Comunicación XXI CongIPSA - francés

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Comunicación XXI CongIPSA - francés
Communication soumise au Panel 109, RC 40 “New World Orders?”, dans le XXIème Congrès Mondial de Science Politique de
l’AISP/IPSA: “Mécontentement global? Les dilemmas du changement”, Santiago, Chili, 12-16 Juillet 2009.
En état de “désordre créatif”? Plusieurs sens du Régionalisme en Amérique latine
pendant la première décennie du XXIème Siècle
Mariano Ferrero
Dr. en Sciences Politiques
Spécialiste en Relations Internationales
[email protected]
Pour changer le monde, il faut changer les
façons de faire le monde, c’est à dire la vision
du monde et les opérations pratiques pour
lesquelles les groupes sont produits et
reproduits. Pierre Bourdieu
1. Introduction
L’intégration régionale a une longue histoire en Amérique latine, avec des antécédents
lointains à l’époque des indépendances nationales. Pendant la seconde moitié du
XXème siècle, on trouve les origines plus récentes de divers processus régionalistes qui
sont encore en vigueur, tant que, c’est pendant les deux dernières décennies, que des
projets et des initiatives de régionalisation avec des portées, des buts et des contenus
divers ont proliféré. Produit de l’accumulation de ces expériences, et avec des résultats
au moins ambigus, aujourd’hui les processus d´intégration sous-régional se développent
et les accords plurilatéraux se forment, configurant-ils la bigarrée cartographie actuelle
du régionalisme en Amérique latine.
D’une autre part, pendant déjà presque une décennie, ces initiatives ont eu comme
leader des gouvernements qui représentent ce que, ordinairement, a été appelé un
“virage à gauche” dans la politique latinoaméricaine. Au début du XXIème siècle, les
triomphes électoraux d’un ensemble hétérogène de leaders, partis et coalitions de centre
gauche et des gauchistes produisirent des expectatives d’ une forte progression dans les
processus d’intégration. Pas seulement par le fait d’une hypothétique proximité
idéologique mais, en plus, par le fait que, même assumant que les “gauches” dans le
pouvoir sont “beaucoup plus que deux” (Ramírez, 2006), ils ont un dénominateur
commun: l’intérêt déclaré à pousser l’intégration régionale. Cependant, ces années
jettent un record disparate, où le dynamisme mis à certaines des initiatives régionalistes
contraste avec la stagnation, ou les incertitudes, qui guettent à d’autres processus, et
avec l’apparition de différents signales de division dans la région.
Ce cadre luxuriant de schèmes, et plein des mouvements erratiques des processus
d’intégration regional, a donné lieu aux plus diverses interprétations sur l’état et
l’évolution du régionalisme en Amérique latine. Face à la perplexité de cette situation,
le vice-chancelier chilien, Alberto van Klaveren, a jeté une affirmation provocative en
suggérant que nous nous trouvons dans un moment de “désordre créatif”: il existe une
superposition d’espaces, et il n’y a pas un cadre qui tende à intégrer, mais le
2
mouvement d’intégration ne s’arrête pas, au contraire, il semble qu’il s’accélère.1 Cette
suggérente idée a été le point inicial des réflexions de cet exposé, qui prétend
cartographier l’intégration latinoaméricaine à partir d’éclairer une dimension pas
abordée par le diplomate chilien. En effet, dans son affirmation, il est resté en suspens
la réflexion autour de(s) direction(s) vers laquelle ce mouvement-là “qui s’accélère”, se
dirige.
Vers où va le régionalisme latinoaméricain? Quel est le sens et le but social qui dirigent
ces processus d’intégration? Quels concepts, idées et instruments prétendent donner
sens à la conformation d’espaces régionaux en Amérique latine et, en particulier, en
Amérique du Sud? Pour cela, on prend une attitude critique, inspirée dans les apports
post-structuralistes en Relations Internacionales (Cornago/Ferrero, 2007), face au
discours établi sur la recherche de l’insertion internationale, pour se demander autour
aux tensions que celui-là exprime entre ce qui a été dit et ce qui a été impliqué. À partir
d’une distinction sémantique entre le dénoté, ce qui représente, et le connoté, ce qui
suggère ou évoque, cette notion (l’insertion) par rapport à la relation qui s’établit avec
le monde, nous identifions d’autres concepts antagoniques dans sa signification
connotée.
À travers de cet exercice heuristique, on peut identifier diverses logiques qui impliquent
des formes divergentes de comprendre la globalisation, de différents modes d´être dans
le monde, et des priorités asociées à l’intégration régionale. En identifiant trois
“logiques” (insertion, contention, construction) comprises comme des types idéaux, on
ne prétend pas méconnaître les transvasements pratico-politiques qui existent entre
elles. Cependant, du point de vue analytique, il est possible de détecter les principes, les
images et les expectatives différentes qui prévalent, et qui approchent, plus ou moins,
aux divers projets et initiatives régionalistes, de même qu’aux pratiques et décisions des
États de la région, vers l´une ou l´autre de ces logiques “pures”, aidant à une
interprétation de l’évolution récente du régionalisme en Amérique latine.
2. En plaçant le contexte: régionalisme, globalisation et économie politique de
l´échelle
Dans la littérature “post-Guerre Froide” de Relations Internationales, l’apparition des
notions de régionalisme et globalisation, fréquemment présentées comme dicotomiques
venaient à exprimer des caractéristiques remarquables d’une réalité mondiale soumise à
un changement profond. L’idée de comprendre ce “nouveau” régionalisme comme un
processus de rapport mutuel et constitutif avec la globalisation, formant part d’un
ensemble de processus politiques et matériaux de caractère multidimensional
(Mittelman, 2002) qui marque une transformation d’une grande profondeur dans
l’économie politique mondiale dans son ensemble, a commencé à être acceptée de bon
gré dans ces derniers temps.
Ces transformations globales sont conséquence de la rencontre des pratiques sociales
qui ont un caractère spatial transnacional, autant économiques que sociopolitiques et
culturels, avec les pratiques pré-existentes déjà mises dans l’espace du territoire
1
Notes personnelles sur les considérations de Alberto van Klaveren, Spécialiste en Relations
Internationales et actuel vice-chancelier Chilien des Affaires Étrangères, faites au cours du Séminaire
International Paradoxes de l´Intégration en Amérique latine, organisé par CEPAL-FLACSO-Fondation
Carolina à Santiago de Chili, le 13 et 14 décembre 2006.
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nacional. Il n’y a pas de doute qui ont été les pratiques des grands agents économiques
capitalistes celles qui ont déterminé la conformation de réseaux de production et de
commerce de biens et de services, et de sistèmes financiers à l’échelle transnacional. La
logique de cette économie globale émergente est venue à transformer l’organisation
territoriale des espaces économiques nationaux à travers une inégale insertion de leurs
territoires dans une nouvelle géo-économie globale. Petit à petit, il s’est établi, par
conséquent, une économie globale qui fonctionne dans un espace transterritorial et qui
“contient à la vieille économie internationale dans un nouveau cadre qui est basé sur le
territoire des États, mais n’est pas nécessairement nacional quant aux buts, organisation
et bénéfices” (Tooze, 1997:221). En même temps, cette logique de l’économie globale
est en train de reconfigurer l’organisation territoriale, des espaces économiques
nationaux, qui commencent à se décentrer partiellement, à travers l’inégale incrustation
de leurs territoires sous-nationaux dans l’économie mondiale global(isée).
Ces activités économiques se réalisent dans des lieux physiques, très concrets, situés
dans les territoires nationaux où l´État-nation a l’attribution d’exercer l’autorité
politique souveraine. De cette façon, les États se trouvent nécessairement involucrés
dans la mise en pratique de cadres regulatoires qui permettent le fonctionnement du
capitalisme global(isé). Par conséquent, la globalisation implique aussi un ensemble de
changements qui ont lieu à l’intérieur des Étas que, tout en étant des agents
protagonistes dans la gestion de l’operatoire de l’économie globale, se trouvent à la
fois sensiblement modifiés dans leurs fonctions. Bref, il se produit un relatif
affaiblissement des capacités souveraines individuelles pour réguler ces relations
sociales transnationalisées en même temps qu’il se conforme -avec la participation
protagoniste, en grande mesure, de ces mêmes États- un tissu institutional, complexe et,
parfois contradictoire, où les souverainetés à l’échelle supra-nationale sont partagées
(Palan, 2000). En tout cas, ce tissu de régimes trans/inter.nationaux est produit par un
pouvoir politique qui n’existe déjà plus d’une manière hégémonique aux États-Unis,
nonobstant soit-ils le promoteur le plus résolu de la forme néoliberale existante de la
globalisation.
Pendant la décennie des années quatre-vingt-dix, caractérisée comme uni-multipolaire
(Huntington 1999) ils ont fonctionné comme un primus inter pares avoués à négocier
les règles et les pratiques fondamentales pour l’économie politique mondiale,
spécialement, avec les autres “grands pôles”, le Japon et l’Union Européenne. Pendant
la première décennie de ce siècle, les conditions de l’ordre mondial, transitoire et
instable, surgi dès la fin de la Guerre Froide, ont souffert un ensemble de modifications
aditionnelles. Au lieu de conduire vers une résolution, dans le sens de stabilisation d´un
nouvel ordre, on a donné lieu à une plus grande complexité et à une des-organisation
(un chaos systémique), avec des changements dans les acteurs et dans leurs conduites.
La gran crise économique globale, déchaînée aux États-Unis, compromet sa réputation
aussi bien que ses ressources de pouvoir, signalant, selon les mots de John Gray, que
“l´époque du leadership global des États-Unis, qui venait dès la Seconde Guerre
Mondiale, s´est fini […] le credo du libre marché américain s’est détruit soi-même”
(BBC Monde, 2008). Le changement dans les équilibres de l’économie politique
mondiale qui venait prendre place sur la scène avec l’entrée complète de la Chine et de
l’Inde dans les circuits de l’économie globale, à côté de la présence renforcée d’autres
acteurs étatiques émergents comme le Brasil ou la Russie, joints aux effets de cette
crise systémique, ouvre une nouvelle période incertaine où des risques d’une
“desarticulation géopolitique mondiale” s’annoncent (LEAP/E2020, 2009).
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En revenant sur ce qui a été dit, le procès de globalisation implique un ensemble des
changements dans la manière d’organiser l’espace politique mondial en altérant les
places et les façons où s’exerce l´autorité publique. Celle-ci se trouvait d’une manière
exclusive dans l’Etat souverain, dont le gouvernement exerçait cette autorité
compréhensive sur toutes les personnes et sur tous les faits de sa compétence dans le
cadre donné par le caractère discret des espaces nationaux. Ces prémisses ont été
altérées par l’apparition des pratiques sociales de type transnacional associées, en
particulier, avec l’économie globale. La gouvernance des relations sociales de type
transnacional a besoin de développer des cadres institutionaux dont l’autorité
fonctionne à des différentes échelles spatiales. C’est ainsi que les affaires de
‘commerce’, qui se développent dans des institutions multilatérales comme
l´Organisation Mondiale du Commerce (OMC), avancent sur de nombreuses politiques
régulatoires “derrière la frontière” comme parti d’un régime “d’accès aux marchés”
(Cowhey/Aronson, 1993), afin de permettre la gestion trans-territorial de l´opératoire
du capitalisme global. De même, la prolifération des pactes d’intégration économique
regional constitue un autre moyen institucional pour assurer “l’accès aux marchés” à
une échelle spatiale amplifiée. Celui-ci est un aspect essentiel par rapport à la
‘nouveauté’ de ce ‘nouveau’ régionalisme que, en plus, constitue un fénomène quasiuniversel, dont prennent part la totalité des pays, et d’une intensité extraordinaire dans
les dernières vingt années, comme peut le constater le fair que des 360 accords
régionaux notifiés à la OMC jusqu’à 2006, presque 250 ont été souscrits après sa
création, en janvier 1995 (Steinberg, 2007: 6).
Par conséquent, comprendre les processus d’intégration régionale comme une
dynamique mêlée avec le processus de globalisation implique accepter que “par un
large ensemble de raisons nous sommes en train d´assister à une ‘relativisation de
l’échelle’ dû à laquelle le territoire étatique est seulement un d’un nombre de
différentes échelles géographiques” (Söderbaum/Shaw, 2003:218). En effet, on doit
mettre l’accent sur la diverse nature conceptuelle de la globalisation par rapport à celle
de l’internationalisation, celle-ci enracinée dans la forme d’organisation de l’espace
politique mondial proprement moderne. Selon cette forme d’organiser la société
mondiale, la internationalisation implique des interliaisons croissantes parmi des
milieux ‘nationaux’ qui continuent à être des lieux discrets, parmi que la globalisation
s´associe à des processus qui provoquent une perte relative de centralité de la distance
et les frontières territoriales des États pour l’organisation des relations humaines tandis
qu’émerge le globe, le monde, comme un espace social unique pour de nombreuses
pratiques sociales. La globalisation est, pourtant, un processus pas uniforme qui produit
des conséquences inégales -et pas équitatives- et dont l’incidence se refracte bien
differenciée dans de diverses zones du monde et dans de variées échelles spatiales.
Dans ce contexte, il est remarquable la question de la place de l’espace dans la vie
sociale, tout en étant à la vue le caractère de produit socio-historique d’une certaine
représentation spatiale -par exemple, (inter)étatique- où les relations sociales ont lieu.
En fait, on assiste au développement d’une “économie politique de l’échelle” dans
laquelle de différentes échelles spatiales (globale, nationale, régionale, locale)
d’organisation politique, économique et sociale se disputent la priorité. Cela “implique
projets économiques et politiques visées à échelles différenciées, et on n’arrive pas
encore au consensus sur la façon de les réconcilier” (Jessop, 2004: 27). En somme, la
dynamique globalisée -et sa forme néoliberale dominante- s’écoule à travers les
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circonstances politiques et culturelles spécifiques des divers espaces régionaux et
nationaux.
Chaque projet régional est aussi bien une partie, et un élément à faciliter, de la
globalisation qu’une couche régionale de contre-gouvernance dans l’économie
politique mondiale qui fait attention aux intérêts et aux désirs concrets des diverses
forces sociales et politiques -et les équilibres qui existent entre eux- dans chaque
région. Par conséquent, “les régions sont un lieu important dont lequel peuvent être
observées les forces de l´intégration globale et de l´autonomie locale qui se
rencontrent” (Katzenstein, 1996: 126). En définitive, prend ainsi sens le régionalisme
comme fénomène rapporté aux processus de construction d’une nouvelle couche sociospatiale et institutionnel dans l’économie politique mondiale, dont sa logique procède
de façon dialectique avec celles d’autres échelles, c’est qui implique mettre au rancart
un regard binaire national/global.
3. En poursuivant l’insertion: l’arc du Pacifique latinoaméricain et le retour
éternel du “régionalisme ouvert”
Habituellement, les références aux modes où une nation peut être située dans le monde
se font en termes de la recherche d’une meilleure insertion internationale. À telle fin,
les processus d’intégration régionale sont regardés comme un instrument pour potentier
l’stratégie d’insertion choisie. En termes discursifs, dans ce discours s’opère un
déplacement sémantique, qui résulte de substituer une espèce –l’insertion- par son
genre -le positionnement. En effet, la notion de positionnement international résulte la
plus neutre, si l’on veut, en vue de sa signification dénoté comme action et résultat de
prendre position., de se situer par rapport aux autres, et aussi l’attitude ou manière de
penser, d’actuer ou de se conduire par rapport à quelque chose ou quelqu’un (cfr. RAE,
2001).
De sa part, la notion d’insertion dénote l’action et le résultat d’inclure, d’introduire
quelque chose dans une autre, de donner place ou faire que quelqu’un soit reçu ou
admis dans un lieu (RAE, 2001). En conséquence, insérer connote la préexistence d’une
chose ou d’un lieu où l’on veut être accepté, il évoque ainsi le besoin de s’adapter aux
conditions déjà fixées pour être inclus dans ce lieu. S’introduire dans le monde, par
conséquent, est une tâche d’adaptation aux règles pré-établies (par d’autres), pour être
admis dans l’économie globale sur la base des critères incontestés de compétitivité et
efficacité mercantile.
L´espace national devient une plateforme destinée à obtenir une plus grande
compétitivité et efficacité des entreprises dans l’espace global(isé) de l’économie
mondiale. La nation est re-imaginée comme une “entité compétitive” tandis que les
institutions de l´État doivent se transformer en un instrument efficient (Cerny, 1997)
afin de favoriser leur insertion exportatrice dans certaines niches du marché global. En
définitive, on asiste à une puissante re-formulation discursive qui conduit à substituer
l’idée de ‘pays en développement’ par celle de ‘marchés émergents’, c’est à dire, des
parties rentables de l’économie globale.
Au fond, il s’entrevoit une vision de la globalisation comme un processus incontrolable
poussé par les forces du marché, qui reduit sévèrement les options de politique de tous
les États. Pour s’insérer dans l’économie mondiale globalisée il est besoin de s’adapter
6
à l’impératif d’être internationalement compétitif, ce qui conduit à l’uniformisation des
politiques économiques étatiques en établissant, essentiellement, des règles et
incitations pour gagner l’intérêt des investisseurs. Ce discours correspond, en grande
partie, à la forme néoliberale hégémonique pendant les années quatre-vingt-dix qui
produisît la globalisation comme idéologie, ceci, c’est une interprétation qui re-présente
le processus comme linéal, inévitable et désirable (Bernal-Meza, 1996; Scott, 1997).
Cet usage idéologique de la globalisation est apparanté à la tradition du discours de la
modernisation, en légitimant les politiques néolibérales sur la base d’une idée mythifiée
de progrès parce qu’elles mènent une nation à être moderne, pleine de succès et insérée
dans le monde de la globalisation. Dans ce cours, les pactes régionaux de libre
commerce constituent seulement une “seconde meilleure option” face à la libéralisation
commerciale multilatérale qui assure une ouverture globale. Par conséquent, le
régionalisme est vu d’une façon positive s’il a un caractère ouvert vers des troisièmes
pays, constituant un échelon vers une intégration croissante dans l’économie globale
(Bhalla/Bhalla, 1997).
Cette logique globaliste, connotée par la notion d’insertion, a inspiré au nouveau
régionalisme latinoaméricain des années quatre-vingt-dix, qui a eu lieu dans le cadre de
l’implémentation d’un ensemble de reformes néolibérales en suivant la ligne du
“Washington consensus”. En particulier, les processus se sont arrangés aux politiques
de libéralisation commerciale unilatérale avec le reste du monde, se renforçant
mutuellement et prenant un sens fonctionnel à l’exposition compétitive à l’économie
mondiale. Comme dans d’autres zones de la périphérie, les projets régionalistes en
Amérique latine eurent le but déclaré de faciliter une plus complète intégration dans la
géo-économie globale, chassant les craintes de marginalisation. Ils se sont présentés
comme un instrument destiné à fortifier une participation continue dans l’économie
mondiale, devenant des régions attirantes pour les investissements externes comme une
manière d’assurer l’insertion dans n’importe quel circuit de l’économie globale.
La re-présentation discursive de cette construction de l’espace regional, avec un
caractère fort ouvert, a été synthétisé en Amérique latine par la CEPAL, sous l’enseigne
du régionalisme ouvert. Dans sa conception, implique un processus qui concilie le
fénomène de l’intégration régionale avec celui de la libéralisation comérciale en
général, en affirmant que
un objectif complémentaire est celui de faire de l’intégration un fondement qui favorise une
économie internationale plus ouverte et transparente au lieu de devenir un obstacle qui
l´empêche (…) Cela signifie que les pactes d’intégration devraient tendre à éliminer les
barrières applicables à la plupart du commerce de biens et de services entre les signataires
dans le cadre de leurs politiques de libéralisation commérciale face a les troisièmes parties,
en même temps que favorise l´adhésion de nouveaux membres des pactes (CEPAL, 1994:
point 22).
Les ‘blocs régionaux’ en construction sont pensés comme absolument compatibles avec
la libéralisation globale poursuivie dans le cadre de la OMC et, en dernier ressort, les
pactes régionaux agiraient comme démarches sur ce chemin. Le régime d’intégration
met l’emphase sur les mesures d‘“intégration négative” avec le libre commerce comme
principe dirigeant, établissant des régulations qui assurent un “accès aux marchés” sans
restriction afin d’attirer aux investissements externes qui permettent leur insertion
compétitive dans l’espace économique global. La participation de l’Argentine dans le
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MERCOSUR fut comprise par la Chancellerie menemiste, et par une grande partie de
l’establishment économique, comme une instance tactique vers l’intégration
hémisphérique et, en dernier ressort, mondiale, défendant sa compatibilité avec
l’admissión à l´ALCA ou avec un pacte de libre commerce avec les États-Unis (García
Delgado, 2001; Guilhon Albuquerque, 2000).
La perte de prestige social des modèles néolibéraux, en particulier en Amérique du Sud,
et l’échec de la négociation hémisphérique après le Sommet de l’ALCA à Mar del Plata
en 2005 ont mis en question ce discours d’une manière croissante. Cependant, il
continu à être en vigueur en Mesoamérique dû à l’étroite imbrication de leurs
économies dans l’espace économique de l’Amérique du Nord, ce qui a été exprimé
dans la Cumbre citée ci-dessus avec l’appui du gouvernement du Mexique -opposé aux
pays plus remarquables de l´Amérique du Sud- au libre commerce hémisphérique.
L’intégration économique du Mexique avec les États-Unis se traduit dans l’énorme
influence de ce marché pour son ‘commerce extérieur’, auquel le 80% de ses
exportations, de manufactures, en particulier, sont dirigés (CEPAL, 2008a: 119). En
Amérique Centrale, l’élan qui a reçu l’intégration régionale est allé au même pas avec
l’adaptation à la vigueur du traité de libre commerce avec les États-Unis, et aux
préparatifs pour négocier des pactes commerciaux avec d’autres partenaires extrarégionaux comme l´Union Européenne.
De cette façon, avec la vigueur du NAFTA et la ratification du CAFTA-DR, cette zone
de l’Amérique latine s’insère d’un façon décidé dans la géo-économie globale à travers
de son rattachement primordial à l’économie des États-Unis. De sa part, le Mexique et
l’Amérique Centrale se sont rapprochés encore plus et, dans le cadre du Projet
Mesoamérique, ils sont en train d´analyser des mécanismes pour faire converger les
traités commerciaux en vigueur. Cela permettrait le cumul de l’origine, de façon à
favoriser les alliances des entreprises afin de profiter, pas seulement le marché
mésoaméricain, mais aussi des marchés extra-régionaux comme l’Européen ou celui de
l’Asie-Pacifique, qui a une incidence faible -sauf pour Costa Rica- mais où la Chine a,
peu à peu, augmenté sa présence dans l’échange commercial des pays de l’Amérique
Centrale (CEPAL, 2008 b: 109-110 et 150-151).
En Amérique du Sud, la logique globaliste s’est infiltrée dans les schèmes d’intégration
à travers la stratégie des États-Unis des TLC bilatéraux, poussée dans le dernier lustre
avec de divers pays de la zone. On l’a caractérisé comme une stratégie de
“libératisation compétitive” (Vaillant, 2007: 10), qu’incite aux pays à la compétition
par un accès discriminatoire à son marché et, en contrepartie, les États-Unis peuvent
imposer des conditions favorables en ce qui concerne les régulations “derrière la
frontière”, en cas comme services, propriété intelectuelle, achats gouvernamentaux, ou
investissements, avec de standards de libéralisation qui vont au-delà de ce qui a été
obtenu dans le cadre multilatéral, c’est à dire, “OMC-plus”. Il a été à la base des
tensions et des faillites dans les processus régionalistes, comme il est arrivé après la
signature des TLC de la part des gouvernements de libre marché de la Colombia et du
Pérou, qui a déchaîné la sortie de la Vénézuéla de la CAN. Dans le MERCOSUR, les
deux membres mineurs ont flirté avec la possibilité depuis 2002 et, paradoxalement, le
gouvernement frenteamplista de Tabaré Vázquez est devenu un promoteur décisif de
cette forme de diversification de l’insertion après avoir pris la présidence de son pays
en mars 2005.
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Dès la perspectiva d’un petit pays comme c’est l’Uruguay, le bilatéralisme avec lequel
le Brasil et l’Argentine dirigent le processus sous-régional, qui met en valeur les fortes
asymétries qui existent dans la région intégrée, conduit de facto à une logique
d’insertion régionale où il se voit obligé à accepter les décisions bilaterales, qui ne son
pas favorables, comme des ‘faits accomplis’. Face à cette situation, l’option du
gouvernement uruguayen a été de chercher des alternatives, à travers des pactes avec
des partenaires extra-régionaux afin de compenser la vulnérabilité de l’insertion
régional avec une plus grande insertion globale. Un TLC avec les États-Unis, pour ce
qui a demandé sans triomphe l´application flexible des règles de l’union douanière dans
le MERCOSUR, formerait partie de cette stratégie puisque, comme soutient Vaillant
(2007: 2):
Sous tel contexte, l’Uruguay devrait revoir sa politique d’insertion internationale. Il faut
établir un bilan plus équilibré des manières de libéralisation qui lui permettent en tant que
petite économie s’incorporer d’une façon stable dans le mouvement global de biens, de
services et des facteurs productifs associés aux formes spécifiques qui assume la
globalisation de l’économie internationale actuelle. Tout en tenant compte de l’intérêt
nacional est un impératif que l´Uruguay puisse négocier d´autres pactes préférenciaux.
Dans cette option paradoxale du gouvernement de Tabaré Vázquez s’exprime la
complexité des liens qui caractérisent à l’économie politique de l’échelle. Vu que
l’effectif fonctionnement qui a le processus mercosurien menace affliger le croissement
économique et le développement productif national, s’est éloigné de sa priorité du
programme de renforcer le régionalisme sur la base des principes d´un nationalisme
économique (da Motta Veiga, 2005). Cela dit, dans cette situation cette logique
nationaliste conduit à adopter une stratégie d’insertion global(iste) ‘pragmatique’ qui
tende à équilibrer sa présence dans un processus sous-régional qui l’oblige à être
intégré, avant qu´à s´intégrer, dans l´espace régional.2 Les conséquences de cette
option peuvent mettre en risque la continuité du projet régionaliste, bien que puissent
aussi fomenter quelques décisions qui s’orientent à la construction régionaliste, comme
il est arrivé avec la création du Fond de Convergence Structurale du MERCOSUR
(FOCEM).
Cette stratégie uruguayenne s’inspire, comme on le reconnaît explicitement, sur le Chili
concertationiste, dont la pratique du régionalisme ouvert est vu comme un ‘modèle’
d’insertion “pragmatique et flexible” dans le monde globalisé. À son tour, cette
stratégie et priorités d’insertion internationale compte sur une primauté quasi
incontestée dans le panorama politique e intelectuel chilien, même, à travers les moyens
de communication qui a réussi à pénétrer transversalement dans la plupart de l´opinion
publique nationale.3 Tel que soutient la Chancellerie chilienne, le pays “a choisi une
économie ouverte, compétitive et orientée au libre commerce” s’appuyant sur une
stratégie de régionalisme ouvert qui, selon son interprétation particulière, “incorpore
l´ouverture unilatérale (implique des tarifs bas et égaux prenant comme exemple le tarif
général qui se réduit un point par an), les négociations multilatérales et les ouvertures
2
Cette distinction entre être intégré et s’intégrer est analogue à la notion de l’espace intégrant (actif) et
l’espace intégré (passif) dans la classique contribution, publiée en 1967, de Perroux (2000: 46-47).
3
Tel que conclut une étude récente sur la vision citoyenne de la politique étrangère, où la globalisation et
le commerce sont vus comme des instruments positifs pour une insertion internationale de réussite, en
accord avec les grandes tendances de la politique étrangère des dernières décades (IEI/ICP, 2009).
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négociées à travers des pactes bilatéraux”.4 Ces diverses lignes d’action convergent
dans un but principal: la recherche de s’insérer dans les marchés globaux, lançant le
pays aux principaux centres de commerce du monde, et augmenter la diversification et
la croissance des exportations à travers une amélioration dans les conditions d’accès
aux divers marchés.
À partir des années quatre-vingt-dix, le Chili a appronfondi cette politique d´ouverture
commerciale, augmentant son insertion dans les circuits productifs, commerciaux et
financiers de l’économie globale (Bernal-Meza, 1997). Dans la dernière décennie, il a
consolidé son active politique de negociation de accords commerciaux bilatéraux, qui
introduisent des disciplines sur des matières “derrière la frontière”, afin d’améliorer les
conditions d´accès aux marchés dans les principales régions de la géo-économie
mondiale. C’est le seul pays latinoaméricain qui a des accords de libre commerce en
vigueur avec les économies plus importantes de l’Asie et du Pacifique, tels la Chine, le
Japon, la Corée et l’Australie, et un pact de portée partielle avec l’Inde. En Amérique
latine, a libéré le commerce avec la grande plupart des pays5, sous la façon des accords
de complémentation économique (ACE), mais il a refusé sistématiquement à être un
membre plein des schèmas d´intégration régionale. Avec ces accords, le Chili prétend
“devenir “la porte” de l’Amérique du Sud et vers le reste du monde, pas seulement dans
le commerce de marchandises mais aussi de divers types de services, inclus les services
financiers et celles qui sont en rapport avec l’ingénierie et le marketing” (ECLAC,
2002: 47), profitant de cette façon, même que à travers de l’association et de la
complémentarité avec d’autres partenaires régionaux, les bénéfices de la globalisation.
Ce même point de vue est présent dans la rentrée du Chili, en qualité de membre
associé, à la CAN, dont la Décision Nº 666, de juin 2007, approuve un programme de
travail qui inclut, expressément, la coordination face à l’Asie-Pacifique. En fait,
parallèlement à ce processus de rentrée au schème sous-régional, le Chili, le Pérou et la
Colombie étaient en train de propulser la conformation d’un nouvel espace de
coordination et concertation régional visée, décidément, à renforcer la coopération
économique et technique entre les pays latinoaméricains du Bassin du Pacifique afin
d’obtenir une projection coordonnée vers la région de l’Asie-Pacifique. Ce Forum de
l’Initiative du Bassin du Pacifique Latinoaméricain, qui groupe aux 11 pays côtiers, a
établi un programme de travail avec des actions en matière de convergence
commérciale, d’infrastructure et de logistique, de promotion et de protection des
investissements, et de cooperation économique et technique afin d´améliorer la
compétitivité.6
4
Selon figure dans le site institucional de la Direction Générale de Relations Économiques
Internacionales (DIRECON), du Ministère des Affaires Étrangères, à disposition en ligne:
http://www.direcon.cl/index.php?accion=quienes_somos [acc. 01/05/09].
5
Avec les pays du MERCOSUR, l’accord est avec le groupe d´intégration, duquel est devenu un membre
associé, tandis que les pactes avec les membres de la CAN sont de façon bilateral avec chaque pays. Le
pacte avec la Guatemala est souscrit, mais la ratification reste en suspens; avec la Nicaragua, est en
processus
de
négociation.
Cette
information
se
trouve
à
disposition
dans:
http://www.direcon.cl/cuadro_resumen.html [acc.28/04/09].
6
Ce Forum a célébre son premier Sommet présidentiel en octobre 2008, il a des Forums Ministériaux
par semestre et des groupes de travail qui font des travaux techniques, il prend ses décisions de façon
consensuelle. Voir l´information dans le site institucional: http://www,arcodelpacifico.org/ [acc.
01/05/09].
10
Le propos déclaré de cette initiative de régionalisme informelle est celui de produire
des synergies entres les partenaires, en matière économique et commerciale, tenant
compte de leur intérêt commun à fortifier les relations avec les économies de l’AsiePacifique. Vue la consolidation de la région comme un centre fondamental de
l’économie mondiale du XXIème siècle, et la croissance élevée qu´on le lui prédit,
offrira aux pays de l’Arc du Pacifique Latinoaméricain un marché d’un grand potentiel
pour leurs produits d’exportation, ainsi comme une source d´investissements considérable,
et peu utilisée jusqu´à ce moment […] Amérique latine devrait fortifier les liens avec les
pays asiatiques et chercher une plus grande complémentarité dans les milieux du commerce
et d’investissements, favorisant son incorporation aux chaînes asiatiques de production et
d’exportation (CEPAL, 2008 c: 9).
L’initiative de l’Arc du Pacifique Latinoaméricain se présente, ainsi, comme le retour
éternel du “régionalisme ouvert”, cherchant nuovelles façons d’insertion dans une géoéconomie globale en changement, mais choisissant, clairement, entrer dans un jeu, celui
de l’économie mondiale de la globalisation, où il s’assume que les règles et les marges
d’action sont déjà données (déjà fixées par d’autres). Le processus de globalisation est
compris, essentiellement, comme une source d’opportunités dont sa exploitation a dans
le marché mondial le seule paramètre accepté de succès. Le régionalisme est consideré
comme un instrument, tant qu´il soit utile comme échelon, ou comme plateforme
competitive, et, par conséquent, cela a “le sens du marché” (Laïdi, 2003) pouvant se
diluer dans le cadre d’une complète intégration dans le marché global.
4. L’ “aube” (ALBA) de la contention?: le retour du nationalisme économique et le
bloc “anti-impérialiste” parrainé par Chávez
À l’aube du nouveau siècle, il se produit l’arrivée au pouvoir politique, en particulier en
Amérique du Sud, de leaders et de forces politiques identifiés avec les traditions de(s)
gauche(s) latinoaméricaine(s) -dans son double aspect, ‘classiste’ et ‘populiste’. Malgré
de sensibles différences entr’elles, ce changement dans les forces gouvernantes a été
l’expression d’une désaffection sociale généralisée par les politiques précédentes, et
une sensibilité accrue face aux inégalités sociales dans les pays de la région. Dans ce
sens, elles ont été une réponse aux prix sociaux du néolibéralisme, et elles ont impliqué
la mise en question, une autre fois, de la “situation nationale” dans le monde globalisé.
Pour ceci, en bonne mesure, elles vont reprendre les ressources culturelles et
idéologiques de l’imaginaire nacional-populaire, entre lesquels se détachent les
principes du nationalisme économique comme forme de re-action face aux
conséquences socio-productives du liberalisme globalisant des années quatre-vingt-dix.
En ce moment, ce dernier s’est manifesté dans le nouvel élan donné au projet
panaméricaniste de la Zone de Libre Échange des Amériques (l’ALCA) par la récente
arrivée de l’Administration Bush Jr., qui avait obtenu le fast track de la part du Congrès
des États-Unis. Face à cette situation, un grand nombre de nouveaux gouvernements, en
particulier des pays membres du MERCOSUR, vont présenter un front d’opposition à
l’initiative de libéralisation hémisphérique dans les conditions “OMC-plus” défendues
par les États-Unis. Ils ont comme allié, à la Vénézuéla de Hugo Chávez qui, de sa part,
a enlevé nettement une initiative dirigée à faire face à l’ALCA: l’Alternative
Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) conçue avec “le propos
primordial de contenir l’expansionisme des États-Unis”, c’est à dire, “dans un sentier
de résistence à la domination nord-américaine” (Katz, 2006).
11
Vers la moitié de la décennie, concomitante avec le cycle électoral de 2006, prend élan
la version plus stridente de cette vision du régionalisme comme ré-action politique, de
la main du protagonisme politique regional qui obtient le président vénézuélien Hugo
Chávez. La pensée chaviste, qui se présente comme héritier de Bolivar, donne emphase
à l’idéal latinoaméricain vu comme une forme d’affirmation collective antiimpérialiste, avec le corollaire d’une rhétorique d’appui aux processus d’intégration
régionale. Cette conception de l’unité latinoaméricaine, tant qu’elle soit une référence
symbolique importante dans la tradition nationale-populaire des forces de gauche de la
région, produit une identification et est partagée dans des partis et des coalitions
politiques d´autres pays.7 Son choix pour le régionalisme doit s’encadrer dans un mode
spécifique de se situer face à l’économie politique mondiale de la globalisation: la
contention. Cette notion, connue en Relations Internacionales par son emploi aux temps
de la Guerre Froide, s’associe toujours avec des intentions d’empêcher l’expansion de
l’influence, au-delà de certaines frontières, d’un Autre considéré menaçant.
Contenir indique l’intention de s’enfermer, quelquechose ou quelqu’un, dans soi-même,
comme aussi de tendre a réprimer ou à fixer le mouvement ou l’élan d’un corps; en un
sens moins utilisé, fait référence à un conflit ou à une querelle entre plusieurs (RAE,
2001). Bref, la ressource à la contention chez Chávez a des connotations de ré-action
politique, compris comme un acte de l’État, face aux forces ‘externes’ de la
globalisation économique, comme forme de récupérer la capacité d’action autonome de
l’État-nation. Devant l’usage idéologique de la globalisation associé à la pensée
néolibérale, on assume le regard opposé comme si elles étaient placées face à un miroir.
Dans cette interprétation, on donne un caractère mythique à la globalisation, comme un
piège retorique afin de reduire à l’impotence aux États, et s’identifie comme leur
“démiurge politique” à l´impérialisme global des États-Unis. Dans ce contexte, le sens
donné au régionalisme est primordialement politique, encadré par la décision des États
avec des gouvernements ‘souverains’ de produire des alliances afin de contenir les
instruments de l’avancée de l’“empire” que, en Amérique latine, s’est singularisé avec
l’ALCA et les traités bilatéraux qui l’ont succédé.
Ces raisons géo-politiques ont été présentes dans le rapprochement vénézuélien au
MERCOSUR, qui s’est exprimé sous la pétition d´adhésion complète en décembre
2005 après la “bataille” gagnée à l’ALCA au cours du Sommet de Mar del Plata.
Parallèlement, en abril 2006, le gouvernement “bolivarien” a exprimé formellement sa
décision de laisser la CAN, après que le Pérou et la Colombia aient décidé de négocier
TLC bilatéraux avec les États-Unis, ce qui pour Chávez impliquait que deux des
“alliés” prenaient position dans le monde en un sens divergent à sa politique. La
décision du MERCOSUR par rapport à l´admission pleine de la Vénézuéla peut-être
aussi lue, en bonne partie, dans la logique de la contention, parce qu’elle a été adoptée
privilegiant le renforcement géo-politique du bloc. C’est pour cela que il s’a permis la
pleine appartenance vénézuelienne quand le protocole d´adhésion, signé en juillet 2006,
soit ratifié, même avant d´accomplir avec l´incorporation effective de l´acquis normatif
commun ainsi qu’avec la libéralisation du commerce intra-zone (Bizzozzero, 2006;
Briceño Ruiz, 2006).
7
Comme il arrive, par exemple, au sein du Partido dos Trabalhadores (PT) du Brésil, dont son secrétaire
de Relations Internacionales, Valter Pomar, a assuré que “l’intégration continentale, et en particulier,
celle de l’Amérique du Sud, constitue un moyen important pour contenir a los gringos” (APM, 2007).
12
Le processus de ratification s’est embourbé dans les Congrès du Paraguay et du Brésil,
et une année après, le président Chávez s’est décidé de s’absenter du Sommet
présidentiel comme un signe de désintérêt pour le MERCOSUR, auquel il accuse de ne
pas vouloir changer vers un nouveau modèle d’intégration comme celui qu’il soutient.
Avec une stratégie discursive typique de la contention, mais appliquée à l’échelle de
l’espace regional, prétend expurger à l’espace domestiqu(é) de tout type de conflit
interne, en faisant que les différences existantes au-dedans d’un État -ou un bloc
regional- se transforment en tensions entre États -ou blocs régionaux- (Ashley, 1988).
De cette façon, la contention de l’Autre externe et domestique résulte intégral dans la
constitution de l’identité politique souveraine comme un Nous homogène. Vu la
réticence de l’opposition brésilienne dans le Sénat, à laquelle a accusé de “perroquets
de l’empire” parce qu’ils adoptèrent une motion sur le cas de la chaîne de télévision
vénézuélienne RCTV, à approuver l’adhésion vénézuélienne, Chávez a déclaré: “ si
nous ne pouvons pas entrer dans le MERCOSUR parce que la droite brésilienne a plus
de force, alors, nous nous en allons”; “si eux, ils ne veulent pas que nous entrons dans
le MERCOSUR, nous n’avons pas de problèmes. Moi, inclus, je suis capable d’enlever
la demande” (CLARÍN, 2007).
Malgré la menace, tel enlèvement ne s’est pas produit, et le processus d’adhésion s’est
prolongé, en plus, face à l’attitude réticente trouvé chez les négociateurs vénézuéliens
afin de rendre effective l’ouverture commerciale intra-zone et l’adoption de l’acquis
normatif commun. En fait, l’épuré nationalisme économique des politiques de Chávez
produit des difficultés, que le gouvernement a essayé de minimiser en soulignant que
l’intérêt pour le bloc n’est pas seulement économique, mais, surtout, “social”, comme il
arrive aussi avec l’ALBA. Plus encore, Chávez lui-même a fait des remarques à la
libération intra-zone: “ouvrir notres marchés pour que d’autres pays plus grands et
développés nous envahissent et que faisons-nous avec notre agriculture, avec
l’industrie, comment allons-nous la développer” (ABN, 2007). En perspective, toute la
séquence de comportements en relation à ce schèma d’intégration évidence la vision
chaviste du régionalisme comme une simple alliance entre États et, plus concrètement,
entre des gouvernements idéologiquement en conformité. La perte d’intérêt trop subite
sur le MERCOSUR a été accompagné d’un “flirt” avec la possibilité de retouner au
bloc andin, où il compte avec la présence de deux gouvernements conformes entr’eux:
celui de la Bolivia et celui de l’Équateur.
Cette même vision nourrit la conformation de l’ALBA comme un bloc
“antiimpérialiste” parrainé décidément par le président Chávez.8 Cette initiative s´est
intégrée, dans son noyau, avec des pays ayant des gouvernements idéologiquement en
conformité: la Cuba, la Vénézuéla, la Bolivie, et la Nicaragua. Certaines nations plus
petites, comme la Dominique et l’Honduras, intéressées à la coopération énergétique
vénézuélienne à travers de l’initiative Petrocaraïbes (Altmann, 2009), se sont adhérés.
L’Équateur, avec un gouvernemet en conformité, s’est associé récemment aux pays de
l’ALBA attiré par la proposition de créer une zone monétaire commune. L’ALBA se
re-présente comme un modèle d’intégration pour l’Amérique latine basé sur des valeurs
et des objectifs opposés à l’impérialisme, en contraposition, par conséquent, aux
politiques de libéralisation du commerce, et centré dans la lutte contre la pauvreté,
8
Dans le cadre de cette vocation antiimpérialiste déclarée, le bloc promeut des relations avec des pays
éloignés de l’“empire”, et avec les pays du Nord, comme la Russie, la Chine ou l’Iran; ce dernier a
sollicité, au cours de l’année 2007, d’être inclus comme membre observateur dans l’ALBA.
13
l’exclusion social, l’échange inégale et les conditions injustes dans les relations
internationales.
Sur cette base se construisent un ensemble de pactes de coopération et d’assistence qui
donne contenu aux actions pratiques de cette initiative régionale, embrassant des
engagements de coopération sociale, économique, culturelle, scientifique et
technologique. Dans ce cadre, se sont signés des accords anti-libéraux de “commerce
des peuples” (TPC), entre la Cuba et la Vénézuéla, et entre ces deux pays et la Bolivie,
dont les principes sont la complémentation productive, l’échange de technologie, et le
financement de projets de cooperation. De la même manière se sont établis des
programmes de coopération, dénominés “gran-nationaux”, qui ont comme base le
respect sur la souveraineté de chaque État-nation, et ils se proposent d’investir en
matière de production e infra-structures avec le but d’obtenir un développement
“endogène, souverain et équilibré des pays de la région” (Gouvernement de Vénézuéla,
s.d.: 3; Vaillant, 2007: 20-21).
L’imaginaire nationaliste -présent dans la matrice discursive populiste que ces
gouvernemets retrouvent- renforce la naturalisation d’une identité nationale
exclusiviste, que se circonscrit à un espace social coextensif avec les limites de l´Etat.
À son tour, le populisme articule le bien commun autour d’une identié de totalisation, le
peuple-nation du moment que donne “l’essence au peuple et le lie à la notion d´intérêt
nacional” (Armony, 2003: 529) qui s’exprimerait verticalement à travers du leader
politique, tandis que les manifestations disidentes sont vus avec soupçon dans cette
lutte par la voix de la nation. Pour tout cela, c’est pas accidentel que, dans le discours
inaugurel devant la première Réunion de la Commission Technique de l’ALBA, le
chancelier vénézuélien Nicolás Maduro a mis emphase sur la nécessité de “réduire les
temps de production des projets qui exigent les peuples de l’Amérique latine” afin de
démontrer que les projets d’émancipation politique et économique, idéés et propulsés
par nos leaders […] sont viables et que nous pouvons les mettre en pratique” (El
Universal, 2007). Pour la même raison, la structure institutionnelle de laquelle cet
accord plurilatéral est doté, donne un rôle central au Conseil de Présidents, où chaque
peuple-nation s’exprime d’une manière souveraine à travers de son
État/gouvernement/leader politique, qui ont sous leur pouvoir aux commissions
tématiques, sont aidées par leurs chancelliers, et ont un rapport direct avec les
mouvements sociaux (conformés en un “Conseil” spécifique).
Entre 2005 et la première moitié de 2007, la Vénézuéla “bolivarienne” a menée
l’initiative dans les projets régionalistes de l’Amérique latine. Avec son (virtuelle)
entrée dans le MERCOSUR et l’élan à l’intégration énergétique comme axe de la
région de l’Amérique du Sud., Chávez a eu l’intention de reorienter ces processus dans
la logique de la contention. Dans le Sommet Énergétique Sudaméricaine, réunie dans la
vénézuélienne île Margarita (avril 2007), les présidents ont décidé de renommer le
processus sous le nom de UNASUR, sous l’initiative de Chávez, et d’établir un
secrétariat permanent pour lequel on a élu, sous la proposition du président Correa, à l’
ex-président équatorien Rodrigo Borja. Selon lui, le propos de ce bloc regional, devait
être, dans des termes voisins à la vision de la contention, “celui de former un front
d’organisation et de défense des pays sudaméricains” (El Universal, 2007), de leurs
intérêts, face aux grands centres de pouvoir. Nonobstant, la prétendue émulation de
l’Union Européenne -implicite dans le nom- que semblaient auspicier (sans assez de
clarté) Chávez et Borja a laissé passage, dans le processus négociateur du traité
14
constitutif, à une structure institutionale inspirée dans l’expérience intégrationniste
brésilienne-argentine et du MERCOSUR, plus en accord avec la perspective
régionaliste du Brésil.9 En plus, l’influence régionale de Chávez a fini par s’estomper,
après sa ingérence confrontative dans le conflit surgi entre l’Équateur et la Colombie et,
plus tard, avec la stridente déclaration de l’ALBA sur le conflit interne de la Bolivie où,
au contraire, l’UNASUR a eu une décisive actuation qui a collaboré afin de desactiver
la grave situation de confrontation politique.
La contention comme manière de prendre une position face au monde a,
essentiellement, une forte connotation d’inscription de limites spatiales dans le sens
étatique moderne. Comme manière de se situer dans l’économie politique mondiale,
cela implique une tentative pour reproduire d’une manière quichotesque, l’organisation
de l’espace politique mondial se basant sur la trinchante distinction dedans/dehors, le
domestique et l’international. Ainsi, se (re)affirme l’État comme locus souverain, à
travers de pratiques de contention spatiale de l’altérité et l’identité. Dans d’autres
circonstances, Roxanne Lynn-Doty (1996: 182) soutient:
l’effet de ces pratiques est de réinscrire la limite avec sens et autorité et, par conséquent,
produit un dedans qui est en train d’être protégé d’un dehors dangereux. La limite contient
un sens symbolique, signifiant l’autorité étatique souveraine et sa capacité pour contrôler
son domaine spatiale et les identités de ses sujets.
Ainsi, se re-produit l’identié ‘nationale’ de l’économie et de la société domestiqu(é)s et
on reconnaît à l’État le monopole de l’interprétation autorisée de cette nation, et ses
‘suprêmes’ intérêts particuliers. Par conséquent, ce discours légitime la tradition
Réaliste de la politique étrangère qui a considéré acceptable toute actuation unilatérale
d’un État en défense de son intérêt national (hypothétiquement) objectif (Lapid, 1996).
Ce type de pratiques, d’imposition de la propre position et défense d’un intérêt qui se
prétend préfixé, a predominé largement dans les gouvernements de l’Argentine et de
l’Uruguay dans le litige sur l’installation d´une papeterie et son potentiel impact nocif
sur un ressource environnemental partagé (le fleuve Uruguay). En fait, les réflexes
nationalistes ont été traduits par des actitudes de chacun dans la création du FOCEM,
vecteur d’un grand intérêt pour l’intégration régionale, lesquelles prétendaient servir
leur (supposé) intérêt nacional et “porter préjudice au partenaire” avec lequel ils étaient
en conflict.
Finalement, dans leur ré-action face aux conséquences socio-produtives de la
globalisation néolibérale, les nouveaux gouvernements de la région ont marqué, avec
des nuances, un retour à certains principes du nationalisme économique. Tandis que
quelques décisions inspirées dans ces principes, tels la nationalisation de ressources
naturaux estratégiques en Bolivia, a eu l’effet pratique de produire des conficts avec des
pays voisins, les risques plus directs pour les schèmas régionalistes peuvent se dériver
de mesures unilatérales de protection à la production nationale (vid. pour un racconto,
Christensen, 2007). Elles s’encadrent dans des politiques qui reprennent la centralité de
l’État, comme un agent protagoniste d’un processus d’intégration nationale, et de son
développement moderne à travers de l’industralisation, qui conduit à placer l’espace
9
Le Traité Constitutif de l’UNASUR a été souscrit pendant le Sommet Extraordinnaire de Brasilia (mai
2008), pendant laquelle le secrétaire Borja a présenté sa démission pour n’être pas d’accord avec la
plupart des Présidents du bloc par rapport à la structure institutionelle prévue dans l’accord constitutif
(LA HORA, 2008).
15
étatique-nationale comme le centre de la propre stratégie politique. Ainsi, chez
quelques de ces gouvernements, on reprend un imaginaire nationaliste, qui prétend recréer un ‘projet national’ étant en tête de l’État pour moderniser/développer la société,
et pour produire emploi et défendre le bien-être de leurs peuples, ce qui a besoin de
l’exercice ‘plein’ de la souveraineté nationale comprise comme un attribut étatique.
Cette situation contradictoire se met en évidence, par exemple, dans les priorités du
gouvernement de Rafael Correa, lequel a identifié l’élan à l’intégration sudaméricaine
comme un domaine d’action clé, mais, à la fois, il a déterminé que son stratégie
économique mît emphase dans la promotion et l’appui à la production et à l’emploi
national. Vers la moitié de 2007, l’Équateur a obtenu que la CAN suspendît (pendant
un temps) le tarif dounier externe commun, ce qui a été valorisé par le gouvernement
parce que cela lui permettait d’adopter des mesures que juge convenables pour “assurer
une raisonnable protection à la production nationale” (La Hora, 2007). D’une autre part,
dans le cadre de l’actuelle crise globale, l’Équateur a implémenté une série de mesures
commerciales unilatérales, parmi lesquelles l’augmentation des tarifs douaniers dans
une large gamme de produits, applicables avec un caractère général, inclus les membres
de la CAN (OMC, 2009: 36).
Avec l’Administration Kichner, et l’actuelle de sa femme, l’Argentine a mis en
évidence un changement de priorités par rapport à la décennie précédente, plaçant la
protection de son industrie comme prioritaire et employant pour ceci des mesures
unilatérales avec des effets restrictifs dans le commerce. Cela a donné lieu à une gestion
bilatérale négociée avec le Brésil, dans le cadre du MERCOSUR10, au temps qu’il a
produit quelques divergences entre les deux partenaires dans le contexte des
négociations multilatérales de commerce du Cycle de Doha. Pendant sa visite à la
OMC, la sénateur en ce temps-là, Cristina Fernández de Kichner, au nom du
gouvernement, a affirmé que “l’Argentine a exposé clairement son intérêt dans la
protection qui a besoin son processus de reindustrialisation” (CLARÍN, 2007). À leur
tour, dans le cadre du Cycle de Doha se sont présentés des tensions entre le Brésil et
l’Argentine parce que le premier, qui joue un rôle remarquable dans la négociation avec le conseil voisin du secteur privé d’agribusiness (Landim, 2007)- s’est montré
décidé à accepter une ouverture industrielle en échange de la libéralisation agricole,
tandis que le gouvernement argentin privilège la protection de son industrie (LA
NACIÓN, 2007), tout en étant que l’engagement, qui aurait assumé éventuellement ,
impliquait des changements pour le tarif douanier externe commun du MERCOSUR.
5. Le Brésil, champion de la construction régionale?: les limites d’Itamaraty
Dans une analyse sur l’évolution et les sens du régionalisme en Amérique latine, il est
impossible d’ignorer le rôle décisif joué par le Brésil et, par conséquent, on doit faire
attention au propos inscrit dans les initiatives et pratiques qui font à sa politique
étrangère. Dans les deux dernières décennies, celle-ci s’est tournée plus décidemment
vers la région latinoaméricaine et, prenant pour base ses ressources matérielles
10
En 2006, avec la signature du Protocole d’Adaptation compétitive, intégration productive et expansion
équilibrée du commerce (MAC) on établit des règles, acordées précédemment, pour l’utilisation de
mécanismes de sauvetage dans le commerce intra-zone. Même si ceci pourrait être considéré un
avancement, le régionalisme ne se voit pas fortifié, tout au contraire, tant qu‘il s’agit d’un accord bilatéral
entre le Brésil et l’Argentine que laisse dehors aux autres deux partenaires du processus d’intégration
régionale (Gudynas, 2006:11-12; Christensen, 2007: 150).
16
(économiques, démographiques, etc.) et les capacités diplomatiques de sa Chancellerie
(Itamaraty) a eu un rôle remarquable dans les processus d’intégration. Souvent, le
Brésil a été considéré comme le plus saillant ‘champion’ de la construction régionale
dans le MERCOSUR et, plus en général, à l’échelle sudaméricaine.
Cette tendance, déjà présente dans la politique étrangère des gouvernements de
F.H.Cardoso, a été potenciée d’une façon explicite pendant les deux périodes du
président Luiz Inacio Lula da Silva. Dès son avènement comme chef de l’État, il a
souligné la priorité donné à l’intégration sudaméricaine, sur la base d’un MERCOSUR
renforcé dont l’axe se trouve dans l’alliance stratégique avec l’Argentine. Après sa réélection, vers la fin de l’année 2006, il a réaffirmé la continuité de ce choix pour l’unité
sudaméricaine, qu’il considère fondamental afin de promouvoir le développement, la
démocratie et la justice sociale.
Dans ce sens, il a remarqué “notre union est nécessaire; ni les plus forts d’entre nous
seront capables de résoudre seuls les contradictions dans lesquelles sont plongés nos
pays” (EFE, 2007). Dans ses interventions, par conséquent, le président Lula a
l’habitude de présenter une clarté stratégique en rapport à l’importance du
régionalisme, qui s’est traduit recémment dans la convocation faite à un événement
“multi-sommet”11 dont le but politique a été synthétisé par Marco Aurélio García,
conseiller internacional de Lula, pour le journal espagnol El País:
Dans un monde, chaque fois, plus multipolaire tel l’actuel se présente, l’Amérique latine
doit maintenir une identité propre et ce sommet est un avancement dans ce chemin. Une
occasion, la première, pour nous réunir tous les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes,
sans plus personne, et d’analyser les besoins d’intégration et du développement (GallegoDíaz, 2008).
Cela dit, la manière dans laquelle ces principes se transforment en politiques et en
façons d’agir de l’État brésilien ont une marque caractéristique, celle d’Itamaraty, son
prestigieux ministère des Affaires Étrangères. Par conséquent, une parfaite
compréhension du sens donné au régionalisme dans les pratiques et décisions de
politique étrangère du Brésil renvoie à une série de limites que sont inscripts par le
discours diplomatico-stratégique qui a été développé par sa Chancellerie. En effet, le
prestige social e l’influence politique que présente Itamaraty se traduit en ce que les
élites politiques brésiliennes, d’une manière transversale aux partis, lui reconnaissent
une initiative protagoniste dans la formulation e implémentation de la politique
étrangère du pays. Le gouvernement de Lula n’est pas étranger à cette tradition. Il s’est
appuyé solidement sur une ligne plus autonomiste à l’intérieur d’Itamaraty (Souto
Mayor, 2004), plus en accord avec ses valeurs et priorités, situant dans des places clé à
des ambassadeurs tels Celso Amorim (chancelier) et Samuel Pinheiro Guimaraes
(secrétaire general du ministère).
Ce protagonisme d’Itamaraty, à la fois qui assure une haute compétence technique et
une notoire continuité stratégico-politique, impose d’importantes limites mentales au
moment de définir l’identité internationale du pays, la façon de se situer dans le monde
11
Entre le 16 et 17 décembre 2008, ont eu lieu à Costa do Sauípe (Salvador, Bahía, Brésil) les Sommets
présidentiels de l’UNASUR, le MERCOSUR et le Groupe de Río, ensemblées avec le premier Sommet
de Chefs d’État et de Gouvernement de l’Amérique latine et des Caraïbes (CALC) sur Intégration et
Développement.
17
et les changements que celui-ci éprouve dans le cadre de la globalisation. En effet, il
faut être critiquement conscients de la puissante influence de l’imaginaire Réaliste de la
politique internationale dans la burocratie d’Itamaraty, qui nourrit la vision du Brésil,
son rôle dans la région, et le sens de l’intégration régionale. Cet ensemble d’idées,
d’images et d’expectatives constitue des limites mentales, en tant qu’encadre la pensée
et circonscrit les actions dans un sens déterminé qui, en ce cas, diverge d’une logique
de construction régionale de base. Cela parce que, à la fois, ces limites imposées par la
mentalité Réaliste sont, aussi, des limites spatiales entre le dedans et le dehors des
frontières nationales, à travers une perspective qui assume “le point de vue de l’État”
comme perspective naturalisée (Rosenberg, 1990) de l’organisation de l’économie
politique mondiale.
Ce contexte institutionnel donne forme à un consensus basique autour de la politique
étrangère du pays qui, à travers le temps, s’a modifié dans un jeu balancé de
changements et de continuités. Dans ce sens, au début des quatre-vingt-dix,
parallèlement au processus d’ouverture économique, se déploie un processus qui
conduit à une modification au paradigme autonomiste précédent, choisissant une
convergence axiologique globale autour aux paramètres politiques et économiques
prédominants. Pendant les gouvernements de Cardoso, on adopte une stratégie que son
chancelier, Luiz Felipe Lampreia (1998: 11), appelle “‘autonomie par l’intégration’,
c’est à dire, une autonomie articulée avec le moyen internacional”. En accord avec elle,
on assume que, pour obtenir le développement il faut, nécessairement, une intégration
montante de l’économie nationale dans les circuits du capitalisme global(isé) et, tel que
soutient le dernier chancelier de cette période, “l’exercice exportateur est condition sine
qua non pour augmenter l’autonomie” (Lafer, 2003: 124). Cette stratégie d’insertion se
propose profiter la nouvelle géometrie du pouvoir mondial, sugie pendant la postGuerre Froide, qui provoque des conditions plus favorables pour que les “pays
émergents” comme le Bresil montent sur la stratification internationale, remportant la
reconnaissance à son status de puissance moyenne (Ferrero, 2007: 232-234).
À l’intérieur de cette stratégie, la diplomatie brésilienne donne un caractère prioritaire
au processus d’intégration régionale, en particulier la consolidation du MERCOSUR,
mais aussi à l’expansion à travers de diverses initiatives à l’échelle sudaméricaine. En
même temps, ils ont l’intention défensive de neutraliser le projet de l’ALCA et, à
travers une négociation dilatoire, éviter ses effets économiques et politiques, essayant
limiter l’influence des États-Unis dans la région. Par conséquent, à travers des pratiques
qui semblent combiner des traits des diverses logiques modales, l’État brésilien
imprime au régionalisme un sens fortement instrumental comme partie d’une vision de
Realpolitik. En effet, il comprend la création de la région comme une manoeuvre
stratégique que le Brésil face front
à la nouvelle situation du système international avec une meilleure capacité politique et
économique. [De telle façon,] au niveau politique, le bloc permettrait doter le Brésil d’une
plus grande base d’appui pour son stratégie d’atteindre une reconnaissance comme
“puissance moyenne mondiale” en vertu de son caractère de leader qui exercerait à
l´intérieur du bloc (Bernal-Meza, 2002: 43-44).
Avec le gouvernement de Lula, la domination d’un secteur plus autonomiste à
l’intérieur d’Itamaraty s’est traduit dans le développement d’une politique étrangère
plus affirmative qui revendique une plus grande participation dans les structures
institutionales de la gouvernance mondiale. Profitant, en partie, du prestige du président
18
même, le Brésil a développé une active politique de constitution d’alliances sud-sud
avec des pays-clé du monde en développement, gagnant protagonisme dans des milieux
mondiaux de négociation comme l’un des leaders du G-20 dans le Cycle de Doha, en
matière de commerce, et récemment dans le G-20 financier, qui a gagné prestige face à
la grande crise économique globale. Dans tous ces scénarios, la projection du Brésil a
comme support l’espace régional, en tant qu’il puisse se présenter comme leader
régional de l’Amérique du Sud, ce qui, en bonne mesure, implique prédire que le reste
des pays suivront le chemin qu’il marque. Dans des déclarations faites à la presse
argentine, à la veille de sa re-élection, Lula laissait voir cette vision quand il soutenait
que, contrairement à ses oppositeurs politiques,
Nous, au contraire, nous continuerons pariant à l’unité de l’Amérique du Sud, comme une
forme de construire une correlation de forces internacionales différente qui favorise notre
insertion souveraine et compétitive dans le monde. Notre but est de diversifier chaque fois
de plus nos relations pour [ne pas] tomber dans la dépendance (Aller, 2006).
Dans son discours, il se fait évident un virage dans la stratégie de lien à l’économie
politique mondiale, où la simple insertion laisse déjà passage à une politique de
positionnement qu´essaye, au moyen de la diversification, de maximiser les degrés
d’autonomie nationale pour faire face à l’incorporation dans le monde de la
globalisation. Dans ce contexte, le régionalisme a le sens d’une plateforme,
économique et politique, que catapulte le Brésil à un rôle de “joueur global” et, par
conséquent, les intérêts des partenaires régionaux pourraient être, le cas arrivé,
susceptibles d’être négociés au nom des priorités politiques nationales brésiliennes. Dès
sources du gouvernement argentin s’est suggéré cette motivation (LA NACIÓN, 2007)
après les divergences avec le Brésil par la negociation du Cycle de Doha. De sa part, ce
terrain a été fumé aussi par une déclaration du chancelier Amorim affirmant que,
nonobstant il savait des différences avec l’Argentine, il pensait que “ce qui fût bon pour
le Brésil, le serait pour l’Argentine” (cité chez Gudynas, 2008); l’échec de la
négociation multilatérale a affaibli les effets potentiels de cette impasse.
Dans cette logique générale, on comprend que la stratégie régionaliste du Brésil dans
les dernières années, selon la constatation de divers analystes (Gudynas, 2006; Caetano,
2009), privilégie une expansion désordonnée et flexible de l’intégration régionale de
l’Amérique du Sud. Ainsi, laissant dans un second plan un fort approfondissement du
MERCOSUR, avec des normes et des disciplines collectives rattachées, a favorisé
l’élargissement du MERCOSUR à travers l’adhésion de membres associés et plus
récemment, la consolidation de l’UNASUR. Dans ce dernier cas, il se prête à ce qu’on
a dénominé une dangereuse option de “vidure” du régionalisme, en particulier du
MERCOSUR, si l’on renforce la confusion avec le processus plurilateral sudaméricain,
ce qui peut porter à un affaiblissement montant des engagements exigibles, déjà
assumés, dans l’espace du MERCOSUR (Peña, 2008 a). De cette manière, le Brésil
prétend construire son espace régional avec le moins de coûts possible en termes de
restrictions à son marge discrétionnaire d’action politique donnée, en plus, son
interdépendance économique régionale relativement baisse, et son intérêt comme
“commerçant global” pour les relations avec ses marchés diversifiés d’exportation.
L’augmentation des exportations en matières premières à d’importants marchés extrazone (la Chine, spécialement) ainsi comme les ventes intra-firme dans le cadre de
réseaux productifs transnationaux, marquent une croissante insertion brésilienne dans
l’économie globale. Dans ce sens, dans certains secteurs de la grande entreprise
19
capitaliste établie au Brésil, ainsi comme quelques groupes de l’opposition politique, le
régionalisme est vu, avant que comme une plateforme, comme une “chemise de force”
qui empêche des accords bilatéraux avec des multiples partenaires afin d’améliorer
l’insertion du pays dans l’économie globalisée (Brandao Jr., 2007; Christensen, 2007:
157-158). Par conséquent, les changements politiques que peuvent suivre à la
présidence de Lula pourraient incliner le Brésil vers une logique d’insertion qui se
désintéresse de la région, avec des effets potentiellement très négatifs pour n’importe
quel projet régionaliste en l’Amérique du Sud.
En tout cas, celle-ci n’est pas la vision du gouvernement de Lula ni de l’actuel
directorat d’Itamaraty, ni, vraisemblablement, celle qui prévaut dans le corps de
fonctionnaires de la Chancellerie. Chez eux prédomine une vision (géo-)politique de
l’intégration régionale comme partie de la stratégie de positionnement internacional du
Brésil, que lui permette de se présenter comme leader regional et obtenir du
protagonisme dans les milieux multilatéraux où se négocient des normes pour
l’économie politique mondiale. Dans ces circonstances, le pays défendra ses intérêts, et
négociera des engagements qui assurent un espace pour que le Brasil puisse suivre à
diriger ses politiques publiques afin de “donner un élan au développement de l’espace
national, donnant à l´intérieur de son domain, aux agents économiques, les conditions
d’isonomie compétitive que lui permettent faire face au défit de la globalisation”.
Les règles communes qui s’établissent à niveau multilatéral, autant à l’échelle régionale
que globale, ne peuvent pas constituer une limitation, au-dedans de la perspective
d’Itamaraty, à la légitime capacité d’intervention discrétionnaire des États, si l’on
considère nécessaire, pour fomenter la compétitivité de son économie nationale avec
des politiques actives y d’autres mesures unilatérales. À ce point, on mis en évidence,
nécessairement, les limites que la mentalité Réaliste impose à n’importe quelle logique
de construction régionale: la souveraineté dans les termes modernes de l’État-nation.
C’est une limitation qu’avec une franchise peu commune, et un certain degré
d´ingénuité, le président Lula a exposé clairement en août 2008, devant des
entrepreneurs brésiliens et argentins à Buenos Aires:
[…] nous devons construire des consensus dans la limite du possible pour marcher
ensemble dans le monde […] défendant le même drapeau […] Evidémment, sans renoncer
à la souveraineté de chaque pays, faisant les accords bilatéraux que chaque pays considère
les mieux […] la soveraineté des pays ne peut pas être touché, les intérêts souverains de
chaque État ne peuvent pas être touchés, mais nous pourrons construire beaucoup de choses
ensemble (cité chez Peña, 2008 b).
Cette idée de souverainetés intouchables et, en dernier ressort, la possibilité de que
chaque État puisse décider unilatéralement celui que peut accomplir par rapport à des
normes et disciplines communes, et quand peut le faire, affaiblit sévèrement tout projet
de construction régionale.
Au cours de la décennie antérieure, le Brésil a tenté d’être le leader dans le processus
d’intégration régionale, en particulier du MERCOSUR, au moyen d’une stratégie
négociatrice “dominatrice”. Cette forme d’actuation se caractérise par la capacité que
démontre cette nation pour imposer ses préférences “domestiques” et sa vision de
l’intégration régionale sans qu’il faut que fasse des concessions notables en échange, y
compris les réticences à assumer des coûts économiques et financiers associés au rôle
de leader (Ferrero, 2007: 428-437). Sous le gouvernement de Lula, le Brésil a persisté,
20
dans l´essentiel, dans la même stratégie mais il a résolu, en mots de son président,
“d’assumer sa grandeur”, et d’adopter une stratégie unilatérale, visée à “être généreux
avec nos frères plus petits” (LA NACIÓN, 2006). Dans ce sens, avec de divers gestes,
mesures, et initiatives exposées cas par cas à de différents pays, le gouvernement
brésilien a prétendu affronter, dans certaines occasions face à l’inaction des autres
partenaires, la correction des asymétries dans les processus d’intégration régionale.
Cette ligne d’action, qui est refusé par l’opposition, se réfléchit dans la décision de
réduire les excédents d’exportations avec d’autres pays de l’Amérique du Sud au
moyen de la promotion d’importations de ces économies vers le Brésil, mais aussi avec
des projets d’infrastructures et avec la promotion de nouveaux investissements qui
seraient en mains, en bonne mesure, d’entreprises brésiliennes.
Il s’agit d’une pratique ‘régionaliste’ sui-géneris, basée dans l’implémentation
unilatérale de décisions ‘généreuses’ d’un partenaire qui, à la fois, resiste d’une
manière décidée à l’établissement de normes et de disciplines régionales qui limitent
son ‘marge de manoeuvre’, et des engagements économique-financier institutionalisés à
l’échelle régionale. C’est ce que l’analyste brésilien Pedro da Motta Veiga (2005) a
défini comme un “unilatéralisme bénévole”, qui prétend compenser la continuité d’une
stratégie “dominatrice”. Cependant, en dernier ressort, une stratégie basée dans la
manière dominatrice de négociation manque d’“affinité élective” avec l’esprit
intégrationniste, lequel tend à une association volontaire des peuples, trouvant ses
limitations en ce qui nourrit entre les partenaires un désenchantement et un désaccord
prévisibles. Comme le président uruguayen, Tabaré Vázquez, a affirmé, ce dont ils ont
besoin, ce n´est pas de la “générosité”:
l’Uruguay réclame justice dans le traitement des asymétries dans les processus
d’intégration, après viendront la solidarité et la générosité […] Nous ne sommes pas objet
de bienfaisance et de don, mais des sujets de droit et à ce droit nous appelons
(INFOLATAM/REUTERS, 2007).
En tout cas, au- delà de la prépondérance régionale que lui confèrent ses ressources
matérielles, la position globale périphérique limite décisivement le Brésil, ou n’importe
quel autre État, pour pouvoir exercer comme leader dominateur dans l’intégration de la
région. Plus encore, donnée la profonde incidence qui aurait un projet régionaliste sur le
mode sur lequel s’organisent domestiquement les sociétés, aspect ignoré ou pas vu dans
la vision ‘stratégique’ d’Itamaraty, il résultérait, aux autres nations, intolérable
d’accepter un rôle, en bonne mesure, de “preneurs” de décisions, et en fonction de
priorités, étrangères (Ferrero, 2007: 437-438). Au contraire, l’exercice d’une certaine
suprématie comme leader dans un procéssus intégrationiste a besoin d’une logique de
consensus puisque, comme soutient Hélio Jaguaribe, “être leader aujourd’hui est
proposer quelque chose qui convient à celui qui est leadéré […] Le Brésil peut prendre
l’intiative de la proposition, mais doit l’exercer dans une consultation constante” (LA
NACIÓN, 2004). Pour assurer la gouvernance régionale, on a besoin, selon les mots de
Félix Peña (2007), d’un leadership collectif “afin de prétendre à être efficient” que, à
son tour, doit se traduire dans la capacité de développer des institutions et des règles.
Finalement, doit mettre en marche une politique consistante de construction régionale.
21
6. Portrait d´une absence: un projet de construction régionale comme forme de
positionnement politique autonome dans le monde
Il est probable que, pendant ‘des temps normaux’, le repertoire des manières et des
stratégies avec lesquelles les pays peuvent chercher de se placer dans le monde
s’épuiserait avec les considérations précédentes. Cependant, comme on a déjà
remarqué, nous comprenons que le processus de globalisation identifie un ensemble de
transformations de grande profondeur historique, pour ce qui configure une période de
‘temps extraordinaires’. Elle donne lieu à une situation ouverte dans laquelle, pas
seulement l’ordre mondial se trouve en une phase de transition, mais que la propre
structure profonde de l’économie politique mondiale souffre des changements. Dans ce
sens, on assiste à une réorganisation spatiale des relations sociales dans une diversité
d’échelles spatiales ce qui altère le caractère discret des États comme des espaces qui
contient toutes les relations sociales significatives. Ainsi, la question de la place de
l´espace dans la vie sociale prend valeur tant qu´il reste en évidence le caractère de
produit socio-historique d’une certaine représentation spatiale -par exemple,
(inter)étatique- où les relations sociales ont lieu. Dans ce contexte, on ne peut pas
assumer comme “donnés” les places où peuvent s’insérer, et les règles avec lequelles le
faire, surgit, alors, une autre forme “modale” de se positionner dans le monde: la
logique de la construction.
Construire signifie fabriquer, édifier, donner forme (RAE, 2001) au lieu dans lequel on
prétend vivre. Cela implique une tâche planifiée, mais de concrétisation augmentative;
l’art de construire doit combiner la créativité avec la fonctionnalité de cet espace en
construction. Il a besoin du travail d’ensemble de beaucoup de personnes, tenant tous
un but commun, mais aussi, il faut tenir compte les conditionnements naturels e
historiques du lieu où se construit. Derrière cette notion, il existe une vision de la
globalisation qui comprend qu’il s’agit d’un processus historique ouvert, complexe et
contingent qui est protagonisé, dans le cadre de relations inégales de pouvoir, par une
multiplicité d’agents sociaux. En premier lieu, cela constitue une nouvelle structure
d´opportunité, altère les cadres organisatifs et de re-présentation établis, tant qu’il se
donne “un re-étagement économique, politique et sociale” (Jessop, 2004: 26) où les
diverses échelles spatiales d’organisation sociale se forment, se transforment et
s’entremêlent. En même temps, ce processus de changements implique des risques pour
les pays qui ont été situés dans la périphérie du pouvoir mondial, dérivées d’altérées
conditions pour l’action souveraine de leurs autorités publiques dans le cadre du
fonctionnement de l’économie mondiale globalisé.
Dans ce contexte, les processus d’intégration régionale prennent de l’importance pour
une forme de se positionner dans l’économie politique mondiale qui s’identifie avec la
notion de construction. Construire implique reprendre le caractère d’ars arquitectonica
de la politique, et, par conséquent, le sens profond du politique comme le moment du
débat, de lutte et d’engagement autour de la manière appropiée d’organiser la
cohabitation sociale. Dans cette perspective, le régionalisme signifie prendre partie
dans le processus de ré-organisation socio-spatial et institutionnel de l’économie
politique mondiale dans de diverses échelles spatiales, et avec des couches superposées
de gouvernance. Dans l’espace régional on peut établir les cadres régulateurs
nécessaires pour administrer un large ensemble de pratiques sociales de type
transnational que si, d’un côté, facilitent le déploiement de l’économie globale, pour
l’autre, peuvent fixer son fonctionnément aux paramètres qui regardent les intérêts et
22
les aspirations concrètes des sociétés de la région, et de leurs échelles nationales et
locales. De cette façon, à travers de mécanismes institutionaux de souveraineté
partagée, il est possible de fixer des standards communs en politiques sociolaborales,
environnmentales, sanitaires, ou d’aides publiques à la production, afin d’éviter que la
concurrence économique porte préjudice à certains principes et valeurs répandus dans
les sociétés de la région qui modèlent les formes de vie qui considèrent apropiées.
Dans un espace politique mondial dans lequel disparaissent les limites entre l’intérieur
et l’extérieur et où se relocalisent les places d’exercice de l’autorité publique, construire
un projet régionaliste est, en même temps, se positionner dans l’économie politique
mondiale. À cet égard, donnée la centralité atteinte par les politiques “derrière la
fontière” dans les négociations ‘commerciales’ internationals, arriver à des accords
régionaux autour des préférences de régulation permet d’identifier avec plus de clarté
les intérêts communs dans la négociation multilatérale ou birégionale. À son tour, la
consolidation normative d’un marché régional l’institue comme un domain où
développer stratégiquement les capacités compétitives propres pour inter-actionner
dans l’économie globale. À telle fin, on donne un rôle saillant à une batterie de
politiques publiques qui produisent une atmosphère appropriée qui donne des avantages
compétitifs dynamiques, à travers de politiques et de programmes de complémentation
productive conjointe, de développement scientifique-technologique et d’intégration
d’infra-structures. De cette façon, l’espace régional serait une domain de coordination
productive pour se projeter, aussi, vers des troisièmes marchés actuellement aussi
relevants tels la Chine (Bekerman/Montagu, 2007).
Dans le cas du MERCOSUR, l’affinité entre les présidents Lula et Kirchner, et son
initiale syntonie politique en rapport à la priorité de renforcer le bloc régional afin de se
positionner dans le monde, ont marqué un nouveau momentum politique du projet
régionaliste qui s’est réfléchi dans ce qu’on a appelé le “consensus de Buenos Aires”. À
partir de 2003, certaines décisions qui semblent s’orienter dans cette direction de
construction ont été adoptées: l’approbation d’un programme de travail qui agrandie
l’agenda régionale à des matières sociales et culturelles, la création des forums
sectoriaux de compétition afin de pousser la complémentation productive, ou un intérêt
renouvelé pour travailler ensemble dans des affaires de négociations externes
(Botto/Delich/Tussie, 2003). Cependant, ce momentum a commencé à s’estomper par
l’incidence récurrente de conduites nationales basées sur les autres deux manières de
positionnement international. De sa part, l’initiative protagoniste d’Itamaraty dans le
dessin de l’approche brésilien du MERCOSUR se traduit dans une vision instrumentale
continuelle de la région pour une ‘insertion’ plus autonome du Brésil dans le monde,
avant que comme un projet stratégique commun pour se positionner avec une plus
grande autonomie régionale.
Dans cette dernière perspective, le régionalisme viendrait adopter un sens de
communauté, où tous les membres sont disposés à partager solidairement coûts et
bénéfices, et chacun identifie ses propres intérêts tenant compte les préférences des
autres et les besoins de l’ensemble (cfr. Wallace, 1990). En particulier, pour pouvoir
avancer dans ce cours d’action, il faut développer un degré de cohesión institutionnelle
dont le MERCOSUR et, en général tous les processus d’intégration régionale en
Amérique latine, en sont dépourvus. À cet égard, il résulte décisif de doter à la structure
institutionnelle d’un certain organe commun avec capacité technique d’analyse, de
conseil et de proposition dès une vision d’ensemble de la région, intervenant entre les
23
intérêts des parties, et faisant possible l’identification d’intérêts partagés, avec
l’exercice d’une certaine “supra-nationalité d’initiative” (Medeiros, 2003).
Finalement, on doit mettre en valeur cette vision de construction comme façon de se
positionner ‘internationalement’ où le régionalisme a un rôle central, implique une série
de décisions et de politiques avec une haute influence dans la façon sur laquelle
s’organisent ‘domestiquement’ les sociétés. À l’échelle régionale s’établissent des
cadres regulateurs et d’intervention publique que, à leur tour, ont de l’influence sur les
conditions d´inter-action et de négotiation avec des acteurs publiques et privés extrarégionaux. Pour tout cela l’agenda de l’intégration régionale, et en général le champ de
la politique ‘étrangère’, sont en train de laisser d’être exclusivité des élites politique et
diplomatique de l’État pour s’ouvrir à la participation des acteurs sociaux. Tandis que
les premiers suivent, c’est bien compréhensible, accrochés à l’imaginaire et aux
pratiques de la souveraineté étatique-nationale, les apports de la société civile
identifient, de plus en plus, une agenda régionaliste qui assume le défit d’exposer
l’institutionnalisation de règles et de conditions pour une gestion partagée de la
souveraineté. Dans la Déclaration de Montevideo (2003), la Red de Mercociudades
(réseau des cités du MERCOSUR), active protagoniste du processus d’integration, a
synthétisé ce changement de perspective:
Tandis que les États nationaux continuent à concentrer la plupart des décisions, on
continuera à imposer des limitations au progrès pas seulement de nos espaces locales, mais
aussi à l’avancement du processus intégrationniste. Il ne s’agit pas de perdre de
souveraineté mais de la partager pour l’assurer, justement dans ce monde de pouvoirs
factuels et trans-nationaux qui réduisent aux minimums inacceptables notre capacité de
décision. Si nos imaginaires nationaux ont été construits il y a plus d’un siècle “pour
marcher seuls”, aujourd’hui il s’agit de les renouveler “pour marcher ensemble”, la seule
manière de lutter pour notre lieu et notre indépendance pendant les temps qui courent.
Dans le cadre de l’économie politique de l’échelle, les villes sont devenues des sites
privilégiés où convergent les diverses logiques spatiales, et les gouvernements locaux
ont accru leurs attributions et leur rôle dans la gestion du développement économique et
social de leurs territoires. (Swyngedouw, 1997). Dès la perspective de la Red de
Mercociudades, on essaie l’articulation avec d’autres acteurs de la société civile,
comme aussi avec les gouvernements nacionaux, dans la construction d’une région plus
présente sur tout le territoire, qui génère des conditions pour le développement local, et
plus participative, en construisant citoyenneté dès l’espace local, qui développe une
agenda concrète et décentralisée pour le régionalisme en Amérique du Sud.
7. Commentaires finals
L´état actuel du régionalisme en Amérique latine produit de doutes et d’incertitudes
dans la plupart des analystes. Parmi quelqu’uns des plus prestigieux, qui abritent de
divers regards sur le phénomène, abondent les questions sur l’orientation qui est en
train de prendre ce processus dans cette première décennie du XXIème siècle. Mise en
question la façon prédominante de faire intégration des années quatre-vingt-dix, qui
impliquait une certaine idée sur la manière de se positionner dans l’économie politique
mondiale, on est en plein processus de définir les nouveaux paradigmes qui orientent le
lien avec le monde. Parmi les gouvernements de la ‘nouvelle gauche’ latinoaméricaine,
comme nous avons vu, a prévalu la desorientation, l´ambigüité, et une hétérogénéité
24
stratégique qui ont marqué ce moment, bénévolement dénominé, du “désordre créatif”
de l’intégration.
À partir d´une interprétation générale des changements en marche dans le cadre de la
globalisation, cette contribution offre une réponse à ces questions en base à une série
d´instruments conceptuels qui permettent d’éclairer des manières conceptuellement
antagoniques de prendre position dans le monde de la globalisation, et le rôle donné
dans chaque cas typique à l’intégration régionale .Si bien que dans chaque projet
régionaliste se présentent éntremêlées en formes complexes, des pratiques, des
décisions et des initiatives qui s’approchent plus ou moins à chacune des logiques
“pures”, c’est posible d’identifier la prédominance relative de certains de ces modes
paradigmatiques. Le sens et le propos social qui dirige ces projets régionalistes, ainsi
comme les stratégies de certains États protagonistes de ces processus qui, coexistant et
en se chevauchant, forment la cartographie de l’intégration latinoaméricaine, et
expriment diverses logiques de se positionner dans le monde du début du siècle.
Le mode identifié avec la notion d’insertion a un caractère réceptif, tant que réduit les
paramètres d’action à une adaptation, plus ou moins active, aux conditions et aux règles
de conduite préfixées (par d’autres). La logique de la contention implique un mode
réactif de se situer face au monde, où les cours d’action politique se définissent comme
une réponse aux décisions et aux intérêts des autres, et s’imaginent limités par les
horizons mentaux de l’espace politique moderne et la centralité souveraine de l’État.
Dans le contexte de changements dans l’organisation et re-présentation de l’économie
politique mondiale qui implique la globalisation, où disparaissent les limites entre
l’intérieur et l’extérieur, se positionner d’une façon autonome a besoin d’adopter une
logique de proposition.
Celle-ci est une vision de construction comme forme de se positionner
‘internationalement’, où le régionalisme joue un rôle central, et réunit une série de
décisions et des politiques avec une haute influence dans le mode sur lequel
s´organisent ‘domestiquement’ les sociétés. À l’échelle régionale, s’établissent des
cadres regulateurs et d’intervention publique que, à leur tour, exercent une influence sur
les conditions d’inter-action et de négociation avec des acteurs publiques et privés
extra-régionaux. Pour cela, il faut institutionnaliser des règles et des conditions pour
une gestion partagée de la souveraineté, dans un cadre où puissent s’identifier une série
d’objectifs et d’intérêts dedans un projet partagé de vie en commun des sociétés de la
région. Dans les divers projets en marche, et dans les pratiques et stratégies des États
qui les poussent, les traces de la logique de la construction restent dans un lointain
second plan dans la dynamique de la régionalisation.
En termes généraux, ces années ont vu une désordonnée prolifération de milieux et
d’initiatives à niveau régional que, avant qu’une consolidation et approfondissement
effective du régionalisme, a conduit à une formule ‘d’évasion’ qui déplace d’un
scénario à un autre, la délibération sur l’importance de l’intégration. Dans plusieurs
pays, on nourrit ainsi le mécontentement avec les résultats concrets des processus
d’intégration, et croît une méfiance vers les possibilités des projets régionalistes. Ceci,
spécialement dans un contexte marqué par les exceptionnels prix des commodities dans
le dernier lustre, renforce des choix par des sentiers alternatifs d’insertion individuelle.
25
Dans cet état ambigü, le régionalisme latinoaméricain s’approche à la fin de la première
décennie du siècle, ayant des signes d’épuisement du cycle de gouvernemts de gauche
dans certains pays. Des processus électoraux s´approchent dans la plupart des nations
qui, dans certaines d´entr’elles, peut marquer un virage vers des coalitions politiques de
centre-droite tournées vers la logique de l’insertion. D’une autre part, avec la grande
crise économique globale, les conditions favorables des années précédentes se sont
dissipées, et augmentent les risques de mesures protectionnistes inspirées dans une
étroite logique nationaliste, qui peuvent tensioner les processus d’intégration régionale.
Cependant, la situation de crise peut être aussi vue comme une opportunité pour
renforcer la coopération et l’intégration régionale, potentialisant le commerce intrarégional pour être plus intensif en valeur ajoutée, favorisant la diversification
exportatrice et admettant plus, proportionnellement, aux PMEs dans les flux
d’exportation (CEPAL, 2008 d). Les chefs d’État et de gouvernement de la région,
convoqués par le président Lula en décembre 2008, ont pris cette perspective en
“réaffirmant la conviction de que l’approfondissement de l’intégration régionale et le
renforcement des liens commerciaux et des flux d’investissement peuvent jouer un rôle
décisif pour l´accroissement de leurs économies et la préservation des succès atteints”
(CALC, 2008: considérant 18).
En plus, la crise peut être un événement qui agrandie dans un certain point la “fenêtre
d’opportunité” qui ont les pays émergents, plus concrètement l’Amérique latine, pour
se construire un espace régional qui agrandisse leurs marges autonomes d’action. En
fait, le professeur Hélio Jaguaribe (LA NACIÓN, 2004) soutenait que “des pays tels
l’Argentine et le Brésil n’ont plus de vingt ans, tout au plus, pour réussir à son
développement et son intégration”. Faire face à ce défit exige revoir les visions sousjacentes dans les schèmas d´intégration existants et avancer sur les noeuds
problématiques qui empêchent consolider un projet éminemment régionaliste.
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