Bois de la Bâtie, Genève - Protection suisse des animaux

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Bois de la Bâtie, Genève - Protection suisse des animaux
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
RAPPORT PSA SUR LES ZOOS 2014
Bois de la Bâtie, Genève
Le parc animalier de la ville de Genève a été fondé en 1982 sur une initiative privée pour accueillir et soigner des animaux sauvages blessés et a aujourd’hui une fonction de zone récréative de
proximité; il abrite Pro Specie Rara – élevage et parc animalier avec un contrat d’éducation. Le
parc animalier est spécialisé dans l’élevage de races domestiques menacées comme la vache Hinterwälder, la vache grise rhétique, le mouton miroir ou l’Appenzelloise huppée. En outre, on y montre
de nombreuses espèces d’oiseaux, les uns en liberté dans le parc, les autres dans des volières. Le
parc est complété par des enclos où sont détenus des chevreuils et des bouquetins. Pour la plupart
des animaux, la détention est satisfaisante. Des améliorations pourraient être pratiquées ici et là.
Les points positifs que nous avons notés sont l’organisation des espaces (espaces verts proches de
la nature, nombreuses possibilités de retrait pour les animaux) et les panneaux informatifs.
Exemples positifs
Bouquetins, chamois, marmottes
Ces animaux – deux mâles, un petit et un chamois femelle et plusieurs marmottes (pour ce
qu’il est possible de voir) – se partagent un enclos de 1000 m2 environ avec une étable et un
abri, un grand versant rocheux, plusieurs arbres
et un cours d’eau. Le toit de l’étable et le mur
du fond de l’enclos offrent aux bouquetins et aux
chamois des aires de repos confortables, situées
en hauteur. La nourriture est composée de foin
dans des râteliers et de nourriture énergétique.
Le paysage pierreux et ses quelques troncs d’arbre ménagent suffisamment de place à ces artiodactyles ou biongulés pour grimper, s’éviter les uns les autres, prendre le soleil en ruminant, ou se
retirer à l’ombre.
On ne voit pas d’enclos de séparation pour les femelles où elles pourraient se réfugier comme
le prescrit l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) concernant les bouquetins. En outre,
concernant la détention des chamois, il manque dans l’enclos le sol plus souple prescrit pour les
daims. Toutefois, selon la direction du parc, il est prévu que les daims soient prochainement transférés dans un autre parc animalier.
Les marmottes ont manifestement une place suffisante pour creuser comme le montrent les
nombreuses entrées de galeries. En outre, elles peuvent faire le guet sur les rochers. Les animaux
semblent en bon état et équilibrés, si bien que l’impression générale donnée par cet enclos est
positive.
Chevreuils
La détention des chevreuils en parc animalier est difficile. Ces animaux ont une tendance à la peur
et à la panique, même vis-à-vis des soigneurs «familiers». Ils ont besoin d’abris en nombre suffisant,
d’une nourriture diversifiée variant selon les saisons, se reproduisent très difficilement en captivité
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et ont un interdit sur l’inceste. (Les chevreuils
ne s’accouplent pas avec des biches parentes).
Cela signifie qu’il faut prélever souvent de
jeunes mâles dans la nature pour maintenir le
cheptel du zoo. En outre, si la détention est
satisfaisante, on n’aperçoit pas mieux, ni plus
souvent, les chevreuils que lors d’une promenade en forêt. On peut donc émettre des doutes
quant à la finalité et au sens de la détention
des chevreuils.
Toutefois, le Bois de la Bâtie remplit bien
les exigences de la détention du cerf en captivité. L’enclos est en partie couvert d’une forêt
de plusieurs centaines de mètres carrés, qui ne peut être accessible aux
regards que sur un côté et dont les arbres offrent aux animaux de bonnes possibilités de retrait.
Cependant une végétation de fourrés un peu plus denses serait souhaitable. La prairie attenante
d’environ 1000 m2 qui comporte des arbres anciens sert le jour de pâturage à du bétail, mais on
peut y accéder à partir de l’enclos des chevreuils si bien qu’on peut supposer que les chevreuils
aussi y vont paître le soir, ce qui correspond à leur comportement naturel. Les dimensions assez
vastes de l’enclos permettent aux animaux de s’éviter si besoin est. Les visiteurs n’ont pas davantage
l’occasion de les voir que dans la nature. La forêt et la prairie offrent des possibilités de pâture
naturelle, variant selon les saisons correspondant au comportement alimentaire des chevreuils qui
sont des animaux assez difficiles.
Selon l’administration du parc, les animaux se reproduisent régulièrement et il ne serait pas
nécessaire de renforcer le cheptel en capturant des animaux sauvages.
Huîtriers pie et grèbes castagneux
Une volière hémisphérique d’une surface au sol
d’environ 150 m2 et d’une hauteur maximale de
4 m. La volière est accessible aux regards sur trois
côtés, mais elle est plantée d’une épaisse végétation de roseaux et autres plantes de berges humides qui proposent aux oiseaux d’excellentes
possibilités de retrait. Attenante à la partie aquatique, se trouve une grève sableuse, proche des
conditions naturelles, aménagée avec de petites
maisons fournissant de la nourriture et des abris.
Un cours d’eau et un bassin profond complètent
l’enclos. Les oiseaux qui y vivent (huîtriers pie, grèbes, faisans)
peuvent y effectuer des vols courts, se cacher dans les roseaux, plonger et prendre des bains de
sable. Une détention en volière très réussie.
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Limicoles, tourterelles
Deux grandes volières de dimensions impressionnantes situées au milieu du parc présentent divers
oiseaux limicoles (avocettes, vanneaux, chevaliers
gambette) ainsi que des tourterelles, des garrots
à œil d’or et des harles. Ces volières ont chacune
une surface au sol d’environ 100 m2 et une hauteur de 10 m. Le sol est composé de sable fin et
de gravier, couvert d’une végétation naturelle. Il
y a des arbres, des buissons et des points d’eau.
La volière des avocettes est relativement ouverte
et comporte relativement peu de possibilités de
retrait alors que la volière des tourterelles est bien pourvue en
végétation. Etant donné l’importance des hauteurs, les tourterelles peuvent se soustraire au public
et avoir un point de vue général sur leur environnement. Pour les oiseaux limicoles, la présence de
points d’eau et de surfaces sableuses ouvertes est importante. Ils ne sont absolument pas farouches.
Exemples négatifs
Cochon vietnamien
C’est un enclos inadéquat car petit, étroit et peu structuré. Il semble que cet enclos serve surtout
de «bouche-trou» entre le chemin et l’enclos plus vaste des sangliers. La végétation est insuffisante
et il n’existe pas de véritable bauge. L’animal vit seul, ce qui toutefois n’est pas un problème pour
un animal mâle adulte dans la mesure où les verrats sont des solitaires dans leur milieu naturel. Il
manque également du matériel pour occuper l’animal. Il faut conseiller une bauge plus vaste, des
aires de repos supplémentaires près de l’unique abri à cochon, de la végétation et du matériel pour
occuper l’animal (par exemple tas de paille).
Last update: Rapport PSA sur les zoos 2012
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