Qui peut battre Karim Achour ? Le Picard a remporté son
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Qui peut battre Karim Achour ? Le Picard a remporté son
Qui peut battre Karim Achour ? Le Picard a remporté son sixième titre d’affilée de champion de France samedi à Gien. Sans forcer son talent. Trop fort ! Un métronome. Une machine à boxer. En plus d’être un sportif attachant, comme la boxe sait si bien en produire, Karim Achour est un champion déjà hors norme. Seuls les grands historiens de la boxe, qui ne vont pas manquer d’être consultés, pourront dire s’il s’agit d’un record. « J’ai donné les coups les plus nets et les plus forts », assure Achour. La photo en témoigne... Mais le Picard a défendu victorieusement pour la cinquième fois consécutive son titre de champion de France des poids moyens, l’une des plus belles catégories du noble art, samedi soir à Gien (Loiret), dans une salle comble (plus d’un millier de spectateurs) pour l’essentiel acquise à la cause de son rival qui évoluait à domicile. Autrement dit, Achour a remporté sa sixième ceinture de champion de France, deux ans après son premier titre (novembre 2012). Son adversaire de 34 ans, toujours champion du monde WBF, Michel Mothmora, a pourtant tout tenté tout au long des dix rounds. « Je suis déçu par le verdict, mais pas par le combat, souligne d’ailleurs Mothmora, dit "le Phenix". C’est difficile d’aller chercher la ceinture du champion de France, mais même Karim est venu me dire que ça avait été serré. D’ailleurs je n’ai pas de marques ni de blessures ». Ainsi, deux juges ont donné Achour vainqueur de deux points (96-94 pour les deux) et le troisième a vu un match nul (95-95). Autrement dit, le boxeur du BCO Pont-Sainte-Maxence est resté invincible une fois de plus. Sans faiblir, mais sans forcer son talent manifestement. « Karim était le meilleur, mais il a pris quelques coups. Car s’il s’est obligé à se motiver pour ce nouveau titre de champion de France, il n’a pas toujours réussi à maintenir sa concentration durant les trois minutes de chaque round et son niveau, oubliant les consignes et ce qu’il s’était promis » juge ainsi son entraîneur Giovanni Boggia. Parole d’expert, tant Boggia a contribué à donner cette nouvelle dimension à Achour, premier à reconnaître sa sortie en demi-teinte : « J’ai donné les coups les plus nets et les plus forts, mais je ne suis pas très content de ma prestation. J’ai trop cherché le coup dur parce que je voulais absolument finir plus vite. Or, j’aurais dû travailler bien plus ma boxe en la variant pour mettre du rythme et le déborder, comme prévu. Ce n’est pas ce qui s’est passé ». En clair Karim Achour, suivi sur place par un bus de supporters et amis (« leur soutien m’a beaucoup apporté »), et rentré dans la nuit en voiture avec ses accompagnateurs pour retrouver son domicile vers 2 heures du matin, a encore de la marge qu’un « petit bleu à l’œil » n’altère pas. « Il a réussi à me toucher, mais jamais à m’ébranler. Sur le ring je suis resté le patron » dit-il au surlendemain d’un combat ayant, semble-t-il, emballé spectateurs et téléspectateurs (ceux de « Ma Chaîne sport » qui doit rediffuser le combat aujourd’hui à 13 h 45), vu l’efficacité du champion et la générosité de son challenger. Le sextuple champion de France rêve évidemment de plus en plus fort du titre européen. « Une question de budget » affirme le boss Boggia, qui doit rencontrer avec son poulain les décideurs du Conseil régional prochainement. Une belle occasion pour la Région de promouvoir l’un de ses plus beaux champions en montant un gala prestigieux. Car à vrai dire, on n’attend plus que cela ! Mais avant, le sextuple champion de France pourrait se laisser convaincre de relever le défi d’une septième ceinture nationale, en mettant son titre en jeu le vendredi 19 décembre à Louvroil (Nord) contre Moez Fhima (34 ans). Par : Philippe Grand Source : Courrier Picard