En revenant de Millau... | Le Devoir - Espace presse

En revenant de Millau... | Le Devoir
06/10/14 14:30
TOURISME MIDI-PYRÉNÉES
En revenant de Millau...
Et les raisons d’y retourner pour contempler son spectaculaire viaduc, mais
bien plus encore
4 octobre 2014 | Émilie Folie-Boivin Dans la région Midi-Pyrénées, en France | Voyage
Photo: Émilie Folie-Boivin Le Devoir
Avec ses 2,5 kilomètres de long, le viaduc de Millau a plus l’air d’un pont, mais la différence réside dans le fait que ce dernier
relie deux rives alors que le viaduc rassemble deux points de grande hauteur, soit le Causse Rouge et le Causse du Larzac
dans le cas de Millau.
Avec sa gastronomie — riche dans tous les sens du terme — et ses gorges qui font d’elle
un véritable terrain de jeu pour sportifs, Millau a bien plus qu’un viaduc à offrir. Et ses
charmes sont très complémentaires.
Il y avait trois jours que j’étais en Aveyron et ce soir-là, sur la terrasse du restaurant du Château
de Creissels, j’avais le viaduc de Millau dans le dos, un beau morceau d’épaule d’agneau dans
l’assiette, et la seule chose à laquelle je pensais, c’était le fait qu’il n’y a jamais de beurre dans les
corbeilles à pain.
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J’ai demandé pourquoi au gentil serveur (« Ah ! Vous voulez dire du beurre ! »), un homme
sérieusement taquin et heureux de picosser les cousins du Québec.
« Vous ne trouvez pas qu’on mange assez riche dans la région ? Devinez pourquoi on fait tout ce
sport ! »
Voilà qui explique les cinq kilos d’excédent de bagage avec lesquels on revient de Millau… qui a
visiblement beaucoup plus qu’un viaduc à offrir.
Plusieurs visiteurs se rendent à Millau pour contempler son spectaculaire viaduc, pensant que c’est
grâce à cette prouesse architecturale — âgée de dix ans — que la ville de 3000 ans a été mise sur
la carte.
Alors, ceux qui souhaitent le voir peuvent le contempler de plusieurs manières.
La vallée du Tarn
L’Aire du viaduc, située sur le terrain d’une ancienne ferme, permet d’observer gratuitement cette
construction, au seul prix d’une petite marche de santé dans un chemin pentu.
Du belvédère, on le voit déployer ses 2460 mètres sur la superbe vallée du Tarn, et en regardant
vers l’ouest, on retrouvera Millau confortablement nichée dans son microclimat.
Le panorama le plus impressionnant du viaduc est celui observé des eaux du Tarn, à l’occasion
d’une sympa balade en barque.
Les Bateliers du viaduc, basés à Creissels, le village médiéval voisin, ont développé une superbe
offre pour le voir sous un nouveau jour.
Depuis neuf ans, la compagnie sillonne le Tarn sur les neuf kilomètres au rythme d’une balade
guidée.
Avec sa voix à la Grand Corps Malade, le décontracté copropriétaire, Fred, parle de géologie, de
faune, et ponctue d’anecdotes cette promenade tout à fait peinarde et très organique.
Photographes, Fred est votre homme.
Vu qu’il connaît la rivière comme le fond de sa poche, il sait exactement comment positionner la
barque pour utiliser le soleil afin d’obtenir d’exquis jeux de lumière naturelle avec le viaduc.
Baptême de l’air
Pour un programme beaucoup plus sportif, à partir du même endroit que Les bateliers et sous la
gouverne d’Évolution 2, il est également possible de louer des embarcations et de ramer soimême son chemin jusqu’au viaduc, tout en contemplant les falaises du Larzac.
Mais Millau est sans conteste la capitale du vol libre grâce aux falaises qui bordent le parc naturel
régional des Grands Causses, récemment classé au patrimoine de l’UNESCO. Des gens de partout
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viennent ici faire du parapente. De l’autoroute, il est tout à fait commun de voir des libéristes
sillonner le ciel pendant les beaux jours et profiter de la même vue sur la vallée, dont seuls les
oiseaux bénéficient d’ordinaire.
Ce point de vue n’est pas réservé qu’aux initiés puisque des compagnies organisent des baptêmes
de l’air pour les enfants, les handicapés. Millau est très proche de la nature et le théâtre d’un
festival international de musique et de sports extérieurs (Vibram Natural Games). C’est d’ailleurs
par le sport que les Millavois réussissent à passer à travers l’hiver, une saison longue et très, très
tranquille quand on n’est pas trop sorteux.
À table
La gastronomie est un sport en soi dans le département de l’Aveyron, à l’origine du fromage
roquefort, de ses pommes de terre mélangées à la tome qui forment l’aligot, de ses farçous de
saucisse hachée. On peut goûter à tout cela sur la route ou, sinon, on profite de l’arrêt touristique
obligé l’Aire du Viaduc pour découvrir la gastronomie locale puisqu’elle est ingénieusement mise
en valeur dans l’Espace gourmand. Les habitants du coin font même un détour spécial, le midi,
pour se restaurer à la cantine de Michel Bras, chef local étoilé Michelin, afin de déguster ses
« capucins », un cône de pâte à la farine de sarrasin garni des saveurs aveyronnaises. Difficile de
choisir, tellement les mélanges sont tentants, mais le petit luxe au champignon-foie-gras ainsi que
le modeste mais très succulent saucisse-aligot ont de quoi ravir. C’est croustillant et tendre à la
fois, en plus de permettre de goûter à une cuisine qui a touché aux étoiles, pour une fraction du
prix.
Si on traverse le centre-ville de Millau le jour du marché public, il faut prendre le temps de
débarquer de la voiture pour acheter une poignée de cerises de saison, des saucissons ou un pot
de gratte-cul en confiture. Du mercredi au samedi midi, les rues des Halles regorgent de produits
locaux. Tant qu’à y être, autant prendre un peu de temps pour monter les quelque 200 marches
du beffroi médiéval, puisque la tour de 42 mètres offre un joli panorama de 360 degrés sur la
vallée.
Le meilleur du Peyre
Aucun village n’est mieux placé que celui de Peyre pour apprécier le spectacle du viaduc de Millau.
Blotti à même une falaise abrupte, ce village rupestre veille sur le viaduc jour et nuit. Il n’abrite
qu’une poignée de villageois qui se déplacent dans ses rues sans voiture, et il est prisé des
touristes saisonniers, curieux de visiter Saint-Christophe, son église troglodyte, et de découvrir les
charmes de ce membre en règle des Plus beaux villages de France. Si on vogue de ce côté du
Tarn au petit matin, on peut voir les rayons du soleil plomber droit sur le tuf des maisons en
calade.
Fred, des Bateliers du viaduc, suggère de se taper les sept kilomètres qui séparent Millau de Peyre
pour prendre un verre à L’estival, un petit resto en contrebas du village. Une « très bonne
adresse, pas trop chérante », avec vue, qui sert une cuisine locale dont les légumes viennent du
jardin juste à côté.
Une manière pour profiter de (presque) tout ce que Millau fait de mieux, dans une seule bouchée.
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Notre journaliste était l’invitée d’Atout France et du Comité régional du tourisme Midi-Pyrénées.
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