Derniers conseils pour le bac de philosophie

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Derniers conseils pour le bac de philosophie
Derniers conseils pour le bac de philosophie
PRÉPARATION
Pour vos révisions : les textes, les notions, les mots repères.
1- Relisez les textes et leurs explications données en cours : particulièrement ceux de Platon,
Descartes, Aristote, Kant et Kierkegaard.
2- Relisez pour chacune des notions les analyses qui ont été faites et les expressions de la vie
ordinaire qui correspondent à ces notions.
3- Pour les mots repères, connaissez bien les distinctions entre essentiel/accidentel,
nécessaire/contingent, en fait/en droit et obligation/contrainte. Ces mots repères sont
indispensables pour lire les sujets et en faire l’analyse.
Préparez au moins deux jours à l’avance vos affaires, un bic quatre couleurs (indispensable
pour travailler le texte) et un stylo à plume à encre bleue foncée, avec un effaceur.
LE JOUR DU BAC
Le jour du bac, faites le choix du sujet dans lequel vous voyez le caractère paradoxal : ce qui
s’oppose à ce qu’on croit habituellement. Les sujets vont vous surprendre. Soyez concentré
et n’oubliez pas que vous avez quatre heures pour prouver que vous savez réfléchir. Surtout
ne récitez pas. Mais notez les idées qui vous viennent, et vos premières impressions.
Prenez du plaisir à penser. Car cela se verra dans votre copie.
Ensuite prenez le temps d’organiser un plan progressif pour la dissertation ou bien de
trouver l’ordre des arguments de l’auteur si vous avez choisi le texte.
Pour la dissertation montrez qu’une réponse immédiate n’est pas possible car celle-ci
rencontre des résistances. A partir de là explicitez le problème, et la question qui vous
servira de fil directeur.
Pour l’explication de texte, il faut comprendre le caractère paradoxal de ce que dit le
philosophe. Il s’oppose à une opinion communément partagée. Cherchez le plan, c’est-à-dire
l’enchaînement des arguments. Soyez attentif aux exemples qui lui permettent d’expliquez
ce qu’il veut dire.
Pour la dissertation, commencez à élaborer un plan en deux parties qui s’opposent, la
première partie étant la réponse la plus immédiate. Ce qui apparaît en premier comme
possibilité de réponse.
La troisième partie consistera en une résolution de la difficulté ou bien elle consistera à
montrer que la difficulté ne fait que s’accroître.
Aussi bien pour la dissertation que pour votre explication de texte, votre copie devra
présenter une introduction, trois partie distinctes et enfin une conclusion. L’introduction, les
trois parties et la conclusion constituent des parties détachées, entre lesquelles n’hésitez
pas à laisser au moins trois à quatre lignes.
DISSERTATION
Une fois que vous avez fait le bon choix de sujet (8h-8h15), que vous avez repéré le
paradoxe et que vous avez organisé votre réflexion selon un plan progressif, avec des
exemples et des références philosophiques (sans les multiplier deux à quatre suffisent). Vous
devez rédiger intégralement votre introduction au brouillon. Il est environ 9 heures. Prenez
le plus grand soin pour l’introduction, car c’est la première impression que vous allez
donner.
1- Ne commencez pas par « Depuis la nuit des temps…, » car votre lecteur se
demandera quel âge vous avez, ou « Depuis toujours les philosophes s’interrogent
sur.. », car les questions philosophiques concernent tout le monde. Mais partez
d’une opinion communément partagée au sujet de la notion : « On pense
habituellement que… » C’est cette opinion que l’autre notion ou bien les mots de la
question vont permettre de remettre en question.
2- Ne faites surtout pas l’analyse, terme après terme des mots. (C’est seulement au
brouillon)
3- Surtout ne citez aucun philosophe dans cette introduction !
4- Partez de l’opinion commune puis citez le sujet exactement. (Vous recopiez le
sujet). Ensuite faites apparaître le paradoxe, le problème et annoncez le plan. « On
étudiera d’abord l’hypothèse selon laquelle… Puis nous verrons que … Enfin nous
nous interrogerons sur la possibilité de résoudre la difficulté... » Rédigez ensuite, au
brouillon toujours, au moins deux, ou trois, phrases pour la conclusion de votre
réflexion. Surtout ne citez pas de philosophes en conclusion et ne finissez pas par une
question (on se demandera pourquoi vous n’y avez pas réfléchi). Vous reprenez
l’idée de départ puis vous expliquez en quoi votre réflexion vous a permis de la
dépasser, c’est-à-dire de ne plus avoir le préjugé. Pour la conclusion quelques lignes
suffisent, mais il serait catastrophique un peu avant midi de ne pas avoir le temps de
conclure. Si elle est rédigée au brouillon, c’est bien.
Une fois que vous avez fait tout cela, il est environ 9 heures 30, au plus tard 9 heures 45.
Vous rédigez enfin au propre votre copie.
Si la première partie, qui reprend ce qu’on pense habituellement, qui est la réponse
évidente vous semble courte, n’hésitez pas à reprendre ici tout le travail d’analyse de
notions. Étudiez très attentivement les notions et les expressions de la vie ordinaire.
Analysez ce qu’elles veulent dire. Analysez des exemples simples aussi. À la fin de cette
première partie vous rencontrez une difficulté car la réponse immédiate n’est pas la plupart
du temps cohérente. Vous présentez cette difficulté et vous passez à la deuxième partie.
Cette deuxième partie consiste à étudier une autre piste pour répondre à la question.
Surtout ne commencez pas en citant un philosophe. C’est VOUS qui pensez. Mais introduisez
les philosophes en expliquant qu’une difficulté se présente à vous, et que précisément un
philosophe s’est confronté à cette difficulté. Écrivez dans la deuxième ou troisième phrase :
« ce problème, que nous rencontrons, est celui que Descartes ou Kant s’est posé… ». Là,
vous reprenez très précisément les études que vous avez faites des grands textes
classiques. Surtout ne racontez pas tout, mais reprenez le problème et les arguments de
l’auteur. La référence philosophique doit vous permettre d’avancer dans VOTRE PROPRE
RÉFLEXION. Si vous n’êtes pas certain de la citation exacte, résumez la thèse de l’auteur.
L’essentiel est que la référence au philosophe vous permette d’approfondir votre réflexion.
La citation ou la référence doit être analysée pour faire progresser ce que vous avez à dire.
A la fin de cette deuxième partie, faites une transition : vous reprenez ce que vous avez dit
dans la première partie, et vous montrez que cela ne s’accorde pas avec la deuxième
partie.
A partir de là, la troisième partie est indispensable. Vous pouvez essayer de présenter une
solution, dire qu’il n’y en a pas ou bien revenir sur le présupposé de la question. Au pire
posez la question : « mais qu’est-ce que cette notion veut dire, pour l’être humain….?
Pour cette dernière partie, gardez des références philosophiques fortes : Platon et la figure
de Socrate, Descartes, Kant… Ne les oubliez pas !
Enfin montrez que vous avez travaillé, lu des textes, appris à réfléchir à partir de paradoxes,
que vous avez compris que philosopher c’est s’interroger sur le sens des mots qu’on utilise
dans la vie ordinaire (mais sans s’interroger sur leur sens). Le travail philosophique consiste à
établir des distinctions conceptuelles (mots repères) : la contrainte n’est pas la même chose
que l’obligation, donc on peut être libre en obéissant. En fait/en droit…
EXPLICATION DE TEXTE
La clef : étonnez-vous ! Ce que dit le philosophe ne va pas de soi, bien au contraire.
Pour le texte, commencez bien sûr par numéroter les lignes. N’oubliez pas que vous devez
suivre l’ordre du texte. L’essentiel est de saisir le point de départ (le problème qui se pose),
puis de comprendre ce qui se passe dans ce texte : (en général au milieu du texte, l’auteur
fait des distinctions conceptuelles). C’est au milieu qu’est le travail philosophique et
conceptuel. Le texte fera environ 24 lignes. Lisez très attentivement les lignes 11 à 13.
Lisez le texte comme si vous faisiez une enquête policière. Les indices ici sont les concepts.
Munissez-vous du stylo Bic 4 couleurs pour marquer le plan (rouge), les mots qui se répètent
et qui sont les thèmes (bleu) et surtout les mots qui se répètent aussi et qui sont souvent les
mots repères (vert).
Si le texte est abstrait, cherchez des exemples pour expliquer ce qu’il veut dire. Si au
contraire, il y a plein d’exemples, demandez-vous ce qui les relie, il faut abstraire.
Faites attention à la paraphrase. Faites attention au hors sujet.
N’hésitez pas à dire que ce que l’auteur dit est embarrassant, mais que la suite va permettre
de le comprendre.
Si une phrase vous semble incompréhensible, surtout ne faites pas comme si elle n’était
pas là ! Elle est la plupart du temps la clef du texte. Faites-vous confiance, un texte difficile
l’est aussi pour votre correcteur. Soyez courageux, posez-vous des questions. C’est parce
que c’est difficile qu’il y a de l’excitation intellectuelle et du plaisir.
Enfin n’écrivez jamais en toutes lettres « à la ligne neuf » (remplissage exaspérant !!!), mais
citez le texte et à côté écrivez par exemple : (l. 4-5)
Vous devez rendre compte de tout le texte.
Pour rédiger au propre à partir de 9 heures 30, ce sont les mêmes consignes que pour la
dissertation.
La première phrase de l’introduction est : « On pense habituellement que … Mais dans ce
texte, l’auteur semble soutenir l’inverse…. » Dites bien le thème, la thèse que l’auteur
soutient, le plan : dans un premier moment.…. (l. 1-8), puis dans un deuxième moment (l. 916), enfin dans un troisième moment (l.16-24). Votre plan doit se justifier, il s’appuie sur le
raisonnement de l’auteur, l’enchaînement des arguments.
Pour le développement, suivez l’ordre du texte, expliquez les concepts : pour cela reprenez
les analyses de notions étudiées en classe. Songez à définir, à expliquer. Soyez très attentif
au paradoxe, aux exemples aussi : ils permettent de comprendre. Si un autre philosophe dit
autre chose, vous devez l’évoquer. Mais soyez soucieux de ne pas faire de hors sujet.
N’oubliez pas de sauter des lignes entre les différentes parties. Faites un bilan et relancez,
surtout pour la transition vers la troisième partie.
Pour conclure, expliquez clairement ce que le texte vous a permis de comprendre. Vous
étiez parti d’une idée reçue. L’auteur vous a permis de comprendre que cette idée reçue, (ce
préjugé) est sans consistance ou incohérent. N’écrivez pas « je », mais « nous » : « Nous
étions partis de l’idée communément partagée selon laquelle… , mais l’étude de ce texte
nous a permis de comprendre… »
A 11 heures 45, relisez votre copie avec votre effaceur, faites attention à la conjugaison
des verbes, vous confondez souvent les verbes des premiers et troisième groupe, par
exemple. Une copie sans fautes d’orthographe sera valorisée.