6.3. Prenons les mesures nécessaries avant qu`il ne soit trop tard !

6.3. Prenons les mesures nécessaries avant qu’il ne soit trop tard !
J.F. Kennedy a dit "Change is the Law of Life". Le continent européen et, donc, notre pays se trouvent
au seuil de profonds changements. Rien ne sera plus pareil après cette crise économique. Nous
devons nous y préparer dès maintenant, de manière à pouvoir entamer la période postérieure à la
crise en tête du peloton.
Pour objectiver le débat et l'étayer à l'aide de faits et de chiffres, la FEB vient de publier, pour la
cinquième fois consécutive, son Livret statistique. Nous espérons que celui-ci pourra constituer une
source d'inspiration pour les pouvoirs publics et les partenaires sociaux, et les incitera à conjuguer
leurs actions. Dans ce cadre, il faudra oser éliminer une série de paradoxes, dont voici quelques
exemples:
Le chômage augmente, or le nombre de fonctions critiques demeure élevé. De passif qu'il est, notre
système de chômage doit être converti en un système actif, veillant à ce que le marché de l'emploi ne
soit privé d'aucun talent.
Notre espérance de vie est de plus en plus longue, mais nous souhaitons sortir relativement tôt du
marché du travail. Notre régime de pensions ne restera soutenable à l'avenir que si la Belgique, à
l'instar d'autres pays, intègre d'une manière ou d'une autre cette espérance de vie accrue dans le
calcul des carrières et des pensions.
Notre pays cumule à la fois une durée de travail annuelle très courte ET un taux d'emploi peu élevé.
La réduction du temps de travail n'a pas donné lieu à de nouveaux emplois et la multiplication des
systèmes de congé favorisant les aménagements du temps de travail durant la carrière n'a pas non
plus eu pour effet de garder un plus grand nombre de personnes au travail en fin de carrière.
Nous souhaitons continuer à appliquer au principal poste de la sécurité sociale, à savoir l'assurance
maladie (22 milliards EUR/an !), une norme de croissance de 4,5% par an, et ce, alors que
l'économie connaîtra cette année une croissance négative de l'ordre de 4% et, dans le meilleur des
cas, une croissance nulle en 2010. Il y a urgence à lier les dépenses aux recettes.
Les allocations sociales bénéficient d'une liaison au bien-être, sur la base d'une augmentation
annuelle de la productivité dans le secteur privé de 1,75%. Or, actuellement, celle-ci ne dépasse pas
1,25% au mieux. Les mécanismes automatiques se fondant sur des hypothèses peu réalistes sont
voués à l'échec.
Le Livret statistique joint à ce numéro de l'infor souligne les paradoxes qui caractérisent la politique
menée ces dernières années. Il met ainsi le doigt sur la plaie, une plaie qu'il est temps de traiter
vraiment, afin qu'elle puisse guérir. Ce ne sera pas facile, mais on ne peut pas différer l'échéance. Les partenaires sociaux ont égaIement un rôle à jouer à cet égard. Ils ont entamé la
semaine dernière des discussions relatives au statut ouvriers-employés. Deux solutions s'offrent à
eux.
De passif qu'il est, notre système de chômage doit être converti en un système actif,
veillant à ce que le marché de l'emploi ne soit privé d'aucun talent.
Soit ils s'en tiennent à un statut rétrograde qui a pour effet de rendre nos travailleurs trop chers et de
paralyser plus avant le fonctionnement du marché du travail. Soit ils optent résolument pour une
vision moderne permettant à une maind'œuvre mobile et bien formée d'accéder au marché du travail
avec un maximum de souplesse, sans que cela sape la compétitivité de notre industrie et de nos
services. Les statistiques contenues dans le livret montrent que les pays européens qui ont choisi la
seconde option sont également ceux qui présentent le parcours le
plus performant en matière d'emploi.
Mieux vaut en passer par des mesures désagréables qu'attendre qu'il soit trop tard!
InforFEB 2 juillet 2009
PIETER TIMMERMANS,
ADMINISTRATEUR-DIRECTEUR GÉNÉRAL
Le Livret statistique est joint au présent INFOR. Il peut aussi être consulté sur www.feb.be >
publications> chiffres et faits
IHK-Infos 09/2009
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