strategie alcool de l`ue
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STRATEGIE ALCOOL DE L’UE L’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) s’associe à la Déclaration conjointe d’Eurocare et des principales organisations européennes de santé* qui estiment que s'attaquer aux dommages liés à l'alcool exige de meilleures actions. La communauté de santé publique est déçue par la résolution que le Parlement européen envisage de voter en avril. Le 10 mars les membres de la Commission de l'Environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) du Parlement européen (PE) ont adopté une résolution appelant la Commission européenne (CE) à renouveler la stratégie alcool de l'UE. Si les organisations de santé publique se félicitent de la reconnaissance par le PE de l’urgence d’agir sur les dommages causés par l’alcool, elles sont déçues par le texte de la résolution. L'Europe est la 1ère région consommatrice d’alcool dans le monde – les Européens boivent plus de deux fois plus qu’ailleurs dans le monde. L’alcool contribue pour 4% d’années de vie perdues dues aux accidents et aux décès liés à l’alcool. On retrouve à peu de chose près les mêmes proportions pour le tabac (1). L’alcool représente un facteur de risque pour 60 maladies tel que le cancer, les maladies cardiovasculaires, la cirrhose du foie et un facteur de risqué élevé dans la comorbidité (2). Le coût social lié à l'alcool dans l'UE est d’environ 155,8 milliards d'euros par an (3). Pour être efficace, l'UE devrait s'appuyer sur les connaissances validées par l’OMS (Best Buys) établissant les mesures les plus efficaces et à moindre coût d’une réelle politique de prévention du risque alcool. L'OMS recommande d’intervenir sur les prix, la commercialisation et la disponibilité (4), domaines absents dans le texte actuel de la résolution. De surcroît, la commission parlementaire ENVI semble ignorer le droit des consommateurs à l’information. Tous les amendements relatifs à l'étiquetage des boissons alcoolisées ont été rejetés : situation pour le moins paradoxale dans l'UE où les consommateurs sont informés des composants figurant dans une bouteille de lait mais pas de ceux figurant dans un cocktail alcoolisé, du vin ou de la bière. Mariann Skar, Secrétaire Générale d’Eurocare, a déclaré: « Au-delà de la prise de conscience par le Parlement européen de la problématique alcool, nous voudrions l'encourager à recommander à prendre des mesures qui ont fait leur preuve et de considérer que la santé prime sur l’économie. Pourquoi une commission censée protéger la santé publique a-t-elle rejetée des propositions permettant aux consommateurs de faire des choix éclairés ? L’on est en droit de se demander si finalement la commission ENVI ne protège pas l’industrie”. Selon Peggy Maguire, Présidente d’EPHA and Directrice Générale de L’Institut Européen pour la Santé des Femmes, « il est regrettable que la commission ENVI n'ait pas abordé la publicité et l’étiquetage, pour lesquels il existe des outils législatifs au niveau européen afin d'obtenir de meilleurs résultats. L’industrie n’a de cesse de promouvoir ses activités. L’étiquetage est destinée à informer le consommateur sur les ingrédients et les valeurs nutritionnelles ainsi que sur les risques pour la santé (cf. Pictogramme alcool et grossesse de 2006 en France). Le Professeur Sir Ian Gilmore, ancien Président du Collège Royal des Médecins et Président du comité scientifique du Forum Alcool et Santé animé par la Commission Européenne, a déclaré: « Le comité scientifique 1/2 du Forum a étudié l'impact du marketing sur les jeunes et a conclu que le marketing incite les primoconsommateurs à consommer et augmente la consommation chez les autres. Il est donc décevant que la commission ENVI ne soutienne pas les mesures les plus efficaces pour limiter l'exposition des jeunes à la publicité et le commerce en ligne y compris sur les médias sociaux ou n’engage pas les Etats membres à règlementer en la matière". En outre le Parlement semble bien éloigné de l’évolution de la situation dans les Etats Membres. Rappelons par exemple que le prix minimum (MUP) de l'alcool a été approuvé par le Parlement écossais, qu’il est à l'étude en Irlande et en Estonie et que d'autres pays devraient suivre. Les parlementaires malheureusement, n’ont pas choisi, pour lutter contre les dommages liés à l'alcool, la politique des prix et la fiscalité, mesures pourtant considérées comme étant les plus efficaces. La communauté de santé publique, des patients et des professionnels de la santé, appellent les députés à inclure dans la résolution les points soulevés et à les défendre lors du vote en plénière en Avril. En raison de l’ampleur du problème et de l'impact universel de l'alcool sur la santé humaine, un ensemble d'actions concrètes et décisives sont nécessaires. En abordant la question des méfaits de l'alcool sous l’angle de politiques efficaces recommandées par l'OMS et encouragées par la communauté de la santé publique, l'UE sera en mesure d’en évaluer l’impact en termes d’économie mais également de croissance et de productivité préservant ainsi le bien-être des citoyens européens . La Commission devrait publier en septembre un plan d'action pour réduire les dommages liés à l'alcool qui se verrait renforcé par une nouvelle stratégie alcool de l'UE après la prise de fonction du nouveau commissaire. *Organisations européennes signataires (voir présentation dans la version anglaise) : EUROCARE – EPHA – EASL – ELFA – UEG – ECDA – International Diabetes Federation Europe – European Society of Cardiology – ESH – ECL – Royal College of Physicians. Mars 2014 __________________________________________________________________________________________ Contact : Claude RIVIERE – ANPAA Affaires Européennes et Internationales Mèl : [email protected] Mob: + 33 686 490 886 - @ClaudeRiviere1 2/2