Méthodologie

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 LEXIQUE LITTERAIRE
Figures de style (ou tropes)
Les figures par analogie
Comparaison : Figure de style qui consiste à établir un rapport de ressemblance entre deux éléments (le comparant
et le comparé), à l’aide d’un outil comparatif.
Il pleure dans mon cœur / Comme il pleut dans la ville. Verlaine
Personnification : Figure de style qui consiste à attribuer à une chose ou à un être non humain des sentiments ou
des comportements humains.
C’est un trou de verdure où chante une rivière Rimbaud
Métaphore : Figure de style qui consiste à établir un rapport de ressemblance entre deux éléments (le comparant et
le comparé), sans outil comparatif ; il y a identification complète entre le comparé et le comparant au point
que le comparé disparaît parfois complètement.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe… Hugo
(l’or du soir = le soleil couchant qui n’est pas nommé).
La métaphore est dite filée lorsqu’elle est reprise au long d’une phrase (ou strophe ou texte).
Des troupeaux d’autobus mugissants près de moi roulent. Apollinaire
Allégorie : Figure de style qui consiste à personnifier une idée.
Cupidon (personnage qui lance des flèches) est une allégorie de l’amour.
Prosopopée : figure de rhétorique par laquelle un orateur ou un écrivain fait parler fictivement un individu mort
ou absent, un animal ou une réalité personnifiée. Souvent proche de la personnification.
Ébloui de l’éclat de la splendeur mondaine,
Je me flattai toujours d’une espérance vive,
Faisant le chien couchant auprès d’un grand seigneur..., Tristan l’Hermite
Analogie : Figure de style qui consiste à établir une relation de ressemblance entre des réalités ou des notions qui,
en tant que telles, sont de nature différente.
couleur criarde (analogie entre une réalité visuelle et le domaine sonore basée sur une comparaison
entre une couleur et une sonorité désagréables)
Les figures par substitution
Métonymie : Figure de style (proche de la synecdoque) qui consiste à remplacer un terme A par un terme B
désignant un objet régulièrement associé à A dans la vie courante (les rapports entre A et B peuvent être
variés).
C’est la grève des bus (= de leurs chauffeurs : rapp. objet / utilisateur)
Boire un verre (= le liquide qu’il contient : rapp. contenant / contenu)
Voici un Picasso (= le tableau de Picasso : auteur / œuvre)…
Le chaume qui fume, Hérédia
Synecdoque : Figure de style (proche de la métonymie) qui consiste à remplacer un terme A par un terme B
désignant la partie de A, ou le tout de A.
Je vois des voiles au loin (synecdoque particularisante)
Strasbourg a gagné (synecdoque généralisante)
Périphrase : Figure de style qui consiste à remplacer un terme par une expression plus développée qui le définit.
La marionnette au long nez (= Pinocchio)
L’homme du 18 juin (= de Gaulle).
Synonymie : Figure de style qui consiste à employer des termes dont le sens est proche, pour exprimer des
nuances importantes ou varier les registres.
Habiter, demeurer, loger, crécher…
Les figures par opposition
Antithèse : Figure de style qui consiste à opposer des mots, des phrases ou des ensembles plus vastes dont le
sens est inverse ou le devient.
Niort qui rit, Poitiers qui pleure (titre d’un art. sportif).
Antiphrase : Figure de style qui consiste à exprimer une idée par son contraire dans une intention ironique.
Quel courage ! (pour dénoncer la lâcheté)
Méthodologie - A. Fillon
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Paradoxe : Enoncé qui présente des arguments qui vont à l’encontre des opinions généralement admises.
Le pénible fardeau de n’avoir rien à faire, Boileau
Oxymore ou Alliance de mot : Figure de style qui consiste à réunir deux mots ou deux expressions de nature
opposée pour les rendre identiques.
de chers ravisseurs, Lamartine
cette obscure clarté qui tombe des étoiles, Le Cid, Corneille
Chiasme : Figure de style qui consiste à croiser des termes mis en opposition ou en parallèle (A-B / B-A) et
renforcer l’idée ainsi exprimée.
Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.
Hypallage : Figure de style qui consiste en une permutation syntaxique : on attribue à un mot ce qui,
logiquement, convient à un autre.
Ils allaient obscurs dans la nuit solitaire
Les figures par amplification et par atténuation
Anacoluthe : Figure de style qui consiste à rompre la construction grammaticale (changement brusque de
sujet).
Exilé sur le sol au milieu des huées / Ses ailes de géants l’empêchent de marcher. Baudelaire
Anaphore : Figure de style qui consiste à commencer une série de phrases, de membres de phrases ou de
vers par le même mot ou expression.
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbre
Sur le sable et la neige
J’écris ton nom, Eluard
Anadiplose : Figure qui consiste à utiliser les mêmes mots ou groupes de mots à la fin et au début de deux
phrases ou de deux membres de phrase, même si cette reprise n’est ni absolument contiguë,
Et Cérès, que fit-elle ?
Ce qu’elle fit ? Un prompt courroux
L’anima d’abord contre vous. La Fontaine
Symbole : Figure de style qui consiste à employer un terme susceptible d’une double interprétation, sur le
plan réaliste et sur le plan des idées (sens dénoté et sens connoté).
La colombe : oiseau et paix
Hyperbole : Figure de style qui consiste à exagérer l’expression de sa pensée.
Peuple qui, de ton sang, écrivit la légende, Edmond Rostand
J’étais mort de peur !
Une femme qui quitte Paris, pour aller passer six mois à la campagne, en revient aussi antique que si elle s’y
était oubliée trente ans, Montesquieu.
Euphémisme : Figure de style qui consiste à atténuer la réalité dont on parle, par l’emploi d’une expression
indirecte qui l’adoucit.
disparu pour mort, petit coin pour cabinet
s’éteindre pour mourir
Gradation : Succession de mots dont les significations ont une intensité croissante ou décroissante
Je me meurs, je suis mort, je suis enterré, Molière
Enumération, accumulation : Figure de style qui consiste à juxtaposer une série plus ou moins longue de termes
ou groupes de mots de même catégorie grammaticale.
Les trompettes, les fifres, les hautbois…
Amplification : Figure de style qui consiste à faire progresser l’idée par une énumération de termes de plus en plus
forts et souvent de longueur croissante.
Pléonasme : Expression qui consiste à donner deux fois la même information.
applaudir des deux mains
Redondance : fait de donner plusieurs fois la même information, de répéter sous diverses formes la même idée.
Elle est un procédé d’insistance en ajoutant parfois une nuance à une idée.
Il ne se souciait guère de ces plaintes et doléances
Tautologie : répétition inutile de la même idée sous une forme différente.
l’amour est l’art d’aimer !
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Litote : Figure de style qui consiste à dire le moins pour, en réalité, faire entendre le plus. Son but est souvent de
modérer les éloges ou les aveux. Elle procède fréquemment par la négation du contraire.
Ce n’est pas la grande forme pour «je suis au plus mal».
Pas génial pour «franchement nul».
Pas mauvais pour «très bon».
Va, je ne te hais point, Corneille, pour Je t’aime beaucoup.
Jeux sur les mots (sens et sonorité)
Assonance : Répétition, à des fins expressives, d’un son voyelle.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant, Verlaine
Tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire, Corneille
Allitération : Répétition, à des fins expressives, d’un son consonne.
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes, Racine
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches, Verlaine
Polysémie : Jeu sur les différents sens d’un mot.
Un but dans la vie
Homonymie : Fait que des termes ont la même orthographe (homographes) ou la même sonorité (homophones).
Les poules du couvent couvent ; Nil l’un, Nil l’autre
Paronymie (Paronomase) : Emploi de mots différents par le sens mais contenant plusieurs phonèmes communs
(paronymes)
Quelque part partout / Vouloir c’est pouvoir
Méthodologie - A. Fillon
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