Chapitre 1 - Les contes en poésie – Les Sirènes

Résonances
Chapitre 1
Il était une fois… les contes
Corrigés
Les contes en poésie
Les Sirènes
Objectif : Lire/Écrire
En quoi ces poèmes sont-ils en résonance avec les contes ? Quels échos les élèves peuvent-ils percevoir ?
© Bordas, Fenêtres ouvertes 6e, 2009 • 732532 • www.bordas-fenetresouvertes.fr
La figure mythique de la Sirène
Cette activité de recherche peut se réaliser en groupe.
● Proposer aux élèves des corpus d’illustrations et d’extraits de récits représentant des sirènes depuis
l’Antiquité jusqu’au xixe siècle, notamment durant la période romantique et symboliste. Vous pouvez y
joindre des extraits de dictionnaires de la mythologie et des symboles.
● Demander aux élèves d’élaborer une fiche synthétisant les informations pour présenter les différentes
représentations de la sirène :
– Les sirènes sont, dans la mythologie, des êtres malfaisants liés à la mort : résidant dans une île de
Méditerranée, mi-femmes, mi-oiseaux, elles charmaient les humains grâce à leurs chants pour faire
sombrer les navires et noyer les marins. Seuls Orphée et Ulysse surent résister à leurs charmes, Orphée
grâce à sa lyre qui couvrit leurs chants et Ulysse en s’attachant au mât du navire.
– Dans la mythologie antique, la sirène représente une femme tentatrice, dangereuse et peu sympathique,
de la famille des Chimères. Plus tard, sa représentation évolue : femme à queue de poisson, elle se mêle,
dans la littérature de l’Europe du Nord, à la figure mythique de l’ondine, prisée par le romantisme, qui
évoque des mondes parallèles où vivent des êtres étranges et pourtant proches de nous. Au xixe siècle,
Andersen en fait un être innocent, « la petite sirène » : son histoire peut être interprétée comme une aspiration
tragique à échapper aux limites de sa condition. Elle réunit les thèmes des amours malheureuses, de la
solitude et de la souffrance, de la passion et du don de soi jusqu’à la mort.
1   Lire le poème de Guillaume Apollinaire
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a. À qui s’adresse le poète :
– dans les deux premiers vers ?
Dans les deux premiers vers, le poète s’adresse aux Sirènes :
– relever l’apostrophe « Sirènes » (l. 1).
– relever les questions posées et les pronoms et adjectifs désignant le destinataire : « d’où provient […]
votre ennui ? » (l. 1), « Quand vous vous lamentez » (l. 2).
Il s’adresse à elles comme à des amies ou des sœurs dont il cherche à comprendre la souffrance. Le terme
ennui est un terme à sens fort au xixe siècle, désignant une mélancolie proche du « désespoir » tragique,
suicidaire (cf. le « spleen » de Baudelaire).
Contrairement aux figures de la mythologie antique, les sirènes d’Apollinaire apparaissent donc comme
des êtres malheureux dont les chants sont des lamentations : elles sont sœurs du « Mal Aimé » qu’est
Apollinaire (titre d’un de ses poèmes : « La Chanson du Mal Aimé », recueil Alcools).
– dans les deux derniers vers ?
Dans les deux derniers vers, Apollinaire s’adresse à la « Mer pleine de voix machinées ».
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Résonances
Corrigés Chapitre 1 • Les Sirènes
– Faire découvrir aux élèves ce que peuvent évoquer ces « voix » dont le néologisme « machinées » (l. 3)
peut suggérer les sonorités : bruit de la bise, de la houle, des vagues et du vent dans les « machines » des
navires, ponts, cabines, mâts et voiles, lamentations des sirènes…
– Faire interpréter l’identification qu’il fait entre la mer et lui : « Je suis comme toi, plein de voix » (l. 3).
Analyser la comparaison, puis la métaphore : « mes vaisseaux chantants » (l. 4).
Faire le lien avec Baudelaire (« Homme libre toujours tu chériras la mer… »). Le poète est comme la
mer : il a intériorisé les sirènes qui sont devenues ses voix intérieures.
b. Relevez les termes qui évoquent le chant des sirènes pour le poète. Quelle représentation se fait-il
de ces créatures ?
– Les termes :
Les termes qui évoquent le chant des sirènes sont :
– « lamentez » (l. 2) : évoque un chant triste et lancinant ;
– « voix machinées » (l. 3) : évoque les sons stridents, en lien avec ceux du vent résonnant dans les voiles
et mâts des navires ;
– « vaisseaux chantants » (l. 4) : évoque les bruits rythmés des navires qui tanguent et roulent ou craquent
sous les tempêtes.
– La représentation :
Par ces métaphores, le chant des sirènes apparaît comme une incantation triste, voire tragique. Les « vaisseaux
chantants » sont assimilés aux « années » : l’image évoque le temps qui passe et le destin.
On a ici une représentation romantique des sirènes, dont la figure n’est plus effrayante mais au contraire
en totale empathie avec l’homme, représentative de ses aspirations et de ses angoisses.
c. Relisez les deux derniers vers : que sont devenues les sirènes pour le poète ?
Pour Apollinaire, les sirènes sont devenues ses voix intérieures, aspirations séductrices qui l’obsèdent, où
amour et mort sont mêlés.
On peut repérer dans l’ensemble du quatrain les motifs du chant d’Apollinaire : lamentations du « Mal
Aimé », mélancolie née de l’aspiration à l’amour absolu, la passion impossible et les amours malheureuses,
la perception du temps qui passe et tisse inexorablement le destin humain.
2   Illustrer le poème de Guillaume Apollinaire
Lisez les textes suivants et proposez une illustration du poème.
Pour réaliser cette activité, expliciter en classe les deux textes proposés. Vous pouvez également faire
rechercher différentes représentations des sirènes dans le temps par une activité de documentation sur
Internet en salle informatique.
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