Projet LGV Poitiers

Transcription

Projet LGV Poitiers
Projet LGV Poitiers-Limoges
Positionnement des candidats Front de gauche de la Vienne,
en réponse au courrier du Collectif anti-LGV & pro-POLLT
Un projet pour quelle réponse aux besoins des citoyens, pour quel aménagement du
territoire ?
Lorsqu’on reprend la genèse de ce projet qui est sorti du « chapeau » de la DATAR
en 2004 et qui a conduit jusqu’à l’organisation du débat public en 2006, on ne peut
pas parler véritablement d’un examen objectif de ces problématiques.
En fait, le débat public a été mené à charge par l’Etat et RFF pour conduire à une
décision ministérielle au printemps 2007 (c’est un pur hasard de calendrier !) de
poursuivre les études en vue de la réalisation de cette infrastructure.
Au passage les dépenses engagées dans ces études sont supérieures au coût des
travaux de régénération et de modernisation de la ligne existante Poitiers-Limoges.
L’obsession de Limoges, comme celle de la plupart des villes françaises qui ne
bénéficient pas des effets de la grande vitesse, c’est d’être à 2 heures de Paris et
d’être connecté au réseau européen de la grande vitesse existant et à venir.
Le projet de modernisation de la radiale ferroviaire historique Paris-Orléans-LimogesToulouse tel qu’il avait été décidé en 2003 et unilatéralement abandonné par le
gouvernement Raffarin lors du CIADT de décembre 2003 et financé par l’ensemble
des partenaires pour un coût de 250 M€ (valeur 2001 et tout compris investissement
dans les infrastructures et le matériel roulant) permettait un temps de trajet de 2h30
entre Limoges et Paris.
D’ailleurs, il est important de souligner que Limoges-Paris en 2h avec le barreau
TGV-Poitiers est un leurre et ce pour 2 raisons :
 compte-tenu du poids démographique de Limoges et de Brive le taux de
remplissage d’une rame TGV (450 places) risque d’être problématique et au
mieux se traduirait par un aller/ retour journalier,
 compte-tenu de l’insertion des circulations sur la LVG entre Paris, Bordeaux et
Toulouse (saturation sur la partie nord de la ligne et en gare Montparnasse) et
de la politique des opérateurs (SNCF et nouveaux entrants avec l’ouverture de
la concurrence) qui chercherons à minimiser le coût des péages il est très peu
probable qu’un TGV en unité simple (450 places) circule sur cette ligne.
Ce qui signifie en tout état de cause que le temps de trajet ne sera pas de 2h mais
de 2h15 voir 2h20.
L’intérêt du projet POLT, est que pour un coût relativement modeste, eu égard à la
création d’une nouvelle infrastructure, il permettait de raccourcir les durées de
parcours vers Paris et entre les villes de cette axe et permettait un bon niveau de
desserte pour l’ensemble des territoires concernées du Berry au Quercy (11 aires
urbaines et plus de 2 millions d’habitants).
Le barreau Poitiers-Limoges desservirait principalement deux aires urbaines de
320 000 habitants.
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Indéniablement ce projet POLT a une dimension d’aménagement du territoire et de
réponse aux besoins de déplacement des populations concernées alors que le projet
de barreau TGV Poitiers-Limoges ne répond d’une part que partiellement aux besoin
de déplacement des habitants du Limousin et d’autre part il risquerait, s’il était
réalisé, d’avoir des effets négatifs sur la relation existante entre Poitiers et Limoges
puisque 35% des voyageurs de cette ligne font le trajet de bout en bout.
Un second argument est avancé par les promoteurs du projet : l’ouverture sur la
façade atlantique et certains font allusion au fameux projet Transline (Nantes-Lyon
par Poitiers-Limoges-Clermont-Ferrand). Sans préjuger de la pertinence d’un tel
projet, personne ne peut contester que, eu égard les problématiques à résoudre
(traversée du massif central) avec un impact considérable sur l’environnement et les
coûts engendrés, ce n’est pas demain la veille que ce projet risque de voir le jour.
Et ce, d’autant plus que les régions de la façade atlantique que sont Pays de la Loire
et Bretagne sont tournées vers une liaison transversale Nantes-Lyon via ToursNevers-Chagny dont le chaînon manquant à électrifier sera Nevers-Chagny à
l’horizon 2011.
Mais finalement, est-ce un hasard si l’abandon de ce projet est intervenu au moment
où le comité interministériel à l’aménagement et au développement du territoire est
devenu « comité interministériel à l’aménagement et à la compétitivité des
territoires ».
Arrêter sans attendre le projet et développer la desserte Limoges-Poitiers
En la matière, il faut demander à l’État de s’assumer car ce projet c’est bien lui qui l’a
initié seul. Il est indispensable d’arrêter sans délai et il faut dénoncer la méthode
cavalière d’instruction du projet qui prévaut depuis le départ.
En avril 2010, les travaux terminés sur la ligne existante, un trajet Poitiers-Limoges
direct pourra se faire en 1h30 et la desserte pourra être considérablement
développée en nombre d’allers et retours.
Une réorganisation de la desserte actuelle est donc possible avec un mixte de trains
directs, voir semi-directs et de trains qui desservent l’ensemble des gares. Sans
perdre de vue, notre projet d’une meilleure articulation entre le TER et les autres
réseaux urbains, interurbains, un meilleure rabattement en zone rurale vers les
gares.
Dans ces conditions, la ligne devient « compétitive » par rapport à un déplacement
en voiture sur la RN 147 et constitue un véritable levier pour le désengorgement de
cet axe. Aujourd’hui, un trajet de gare à gare en voiture est de 1h55 à 2h sans
embouteillage ou un quelconque ralentissement de la circulation.
On peut même imaginer qu’à terme l’électrification de cette ligne permettrait une
amélioration de la desserte et notamment d’effectuer des trajets sans rupture de
charge au-delà de Poitiers et de Limoges.
Un changement de politique des transport pour répondre aux besoins
Le projet de LGV Poitiers Limoges tel que présenté, ne répond :
- Ni à l’enjeu de société lié au développement durable.
- Ni aux besoins des actuels utilisateurs du TER
- Ni à l’avenir des territoires traversés.
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Peut-on parler de développement durable lorsqu’on nous propose un
nouveau tracé pour cette ligne LGV qui viendrait doubler la ligne TER existante et
parallèlement la RN 147 et son projet de doublement en 2 fois 2 voies !
Combien d’hectares de terres agricoles disparaîtront ?
Combien d’hectares de zones naturelles seront mises à mal ?
Peut-on parler de service public, lorsque l’on sait que l’option tout TGV qui
prévaut actuellement au plus haut niveau, se fait au détriment des petites lignes
existantes indispensables au trafic de proximité des usagers ?
Peut-on parler d’aménagement du territoire, lorsque l’on ferme des gares
de voyageurs et de fret de petites villes ?
Nous sommes pour une modernisation des lignes et du matériel des TER.
Nous pouvons nous appuyer sur l’expérience acquise. En quelques années, le
nombre de d’usagers des TER a augmenté de 40% et l’offre de 20%
L’action des Régions et de la SNCF alliée au savoir-faire des cheminots a changé
radicalement le transport régional des voyageurs faisant ainsi la preuve de sa
pertinence et de son efficacité économique et environnementale.
Au front de gauche :

Nous proposons de favoriser le développement des transports publics
de proximité et leur gratuité.

Nous proposons de baisser les tarifs ferroviaires des voyageurs en
fixant un prix unique au kilomètre.

Nous proposons d’abroger les lois de libéralisation du rail.

Nous proposons d’engager le processus de désendettement du système
ferroviaire, et de développer le ferroutage.

Nous voulons créer un Pôle national des transports publics.
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