talmont-sur-gironde
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www.pouyat.sitew.fr TALMONT-SUR-GIRONDE Cité déchue qui n’a presque plus d’habitants, Talmont regarde de son rocher la Gironde. A vrai dire, ce n’est pas un village, mais une ancienne ville fortifiée, close en 1284 sur le modèle des bastides par Edouard Ier, qui régnait alors en maître sur l’Aquitaine et les rives de l’estuaire. Presqu’île fortifiée aux remparts aujourd’hui décomposés, seul le tracé à angle droit des rues rappellent sa vocation militaire. Dédale aux couloirs si étroits qu’une charrette n’y passerait pas, le bourg reprend l’agencement des antiques plans hippodamiens, les rangées de roses trémières et leurs longues hampes vertes remplaçant les trottoirs (doc.). Cité pour le loisir aujourd’hui, longtemps à demi abandonnée, beaucoup de maisons ont croulé, leurs restes clôturant des jardins ombragés et fleuris. Pour les constructions les plus robustes, leurs façades crépis de blanc illuminent le parcours du voyageur et semblent répondre, comme un écho, à l’albâtre des falaises du Caillaud (doc.). Découpée par le flot de l’océan, cette corniche, avec la bastide, marque l’entrée d’un petit golfe bourbeux jalonné de carrelets, pêcheries sur pilotis munis de nacelles, et de yoles, bateaux traditionnels échoués sur les flancs glauques et envasés d’un petit canal (doc.). A l’extrême limite du rivage, face aux falaises de Meschers, une petite église romane saintongeaise domine la falaise de roches blanches. Emouvante dans sa solitude, ce bastion d’ivoire ciselé affronte depuis un millénaire la fureur des tempêtes et le fracas des vagues qui cherchent à saper ses bases (doc.). Halte sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, l’édifice du XIIème siècle est l’œuvre des moines bénédictions de Saint-Jean-d’Angély, qui dédièrent l’église à sainte Radegonde, reine de France, devenue moniale au couvent de Saint-Croix de Poitiers qu’elle avait fondée. Fortifiée au XIIIème siècle, sa forme ramassée s’explique par l’écroulement d’une travée de la nef au XIVème siècle, que remplace un portail gothique. Quant à l’abside terminée en cul-de-four et aux absidioles, elles offrent une perspective ascendante depuis une petite crique, le toit de la tour carrée qui surmonte la croisée du transept se détachant à l’arrièreplan (doc.). Arrivé devant le croisillon Nord, celui-ci laisse découvrir un joli portail aux voussures ornées d’anges adorant l’agneau, d’atlantes, de bonshommes tirant sur une corde au bout de laquelle est attaché un lion (doc.). Une fois à l’intérieur, un bel assortiment de chapiteaux ornent le transept et le chœur avec des « masques » encadrés de nuages stylisés, des animaux fantastiques s’entre-dévorant, des passages de la légende de saint Georges...