Paroles du Pape.vp

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Paroles du Pape.vp
LE ROYAUME, N° 166, Mars-Avril 2004
Paroles du Pape
La joie chrétienne
Une caractéristique incomparable de la joie chrétienne est que celle-ci peut coexister avec la souffrance, car elle est entièrement basée sur l’amour.
En effet, le Seigneur qui «est proche» de nous, au
point de devenir un homme, vient nous communiquer sa joie, la joie d’aimer. Ce n’est qu’ainsi que l’on
comprend la joie sereine des martyrs même dans
l’épreuve, ou le sourire des saints de la charité face à
celui qui est dans la peine: un sourire qui ne blesse
pas, mais qui console. - Angélus, 14 décembre 2003.
Marie dans l’histoire du salut
La Mère de Dieu [nous est présentée] comme coparticipante aux événements culminants de l’histoire
du salut. (...) L’existence tout entière de Marie est liée
de façon plus qu’étroite à celle de Jésus. - Audience
générale, 7 janvier 2004.
Laïcité et respect des religions
Nous sommes témoins, ces derniers temps, dans
certains pays d’Europe, d’une attitude qui pourrait
mettre en péril le respect effectif de la liberté de religion. (...) Le principe de la laïcité, en soi légitime, s’il
est compris comme la distinction entre la communauté politique et les religions, (...) n’est autre que le
respect de toutes les croyances de la part de l’État,
qui assure le libre exercice des activités cultuelles,
spirituelles, culturelles et caritatives des communautés de croyants. Dans une société pluraliste, la laïcité
est un lieu de communication entre les diverses traditions spirituelles et la nation. Les relations ÉgliseÉtat peuvent et doivent donner lieu, au contraire, à
un dialogue respectueux, porteur d’expériences et
de valeurs fécondes pour l’avenir d’une nation. - Au
Corps diplomatique près le Saint-Siège, 12 janvier
2004.
Les racines chrétiennes de l’Europe
La difficulté à accepter le fait religieux dans l’espace public s’est vérifiée de manière emblématique
à l’occasion du récent débat sur les racines chrétiennes de l’Europe. Certains ont relu l’histoire à travers
le prisme d’idéologies réductrices, oubliant ce que le
christianisme a apporté à la culture et aux institutions
du continent: la dignité de la personne humaine, la liberté, le sens de l’universel, l’école et l’Université, les
oeuvres de solidarité. Sans sous-estimer les autres
traditions religieuses, il reste que l’Europe s’est affirmée en même temps qu’elle était évangélisée. Et
l’on doit en toute justice se souvenir qu’il y a peu de
temps encore, les chrétiens, en promouvant la liberté
et les droits de l’homme, ont contribué à la transformation pacifique de régimes autoritaires, ainsi qu’à la
restauration de la démocratie en Europe centrale et
orientale. - Id.
La vocation de la femme
Il est important que la femme maintienne vivante
la conscience de sa vocation fondamentale: elle ne
se réalise qu’en donnant l’amour (...). Le paradigme
biblique de la femme, «placée» par le Créateur auprès de l’homme comme «une aide qui lui soit assortie» (Gn 2, 18), dévoile également le véritable
sens de sa vocation. Sa force morale et spirituelle
jaillit de la conscience que «Dieu lui confie l’homme,
l’être humain, d’une manière spécifique» (Mulieris dignitatem, n. 30). - Aux participantes au XXVIe Congrès national organisé par le Centre italien féminin,
16 janvier 2004.
Conversion intérieure et unité
L’oecuménisme, comme nous le rappelle le Concile Vatican II, ne peut être authentique sans «conversion intérieure». C’est par la charité et l’amour
qu’adviendront la paix et l’unité entre les chrétiens.
Soyons d’authentiques «ouvriers de paix», au milieu
de ceux avec qui nous vivons. - Aux pèlerins francophones, audience générale du 21 janvier 2004.
Le talent artistique
Le talent artistique est un don de Dieu et celui qui
le découvre en soi ressent dans le même temps une
certaine obligation: il sait qu’il ne peut gâcher ce talent, mais qu’il doit le développer [non] pour sa propre satisfaction, mais pour servir à travers son talent
son prochain et la société dans laquelle il lui a été
donné de vivre. (...) L’artiste est donc responsable
non seulement de la dimension esthétique du monde
et de la vie, mais également de sa dimension morale.
Si on ne se laisse pas guider par le bien dans la créativité, ou, pire, si on se dirige vers le mal, l’artiste n’est
pas digne de ce nom. - Au groupe du Centre de formation culturelle et artistique de Pologne, 25 janvier
2004.
La source de toute espérance
«Vraiment, le Seigneur est juste; il aime toute justice.» (Ps 10, 7) Ces paroles (...) constituent, au jour
de l’obscurité et de l’épreuve, le fondement de la
confiance et la source de toute espérance. Face aux
assauts du mal, le fidèle [n’est pas seul: Dieu se révèle] comme une Présence vigilante. [Il] voit et veille,
intervenant par sa parole et son action. À l’homme
droit, Dieu ouvre l’horizon de la lumière et de la paix,
lui donnant la certitude de le voir face à face et de
communier joyeusement à sa présence. - Aux pèlerins francophones, audience générale du 28 janvier
2004.
Le mariage: lien de justice et d’amour
Il faut redécouvrir la vérité, la bonté et la beauté de
l’institution du mariage, qui étant l’oeuvre de Dieu à
travers la nature humaine et la liberté du consentement des conjoints, demeure une réalité personnelle
indissoluble, comme un lien de justice et d’amour, lié
depuis toujours au dessein de salut et élevé dans la
plénitude des temps à la dignité de sacrement chrétien. Telle est la réalité que l’Église et le monde doivent soutenir! - Au Tribunal de la Rote romaine, 29
janvier 2004.
Pour un véritable développement humain
Le développement humain ne peut se limiter à
l’aspect économique ou simplement matériel. (...) Le
véritable progrès des individus comme des sociétés
ne réside pas dans la seule acquisition de richesses
matérielles, mais dans la capacité de la civilisation à
développer la dimension intérieure et la vocation
transcendante des personnes. - Au nouvel Ambassadeur de la République de Chine-Taïwan, 30 janvier 2004.
«Que Dieu envoie de nouvelles foules
qui suivent l’Évangile!»
Par la pureté de leur vie, la pauvreté et la chasteté,
les personnes consacrées veulent devenir toujours
davantage semblables à leur Maître Jésus-Christ.
Elles veulent proclamer la Bonne Nouvelle par leur
vie. Nous leur en sommes très reconnaissants. Que
Dieu bénisse toutes les congrégations et les personnes consacrées et qu’Il envoie de nouvelles foules
qui suivent l’Évangile! - Aux pèlerins polonais, audience générale du 4 février 2004.
Missions fondamentales de la vie chrétienne
Il est essentiel pour les fidèles de bien saisir que la
catéchèse des enfants, la vie de prière, le service
des malades, ne sont pas des activités les unes à
côté des autres, confiées à des «spécialistes» ou à
des bénévoles, mais qu’elles correspondent à des
missions fondamentales de la vie chrétienne et qu’elles sont par conséquent le bien de tous. - Aux Évêques de France en visite «ad limina», 7 février 2004.
L’Immaculée Conception
L’Immaculée Conception [est] une vérité qui nous
introduit au coeur du mystère de la création et de la
rédemption (...). En nous tournant vers Marie, notre
coeur s’ouvre à l’espérance, car nous voyons les
grandes choses que Dieu réalise lorsque nous sommes disposés avec humilité à accomplir sa volonté.
L’Immaculée est un signe magnifique de la victoire
de la vie sur la mort, de l’amour sur le péché, du salut
sur toute maladie du corps et de l’esprit. (...) Ce que
nous admirons déjà accompli en elle est le signe de
ce que Dieu veut donner à chaque créature humaine:
plénitude de vie, de joie et de paix. - Aux malades, en
la mémoire de la Bienheureuse Vierge de Lourdes, le
11 février 2004.
La catéchèse, formatrice de l’homme
En ce qui concerne la catéchèse pour les enfants
et pour les jeunes, il est important de leur offrir une
éducation religieuse et morale de qualité, donnant
les éléments clairs et solides de la foi, qui conduisent
à une vie spirituelle intense (...), à une démarche sacramentelle et à une vie humaine digne et belle. (...)
Le but de la catéchèse est de pouvoir proclamer en
Église la foi au Dieu unique: Père, Fils et Saint-Esprit
et de renoncer «à servir tout autre absolu humain»,
formant ainsi l’être et l’agir de l’homme. - Aux Évêques français de la province ecclésiastique de Paris,
en visite «ad limina», le 20 février 2004.
Les séminaristes sont l’avenir
et l’espérance de l’Église
Les séminaristes sont, de manière particulière,
l’avenir et l’espérance de l’Église; leur présence au
Séminaire atteste de la force d’attraction que le
Christ exerce sur le coeur des jeunes. Une force qui
n’enlève rien à la liberté, au contraire, qui permet de
se réaliser pleinement en choisissant le bien le plus
grand: Dieu, à qui on dédie un service exclusif et pour
toujours. - Aux membres de la communauté du Séminaire supérieur pontifical romain, 21 février 2004.
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Engagement et responsabilité
On a, ces derniers temps, l’impression que les
jeunes hésitent à s’engager définitivement et totalement. C’est comme s’ils avaient peur de prendre des
décisions qui durent toute l’existence. (...) Sans
l’humble abandon à la volonté de Dieu, qui fit fleurir le
plus beau «oui» dans le coeur de Marie, qui pourrait
assumer la responsabilité du Sacerdoce? Ceci est
également valable pour les jeunes qui se préparent
au mariage chrétien. - Id.
Message aux jeunes
Celui qui s’approche de Jésus avec un coeur libre
de préjugés peut parvenir assez aisément à la foi,
parce que c’est Jésus lui-même qui, le premier, l’a vu
et aimé. L’aspect le plus sublime de la dignité humaine se trouve justement dans sa vocation à communiquer avec Dieu dans ce profond échange de regards qui transforme la vie. Pour voir Jésus, il faut
d’abord se laisser regarder par lui!
Le désir de voir Dieu habite le coeur de tout
homme et de toute femme. Chers jeunes, laissezvous regarder dans les yeux par Jésus, pour que
grandisse en vous le désir de voir la Lumière, de goûter la splendeur de la Vérité. Que nous en soyons
conscients ou non, Dieu nous a créés parce qu’il
nous aime et pour que nous l’aimions à notre tour.
C’est la raison de l’irrésistible nostalgie de Dieu que
l’homme porte dans le coeur: «C’est ta face, Seigneur, que je cherche: ne me cache pas ta face» (Ps
27, 8). Ce Visage – nous le savons –, Dieu nous l’a révélé en Jésus-Christ. - Message aux jeunes du
monde à l’occasion de la XIXe Journée mondiale de
la jeunesse 2004 (niveau diocésain), 22 févier 2004.
L’école eucharistique
L’Eucharistie, reçue avec amour et adorée avec
ferveur, devient une école de liberté et de charité
pour réaliser le commandement de l’amour. Jésus
nous parle le langage merveilleux du don de soi et de
l’amour jusqu’au sacrifice de sa vie. (...) Cette école
eucharistique de liberté et de charité apprend à dépasser les émotions superficielles pour s’enraciner
fermement dans ce qui est vrai et bon; elle délivre du
repliement sur soi pour disposer à s’ouvrir aux autres, elle enseigne à passer d’un amour affectif à un
amour effectif. Car aimer, ce n’est pas seulement un
sentiment, c’est un acte de volonté qui consiste à
préférer de manière constante le bien de l’autre à son
propre bien. - Id.
Le mariage, pacte d’amour authentique
Reconnaître le caractère central de la famille dans
le projet de Dieu sur l’homme, mais aussi dans la vie
de l’Église et de la société, constitue un devoir absolu
qui a animé mes 25 années de pontificat, à la suite de
mon ministère sacerdotal, épiscopal et universitaire.
L’unité, l’indissolubilité et l’accueil de la vie sont
absolument nécessaires à un pacte d’amour authentique. Ainsi le lien entre l’homme et la femme devient
l’image et le symbole de l’Alliance entre Dieu et son
peuple.
Le mariage entre baptisés est sacramentel, c’està-dire un signe réel de grâce et de salut. - Aux prêtres
du diocèse de Rome, 26 février 2004.
Dieu, notre unique bonheur
N’ayez pas peur de crier au monde que Dieu est
l’unique bonheur définitif de l’humanité et d’accompagner les hommes dans la découverte du Christ et
dans la construction d’un monde où il fait bon vivre! Aux Évêques de France en visite «ad limina», 27 février 2004.
La législation sur le mariage
Un autre pilier de la société est le mariage, union
d’un homme et d’une femme, ouverte à la vie, qui
donne lieu à l’institution naturelle de la famille. (...) Le
législateur, et le législateur catholique en particulier,
ne peut pas contribuer à formuler ou approuver des
lois contraires aux «normes primaires et essentielles
qui régissent la vie morale».
Il est important de rappeler ces critères en cette
période où ne manquent pas les intentions de réduire
le mariage à un simple contrat individuel au contenu
très différent de celui du mariage et de la famille, et
qui finissent par l’avilir l’un et l’autre, comme si le mariage était une forme d’association accessoire du
corps social. Les autorités publiques doivent plus
que jamais protéger et aider la famille, noyau fondamental de la société, dans tous ses aspects, car elle
favorise le développement social juste, stable et prometteur. - Au nouvel Ambassadeur d’Argentine près
le Saint-Siège, le 28 février 2004.
Sa Sainteté Jean-Paul II
(Extraits sélectionnés
par Sylvie Payeur-Raynauld)

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