Justice et Paix Rapport 2014
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Justice et Paix Rapport 2014
JUSTICE ET PAIX-France RAPPORT D’ACTIVITES 2014 Ce rapport couvre l'activité de Justice et Paix-France entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2014. Les actions énumérées ont été mises en œuvre soit par la commission dans son ensemble, soit par les membres du Secrétariat, soit par les groupes de travail, soit par les membres individuels, quand ils étaient mandatés par Justice et Paix. Composition et fonctionnement de la commission Membres de la commission au 31 décembre 20141: Mgr Yves BOIVINEAU, évêque d’Annecy, président, Jean-Yves BAZIOU, prêtre du diocèse de Quimper, théologien, enseignant à l’Institut catholique de Lille André BRIGOT, chercheur EHESS Sylvie BUKHARI - de PONTUAL, avocate, enseignante à l’ICP, présidente de la FIACAT, Luc CHAMPAGNE, directeur adjoint du Service national Famille et Société, Département Santé, membre de l’Antenne sociale de Lyon, membre du CA des Semaines sociales Jean CHAUDOUET, ancien chargé de mission au Ministère de la Coopération, exprésident de la CNJD (Commission nationale de la jeunesse pour le développement) Patrice DUFOUR, consultant et formateur sur les questions de développement international Michel DRAIN, chercheur associé à l'IFRI, membre du Comité d'études pour les relations franco-allemandes, ancien administrateur à l’Assemblée nationale Laurent d’ERSU, chargé de mission au Ministère des affaires étrangères Benoît GUILLOU, éditeur aux Editions de l’Atelier Nayla HADDAD, avocate libanaise Patrick HENAULT, ancien ambassadeur Jacqueline HOCQUET, reponsable Animation internationale au Secours catholique – Caritas France Sabine LAPLANE, communauté Saint François-Xavier, enseignante Jean-Claude LAVIGNE op, ancien directeur général d'« Économie et Humanisme », ancien directeur d'ESPACES à Bruxelles, ancien assistant de la Province dominicaine de France, président du conseil de surveillance des éditions du Cerf, membre du SAM (Service accueil et médiation) de la Conférence des évêques de France 1 Dominique Quinio, ancienne directrice de La Croix, est membre depuis février 2015. 1 Jean-Bernard MARIE, chercheur au CNRS, Strasbourg Marc de MONTALEMBERT, universitaire, ancien président d’Amnesty France Cécile RENOUARD, religieuse de l’Assomption, philosophe, enseignante au Centre Sèvres André TALBOT, prêtre du diocèse de Poitiers, théologien, enseignant à l’ICP Daniel VERGER, responsable de la région Ile de France au Secours catholique Denis VIENOT, ancien secrétaire général du Secours Catholique, ancien président de Caritas Europa et de Caritas Internationalis. Un représentant de la commission « Eglise et Société » de la Fédération Protestante de France, le pasteur Jean-Pierre RIVE depuis 2012, est invité à chacune des réunions plénières. Quelques autres personnes, sans être membres de Justice et Paix, collaborent régulièrement aux différents groupes de travail. Les membres du Bureau au 1er janvier 2014 sont : Mgr Yves Boivineau (président), Marc de Montalembert (trésorier), André Brigot, Michel Drain, André Talbot, Daniel Verger, Denis Viénot. Elena Lasida y assiste avec voix consultative. Secrétariat : Elena Lasida, chargée de mission, Jacqueline Madinier, assistante, et Françoise Damour, secrétaire. Leur temps de travail cumulé (rémunéré ou bénévole) représente un peu moins d’un plein temps et demi. Partenariats : 1. Une convention de partenariat a été signée avec le CCFD – Terre solidaire, le 6 mars 2012 pour 5 ans. 2. Le Secours catholique attribue, lui aussi, une subvention à Justice et Paix. Denis Viénot est son représentant à la CNCDH. 3. Les partenariats avec le CCFD – Terre solidaire et le Secours catholique se développent également au sein de divers collectifs et plateformes. 4. Les partenariats se sont développés avec Pax Christi et la FASSE / Institut catholique de Paris suite au colloque « Désarmement nucléaire, demain ? » de 2012 et à celui de 2013 « Responsabilité de protéger ». Le livre paru début 2014 aux Editions de l’Atelier sur le désarmement nucléaire en est l’une des manifestations. 5. Avec le Service national Famille et Société de la Conférence des évêques de France un travail de suivi des actions des organismes et mouvements sur les objectifs du millénaire pour le développement évoluant pour 2015 vers les objectifs du développement durable et sur la COP 21 s’est engagé. *** Droits de l’Homme Traite des êtres humains Tout au long de l’année 2014, Justice et Paix a continué à participer aux réunions du collectif « Contre la traite » animé par le Secours catholique. Une attention particulière est portée au futur rôle de la Commission nationale consultative des droits de l’homme qui est le rapporteur français suite au plan gouvernemental ; à cette fin Denis Viénot a participé à la rencontre entre le collectif Traite des êtres humains et la Mission 2 interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains. Représentations et collectifs divers • Coalition pour la Cour pénale internationale. Justice et Paix y est représentée par Sylvie Bukhari-de Pontual • Observatoire international sur les violences sexuelles dans les conflits armés. • Commission nationale consultative des droits de l’homme. Dans son rapport au Secours catholique, Denis Viénot écrit : « 13 avis ont été approuvés le plus souvent à l’unanimité : • Projet de loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale. J’ai déposé un amendement devenu le n° 21 de l’avis. « Enfin, pour que les investissements des entreprises bénéficient aux pays dans lesquels elles opèrent, la CNCDH encourage la France à poursuivre ses efforts afin d’élaborer de nouvelles règles de fiscalité internationale visant la mise en place d’une fiscalité plus favorable au développement. » • Projet de rapport sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie 2013 • Projet de loi relatif à la prévention de la récidive et à l’individualisation des peines • Projet d’avis complémentaire relatif à la révision des condamnations pénales en cas d’erreur judiciaire • Refondation de l’enquête pénale • Respect et protection des travailleurs humanitaires • Proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel (20 pour ; 16 contre ; 4 abstentions) • Action extérieure de l’Union européenne en matière de droits de l’homme • Violences et discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre • Situation des mineurs isolés étrangers présents sur le territoire national. Etat des lieux un an après la circulaire du 31 mai 2013 relative aux modalités de prise en charge des jeunes isolés étrangers (dispositif national de mise à l’abri, d’évaluation et d’orientation) • Respect des droits fondamentaux des populations vivant en bidonvilles – mettre fin à la violation systématique des droits. • Projet de loi relatif à la réforme du droit d’asile. • Projet d’avis sur le projet de loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme. Avis présenté par la présidente elle-même, avis très critique adopté à l’unanimité. » Denis Viénot a été nommé président de sous-commission B « Racisme, antisémitisme, xénophobie, discriminations et groupes vulnérables » au cours de l’été 2014 et s’est de ce fait investi dans les travaux sur les Roms, la haine sur internet et la préparation du Rapport 2014 sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Réponse à une demande de la Nonciature à la Conférence des évêques de France 3 Justice et Paix a fourni des éléments sur les crimes provoqués par la haine et la discrimination fondées sur des éléments de race, de langue, de religion ou d’origine nationale ou sociale. Conseil pontifical Justice et Paix Mgr Yves Boivineau a participé à l’Assemblée générale du Conseil Pontifical Justice et Paix portant principalement sur la diffusion de la doctrine sociale de l’Eglise. Ordre des Dominicains Rencontre avec Fr Mike Deeb op, délégué de la congrégation aux Nations unies à Genève. Paix et sécurité Défense Publication du livre La Paix sans la bombe, Fasse, Justice et Paix et Pax Christi, Editions de l’Atelier. Présentation par l’éditeur : « Alors que l’éventuelle détention de la bombe nucléaire pour des pays comme l’Iran ou la Corée du Nord inquiète, la question de la pertinence de l’arme nucléaire pour les grandes puissances n’est pas vraiment remise en cause. Dans un pays marqué par les risques terroristes et les instabilités du pourtour méditerranéen et de l’Afrique, l’arme nucléaire est-elle toujours pertinente ? Cet ouvrage aborde le sujet sans tabou, sous tous ses aspects, notamment celle d’une éthique chrétienne, pour relancer le débat sur la pertinence de l’arme nucléaire. L’arme nucléaire ne suscite plus aujourd’hui le même effroi. La crainte d’un « holocauste », présente dans un grand nombre de pays durant la guerre froide, s’éloigne. Pourtant, les risques liés à l’existence de vastes stocks d’armes nucléaires ne diminuent pas. Malgré leur suréquipement, les États-Unis et la Russie semblent plus préoccupés d’empêcher d’autres pays d’acquérir l’arme que de progresser vers de nouvelles réductions. Certains détenteurs de l’arme nucléaire (Pakistan, Chine, Israël, Inde) en font la garantie de leur sécurité voire poursuivent une course aux armements dangereuse. Enfin des pays non possesseurs veulent au moins parvenir au « seuil » du nucléaire militaire (Iran), ou parviennent même à se doter de l’arme à un stade embryonnaire (Corée du Nord). Face à cette prolifération, n’y a-t-il d’autre réponse que le recours à la force ? Comment concilier l’affirmation faisant du nucléaire la garantie ultime de la sécurité pour quelquesuns et l’interdiction faite à tous les autres de se doter de l’arme ? Est-il réaliste de vouloir construire un ordre international fondé sur la coopération des États en s’accommodant de l’anarchie nucléaire ? D’ailleurs, si en France la dissuasion nucléaire semble généralement acceptée, sa fonction de sécurisation convainc beaucoup moins les opinions occidentales. Soucieux de répondre aux questions éthiques que les Églises et de nombreuses organisations de la société civile soulèvent à propos de la dissuasion nucléaire, les auteurs de l’ouvrage proposent de ne plus penser celle-ci seulement dans le cadre d’une stratégie de défense nationale mais de l’intégrer dans une stratégie de désarmement qui pourrait notamment être portée par la France et ses partenaires 4 européens et devenir un objectif de l’Union européenne. Car l’option du désarmement est crédible, puisqu’elle a déjà permis des succès importants comme les accords bilatéraux américano-russes ou multilatéraux comme les zones dénucléarisées, ou encore le moratoire appliqué sur les essais. Un engagement de politique étrangère des États membres dans une stratégie de désarmement négocié donnerait en outre à l’Union européenne un objectif partagé par la majorité des populations et renouvellerait ainsi des postures manifestement figées. » Une conférence de presse organisée sous la présidence de Mgr Yves Boivineau, de d’assez nombreux articles de presse et interviews et une conférence à l’Ecole militaire ont donné un écho à ce livre dont les ventes n’ont cependant pas été satisfaisantes. Par ailleurs, le livre a été présenté à M. Christian Lechervy, conseiller du Président de la République pour les affaires stratégiques et à M. le capitaine de vaisseau BernardAntoine Morio de l'Isle, membre de l’état-major particulier du Président de la République , le11 mars 2014 par Mgr Marc Stenger, accompagné de Catherine Billet déléguée nationale de Pax Christi , Michel Drain et Denis Viénot. Envoi d’une lettre au Président de la République cosignée par Mgr Yves Boivineau et Mgr Marc Stenger, Président de Pax Christi au sujet de la conférence de Vienne sur l’impact humanitaire des armes nucléaires : « Monsieur le Président de la République, Nous regrettons les réticences du gouvernement français à l’égard des conférences internationales sur l’impact humanitaire des armes nucléaires. Nous ne croyons pas que leur but soit de stigmatiser les Etats détenteurs de ces armes sans proposer de mesures concrètes de désarmement. Nous constatons cependant que, parmi les Etats reconnus par le traité de non-prolifération comme détenteurs de l’arme nucléaire, seuls les Etats-Unis ont décidé de participer à la prochaine conférence de ce type qui se tiendra à Vienne les 8 et 9 décembre 2014, considérant qu’elle ouvre des « perspectives réelles de dialogue constructif avec les participants ». Nous vous demandons donc de veiller à ce que la France accepte également l’invitation du gouvernement autrichien à participer à cette conférence de Vienne sur l’impact humanitaire des armes nucléaires. Nous souhaitons qu’elle puisse en particulier y présenter ses efforts en faveur du désarmement et de la création des conditions d’un monde délivré de la menace des armes nucléaires. De très nombreux Etats s’inquiètent en effet du maintien de plus de 16 000 armes nucléaires dans le monde. Ils considèrent qu’à elle seule, l’existence de ces armes fait planer sur l’humanité le risque d’un tir délibéré ou accidentel, à la suite d’une erreur de calcul ou d’évaluation. Ils constatent que des centaines d’ogives sont prêtes à être engagées en quelques minutes, notamment dans des zones de tension. Ils soulignent que l’emploi d’un nombre même « limité » d’armes nucléaires entrainerait une catastrophe humanitaire d’ampleur considérable et aurait à l’échelle mondiale des conséquences dramatiques pour l’environnement, la santé, le développement et l’économie. Ils jugent que ces risques, qu’aucun pays n’est en mesure de maîtriser seul, persisteront tant que les armes nucléaires n’auront pas été entièrement éliminées. Au cours des dernières années, ces Etats, dont le nombre dépasse à présent 150, ont décidé de se réunir régulièrement pour examiner, en lien avec de 5 nombreux acteurs de la société civile, les conséquences humanitaires d’un éventuel emploi de l’arme nucléaire Deux conférences internationales à Oslo (mars 2013 en Norvège) et à Nayarit (février 2014 au Mexique) ont été entièrement consacrées à ce thème. La conférence de Vienne également ouverte à toutes les parties intéressées (Etats, organisations internationales et représentants de la société civile disposant d’une expertise pertinente) sera la troisième conférence internationale de ce type. Elle examinera plus particulièrement dans quelle mesure l’impératif humanitaire impose de renforcer le régime mondial du désarmement et de nonprolifération nucléaires. Ce processus international d’évaluation de l’impact humanitaire des armes nucléaires a reçu le soutien de l’Assemblée générale des Nations Unies, exprimé notamment dans la résolution 68/46 du 5 décembre 2013. Vous connaissez l’attachement des chrétiens et en particulier des catholiques français à l’objectif de désarmement, notamment nucléaire. Le Pape François a, dès son premier message pour la Journée mondiale de la paix, fait sien l’appel de ses prédécesseurs en faveur de la non-prolifération des armes et du désarmement de la part de tous, en commençant par le désarmement nucléaire et chimique. Il adressera un message de soutien à la conférence de Vienne. Vous comprendrez donc l’importance toute particulière que cette question revêt pour nos organisations. » CCADD (Council on Christian Approaches to Defence and Desarmement) Conférence de Paris du Conseil sur les Approches chrétiennes de la défense et du désarmement, septembre 2014. Le Conseil sur les approches chrétiennes de la défense et du désarmement (Council on Christian approaches to Defense and Disarmament : CCADD) rassemble des fonctionnaires civils, des militaires, des experts et des théologiens catholiques et protestants depuis 1963. Il se réunit une fois par an à l’initiative d’un des pays membres. La réunion de Paris du 5 au 9 septembre a été organisée par Justice et Paix France avec le soutien du Secours Catholique - Caritas France. Pax Christi France a été associé à sa préparation. Les participants, catholiques et protestants, ont été au nombre de 53 ; ils représentaient, outre la France, les pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, États-Unis, Irlande, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Slovaquie, Ukraine. Deux évêques ont participé aux travaux : Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry-CorbeilleEssonnes, ancien président de Justice et Paix France et Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, président de Pax Christi France. Un ancien ministre de la défense, Paul Quilès, et Pierre Morel, ancien ambassadeur à Moscou, Pékin et auprès du Saint Siège ont également participé aux travaux du côté français. Du côté américain étaient présents Thomas Graham et Pierce Corden, qui ont exercé d’importantes responsabilités dans les négociations de désarmement nucléaire de l’immédiat après-guerre froide. Dans la délégation allemande figuraient des professeurs à l’Université de la Bundeswehr (Friedrich Lohmann) et à la Führungsakademie (école de formation des officiers supérieurs et généraux) (Hartwig von Schubert). Denis Viénot, Patrick Hénault, André Talbot, Nayla Haddad et Michel Drain ont participé à la Conférence. Françoise Damour a assuré son organisation pratique. Au cours des débats, quatre causes d’instabilité ont été identifiées : une diffusion de la puissance ; un affaiblissement relatif des États-Unis ; une présence croissante des 6 acteurs non étatiques de toute nature ; une affirmation des identités au détriment des unités politiques constituées. Les liens qui s’établissent entre les crises, l’affaiblissement des acteurs régionaux et le renforcement des lignes de fracture, notamment religieuses contribuent à l’aggravation des conflits. Les blocages du Conseil de sécurité compliquent leur règlement. Dans un tel contexte, la politique étrangère semble se résumer à un choix « entre le préférable et le détestable » avec d’inévitables risques d’erreur en cas d’intervention militaire, comme par exemple en Libye. En ce qui concerne la responsabilité de protéger, Cécile Dubernet (maître de conférences à l’Institut catholique de Paris) a reconnu que cette notion suscitait moins d’intérêt qu’au moment de son adoption par l’ONU en 2005. Son renouveau suppose de la prendre au sérieux dans sa dimension civile et de prévention, de l’inscrire dans une vision de long terme de l’avenir des sociétés concernées et de prendre appui sur les capacités d’organisation des victimes elles-mêmes. Sébastien Dechamps (responsable des urgences internationales au Secours catholique) a fait état de la multiplication des crises au plus haut niveau de gravité humanitaire : 4 crises ont actuellement atteint ce stade : en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Syrie et en Irak. Présentant les principes de l’action humanitaire (humanité, impartialité, indépendance, neutralité), il a souligné l’absolue nécessité d’une distinction claire entre action humanitaire et intervention militaire. Les participants se sont inquiétés des difficultés nouvelles de la gouvernance mondiale à laquelle les puissances émergentes, notamment la Chine, sont mal associées. Il a été remarqué que la Chine avait abandonné dans son discours stratégique la notion « d’ascension pacifique ». La crise ukrainienne et l’avenir de l’OTAN ont été au centre des débats sur la sécurité européenne. Dominique David (Directeur exécutif de l’IFRI) a, avec d’autres, plaidé pour que l’Union européenne définisse mieux ses objectifs de long terme dans une situation très complexe. Un intervenant a exprimé la crainte que le Donbass occupé par les forces hostiles à Kiev devienne une nouvelle Transnistrie. Les participants ukrainiens ont surtout appelé à la fermeté de l’Occident face à une intervention russe qu’ils ont qualifiée d’invasion. S’agissant de l’OTAN, le soutien aux mesures prises au sommet du Pays de Galles a été assorti d’un souhait que le dialogue politique soit maintenu avec la Russie. De nombreux participants ont exprimé la crainte d’une impasse du désarmement nucléaire. Soulignant que les actuelles tensions avec la Russie étaient d’une tout autre nature que l’affrontement bloc à bloc de la guerre froide, Paul Quilès a estimé que les puissances nucléaires avaient, en dernière analyse, un intérêt commun à réduire progressivement la place de l’arme nucléaire dans leurs dispositifs de défense, tout particulièrement en Europe. Enfin la Conférence s’est intéressée aux menaces liées aux nouvelles technologies notamment sur deux points : les fragilités des systèmes d’information (l’offensive dispose-t-elle en ce domaine d’un avantage structurel sur la défensive ?) et l’utilisation par les mouvements terroristes des réseaux sociaux (aucune parade technique efficace ne semblant pouvoir être trouvée). Groupe Sécurité et politique étrangère Il a été mis en place fin 2014 Réponse à une demande de la Nonciature à la Conférence des évêques de France A la demande du secrétariat général de la Conférence des évêques de France Justice et Paix lui a fourni les éléments nécessaires à transmettre au titre de sa réponse à la 7 Nonciature sur « La dissuasion nucléaire et la possession d’armes nucléaires sont-elles moralement légitimes ? » Développement durable Revisiter l’institution à partir de la fragilité L’article élaboré par le groupe Développement a été publié par Etudes en décembre 2014, sous la signature d’Elena Lasida et du groupe Développement (Luc Champagne, Jacques Debouverie, Jean-Luc Dubois, Elena Lasida, Michel Lepetit, Bernard Perret, André Talbot) « La relation entre institution et fragilité est paradoxale. Pourtant, si l’on comprend la première comme base de la société, lieu où l’individu se construit avec d’autres, sa fragilité contribue à sa plasticité et à sa capacité de renouvellement. Elle corrige en particulier le danger de domination qui caractérise souvent l’institution et entraîne son rejet. L’individu peut se sentir créateur de l’institution, plutôt que sa victime. » Vers les Objectifs du développement durable et réunion climat COP 21 à Paris en décembre 2015 En lien avec le Service Famille et Société, Justice et Paix a animé des rencontres d’organisations chrétiennes engagées sur les futurs Objectifs du développement durable et la préparation de la COP 21 de 2015 : CEF et Service de la mission universelle, Comece, Fédération protestante de France, CCFD – Terre solidaire, Secours catholique, Ceras, Pax Christi, DCC, Service de la mission en monde rural, Service des relations avec l’islam, Semaines sociales, Environnement et modes de vie, IRSI, CORREF, Mission de France, CECEF. Editions de l’Atelier, La Croix. La préparation se poursuivra en 2015. Mentionnons seulement au titre de 2014 l’aboutissement d’un travail du Groupe Développement, repris, amendé et enrichi par le Conseil Famille et Société, la déclaration de ce Conseil du 15 janvier 2015 Un Kairos planétaire. Changement climatique : le moment opportun pour bâtir un monde commun. Extraits : « L’espérance face à l’avenir Un monde est en train de s’écrouler : celui qui pensait le développement comme croissance infinie. L’humanité fait face à l’expérience angoissante de sa finitude. Comment parler d’infini dans un monde fini ? L’espérance chrétienne est fondée sur une idée de promesse qui n’est pas celle d’un but prédéfini à atteindre, mais celle d’un appel qui met en marche vers un meilleur possible. L’image de la « terre promise » qui va mettre en marche le peuple de Dieu, premièrement derrière Abraham, et ensuite derrière Moïse, illustre bien cette idée d’une promesse qui met debout et en chemin vers un avenir meilleur, mais dont on ne connaît pas la forme concrète qu’il pourra avoir. Aujourd’hui c’est le moment opportun pour dessiner à nouveau cet imaginaire de la « terre promise » et d’un développement qui pourrait être porteur de vie « pour tout l’homme et pour tous les hommes ». Un nouveau style de vie qui mobilise une autre manière de consommer et de produire, de se déplacer et d’habiter l’espace est déjà en construction. Une autre expérience du temps qui valorise la lenteur et le long terme plutôt que l’immédiateté et le court-termisme est envisageable. Une nouvelle représentation de « la vie bonne » est aujourd’hui à 8 construire : une vie qui assure à chacun la possibilité d’être reconnu comme cocréateur et pas seulement comme consommateur. L’universalité du bien commun Face à la crise, le premier réflexe est celui du repli sur soi : on s’enferme pour mieux se protéger. Les négociations en cours, autant par rapport au climat que par rapport à la suite des OMD, révèlent à quel point, face à la difficulté, chaque pays essaye de défendre son intérêt particulier. Or, si chaque État reste cantonné dans la défense de son intérêt propre, c’est la planète entière qui va couler et chacun des États avec elle. Le changement climatique est aujourd’hui la preuve la plus évidente d’une interdépendance irréversible entre tous les pays. Aucun pays ne peut aujourd’hui prétendre s’en sortir tout seul. Les efforts de réduction de gaz à effet de serre faits par un seul pays n’ont aucun effet s’ils ne sont pas suivis de manière généralisée. La politique fondée sur la défense de l’intérêt particulier conduit aujourd’hui à une impasse de mort. L’Église, par contre, prône l’universalité du bien commun. Cette universalité s’est même traduite en termes d’une nécessaire « autorité mondiale ». Passer d’une politique nationale à une politique universelle suppose un changement radical de logique. La solidarité comme socle du vivre-ensemble Les mutations contemporaines menacent l’ensemble des humains : les plus pauvres sont plus menacés que les plus riches, et les générations à venir plus que les générations présentes. La précarité énergétique dont souffre déjà une bonne partie de nos concitoyens, ainsi que la sécheresse et les inondations qui menacent la vie des populations plus pauvres, en témoignent. La solidarité s’érige comme principe organisateur de la vie collective. Elle est fondée sur l’idée que chaque homme et chaque femme ont quelque chose à donner et quelque chose à recevoir d’autrui. Le pauvre est appelé, comme toute personne, à être co-créateur et à mettre ses compétences au service d’un projet commun. » Une conférence de presse conduite par Mgr Jean-Luc Brunin avec Elena Lasida a permis de présenter le document en présence de nombreuses organisations et associations membres du « collectif ». Denis Viénot a rencontré Mgr Georges Pontier, président de la CEF pour lui faire part des nombreux projets français et étrangers qui se mettent en place. Campagne post-2015, transitions pour un monde juste et Coalition Climat 21 Justice et Paix a adhéré à ces deux regroupements et y est représenté par Daniel Verger Finances Paradis fiscaux et réforme bancaire Justice et Paix, - Denis Viénot - participe à la Plateforme « Paradis fiscaux et judicaires » coordonnée par le CCFD. L’année a été chargée en travaux, publications communiqués de presse, colloque à l’Assemblé nationale etc. Par exemple, 9 • • Les profits cachés défendus par l’Union européenne. Comment les politiques européennes en matière de lutte contre l’évasion fiscale ne sont pas toujours à la hauteur des enjeux pour les pays en développement. Communiqué de presse du 12 novembre 2014 Evasion fiscale: analyse des chiffes publiées par les banques françaises. Communiqué de presse, novembre 2014 Publiez ce que vous payez. Justice et Paix est membre de cette plateforme, coordonnée par le Secours catholique qui met en relation avec nos homologues présents en Afrique et engagés également dans cette démarche de transparence des activités pétrolières et extractives. Communiqué de presse du 18 décembre 2014 : Transparence dans les industries extractives : ce qui va changer au 1er janvier 2015 avec la nouvelle loi : « La loi qui introduit l’obligation pour les entreprises pétrolières, gazières, minières et forestières de publier tous les paiements faits à des gouvernements, projet par projet dans chaque pays où elles mènent des activités d’exploitation ou d’exploration, a été définitivement adoptée par le Parlement ce 17 décembre. Cette loi transpose en droit français les directives européennes Transparence et Comptable adoptées par le Parlement européen en juin 2013. Après le Royaume-Uni début décembre, la France est le deuxième pays européen à transposer ces directives. Les membres français de la coalition Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) [1] ainsi que ceux de la plateforme « Paradis Fiscaux et Judiciaires » [2] reconnaissent qu’il s’agit d’une étape importante vers la transparence et la lutte contre la corruption dans un grand nombre de pays riches en ressources naturelles. « Deux tiers des populations les plus pauvres vivent dans des pays riches en ressources naturelles. Cette loi va permettre de renforcer les normes mondiales sur la transparence et la gouvernance de ces secteurs où l’opacité a privé les populations de revenus essentiels pour le financement des services publics et des infrastructures nécessaires à leur développement », souligne Martin Willaume, coordinateur de la coalition PCQVP en France. A partir du 1er janvier 2015, les grandes entreprises minières, pétrolières, gazières et forestières enregistrées et/ou cotées en bourse en France, telles que Total, Areva ou Eramet devront en effet rendre publics tous les paiements égaux ou supérieurs à 100 000 € versés à toute autorité nationale, régionale ou locale d’un pays tiers, projet par projet dans chaque pays d’exploration ou d’exploitation. Les premiers rapports sur l’activité 2015 seront publiés en France en 2016. « Cette loi est un pas en avant pour la transparence en Afrique. Nous allons pouvoir obtenir le détail des paiements effectués par les entreprises françaises comme Total à notre gouvernement. Cela nous permettra de demander des comptes à notre pays pour que ces revenus issus du pétrole profitent à tous. Ces rapports seront accessibles gratuitement sur internet et il est important qu’ils puissent être publiés sous un format utilisable et ouvert », ajoute Brice Mackosso, coordinateur de PCQVP pour la République du Congo. Avec ces directives, l’Union européenne rejoint ainsi un mouvement global pour la transparence des industries extractives, des lois similaires existant déjà aux Etats-Unis, en Norvège tandis que d’autres sont actuellement débattues au 10 Canada. Retardés par une plainte du lobby pétrolier, les Etats-Unis doivent agir rapidement pour que l’organisme fédéral de régulation des marchés, la Securities and Exchange Commission, ne fasse plus obstacle à l’application de la loi DoddFrank votée en 2010 et garantisse un reporting pays par pays et projet par projet équivalent à celui de l’Union européenne Si le vote de cette loi française est un progrès important dans la lutte contre la corruption, il reste cependant une occasion manquée pour les autorités françaises de combattre l'évasion fiscale. « Le Parlement et le gouvernement français avaient là une opportunité majeure pour transformer en actes toutes les déclarations de bonne volonté sur la lutte contre les schémas d'optimisation fiscale, alors même que le pouvoir de nuisance des paradis fiscaux a encore été au cœur de toute l'actualité économique cet automne » rappelle Lucie Watrinet, coordinatrice de la plateforme « Paradis Fiscaux et Judiciaires ». En refusant d'utiliser cette loi de transposition pour obliger les entreprises extractives et forestières à publier les chiffres sur leurs implantations pays par pays – une obligation pourtant faite aux banques depuis cette année –, les députés et sénateurs privent les citoyens français et des pays hôtes d'un outil indispensable pour traquer les montants qui transitent par les paradis fiscaux, malgré les dispositions de la loi sur le développement votée par le même Parlement en juillet dernier [3]. Par ailleurs, l’amende de 3 750 € prévue pour les entreprises qui publieront des informations partielles ou erronées ne constitue pas une sanction effective, proportionnée et dissuasive en ligne avec les exigences de la directive européenne, D’autres pays comme le Royaume-Uni ont respecté ces indications en mettant en place un régime plus contraignant (poursuites pénales des dirigeants et amendes au montant progressif). Alors que la France s’apprête à mettre en place l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), les membres de PCQVP et de la plateforme « Paradis Fiscaux et judiciaires » resteront vigilants afin que les efforts en faveur d’une transparence dans ce secteur se poursuivent. » Dette et Développement Justice et Paix est membre de la plate-forme « Dette & développement», coordonnée par le CCFD Finance et éthique Le Groupe poursuit ses travaux. Le président de Justice et Paix a publié dans Les Echos des 28 et 29 mars un article complémentaire à la fiche réalisée en 2013 pour les évêques d’abord. « Il faut fabriquer un secteur financier plus juste N’est-ce pas une carence d’éthique qui a donné à la crise financière une telle ampleur ? De fait, trois valeurs fondamentales ont été oubliées pendant les années d’euphorie. La première est la transparence. L’économie libérale est fondée sur l’hypothèse que les acteurs économiques sont rationnels et éclairés. Or, l’asymétrie de l’information n’a cessé de progresser aux dépens du grand public, des salariés, des actionnaires et même des administrateurs. Asymétrie aussi lorsque des produits financiers mélangeant actifs toxiques et valeurs sûres sont conseillés 11 aux épargnants. Asymétrie enfin, quand les agences de notations utilisent des critères peu lisibles. Les voies sont connues pour rendre la finance moins opaque: élargir le champ de la supervision financière aux secteurs non-régulés, hedge-funds, places offshore, agences de notation ; clarifier les normes comptables, les harmoniser au niveau mondial et les déconnecter de la volatilité des marchés ; organiser une vigilance accrue sur la gouvernance des entreprises ; réduire la consanguinité des conseils d’administration ; améliorer l’audit et les contrôles internes ; informer les salariés ; désintoxiquer la notation, comme le dit l’Autorité des marchés financiers. Ces chantiers progressent trop lentement. La deuxième valeur tombée en désuétude est la tempérance. Alors que l’économie stagne, est-il raisonnable d’exiger un rendement mirobolant ? Cette course effrénée est un pousse-au-crime qui oblige les entreprises à pressurer, voire licencier leur personnel et incite les investisseurs à prendre des risques inconsidérés. La crise et le resserrement des règles prudentielles internationales qu’elle a entraîné ont mis un frein à ces pratiques. Mais le naturel revient vite au galop. Modération oubliée aussi dans les rémunérations des dirigeants et les bonus des traders, même si ils ont été plafonnés ou taxés dans nombre de pays, ils ont repris leur progression. La troisième valeur négligée est le sens des responsabilités : envers les clients d’abord, inconscients des risques qu’ils encourent ; envers les salariés victimes entre autres de « licenciements boursiers » ; envers l’environnement parfois malmené par des firmes sans scrupules; envers les actionnaires pour qui la création de valeur s’est parfois révélée être un mirage. Il est normal que des entreprises fassent le gros dos quand leur activité faiblit. Il est moins acceptable que, d’une part, elles réduisent les investissements porteurs d’avenir alors qu’elles dégagent des bénéfices et que, d’autre part, les banques les privent des crédits dont elles ont besoin. Dans son Exhortation apostolique de novembre 2013 sur la fraternité, le Pape François n’a pas mâché ses mots : « non à une économie de l’exclusion, (…) non à l’argent qui gouverne au lieu de servir. (…) Je vous exhorte à la solidarité désintéressée et à un retour de l’économie et de la finance à une éthique en faveur de l’être humain. » Comment faire pour rendre plus juste un milieu où l’humain est malmené ? • Se ressourcer en se réunissant autour de valeurs de justice et de respect des autres qui rappellent la finalité humaine de l’économie et de la finance. • Oser refuser les pratiques douteuses, les mécanismes qui poussent à la faute et dénoncer les dérives du système, qu’il s’agisse d’abus de droit, de fraude, des paradis fiscaux, du blanchiment d’argent ou de la manipulation des prix de transferts. • Fabriquer un secteur financier plus juste, en démontant les rouages pervers du système, en sensibilisant le public et les responsables politiques aux niveaux national et européen sur la nécessité de réformes et en assurant la promotion d’une finance plus solidaire et à nouveau tournée vers le long terme. » 12 Industrie minière. Réponse à une demande du Conseil pontifical Justice et Paix Il était demandé de réagir à un document Un nouveau départ pour l’industrie minière. La Plénière de Justice et Paix y a travaillé et le mail suivant a été transmis : « Suite à votre courrier du 2 juillet 2014 relatif à l’industrie minière et conformément à votre demande, nous avons l’honneur de vous adresser une contribution qui résulte d’un temps de travail que la Commission française Justice et Paix a consacré, lors de sa réunion plénière des 26 et 27 septembre 2014, à l’étude de votre document « Un nouveau départ pour l’industrie minière : vers la deuxième étape ». Remarques sur le document « Un nouveau départ pour l’industrie minière » Le document constitue un effort important de la part du Conseil Pontifical Justice et Paix pour nourrir une réflexion avec des dirigeants d’industries extractives, afin d’améliorer les conditions d’une contribution à un développement soutenable. Le document fait état de différents travaux ; il apparait sans doute d’abord comme l’expression du point de vue de dirigeants chrétiens. A cet égard, deux points extrêmement positifs doivent être soulignés : - La reconnaissance par ces dirigeants de nombreux problèmes de différentes natures posés par les industries extractives (par ex document p10), et l’importance d’un état des lieux concernant les héritages négatifs d'un passé où la croissance économique et les exigences de rentabilité à court terme ont pris les pas sur les préoccupations sociales et environnementales - L’implication personnelle de dirigeants, prenant la parole à la première personne et désireux d’œuvrer à une transformation personnelle et collective des pratiques. Ces éléments sont évidemment essentiels à la recherche des moyens d’avancer. Il est regrettable que ne soit pas proposé un cadre de réflexion qui permette de creuser les problèmes structurels liés aux industries extractives. Un effort pour analyser les « structures de péché » qui entravent l’exercice par les dirigeants d’une véritable action transformatrice est souhaitable. Cécile Renouard, membre de Justice et Paix France, religieuse de l’Assomption, professeur de philosophie au Centre Sèvres (facultés jésuites de Paris) et directrice du programme de recherche « CODEV – Entreprises et développement » « à l’ESSEC, fait état des recherches qu’elle mène depuis 12 ans sur les responsabilités des multinationales et en particulier dans le delta du Niger sur les effets sociétaux de l’activité pétrolière (dans le cadre d’une convention de recherche entre l’ESSEC et le groupe pétrolier TOTAL). Elle a notamment élaboré un cadre théorique qui permet de faire droit aux différentes responsabilités des entreprises, et qui s’applique bien aux industries extractives : - Responsabilité économique et financière, sur les conditions de juste création et juste partage de la valeur économique : cela suppose de regarder les choix d’investissement, les politiques salariales et de voir comment les entreprises s’acquittent de leur responsabilité fiscale (notamment si elles se livrent ou pas à des pratiques d’optimisation fiscale qui lèsent les pays dans lesquels elles ont des activités) 13 Responsabilité sociale vis-à-vis des salariés et sous-traitants : il est intéressant que la nouvelle définition par l’Union européenne de la RSE considère celle-ci comme la maitrise des impacts tout au long de la chaine de valeur ; la question de la responsabilité des industries extractives vis-àvis de leurs nombreux sous-traitants devrait être creusée (par exemple, de nombreuses fonctions non directement liées aux métiers techniques ont été externalisées, et les salariés des sous-traitants ont fréquemment des conditions de travail, salaires, protection sociale très défavorable voire indécents). - Responsabilité sociétale et environnementale vis-à-vis des parties prenantes affectées par l’activité extractive sur un territoire ; il faut regarder de très près les mesures mises en œuvre par les entreprises. Un principe comme celui du double effet peut être utile pour analyser dans quelle mesure les entreprises analysent les effets négatifs directs et indirects de leurs activités, cherchent à mesurer le caractère proportionnel des dommages vis-à-vis des bienfaits attendus puis à réparer et minimiser ces dommages (ou décident de ne pas exploiter si ces dommages sont irréversibles et trop élevés par rapport aux bienfaits attendus). Les recherches de terrain menées au Nigeria par le programme CODEV (avec des chercheurs africains) montrent comment certaines actions sociétales conçues pour répondre aux demandes des populations locales (formations, écoles, dispensaires, routes, etc.) n’ont pas pour autant amélioré la cohésion sociale et ont plutôt contribué à une dégradation forte de la confiance au sein des familles et des communautés. - Responsabilité politique vis-à-vis de la coopération des entreprises à la préservation et gestion des biens communs mondiaux, notamment du climat. Une insistance forte est mise dans le document sur le dialogue avec les parties prenantes ; il faut être prudent et analyser de près les situations. Certaines entreprises ont adopté la rhétorique de la gouvernance inclusive et du dialogue « multi-stakeholders » mais celui-ci n’a guère d’effet sur le terrain, si rien n’est fait pour changer la manière de désigner les représentants des parties prenantes, si les circuits clientélistes se maintiennent… De manière générale il est très peu fait mention du rôle des ONG internationales (dont des ONG catholiques comme le CCFD-Terre solidaire) et des initiatives contribuant à une évolution de la soft law et du droit dur. Parmi les initiatives intéressantes à analyser : - L’EITI comme initiative liée à un engagement volontaire des entreprises et des Etats ; le rôle de la loi Dodd-Frank aux USA suivie de la directive européenne sur les industries extractives et l’obligation d’un reporting pays par pays des sommes versées aux Etats où elles ont des activités - Le processus de Kimberley sur les diamants de sang, l’initiative sur les minerais de sang en RDC… Je me permets de joindre à ce mail deux articles publiés récemment par Cécile Renouard qui éclairent le débat. » - Europe Conférence des commissions Justice et Paix d’Europe 14 Réunion des secrétaires généraux Elle s’est tenue à Bruxelles en mars. La mise en place d’un groupe de travail conjoint avec la Comece sur la politique étrangère de l’Union européenne a été décidée. (Ce groupe où siège Michel Drain de s’est réuni pour la première fois à Bruxelles les 26 et 27 janvier 2015). Réunions du Comité exécutif Birmingham en février, Bruxelles en mars, juin à Luxembourg, décembre à Vienne Journées d’étude et assemblée générale à Athènes en septembre 22 commissions nationales y ont été représentées. Mgr Jean-Claude Hollerich, Archevêque de Luxembourg et nouveau président n’ayant pas pu se rendre à Athènes, les réunions ont été présidées par Mgr William Kenney, président sortant. En l’absence de Denis Viénot, empêché, Michel Drain a représenté Justice et Paix. Jean-Bernard Marie y a participé en qualité de représentant de Justice et Paix Europe à la Conférence des Organisations internationales non gouvernementales du Conseil de l’Europe. Les séances d’études ont porté sur le thème « dignité humaine et crise économique ». Elles ont notamment permis de rencontrer des représentants d’ONG créées pour porter assistance aux sans-abri, aux personnes démunies atteintes de troubles psychiques, aux chômeurs, aux migrants mineurs et aux demandeurs d’asile en détention administrative. Les représentants d’un parti politique (Syrisa) ont également été rencontrés dans le cadre des séances d’études. D’autres partis (notamment Nouvelle Démocratie) n’ont pu donner suite à la demande de rencontre qui leur avait été présentée. A la suite des séances d’études une déclaration finale a été adoptée. Elle souligne notamment qu’en Grèce « ceux et celles qui souffrent des conséquences de la crise économique ressentent une immense frustration face aux manquements systémiques des dirigeants et aux échecs des politiques qui ont privilégié les considérations financières au détriment des droits humains fondamentaux et du bien-être des populations ». Elle plaide également pour une politique d’immigration fondée sur la solidarité et la responsabilité partagée à l’échelle de l’Union européenne. L’Assemblée générale a adopté comme thème de l’action concertée 2015 la nécessité d’une réponse ferme aux progrès en Europe du nationalisme d’exclusion raciste et xénophobe. Le Comité exécutif a eu la charge de définir plus précisément cette action concertée. Action concertée de Justice et Paix Europe L’action concertée de 2014 a porté sur le chômage des jeunes selon les orientations suivantes : « Le chômage des jeunes, une crise qui menace notre avenir Dans l’ensemble de l’Europe, alors que recule l’inquiétude générale au sujet du chômage, les jeunes, eux, paient cher une crise économique dont ils ne sont pas responsables, en subissant un taux de chômage plus élevé que le reste de la population. Le chômage des jeunes existait déjà avant la crise économique et financière, mais le taux de chômage moyen en Europe est aujourd’hui deux fois plus 15 élevé pour les jeunes que pour les autres groupes d’âge, et, dans plusieurs pays, ce taux dépasse 50%. En tant que Conférence des Commissions Justice et Paix d’Europe, nous souhaitons ajouter notre voix à celles qui ont récemment appelé à une urgente remise en question de la stratégie apte à corriger cette injustice. Bien qu’au niveau de l’UE il y ait eu une prise de conscience bienvenue, avec des milliards d’euros attribués à des programmes de protection pour les jeunes, cette crise ne sera pas résolue seulement par les politiques économiques. Il faut reconnaître que l’une des causes fondamentales de la crise a été l’incapacité de comprendre que la signification du travail dépasse de loin l’emploi payé, et comporte des implications personnelles, sociales et culturelles d’importance. Pour cette raison, l’enseignement social de l’Eglise catholique a constamment mis l’accent sur le fait qu’un travail convenable est un droit de l’Homme essentiel. Dans de nombreux pays européens aujourd’hui, ce droit est refusé à beaucoup, voire à des millions de jeunes. Les demandes du marché et du secteur financier ont été mis au-dessus des besoins de la société, et en particulier au-dessus des besoins des jeunes. Ceux-ci représentent l’avenir de notre société, mais leurs projets de vie ont été réduits et leur dignité humaine offensée. Ils courent le risque de devenir une génération perdue. L’accent a été mis sur l’équilibre des budgets nationaux, tandis que le besoin d’investissement humain a été ignoré. Ce choix compromet finalement les possibilités d’une croissance économique durable à long terme. Le poids démoralisant du chômage détourne beaucoup de jeunes de s’impliquer dans la formation et dans l’entreprise. De plus, beaucoup de jeunes paient des droits élevés pour une formation universitaire et professionnelle, s’endettant dès leur jeune âge, alors que des emplois ne sont pas immédiatement disponibles. D’autres choisissent d’émigrer, à la recherche de meilleures possibilités ailleurs. Bien qu’une plus grande liberté de mouvement à travers les frontières nationales doive aujourd’hui être encouragée, pour les pays qui perdent un grand nombre de jeunes à cause d’un manque de possibilités, les conséquences sont accablantes. En réponse à cette crise, une priorité essentielle pour les gouvernements, ainsi que le reconnaissent des responsables de l’UE, doit être d’investir dans des possibilités d’emploi pour des jeunes. Pour que cet investissement soit efficace, il faut que des employeurs s’engagent de manière significative à donner du travail à des jeunes. Les employeurs devraient être encouragés à rassembler un ensemble équilibré de travailleurs, afin d’employer à la fois des jeunes qui ont besoin d’expérience et d’autres travailleurs qui ont une expérience à partager. Il est également important que des règles solides existent pour éviter une exploitation des jeunes, s’assurer qu’ils reçoivent une juste rémunération de leur travail et que des possibilités de formation correctes leur sont offertes. Il faut reconnaître que beaucoup de jeunes ont été déçus par les responsables politiques et par les mesures prises : ils considèrent que leurs besoins et leurs préoccupations ont été dédaignés. La propagation d’une telle déception met la démocratie en danger et menace la stabilité future de nos sociétés. A travers l’Europe, ces sentiments se sont manifestés de différentes manières, y compris par des mouvements violents de protestation, ce qui a encouragé des extrémistes politiques. En parallèle à une politique pour lutter contre le chômage des jeunes, les responsables politiques doivent démocratiquement mettre en place des mécanismes de consultation qui intègrent les jeunes dans les processus destinés à résoudre la crise. A long terme, l’éducation doit être primordiale pour une politique d’emploi durable. Et les institutions d’enseignement doivent engager un dialogue régulier avec les employeurs pour s’assurer que les cours dispensés sont adaptés à l’état actuel du marché du travail. 16 Le modèle traditionnel d’un « travail pour la vie » ne peut plus être un but réaliste. Beaucoup de jeunes tireraient bénéfice d’une approche plus souple, qui les encourage à acquérir une large gamme de qualifications et à continuer à les développer tout au long de leur vie de travail. Dans ce contexte, les valeurs que nous transmettons aux jeunes concernant le travail et l’emploi sont importantes également. Les valeurs de base de solidarité, de bien commun et de service aux autres peuvent être perdues dans notre société de plus en plus matérialiste. Cela n’est pas seulement préjudiciable pour la santé mentale et le bien-être de l’individu ; cela peut conduire à une rupture de la cohésion sociale et des liens de solidarité dans la société. Le chômage des jeunes est le symptôme le plus évident et le plus douloureux d’un problème beaucoup plus large : l’incapacité de prendre en considération la signification profonde du travail dans une politique économique et sociale. Certes, le chômage des jeunes devrait être une priorité pour les gouvernements, pourtant ce problème ne devrait pas être envisagé seul, mais comme partie d’un ensemble plus vaste qui envisage les obstacles à l’emploi touchant les gens dans tous les secteurs de la société. Il devrait aussi devenir un point permanent du programme du Conseil européen et figurer comme une priorité pour les organisations internationales concernées. Des interventions d’assistance à court terme sont vitales, mais plus importants encore sont la politique à long terme et les changements culturels nécessaires pour proposer à nos sociétés un modèle d’emploi plus juste et plus durable. La crise actuelle nous donne enfin une réelle possibilité de changement et de reconnaître et encourager l’aspiration légitime des jeunes à participer aux responsabilités. Dans l’attente des prochaines élections européennes, nous demandons aux gouvernements européens et aux institutions de l’UE de : • Mettre la priorité sur l’emploi dans les plans de redressement économique, avec des projets spécifiques pour répondre au chômage des jeunes, projets développés en consultation avec des jeunes ; • faire progresser rapidement la reconnaissance des diplômes à l’intérieur de l’UE • examiner les mécanismes existants de consultation et d’intégration des jeunes, avec le projet de surmonter à la fois leur absence de la politique et la montée de l’extrémisme au sein de la jeunesse ; • soutenir les employeurs qui proposent des possibilités appropriées aux jeunes, tout en vérifiant qu’il existe des règlements de protection contre l’exploitation de jeunes travailleurs ; • donner une aide financière à l’enseignement et à la formation professionnelle ; • mettre au point des mécanismes de consultation pour vérifier en quoi nos systèmes actuels d’éducation contribuent à un emploi durable, en y faisant participer tous les principales parties prenantes, notamment les entreprises, les syndicats, les organisations du travail et les jeunes. » Nouvelles solidarités Nord / Sud et relations avec les Instituts religieux Le groupe qui travaille en lien avec les Instituts Religieux a continué la diffusion du livret réalisé l’année précédente sur « Instituts Religieux et associations : une solidarité internationale renouvelée » : plusieurs sessions ont été animées dans des congrégations ou rassemblements des congrégations. Par ailleurs, le groupe a continué et finalisé le travail sur les banlieues intitulé « La banlieue, lieu de solidarité 17 internationale – l’expérience des communautés religieuses ». Sa publication est prévue pour janvier 2015. En janvier 2014, Justice et Paix a organisé la journée habituelle avec les Instituts religieux consacrée aux « Objectifs du millénaire pour le développement » arrivant à échéance en 2015 et donnant place à des « Objectifs du développement durable » qui sont au cœur des négociations internationales actuelles. Autres régions du monde Afrique Justice et Paix – France entretient des relations régulières avec plusieurs commissions africaines. C’est le cas notamment des commissions du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo Brazzaville, de Côte d’Ivoire, de la République démocratique du Congo et du Togo, que nous rencontrons à chacun de leur passage en France et avec qui nous entretenons des contacts réguliers. Nous avons reçu particulièrement cette année • le Père Joseph Moukasa Kienou, secrétaire général de Justice et Paix au Burkina Faso • Mgr Dieudone Nzapalainga, archevêque de Bangui en République Centre Africaine • le Père Bernard Kinvi, directeur de l’hôpital Saint Jean-Paul II à Bossemptélé, République Centre Africaine Asie Justice et Paix entretient des relations régulières avec Justice et Paix-Pakistan. Nous avons rencontré le Père Wensislaus Fatubun, Project Officer à Justice et Paix Indonésie. Proche Orient A l’occasion d’une mission en Algérie pour Caritas Internationalis, Denis Viénot a rencontré des membres de Justice et Paix Algérie, particulièrement la sœur Janette Londadjim qui en est responsable au sein du diocèse d’Alger. Interview de Denis Viénot dans La Croix suite aux déclarations du pape François en août sur la situation en Syrie et le juste recours aux armes. Amérique latine Rencontre avec Mgr Higuita, évêque de Tumaco en Colombie. Communication Site Internet Le site internet continue d’être développé. On a veillé à l’enrichir très régulièrement. Présence dans les medias Justice et Paix a été sollicité à de nombreuses reprises par la presse écrite, les radios et télévisions chrétiennes (La Croix, La Vie, le Pèlerin, La Documentation catholique, des bulletins diocésains, Radio Notre Dame, RCF, Radio Vatican) sur différents dossiers et 18 notamment l’Europe, les questions de paix et sécurité, les migrations, la Palestine, le développement durable, la politique. Des articles de la Lettre ont été repris dans diverses publications ou cités. Conférences, animations etc. Forte activité d’Elena Lasida dans ce domaine. Colloque de Confrontations : « Aux nouvelles frontières de la fraternité » Participation à la conception du colloque. Lettre de Justice et Paix La Lettre de Justice et Paix permet d’informer sur les activités et les réflexions de Justice et Paix, de faire connaître les activités des partenaires. La Lettre a abordé en 2012 les questions suivantes : Janvier Editorial : La fraternité, fondement et route pour la paix, Antoine Sondag Directeur du Service national de la Mission universelle de l’Eglise Conférence des évêques de France Article : Le droit à une information véridique et complète, Pietro Pisarra Journaliste et sociologue Page 4 : L’Egypte, Jean-Jacques Pérennès, op, directeur de l’Institut, directeur de l’Institut d’études orientales du Caire Février Editorial : Demain, peut-être ! Israël et Palestine, Mgr Michel Dubost Evêque d'EvryCorbeil-Essonnes, Président du Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux Article : Vers l'Europe de la défense (1947-2013), Amiral Jean Dufourcq Docteur en science politique, de l'Académie de marine, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale Mars Editorial : Madagascar : enfin le rebond ? Laurent d'Ersu Membre de Justice et Paix Article : Drones de guerre : le monde en cibles ?, Cécile Dubernet Enseignante chercheuse, Institut Catholique de Paris Avril Editorial : Elections du Parlement européen, André Talbot Prêtre du diocèse de Poitiers, membre de Justice et Paix Article : A quoi sert le Parlement européen ?, Michel Drain Membre de Justice et Paix Page 4 : La joie de l’Evangile Mai Editorial : Il faut fabriquer le secteur financier plus juste, Mgr Yves Boivineau Président de Justice et Paix, Evêque d'Annecy Article : Une finance servante d'une Europe au service de la Paix, Groupement Chrétien des Professions Financières Page 4 : L’Ukraine, Michel Drain, membre de Justice et Paix 19 Juin Editorial : Centenaire Mgr François Maupu Evêque de Verdun, ancien président de Justice et Paix Article : L'avenir de l’Europe, espace de dignité et de paix Monique Baujard et MarieLaure Denès ; M. Baujard Directrice du SNFS - M.L Denès, Chargée de Mission département Politique-Economie-Europe Juillet-Août Editorial : Taxe sur les transactions financières, CIDSE, Dr. Ludwig Schwarz SDB, Evêque de Linz, Autriche, Mgr Jacques Blaquart, Evêque d’Orléans, Mgr Luc Van Looy, Evêque de Gand, Belgique, prochain président de Caritas Europa, Mgr Stanislas Lalanne, Evêque de Pontoise, Mgr Johannes Kreidler, Evêque Auxiliaire de RottenburgStuttgart, Allemagne, Mgr Francesco Montenegro, Evêque d’Agrigento, Italie, Mgr Jorge Ferreira da Costa Ortiga, Archevêque de Braga, Portugal Article : Regards sur les élections municipales et européennes 2014 en France, Julien Motte Secrétaire général de Chrétiens en Forum Page 4 : L’impact humanitaire des armes nucléaires, Jean-Marie Colin, Directeur France « Parlementaires pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement » PNND, membre ICAN France Septembre Editorial : Nécessité et difficultés de la mémoire des guerres mondiales, Michel Drain Membre de Justice et Paix France Article : Le pardon à l'épreuve. Une enquête au Rwanda, Benoît Guillou Membre de Justice et Paix France Octobre Editorial : Terrorisme : la fin ne justifie jamais les moyens, Marc de Montalembert Membre de Justice et Paix France Article : Le Centre Primo Levi. Vivre après la torture, Sibel Agrali Directrice du Centre Primo Levi Page 4 : compte rendu de la conférence CCADD Novembre Editorial : Climat : la responsabilité des chrétiens, Jean Merckaert Rédacteur en chef de la revue Projet Article : Des Objectifs du Millénaire pour le Développement aux Objectifs de Développement Durable, Daniel Verger Membre de Justice et Paix France Page 4 : Malala Yousafzaï, Prix Nobel de la Paix ; Tournons la page. Décembre Editorial : DAESH dans la presse arabe, Nayla Haddad Avocate libanaise, membre de Justice et Paix Article : Lutter contre la traite des êtres humains. Un défi à relever aux niveaux local et mondial, Geneviève Colas coordinatrice de « Ensemble contre la traite des êtres humains » Secours catholique Page 4 : Pierre Toulat (ancien secrétaire général de Justice et Paix), Un chemin d’humanité, recension 20 Sujets approfondis lors des réunions plénières Février : Avril : Juin : Septembre : Novembre : Iran, situation politique et humanitaire Situation en Ukraine Paradis fiscaux et judiciaires Traite des êtres humains Démocratie en Afrique Publications & activités des membres de Justice et Paix Ouvrages Michel Drain • Manuel de relations internationales 2014 publié chez Larcier Cécile Renouard • Ethique et entreprise, Editions de l’Atelier, 2013, édition de poche, 2015. Mission de recherche Michel Drain Coopération parlementaire sur la modernisation de la gestion des ressources humaines dans les parlements de Bosnie-Herzégovine par référence à l’expérience des pays de l’Union européenne; projet de jumelage entre l’Union européenne et la Bosnie-Herzégovine, 4 semaines en quatre fois Etudes Michel Drain • La dimension parlementaire de la politique de défense allemande, Comité d'études des relations franco-allemandes de l'IFRI: • L’engagement de la Bundeswehr en Afghanistan : quels enseignements pour la politique de défense allemande ? Comité d'études des relations francoallemandes de l'IFRI: Articles Jean Yves Baziou • Le moment Diaconia : l’Eglise et les pauvres, quelles évolutions ? , Cahiers de l’Atelier, n° 540, janvier 2014 • Les trois corps de charité du Christ, site Lumen Vitae, juillet 2014 • Visiteurs et visites des églises : le style d’accueil de la Pastorale du Tourisme et des Loisirs, Revue Lumen Vitae, Tome LXIX, septembre 2014, n° 3 • Pour une diaconie de la beauté : servir la beauté du monde, Revue Lumen Vitae, Tome LXIX, septembre 2014, n° 3 Jean-Bernard Marie • La responsabilité de protéger: instrument de paix, arme de guerre?, in Dire la guerre penser la Paix, Labor et Fides, Genève 2014, pp.362-371. 21 • • • • Interdire la guerre, construire la paix. Valeurs de référence de la communauté internationale, in Dire la guerre penser la Paix, Labor et Fides, Genève 2014, pp.353-361. International Instruments relating to Human Rights: Classification and status of ratifications, Human Rights Law Journal, Vol.34, n°1-6, 29 August 2014, pp.211234. Eradiquer la pauvreté. Engagements des Etats dans le cadre du Conseil de l’Europe. Extraits de Textes adoptés par le Comité des Ministres, l’Assemblée parlementaire et le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, publication collective, Conférence des OING du Conseil de l'Europe, janvier 2015, 21 pages. Le Conseil de l'Europe et la dimension religieuse du dialogue interculturel, in Le dialogue interculturel et interreligieux à l'heure de la mondialisation, Actes du Colloque de l'Université catholique d'Angers, Parole et Silence, Paris,2014, pp.101-116 Cécile Renouard • Peut-on concilier responsabilité sociale de l’entreprise et mission de service public dans le secteur de l’eau ? Enquête sur le contrat de Nagpur, Inde (avec Marie-Hélène Zerah), Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°200, 2014, p.76-87 • La responsabilité éthique et politique des multinationales, Revue des sciences religieuses 88 n° 3 (2014), p. 315-332. • Justice écologique et responsabilité politique de l’entreprise, Etudes, mai 2014, p.41-51 • Parcours de la reconnaissance dans l’entreprise in Olivier Abel et Alain Thomasset (dir), L’amplitude de la reconnaissance, Revue d’éthique et de théologie morale, 281, Hors-série n°11, 2014, p.131-147 • Y a-t-il une malédiction des matières premières ? (avec Hervé Lado), in « L’entreprise multinationale dans tous ses Etats », Archives de Philosophie du droit, Tome 56, Dalloz, 2013, p.249-267. *** Denis Viénot. 3 mars 2015 22