Comité ad hoc Recherche et sensibilisation

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Comité ad hoc Recherche et sensibilisation
8 octobre 2003
Au comité de citoyens d’Oka,
Voici quelques suggestions de questions et d’études qu’il serait, selon
nous (le comité d’étude ad hoc d’Eau Secours!), pertinentes d’exposer au
Ministre de l’environnement, M. Mulcair. Veuillez prendre note qu’en raison du
temps limité nous n’avons pas pu étudier à fond tous les documents
disponibles. Nous avons basé nos questions sur des failles que nous avons
détectées principalement dans le rapport du BAPE, ainsi que dans la contreexpertise de l’étude de Roche faite par Boissoneault. Comme Eau Secours! est
un organisme qui se préoccupe de la qualité de l’eau, seulement l’aspect
« eau » a été traité dans ce document.
Dans tous les cas il est important de soulever le point que le nombre
d’échantillons utilisés dans les études déposées au BAPE ne suffisent pas pour
caractériser un sol, un cours d’eau, ou la composition des scories (BAPE p.34).
Il devient nécessaire de demander une étude indépendante, complète et
scientifiquement valide pour :
1. Caractériser la composition des scories.
2. Caractériser le ruisseau Rousse.
3. Caractériser la nappe phréatique.
1. LES SCORIES
ƒ Dans le rapport du BAPE, il est mentionné que les scories sont
vitrifiées ce qui prévient toute interaction avec l’eau, donc toute
contamination. Cependant, ces données sont basées sur
seulement deux échantillons.
ƒ Lors de l’enfouissement comment vont-ils faire pour limiter la
fragmentation des scories?
ƒ Qu’entendent-ils par remblai étanche? Et que se passera-t-il en cas
de bris du remblai? (BAPE p.39).
ƒ Selon la réglementation et le bail minier, l’enfouissement des
scories serait peut-être compromis (p.17, Contre-expertise). Il
faudrait vérifier ce point avant d’envisager la possibilité
d’enfouissement des scories.
2. LE RUISSEAU ROUSSE
ƒ Les études présentées ne tiennent pas compte des variations
saisonnières du débit de l’eau dans le ruisseau Rousse. Une étude
complète (caractérisation du bassin versant) sur un an serait nécessaire
pour caractériser le ruisseau en amont et en aval de la mine (période de
crue et d’étiage).
ƒ Vérifier le lien entre le ruisseau et la nappe phréatique et faire un bilan
hydrique annuel afin de vérifier la capacité de recharge de la nappe.
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Faire une étude toxicologique du ruisseau Rousse concernant
l’augmentation de la concentration d’uranium et de certains métaux lourds
tels que le plomb et le nickel qui peuvent être présents dans les eaux
d’exhaure. Comment la chimie de l’eau sera-t-elle affectée par une
hausse de radioactivité? Étendre l’étude aux effets de cette contamination
sur les animaux et la végétation aquatique qui y vivent ou s’y alimentent,
ainsi que sur le marais dans lequel se jette le ruisseau Rousse (aire de
sédimentation) et éventuellement la Grande baie. Évaluer la possibilité de
faire une comparaison avec un autre site qui n’aurait pas pu être
contaminé par la présence de la première mine. Évaluer aussi les effets
sur la santé puisque la Grande baie est une source d’eau.
Étudier les impacts potentiels de l’augmentation de la concentration en
uranium et autres métaux lourds en lien avec l’utilisation de l’eau par les
animaux et les agriculteurs.
EAUX SOUTERRAINES
ƒ Caractérisation du bassin versant hydrogéologique de la région d’Oka.
ƒ Il serait nécessaire de faire un inventaire des puits de la zone à l’étude
pour connaître les quantités d’uranium déjà présentes dans l’eau (qualité
de l’eau souterraine) et caractériser la nappe pour connaître le rayon du
rabattement de la nappe. (p.44, Contre expertise)
ƒ Pour l’affaissement de la nappe phréatique, statuer sur l’établissement du
rayon d’influence du rabattement de la nappe. Étant donné les
nombreuses incertitudes, considérer d’étendre le rayon d’influence à 3 km
(ou à tout le moins à 2 km, contrairement à 1 km comme le suggère
l’étude de Roche).
ƒ Puisqu’un problème d’alimentation en eau potable pour les besoins
humains et pour l’agriculture (irrigation et abreuvement du bétail) est à
prévoir, il faudrait faire un profil hydrogéologique de la région. L’étude
devrait tenir compte du fait qu’il y a déjà un problème de conservation de
l’eau dans la région d’Oka due à une forte évapotranspiration et au sol
sablonneux. Évaluer la capacité de renouvellement de la nappe
phréatique en considérant l’augmentation des usages. Les chiffres que
nous avons trouvés ne sont pas précis et certains datent même de 1981.
Donc, il s’agit de déterminer les aires d’influence en fonction des
pompages prévus (mine, municipalité et nouveaux usages).
AQUEDUC
ƒ Faire une étude de la pertinence, des coûts, de la faisabilité et de l’efficacité
de la solution proposée par Niocan pour pallier à l’alimentation à partir de la
nappe phréatique (aqueduc et aqueduc privé pour utilisation agroindustrielle), car il n’est pas démontré que cette solution va tout régler.
Vérifier aussi les effets sur la nouvelle source d’alimentation de l’aqueduc.
STÉRILES
Selon nos lectures, les stériles seront très peu concentrés en radioactivité. Par
contre, il serait important de déterminer les autres éléments susceptibles de se
retrouver dans les stériles.
Selon les données, le niveau de radioactivité serait comparable à celui d’autre
pays. Cette comparaison est douteuse, car la radioactivité naturelle est
différente de la radioactivité artificielle (BAPE p.35).
EAUX D’EXHAURE
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Concernant les bassins de décantation prévus pour le « traitement » des
eaux d’exhaure, que vont-ils faire en cas de surverses (crues, fortes
pluies) ainsi que pendant l’hiver?
Faire une étude de l’eau disponible en fonction des besoins en eau au
cours des saisons et en fonction des besoins.
Faire une étude des effets de l’utilisation de l’eau d’exhaure. S’assurer
que l’eau d’exhaure ne soit pas plus concentrée en uranium que l’eau des
puits, prendre en considération le fait que l’uranium naturel est différent de
l’uranium artificiel, et aussi de la possibilité de contamination par d’autres
éléments tels que le plomb et le nickel.
Advenant la fermeture de la mine, que vont faire les agriculteurs pendant
le laps de temps nécessaire à la remontée de la nappe phréatique (étant
donné que le pompage de la conduite d’eaux d’exhaure arrêté).
AGRICULTURE
Étudier le passif environnemental de l’ancienne mine, puisque l’expérience
passée révèle des effets importants sur la nappe phréatique (contamination).
Vérifier aussi le potentiel d’utilisation des sols réhabilités à des fins d’agriculture
vs la contamination du site (Contre-expertise, p.17). Est-ce que les risques de
contamination des sols par les résidus, les eaux résiduelles et les eaux
d’exhaure ont été étudiés?
FOSSE À RÉSIDUS
ƒ Y aura-t-il une membrane dans le fond de la fosse afin de garantir
l’étanchéité et d’éviter la contamination de la nappe phréatique par
infiltration et percolation (car les sols de la fosse sont très perméables)?
ƒ Est-ce que la fosse est au niveau de la nappe? Si tel est le cas, elle sera
source permanente de contamination de la nappe phréatique et des
eaux de surfaces (surtout qu’il est mentionné dans la contre-expertise
qu’elle est située dans la zone de recharge de la nappe).
ƒ Quels sont les impacts de l’accumulation importante de résidus (et des
eaux résiduelles) sur l’environnement?
ƒ Comme la capacité des fosses à résidus est évaluée à une durée
correspondant à 15 ans, que vont-ils faire avec les résidus si la mine a
une durée de vie de plus de 15 ans? Va-t-il y avoir du lessivage? Une
étude à plus grande échelle semble nécessaire.
ƒ Est-ce qu’il a un plan de décontamination du parc à résidus? Les résidus
contiennent du manganèse, du baryum et du zinc en concentrations qui
dépassent les normes. Comment s’assurer qu’advenant la réalisation du
projet, des fonds seront réservés pour la décontamination du parc à
résidus (car le parc serait considéré comme terrain contaminé – Contre
expertise, p.54)?
RADON
L’impact de la mine sur le radon a-t-il été sous-évalué? Lien entre la remontée de
la nappe phréatique et le relâchement du radon dans l’environnement, et effets
sur la santé humaine.
AUTRES POINTS
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Un point très important qui n’a pourtant pas été traité dans aucun des
rapports que nous avons consultés est l’effet de l’exposition chronique et
prolongé à de faibles doses de radioactivité (BAPE pp.32-33). Il serait
intéressant de voir si certaines études ont été effectuées dans d’autres
mines par le passé.
Existe-il des études de l’exposition chronique et/ou exposition prolongée
des travailleurs à la radioactivité des scories?
Voici quelques références additionnelles que vous trouverez peut-être
intéressantes.
Texte écrit par M. Maurice Eugène ANDRE, spécialiste en protection
nucléaire biologique et chimique. Il fait la différence entre la
radioactivité naturelle et artificielle.
http://users.skynet.be/mauriceandre/ra-rn.htm
Règlement fédéral sur les effluents liquides des mines de métaux
http://lavoieverte.qc.ec.gc.ca/dpe/Francais/dpe_main_fr.asp?eau_esee2
Solli HM, Andersen Aa, Stranden E, Langård S.
Cancer incidence among workers exposed to radon and thoron daughters at
a niobium mine. Scand J Work Environ Health 1985; 11: 7-13.
http://www.kreftregisteret.no/ramme.htm?http://www.kreftregisteret.no/om_kreftre
gisteret/publikasjoner/miljo.htm

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