Ce livret est leur témoignage.

Transcription

Ce livret est leur témoignage.
sauvons la liberté !
la liberté sauve le reste.
Victor Hugo - 1802-1885
Choses vues (décembre 1851)
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au nom de la mémoire 2014
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la liberté !
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Ils ont entre 14 et 18 ans.
Ils viennent de l’Aude.
Ils témoignent de leur découverte,
à Verdun, des champs de bataille
de la Première Guerre mondiale.
Ils témoignent de leurs visites à
Paris, au Mémorial de la Shoah et au
Panthéon, et de leur participation
à la cérémonie du ravivage de la
flamme sous l’Arc de Triomphe.
ommaire
sommaire
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6/9
Verdun et les champs de bataille de la Grande Guerre
10/15
32/35
Le Mémorial de la Shoah à Paris
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Le village détruit de Fleury-devant-Douaumont
Rencontre des élèves avec Roger Fichtenberg, résistant juif
16/19
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20/25
46/51
26/29
52/57
La Tranchée des Baïonnettes
L’Ossuaire de Douaumont, nécropole nationale
La Citadelle souterraine de Verdun
30/31
Le Centre mondial de la Paix
Le ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe
Le Panthéon
Paroles d’adultes
Au nom de la Mémoire 2014
Réalisation :
Département de l’Aude
Direction des Archives départementales,
Direction de la Communication
Photos :
Yannis Bautrait
Marie-José Escaré
Monique Jacomi
Willy Zurell
Impression :
Imprimerie de Bourg
avril 2015
s
e
g
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n
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témoignages
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t
3
Pour le dix-septième voyage "Au nom de la
Mémoire", le Département de l’Aude a amené
soixante jeunes élèves audois, du 18 au 21
octobre 2014, à Verdun où ils ont visité le village
détruit de Fleury, la Tranchée des Baïonnettes,
l’Ossuaire de Douaumont, la citadelle
souterraine et le Centre mondial de la Paix.
Ils sont également allés à Paris où ils ont visité
le Mémorial de la Shoah et le Panthéon. Ils ont
pris part au ravivage de la flamme du Soldat
inconnu sous l’Arc de Triomphe.
Ce voyage a été organisé par le Département
avec la Direction des services départementaux
de l’Éducation nationale et l’Union Départementale des Combattants Volontaires de la
Résistance.
Ces jeunes élèves avaient tous participé au
Concours National de la Résistance et de la
Déportation.
Ce livret est leur témoignage.
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5
Verdun et les champs de bataille de la Grande Guerre
Durant 9 mois, 3 semaines et 6 jours, Verdun et sa région
furent le théâtre d’une des plus terribles batailles de la
Première Guerre mondiale, une des plus meurtrières.
Ainsi, entre le 21 février et le 19 décembre 1916, on
dénombre plus de 300 000 soldats tués ou disparus
(163 000 Français et 143 000 Allemands).
En lançant leur offensive en février 1916, les Allemands
veulent mettre un terme à la guerre de position et
enfoncer les lignes françaises. Mais, en dépit des
bombardements intensifs que leur fait subir l’artillerie
allemande, l’armée française résiste. L’injonction "On
ne passe pas !" devient la devise de la ville de Verdun.
Les combats, acharnés, durent 300 jours et 300 nuits.
Guerre de tranchées, guerre d’usure où les armées
avancent seulement de quelques mètres, perdent du
terrain, regagnent quelques mètres, sous la neige ou la
pluie, dans la boue.
C’est "l’enfer de Verdun".
Un déluge d’obus (près de 60 millions) s’abat sur la
région, dévastant la zone et transformant durablement
le paysage. En décembre 1916, les Français ont repris
les positions perdues et les troupes allemandes ont été
repoussées sur leurs positions antérieures.
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Si Verdun n’a pas été une bataille décisive de la Première
Guerre mondiale, elle est l’une des plus célèbres et des
plus emblématiques.
La violence déployée au cours des assauts, l’importance
des moyens logistiques mis en œuvre, la volonté
manifeste des deux côtés d’anéantir l’adversaire, le
nombre considérable de victimes et les destructions
massives des lieux font de Verdun un symbole, celui
de la guerre totale que se livrent alors la France et
l’Allemagne, celui aussi de la résistance française
(la "voie sacrée", reliant Bar-le-Duc à Verdun, permet la
rotation des régiments français qui, tous, sont venus tour
à tour combattre à Verdun).
De nombreux monuments, cimetières et nécropoles
témoignent de cette bataille et font de Verdun un lieu
mémoriel incontournable de la Grande Guerre.
Verdun, c'est aussi le lieu symbolique de la réconciliation
franco-allemande lorsque, le 22 septembre 1984,
à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de
la bataille, François Mitterrand, président de la
République française, a pris la main du chancelier
allemand Helmut Kohl.
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La Première Guerre mondiale, son centième anniversaire !!
Le temps passe mais le souvenir ne
s’éteint pas et ce voyage y contribue.
C’est une expérience unique qui restera gravée dans nos mémoires à tout
jamais !
Samuel BRUN
Collège Saint-Exupéry, Bram
Prendre conscience de ce qui s’est passé
à Verdun, c’est comprendre la nécessité
d’une paix durable et d’une solidarité
sans faille.
Julie FRANC
Lycée Paul Sabatier, Carcassonne
C’est vraiment troublant de voir des
paysages à jamais métamorphosés par
une guerre.
Combien de familles ont-elles été brisées ?
Juliette TROUIS
Collège Les Fontanilles, Castelnaud
ary
Maxime SOREL
Collège Victor Hugo, Narbonne
Un jour, j’emmènerai mes enfants
à Verdun, afin qu’ils comprennent
pourquoi leurs ancêtres se sont
sacrifiés.
Léo BILHERAN,
Lycée Jean Durand, Castelnaudary
8
9
Le village détruit de Fleury-devant-Douaumont
Nombreux sont les villages, de part et d’autre de la
Meuse, qui, subissant d’incessants bombardements,
ne sont plus que ruines. Certains, dans la région de
Verdun, sont entièrement rayés de la carte.
Six d’entre eux, totalement détruits, n’ont jamais été
reconstruits en raison de la présence trop importante
de munitions qui n’ont pas explosé : Beaumont-enVerdunois, Bezonvaux, Cumières-le-Mort-Homme,
Fleury-devant-Douaumont, Haumont-près-Samogneux
et Louvemont-Côte-du-Poivre.
En 1919, ces villages (ainsi que trois autres très
partiellement reconstruits : Douaumont, Ornes et
Vaux-devant-Damloup) sont reconnus "morts pour la
France" et obtiennent la croix de guerre avec palme.
Une chapelle du souvenir est érigée dans chacun de
ces villages martyrs.
En 1914, Fleury compte un peu plus de 400 habitants,
vivant principalement de l’agriculture céréalière et de
la sylviculture. Le village a été épargné lors de la guerre
de 1870. La Grande Guerre voit son anéantissement.
Dès 1914, les régiments basés à Verdun passent par
Fleury pour se rendre sur les lieux de combat.
Ils y cantonnent en 1915 alors que le front s’est fixé
quelques kilomètres au nord-est.
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Le 21 février 1916, la bataille de Verdun est lancée
et Fleury reçoit ses premiers obus. Les villageois
doivent évacuer, sous la neige. Lorsque les Allemands
s’emparent des forts de Douaumont (le 25 février) et
de Vaux (le 7 juin), Fleury est désormais sur la ligne
de front et devient l’objet d’âpres combats. Le village
change ainsi de mains 23 fois durant la bataille entre le
23 juin et le 18 août 1916.
Aujourd’hui, le visiteur traverse un paysage vallonné,
façonné par les obus, où la forêt a repris ses droits. Les
emplacements de l’école et des maisons sont marqués
par des bornes.
Une chapelle commémorative a été construite sur les
ruines de l’église paroissiale. Depuis 1979, elle est dédiée à l’Europe, marquant ainsi la volonté des anciens
belligérants de construire ensemble une paix durable.
En novembre 2009, une stèle a été érigée à la mémoire
des sous-lieutenants du 347e régiment d’infanterie,
Henri Herduin et Pierre Millant, exécutés sans jugement à Fleury le 11 juin 1916 pour s’être repliés sur
Verdun alors qu’ils étaient à court de munitions et dans
l’impossibilité de recevoir des renforts.
Ils ne sont réhabilités qu’en 1961.
11
" Pour le devoir de mémoire, je trouve
primordial de se souvenir de tous
ces villages détruits du nord-est de la
France et des anciens habitants qui
ont vu en quelques mois leurs lieux de
vie réduits à néant.
Malgré les trous d’obus, la nature a
repris ses droits dans ce lieu bucolique
où de nombreux soldats dorment
sous terre. Leurs conditions de vie sont
terribles à imaginer : maladies, boue,
rats, poux et promiscuité.
Ce qui m’a choqué, ce sont les soldats
fusillés pour l’exemple. Ce conflit a été
un déchirement pour tous, militaires
et civils."
Léo MORILLO
Collège Montesquieu, Narbonne
Notre-Dame de l'Europe,
chapelle de Fleury
12
13
Se retrouver face à un village
entièrement détruit montre toute
l’horreur de cette Grande Guerre.
On peut imaginer ce qu’ont vécu les
familles en apprenant qu’ils n’avaient
plus de toit, mais on ne ressentira
jamais ce que ça leur faisait à l’époque
de perdre tout.
Blandine HUBERT-ROUALDES
Collège Émile Alain, Carcassonne
On se rend compte de la violence des
combats une fois que l’on voit ce champ
de bataille et on se demande comment
l’être humain peut en arriver là.
Noémie DEMEESTER
Collège des Corbières Maritimes, Sigean
14
Il faut que la France continue à
s’engager dans la lutte pour la
préservation de lieux historiques tels
que les mémoriaux ou les villages
détruits.
Nicolas FERRAS
Collège des Corbières Maritimes, Sigean
J’ai été particulièrement émue lorsqu’on
nous a parlé des soldats fusillés par leurs
propres camarades pour avoir quitté le
front.
Maeve FEYFANT
Collège Jean-Baptiste Bieules, Couiza
Et moi qui croyais connaître l’histoire
de la Première Guerre mondiale, ce n’est
qu’en voyant Fleury que je l’ai comprise.
Cassie MATHIAS
Collège des Corbières Maritimes, Sigean
15
La Tranchée des Baïonnettes
"À la mémoire des soldats français qui dorment debout, le
fusil en main, en cette tranchée, leurs frères d’Amérique".
Cette inscription, gravée sur le frontispice de la porte
monumentale qui donne accès à la Tranchée des
Baïonnettes, entretient encore aujourd'hui une légende
qui ne repose sur aucune réalité historique.
Les faits seraient les suivants : en juin 1916, des soldats
français du 137e régiment d’infanterie auraient été
enterrés vivants dans leur tranchée à la suite d'un
bombardement. Ils s'apprêtaient, dit-on, à monter à
l'assaut, fusil en main, baïonnette au canon. À la fin du
bombardement, seules les baïonnettes émergeaient
de la tranchée comblée. Ce récit, propre à faire vibrer
la corde patriotique de la presse de l'après-guerre, ne
manquait ni de romantisme, ni d'invraisemblance...
De fait, il est impossible que la terre soulevée par les
obus parvienne à combler ainsi une tranchée. Il est plus
vraisemblable de penser que cette tranchée était une
tombe collective : en juin 1916, les Allemands lancent,
dans le secteur du Ravin de la Dame, une attaque
qu’ils font précéder d'un violent bombardement. Les
pertes du côté français sont importantes et, lorsque
16
les troupes allemandes investissent les lieux, elles
rassemblent les nombreux corps épars et les ensevelissent dans la tranchée. Pour marquer l'emplacement
de la fosse commune, des fusils sont plantés, crosse
en l'air.
À la fin de la guerre, cette "tranchée des fusils" (nom
originel) ne manque pas de surprendre les premiers
visiteurs, civils et militaires de haut rang, qui ignorent
quasiment tout des faits. Ils adhèrent à l’explication
donnée : des soldats morts en héros, debout, les armes
à la main.
Un riche mécène américain, George T. Rand, finance la
construction d’un mémorial au-dessus de la tranchée.
L’imposant monument, réalisé par l’architecte
André Ventre, est inauguré le 8 décembre 1920 par
le président de la République française, Alexandre
Millerand, et l'ambassadeur des États-Unis, H. Wallace.
La porte métallique est l'œuvre d'Edgard Brandt, ferronnier d'art, qui réalise en 1923 le brûloir en bronze
qui abrite la flamme sur le tombeau du Soldat Inconnu
de l'Arc de Triomphe à Paris.
17
Je me suis bien rendu compte que ces
soldats sont morts au combat pour
nous permettre de vivre dans un pays
en paix. Les seuls mots qui me viennent
à l’esprit sont « merci, reposez en paix,
et qu’on ne nous y reprenne plus, ces
guerres ne servent à rien ».
Brandon SIERRA
Collège Le Bastion, Carcassonne
S’ensuivit un long chemin pavé
durant lequel je m’interrogeais sur
les horreurs qui s’étaient produites
en ce lieu cent ans plus tôt et sur
les sombres secrets enterrés juste
en dessous de nous. Heureusement,
l’humour et les anecdotes du guide
réussirent pendant quelques instants
à nous faire oublier que la mort
rôdait ici.
Morgane PERRI
Lycée Jean Durand, Castelnaudary
La légende raconte que les soldats
seraient morts enfouis vivants sous la
terre et debout, en brandissant leurs
baïonnettes. Le lieu mérite un détour rien
que pour son architecture si particulière.
Léo MORILLO
Collège Montesquieu, Narbonne
18
Ce pays m’a permis de me recueillir, en
mémoire des soldats français morts
pour la France « qui dorment debout,
le fusil en main, dans cette tranchée ».
Martine CAROL
Lycée Jean Durand, Castelnaudary
19
L'ossuaire de Douaumont, nécropole nationale
C’est en parcourant les champs de
bataille en 1918 que l’évêque de
Verdun, Mgr Charles Ginisty, a l’idée
d’ériger cette nécropole où doivent
être rassemblés les ossements des
soldats tombés dans la bataille et
demeurés sans sépulture.
La première pierre est posée par le
maréchal Pétain le 22 août 1920.
Le monument est inauguré par le
président de la République Albert
Lebrun le 7 août 1932.
Son cloître long de 137 mètres abrite
les ossements d’environ 130 000
soldats français et allemands non
identifiés, rassemblés dans des
caveaux correspondant aux 52
secteurs de la bataille de Verdun où ils
ont été recueillis.
Œuvre des architectes Léon Azéma,
Max Edrei et Jacques Hardy, le bâtiment
est coiffé d’une lanterne des morts,
haute de 46 mètres, offrant une vue
panoramique sur le champ de bataille.
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En contrebas de l’ossuaire, s’étend
le "cimetière national" de Fleurydevant-Douaumont.
Ici reposent 16 142 soldats français
identifiés, dont 592 combattants
musulmans.
À l’ouest du cimetière, un monument
a été érigé en hommage aux soldats
de confession juive en 1938.
C’est
devant
l’Ossuaire
de
Douaumont que, le 22 septembre
1984, le président de la République
française François Mitterrand et le
chancelier allemand Helmut Kohl,
se tiennent main dans la main,
honorant ensemble les victimes de
la Grande Guerre et marquant ainsi
la volonté de réconciliation des deux
pays.
En février 2014, le nom d’un soldat
allemand est pour la première fois
gravé sur la voûte de l’édifice, à côté
de ceux des combattants français.
21
La tour est également appelée lanterne des morts.
254 marches permettent d'accéder au sommet.
22
23
C’est avec la mémoire que nous faisons
vivre une seconde fois ces soldats.
Ils font partie de nous, de notre
passé ; notre devoir est de leur rendre
hommage afin qu’ils ne meurent pas une
seconde fois.
Laurie GROS
Collège Gaston Bonheur, Trèbes
Comment ne pas être ému ! On est
touché par ce spectacle désolant : des
croix, des cimetières et des os. Cela
nous montre à quel point cette guerre
fut meurtrière. Au point d’anéantir des
populations entières. C’est insensé !
Samuel BRUN
Collège Saint-Exupéry, Bram
Un peu angoissée avant la lecture de
la lettre de Poilu, je suis désormais
très fière d’avoir pu participer à une
telle cérémonie : je m’en souviendrai
longtemps !
Soline MOUNSIF
Lycée Docteur Lacroix, Narbonne
24
"Le monument était plongé dans un
grand silence et nous chantâmes.
Durant l’hymne, je me suis senti
bizarre, j’avais l’impression que les
poilus étaient présents à nos côtés
et nous souriaient pour nous dire :
« Merci de garder la mémoire de
cet enfer vivante pour que cela ne
se reproduise plus ».
En regardant la statue du poilu
et les deux gerbes, je me suis
demandé si ces soldats avaient été
assez remerciés pour leur bravoure
et leur amour de la France."
Brandon SIERRA
Collège Le Bastion, Carcassonne
25
La citadelle souterraine de Verdun
La citadelle haute de la ville surplombe la Meuse depuis
1624. Elle est l’œuvre de l’ingénieur militaire Jean
Errard. Elle a été remaniée à la fin du XVIIe siècle par un
disciple de Vauban.
En 1870, dans le cadre du dispositif de défense de
l’ensemble du territoire français pensé par le général
Raymond Adolphe Séré de Rivières, l’ouvrage militaire
est complété à l’extérieur par un ensemble de forts
(Douaumont, Vaux, Souville, etc.), 45 bâtiments au total
qui font de Verdun une des principales places-fortes
sur la frontière franco-allemande.
Depuis la perte de l’Alsace-Moselle en 1871, Verdun
n’est plus désormais qu’à 60 kilomètres d’une importante garnison allemande, à Metz. De 1886 à 1893,
sous la direction du commandant Guinot, 4 kilomètres
de galeries sont creusés sous la citadelle à 16 mètres
de profondeur. Les travaux d’agrandissement durant la
guerre portent à 7 kilomètres la longueur totale de ces
galeries souterraines.
Elles ont été un centre logistique de premier ordre lors
de la bataille de Verdun et un relais indispensable entre
l’arrière et le front.
26
Dès les premiers bombardements allemands, le
21 février 1916, ces galeries deviennent le centre
névralgique de la ville : on y trouve les bureaux de
l’état-major, les services administratifs civils, des
dortoirs, six magasins à poudre et sept de munitions,
une boulangerie dotée de neuf fours produisant
quotidiennement 28 000 rations de pain, un moulin,
des dépôts de vivres, un central téléphonique, une
infirmerie, des lieux de divertissement pour les soldats…
L’ensemble est éclairé par une usine électrique.
Cette fourmilière, active nuit et jour, peut contenir
2 000 hommes. Tous les régiments montant ou descendant du front ne peuvent cependant y séjourner.
Le 10 novembre 1920, c’est dans la citadelle souterraine
de Verdun qu’est désigné le Soldat inconnu. Depuis
chacun des principaux secteurs du front (Flandres,
Artois, Somme, Marne, Chemin des Dames, Champagne,
Verdun, et Lorraine), le cercueil d’un soldat français
non identifié est acheminé, à la demande du ministre
des Pensions, André Maginot.
Le jeune caporal du 132e régiment,
Auguste Thin, est invité à poser un
bouquet de fleurs sur l’un d’entre eux.
Il s’arrête sur le cercueil n°6, expliquant
son choix par l’addition des chiffres de
son régiment (1+3+2). Le cercueil est
transporté dès le lendemain à Paris,
où il repose désormais sous l’Arc de
Triomphe.
Un parcours de visite a été aménagé
dans les galeries de la citadelle
souterraine, évoquant la vie des
poilus en ces lieux durant la bataille
de Verdun.
Les huit cercueils, recouverts du drapeau tricolore,
sont installés dans une chapelle ardente aménagée
dans l’une des galeries.
27
Une expérience vraiment parlante.
C’était comme si on y était, là, dans les
sous-sols de Verdun, parmi les poilus,
au plus près de la Guerre : bien mieux
qu’un livre d’histoire !
Soline MOUNSIF
Lycée Docteur Lacroix, Narbonne
J’avais l’impression d’être dans un film et
de voir tout ce que vivaient ces soldats
engagés pour la liberté de la nation.
Les seuls mots qui me viennent à l’esprit
sont : REMERCIEMENTS, MORTS POUR LA
PATRIE, HONNEUR, RESPECT, MEMOIRE. Il ne
faut jamais que la mémoire cesse de
fonctionner car tous ces hommes sont
morts pour nous, les enfants, pour les
Français, pour la patrie.
Brandon SIERRA
Collège Le Bastion, Carcassonne
28
Nous avions l’impression de vivre
l’horreur de cette guerre.
Alannah CAVARROC
Collège Joseph Delteil, Limoux
La citadelle souterraine nous a
transportés au cœur de la Première
Guerre mondiale avec un certain
réalisme.
Cyril TEIXIER,
Collège Corbières Maritimes, Sigean
Cette guerre a tué et détruit des milliers
de personnes, des mémoriaux ont été
construits pour ne jamais oublier. Et
pourtant aujourd’hui, il y a encore des
guerres.
Cléa PERRAIS
Collège Gaston Bonheur, Trèbes
29
Le Centre mondial de la Paix
En 1990, se crée à Verdun l’Association du Centre
mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de
l’Homme. Ses membres souhaitent offrir au visiteur
une autre approche de Verdun : la ville ne doit plus
apparaître seulement comme un pôle mémoriel de la
Grande Guerre mais comme un lieu symbolique de la
réconciliation franco-allemande.
À l’occasion du vingtième anniversaire de la bataille,
en 1936, 20 000 anciens combattants accompagnés
d’une délégation allemande jurent de sauvegarder la
paix. En 1966, lors du cinquantième anniversaire, le
Livre d’or de la Paix est inauguré à l’hôtel de ville et
signé par le général de Gaulle : Verdun s’autoproclame
"Capitale de la Paix". Le geste fort de François
Mitterrand et d’Helmut Kohl, se recueillant main dans
la main à Douaumont en 1984, témoigne de l’amitié
retrouvée des deux peuples.
C’est dans ce contexte que prend forme l’idée de créer
à Verdun un Centre mondial de la Paix, des Libertés et
des Droits de l’Homme. Ce projet ambitieux est installé
en 1994 dans le somptueux palais épiscopal, situé à
proximité de la cathédrale et du cloître, sur une hauteur qui domine la ville basse. Commencé en 1724 par
30
Robert de Cotte, architecte du roi, le palais est achevé
en 1763 par son fils Jules Robert de Cotte.
Il subit des dégâts matériels au cours de la Première
Guerre mondiale. Classé monument historique en
1920, il fait l’objet de travaux de restauration qui
débutent à l’hiver 1926-1927 pour se terminer en 1935.
Mgr Ginisty, évêque de Verdun, s’y installe à cette
date, redonnant à la demeure épiscopale sa fonction
d’origine. Ses successeurs l’occupent sans interruption
jusqu’en 1993, date à laquelle Mgr Herriot accepte de
rejoindre l’Hôtel d’Anglemont, situé face à la cathédrale,
pour permettre l’installation du Centre mondial de la
Paix.
Défini comme un lieu privilégié d’échange et de
rencontre, le Centre mondial de la Paix organise
de multiples événements sur le thème de la paix,
des libertés et des droits de l’homme : colloques
et conférences sur des questions internationales,
expositions, manifestations culturelles…
En octobre 2014, une
exposition était consacrée
à la Grande Guerre : on
pouvait y découvrir des
œuvres picturales, des
photographies et des
films, des affiches de
propagande, etc.
Cette exposition sur la guerre nous
lance un message de paix et d’amour,
semblant nous dire « plus jamais ça !».
Morgane PERRI
Lycée Jean Durand, Castelnaudary
« Que reste-t-il de la guerre ? »
est une question pertinente car, un
siècle après le début du conflit, nous
n’abordons pas le sujet avec les mêmes
perspectives. Certes la guerre nous
touche directement mais l’exposition que
nous avons découverte est résolument
tournée vers une vision d’avenir.
Caroline THOMAS
Lycée Docteur Lacroix, Narbonne
Une autre approche de la guerre. Un
sentiment troublant et fascinant à
la vue des productions artistiques de
guerre. Les dessins m’impressionneront
toujours plus que les photographies !
Soline MOUNSIF
Lycée Docteur Lacroix, Narbonne
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Le Mémorial de la Shoah à Paris
Situé en plein cœur de Paris, dans le quartier du
Marais, où la communauté juive est installée depuis
près de neuf siècles, le bâtiment a été inauguré
en janvier 2005 par le président de la République
française Jacques Chirac. Il est une institution de
référence en Europe pour l’histoire de la Shoah et
s’inscrit dans la continuité du Centre de documentation
juive contemporaine (CDJC) et du Mémorial du Martyr
juif inconnu.
Le CDJC a été créé à Grenoble à l’initiative d’Isaac
Schneersohn en avril 1943 pour recueillir les preuves
de la persécution des Juifs afin de témoigner mais aussi
de demander justice à l’issue de la Seconde Guerre
mondiale. Les membres du CDJC parviennent ainsi à
mettre la main avant leur destruction sur des archives
de Vichy et de l’occupant nazi lors des combats de la
Libération.
À côté d’un travail d’histoire et de mémoire, le CDJC
aide la justice après-guerre, témoignant notamment au
procès de Nuremberg.
En parallèle, la première pierre du Mémorial du Martyr
juif inconnu est posée le 17 mai 1953, à l’emplacement
du bâtiment actuel.
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Le visiteur découvre tout d’abord le parvis du
Mémorial, avec ses sept bas-reliefs et le cylindre central
symbolisant les cheminées des camps d’extermination.
Longeant le parvis, le "Mur des Noms" porte les noms,
prénoms et dates de naissance des 76 000 hommes,
femmes et enfants juifs déportés de France entre 1942
et 1944.
Il a fallu deux ans pour compulser et recouper les
différentes sources permettant de dresser cette liste,
hélas non exhaustive : listes du service antijuif de
la Gestapo, "fichiers juifs", archives de Yad Vashem,
documentation du Musée de l’Holocauste de
Washington…
En 2006, un "Mur des Justes" a été inauguré, portant
les noms des 3 376 Français reconnus "Justes parmi les
nations" par le Centre Yad Vashem à Jérusalem. À côté
de ces noms de femmes et d’hommes qui ont sauvé
des Juifs, le village entier du Chambon-sur-Lignon, en
Haute-Loire, est honoré à titre collectif.
À l’intérieur du bâtiment, 5 000 m² sont ouverts au public. Une exposition permanente permet d’appréhender l’histoire des Juifs en France pendant la Seconde
Guerre mondiale, dans son contexte européen. Des
documents audio-visuels complètent la présentation.
33
Un auditorium de 120 places permet d’écouter des
conférences, de projeter des films et d’organiser des
rencontres, notamment entre des anciens résistants et
déportés et des élèves.
Un centre de documentation comprend un centre
d’archives (constitué notamment des documents
rassemblés par le CDJC), une bibliothèque et une
photothèque. Des espaces pédagogiques et une
librairie complètent l’ensemble.
Enfin, au sous-sol du bâtiment se trouve une crypte,
tombeau symbolique des Juifs morts en déportation.
En son centre, une étoile de David en marbre noir où
reposent les cendres recueillies dans certains camps
de la mort. Une flamme éternelle brûle en son centre.
À l’arrière, une salle contient les fichiers des Juifs
recherchés, arrêtés et internés par l’administration
française. Ces documents, propriété des Archives
nationales, y ont été déposés en 1997.
Ces personnes-là sont de véritables
héros et méritent le plus grand respect.
Aujourd’hui, nous avons la mémoire
pour leur faire honneur. Le devoir de
mémoire, c’est la vie.
Nous avons assisté à une cérémonie
très émouvante dans la crypte au cours
de laquelle nous avons cité les noms
des résistants et des juifs, originaires
de l’Aude déportés aux camps de la mort.
Laurie GROS
Collège Gaston Bonheur, Trèbes
Léo MORILLO
Collège Montesquieu, Narbonne
Mémorial de la Shoah : émotion - solennité
- tristesse - souvenir - honte pour les
Français - admiration pour les Juifs.
C’est vraiment choquant de voir comment
des millions de personnes ont pu suivre
un fou furieux prônant la violence et
la haine. Comment a-t-il été possible
que plus de 6 000 000 de personnes,
juives pour la plupart, aient été déportées
et assassinées. Heureusement, certaines
personnes ont tout tenté pour empêcher
ces horreurs de se commettre : ils sont
les Justes et les Résistants.
Brandon SIERRA
Collège le Bastion, Carcassonne
Quand je me suis retrouvée devant le
mur des noms au Mémorial de la Shoah,
j’ai été troublée. Tous ces noms étaient
des personnes, 76 000 personnes qui
ont vécu l’horreur...
Cléa PERRAIS
Collège Gaston Bonheur, Trèbes
34
Maxime SOREL
Collège Victor Hugo, Narbonne
35
Rencontre des élèves avec Roger Fichtenberg, ancien résistant juif
" Pour ce qui me concerne, mon combat dans la Résistance,
mon engagement politique, mon engagement d’élu, mon
action en faveur de l’école publique, là où l’on forme les
citoyens de demain, mon action pour la défense de la
laïcité qui garantit la liberté de conscience et nous permet
de vivre ensemble harmonieusement, mes nombreuses
activités dans les associations d’anciens combattants, en
particulier pour transmettre la Mémoire, procèdent de la
même démarche. Il s’agit d’un combat pour la défense de
la paix et de la liberté, pour la défense des droits et de
la dignité de l’Homme. Pour l’édification d’un monde plus
éclairé donc plus juste, plus fraternel.
En un mot, il s’agit d’un combat pour les valeurs de la
République.
Ce combat, il faut sans cesse le poursuivre.
C’est pourquoi je m’emploie de mon mieux à transmettre
la Mémoire lors des démarches commémoratives et
c’est pour cela que je me rends fréquemment dans des
établissements scolaires et que j’emmène des élèves sur
des lieux chargés de mémoire.
Il faut témoigner sans cesse. Témoigner de ce que j’ai
connu, de ce que j’ai vécu, afin de mettre les jeunes en
36
son parcours de résistant
garde contre ces bêtes immondes que sont le racisme,
la xénophobie, l’antisémitisme. Pour leur montrer que la
liberté, la démocratie peuvent à tout moment être remises
en cause.
Militant au mouvement des Éclaireurs
Israëlites de France (qui prendra le nom
de "Sixième" dans la clandestinité), il
intègre la résistance active dès 1942.
Certes, ma tâche n’est pas achevée, l’heure du repos
n’est donc pas arrivée. Je poursuivrai ma mission aussi
longtemps que je le pourrai.
Certes, bien des efforts sont encore nécessaires pour
que progresse la pensée humaine dont se réclame le
radicalisme.
Pour que le progrès soit mis au service de l’homme et non
l’inverse.
Pour que se développe l’esprit de tolérance, ce qu’Alain
appelait l’esprit "laïque".
Pour que disparaissent les préjugés dont Einstein disait
qu’ils sont plus difficiles à désintégrer que les atomes.
Pour qu’enfin notre belle devise républicaine : Liberté,
Égalité Fraternité ait un sens réel.
De 1942 à 1944, son action consiste
principalement à cacher des enfants et
des adolescents juifs.
Nous savons que l’Homme peut vivre avec un cœur
artificiel, mais qu’il ne peut pas vivre sans espérance.
Alors espérons. "
En mars 1944, il s'engage dans
l’Armée secrète. En mai, il est affecté
à l'état-major des Forces Françaises de
l'Intérieur du Lot-et-Garonne sous les
ordres du lieutenant-colonel Durandal.
Nommé sous-lieutenant, il est chargé
de nombreuses missions. Il participe
à la libération d'Agen et occupe la
préfecture le 19 août 1944. Nommé
adjoint au commandant de la prévôté
militaire du Lot-et-Garonne, il prend
les premières mesures du maintien
de l'ordre et du rétablissement des
libertés républicaines.
Il œuvre depuis de longues années pour
transmettre aux jeunes les valeurs
républicaines et le travail de Mémoire.
Extrait du discours de Roger Fichtenberg lorsqu'il a reçu
la Croix d'officier de la Légion d'honneur, le 9 avril 2014
37
Cette rencontre a été pour moi
l’apothéose du voyage « Au Nom de la
Mémoire 2014 ». J’ai été très touché
par l’optimisme et la joie de vivre de
Robert Fichtenberg. Il nous a conté son
histoire avec beaucoup de passion mais
aussi de l’humour.
Ce sera sûrement la seule fois que je
rencontre un résistant, c’était vraiment
formidable d’entendre l’histoire de cette
guerre par quelqu’un qui l’a vécue.
Morgane PERRI
Lycée Jean Durand, Castelnaudary
Le témoignage de M. Roger Fichtenberg,
un ancien résistant ayant sauvé de
nombreux enfants et des juifs, était
tout simplement poignant. Ce véritable
exemple de solidarité et de courage
mérite notre plus grand respect.
Cela m’a fait beaucoup de plaisir
d’entendre ce témoignage. Même dans
l’enfer de la Seconde Guerre mondiale,
il y avait des gens qui voulaient aider
les juifs même si cela mettait leur vie
en danger.
Abigail MILNER
Collège Jean-Baptiste Bieules, Couiza
Cléa PERRAIS
Collège Gaston Bonheur, Trèbes
Léo MORILLO
Collège Montesquieu, Narbonne
La moindre petite bonne action faite
pendant la guerre représente un grand
geste d’humanité et de solidarité.
Dorian LAUBIES
Collège Gaston Bonheur, Trèbes
38
39
Sous l’Arc de Triomphe, la flamme ne s'éteint jamais
Le traumatisme de la Première Guerre mondiale
(1,4 million de morts, 3,6 millions de blessés, plus
d’un million d’invalides civils et militaires) est tel que
les autorités politiques décident, à la fin du conflit,
de perpétuer la mémoire des soldats morts pour la
France.
Le souvenir de leur patriotisme et de leur sacrifice ne
saurait s’estomper. Des lieux symboliques tels que
Verdun ou Rethondes, les monuments aux morts
érigés dans toutes les communes de France doivent
aider à préserver cette mémoire.
L’Arc de Triomphe à Paris, dont la construction débute
au lendemain d’Austerlitz en 1806 pour s’achever en
1836, dédié aux armées de la Révolution et de l’Empire,
revêt une forte symbolique militaire. Il n’est donc
pas étonnant que ce soit en ce lieu qu’on ait choisi de
transférer le 11 novembre 1920 la dépouille du Soldat
inconnu, représentant tous les combattants français
tombés au champ d’honneur lors de la Grande Guerre.
Le 28 janvier 1921, le "Soldat inconnu" est inhumé dans un
caveau sous l’arche principale face aux Champs-Élysées.
Pendant deux ans, une simple dalle de granit où sont
40
gravés ces quelques mots : "Ici repose un soldat français
mort pour la patrie 1914-1918" signale la tombe du
Soldat inconnu aux passants. Afin que nul n’oublie,
le journaliste Gabriel Boissy suggère en 1923 qu’une
Flamme du Souvenir veille nuit et jour sur la tombe
sacrée. Le 11 novembre 1923, la Flamme est allumée
par André Maginot, alors ministre de la Guerre. Depuis
cette date, la Flamme ne s’est jamais éteinte et chaque
soir, à 18 h 30 sous l’Arc de Triomphe, une cérémonie
solennelle de ravivage y est organisée.
La Flamme du Souvenir et le tombeau du Soldat inconnu
sont aujourd’hui le symbole du sacrifice de tous ceux
qui sont morts sur les champs de bataille pour que nous
vivions dans un pays libre. La Flamme est également
devenue, depuis la Seconde Guerre mondiale, le
symbole de l’espérance dans l’avenir et de foi dans le
destin de notre pays. Elle brûle devant le tombeau du
Soldat inconnu comme un perpétuel souvenir de ceux
qui ont donné leur vie pour la France. Pour les jeunes
générations, participer à la cérémonie de ravivage de
la Flamme est avant tout un devoir de mémoire et un
geste citoyen. Par leur présence, elles témoignent de
leur volonté d’entrer dans la communauté de citoyens
dont ils seront bientôt les forces vives.
41
Magnifique cérémonie afin d’honorer
ceux qui se sont sacrifiés pour nous.
Maxime SOREL
Collège Victor Hugo, Narbonne
Nous avons participé à la cérémonie du
ravivage de la Flamme du Soldat Inconnu.
Nous avons chanté la Marseillaise et le
chant des Partisans. Un ancien déporté
nous a fait l’honneur d’entonner le chant
des Marais. J’ai ressenti beaucoup d’émotion.
Dorian LAUBIES
Collège Gaston Bonheur, Trèbes
Chaque élève a déposé symboliquement
une rose blanche, puis les gerbes des
fleurs avec les élus. Nous avons entonné
la Marseillaise et le Chant des Partisans,
ce qui fut un grand honneur pour nous.
L’émotion fut à son comble lorsque
M.Villeret, ancien déporté, vêtu de la
42
Loin vers l’infini s’étendent
Des grands prés marécageux.
Pas un seul oiseau ne chante
Sur les arbres secs et creux.
Bruit des chaînes et bruit des armes,
Sentinelles jour et nuit,
Et du sang, des cris, des larmes,
La mort pour celui qui fuit.
Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher
Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira
Libre enfin, ô ma Patrie,
Je dirai : tu es à moi.
Dans le camp morne et sauvage
Entouré de murs de fer
Il nous semble vivre en cage
Au milieu d'un grand désert
tenue rayée bleu et blanc, a chanté a
capella le Chant des Marais.
Léo MORILLO
Collège Montesquieu, Narbonne
Ô terre d’allégresse
Où nous pourrons sans cesse
Aimer, aimer
Le Chant des déportés ou Chant des marais (en allemand
Moorsoldatenlied, "chanson des soldats de marécage", ou
Börgermoorlied, "chant de Börgermoor" ou Die Moorsoldaten) est
l'adaptation en français d'un chant allemand composé en 1933 par
des prisonniers du camp de concentration, pour détenus politiques,
de Börgermoor, dans le Pays de l'Ems, en Basse-Saxe.
43
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne
Ohé, partisans, ouvriers et paysans c'est l'alarme
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes...
Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades,
Ohé, les tueurs, à vos armes et vos couteaux, tirez vite,
Ohé, saboteurs, attention à ton fardeau, dynamite..
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
II y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche, nous on tue ou on crève.
Ici, chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place,
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur nos routes
Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute...
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne
Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur la plaine.
Le Chant des partisans ou Chant de la libération est l’hymne de la Résistance française durant l’occupation par l’Allemagne
nazie, pendant la Seconde Guerre mondiale. La musique fut composée en 1941 par Anna Marly, d'origine russe réfugiée à
Londres. Les paroles ont été écrites en 1943 par Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon qui venaient tous deux de rejoindre
les Forces françaises libres.
Ce chant fut réintroduit par André Malraux lors de la cérémonie d’entrée des cendres de Jean Moulin au Panthéon de Paris le
19 décembre 1964.
44
45
Le Panthéon
C’est à Louis XV que l’on doit la réalisation de
l’imposant édifice du Panthéon, conçu pour glorifier
Sainte Geneviève, patronne de Paris. Commencée en
1764, la construction, confiée à l’architecte JacquesGermain Soufflot, s’achève en 1790.
La façade, d’architecture néo-classique, s’inspire du
Panthéon romain. Long de 110 mètres et large de 84
mètres, le vaste bâtiment en forme de croix grecque
est surplombé d’un dôme culminant à 83 mètres de
haut.
En 1791, la Révolution laïcise le monument qui devient
Panthéon national. Au XIXe siècle, le Panthéon reçoit,
au gré des régimes successifs, une affectation tantôt
religieuse, tantôt patriotique et la décoration intérieure,
riche et hétérogène (scènes de la vie de Sainte Geneviève,
monument de Valmy ou de la Convention nationale),
témoigne des bouleversements politiques que le
bâtiment a traversés.
Si les premiers grands hommes y sont inhumés dès
la Révolution (Mirabeau est le premier à y être transféré
le 4 avril 1791 ; Voltaire y entre le 11 juillet 1791), c’est
en 1885, lors des funérailles de Victor Hugo, que sa
vocation religieuse est définitivement abandonnée et
46
que le Panthéon devient ce haut lieu de mémoire de
la Nation.
Actuellement, 71 personnalités sont inhumées au
Panthéon. On compte des hommes politiques, des
militaires de haut rang, des ecclésiastiques, des écrivains, philosophes et essayistes, des artistes, des
scientifiques et des médecins, des architectes, des
juristes et des économistes, des résistants…
Le dernier à avoir fait son entrée en 2002 est l’écrivain
Alexandre Dumas.
Une seule femme y a été admise pour ses mérites :
Marie Curie (Sophie Berthelot y repose uniquement parce
qu’elle et son mari, le chimiste Marcellin Berthelot, ne
voulaient pas être séparés dans la mort).
De fait, la valeur des femmes devrait, dans les années
qui viennent, être mieux prise en considération : en mai
2015, deux grandes figures fémini nes de la Résistance,
Germaine Tillion et Geneviève De Gaulle-Anthonioz,
prendront place au Panthéon.
47
" Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible
cortège. Avec ceux qui sont morts dans
les caves sans avoir parlé, comme toi ; et
même, ce qui est peut-être plus atroce, en
ayant parlé ; avec tous les rayés et tous
les tondus des camps de concentration
; avec le dernier corps trébuchant des
affreuses files de Nuit et Brouillard,
enfin tombé sous les crosses ; avec les
huit mille Françaises qui ne sont pas
revenues des bagnes ; avec la dernière
femme morte à Ravensbrück pour avoir
donné asile à l'un des nôtres.
Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de
la Nuit...
L'hommage d'aujourd'hui n'appelle
que le chant qui va s'élever
maintenant, ce Chant des
Partisans que j'ai entendu
murmurer comme un chant
de complicité, puis psalmodier
dans le brouillard des Vosges et les
bois d'Alsace, mêlé au cri perdu des
moutons des tabors, quand les bazookas
48
de Corrèze avançaient à la rencontre des
chars de Rundstedt lancés de nouveau
contre Strasbourg. Ecoute aujourd'hui,
jeunesse de France, ce qui fut pour nous
le Chant du Malheur.
C'est la marche funèbre des cendres que
voici.
À côté de celles de Carnot avec les soldats
de l'an II, de celles de Victor Hugo avec
les Misérables, de celles de Jaurès veillées
par la Justice, qu'elles reposent avec leur
long cortège d'ombres défigurées.
Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser
à cet homme comme tu aurais approché
tes mains de sa pauvre face informe du
dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient
pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage
de la France… "
Extrait du discours d’André Malraux,
prononcé le 19 décembre 1964,
lors du transfert des cendres de
Jean Moulin au Panthéon
49
50
Je suis admiratif envers ces personnages
qui ont fondé la République que nous
connaissons aujourd’hui.
C’est un lieu d’exception représentant
à lui tout seul un symbole de la
République. Le Panthéon est un bâtiment
imposant mais qui abrite différentes
personnalités qui se sont illustrées par
leur courage, leur audace voire leur
sacrifice.
Je pense que le meilleur exemple est
Jean Moulin : pionnier de la Résistance
qui n’a pas hésité à risquer sa vie pour
défendre sa patrie.
Au Panthéon, j’ai trouvé la cérémonie
très émouvante. Il fallait rendre
hommage à Jean Moulin, personnage
illustre de la Résistance qui fit preuve
d’un grand courage.
Samuel BRUN
Collège Saint-Exupéry, Bram
Camille RAHMANI
Collège Antoine Courrière, Cuxac-Cabardès
Joao LOPES
Collège Montesquieu, Narbonne
Le Panthéon est immense, il a une
histoire très importante qu’on n’imagine
même pas. C’est un lieu sacré, avec tous
ces tombeaux de personnes qui ont
changé notre histoire.
51
paroles
d'adultes
'adultes
paroles d
Admiratrice de l’énergie que les témoins
et acteurs déploient depuis des années
pour nous guider dans notre chemin de
la mémoire !
Heureuse et fière du relais pris par les
enseignants et les jeunes Audois qui
nous ont fait partager leurs émotions
dans la lecture de lettres, d’hommages
à ceux qui ont fait don de leur vie
pour notre liberté...
Monique JACOMI
Directrice Maison départementale des Sports
Chargée des voyages "Au Nom de la Mémoire"
Le feutre noir qui dissimule une partie
du visage, profondément enfoncé du
côté droit. L’ombre abrite le miroir
de l’Armée des Ombres et le contour
préfigure une France combattante.
Verdun... 300 jours, 300 nuits d’horreur.
Plus de 300 000 hommes français et
allemands vont y perdre la vie dans
des combats d’une extrême violence.
Que reste-t-il aujourd’hui de cette
bataille ?
L’ossuaire de Douaumont qui rassemble
les restes de plus de 130 000 soldats, des
cimetières à perte de vue, des paysages
défigurés par les millions d’obus tirés.
Des traces qui nous empêchent d’oublier
de quoi l’homme peut être capable et
qui nous invitent à être vigilants face
aux nombreux conflits actuels.
Audrey BOUCHE
Professeur d’histoire-géographie,
Collège Gaston Bonheur, Trèbes
Françoise FORT
Lycée Jules Fil, Carcassonne
52
53
En dix-sept ans d’existence, jamais "Voyage au
nom de la Mémoire" n’aura été aussi enrichissant. Les soixante lauréats audois du concours
de la Résistance 2014 n’ont pu que le constater.
En quarante-huit heures, en effet, ils sont passés
des affres de la "Der des Der" aux horreurs de la
dernière (en date…). Des trous d’obus de Verdun
qui recouvrent, encore de nos jours, les restes
de malheureux "poilus" à l’émouvant dépôt, par
chacun d’entre eux, d’une fleur sur la tombe de
Jean Moulin.
Ils ont, en fait, revécu un siècle de monstrueuse
bêtise humaine. Ils l’ont revécu, notamment à
travers la Shoah et la visite du Centre Mondial
de la Paix. Puissent-ils en retenir les leçons et les
transmettre aux futures générations.
Leur attitude exemplaire, à Paris devant la
flamme du Soldat Inconnu - par eux ravivée nous laisse à penser qu’ils sont bien disposés à
le faire.
Ils signeront, ainsi, leur devoir de mémoire !
Verdun, nom évocateur s’il en est !
Boucherie, tuerie, sauvagerie, Patrie que
n’a-t-on commis en ton nom ?
Que reste-t-il de la Grande Guerre
cent ans après ?
Quelle leçon en avons-nous tiré alors
que les nationalismes en tous genres
montent dans notre Europe qui se
voudrait unie ?
Souvenirs, émotion mais aussi que
d’angoisse quant au futur de nos
jeunes !
Willy ZURELL
Professeur, École Supérieure La Raque,
Lasbordes
Jacques ARINO
Conseiller général du canton de Carcassonne-Nord
54
55
"Rencontre : un homme âgé sort de sa quiétude pour
venir témoigner. Il fait violence à sa modestie pour nous
expliquer comment il s’est mis au service de son prochain
et de son pays au péril de sa vie. Un monsieur fluet, un
charisme immense. Le côtoyer quelques instants est le
meilleur vaccin contre le négationnisme.
Le Panthéon : se retrouver en présence de Jean Moulin.
On oublie la pompe et le décorum du Panthéon et on
prend conscience que ce n’est pas qu’un nom dans un
livre d’histoire, mais un de nos frères humains qui a offert
le sacrifice ultime pour que des gens qu’il ne connaissait
même pas recouvrent leur liberté et surtout leur dignité.
Verdun : un autel de 15 000 hectares sur lequel on a offert un
des sacrifices les plus sanglants de l’histoire : 300 000 hommes.
Tout ceci non pas pour un dieu mais pour une valeur : la liberté."
Roland TANDOU
Professeur d’histoire géographie,
Collège Les Fontanilles, Castelnaudary
56
J’ai vu l’enfer.
Verdun : deux syllabes qui tonnent la mort.
Ici l’enfer est descendu, l’enfer sur terre.
Ici l’humanité blessée a cru son sort scellé.
Ici martyrisée la jeunesse d’hier est tombée.
Ce voyage ne fait que concrétiser cette
belle initiative, pensée par Marcel Rainaud
il y a 17 ans.
Jeunesses ! Écoutez les passeurs de
mémoire, abreuvez-vous de leur lecture
et de leur témoignage et ne restons pas
dans l’indifférence du passé et de l’oubli
afin de ne pas retrouver nos noms sur des
stèles « mort pour son pays » !
Francine SCHIVARDI
Conseillère générale du canton de Ginestas
Les regards hagards d’atrocités
Devant ces monceaux de camarades assassinés
Pour satisfaire quel minotaure ressuscité ?
Quel macabre principe d’égalité ?
Tous acteurs désignés de cette tragédie
Ont laissé ici qui la vie qui la raison
Qui la vivante horreur dans une chair meurtrie.
Ce sacrifice fut oublié ! Méditons.
Pierre FABRE,
Professeur d’histoire-géographie,
Lycée Jules Fil, Carcassonne
57
Collégiens et lycéens audois
auréats
60
jeunes
lauréats
eunes l
0j
6
du concours national
de la résistance
et de la déportation
Collège Alain
Carcassonne
Blandine HUBERT-ROUALDES
Collège André Chénier
Carcassonne
Bettina GUEDOKO
Marion POLETTE-TEXEREAU
Collège Antoine Courrière
Cuxac-Cabardès
Camille RAHMANI
Collège Blaise d'Auriol
Castelnaudary
Manon CID
Maïllys CORREZE
Célie LAFON
Gabriel AMARAL
Angel BANCHEV
Manuel GUTIERRES
Collège Cité
Narbonne
Nour BOUNAAS
Manon HERRERAS
Hugo FRAYSSE
Collège des Corbières
Maritimes
Sigean
Noémie DEMEESTER
Cassie MATHIAS
58
Théo BOURGEOT
Pierre BRUALLA
Jules BURGAT
Nicolas FERRAS
Justin RIO
Théo SARDA
Cyril TEIXEIRA
Collège Gaston Bonheur
Trèbes
Cléa PERRAIS
Valentin GUERBETTE
Dorian LAUBIÈS
Collège Grazailles
Carcassonne
Steeven EDDE
Collège Jean-Baptiste Bieules
Couiza
Marie-Jeanne BELKHIRAT
Maeve FEYFANT
Abigail MILNER
Sophie VAN DER MAREL
Collège Jeanne d'Arc
Carcassonne
Axel SAVOLDELLI
Collège Jeanne d'Arc
Castelnaudary
Emmanuel FRENOIS
Collège Joseph Delteil
Limoux
Alannah CAVARROC
Chloé CRISTOFARI
Collège Le Bastion
Carcassonne
Yousra ACHAKRA
Maëva ROBINET
Thomas BONNET
Brandon SIERRA
Collège Les Fontanilles
Castelnaudary
Cassandre CROS
Amélie PORTES
Juliette TROUIS
Collège Montesquieu
Narbonne
Joao LOPES
Léo MORILLO
Collège Saint-Exupéry
Bram
Maëlle ROCHER
Angeline SANCHEZ
Samuel BRUN
Martin MONTEIL
Collège Victor Hugo
Narbonne
Bérengère HINGANT
Coline VANDERHOOFT
Maxime SOREL
Lycée Docteur Lacroix
Narbonne
Soline MOUNSIF
Caroline THOMAS
Carl HERRERO
Mao MAN
Lycée Jean Durand
Castelnaudary
Martine CAROL
Anouk LABATUT
Morgane PERRI
Léo BILHERAN
Lycée Jules Fil
Carcassonne
Laurie GROS
Lycée Paul Sabatier
Carcassonne
Julia FRANC
59
Délégation audoise
M. André VIOLA, président du Conseil départemental de l’Aude
Mme Gisèle JOURDA, sénatrice de l’Aude
M. Jules ESCARÉ, conseiller général du canton de LézignanCorbières
M. Régis BANQUET, conseiller général du canton d’Alzonne,
président de Carcassonne Agglo
M. Jean-Pierre MAISONNADE, conseiller général du canton
de Lagrasse
M. Jacques ARINO, conseiller général du canton de
Carcassonne Nord
Mme Annie BOHIC CORTÈS, conseillère générale du canton
de Quillan
Mme Francine SCHIVARDI, conseillère générale du canton
de Ginestas
M. André LAJOU, ancien résistant, représentant de
l’Union départementale des Combattants volontaires de la
Résistance de l’Aude
Mme Monique JACOMI, Directrice de la Maison
départementale des Sports, chargée des Voyages "Au nom
de la mémoire"
M. Gaël RAINAUD, étudiant
Mme Sylvie CAUCANAS, directrice des Archives
départementales de l’Aude
M. Yannis BAUTRAIT, Archives départementales de l’Aude
Mme Emanuela BURA, Archives départementales de l’Aude
Mme Chérifa KHIMOUN, Maison départementale des Sports
60
Mme Audrey BOUCHE, professeur d’histoire-géographie,
collège Gaston Bonheur, Trèbes
M. Pierre FABRE, professeur d’histoire-géographie, lycée
Jules Fil, Carcassonne
Mme Françoise FORT, professeur d’anglais, lycée Jules Fil,
Carcassonne
Mme Valérie GARCIA, Division de la vie des élèves, DSDEN
de l’Aude, Carcassonne
Mme Ève GUILHOT-CURBILIÉ, professeur d’histoiregéographie, collège Victor Hugo, Narbonne
Mme Christine LANNÈS, professeur d’histoire-géographie,
collège Le Bastion, Carcassonne
Mme Élisa LE GUENNEC, professeur d’histoire-géographie,
collège Jean-Baptiste Bieules, Couiza
M. Jean-Michel MAGOT, professeur d’électronique, lycée
professionnel Jules Fil, Carcassonne
Mme Patricia MAGOT, professeur d’histoire-géographie,
collège André Chénier, Carcassonne
Mme Béatrice NAVARRO, professeur de lettres classiques,
lycée Paul Sabatier, Carcassonne
M. Roland TANDOU, professeur d’histoire-géographie,
collège Les Fontanilles, Castelnaudary
Mme Marjan VAN DRIEL, traductrice, établissement
d’enseignement agricole "La Raque", Lasbordes
M. Willy ZURELL, professeur, établissement d’enseignement
agricole "La Raque", Lasbordes
61
Nous tenons à remercier tout particulièrement
M. Philippe BELAVAL,
président du Centre des Monuments nationaux
M. Jacques-Olivier DAVID,
Mémorial de la Shoah, Paris
M. Roger FICHTENBERG,
ancien résistant juif
M.Kader ARIF,
secrétaire d'État aux Anciens Combattants (9 avril-21 nov.2014)
et Mme Charlotte DAMMANE, chef de cabinet
Mme Virginie KEISER,
directrice de l’Office de tourisme Epic, Verdun
M. Pascal MONNET,
administrateur du Panthéon
M. Jean VILLERET,
ancien déporté au camp du Struthof
62
ommaire
sommaire
s
6/9
Verdun et les champs de bataille de la Grande Guerre
10/15
32/35
Le Mémorial de la Shoah à Paris
36/39
Le village détruit de Fleury-devant-Douaumont
Rencontre des élèves avec Roger Fichtenberg, résistant juif
16/19
40/45
20/25
46/51
26/29
52/57
La Tranchée des Baïonnettes
L’Ossuaire de Douaumont, nécropole nationale
La Citadelle souterraine de Verdun
30/31
Le Centre mondial de la Paix
Le ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe
Le Panthéon
Paroles d’adultes
Au nom de la Mémoire 2014
Réalisation :
Département de l’Aude
Direction des Archives départementales,
Direction de la Communication
Photos :
Yannis Bautrait
Marie-José Escaré
Monique Jacomi
Willy Zurell
Impression :
Imprimerie de Bourg
avril 2015
sauvons la liberté !
la liberté sauve le reste.
Victor Hugo - 1802-1885
Choses vues (décembre 1851)
”
au nom de la mémoire 2014
“
la liberté !
2014
émoire 2014
au
nom
de
la
mémoire
am
el
om d
un
a
Ils ont entre 14 et 18 ans.
Ils viennent de l’Aude.
Ils témoignent de leur découverte,
à Verdun, des champs de bataille
de la Première Guerre mondiale.
Ils témoignent de leurs visites à
Paris, au Mémorial de la Shoah et au
Panthéon, et de leur participation
à la cérémonie du ravivage de la
flamme sous l’Arc de Triomphe.

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