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La lithogenèse Michel Daudon Service de Biochimie A Hôpital Necker, Paris Les urines sont sursaturées chez le sujet normal et chez le lithiasique. Dans ces conditions, quel est, selon vous, le paramètre qui différencie le plus efficacement sujets lithiasiques calciques et sujets normaux ou les lithiasiques exposés à la récidive de ceux qui ne le sont pas ? 1. L’excrétion urinaire du calcium ? 2. La concentration urinaire du calcium ? 3. L’excrétion urinaire de l’oxalate ? 4. La concentration urinaire de l’oxalate ? 5. Le produit molaire oxalocalcique ? 6. Le pH des urines ? 7. La fréquence de la cristallurie, évaluée sur des prélèvements répétés ? 8. Le nombre de cristaux observés dans les urines ? 9. La taille des cristaux observés dans les urines ? 10. Le taux d’agrégation des cristaux ? Les théories de la lithogenèse La lithogenèse est l’ensemble des processus qui conduisent de la sursaturation urinaire à la rétention cristalline et à la formation de calculs 1. 2. 3. 4. Sursaturation-cristallisation Déficit en inhibiteurs de cristallisation Corpuscules papillaires calcifiés Lithogenèse infectieuse Sursaturation ( molaire ou concentration ionisation) Germination cristalline Croissance cristalline Agrégation et agglomération cristallines (attraction électrostatique et liaisons visqueuses) Rétention cristalline Purines Phosphates Oxalates Promoteurs Oxalate Substances cristallisables Espèces cristallines Oxalates de calcium Whewellite, weddellite, caoxite Calcium Phosphates de calcium Phosphate Phosphate de calcium et magnésium Carbapatites, brushite, phosphate octocalcique pentahydraté, PACC Whitlockite Magnésium Phosphates ammoniacomagnésiens Struvite, dittmarite Ammonium Urate d’ammonium Urate acide d’ammonium anhydre Urate Acide urique Uricite, acide urique monohydraté, acide urique dihydraté Urate acide de sodium monohydraté Urate de sodium Sodium Potassium Urate de sodium et potassium Urate de sodium et potassium Urate de potassium Urate acide de potassium anhydre Dihydroxy2,8-adénine Dihydroxy-2,8-adénine Dihydroxy-2,8-adénine Xanthine + H+ Xanthine Xanthine Cystine + H+ Cystine Cystine Définition de la sursaturation Sursaturation = Produit d’activité ionique Produit de solubilité Ksp Ksp = Concentration molaire (ou mieux, produit d’activité ionique) de la substance considérée à l’état d’équilibre entre cristaux et solution (# concentration à saturation) -Si = 1, la solution est saturée ( concentration = Ksp) -Si < 1, la solution est sous-saturée (dissolution cristaux) -Si > 1, la solution est sursaturée (croissance cristalline) Activité ionique [ ] = [ C ] est fonction du numéro atomique, de la charge, du diamètre des ions et de FI Fréquence de nucléation (nb germes x cm-3 s-1) PF 10 2 1. L’augmentation de la force ionique de la solution diminue la sursaturation 2. La vitesse de nucléation augmente avec la sursaturation Zone métastable Nucléation spontanée 10 1 6 7 8 9* 10 11 12 Relation entre sursaturation oxalocalcique et fréquence de cristallurie d’oxalate de calcium % 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 13 87,1 93 98 78,3 64,2 43,1 28,7 3,5 <2 5,8 4 < 2- 7,8 6 < 4- 12,7 18,1 2 4 6 8 0 5 8 5 0 1 1 1 1 2 2 2 1 < < < < < < < = < 6> 8 10 12 14 16 18 20 Urines (tous sujets) Influence du rapport molaire calcium/oxalate sur les phases cristallines de l'oxalate de calcium observées dans les urines Wd=99% Wh=94% 90 80 70 90 64 53 60 50 40 32 30 30 20 10 0 Rapport Ca/Ox < 5 15 9 6 1 entre 5 et 14 Wh Wh+Wd > 14 Wd SS OxCa =13 Nombre de sujets 6500 6000 5500 5000 4500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 38,9 25% des patients 29,4 17,3 8,1 0-<5 5-<10 10-<15 15-<20 Sursaturation oxalocalcique chez sujets lithiasiques 6,5 >=20 [C] Concentration Nucléation spontanée Zone métastable Solution sous-saturée PF Ksp pH Phosphates calciques Facteurs de sursaturation dans la lithiase urique et dans les lithiases uratiques Urines acides C+ + OH- Urines alcalines H2O PF PF UH UH cristaux soluble U- + H+ A- + C+ U- + C+ UC UC soluble cristaux AH pH croissant U- = ion urate PF = produit de formation UH = acide urique non dissocié C+ = cation UC = urate cationique non dissocié A- = anion Apports Excès hydriques alimentaires faibles pH trop faible ou trop élevé Hyperabsorption intestinale SURSATURATION Médicaments lithogènes Infections Anomalies Anomalies tubulaires Déficit en Pathologies métaboliques innées ou acquises inhibiteurs digestives SATURATION SURSATURATION ÉLEVÉE ZONE INSTABLE NUCLÉATION HOMOGÈNE CROISSANCE CRISTALLINE SURSATURATION MODÉRÉE ZONE METASTABLE NUCLÉATION HÉTÉROGÈNE CROISSANCE CRISTALLINE Maladies génétiques : HOP I et II – cystinurie ATD complète - déficits en APRT, HGPRT ou XO - IRA médicamenteuses Produit de formation Désordres nutritionnels et pathologies: lithiases Ca et urique communes – HPT I – ATD incomplète Infection urinaire… Produit de solubilité SOUS-SATURATION Mesures thérapeutiques: DISSOLUTION CRISTALLINE Cure de diurèse + régime normalisé + traitement médicament. Les théories de la lithogenèse 1. 2. 3. 4. Sursaturation-cristallisation Déficit en inhibiteurs de cristallisation Corpuscules papillaires calcifiés Lithogenèse infectieuse Influence du produit molaire oxalocalcique (pCaOx) sur la fréquence des cristaux d'oxalate de calcium dans l'urine % 100 80 60 40 20 pCaOx 0 <0,5 0,5- 1- 1,5- 2<1 <1,5 <2 <2,5 2,5- 3- 3,5- 4- >=4,5 <3 <3,5 <4 <4,5 mmol²/L² Lithiasiques Normaux CRISTALLURIE = RUPTURE D’EQUILIBRE PROMOTEURS CALCIUM OXALATE PHOSPHATE ACIDE URIQUE SODIUM MAGNESIUM AMMONIUM CYSTINE DIHYDROXYADENINE XANTHINE INHIBITEURS CITRATE, PYROPHOSPHATE MAGNESIUM, ZINC GLYCOPROTEINES (Néphrocalcine, bikunine uropontine, lithostathine, Protéine de THAMM-HORSFALL, UPTF1, Alpha-1-microglobuline) GLYCOSAMINOGLYCANES (sulfates de chondroïtine, d’héparane, de dermatane et de kératane) Glycosaminoglycanes Substances néphrotoxiques Cristaux Altération de l'épithélium tubulaire Substances inhibitrices : uropontine, néphrocalcine, temps : < 1 minute protéine de Tamm-Horsfall Adhérence cristalline sélective (selon les faces des cristaux) à la surface des cellules tubulaires rénales ....ou de la papille Substances inhibitrices : uropontine (active sur la whewellite), temps : # 24 heures protéine de Tamm-Horsfall, Substance inductrice: fibronectine Annexine A2 Endocytose des cristaux Plaque de temps : quelques semaines Randall Dissolution lysosomiale des cristaux accumulation de cristaux calciques Rupture épithélium urine non oui Néphrocalcinose sursaturation en CaP dans l’interstitium autour de la portion mince de l’anse de Henlé PAS DE CALCUL CALCUL Cristallurie oxalocalcique en fonction du produit pCaOx et de la citraturie Fréquence (%) 100 80 60 40 20 0 0,5-<1,5 Cit < 1 1,5-<2,5 1-<2 2,5-<3,5 2-<3 >=3,5 (mmol/l)² 3-<4 Nombre de cristaux de weddellite en fonction de la citraturie et du produit pCaOx Nombre/mm3 80 76 70 74 70 70 63 60 50 37 40 30 20 20 14 10 0 Citrate < 1 1-<2 pCaOx: 1-1,5 2-<3 >=3 mmol/l >= 3 mmol²/L² => Résultats analogues pour le nombre d’agrégats et la taille des cristaux et agrégats Cristallurie oxalocalcique en fonction du produit pCaOx et de la citraturie 87% Fréquence (%) 62% 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Risque élevé de récidive Faible risque de récidive 51% 35% 0-<0,5 0,5-<1,5 Cit < 1 1,5-<2,5 2-<3 2,5-<3,5 >=4 mmol/l >=3,5 (mmol/l)2 ApCaOx index, sursaturation OxCa et cristallurie positive sur plus de 50% des urines d’un patient donné et fréquence de récidive des calculs (n=1650 urines de 250 patients) 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 91 52 47 16 14 11 ApCaOx index > 0,9 S OxCa > 13 Non récidivants Cristallurie + Récidivants Zones de risque cristallogène (lithiasiques) • Calcium • Phosphate • Oxalate > 3,8 mmol/l > 24 mmol/l (lith.AcU.ou CaP) > 0,3 mmol/l • Urate • Citrate de 2,0 à 3,5 mmol/l si pH varie de < 5,2 à >= 6,0 < 1 mmol/l • Magnésium < 1,5 mmol/l • Densité > 1012 • Diurèse des 24 heures < 1500 ml Risque lithogène majeur (>= 90% de récidive) • Cristallurie • Vcys >= 50% des urines du réveil > 3000 µm3/mm3 Les théories de la lithogenèse 1. 2. 3. 4. Sursaturation-cristallisation Déficit en inhibiteurs de cristallisation Corpuscules papillaires calcifiés Lithogenèse infectieuse Plaques de Randall 1- Décrites par Alexander Randall à partir de 1154 autopsies (17%) Ann Surg 1937 105:1009 - faites de CaP, plus nombreuses chez L que chez NL, plus fréquentes avec l’âge 2- Très fréquentes aujourd’hui Étude endoscopique: 74% chez sujets lithiasiques (N=57) - 88% si oxalocalcique - 100% si phosphocalcique 43% chez non lithiasiques (N=7) Low, J. Urol 1997 158: 2062 3- Plus grosses chez lithiasiques 7,6% chez sujets lithiasiques (N=14) 0,6% chez sujets non lithiasiques (N=4) (en % de la surface de la papille) Kuo, Kidney int 2003 64:2150 4- Probablement liées à des HCI (Evan et al JCI 2003;111:607-616) Matlaga et al, J Urol 2007 Evan AE et al. Anatomical Record 2007; 290: 1315-23 MEB: exemples de plaques de Randall accrochées aux calculs avec des images de moules tubulaires calcifiés Fréquence des plaques de Randall (PR) chez l'homme selon la période 35 30 Âge 20-29 ans: 5,7% => 17,9% => 26,2% , p<0,0001 PR: H+F 2000 25 20 1990 15 22,2% 10 5 1980 18,9% 8,9% 0 20-29 30-39 40-49 50-59 Âge des patients 60-69 >=70 ans Les théories de la lithogenèse 1. 2. 3. 4. Sursaturation-cristallisation Déficit en inhibiteurs de cristallisation Corpuscules papillaires calcifiés Lithogenèse infectieuse Urée Uréase H2N - Altération de l'épithélium Autres lithogenèses infectieuses: E. Coli => whitlockite CO - N H2 NH3 C. albicans => acide urique CO2 Adhésion des bactéries pH > 8 Mg2+ + PO43- NH4+ HCO3- CO32- Struvite Carbapatite (Phosphate ammoniaco- (Phosphate de calcium magnésien) carbonaté) + hyperuricurie Ca2+ + PO43- Urate d’ammonium Conclusion 1. 2. 3. 4. La formation d’un calcul requiert une sursaturation des urines, mais ce n’est pas suffisant Il faut une nucléation du calcul par rétention des cristaux (taille, adhésion à l’épithélium) ou par cristallisation à partir d’un support préexistant (plaque de Randall) La réduction de la lithogenèse chez un patient lithiasique passe par la dilution des urines, une modification de leur composition biochimique ou un changement du pH urinaire La cristallurie étant la première manifestation de la sursaturation, sa disparition est le meilleur garant de la prévention clinique des récidives Quel est, selon vous, le paramètre qui différencie le plus efficacement sujets lithiasiques calciques et sujets normaux ou les lithiasiques exposés à la récidive de ceux qui ne le sont pas ? 1. L’excrétion urinaire du calcium ? 2. La concentration urinaire du calcium ? 3. L’excrétion urinaire de l’oxalate ? 4. La concentration urinaire de l’oxalate ? 5. Le produit molaire oxalocalcique ? 6. Le pH des urines ? 7. La fréquence de la cristallurie, évaluée sur des prélèvements répétés ? 8. Le nombre de cristaux observés dans les urines ? 9. La taille des cristaux observés dans les urines ? 10. Le taux d’agrégation des cristaux ? Réponse correcte: n°7
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