pour grandir et
témoigner d’une vision.
Ernst Bergen, le nouveau trésorier, est la personne
adéquate. Un tout nouveau
chapitre s’ouvre.
“De nombreuses agences
nord-américaines travaillent
sur leur passé”, ajoute Paul.
“Ce n’est pas une préoccupation pour la CMM. Elle est
en prise avec l’avenir, avec les
jeunes et leur vision. La
responsabilité de trésorier est
entre de bonnes mains.”
Ernst Bergen est devenu
trésorier de la CMM juste
après le Rassemblement au
Paraguay. Ernst, qui a la
quarantaine, a fait partie du
cabinet présidentiel du
Paraguay. Il est maintenant
consultant pour diverses
12
entreprises paraguayennes.
“Cette proposition était
vraiment une surprise”, dit
Ernst. “J’ai prié, discuté avec
ma famille, parlé avec mon
pasteur et avec les responsables de notre union d’églises.
Tous m’ont conseillé d’accepter. Cette tâche me passionne et je me sens en paix.
“Les églises sont très
attachées à la CMM. Le défi
pour ses responsables est
d’être à l’écoute de Dieu et
d’être prêts à lui obéir. Notre
rôle est aussi d’aider les
membres à comprendre la
mission de la CMM, à aller
vers eux et demander leur
soutien.”
Un des projets personnels
d’Ernst est “Buena Gestión”
(Bonne Gestion) qui propose
le service d’aumôniers
Paul Quiring (à gauche), Américain, vient de terminer
11 ans de service en tant que trésorier de la CMM
lors du 15e Rassemblement. Son successeur est
Ernst Bergen (à droite), Paraguayen.
paraguayens dans la fonction
publique. Observant l’engagement d’Ernst dans ce
projet, Larry Miller, le secrétaire général de la CMM, a
commenté : “Ce type sait
Recherche du nouveau secrétaire
Kitchener, Canada – La
CMM a commencé à
rechercher son nouveau
secrétaire général. Larry
Miller, le secrétaire général
en poste depuis 22 ans
terminera son mandat en
mai 2012.
Pendant le mandat de
Larry, la communion
anabaptiste a été renforcée, trois rassemblements
mondiaux ont eu lieu
dans le Sud : Calcutta
(Inde) en 1997; Bulawayo
(Zimbabwe) en 2003 et
Asunción (Paraguay) en
2009.
Danisa Ndlovu, le président de la CMM, dit :
“Larry a contribué à faire
entendre les églises anabaptistes du Sud et a bien
représenté les anabaptistes
dans le dialogue œcuménique”.
Danisa Ndlovu
(Zimbabwe) préside le
Comité de Recherche. Y participent : Mesach Krisetya,
ancien président de la
CMM, (Indonésie); Karen
Klassen Harder, ancienne
présidente du conseil d’administration du Mennonite
Central Committee (États-
Unis) ; Marcus Rediger,
membre du Comité Exécutif
(Suisse) et Elizabeth Vado
Sandoval, ancienne membre
du Comité Exécutif
(Nicaragua). Bert C. Lobe,
représentant de la CMM
pour l’Amérique du Nord est
le facilitateur du comité.
Le Comité s’est réuni pour
la première fois en juillet
2009 à Asunción, (Paraguay).
Fin septembre 2009, il a
envoyé une lettre aux membres et membres associés de
la CMM, aux réseaux,
agences et institutions, pour
les inviter à faire part de
courrier - courier - correo
CHANGEMENTS MAJEURS DANS LA CMM
photo : Merle Good
comment diriger dans les
coulisses.”
Ernst pense que l’article de
la nouvelle constitution de la
CMM sur la mise en place
de bureaux continentaux va
dans le sens de la croissance
et de la solidarité.
“La CMM est viable
financièrement. Je suis convaincue qu’avec son
développement, les finances
suivront. Les finances
doivent rester équilibrées et
proportionnées aux activités.
Plus la CMM sera présente
et vivante, plus les fonds rentreront.”
Le nouveau trésorier dit :
“J’ai beaucoup à apprendre,
par exemple comment fonctionner en équipe pour ce
travail. Nous avons une occasion unique d’aller de l’avant,
pour autant que nous
percevons ce que désire
Dieu, et que nous le faisons.”
—Phyllis Pellman Good
Déplacement vers le Sud des
bureaux et de l’administration
Strasbourg, France – Les
bureaux de la CMM en
Amérique du Nord vont
changer. Ces changements
font partie d’un projet visant
à déplacer une plus grande
partie du travail administratif
de la CMM vers le Sud.
Ils sont la conséquence
d’une restructuration de la
CMM, un des objectifs de la
Projection 2009-2012,
approuvée par le Conseil
Général de la CMM lors de
sa réunion à Asunción, en
juillet 2009.
Kitchener (Canada). Ce
bureau deviendra le quartier
général de la CMM pour
l’Amérique du Nord. Il sera
dirigé par Albert (Bert) C.
Lobe, son représentant dans
général de la CMM
noms de personnes susceptibles d’être nommés au poste
de secrétaire général.
Le Comité de Recherche
prévoit d’avoir une liste de
candidats en juin 2010, afin
de pouvoir fournir un rapport lors de la réunion du
Comité Exécutif en juillet,
en Afrique.
Ensuite, jusqu’à fin mars
2011, le Comité de
Recherche aura des entretiens
avec les candidats retenus. Il
espère soumettre sa recommandation au Comité
Exécutif en avril 2011. Le
Conseil Général devrait rati2010 - 1
fier cette recommandation début mai 2011, et
l’annonce du nom de la
personne choisie devrait
être faite juste après.
Danisa Ndlovu
demande que la communion anabaptiste mondiale accompagne dans
sa recherche le Comité
par la prière et les conseils.
Une description de la
fonction de secrétaire
général de la CMM est
disponible sur demande
à : [email protected]
cette région, qui consacrera
son temps et son énergie à
développer des relations
entre les membres de la
CMM en Amérique du
Nord.
Bert coordonnera aussi le
Fonds de Partage de l’Église
Mondiale. Ce fonds a deux
comptes (approuvés en
2009) :
• un compte Jubilé, qui
aide les églises de la CMM,
du Sud en particulier, pour
des projets préalablement
approuvés ;
• un compte Diacres,
affecté en fonction des
besoins, en consultation avec
les diacres anabaptistes mondiaux et la Commission
Diacres.
Bert apportera son concours à la Commission
Diacres et pour la recherche
du nouveau secrétaire
général.
Dans le bureau de
Kitchener, Karen Martin
Schiedel, directrice financière
et administrative, continuera,
ainsi que Kristen Hines en
tant qu’assistante administrative.
Ray Brubacher, coordinateur international du 15e
Rassemblement, qui travaillait dans le bureau de
Kitchener, a pris sa retraite
fin octobre 2009. Ray a
commencé sa collaboration
avec la CMM en septembre
1999 pour aider à organiser
les réunions du Conseil
Général et de la Consultation Anabaptiste Mondiale
sur les Missions (GAMCO)
au Guatemala en 2000. Il
devint ensuite le coordinateur international des
rassemblements mondiaux
du Zimbabwe (2003) et du
Paraguay (2009). Avant son
départ, Ray a rédigé un
guide pour l’organisation des
futures rencontres mondiales. Ses projets concernant
sa retraite ne sont pas
‘définis’.
Margaret Brubacher,
Kitchener, met également fin
à son travail d’assistante
administrative pour les
rassemblements mondiaux.
Fresno (États-Unis). Le
bureau de la CMM a fermé
fin 2009. Pakisa Tshimika,
qui avait commencé son travail avec la CMM à Fresno
en août 1999, a mis fin à sa
fonction de secrétaire général
associé.
La CMM et Pakisa
prévoient des engagements
occasionnels au service de
l’Église mondiale. Dans
l’avenir proche, il dirigera
l’organisation de la
Consultation Anabaptiste
Mondiale sur la Diaconie,
qui aura lieu en juillet-août
2010, en même temps que la
réunion du Comité Exécutif
de la CMM.
La fermeture du bureau
de Fresno met fin au travail
de Dennis Becker qui était
l’assistant de Pakisa.
Ces prochaines années,
l’objectif de la CMM est de
nommer des représentants
dans chaque continent pour
renforcer les relations entre
Églises membres et avec des
organisations proches.
13
Les anabaptistes pleurent le décès d'un responsable cubain
l’Allemagne avec des mennonites pour une semaine,
après avoir participé à une
réunion du Comité Exécutif
de IBICA à Strasbourg. Tôt
le dimanche matin, en proie
à une grande souffrance, il a
réveillé ses hôtes Dankwart
et Brunhilde Horsch, qui
l’ont emmené à l’hôpital. Les
médecins ont décidé de le
transférer immédiatement à
l’hôpital de Dresde. Son état
s’est aggravé en route et il est
mort dans l’ambulance.
Danisa Ndlovu, président
de la CMM, qui était avec
Felix à Strasbourg quelques
jours plus tôt, apprit sa mort
soudaine de retour au
Zimbabwe. Danisa le connaissait depuis plus de dix
ans et écrit : “Je ne sais pas
comment exprimer l’immense peine et le sentiment
de perte que j’ai ressenti à
Prochainement :
Livres d’histoire en espagnol et en français
Strasbourg, France – Les éditions en français et en espagnol de deux volumes du
Projet d’Histoire Mennonite
Mondiale de la CMM seront
disponibles en 2010 ou
2011.
Les deux volumes, Rythmes
anabaptistes en Afrique, et Foi
et Tradition à l’Épreuve, l’histoire européenne, sont
disponibles en anglais. Le
troisième volume de la série,
sur les églises d’Amérique
Latine sera publié en 2010.
Éditions en espagnol.
Eunice Miller et Marisa
Miller, qui vivent en
Argentine, ont traduit les
volumes en espagnol. Ils sont
publiés par CLARA-SEMILLA en Colombie. Le volume
sur l’Afrique est terminé et
celui sur l’Europe sera publié
début janvier 2010. Un
14
accord commercial permettra à ces livres d’être
disponibles aux États-Unis
dans un avenir proche.
Éditions en français. La
traduction du volume sur
l’Afrique, faite par Elisabeth
Baecher, est terminée. On
envisage de l’imprimer au
Congo et de le publier en
2010. Une équipe de traducteurs travaille sur le volume
sur l’Europe. Les corrections
et la mise en page demanderont plusieurs mois, aussi
la publication est attendue
pour 2011.
John A. Lapp et C.
Arnold Snyder sont les éditeurs du Projet d’Histoire
Mennonite Mondiale.
Pandora Press (Canada) et
Good Books (États-Unis)
sont les deux maisons d’édition.
l’annonce de la mort de
Felix. … Il incarnait la gentillesse, l’humilité et l’affection, il savait écouter et dire
une parole à propos.”
“Felix nous manquera
beaucoup dans le Comité
Exécutif ” dit Janet Plenert,
vice-présidente de la CMM.
“Il portait l’espérance… En
tant que responsable d’église
à Cuba, il donnait à l’Église
cubaine l’occasion d’être en
contact avec l’Église mondiale et d’y contribuer.
“Dernièrement, il avait
beaucoup aidé l’église mennonite naissante de Cuba à
rassembler les documents
nécessaires lui permettant
d’envoyer leur responsable
au 15e Rassemblement de la
CMM. Son départ laisse un
grand vide.”
Il a aussi contribué à
l’Église mondiale en
représentant l’Amérique
Latine dans la délégation
Koinonia de la CMM, qui
s’est rendue au Vietnam en
novembre 2008.
“La situation socio-politique proche de Cuba et du
Vietnam et les expériences
similaires de leurs églises,
ainsi que sa personnalité
chaleureuse, ont fait de lui
une personne clé de la délégation, donnant des avis fort
photo : Wilhelm Unger
Strasbourg, France – La
CMM, International Brethren
in Christ Association (IBICA),
et l’Église Frères en Christ de
Cuba pleurent la mort
soudaine de Felix Rafael
Curbelo. Il est probablement
décédé d’un arrêt cardiaque
dimanche 13 décembre
2009, alors qu’il était en
Allemagne. Il avait 69 ans.
Membre du Conseil
Général de la CMM depuis
1997, Felix venait d’entrer
dans le Comité Exécutif en
2009 à Asunción (Paraguay)
pour représenter l’Amérique
Latine et les Caraïbes.
Il était aussi trésorier de
l’Église Frères en Christ de
Cuba et membre du Comité
Exécutif de IBICA depuis sa
création, en 2006.
Felix se trouvait en décembre dans la région de
Regensburg, dans le sud de
Felix Rafael Curbelo, responsable d’église à Cuba et dans
le monde, est décédé subitement en décembre.
utiles aux responsables de
l’Église Vietnamienne”, dit
Larry Miller.
“[Felix] avait un intérêt
profond pour les autres
membres de l’Église mondiale, pour les autres peuples, cultures et églises”, dit
Darrell Winger, directeur
exécutif d’IBICA. “Il aimait
l’église de Cuba et travaillait
d’arrache-pied à son développement”. Felix Curbelo
laisse une femme, Leyda, et
un fils, Kenneth.
Contributions aux frais de C-C-C
Courier-Correo-Courrier est envoyé sans abonnement à
ceux qui le demandent. Cependant, ses lecteurs sont
invités à contribuer aux frais d’impression et de distribution : $35 USD, $35 CAD ou 25 €. Les membres de la
famille de la CMM plus aisés sont invités à donner
davantage pour ceux qui le sont moins.
$USD : 2529 Willow Avenue
Clovis, CA 93612
$CAD : 50 Kent Avenue
Kitchener, ON N2G 3R1
Euros : 8 rue du Fossé des Treize
67000 Strasbourg, France
courrier - courier - correo
© LWF / H. Putsman Penet
Les luthériens regrettent la
persécution des anabaptistes
Chavannes-de-Bogis, Suisse –
Le Conseil de la Fédération
Luthérienne Mondiale
(FLM) a fait un autre pas
important vers la réconciliation avec les anabaptistes.
Lors de sa rencontre, en
octobre 2009, le conseil a
recommandé à l’unanimité
que la 11e Assemblée de la
FLM (qui aura lieu à
Stuttgart, Allemagne, en juillet 2010) adopte la déclaration “Motion sur l’héritage
de la persécution luthérienne
des ‘anabaptistes’”.
Cette déclaration exprime
“un profond regret et une
grande peine” pour la violente persécution des anabaptistes par les luthériens au 16e
siècle. Elle demande pardon
à Dieu et aux menno-nites
pour les torts du passé, pour
avoir oublié ou ignoré cette
persécution, et pour continuer à décrire négativement
courrier
courier
correo
Volume 25 • N° 1
Larry Miller
Responsable de la publication
les anabaptistes.
La déclaration mentionne
aussi la façon dont les luthériens se souviendront de cette
persécution et dont ce souvenir sera interprété à l’avenir.
Cette motion fait suite au
travail de la Commission
d’Étude Internationale
luthéro-mennonite, en 2002.
Le rapport commun de la
commission (reposant sur
son travail de 2005 à 2009,
et sur la motion du conseil
de la FLM) sera envoyé en
2010 aux églises luthériennes
pour débat et réaction.
Larry Miller a accueilli
cette motion ‘avec joie et
dans un esprit de prière’. Il a
transmis les salutations du
15e Rassemblement de la
CMM à Asunción
(Paraguay), en juillet.
Larry dit au conseil
luthérien que le message
d’Ishmael Noko, le secrétaire
général de la LWF, a été “un
des moments sacrés du
Rassemblement”. Aux mots
d’Ishmael Noko, marqués
par un esprit de conciliation
et un désir de marcher avec
les anabaptistes sur le chemin
de la guérison et de la réconciliation, l’assemblée s’est
levée et des gens ont pleuré.
J. Lorne Peachey
Rédacteur en chef
Honnêteté et attention.
Ferne Burkhardt
Les luthériens ne sont pas la
première communion mondiale à aborder la question
des exécutions et des persécutions anabaptistes par des
autorités chrétiennes, remarque Larry. “Mais votre honnêteté, votre attention et
votre compassion est allée
droit au cœur des mennonites, comme jamais auparavant” dit-il.
Le message d’Ishmael
Noko au Paraguay continue
à retenir l’attention dans le
monde entier et est un des
faits les plus souvent rap-
Révision et Service de Presse
Eleanor Miller
Assistante en communication
Sylvie Gudin
Traductrice français
Marisa & Eunice Miller
Traductrices espagnol
Courrier - Correo - Courier,
une publication trimestrielle
de la CMM, est disponible
gratuitement en anglais,
français ou espagnol.
Envoyer toute demande à
C/C/C, CMM, 8 rue du
Fossé des Treize, 67000
Strasbourg, France. Email:
[email protected].
www.mwc-cmm.org
2010 - 1
Larry Miller, secrétaire général de la CMM, (à droite) écoute le président, Mark S. Hanson, lire la déclaration de la Fédération Luthérienne
Mondiale sur la persécution des anabaptistes au 16e siècle.
portés dans les églises et dans
la presse anabaptiste nordaméricaine.
Les sentiments dominants
de Rainer Burkart
(Allemagne) au conseil de
Genève étaient la joie et la
reconnaissance “parce que
Dieu a rapproché … deux
églises issues des troubles de
la réforme européenne”.
Rainer est co-président de la
Commission d’Étude
Internationale et membre du
Conseil Exécutif de la CMM
et de la Commission Foi et
Vie (CMM).
Rainer voit deux différences principales entre la foi
et la pratique des luthériens
et des anabaptistes : (a) le
baptême et (b) les questions
relatives aux relations entre
l’Église et l’État, dont l’utilisation de la force pour des
raisons humanitaires. Ces
deux sujets figureront à l’ordre du jour de la Commission Foi et Vie, dit-il.
Rainer était le secrétaire
du dialogue entre les églises
luthériennes et mennonites
en Allemagne de 1989 à
1993. Le dialogue allemand
s’est conclu sur une déclaration d’accueil eucharistique.
La Arbeitsgemeinschaft
Mennonitischer Gemeinden,
une des deux unions d’églises
membres en Allemagne ne
demande pas aux personnes
qui passent de l’église luthérienne à l’église mennonite
d’être rebaptisées. D’autres
dialogues ont eu lieu en
France et aux États-Unis.
Réponse des anabaptistes. Lors d’une réunion
en Ontario (Canada), en
novembre 2009, les responsables de la CMM ont
réfléchi à leur réponse.
“Dans l’esprit du pardon
biblique, il est important de
pardonner quand on nous le
demande” dit Ernst Bergen,
le trésorier de la CMM.
Larry Miller ajoute : “Il nous
faut prendre conscience de
nos stéréotypes concernant
les luthériens et de notre sentiment persistant d’être des
victimes. Le but est le pardon mutuel.”
Les responsables ont
accepté la proposition de la
Commission d’Étude
Internationale d’envoyer un
rapport commun aux églises
membres pour débat et réaction, en 2010.
15
CONFÉRENCE MENNONITE MONDIALE
Une Communauté d’Églises Anabaptistes
courier - correo - courrier
photo : Mark Smucker
Danisa Ndlovu, nouveau président de la CMM :
‘J’ai confiance en l’avenir’
Terry Smith
L
e nouveau président de la CMM
n’aime pas tellement la publicité
autour de lui. Mais le 5 novembre
2009, cela lui a fait plaisir de voir un
verset (Jean 3/16) en ndebele, qui est
une des langues principales parlées dans
son pays, le Zimbabwe – collé sur le
tableau d’affichage du bureau national de
Evangelical Mennonite Conference à
Steinbach (Canada). Il s’est senti
accueilli.
Bien que Danisa, (52 ans) ait commencé son mandat de président en juillet
dernier, il n’est pas un débutant à la
CMM ; il en était le vice-président
depuis 2003.
Il n’est pas un débutant dans les églises. Il est engagé dans divers ministères
dans l’Église Frères en Christ (BICC) du
Zimbabwe : évangéliste, directeur de
librairie, enseignant (Bible), et depuis
2000, évêque de l’Église BIC du
Zimbabwe, qui compte environ 37 000
membres.
Et il n’est pas non plus un débutant
en Amérique du Nord. Bien qu’il ait fait
ses études universitaires au Zimbabwe et
au Kenya, il a aussi étudié dans deux
écoles de théologie aux États-Unis, de
1989 à 1992, et obtenu un master en
théologie.
Le rôle du président de la CMM.
“Mon rôle est de guider le navire… de
m’assurer que la vision de la CMM est
maintenue, de travailler étroitement avec
les autres et donner un visage à la
CMM.”
relation mère-fille à une relation d’égalité, dit-il. Ce n’est pas facile, mais c’est
important. Nous devons être redevables
les uns envers les autres, nous écouter,
être ouverts à la critique et reconnaître les
blessures du passé.
Les sceptiques. Et si l’on demande
si cela vaut la peine de faire partie de la
CMM ? “Vous ne connaissez le goût
d’un fruit qu’après l’avoir goûté. La
CMM est un fruit au goût de famille
mondiale dont le parfum est unique. …
Quand on y participe, on découvre ce
qu’elle apporte.”
L’église constituée de peuples de différentes nations et langues est une notion
biblique. “Les ‘croisements’ sont bénéfiques. Il nous faut ‘planter’ nos vies dans
le sol les uns des autres et abandonner
nos mécanismes de défense, pour être le
peuple de Dieu.”
Le message de paix. Les Ndebeles
(dont fait partie Danisa) sont proches des
Zoulous, et ont la réputation d’être des
guerriers valeureux. Comment le message
de la paix en Jésus a-t-il été reçu par les
Ndebeles et les autres Zimbabwéens ?
“La ‘paix’, ce n’est pas la faiblesse ou la
lâcheté. C’est un principe de vie qui permet de répondre à des situations de telle
sorte que la vie et les relations deviennent
meilleures.”
L’histoire des Ndebeles est marquée
par la guerre, mais c’est un peuple plutôt
paisible. La bravoure guerrière est destinée à répondre à des situations particulières.
Responsabilités supplémentaires.
Changements Nord-Sud. Les églises
du Nord et du Sud doivent passer d’une
Comment va-t-il gérer les responsabilités
supplémentaires de la charge de prési-
Le nouveau président de la CMM,
Danisa Ndlovu, s’adresse aux participants au 15e Rassemblement à
Asunción (Paraguay).
dent ? “Je ne sais pas ... mais Dieu a toujours utilisé des gens très occupés.”
La famille. Danisa et sa femme
Treziah ont trois enfants, qui sont “merveilleux, solidaires et très encourageants”.
Les deux adolescents sont dans un
internat, et l’autre (20 ans) entrera bientôt à l’université.
Lui et sa famille vivent avec leur
famille élargie “ce qui est une grande
joie”. Malheureusement, un frère plus
jeune, marié et se préparant à devenir
pasteur, est décédé soudainement en
octobre.
L’avenir. “J’ai confiance en l’avenir.
Pour ma famille. Pour l’Église.”
Terry Smith est secrétaire exécutif du
Conseil des ministères de l’Église de
Evangelical Mennonite Conference et
rédacteur de The Messenger.